Title: Essais de Montaigne (self-édition) - Volume IV
Author: Michel de Montaigne
Translator: Michaud
Release date: January 16, 2019 [eBook #58706]
Language: French
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NOTE DE L’ÉDITEUR
Le Général Michaud étant décédé au cours de l’impression du présent ouvrage, ce IVe volume a été rédigé d’après le texte et les notes laissées par l’auteur.
1533.—Naissance de Michel Eyquem, Seigneur de Montaigne (28 fév.).
1539 1546 |
—Il est élevé au collège de Guyenne. |
?—Il achève ses classes à la faculté de Bordeaux.
1548.—Il est témoin à Bordeaux d’un soulèvement populaire dans lequel le Gouverneur de la ville est massacré.
?—Il fait ses études de droit à l’Université de Toulouse.
1555.—Premier voyage de Montaigne à Paris, où il accompagne son père.
1556.—Celui-ci lui cède sa charge de conseiller à la cour des aides de Périgueux.
1557.—Il devient conseiller au parlement de Bordeaux par suite de la fusion de ces deux cours judiciaires.
1558.—Il fait connaissance et se lie d’amitié avec La Boétie, comme lui conseiller au parlement de Bordeaux.
1559.—Autre voyage de Montaigne à Paris, à l’occasion du sacre de François II; et, de là, à Bar-le-Duc, où le roi se rend peu après.
1562.—Autre voyage à Paris, et de là à Rouen où il accompagne la cour.
1563.—Mort de La Boétie.
1564 1568 |
—Montaigne traduit la «Théologie naturelle» de Sebond. |
1565.—Il épouse Françoise de la Chassaigne (25 sept.).
1566.—Voyage de Charles IX à Bordeaux.
1568.—Mort de Pierre Eyquem, père de Montaigne.
1570.—Montaigne résilie sa charge de conseiller.
1571.—Il a achevé l’installation de sa bibliothèque et commence à écrire les Essais.
id.—Naissance de sa fille Léonor.
id.—Il est fait chevalier de l’ordre de St-Michel.
?—Le roi le nomme gentilhomme de sa chambre.
1577.—Le roi de Navarre lui confère le même titre.
1580.—Publication à Bordeaux de la première édition des Essais.
Voyage de dix-huit mois à Paris, la Fère, Soissons, Plombières, la Suisse, l’Allemagne du Sud, l’Italie, employé en partie à faire, en divers endroits, usage des eaux thermales. | ||||
1580 1581 |
— | |||
1581.—Non encore de retour en France, il est élu maire de Bordeaux pour une période de deux ans.
1582.—Autre voyage à Paris.
id.—Publication à Bordeaux de la seconde édition des Essais.
1583.—Montaigne est réélu maire de Bordeaux pour une nouvelle période de deux ans.
id.—Incident du château Trompette que son gouverneur projetait de livrer à la Ligue.
1584.—Henri de Navarre vient passer deux jours, en partie de chasse, au manoir de Montaigne.
1585.—Épidémie de peste à Bordeaux qui, s’étendant, oblige Montaigne et sa famille à errer pendant six mois hors de chez eux.
1586.—Son manoir est envahi et pillé dans les désordres de la guerre civile.
1587.—Le roi de Navarre y couche à nouveau le lendemain de la bataille.
id.—Publication, à Paris, de la troisième édition des Essais.
1588.—Dernier voyage de Montaigne à Paris; de là à Rouen où le roi s’est transporté; à Compiègne, chez la mère de Mlle de Gournay dont il vient de faire la connaissance; à Blois où le roi s’est retiré; entre temps (10 juillet) Montaigne est arrêté par les Ligueurs et conduit à la Bastille où il reste détenu quelques heures.
id.—Publication, à Paris, de la quatrième édition des Essais.
1590.—Mariage de sa fille Léonor.
1591.—Il devient grand-père d’une petite-fille.
1592.—Mort de Montaigne (13 sept.).—Il est inhumé au couvent des Feuillants à Bordeaux.
1595.—Publication posthume, à Paris, de la dernière des éditions originales des Essais.
1601 (?).—Mort d’Antoinette de Louppes, mère de Montaigne.
1616.—Mort de Léonor, fille de Montaigne.
1627.—Mort de Françoise de la Chassaigne, sa femme.
1871.—Transfert du corps et du monument funéraire de Montaigne à la chapelle du lycée de Bordeaux à la suite d’un incendie du couvent des Feuillants.
1886.—Réédification, sur son emplacement primitif, du monument et nouvelle translation du corps, le bâtiment ayant été reconstruit et devenu le palais des Facultés.
Michel Eyquem, Seigneur de MONTAIGNE, auteur des Essais, naquit le dernier jour de février de l’an 1533, au manoir de Montaigne[1], entre Castillon et Bergerac, sur les confins de la Guyenne et du Périgord.
[1] Paroisse de S.-Michel (aujourd’hui commune de Saint-Michel de Montaigne), alors juridiction de Montravel; aujourd’hui canton de Velines (Dordogne).
Les renseignements les plus anciens que l’on possède sur sa filiation, remontent à un nommé Ramon de Gaujac, du nom du village dont il était originaire. Ce Ramon exerçait à Bordeaux, rue Rousselle, un commerce de vins qu’il exportait à l’étranger, et auquel il avait joint celui de pastel et de poissons salés. Sa sœur avait épousé un Martin Eyquem, du village de Blanquefort[2] dans le Médoc; elle en eut un fils, Ramon Eyquem, que son oncle associa à son commerce, et auquel, à sa mort, vers 1462, il laissa une fortune déjà assez considérable.
[2] Blanquefort, chef-lieu de canton à deux lieues environ N.-O. de Bordeaux;—Gaujac ou Gajac, hameau à peu de distance de Blanquefort.
Ramon Eyquem, né en 1402, est le bisaïeul de Montaigne. En 1477, il achetait le fief de Montaigne relevant de l’archevêque de Bordeaux, et mourait l’année suivante, laissant deux fils et deux filles.
