The Project Gutenberg EBook of Catéchisme libertin, by 
Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt

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Title: Catéchisme libertin
       à l'usage des filles de joie et des jeunes demoiselles qui
              se destinent à embrasser cette profession

Author: Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt

Release Date: September 13, 2008 [EBook #26607]

Language: French

Character set encoding: ISO-8859-1

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CATÉCHISME
LIBERTIN
A L'USAGE DES FILLES DE JOIE ET DES JEUNES DEMOISELLES QUI SE DÉCIDENT A EMBRASSER CETTE PROFESSION

PAR
Mlle THÉROIGNE

Théroigne au district, aussi bien qu'au bordel,
De ses talents divers a fait l'expérience;
Par sa langue et son CON précieuse à la France,
Son nom va devenir à jamais immortel.

Sur la copie imprimée
A PARIS
AUX DÉPENS DE LA VEUVE GOURDAN

1792

[Illustration]

AVANT-PROPOS

Le Catéchisme libertin a été plusieurs fois réimprimé. La première édition, publiée vers 1791, sans lieu ni date; ensuite en 1791. Cette seconde édition porte: par mademoiselle Théroigne et est suivie d'une Épître dédicatoire adressée à la première maquerelle de Paris; la troisième édition est datée de 1792; une autre aurait été faite en 1798, et une dernière, abrégée, en 1799, dans le second volume de la Bibliothèque érotique, pages 49 à 84.

Théroigne de Méricourt, dite Lambertine, naquit dans le pays de Liége en 1759; elle vint se fixer à Paris, où elle mena une vie fort déréglée; elle se jeta, au début de la Révolution, dans le parti exalté où, par sa grande beauté et son éloquence, elle acquit de l'influence sur l'esprit du peuple. Le 31 mai 1793, ayant voulu prendre la défense de Brissot, dans le jardin des Tuileries, elle fut saisie par les mégères qui l'avaient applaudie jusque là et fustigée publiquement. A la suite de cet outrage elle devint folle.

La grande rareté des exemplaires du Catéchisme libertin a décidé les membres de la Société des Bibliophiles de Chypre, d'en publier une nouvelle édition, imprimée exclusivement pour eux et non mise dans le commerce.

Giovane della Rosa.

ÉPITRE DÉDICATOIRE
A
MADAME L'ABBESSE DE MONTMARTRE

Madame,

Vous dédier cet ouvrage, c'est en faire l'éloge; c'est en assurer le succès et le débit. Connue dans cette capitale, je dirai même dans toute la France, pour la plus sensuelle et la plus paillarde des femmes, la plus raffinée dans l'art des Messaline et des Dollone, j'ai cru que ce Catéchisme, à l'usage des putains ou des jeunes demoiselles qui se décident à cette profession, ne pouvait paraître sous des auspices plus heureux et plus favorables.

Ce serait bien le cas de m'étendre ici sur vos vertus lubriques et sur les talents licencieux qui vous ont mérité, à si bon droit, le titre glorieux de fouteuse incomparable; mais vous n'aimez que le foutre, et tout autre encens vous déplaît; comme vous ne foutez que pour le plaisir de foutre, on ne saurait mieux vous faire sa cour qu'en vous parlant de ce qui intéresse le plus votre passion favorite.

J'ose donc espérer que ce Catéchisme aura votre approbation; si je n'ai point détaillé ce sujet avec ce sel et ce piquant dont il pouvait être susceptible, vous voudrez bien considérer le peu de temps que j'ai eu à traiter la matière; j'étais d'ailleurs sûr qu'il ne fallait qu'indiquer les premiers éléments d'un art qui est presque inné avec votre sexe, et je ne doute point que, par les heureux commentaires que vous serez à même de suppléer à cet ouvrage, il n'acquière bientôt ce degré de perfection qui lui assurera un des premiers rangs parmi les livres de ce genre; les progrès rapides que vos élèves seront dans le cas de faire par lui dans le libertinage, sous votre vigilance et férule, répondent encore de son succès.

Agréez, Madame, comme une offrande légitimement due, le sacrifice que je vous fais ici de deux pollutions complètes, et que je jure réitérer chaque jour en votre honneur et intention; c'est un tribut qu'on ne peut refuser au souvenir de vos charmes, dont j'ai tant de fois éprouvé l'empire, surtout dans ces moments d'ivresse et d'abandon général où vous vous plaisiez à les exhiber dans l'état de pure nature. Quelle motte! Quel con! Quel fessier plus attrayant que le vôtre! Vous voir, vous trousser, vous foutre et décharger n'était que l'instant de l'éclair au coup de tonnerre.

Pardonnez-moi cette petite digression: quiconque vous connaît la trouvera juste. Permettez que je me rappelle aussi à vos amoureuses intentions, ainsi qu'à votre souvenir charnel, dans vos oraisons jaculatoires, et que je me dise avec les sentiments les plus vifs et les plus passionnés, Madame, votre très humble, très obéissant serviteur et fouteur,

L'abbé COUILLARDIN.

ORAISON
A SAINTE MAGDELEINE
AVANT DE LIRE LE CATÉCHISME

Grande Sainte, Patronne des Putains, fortifiez mon esprit, et donnez-moi la force de l'entendement, pour bien comprendre et retenir tout le raffinement des préceptes contenus dans ce Catéchisme: faites qu'à votre exemple, je devienne, dans peu, par la pratique, une Garce aussi célèbre dans Paris que vous l'étiez dans toute la Judée, et je vous promets, comme à ma divine Patronne et Protectrice, de donner mes premiers coups de cul en votre honneur et gloire.

Ainsi soit-il.

[Illustration]

CATÉCHISME
LIBERTIN

Demande.

Qu'est-ce qu'une putain?

Réponse.

C'est une fille qui, ayant secoué toute pudeur, ne rougit plus de se livrer avec les hommes aux plaisirs sensuels et charnels.

Demande.

Quelles qualités doit avoir une putain?

Réponse.

Trois qualités essentielles.

Demande.

Quelles sont ces qualités?

Réponse.

L'effronterie, la complaisance et la métamorphose.

Demande.

Qu'entendez-vous par l'effronterie?

Réponse.

J'entends qu'une fille qui se dévoue à ce commerce libidineux ne doit avoir honte de rien: toutes les parties de son corps doivent être pour les hommes ce qu'elles seraient pour elle-même en particulier; c'est-à-dire que ses tétons, sa motte, son cul doivent lui être aussi indifférents auprès de l'homme inconnu qu'elle amuse, que l'est à l'égard d'une femme honnête la paume de sa main qu'elle ne rougit pas de montrer.

Demande.

Qu'est-ce que la complaisance dans une putain?

Réponse.

C'est une amorce par laquelle elle sait adroitement conserver l'homme passager, faisant usage de sa douceur naturelle, se prêtant librement aux différents désirs de l'homme; par ce moyen elle le retient comme dans des filets, et l'oblige, malgré lui, à retourner une autre fois vers l'objet qui a si bien secondé sa passion momentanée.

Demande.

Qu'entendez-vous par la métamorphose?

Réponse.

J'entends qu'une vraie putain, renfermée dans les ressources de son art, doit être comme un Protée, savoir prendre toutes les formes, varier les attitudes du plaisir, suivant le temps, les circonstances et la nature des tempéraments. Une putain recordée et aguerrie doit se faire une étude particulière de ces différentes variations qui procurent ordinairement le plaisir aux hommes; car il y a de la différence entre amuser un homme froid, un blondin, ou un homme poilu et brun, entre exciter une jeune barbe ou un vieillard sensuel: la nature, plus impérieuse chez les uns et plus modérée chez les autres, exige par conséquent des titillations différentes, des situations plus voluptueuses, des attouchements plus piquants et plus libertins; et telle putain qui découvrant seulement son cul à un jeune Ganymède le ferait décharger jusqu'au sang, n'opérerait qu'une sensation ordinaire à l'égard d'un autre; tandis qu'un tortillement de fesses voluptueusement fait, plongerait l'homme à tempérament dans un torrent de délices, qui causerait la mort au Narcisse fouteur et au paillard décrépit.

Demande.

A quels signes caractéristiques distingue-t-on une putain de celle qui ne l'est pas?

Réponse.

Son habillement trop peu gazé, son maintien trop peu retenu, ses gestes libres, sa conversation trop enjouée et trop lascive, son regard décidé et sa marche effrontée sont les signes visibles qui la font reconnaître. Il est cependant nécessaire pour son propre intérêt qu'elle en agisse ainsi; car il est des hommes si timides auprès des femmes, que si une putain tranchait avec eux de l'Honesta, ces hommes, qu'on peut comparer à des puceaux, n'oseraient leur faire aucune proposition, et par conséquent elles perdraient l'occasion de faire quelquefois une bonne pratique, pour avoir affecté une modestie malentendue.

Demande.

Mais, n'est-il pas possible qu'une putain imite en tout la décence et le maintien réservé d'une honnête femme?

Réponse.

Oui: et celles de ce genre sont les plus fines; elles amorcent par là le nigaud qu'elles veulent duper; elles paraissent s'effaroucher de ses propositions; mais c'est pour mieux l'enchaîner: et combien sont pris au trébuchet, et s'imaginent aller cueillir la rose sans danger, tandis que l'épine y tient fortement. Ces sortes de putains tirent beaucoup de profit de ce commerce; mais aussi il n'appartient qu'à celles qui peuvent tenir d'abord un certain ton de jouer ce personnage hypocrite.

Demande.

Toutes les femmes ont-elles un penchant décidé à devenir putain?

Réponse.

Toutes le sont ou désirent l'être; il n'y a guère que les convenances, les bienséances qui retiennent la plupart; et toute fille qui succombe même la première fois, dans un tête-à-tête, est déjà, dès le premier pas, putain décidée; la chemise, une fois levée, la voilà familiarisée avec son cul, autant que celle qui a joué du sien pendant dix ans.

Demande.

La putain qui procure de la jouissance à l'homme, peut-elle s'y livrer avec tous, sans s'exposer à altérer son propre tempérament?

Réponse.

Il est un milieu à tout; il serait très imprudent à une putain de se livrer avec excès au plaisir de la fouterie: une chair flasque et molle serait bientôt le fruit de ce désordre; mais il est un raffinement de volupté qui tient à la volupté même, et dont une adroite putain doit faire usage. Une parole, un geste, un attouchement fait à propos, offre à l'homme l'illusion du plaisir; il prend alors l'ombre de la volupté pour la volupté même; et comme le cœur est un abîme impénétrable, la putain consommée dans son art remplit souvent, par une jouissance factice, les vues luxurieuses de l'homme, qui se contente de l'apparence. Les femmes étant plus susceptibles et plus propres que tout autre à ce genre d'escrime, il dépend d'elles de donner le change à l'homme.

Demande.

Une putain doit-elle procurer autant de plaisir à un fouteur de vingt-quatre sous, qu'à celui qui la paie généreusement?

Réponse.

Il est certain que la putain devant vivre de son métier, et le foutre n'étant pas une substance qui puisse servir d'aliment, elle doit agir avec ce fouteur comme avec le père Zorobabel, et lui dire;

NESCIO VOS...

«Je vis du con comme vous de l'autel.»

Cependant le grand art d'une putain qui veut se faire un nom, n'est pas toujours de mettre à contribution les hommes qu'elle raccroche. Il en est qui sont susceptibles de cette délicatesse; et touchés du désintéressement qu'une putain leur témoigne, ils s'imaginent alors que cette Laïs de rencontre est tout à coup éprise et coiffée de leur physique, bien plus que du numéraire; leur amour-propre est flatté de cette préférence. Le plaisir qui ne leur paraît pas acheté, se fait mieux sentir; son aiguillon est plus mordant, et quelquefois la putain gagne beaucoup à ce manège; au surplus, c'est à elle à discerner et à connaître ses pratiques. Une putain bête ne fera jamais fortune; la rusée peut essayer d'être dupe une ou deux fois, pour reprendre vingt fois sa revanche avec d'autres. Il est constant aussi qu'un vieillard cacochyme n'a pas le droit d'exiger qu'une jeune et fraîche putain se harcelle après son chétif engin pour un modique salaire: Hercule et Psyché peuvent quelquefois entrer chez elle pour y faire un coup fourré; mais

Le forgeron atrabilaire,
Qui de son antre ténébreux,
Tout en boitant, vint à Cythère
Attrister les Ris et les Jeux,
De Vénus salir la ceinture,
Effaroucher la volupté,
Et souiller le lit de verdure
Qui sert de trône à la Beauté,

je ne lui connais point de charmes qui puisse le faire recevoir gratis; il faut qu'il paie au poids de l'or le plaisir qui le suit: c'est le prix de sa turpitude. Qu'une putain donc le plume, qu'elle en tire pied ou aile, c'est le secret de son art. Il lui doit sans doute ce tribut pour les outrages qu'il fait chaque jour à la volupté.

[Illustration]

Demande.

Comment doit se comporter une putain lorsqu'elle a donné dans l'œil à quelque bon fouteur?

Réponse.

Il faut d'abord qu'elle mette celui-ci à son aise, et qu'elle le soit aussi avec lui. On sait que le premier compliment d'un luron qui entre chez une fille, est de lui prendre les tétons, et de passer de là lestement au cul, de farfouiller ensuite sa motte. Ces petites agaceries d'usage sont les avant-coureurs et les prémices du plaisir. La fille alors doit, par de lascives caresses, de tendres attouchements, achever la conquête de cet amoureux du moment; d'une main subtile elle doit faire sauter le bouton de la culotte, tandis que de l'autre elle retient en bride sa pine, irritée déjà par les premiers attouchements. C'est alors qu'elle doit saisir ce moment favorable pour demander son salaire, et le fouteur s'empressera de lui donner, pour ne point mettre de retard entre les apprêts du plaisir et l'instant de la jouissance1.

[1] Un défaut néanmoins dans la plupart des filles de joie, dont il est bon de dire un mot pour leur gouverne, c'est de n'être jamais contentes de ce qu'on leur donne. Présentez-leur trois livres, elles en demandent six. Si vous cédez, leur importunité augmente; c'est un ruban qu'il leur faut encore; c'est une bagatelle qu'elles réclament pour leur guenon; mais ces contributions importantes leur sont très souvent nuisibles, en ce que l'homme qui veut jouir n'est occupé que de cet objet; se voyant arrêté dans sa marche, il regrette alors et son argent et son foutre. C'est ainsi que les putains éloignent très souvent d'excellentes pratiques de leurs taudions.

Demande.

Quels sont les attributs et les ustensiles qui doivent orner la chambre d'une putain?

Réponse.

Elle doit avoir derrière son miroir deux bonnes verges, l'une ornée d'un ruban rose, et l'autre bleu. Aujourd'hui que tout est à la patriote, que l'on fout même patriotiquement, il suffit d'un ruban aux trois couleurs.

Dans les tiroirs de sa commode il doit y avoir des martinets, des disciplines de cordes à petits nœuds, et d'autres armées d'épingles; elle doit avoir aussi des lisières et des cordons de résistance; à côté de sa cheminée doivent se trouver, dans une petite armoire, plusieurs capotes anglaises; les peintures licencieuses, les estampes les plus voluptueuses et les plus lubriques doivent entourer son lit; plusieurs glaces opposées l'une à l'autre doivent servir à répéter les attitudes du plaisir.

Demande.

Quels usages doit faire une fille de joie de tous ces petits meubles?

Réponse.

Lorsqu'il se présente chez elle quelques fouteurs à la glace, qui démontrent par l'attitude paresseuse de leur pine leur impuissance, ou un épuisement de force, la putain, après avoir tenté les voies ordinaires, voyant que l'exercice de sa main ne peut rendre à ce vit son front et sa majesté, doit recourir aux remèdes violents, il en est de très opératifs; voyant donc qu'elle ne peut, ou faire bander, ou faire décharger son jean-foutre, elle se saisit d'une bonne verge, et commence d'abord par lui en appliquer une trentaine de coups sur le gros des fesses; si cet essai ne produit pas un meilleur effet, les martinets, les disciplines épinglées doivent être employés.

Il est même quelquefois de l'astuce et de l'adresse d'une putain de deviner le caprice de certains hommes qui, bien qu'ils bandent naturellement, et déchargeraient sans le secours administratif de ces sortes de remèdes, trouvent néanmoins une jouissance plus sensuelle à se faire fouetter; les abbés surtout ont une propension plus décidée pour la fustigation; il en est qui se font lier et garrotter de part en part, et qui ne sont satisfaits que lorsqu'une putain leur a macéré et écorché le cul, jusqu'au point d'en faire ruisseler le sang le long des cuisses2.

[2] Parmi les bizarreries de caprices dont la fouterie est susceptible, il est bon de rapporter le fait suivant; je le tiens de la putain à qui cette scène comique est arrivée. Voici comme elle me l'a conté.