Les deux fils demeurèrent associés; le cadet mourut jeune, sans avoir été marié; l’aîné, Grimon Eyquem, grand-père de Montaigne, paraît avoir été, en affaires, d’une remarquable activité et avec lui la situation de fortune de la famille s’accrut encore notablement. De 1483 à 1507, il fut jurat[3] de Bordeaux. Il mourut en 1519, presque septuagénaire, laissant quatre fils et deux filles.
[3] On appelait ainsi, à Bordeaux, les consuls et les échevins, autrement dit les membres de la municipalité.
L’aîné, Pierre Eyquem, escuyer, seigneur de Montaigne, comme il s’appelait lui-même, le père de l’auteur des Essais, hérita du manoir dont son aïeul avait fait acquisition et où lui-même était né, et des terres constituant la seigneurie du même nom. Il avait embrassé la carrière militaire et guerroya en Italie; mais il l’abandonna, lorsqu’en 1523 il épousa Antoinette de Louppes, dont la famille, du nom primordial de Lopez, juive et originaire des environs de Tolède, était venue s’établir, depuis une ou deux générations, à Toulouse et en Guyenne, pour chercher fortune, y avait réussi et embrassé le protestantisme.
Le père de Montaigne apparaît dès lors, moitié bourgeois, moitié gentilhomme de province, occupé, tantôt à Bordeaux à vendre ses vins, tantôt à agrandir son domaine, rebâtir et fortifier son manoir. La considération dont il jouissait l’avait fait appeler par ses concitoyens bordelais à faire partie de la municipalité, et pendant 25 ans il en avait exercé les diverses charges, lorsqu’en 1554 il fut élu maire pour deux ans, ce qui était la durée légale de ces fonctions.
Cette même année, était créée à Périgueux une Cour des aides[4]; il y sollicita A.VI et obtint une place de conseiller, se proposant de la résigner dès que cela lui serait possible au profit de son fils aîné, en faveur duquel il se démit en effet un ou deux ans après, quand celui-ci atteignit sa vingt-troisième année.
[4] La Cour des aides était une chambre jugeant en dernier ressort les questions afférentes aux aides, subsides établis jadis sur les boissons pour subvenir aux dépenses de l’Etat; et ultérieurement et par extension tous autres impôts.
Esprit naturellement ingénieux et pratique, Pierre Eyquem avait senti dans ses guerres d’Italie se développer en lui le goût des arts et des sciences; et, regrettant sa jeunesse demeurée étrangère aux lettres, il recherchait volontiers la société de ceux qui s’y étaient livrés, et s’efforça de doter ses fils de ce qui, sous ce rapport, avait pu lui faire défaut.
En 1568, il mourait, laissant cinq enfants mâles et trois filles; de par son testament, Michel, l’aîné de tous par la mort de deux autres décédés en bas âge héritait de la maison noble de Montaigne et du droit d’en porter le nom; ce qu’il fit, abandonnant complètement, dès le premier moment, son nom patronymique, le rayant même sur le livre de famille qu’il tenait, pour ne conserver que celui-là, le seul sous lequel il soit connu, qu’il a du reste illustré à un si haut degré et qui s’est éteint avec lui.
Montaigne a raconté lui-même, dans les Essais, l’histoire de sa vie avec celle de ses pensées; son enfance rustique, sa première éducation; le latin appris familièrement par lui dans les bras d’un précepteur étranger et au milieu d’un entourage qui ne lui parlait jamais qu’en cette langue; la sollicitude dont il était l’objet; enfin les sept années de sa vie scolaire passées au collège de Guyenne, qu’il quitta en 1546 parce que, semble-t-il, la peste régnait à Bordeaux; il avait alors treize ans et venait d’achever son cours, nom sous lequel on comprenait alors ce qui correspond à notre classe de rhétorique d’aujourd’hui.
On est moins renseigné sur son adolescence. On pense qu’il fit sa philosophie, soit à la faculté des arts de Bordeaux, soit avec des professeurs particuliers, et son droit à Toulouse, où il avait des parents du côté de sa mère. Sa liaison avec Henri de Mesmes, Paul de Foix, Guy de Pibrac et autres, alors étudiants en droit à l’université de cette ville, porte à croire qu’il en a, lui aussi, suivi les cours et que c’est là qu’il a fait leur connaissance.
C’est à cette époque (1548) qu’eut lieu à Bordeaux, à propos de l’impôt de la gabelle auquel on voulait la soumettre, le mouvement populaire dans lequel perdit la vie Tristan de Moneins, gouverneur de la ville; spectacle dont Montaigne paraît avoir été témoin et qui le frappa au point qu’après l’avoir consigné une première fois au ch. 23 du liv. Ier des Essais, I, 198, il y revient plus tard, dans les additions qu’il y fait après 1588, en vue d’une édition nouvelle.
En 1556, Montaigne, ainsi qu’il est dit plus haut, était nommé à la Cour des aides de Périgueux, par suite de la résignation faite par son père, en sa faveur, de sa charge de conseiller. L’année suivante, cette cour était fusionnée avec le Parlement de Bordeaux.
C’est peu après que Montaigne fit la rencontre de La Boétie, l’auteur du «Discours sur la servitude volontaire», comme lui conseiller à ce même parlement, avec lequel, dès le premier moment, il se lia de la plus vive et de la plus étroite amitié et dont, par ses écrits, il a fait la réputation et conservé le souvenir à la postérité.—Dans leurs rapports, nous attribuons volontiers le premier rang à Montaigne, laissant La Boétie dans la pénombre; c’est l’inverse de ce qui était. La Boétie, de trois ans plus âgé que Montaigne, supérieur à lui par le savoir, l’éducation et le caractère, aux yeux des contemporains et des deux amis eux-mêmes, tenait le rang de frère aîné. Par son exemple et ses observations discrètes, il modérait chez son ami, dont la nature droite mais indécise se prêtait à cette direction, les entraînements d’une ardeur juvénile assez prononcée, et contribuait à former l’âme réfléchie, l’esprit observateur et méditatif de l’auteur des Essais. Montaigne s’en rendait compte et nous le laisse entendre; lui mort, mort bien plus jeune que Montaigne, il n’en parle jamais qu’avec un sentiment de respect et lui rapporte tout ce qu’il a fait de meilleur. Il est à croire que si La Boétie eût vécu davantage, il eût souvent préservé son ami de l’excès de scepticisme qui a été en lui le caractère dominant. Son éducation première et son amitié pour La Boétie sont dans la vie de Montaigne les sujets favoris de ses souvenirs et de ses réflexions.