Un soir, me dit-elle, que j'étais à raccrocher dans la rue Saint-Martin, j'abordai un petit homme, dont je ne pus discerner le physique que lorsqu'il fut monté chez moi. Figurez-vous un vrai polichinelle, bancal, bossu, borgne, une tête grosse comme celle d'un bœuf, âgé au moins de cinquante ans, enfin un vrai remède d'amour; cependant sa mise honnête fit que je passai légèrement sur ses défauts naturels; enfin il me jeta six francs, et me demanda si je voulais satisfaire son caprice. Je tremblai à cette proposition, je crus que j'allais servir d'holocauste pour assouvir la passion de ce vilain crapaud. Mais point du tout, il tire alors de sa poche une belle plume de queue de paon et déboutonne sa culotte, puis se couche le cul en l'air sur mon lit, il me dit alors de lui insérer le bout de cette plume dans le fondement, ce que je fis; ensuite de lui caresser le cul avec la main, en prononçant ces paroles: Ah! le beau paon! Ce que je ne pus faire sans éclater moi-même de rire; enfin ce vieux blafard, à force de se sentir caresser le cul et d'entendre prononcer Ah! le beau paon! déchargea sur mon lit, en imitant dans le fort de sa passion les cris d'une chouette: ce caprice bizarre devrait bien être observé par les naturalistes.

Demande.

La putain n'a-t-elle pas le droit d'exiger un double salaire pour remplir une fonction aussi fatigante?

Réponse.

Oui, sans doute; car il est sûr que quoique une putain puisse trouver quelquefois un certain délice à flageller un beau cul qu'elle tient en posture, et qui ne peut éviter la grêle des coups qu'on lui applique, que quoiqu'elle décharge souvent en s'acquittant de cette fonction joyeuse, cependant il est de ces paillards capables de fatiguer le bras de la putain la plus vigoureuse et même la plus passionnée pour ce genre de plaisir; elle peut donc, alors, et elle a le droit d'exiger de l'homme qu'elle sangle, un salaire différent, et se faire payer des balais employés à cette cérémonie tragi-comique.

Demande.

Quel langage doit tenir une putain en fouettant?

Réponse.

Sa conversation doit être conforme au caractère et à l'humeur du paillard qu'elle fustige: il est de ces bougres-là qui veulent qu'on jure après leur cul comme après un cheval de brancard, qu'on les traite de jean-foutre, de maquereaux, et qu'on assaisonne ces épithètes d'une dégelée de coups de verges des mieux appliqués; on peut dire que ceux-ci bandent comme des bêtes et déchargent de même. D'autres, au contraire, qui ont les passions et les humeurs plus douces, veulent qu'on renouvelle avec eux ces jeux innocents de l'enfance, en feignant d'employer à leur égard ces corrections enfantines, et rien ne les excite plus à décharger que ces mots qui ont tant d'énergie dans la bouche des femmes. «Petit coquin, petit polisson... vous serez fouetté jusqu'au sang... allons, point de grâce... bas les culottes... obéissez vite...» Et mille autres propos de cette nature, qu'une adroite et fine putain sait et peut toujours employer avec succès3.

[3] Les fouteurs de cette espèce peuvent être regardés comme les plus chauds et les plus vifs; les filles prennent ordinairement plaisir à les fouailler, parce que leurs cris plaintivement modulés, leurs propos enfantins, les pardons, les promesses qu'ils n'en feront plus, sont comme autant d'aiguillons qui provoquent la fille à la luxure, et la font décharger malgré elle. Tel est l'empire de la femme sur l'homme quand la passion le maîtrise. Hercule filait aux pieds d'Omphale, Samson dormait sur les genoux de Dalila, Marc-Antoine était l'esclave de Cléopâtre, et je suis sûr que ces robustes paillards ont plus d'une fois déposé leur fierté et leur faste aux genoux de leurs garces, et reçu d'elles, sans se plaindre, de très bonnes et amples fessées dans cette posture humiliante; ce qui prouve que la fouterie est la seule passion qui rend les hommes égaux en faiblesse ou en vertu.

Demande.

Qu'entendez-vous par capote anglaise?

Réponse.

Ce sont de petits sachets ou espèces de fourreaux de peau de mouton, avec lesquels on enveloppe la pine du fouteur, qui craint le danger en foutant une femme de laquelle il n'est pas sûr: au moyen de cette chemise il se garantit des accidents de la vérole: cette précaution, quoique sage, ne plaît pas beaucoup aux filles chaleureuses dans le coït; il est vrai que cette jouissance est amortie de part et d'autre, et il faut une imagination très vive pour se faire illusion dans ce genre de fouterie: on peut même comparer la fille qui fout, au malheureux Tantale; elle est embrasée d'ardeur, et son con bâille au milieu d'un fleuve de foutre qui lui échappe à l'instant où elle croit en arroser sa matrice.

Demande.

Une putain qui a la chaude-pisse ou la vérole doit-elle et peut-elle sans remords baiser avec un homme sain?

Réponse.

Non: et telle luxurieuse que soit une fille, telle passionnée qu'elle puisse être, elle doit toujours se faire un crime de communiquer sa corruption à un homme; elle doit préférer plutôt perdre sa pratique que de l'empoisonner, et souvent un aveu naïf de sa part lui gagne l'estime du fouteur, qui se contente alors du plaisir idéal et du service de la main qui supplée à celui du con malade. La fille n'en reçoit pas moins son tribut ordinaire.

Demande.

La fille qui a ses ordinaires peut-elle aussi se laisser baiser?

Réponse.

Non; car il faut dans la fouterie observer certaine bienséance de propreté et d'usage: est-il rien en effet qui répugne tant à l'homme que cette maladie périodique des femmes? quel spectacle plus dégoûtant qu'une pine barbouillée d'ordinaires? Je sais que les femmes dans ce temps sont beaucoup plus passionnées, qu'elles bandent avec plus de luxure; mais il ne faut pas que l'envie de foutre les portent à occasionner aux hommes des regrets cuisants et à s'en faire haïr. Lorsqu'une fille se sera déclarée au fouteur pour être au temps de ses règles, si le satyre veut néanmoins qu'elle fasse le service, que sa pine barbotte alors dans son con, la fille n'a plus rien à se reprocher; qu'elle profite même de cet instant de rage foutative pour se servir de ce vit enragé comme d'un excellent frottoir pour se débarbouiller la matrice. Cet expédient lui est permis, parce que le fouteur a voulu passer par-dessus les règles. Elle doit néanmoins, après le coup tiré, avoir soin d'offrir un vase et de l'eau à ce laveur de con, afin qu'il puisse décrasser sa pine; elle doit aussi en faire autant de son côté; l'empressement qu'elle doit avoir d'être bientôt quitte de cette plaie mensuelle, lui en fait naturellement un devoir.

Demande.

Une putain est-elle tenue de foutre avec un homme vérolé?

Réponse.

S'il ne lui est pas permis de baiser avec un homme sain lorsqu'elle-même est gâtée, elle a le même privilège de ne point foutre avec celui qui a mal au vit; c'est à elle à y voir clair et à s'assurer avant de la propreté de son fouteur; pour vérifier ses reliques, elle doit elle-même décalotter le vit, pressurer le bout du prépuce pour voir s'il n'en sort pas de la matière; elle doit en outre considérer la chemise, et si elle s'aperçoit que cette chemise ressemble à une carte géographique, c'est un signe visible que la pine est malade et qu'elle ne peut, sans s'exposer au danger, foutre avec un tel homme. Le seul expédient qui lui reste, c'est le service de la main, ou la fouterie en cuisses ou en tétons.

Demande.

Une fille peut-elle se servir de toute la finesse de son sexe et de l'art enchanteur qu'elle possède, pour soutirer de son fouteur ou de son miché le plus d'argent qu'elle peut?

Réponse.

Oui; quand la supercherie n'est point de la partie, et que la bonne foi guide toutes ses tentatives, elle peut employer l'art des syrènes; mais il faut qu'elle y joigne aussi l'honnêteté des procédés et point d'escroquerie; elle ne fait alors que son métier, et l'homme n'a point à se plaindre de la faiblesse qui l'a fait céder à ses instances.

Demande.

Une putain doit-elle se livrer à tous les caprices des hommes?

Réponse.

Quoique tous les genres de fouterie doivent être familiers à une putain, il en est néanmoins qui répugnent à la délicatesse de certaines filles, l'enculomanie est de ce genre. Une putain peut donc décemment refuser de se prêter au zèle perforique d'un bardache, à moins qu'elle-même n'ait le cul porté au plaisir sodomique.

Demande.

Jusqu'à quel âge une putain peut-elle exercer cet emploi avec honneur et profit?

Réponse.

Cela peut dépendre du plus ou moins de tempérament; les blondes doivent quitter le commerce avant les brunes, leur chair étant plus sujette à l'affaissement; on doit néanmoins regarder comme hors de service une putain qui a vécu dans les sérails, et y a atteint l'âge de quarante ans; il est temps qu'elle pense à la retraite; une décrépitude livide, des rides bourgeonnant semblent lui en faire un commandement exprès.

[Illustration]

Demande.

Que fera donc une putain qui aura vieilli dans les combats de Vénus, blanchi dans les sérails sans avoir eu la sage précaution d'économiser une pomme pour la soif?

Réponse.

Ce défaut, qui est presque celui de toutes les filles de joie, n'est plus réparable alors. Plutus fuit ordinairement les boudoirs que déserte l'amour; il ne reste donc plus à la vieille garce d'autre alternative que d'être maquerelle ou servante de putain; car ne devant plus espérer de faire de dupes, son unique emploi doit se borner à tenir souvent la chandelle et à être quelquefois spectatrice endurante de certains plaisirs, dont la réminiscence doit lui causer les plus vifs picotements et les regrets les plus cuisants. Son seul espoir est de pouvoir enjoler quelquefois un vieillard goutteux ou quelque jeune fouteur, à qui Bacchus aura ce jour-là blasé le goût ou falsifié la visière; mais le lendemain, quel regret et quel affront, lorsque le Narcisse ivrogne, revenu de sa léthargie, dira dans sa surprise en voyant cette tête chenue sur l'oreiller:

O rage, ô désespoir! ô ma pine ma mie,
N'as-tu donc tant foutu que pour cette infamie!

La putain au contraire qui aura su profiter de sa fraîche jeunesse et des circonstances pour se réserver un honnête revenu, jouira encore même sous les rides de la vieillesse; son argent lui fournira des fouteurs, avec lesquels elle aura le plaisir de lancer de temps en temps quelque ancien coup de cul, qui, lui faisant pour un moment oublier sa décrépitude, lui retracera le tableau toujours riant et attrayant des voluptueux instants de sa jeunesse. Alors elle pourra espérer ne mourir qu'en foutant; et quelle mort plus douce peut être comparée à celle d'une garce qui meurt en déchargeant!

ORAISON
A SAINT GARCELIN

Grand Saint, vous qui êtes le protecteur déclaré des putains, qui ne leur refusez jamais rien, faites, par votre entremise, que jamais la vérole n'altère mon tempérament, que ma chair soit toujours blanche, fraîche et dodue, afin de pouvoir accaparer beaucoup de pratiques et de michés; inspirez-moi cette vive ardeur de foutre qui vous animait ici-bas; donnez-moi la raideur des coups de culs, leurs élancements et le talent admirable de savoir désarçonner par eux une pine bien encrée, et de la renconner aussitôt; suggérez-moi les discours les plus libertins, les postures les plus voluptueuses, les attouchements les plus licentieux, afin que les hommes trouvent dans moi toutes les ressources et le raffinement des plaisirs de la chair et du cul, et viennent de préférence me donner leurs pines; et qu'après avoir bien fait mon truc avec mon con et mon cul, je me repose tranquillement, et n'aie plus d'autre occupation, d'autres jouissances que celle de contempler toutes les parties de notre beau corps, et lire les actions de fouterie qui vous ont valu le titre glorieux de protecteur et consolateur des garces; et que me trouvant un jour réunie près de vous, je décharge paisiblement sous vos yeux pendant la durée des siècles.

Ainsi soit-il.

LITANIES
DES FILLES DE JOIE

Sainte Madeleine, patronne des garces, soyez-nous propice.

Sainte Messaline, l'exemple des fouteurs, protégez-nous.

Sainte Dolonne, dont le con brûlait d'ardeur, secondez nos efforts.

Sainte Julie, miroir des putains de Rome, donnez-nous votre chaleur.

Sainte Manon, modèle des impudiques, inspirez-nous votre lubricité.

Sainte Duthé, la volupté même, ne nous abandonnez point.

Bienheureuse duchesse de Berry, vous qui foutiez avec vos gardes, faites que nous en puissions faire autant.

Saintes Maintenon, Pompadour et Du Barry, consacrées aux pines royales, ayez pitié de nous.

Saintes Sorel et Jeanne d'Arc, et vous charnelle Dorothée, dont les cons belliqueux auraient affronté une armée de pines, donnez-nous votre courage.

Bienheureuse Héloïse, vous qui avez si peu goûté les joies du con, préservez-nous de votre malheur.

Toutes les Saintes Concubines des sultans et des rois, exaucez nos vœux.

Saint Joseph, patron des cocus, préservez-nous d'être cornettes.

Saint Saturnin et saint Conculix, pensez à nous.

Saint Salomon, roi des fouteurs, prenez-nous sous votre garde.

Saint Loth et ses dignes filles, souvenez-vous de nous.

Tous les saints maquereaux et bardaches, préservez-nous de votre colère.

Tous les sodomistes et les gamahucheurs, intercédez pour nous.

Saints branleurs et branleuses, donnez-nous la délicatesse du poignet.

Saintes maquerelles et avanceuses, jetez les yeux sur nous.

Toutes les filles d'opéra, danseurs et danseuses qui avez si bien gigoté et remué le croupion, donnez-nous votre élasticité.

Divin Girard, et vous illustre Cadière, mortifiez notre chair.

Tous les saints célibataires et coureurs de bordel, protégez nos taudions.

De tout enculeur, délivrez-nous.

De tout fouteur en bouche, préservez-nous.

De toute pine vérolée, garantissez-nous.

Des fouteurs impuissants, sauvez-nous.

Saint Priape, qui nous avez si bien instruits, nous vous prions.

Saint Arétin, qui réunissez à vous seul les qualités des deux autres, nous vous prions.

FIN DU CATÉCHISME.

POÉSIES LIBRES
ET NOUVELLES
Pour faire suite au Catéchisme libertin

L'OUTIL DÉSIRÉ

Ha! qu'un bon vit
Me serait ici nécessaire,
Ha! qu'un bon vit
Me guérirait de tout souci.
Il m'en faut un, malgré ma mère;
Car, ma foi, l'on ne peut rien faire
Sans un bon vit.

Mon pauvre con
Le jour et la nuit me démange,
Mon pauvre con
Soupire après un bon luron.
J'ai beau frotter, rien ne l'arrange,
Il n'a pas la vertu d'un ange,
Mon pauvre con.

Saint Garcelin,
Daignez exaucer ma prière;
Saint Garcelin,
Donnez-moi bientôt un engin.
En votre honneur, sur la fougère,
Je veux remuer la croupière,
Saint Garcelin.

LA FOUTEUSE INFATIGABLE

Je fouterai sans cesse,
En dépit de maman.
Non, rien ne m'intéresse
Que le vit d'un amant
Quand je sens ses deux couilles,
Je pâme de plaisir,
Et bientôt je m'embrouille,
Son vit me fait mourir.

Maman, dans son jeune âge,
Foutait sans doute aussi;
Et mon père, je gage,
Dut avoir un bon vit.
Il n'est plus de ce monde;
Mais je vois que maman,
Dans sa douleur profonde,
Le voudrait voir vivant.

Je n'ai point de richesse;
Mais mon con, n'est-ce rien?
Mes tétons et mes fesses
M'en procureront bien.
Une pine nerveuse,
Et deux couillons dodus,
Sont pour une fouteuse
Les trésors de Crésus.

Je veux, quoiqu'on en dise,
Foutre jusqu'au tombeau.
Mourir dans cette crise,
Est-il un sort plus beau!
Que sur ma tombe on grave,
Pour toute inscription:
Ici gît le plus brave
Et déterminé con.

GAILLARDISE

Le gros Lucas allant au bois,
S'amusait à cueillir des noix
Quand sa bergère il rencontra;
Alleluia.

Philis sur un lit de gazon
Reposait d'un sommeil profond,
Lucas aussitôt s'écria:
Alleluia.

La friponne était sans mouchoir,
Son cotillon laissait tout voir:
Palsangué comme la voilà;
Alleluia.

Sa bouche respirait l'amour,
Et Zéphir soufflait alentour;
Et vite, et toc, boutons-nous là:
Alleluia.

Sur son sein un globe incarnat,
De la rose imitait l'éclat:
Ouf! quels jolis boutons voilà;
Alleluia.