En 1555, semble avoir eu lieu le premier voyage de Montaigne à Paris pour A.VII laquelle il montre tant d’affection; il accompagnait son père, qui venait solliciter du roi le rétablissement des privilèges de la ville de Bordeaux dont elle s’était vue privée, à la suite de la sédition de 1548.
Les obsèques de Henri II en 1559 l’y ramènent et il y demeure jusqu’au sacre de son successeur, cérémonie à laquelle il a dû assister, ayant avec la cour accompli le voyage de Bar-le-Duc qui suivit.
En 1562 nous l’y retrouvons et l’y voyons prêter, sans y être convié, devant le Parlement de cette ville, le serment de profession de religion catholique, qu’en opposition à l’édit de janvier de cette même année, qui avait reconnu aux Protestants la liberté de leur culte, cette cour de justice avait imposé à tous ses membres, ce qu’imitèrent bientôt tous les autres Parlements du royaume.—De Paris, Montaigne suit la cour à Rouen, dont venait de s’emparer sur les Réformés le duc de Guise, après un siège où se place le projet d’assassinat ourdi contre ce prince, dont il est question au ch. 23 du liv. Ier. C’est durant cette excursion à Rouen que Montaigne eut occasion de voir les sauvages brésiliens venus en France dont il nous entretient ch. 31 de ce même livre, et de converser avec eux.
Rentré à Bordeaux, il assista peu après (1563) à la mort de La Boétie, dont il fait, dans une lettre à son père parvenue jusqu’à nous, un récit qu’on ne peut lire sans émotion; en le perdant, il crut perdre plus qu’un frère et ne s’en consola jamais entièrement.
Pour faire diversion à sa douleur, son père lui demanda de lui traduire l’ouvrage de Raymond Sebond, «le Livre des créatures, ou Théologie naturelle», écrit en latin mélangé d’espagnol; et aussi, le maria.
Le 25 septembre 1565, il épousait Françoise de la Chassaigne, fille d’un conseiller à la cour de Bordeaux, qui semble avoir été femme de grand sens, compagne discrète et dévouée, telle qu’il la fallait à Montaigne, possédant en ménage les qualités d’ordre et de direction qui manquaient à son mari dont elle appréciait la valeur, et vis-à-vis duquel elle eut le tact de s’effacer, lui laissant tout loisir de penser; si bien que malgré les nuages momentanés et inévitables dont on retrouve trace, cette union a été heureuse; et Montaigne, laissant à sa femme le soin exclusif de l’éducation de leur fille, a, de fait, rendu à ses qualités l’hommage le plus probant; toujours est-il qu’il lui doit deux immenses services: elle l’a déchargé des soucis du ménage et a pris soin de ses manuscrits.
Quelques mois après, en 1566, Charles IX venait à Bordeaux, où son passage fut marqué par une assez verte remontrance infligée en sa présence et en son nom au Parlement, par le chancelier de l’Hospital.
En 1568, Montaigne perdait son père. A ce moment, il terminait la traduction de Sebond et la livrait à l’impression; et, en 1570, se trouvant dans une situation de fortune qui le laissait maître d’en agir à sa guise, et un laps de temps suffisant s’étant écoulé depuis la mort de son père pour qu’il pût le faire décemment, résiliant en faveur de Florimond de Raymond son office de conseiller pour lequel il ne s’était jamais senti grand goût et qu’il s’était laissé octroyer par déférence pour la volonté paternelle, il quitta la robe pour l’épée. On ne saurait dire s’il porta celle-ci seulement en qualité de gentilhomme; il est cependant probable qu’il prit part à quelques expéditions militaires, ainsi que plusieurs passages des Essais le donnent à penser (V. N. III, 408: Profession), et surtout celui où il fait ce magnifique éloge de la vie des camps (ch. 13 du liv. III, III, 662), tout rempli d’un accent guerrier qui serait ridicule sous la plume d’un homme qui ne l’aurait jamais pratiquée, ce qu’auraient inévitablement fait ressortir ceux de ses contemporains tels que Brantôme, Scaliger qui étaient peu disposés pour lui.
Plus libre de son temps, et tout en ne négligeant pas aussi complètement qu’il l’insinue la gestion de son domaine, il se donne alors tout entier à la publication des œuvres de La Boétie, à laquelle il se croyait tenu, ayant hérité de ses livres et de sa bibliothèque. Ce travail fut pour lui l’occasion d’un nouveau voyage à Paris; c’est là qu’il reçut la nouvelle de la naissance et de la mort de sa première fille.
A son retour en Guyenne, envahi par un immense besoin de solitude, il A.VIII s’occupe de s’aménager, chez lui, une sorte de réduit où échappant aux autres, libre de lui-même, il pût méditer à l’aise; il organise en conséquence la principale tour de son manoir, qui depuis est dite «Tour de Montaigne». L’inscription latine, dont la traduction suit, qu’avec nombre d’autres il fait tracer dans sa librairie ou bibliothèque qui devait constituer son cabinet de travail et dont il donne si complaisamment la description au ch. 3 du liv. III des Essais, peint bien quel pouvait être son état d’âme, à ce moment de son existence: «L’an du Christ 1571, y est-il dit, à l’âge de trente-huit ans, la veille des calendes[5] de mars, Michel de Montaigne, depuis longtemps déjà ennuyé de l’esclavage de la cour et des charges publiques, se sentant encore dispos, est venu dans cette retraite se reposer sur le sein des doctes vierges, espérant y passer enfin dans le calme et la sécurité les jours qui lui restent à vivre. Puissent les destins lui permettre de parfaire cette habitation, où déjà ses pères venaient agréablement se reposer et qu’il consacre à sa liberté, à sa tranquillité et à ses loisirs.»
[5] On donnait ce nom, dans la chronologie romaine, aux premiers jours de chaque mois. Les Romains comptaient par calendes, lesquelles n’existaient pas chez les Grecs, d’où le proverbe «renvoyer une chose aux calendes grecques», pour dire qu’on ne la fera jamais; à remarquer ici que la veille des calendes de mars, ou dernier jour de février, était la date anniversaire de la naissance de Montaigne.
En même temps, il commençait à écrire les Essais, cette œuvre capitale de sa vie. Il ne semble pas toutefois que ce fût avec l’idée d’en composer un ouvrage; ce n’était tout d’abord que de simples notes, sur lesquelles il transcrivait ce qui l’avait frappé dans sa lecture du jour, accompagné de quelques brèves réflexions d’un caractère général, ainsi qu’il ressort de la division du livre Ier en chapitres courts, dont plusieurs parfois sur le même sujet. Quant à ce qui est devenu plus tard et de plus en plus le dessein avoué et affiché de son livre: l’étude minutieuse de soi-même, avec parti pris de se peindre tout entier et à nu, cela paraît si peu avoir été sa première intention que, dans ces mêmes chapitres, il prend des détours pour parler de lui et ne se met en scène que sous le voile de l’anonyme, comme par exemple dans celui intitulé: «Du parler prompt, ou tardif». Ce n’est qu’à la longue qu’il s’est décidé à livrer au public ces extraits de ses lectures, les souvenirs de ses observations et de ses causeries, tout ce qu’enfin il a cueilli en faisant l’école buissonnière.
En cette même année 1571, lui naissait une seconde fille, Léonor, la seule, sur les six qu’il a eues, qui ne soit pas morte en bas âge; et, comme si le sort se prenait à railler ses projets de retraite, il était fait chevalier de l’ordre de S.-Michel, «pour ses vertus et ses mérites», dit la lettre-patente lui conférant cette distinction.
Les événements furent du reste plus forts que sa résolution; et ici s’intercalent, pour se continuer par intervalles jusqu’à la fin de sa vie, les incidents, à la vérité accidentels et passagers et sur lesquels on n’a que de très vagues données, qui font que, dans les Essais, Montaigne laisse entendre qu’il a exercé la profession militaire, ce qui du reste était alors, par circonstance, le cas d’à peu près tout gentilhomme, et ceux qui lui font attribuer à diverses époques des missions sur l’objet précis desquelles on n’est pas davantage fixé, mais qui, étant donné son caractère, son entregent, la situation à laquelle il parvint, paraissent avoir dû consister surtout en négociations auprès de certains princes et chefs principaux des divers partis. Il demeure toutefois trace de l’une d’elles, à lui confiée en 1574, par le duc de Montpensier, commandant l’armée royale en Poitou, auprès du Parlement et du Corps de ville de Bordeaux, pour qu’ils aient à prendre des dispositions de défense.
En 1577, le roi de Navarre le nomme gentilhomme de sa chambre, titre absolument honorifique pour certains, comme ce fut le cas pour lui, ne comportant aucun service auprès du prince. Ce même titre lui avait été ou lui fut dévolu aussi, la date en étant incertaine, par Charles IX ou son successeur, ainsi qu’en font foi les titres des deux premières éditions des Essais et son diplôme de citoyen romain.
A.IX En 1580, parut la première édition de son ouvrage, qui n’en comprenait que les deux premiers livres.
Montaigne qui, depuis des années déjà, avait commencé à ressentir des atteintes de gravelle et vainement avait eu recours pour les combattre aux eaux thermales de son voisinage, Aigues-Chaudes, Bagnères, se résolut à cette époque à voyager au loin, autant par goût que pour essayer si d’autres eaux ne lui seraient pas plus favorables; et aussi, pense-t-on, pour échapper aux difficultés sans cesse croissantes de la situation intérieure et à celles non moins pénibles pour lui résultant du train de vie que, chacun de son côté, menaient le roi et la reine de Navarre et de leurs rapports, qu’il déplorait d’autant plus qu’il était particulièrement attaché à tous deux.
Il se rendit d’abord à Paris où il fit hommage de son livre au Roi; puis à La Fère pour rendre les derniers devoirs au comte de Grammont, le mari de la belle Corisande d’Andouins, qui venait d’être tué au siège de cette place et dont il accompagna le corps à Soissons; et, de là, aux bains de Plombières et de Bade.
De ce voyage qui devait le tenir dix-huit mois hors de chez lui, du 22 juin 1580 au 30 septembre 1581, effectué en courant çà et là à travers la Suisse, l’Allemagne du Sud et l’Italie, Montaigne a tenu un journal qui n’a rien de remarquable au point de vue littéraire, mais est intéressant par la connaissance qu’il nous donne de son auteur; un de ses frères et un jeune seigneur d’Estissac, probablement le fils de la dame de ce nom à laquelle est dédié le ch. 7 du liv. II des Essais, l’accompagnaient.
Entré en Allemagne par Bâle, il pousse jusqu’à Augsbourg, où il cache ses nom et qualités pour qu’on le croie plus grand seigneur qu’il n’est, et d’où il revient en Italie par Venise, pour arriver à Rome où il fait un séjour de cinq mois, entrecoupé d’excursions à Notre-Dame de Lorette, où il laisse dans la Casa Santa son portrait et ceux de sa femme et de sa fille; c’était alors un grand honneur d’y figurer: «à peine est reçu à donner qui veut, dit-il, au moins c’est faveur d’être accepté»; puis il passe à Florence, et va faire une cure d’eau aux bains della Villa près de Lucques.
A son arrivée à Rome, ses livres avaient été saisis et parmi eux un exemplaire des Essais, dont l’examen assez superficiel donna lieu de la part de la censure à quelques critiques assez anodines, dont l’auteur ne tint du reste aucun compte et qui n’eurent cette fois aucune suite fâcheuse, à l’encontre de ce qui en résulta un siècle après où l’ouvrage fut frappé d’interdit.