Son petit cœur faisait tic-tac;
Il redoublait ce doux mic-mac:
Voyez donc comme son cœur bat;
Alleluia.

Le paillard d'aise bondissait,
Son cœur tout bas se trémoussait;
Je n'en puis plus, embrassons-la;
Alleluia.

Il se penche amoureusement,
Et baise Philis tendrement;
Mordienne! on ne s'en tient pas là:
Alleluia.

Déjà Lucas est en devoir;
Il franchit l'amoureux boudoir,
Quand la bergère s'éveilla:
Alleluia.

Philis qui se plaisait au jeu
Voudrait se fâcher, mais ne peut;
Car le berger disait tout bas:
Alleluia.

Mon Dieu! Lucas, laisse-moi donc,
Car tu chiffonnes mon jupon,
Et puis que viens-tu chanter là?
Alleluia.

Bon: laisse faire, ma Philis,
Ce beau jeu l'Amour me l'apprit:
A ton tour tu répéteras:
Alleluia.

JOUISSANCE

Mon mat presque abattu du coup de la tempête,
Baisse languissamment sa rubiconde tête.
Tandis que ma paillarde au sein de la langueur,
Goûte d'un calme heureux la tranquille douceur:
C'en est fait, foutu gueux, tu triomphes, dit-elle;
Tu triomphe à l'instant que mon honneur chancelle,
Je le sens, tu le vois, et je résiste en vain;
Où la couille paraît, la vertu va grand train.
A ces mots, dans l'ardeur du transport qui m'enchante,
Je donne cent baisers à sa bouche brûlante,
Et pressant tendrement sa langue entre mes dents,
Je m'enivre à longs traits du plaisir de mes sens.
D'un charme plein d'appas, la séduisante atteinte,
Dans mon cœur enflammé, se forme sans contrainte;
Et je puis promener et mes mains et mes yeux
Sur son corps, où l'Amour folâtre avec les Jeux.
Climène cependant, par un soin charitable,
Flatte légèrement mon engin effroyable:
L'approche avec un doigt, qui l'enfle sous sa peau
Du brasier où l'amour allume son flambeau.
Alors plein d'un beau feu, je prends au corps la belle,
La jette sur un lit, et me jette sur elle.
Mes efforts triomphant découvrent à mes yeux
Le séjour enchanté du plus puissant des Dieux.
En cet instant heureux, dans l'antre de Cyprine,
Je darde avec fureur ma turbulente pine.
Tout craque, tout s'étend, mon vit pour s'ébaudir,
Bourre ce con battu, qui craint de s'entr'ouvrir.
De ce choc foudroyant, la Vestale éperdue,
S'écrie tout en feu, foutu chien, tu me tue!
Arrête! dans tes bras tu me verras mourir:
Mais moi, sourd à la voix qui voulait m'attendrir,
De mon membre nerveux ranimant le courage,
Je le presse, l'excite et l'enflamme de rage,
Et par un dernier bond, ce bougre furieux,
Se précipite entier dans l'antre ténébreux.
La belle en cet instant voit la fin de ses peines;
Les plaisirs renaissants se glissent dans ses veines:
Ses sens sont obsédés d'une tendre langueur,
Déjà mille soupirs s'exhalent de son cœur.
Déjà ses yeux éteints se couvrent de nuages,
Ses sons entrecoupés s'arrêtent au passage.
Ce doux ravissement qu'enfante le plaisir,
Ne paraît l'animer que de brûlants désirs;
Et poussant au travers d'une joie naissante,
Les restes soupirants d'une vertu mourante,
Du foutre, me dit-elle, ah! ah! cher greluchon,
Précipite tes coups, enfonce tes couillons.
Arrête... quel plaisir chatouille l'orifice!
Inonde, si tu peux, ma brûlante matrice.
Ah! quelle volupté s'empare de mon cœur...
Je décharge... je fous... décharge donc... je meurs...
A ces mots inspirés d'une amoureuse rage,
Les traits d'un doux trépas sont peints sur son visage,
Je la vois succomber, et j'admire interdit,
L'effort prodigieux de la force d'un vit.
Cependant de mon vit je branle la machine,
Je bande avec effort les ressorts de ma pine.
Mille élans redoublés font gémir le chalit,
Où le foutre du con raidement s'ébaudit;
La belle de retour du pays de foutaise,
Se sentant harceler d'un vit chaud comme braise,
Bougraille en vrai lutin, et mille sacredieux
Composent de sa voix les sons harmonieux.
Elle empoigne à deux mains mes fesses bondissantes,
Puis presse entre ses doigts mes couilles palpitantes;
L'on dirait à la voir agiter le croupion,
Qu'elle veut m'engloutir tout vivant dans son con.
Le foutre en cet instant, en haut de mon échine,
Ramasse sans efforts sa moussante ravine:
Je le sens voiturer ses grumeleux bouillons,
Et prendre son logis au fond de mes couillons.
A ce renfort charmant j'anime mon audace,
Je barre en conquérant les dehors de la place;
Climène, cher amour! m'écriai-je, il est temps,
Ranime ton ardeur, règle tes mouvements:
Un désir tout de feu s'empare de mon âme,
Mon cœur est absorbé... doux objet de ma flamme,
Serre-moi dans tes bras... je jure par les Cieux,
Que de tous les mortels je suis le plus heureux...
Tu ne me réponds point... attends... quoi donc, cruelle,
Tu veux me prévenir... que cette gorge est belle!...
Que ne suis-je tout vit dans ton amoureux con...
Là je foutrais mille ans à triple carillon...
Donne-moi pour garant de ton amour extrême
De ces baisers de choix... Ah! volupté suprême...
Ah! foutre, poursuis donc... que je sens de douceur...
Je n'en puis plus... je cède... mes délices... mon cœur...
Unissons nos plaisirs... la force m'abandonne...
Le jour s'évanouit, et la nuit m'environne...
Pousse, achève... grands dieux... quel ravissant retour...
Qu'attends-tu? je décharge... ah!... j'expire d'amour...

LA PREMIÈRE FOIS

L'amour me prête encor ses armes:
Mais ce Dieu m'a fait éprouver,
Qu'un premier triomphe a des charmes
Qui ne peuvent se retrouver.

La première fois que Lisette
Vint frapper mes yeux innocents,
Mon cœur sortit de sa cachette,
Et je sentis naître mes sens.

La première fois que Lisette
Me laissa toucher deux tétons,
Dont une ardeur douce et secrète
Agitait les petits boutons,
Je m'écriai dans mon ivresse:
«Heureux corset de ma maîtresse,
Arrête ce sein qui veut fuir,
Il est vrai que ma main le presse,
Mais elle voudrait le couvrir.»

La première fois que Lisette
Me dit d'être plus hasardeux,
Mes mains dessous sa chemisette,
Regrettaient de n'être que deux;
Et lorsque la plus vagabonde
Eut trouvé deux globes par là,
Je n'aurais pas lâché cela
Pour découvrir le nouveau monde.

En un mot, la première fois
Que Lisette combla ma flamme,
Je sentis jusqu'au bout des doigts
Son âme s'unir à mon âme...
Ici mon pinceau reste court.
Tous les auteurs jusqu'à ce jour
Ont parlé du prix de Cythère:
Le moyen de peindre l'amour!
On ne saurait plus que le faire.

ÉPIGRAMME

Certain marinier malotru,
Contre un con à son vit rebelle,
Dieu jurait et se plaignait dru,
Que la mariée était trop belle.
La fillette disait: Hélas!
L'amant criait: Saint Nicolas!
Vainqueur n'en pourrai-je point être?
Bougresse, lâche-moi du con,
Je te quitte de la façon;
Mon vit n'est point vit petit-maître.

RECETTE
POUR RESTER SAGE

CONTE
DÉDIÉ AUX DAMES

Oh! mes amis, pourquoi faut-il sans cesse
Que le plaisir soit contraire au devoir?
—Pour s'en défendre, on n'a qu'à le vouloir,
Disent les gens auxquels on s'en confesse.
—Propos menteur, et ridicule espoir.
La liberté que cet attrait nous laisse,
N'est qu'un vain mot qu'on ne peut concevoir.
De résister avons-nous le pouvoir?

Quand le désir à chaque instant nous presse;
Sexe adoré, vous qu'un tendre penchant
Porte à l'amour dès votre plus jeune âge,
Je m'en rapporte à votre sentiment:
Comment jamais pouvez-vous être sage?
En vous flattant, on sait vous décevoir,
Et tour à tour, séduit avec adresse,
Par votre amant et par votre faiblesse,
Par vos désirs et par votre miroir,
A chaque instant forcé de vous défendre,
Du piège adroit d'un heureux séducteur,
Il vous faudrait, pour ne jamais vous rendre,
Ou plus de force, ou n'avoir pas un cœur.