Avant de quitter Rome, il sollicita et obtint le diplôme de citoyen romain. Bien que dans les Essais il le qualifie de «faveur vaine, qui lui fut octroyée avec toute gratieuse libéralité», il convient dans son journal avoir employé pour l’obtenir «ses cinq sens de nature»; de fait, cette concession n’était pas prodiguée.
Montaigne était aux bains della Villa, quand des lettres lui parvinrent, l’informant qu’un mois et demi auparavant, le 1er juillet 1581, il avait été, à l’unanimité, élu maire de Bordeaux. Il revint à Rome où il trouva la missive des jurats lui notifiant officiellement son élection; il s’achemina alors vers la France par le mont Cenis, laissant à Rome son frère et Mr d’Estissac.
Il avait été nommé maire sans l’avoir brigué: le souvenir des services rendus par son père dans cette charge, les quatorze années durant lesquelles lui-même avait siégé au Parlement, les deux premiers livres des Essais parus l’année précédente qui obtenaient un vif succès, ses relations l’avaient désigné au choix de ses concitoyens, en même temps que le désir d’évincer le maréchal de Biron qui quittait ces fonctions, dont il sollicitait le renouvellement pour lui ou l’attribution à quelqu’un des siens, mais qui, pendant qu’il les avait occupées, avait indisposé nombre de personnes et entre autres, à la fois, le roi de Navarre et sa femme la reine Marguerite sœur du roi de France.
Mais le caractère de Montaigne, autant que ses goûts et même sa santé, l’éloignaient des charges publiques, et il avait décliné l’honneur qui lui était fait. Les Bordelais, s’entêtant, s’étaient adressés au roi; et à son arrivée chez lui, il trouva une lettre de Henri III l’invitant à accepter: il dut céder; peut-être au A.X fond ne fut-il pas fâché de cette contrainte, car il était sans ambition, mais non sans vanité.
Ses débuts furent heureux. A une époque des plus troublées, il eut le mérite de contribuer à maintenir la tranquillité dans la ville et à la conserver à l’autorité royale, prêtant à cet effet un concours précieux au maréchal de Matignon, lieutenant du roi en Guyenne; toutefois sa réélection en 1583, au bout de deux années après lesquelles ses pouvoirs prenaient fin, ne fut pas unanime et donna lieu à des protestations auprès du Conseil du roi qui, nonobstant, la confirma.
Les principaux actes de sa gestion au point de vue administratif furent: une action intentée à un établissement d’enfants assistés, relevant des Jésuites, où, par faute de soins, la mortalité élevée accusait de la négligence (1582); la solution de difficultés résultant d’impôts nouveaux, ce qui motiva un voyage de Montaigne à Paris (1582); la rédaction et mise en application de nouveaux statuts pour le collège de Guyenne (1582); des négociations pour la levée d’obstacles apportés à la libre navigation de la Garonne dans la partie supérieure de son cours (1583); un projet de reconstruction de la tour de Cordouan. A citer parmi ses actes d’intervention politique pendant la durée de son mandat, l’avortement des projets conçus par Vaillac, gouverneur du château Trompette, dans le but une première fois de livrer cette forteresse à la Ligue, une seconde fois de déterminer dans la ville un mouvement en faveur de ce parti (1583), épisodes mentionnés au ch. 23 du livre Ier des Essais.
C’est durant ce temps qu’Henri de Navarre, menant avec lui quarante de ses gentilshommes et ses équipages de chasse, vint pour la première fois à Montaigne dont pendant deux jours il fut l’hôte (1584); quelques mois auparavant était mort le duc d’Anjou, dont la disparition faisait du roi de Navarre l’héritier du trône de France.
Deux mois avant que la mairie de Montaigne touchât à sa fin, la peste avait éclaté à Bordeaux, avec une intensité telle, que «quiconque, en ville, écrivait à la date du 30 juin le maréchal de Matignon venu pour se rendre compte de la situation, ayant moyen de vivre ailleurs, l’avait, à peu d’exceptions près, abandonnée». Montaigne était alors absent; la police sanitaire n’étant pas de son ressort, il ne crut pas devoir y retourner pour simplement présider, comme il était d’usage, la séance où devait être élu son successeur; convoqué à cet effet, il déclina nettement l’invitation, ce dont du reste sur le moment et pendant les siècles qui suivirent personne ne songea à lui faire reproche. Certains, de nos jours, se sont montrés sur ce point beaucoup plus sévères à son égard; mais, en dehors même du peu d’importance effective de l’acte auquel il s’est dérobé, il faut reconnaître à sa décharge que les idées de l’époque n’imposaient pas aux grands, comme il est passé dans les mœurs d’aujourd’hui, de tenir ferme à leur poste et de donner l’exemple en face de ces fléaux qui défiaient tout remède humain. Ceux qui restaient pouvant partir, semblaient héroïques; ceux qui fuyaient n’étaient pas estimés forfaire à l’honneur.
Cependant la contagion s’était étendue, avait atteint le Périgord, et pendant six mois, fuyant devant elle, suspect à tous à la moindre indisposition des siens, Montaigne dut errer avec sa famille, d’abri en abri, cherchant un asile qu’ils ne trouvaient nulle part. Puis, quand la peste prit fin, ce furent les calamités de la guerre civile qui vinrent à fondre sur lui. Les excès et les désordres se poursuivant sans cesse, notamment les méfaits des maraudeurs pires que des ennemis déclarés, finirent par l’atteindre; et, en 1586, son manoir jusqu’alors indemne fut envahi, pillé, et ses terres et ses tenanciers ruinés pour longtemps.
De cette époque date la cordialité de ses relations avec Charron, chanoine et théologal de l’église primatiale[6] de Bordeaux, dont il semble avoir fait la connaissance il y avait quelques années déjà, alors qu’il était maire, qui devint son ami et son disciple et auquel il inspira son «Livre de la Sagesse», ouvrage de morale estimé, écho hardi des Essais, bien inférieur toutefois à son modèle.
[6] Théologal, chanoine plus spécialement chargé dans un chapitre de l’étude des questions de théologie.—Primatiale, église cathédrale relevant directement de l’archevêque qui est primat d’Aquitaine.