Il est pourtant quelques femmes prudentes
Qui, nous dit-on, échappent à ces lois.
Boileau, cherchant ces vertus étonnantes,
Dans Paris même, en compta jusqu'à trois.
C'était beaucoup, et maintenant je pense
Que, pour aider leur fragile innocence,
Elles avaient quelque secret moyen
Qui les faisait persister dans le bien.

Ces ruses-là, ces heureuses recettes
Ne doivent point, amis, rester secrètes
Quand on les fait, il faut les indiquer.
J'en connais une, et je croirais manquer
A mes devoirs, à la vertu des dames,
Si mon secret, facile à pratiquer,
Restait toujours un secret pour nos femmes.
L'exemple seul peut le bien expliquer.
C'est pour cela qu'en historien fidèle,
Sans plus longtemps du sujet m'écarter,
Discrètement je vais le raconter.

Alix était aussi jeune que belle,
Ses yeux charmants promettaient le plaisir;
Partant, Alix inspirait le désir.
Dire qu'elle eut mille amants d'importance,
Ce serait prendre un inutile soin.
Un d'eux bientôt obtint la préférence;
Et pour sauver sa trop faible innocence,
D'un prompt hymen Alix eut grand besoin.
Son père était homme d'expérience,
Il se disait en voyant leurs amours:
—Son cœur est pris, le reste est sans défense,
Il faut voler bien vite à son secours.

Si cet amant me donne l'espérance
De voir ma fille heureuse pour toujours,
N'hésitons pas, et de ma vigilance,
De mes frayeurs n'allongeons pas le cours.
L'examen fait avec soin et prudence,
Sur chaque point a comblé tous ses vœux,
L'amant aimé promet une constance,
Gage certain du bonheur de tous deux;
Il est bien fait, aimable et généreux,
Riche de plus et de haute naissance;
Pour nos enfants trouvant tels amoureux,
Ce serait bien de quoi nous satisfaire.
Mais ce fut trop pour notre digne père,
Il voulut voir, voir de ses propres yeux,
Si pour forcer sa fille à rester sage,
Son gendre avait ces talents merveilleux
Qui, selon lui, fixaient une volage,
Ces dons brillants, dont le fréquent usage,
De deux époux fait des amants heureux.
Il voulut voir... et ne vit que miracles.
Bien sûr alors de la vertu d'Alix,
A leur hymen il ne mit point d'obstacles;
Et des époux lui donna le Phénix.

Pendant longtemps la troupe rebutée
Ne troubla point les plaisirs du vainqueur;
Mais à la fin, d'un doux espoir flattée,
Elle revint à l'attaque d'un cœur,
Qu'elle croyait aussi facile à prendre
Que tous les cœurs de nos femmes de bien.
On ignorait l'invincible moyen
Que notre Alix avait pour se défendre.
On fit venir près d'elle tour à tour
Ces gens charmants qui ne mettent leur gloire
Qu'à vaincre un jour, puis chanter leur victoire.
Soins superflus! rebelle à leur amour,
L'or même, l'or ne put obtenir d'elle
Ce que toujours il obtient d'une belle.

Lasse à la fin de sa nombreuse cour,
Elle voulut mettre un terme à son zèle,
Et repousser d'une façon nouvelle
Ce peuple amant qui venait chaque jour
La tourmenter et la nommer cruelle.
Elle voulut donner une raison
Pour excuser sa longue résistance,
Mais raison telle, et de telle évidence,
Que s'en tenant à si bonne leçon,
On ne vînt plus lui faire violence,
Ni déranger la paix de sa maison.

Elle fit faire en grandeur naturelle,
Par un artiste habile complaisant,
De son époux une image fidèle.
Ce beau portrait était intéressant.
Ce n'étaient point les traits de sa figure,
Qui sur la toile étaient représentés.
On sait assez que la bonne nature
Nous a donné de plus grandes beautés.
La sage Alix ne veut dans cette image
Que... le garant de sa fidélité,
Ce doux lien du plus heureux ménage,
Ce trait brûlant, qui de la volupté,
Porte le trouble en son sein agité.
Il était peint, vermeil comme l'aurore,
Et couronné de myrte et de laurier,
Sa tête haute, et son maintien altier,
Le vif carmin dont son teint se colore,
Sa riche taille, un embonpoint flatteur,
Deux arsenaux où l'amour créateur
Vient préparer ses foudres en silence,
Foudres charmants que la volupté lance,
Tout annonçait un superbe vainqueur,
Sûr à jamais de maîtriser un cœur.

Alix, alors contente de l'ouvrage,
A ses amants découvrit son secret.
—Je cesserai, dit-elle, d'être sage,
Quand vous aurez plus beau que ce portrait.
A cet aspect la trop faible cohorte
Honteusement alla gagner la porte.

Alix plaça l'image à son chevet,
Et quand parfois, quelque amant se trouvait
Qui, ne sachant l'innocente malice,
Voulait encor tourmenter notre Alix,
Il suffisait de montrer le phénix,
Sans répliquer, il se rendait justice.

Par cette ruse, avec cet heureux soin,
Alix toujours fut et sage et discrète.
Sexe enchanteur, très bonne est ma recette.
D'autres moyens vous n'avez pas besoin.
Quand vous aurez chez vous telle merveille,
Faites-en vite un bel épouvantail...
Si ne l'avez... votre ami vous conseille
De la chercher, pour le moins en détail.

FIN DES POÉSIES

APPROBATION

Nous, docteurs en fouterie, et de la faculté des branleurs, enculeurs, gamahucheurs, certifions avoir lu et relu un livre intitulé: Petit Catéchisme Libertin, à l'usage des putains et des jeunes demoiselles qui se décident à cette profession, et n'y avons rien trouvé qui puisse en empêcher l'impression, la morale étant conforme au plan de l'auteur, et ne pouvant dans tout son contenu que servir à l'instruction des toupies, et à leur faire faire des progrès rapides dans la paillardise; pourquoi nous l'avons approuvé.

Maury,
d'Autun,
docteurs foutimaces.

FIN

INVENTAIRE DES LIVRES DU BOUDOIR DE TRÈS VÉNÉRÉE ET TRÈS AMOUREUSE DAME CYPRIS, A LA BIBLIOTHÈQUE APHRODISIENNE DE LARNACA, AU CHATEAU DE LA COLOMBE ET DU MYRTE, PLACE DE CUPIDON, RÉDIGÉ PAR G. DELLA ROSA, CHEVALIER DE L'ÉTOILE DE VÉNUS ET GRAND AUGURE (IN PARTIBUS) DE CYTHÈRE ET DE PAPHOS.

ANTHOLOGIE SATYRIQUE. Répertoire des meilleures poésies et chansons gaillardes parues en français depuis Clément Marot jusqu'à nos jours. Publié par et pour la Société des Bibliophiles cosmopolites. Luxembourg, 1878, 8 volumes pet. in-12, tirés à 300 exempl., tous numérotés et sur papier vergé de Hollande.

Cet ouvrage, qui est le plus curieux et le plus important paru, a coûté quinze années de recherches à son éditeur littéraire; il renferme 485 pièces, très libres, anonymes, et plus de 1,400 pièces signées.

L'ANTI-JUSTINE, par Restif de la Bretonne, in-12, papier vergé, 6 figures.

CHANSONS BADINES de Collé. Nouvelle édition revue et corrigée. Utrecht, chez Jean Plecht, in-8, papier vergé de Hollande, joli frontispice gravé à l'eau-forte par Fél. R.....

Collé est, sans contredit, le premier chansonnier français du XVIIIe siècle. Cette édition est complète, et renferme toutes les chansons libres et satyriques. Il n'en n'est pas de même de certaines éditions populaires, qui n'ont de Collé que son nom sur leurs titres.

LE DEGRÉ DES AGES DU PLAISIR, ou Jouissances voluptueuses de deux personnes de sexes différents, aux différentes époques de la vie, recueillies sur des mémoires véridiques; par Mirabeau, ami des plaisirs. A Paphos, de l'imprimerie de la mère des amours, 1793. Réimpression faite pour les membres de la Société des Amis des lettres et des arts galants, de Bâle.

LE DIABLE AU CORPS, œuvre posthume du très recommandable docteur Cazonné (Andréa de Nerciat), membre extraordinaire de la joyeuse Faculté phallo-coïro-pygo-glottonomique. Genève, 3 vol. petit in-12, 12 planches gravées sur pierre, fort libres.