A.XI En 1587, trois jours après la bataille de Coutras livrée dans ses environs, Henri de Navarre regagnant le midi où l’appelaient ses amours, au lieu de poursuivre son adversaire et de tirer ainsi parti de sa victoire, vint à nouveau passer la nuit à Montaigne, bien que le seigneur du lieu tînt pour l’armée battue.
Entre temps, celui-ci s’occupait des Essais, faisait de nombreuses additions aux deux premiers livres et composait le troisième où il se laisse aller à parler de lui bien davantage et avec plus d’expansion. Son manuscrit à point, il se rend à Paris pour le faire imprimer (1588). Ce devait être pour la dernière fois; et c’est chemin faisant, que, dans la forêt de Villebois près d’Orléans, il tombe dans le guet-apens qu’il raconte, ch. 12, liv. III, et qui se termina pour lui mieux qu’il ne semblait au début.
Le bruit de son arrivée, l’annonce d’une nouvelle édition de son livre, lui valurent la visite de Mlle de Gournay, alors âgée de 23 ans, qui s’était éprise de son talent et dont l’admiration enthousiaste fit sa conquête. Invité à Gournay, près de Compiègne, par Mme de Gournay mère, Montaigne y séjourna près de trois mois, en deux ou trois fois.
Mais les moments heureux qu’il y passa furent troublés par de graves événements politiques: la journée des Barricades (12 mai 1588), le départ de Henri III pour Chartres et Rouen, enfin la réunion à Blois des Etats généraux. Montaigne, en ces circonstances, se fit un devoir de témoigner d’autant plus de fidélité au roi, qu’il était en situation difficile; ses allées et venues de Paris à la cour le rendirent suspect à la Ligue, et, un jour qu’il rentrait de Rouen (10 juillet 1588), sur l’ordre du duc d’Elbeuf, il fut arrêté et conduit à la Bastille, en manière de représailles pour l’arrestation, en Normandie, d’un gentilhomme parent des Guises; sa détention ne fut que de quelques heures, l’intervention de Catherine de Médicis le fit relâcher le jour même.
A Blois, il eut une crise de gravelle qui faillit l’emporter et hâta son retour en Guyenne, d’où il était absent depuis plus de sept mois; il y arrivait, quand vint l’y surprendre la nouvelle du meurtre du duc et du cardinal de Guise (décembre 1588). Rentré chez lui, en dépit de l’affaiblissement constant de ses forces, il se remet à parfaire son œuvre, ajoutant encore au texte des Essais en vue d’une réimpression nouvelle.
A cette époque se place le mariage de sa fille Léonor avec François de la Tour (27 mai 1590). Deux mois après ils le quittaient pour aller vivre chez eux en Saintonge, et, en 1591, le rendaient grand-père d’une petite-fille.
Entre temps, en 1589, survenait l’assassinat d’Henri III qui faisait Henri de Navarre roi de France. Montaigne se rallia franchement au nouveau roi, auquel l’unissait son affection de si ancienne date; mais en raison de son état de santé, de son caractère même, le concours qu’il lui prêta fut plus moral qu’effectif; et quelque insistance que mît Henri IV à l’attirer à lui, il déclina ses offres, ajournant à venir le joindre au jour prochain où il pourrait le saluer dans sa capitale. Mais il comptait sans la mort qui était plus proche et la victoire plus éloignée qu’il ne pensait[7]. Le 13 septembre 1592, Montaigne mourait; il était âgé de cinquante-neuf ans.
[7] L’entrée d’Henri IV à Paris n’eut lieu qu’en 1594.
Depuis quelque temps déjà, ses souffrances s’étaient notablement accrues, et en particulier les maux de gorge dont, concurremment avec la gravelle, il souffrait depuis des années. Il ne pouvait plus douter de sa fin prochaine. II ne s’en effraya pas. Ce sceptique mourut comme un croyant, avec courage et fermeté, sans que, grâce, il est vrai, aux réserves qu’il avait émises sur sa foi religieuse, rien, dans sa fin, démentît en quoi que ce soit sa vie et ses écrits. Le jour même de sa mort, il avait fait mander quelques gentilshommes, ses plus proches voisins, pour leur faire ses adieux. Il expira en pleine connaissance de lui-même, au moment de l’élévation, pendant l’office divin, qu’il avait fait commencer dès qu’ils se trouvèrent réunis. Quelques jours avant, il avait distribué à ses gens, de sa propre main, les legs qu’il leur destinait. Par testament, il laissait Montaigne et ses dépendances au premier enfant mâle à naître de sa fille Eléonore, et attribuait à Charron ses armoiries.
A.XII Il fut inhumé dans l’église du couvent des Feuillants à Bordeaux.
Quand son mari vint à lui manquer, après une union qui avait duré plus de vingt-sept ans, Mme de Montaigne se donna la double tâche de lui ériger un tombeau et de faire rééditer les Essais conformément aux dernières volontés de leur auteur.
Ce ne fut qu’en 1614 que le monument funéraire qu’elle voulait lui consacrer fut achevé: il y est représenté en grandeur naturelle, étendu sur un sarcophage, revêtu d’une armure, ayant son casque et ses gantelets à côté de lui, et un lion couché à ses pieds, si bien que malgré ses armes, «on hésiterait à reconnaître le paisible Montaigne sous cet appareil guerrier», si deux épitaphes, l’une en latin, l’autre en grec, gravées l’une d’un côté, l’autre de l’autre, résumant sa vie et sa doctrine, ne renseignaient absolument à ce sujet (P. Bonnefon).—Toutes deux ont été composées par Jean de St-Martin avocat au parlement de Bordeaux. La première, pompeuse et banale, est sans valeur. La seconde résume assez bien sa vie et ses idées; elle est ainsi conçue:
«A Michel Montaigne, Périgourdin, fils de Pierre, petit-fils de Grimon, arrière-petit-fils de Ramon, Chevalier de S.-Michel, citoyen romain, natif de Bordeaux, ancien maire de la cité des Bituriges, homme né pour la gloire de la nature; dont la douceur de mœurs, la finesse d’esprit, la facilité d’élocution et la justesse de jugement ont été estimées au-dessus de la condition humaine; qui a eu pour amis les rois les plus illustres, les plus grands seigneurs de France et même les chefs du parti égaré, quoique lui-même fût d’une moindre condition et fidèle observateur des lois et de la religion de ses pères. N’ayant jamais blessé personne, aussi incapable de flatter que d’injurier, il reste cher à tous indistinctement. Ayant toujours fait profession, dans ses discours et dans ses écrits, d’une sagesse à toute épreuve contre toutes les attaques de la douleur, après avoir lutté longtemps avec courage contre les assauts répétés d’une maladie implacable, égalant ses écrits par ses belles actions, il a fait, avec la volonté de Dieu, une belle fin à une belle vie.
«Il vécut cinquante-neuf ans, sept mois et onze jours, et mourut le 13 septembre de l’an du salut 1592.
«Françoise de Lachassaigne, pleurant la perte de cet époux fidèle et constamment chéri, lui a érigé ce monument, gage de ses regrets.»
En 1800, la dépouille de Montaigne fut transférée en grande pompe au musée de la ville; mais il se trouva que par le fait d’une erreur ce n’était pas son corps, mais celui d’une de ses nièces inhumée au-dessus de lui, qu’on avait déplacé. Il continuait donc à demeurer à la place qu’il occupait depuis deux cents ans, quand, en 1871, l’incendie de l’église où il reposait, qui respecta son mausolée, amena son transfert à titre provisoire dans la chapelle du lycée et plus tard, en 1886, dans le vestibule des Facultés de Bordeaux construites sur l’emplacement du couvent des Feuillants; c’est là qu’on le voit actuellement, tandis qu’on n’a pu retrouver le petit vaisseau contenant le cœur de l’illustre philosophe, déposé à son décès dans l’église de S.-Michel de Montaigne. Rien n’indiquant qu’il en ait été enlevé, il doit s’y trouver encore, seulement on ignore où il avait été placé.
En 1616, dans ce même tombeau qui réunit ainsi le père et la fille, avait été inhumée Léonor. Quant à Françoise de la Chassaigne, qui mourut en 1627, à l’âge de 83 ans, ayant survécu trente-cinq ans à son mari, elle alla reposer dans l’église de S.-Michel.
Léonor s’était mariée deux fois: veuve de François de la Tour, elle avait épousé en secondes noces le vicomte de Gamaches; elle en eut une seconde fille, Marie; c’est par Marie de Gamaches, mariée à un de Lur Saluce, que s’est formée la descendance directe de Montaigne représentée aujourd’hui par les familles O’Kelly-Farrell, de Ségur, de Puységur et de Pontac. (Voir le tableau généalogique ci-contre).
GÉNÉALOGIE ET DESCENDANCE DE MONTAIGNE
Ramon Eyquem (1402 à 1478), marié en 1449 Isabeau de Ferraignes. Acquéreur en 1477 du fief de Montaigne |
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Pierre (1452-1480), n’a pas été marié. | |||||||||
Peregrina, épouse de Lansac. | |||||||||
Audeta, épouse Verteuil. | |||||||||
Grimon Eyquem, né vers 1450, m. en 1519, marié à Jehanne du Four | |||||||||
Thomas, dit M. de St-Michel, de ce qu’il était curé de cette paroisse, mort peu âgé. | |||||||||
Pierre (minor), dit Seigneur de Gaujac, chanoine de Bordeaux, curé de Lahontan, m. à 67 ans. | |||||||||
Raymond, seigneur de Bussaguet, conseiller au parlement de Bordeaux, m. vers 1567. | |||||||||
Blanquine, épouse de Belcier. | |||||||||
Jehanne, épouse Dugrain. | |||||||||
Pierre Eyquem, escuyer, seigneur de Montaigne (1495 à 1568), marié en 1528 à Antoinette de Louppes, née de 1506 à 1510, morte, croit-on, vers 1601. | |||||||||
Arnaud Pierre |
} | aînés de Michel, morts en bas âge avant sa naissance. | |||||||
Thomas, né en 1534, seigneur de Beauregard, protestant, épouse en secondes noces Jacquette d’Arsac, belle-fille de La Boétie. | |||||||||
Pierre, seigneur de la Brousse (1535 à 1597), ne semble pas avoir été marié. | |||||||||
Jeanne, née en 1536, protestante, épouse Richard de Lestonna, conseiller au parlement de Bordeaux. | |||||||||
Arnaud, dit capitaine St-Martin (1541 à 1564). | |||||||||
Léonor, née en 1552, mariée à Thibaud de Camain, conseiller au parlement de Bordeaux. | |||||||||
Marie, née en 1554, femme de Bernard de Cazalis. | |||||||||
Bertrand, né en 1560, seigneur de Mattecoulom, mort sans postérité, ne semble pas avoir été marié. | |||||||||
MICHEL, seigneur de MONTAIGNE (1533 à 1592), auteur des Essais. Ép. en 1565 Françoise de la Chassaigne (1544 à 1627); en a six filles, dont cinq meurent avant l’âge d’un an. | |||||||||
Léonor de Montaigne, (1571 à 1616). | |||||||||
En 1590, François de Latour (m. en 1594). | |||||||||
1.—Françoise de Latour (1591 à 1613). Épouse en 1600 Honoré de Lur (1594 à 1660) (elle avait 9 ans et son mari en avait 6) | |||||||||
Charles de Lur (vicomte d’Oreillan) (1612 à 1639). Tué au siège de Salces (Roussillon). Mort sans postérité. | |||||||||
En 1608, le vicomte de Gamaches[a] | |||||||||
2.—Marie de Gamaches (1610 à 1683). Épouse en 1627 Louis de Lur, Baron de Fargues (m. en 1696) | |||||||||
Honoré de Lur et Louis de Lur, qui étaient frères, ont épousé les deux sœurs utérines. | 1 Charles-François (1638 à 1669), mort sans postérité. | ||||||||
2 Philbert, né en 1640, sans autre renseignement. | |||||||||
3 Marguerite, épouse L. de Laneau, m. sans enfants. | |||||||||
4 Jeanne, épouse L. de Saint-Jean[b]. | |||||||||
5 Claude-Madeleine, épouse L. de Ségur[c]. | |||||||||
[a] A partir de 1622 où, remarié, il quitte Montaigne et se retire dans ses terres, sa trace se perd.