DIALOGUE DE L'ARÉTIN, où sont déduits les vies et les déportements de Laïs et de Lamia, précédé de notes sur l'Arétin, et suivi de La Putain errante, du même auteur. Florence, typographia della Nobilissima Sociétà deï Amici deï lettere e delle arti galanti, in-12, papier vergé.

DICTIONNAIRE ÉROTIQUE MODERNE; par un professeur de langue verte (Alfred Delvau, nouvelle édition, revue et augmentée par Jules Choux). Bâle, imprimerie de Karl Schmidt. Petit in-8, papier vergé, frontispice gravé par Ch.

L'ÉCOLE DES BICHES, ou Mœurs des petites dames de ce temps. Erzeroum, chez Qizmich-Aga, in-8, papier vergé.

Œuvre lubrique, due aux loisirs de quelques hommes du monde: MM. B..., fils d'un ministre de l'empire, H., riche amateur anglais, très connu à Paris, Duponc..., directeur d'un grand théâtre parisien, et autres.

L'ENFANT DU BORDEL, ou les Aventures de Chérubin; édition faite sur celle de 1800, Erzeroum, chez Qizmich-Aga, petit in-12, papier vergé.

Ouvrage digne de son titre, attribué à Pigault Lebrun.

LA FILLE DE JOIE, ou Mémoires de Miss Fanny, écrits par elle-même. Boston, chez William Morning, petit in-8, papier vergé, 36 figures libres.

Traduction libre d'un célèbre ouvrage érotique anglais: Memoirs of a woman of pleasure; by J. Cleland. Les figures sont la reproduction, par l'héliogravure, de celles de l'édition de Liége, 1786. Elles sont des meilleurs artistes du temps: C. Vanloo et autres.

LA FLEUR LASCIVE ORIENTALE. Contes libres inédits, traduits de l'arabe, du persan, du turc, de l'égyptien, du mongol, du chinois, du japonais, de l'indien, etc., par une société d'Orientalistes. In-8, papier vergé, joli frontispice gravé à l'eau-forte.

L'Imbécile, conte mongol.—Histoire d'une dame du Caire et de ses quatre galants.—L'Etude des fleurs à Yosiwara.—Les libres Amours du carnaval.—La Servante et le bachelier.—La Princesse Amany.—Trois facéties persanes.—Le Chanteur.—Le Voleur et le Jongleur.—Khablis, le méchant homme.—Le Pirate, conte malay de Sumatra.—La Femme, le Page et l'Ecuyer, trad. de l'arabe.—Les trois Souhaits.—La Princesse invincible, conte persan.—Le Saint Livre d'amour, conte tamoul.—La Veuve.—Voyage d'Ardjouna au ciel d'Indra, conte javanais.—L'Inexorable Courtisane, conte indien.—Le Réveil, conte japonais.—Le Jeune Homme qui ne connaît pas son sexe.

GAMIANI, ou Deux Nuits d'excès; par Alcide, baron de M..... Barcelone, chez José Linares Hermanos, pet. in-8, papier vergé, avec 15 figures libres.

C'est un des meilleurs romans ultra-érotiques, écrit par Mme G... S. et A... de M.

LE JOUJOU DES DEMOISELLES. Nouveau choix de poésies à l'usage du beau sexe libertin. Larnaka, chez Giov. della Rosa. Petit in-8, papier vergé.

Édition publiée pour les membres de la Société des Bibliophiles, les amis des lettres et des arts galants, de Bâle.

LETTRES AMOUREUSES D'UN FRÈRE A SON ELÈVE. Alexandrie (1878), in-12.

C'est la correspondance socratique d'un précepteur ecclésiastique à son élève, laquelle fut livrée par ce dernier ayant été victime de la passion pédérastique de son Mentor.

LE LIVRE DE VOLUPTÉ, par Abdul-Haqq-Effendi. Erzeroum, chez Qizmich-Aga, in-12, 12 figures coloriées, papier vergé.

Ouvrage très érotique, dans le genre des postures de Pierre Arétin, écrit pour la première fois en arabe, traduit en turc, autographié à Erzeroum, l'an de l'hégire 1292 (1877), et mis en français en 1880.

MA CONVERSION ou LE LIBERTIN DE QUALITÉ; par H. G. Riquetti, comte de Mirabeau, petit in-12, papier vergé.

LE MEURSIUS FRANÇAIS, ou l'Académie des dames. 2 volumes petit in-8, papier vergé, 36 figures libres.

Ouvrage très érotique et fort bien écrit. Voir la Bibliographie de l'amour, 3e édition, t. VI, pages 38 à 45. La suite des figures est celle, reproduite par l'héliogravure, de la première édition publiée à Venise, chez Pierre Arrétin (sic) S. D. (1676).

MŒURS ORIENTALES. Les Huis-clos de l'ethnographie (De la circoncision des filles,—virginité,—infibulation,—génération,—eunuques,—skoptzis,—cadenas,—ceinture); par E. Ilex. Londres, imprimerie particulière de la Société d'anthropologie et d'ethnologie comparées, 1878, petit in-8 de 32 pages, 10 planches curieuses.

ŒUVRES BADINES D'ALEXIS PIRON, précédées d'une Notice sur sa vie. Nouvelle édition. A Amsterdam (1878), petit in-8, frontispice gravé à l'eau-forte.

Édition précédée de la vie de Piron. On sait que tous les livres parus jusqu'ici sous le titre d'Œuvres badines de Piron, ne sont que des recueils de pièces libres, ramassées sans esprit par des éditeurs ignorants. Cette édition est la seule bonne, la seule complète; elle renferme, en sus, des pièces inédites et les poésies badines attribuées à tort à Piron, mais avec les noms des véritables auteurs.

LE PANIER AUX ORDURES. A Canton, petit in-8, papier vergé.

Le Panier aux ordures est un recueil de chansons fort libres dues à Armand Gouffé, Brazier, Antignac, etc., dont le manuscrit original est conservé dans l'Enfer de la Bibliothèque Nationale de Paris. Cette édition renferme en outre un choix de chansons aussi obscènes, aussi rares que les premières, et entre autres le Bougre sans reproche.

PARNASSE SATYRIQUE DU XIXe SIÈCLE ET LE NOUVEAU PARNASSE. Recueil de vers piquants et gaillards de Béranger, V. Hugo, E. Deschamps, A. Barbier, A. de Musset, Baudelaire, Monselet, etc. 2 volumes, petit in-12, 2 frontispices gravés à l'eau-forte de M. Ch.

PETIT CABINET DE PRIAPE, Poésies inédites (érotiques) du XVIIIe siècle. Neuchâtel, 1874, pet. in-12, papier vergé.

LA PURE VÉRITÉ CACHÉE et autres mazarinades rares et curieuses. Précédées d'un avant-propos, par Philomneste junior. Amsterdam (Bruxelles, 1867), petit in-12, papier vergé.

Recueil de Mazarinades très rares et très libres: La Pure Vérité cachée.—La Vieille Amoureuse.—La Mazarinade (par Scarron).—Les Triolets de Mazarin.—Le Caresme de Mazarin.—Tarif des prix, etc.—La liste générale de tous les Mazarins.—Factum ou Requeste, etc.—La Miliade, ou l'Eloge burlesque.—Confession générale.—Lettre de Polichinelle.—Le Nouveau Jeu de Piquet de la Cour.—Les Visages qui se démontent.—Les Contre-Vérités de la Cour.—Requeste des marchands libraires du Pont-Neuf.—Regrets funèbres sur la mort du joyeux Rondibilis.—Le Claquet de la Fronde, etc., avec une élégie aux dames frondeuses.—Le Nez pourri de Théophraste Renaudot, etc.

LE RIDEAU LEVÉ, ou l'Éducation de Laure; par H. G. Riquetti, comte de Mirabeau.—Edition revue sur celle originale de 1786. Petit in-12, papier vergé.

LE RUT, ou LA PUDEUR ÉTEINTE; par Pierre-Corneille Blessebois. A Genève, chez Augustin Le Gaillard, pet. in-12, papier vergé.

Roman satirique, très obscène, en prose et en vers, dirigé par l'auteur contre sa maîtresse, Mlle de Sçay.

Pierre-Corneille Blessebois était un de ces auteurs prostituant leur plume à des écrits obscènes et de chantage, en même temps qu'à des livres mystiques. Tels furent Pierre Arétin, Machiavel, De La Serre, et tant d'autres.

SUITE de 12 planches libres, gravées à l'eau-forte, par la photogravure; de Kaulbach. In-4o.

(Les Faunes et les Amazones,—Les Filets de Vulcain, etc.)

TABLEAUX DES MŒURS DU TEMPS DANS LES DIFFÉRENTS AGES DE LA VIE; par Crébillon fils. Suivis de l'Histoire de Zaïrette, par de la Popelinière, Venise, 2 vol. petit in-12.

L'édition originale des Tableaux des mœurs du temps n'a été imprimée qu'à un seul exemplaire, pour le compte du célèbre fermier général le marquis de la Popelinière.

THÉRÈSE PHILOSOPHE ou Mémoires pour servir à l'histoire du père Dirrag et de Mlle Eradice, in-12, papier vergé, 27 figures libres, gravées.

Le père Dirrag est le P. Girard; la demoiselle Eradice est la Cadière. Ce livre, qui est fort érotique, a été attribué, mais sans aucune certitude, au marquis de Sade. La première édition a été publiée en 1748.

TOUTES LES ÉPIGRAMMES de Jean-Baptiste Rousseau. Publiées pour la première fois ainsi complet. Londres, chez James Krick, 1880, in-12, papier vergé de Hollande, titre en rouge et en noir, frontispice gravé à l'eau-forte.

Volume renfermant plus de 300 épigrammes érotiques.

TROIS PETITS POÈMES EROTIQUES; c'est à savoir: I. La Foutriade.—II. La Masturbomanie, ou la Jouissance solitaire.—III. La Foutromanie. Petit in-8, 3 figures libres, papier vergé.

Édition publiée par la Société des Amis des lettres et des arts galants, de Bâle.

VINGT ANS DE LA VIE D'UNE FEMME, ou Mémoires de Julie R... Londres, 1789, petit in-8, papier vergé.

Ouvrage érotique réimprimé pour les membres de la Société des Amis des lettres et des arts galants, de Bâle.

VINGT ANS DE LA VIE D'UN JEUNE HOMME, par A. V. C. C. C. Londres, 1790, petit in-8, papier vergé.

Ouvrage très libre, publié pour les membres de la Société des Amis des lettres et des arts galants, de Bâle.

L'ART DE PÉTER. Essai théori-physique et méthodique, à l'usage des personnes constipées, des personnages graves et austères, des dames mélancoliques, et de tous ceux qui sont esclaves du préjugé. Suivi, etc. En Westphalie, chez Florent-Q., rue Pet-en-Gueule, au Soufflet, 1776. Pétersbourg (Bruxelles, 1867), petit in-12.

LA CACOMONADE, histoire politique et morale, traduite de l'allemand du Dr Pangloss, par le docteur lui-même, depuis son retour de Constantinople. A Cologne, 1756. Réimpr. faite à Bruxelles, à 100 exempl., en 1867.

Dissertation semi-facétieuse sur la vérole.

CHOIX DE PIÈCES DÉSOPILANTES, dédié aux pantagruélistes. Imprimé à Charenton. (Bruxelles, 1867), petit in-12.

Imprimé à 150 exemplaires. Contenant: Les Sultanes nocturnes.—Le Testament d'une fille d'amour mourante.—Le Voluptueux hors de combat.—Origine des puces.—Priapées anciennes et modernes.—Chansons, contes et épigrammes libres.—Les Filles de l'Opéra.—Les Epices de Vénus.

MYLORD, ou les Bamboches d'un gentleman. A Gibraltar, chez le Rév. Flutt, in-12, papier vergé.

SAINTE NITOUCHE, ou Histoire de la Tourière des Carmélites. Copenhague, imprimé exclusivement pour les Bibliophiles Aphrodiphiles et non autres; in-12, papier vergé.

LA RHÉTORIQUE DES PUTAINS. 2 tomes en un volume in-12, illustré de 8 figures libres, gravées, papier vergé.

Curieux ouvrage inspiré della Rettorica delle putane; tout aussi libre, mais écrit dans un esprit français, en forme de dialogues. Les figures sont celles de l'Arétin de la Révolution, livre devenu introuvable, dont le seul exemplaire connu fut vendu récemment 1,500 francs.

MÉMOIRES DE SUZON, sœur du portier des Chartreux.—Histoire de Marguerite, fille de Suzon. Édition dédiée à Miss Trousscott. Philadelphie, à la Librairie de la Société contre l'hypocrisie, l'an 100 de l'Indépendance; in-12, papier vergé.

VÉNUS EN RUT, ou Vie d'une célèbre libertine. Sur l'imprimé à Luxurville, chez Hercule Tapefort, 1771, à Interlaken, chez William Tell, l'an 999 de l'indépendance suisse, 2 tomes en un vol. in-12.

EXERCICES DE DÉVOTION de M. Henri Roch avec Madame la duchesse de Condor; par l'abbé de Voisenon, membre de l'Académie française. 1882, in-12, joli frontispice gravé en couleurs.

LYNDAMINE, ou l'Optimisme des pays chauds. Sur la copie de Londres, 1778, deux parties en un volume in-12.

C'est là une des meilleures productions de la littérature ultra-érotique; digne pendant de l'Histoire de dom Bougre, portier des Chartreux, et très probablement du même auteur.

Ce curieux ouvrage fut traduit en allemand, et sur cette traduction il parut, vers 1863, une version française passablement médiocre, sous le titre de Lucrèce, ou l'Optimisme des Pays-Bas, qui ne peut aucunement être comparée à l'original. Notre édition renferme aussi les contes en vers, fort libres, qui se trouvent dans l'édition de 1778.

SOUVENIRS D'UNE COCODETTE, écrits par elle-même (par Ernest Feydeau). Leipzig, 1878, in-8, frontispice et 10 planches gravés à l'eau-forte par Chauvet.

ÉTRENNES AUX FOUTEURS, ou Calendrier des trois sexes. Sur l'édition à Sodome et à Cythère, 1793, frontispice et 3 planches libres.

LES COUSINES DE LA COLONELLE. Roman galant naturaliste, par la vicomtesse de Cœur-Brûlant. In-12, papier vergé anglais, joli frontispice gravé à l'eau-forte.

CATÉCHISME LIBERTIN, à l'usage des filles de joie et des jeunes demoiselles qui se décident à embrasser la profession; par Mlle Théroigne. Sur l'édition à Paris, aux dépens de la veuve Gourdan, 1792, in-12, 4 figures libres.

On lit en épigraphe ce quatrain, qui donne une idée de l'esprit de l'ouvrage:

«Théroigne au district, aussi bien qu'au bordel,
De ses talents divers a fait l'expérience;
Par sa langue et son con précieuse à la France,
Son nom va devenir à jamais immortel.»

MÉMOIRES DE LA MARQUISE DE PALMARÈZE. Espiègleries, joyeusetés, bons mots, folies, des vérités, de la jeunesse de sir S.-Peters Talussa-Aïthéi, par Mérard de Saint-Just. 3 tomes in-12, 3 jolis frontispices gravés à l'eau-forte.

L'ÉCHO FOUTROMANE, ou Recueil de plusieurs scènes lubriques et libertines, contenant: les Épreuves de l'abbé Dru, le Secret de Mme de Conléché, l'Entrevue de Mlle Pinelli avec Arlequin et Pierrot, la Solitude de M. de Convergeais, etc. Sur l'édition à Démocratis, aux dépens des Fouteurs démagogues, 1792, in-12 et 5 planches libres.

FACÉTIES ANCIENNES. A Berne, 8 petits volumes in-32; papier vergé, titres en rouge et en noir.

1o Différents des chapons et des coqs touchant l'alliance des poules.—2o Paternostre des vér....., avec une complainte contre les médecins.—3o Vertus et propriétés des mignons. 1576.—4o Bruit qui court de l'Espousée. 1614.—5o Descouverte du style impudique des courtisanes de Normandie à celles de Paris, par une Anglaise.—6o Le Dict des pays, avec la Condition des femmes.—7o Brevet d'apprentissage d'une fille de modes.—8o Farce du gaudisseur qui se vante de ses faictz et un sot qui luy répond le contraire.

L'ESPION LIBERTIN, ou le Calendrier du plaisir, contenant la liste des jolies femmes de Paris, leurs noms, demeures, talents, qualités et savoir-faire, suivi du prix de leurs charmes. Sur l'édition faite au Palais-Égalité, dans un coin où l'on voit tout. In-12.

Achevé d'imprimer cette présente année
à Rome
par la Typographia della Madona dei amori
via di Sacré-Cœur






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Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt

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