[b] De Jeanne de Gamaches, descendent les O’Kelly-Farrell, les Farrell et les Puységur.
[c] De Claude-Madeleine descendent les Ségur-Montaigne et les Pontac.
En outre de la traduction de la «Théologie naturelle» de Sebond et des Essais, on a encore de Montaigne: quelques traductions d’ouvrages grecs et latins accompagnées de dédicaces, quelques poésies en latin et en français, le journal de ses voyages, trouvé dans un grenier de son manoir, publié pour la première fois en 1774 et dont le manuscrit a disparu, une éphémeride assez succincte, enfin A.XIII quelques lettres: une d’elles à son père, sur la mort de La Boétie, est assez étendue et mérite attention; les autres sont sans importance.
On lui a attribué la rédaction d’instructions, rédigées en 1563, par Catherine de Médicis, à l’adresse de Charles IX qui venait d’atteindre sa majorité; il y a tout lieu de croire qu’il y est complètement étranger, et qu’elles ont été dictées par la reine à un homonyme de Montaigne remplissant auprès d’elle les fonctions de secrétaire, le même probablement au profit duquel elle faisait délivrer en 1586 une ordonnance de paiement de 150 écus, que l’on a retrouvée, «pour renouveler un des chevaux de sa charriote et acheter quelques hardes qui lui sont nécessaires».
Mais tout ce qui a trait à l’auteur des Essais s’efface devant l’éclat de cette œuvre capitale; par elle, la mémoire de Montaigne rayonne d’une gloire qui se maintient en ces temps où tout va passant si rapidement: sa statue orne le principal site de Périgueux; il existe de lui de nombreux bustes et portraits; en bien des villes, des lycées, des promenades, des avenues, des rues portent son nom; pendant la Révolution française il a été le sujet d’une comédie; son éloge a été mis au concours, et innombrables sont les ouvrages et articles de littérature, critiques et autres, dont il a été l’objet. Par-dessus tout, son livre traduit à l’étranger en plusieurs langues, sans cesse réédité en France à toutes époques, introduit par extraits dans l’enseignement, lui a donné l’immortalité en ce monde.
Bien que passant trop légèrement sur le scepticisme confinant à l’égoïsme qui est le fond de cette existence et la flattant un peu, Villemain dans son panégyrique de Montaigne l’a très heureusement résumée et appréciée: «Sa vie, dit-il, offre peu d’événements: elle ne fut point agitée; c’est le développement paisible d’un caractère aussi noble que droit. La tendresse filiale, l’amitié occupèrent ses plus belles années. Il voyagea, n’étant plus jeune, et n’ayant plus besoin d’expérience; mais son âme, nourrie si longtemps du génie antique, retrouva de l’enthousiasme à la vue des ruines de Rome.—Malgré son éloignement pour les honneurs et les emplois, élu par le suffrage volontaire de ses concitoyens, il remplit deux fois les fonctions de premier magistrat dans la ville de Bordeaux. Il était plus fait pour étudier les hommes que pour les gouverner: c’était l’objet où se portait naturellement son esprit; il s’en occupait toujours jusque dans le calme de la solitude et dans les loisirs de la vie privée.—Les fureurs de la guerre civile troublèrent quelquefois son repos; et sa modération, comme il arrive toujours, ne put lui servir de sauvegarde. Cependant ces orages même ne détruisirent pas son bonheur. C’est ainsi qu’il coula ses jours dans le sein des occupations qu’il aimait, libre et tranquille, élevé par sa raison au-dessus de tous les chagrins qui ne venaient point du cœur, attendant la mort sans la craindre, et voulant qu’elle le trouvât «occupé à bêcher son jardin et nonchalant d’elle».—Les «Essais» ne furent pour lui qu’un amusement facile, un jeu de son esprit et de sa plume. Heureux l’écrivain qui, rassemblant ses idées comme au hasard, et s’entretenant avec lui-même, sans songer à la postérité, se fait cependant écouter d’elle. On lira toujours avec plaisir ce qu’il a produit sans effort. Toutes les impressions de sa pensée, fixées à jamais par le style, passeront aux siècles à venir. Quel fut son secret? Il s’est mis tout entier dans son ouvrage; aussi en lui l’homme ne sera jamais séparé de l’écrivain, non plus que son caractère ne le sera de son talent.»
«Livre consubstantiel à son auteur», écrit Montaigne (liv. II, ch. 18, II, 524 et N. Autheur); autrement dit: mon livre et moi ne faisons qu’un (III, 244).
Les ESSAIS et leur auteur sont en effet inséparables: qui analyse l’un, analyse l’autre, ils ne sauraient être analysés l’un en dehors de l’autre; et d’autre part, le proverbe qui dit que nous pouvons nous flatter de connaître l’homme avec qui nous avons mangé un boisseau de sel est ici en défaut: qui peut dire en effet combien d’exemplaires des Essais il faut avoir usés avant de croire qu’on connaît Montaigne!
A.XIV Ondoyant et divers, est sa caractéristique essentielle en même temps qu’il nous apparaît être tel ou tel suivant nos propres sentiments, suivant même nos dispositions du moment; on ne le tient jamais; aucune doctrine n’est tellement sienne qu’il ne puisse avoir soutenu, dans quelque coin des Essais, la doctrine contraire.
Aux yeux des uns, il est le plus naturel, le plus pratique, le plus simple des sages, et voilà de quoi plaire au plus grand nombre; aux yeux des autres, il est le plus avisé, le plus fin, le plus raffiné des libres penseurs, et voilà de quoi plaire aux plus délicats; généralement on aime sa hardiesse, quelques-uns le trouvent osé; d’autres le louent de maintenir à l’état de questions ouvertes une foule de problèmes que ceux-là estiment préférable d’écarter en les passant sous silence.
A première vue moraliste de premier ordre, le jugement et la connaissance du cœur humain priment en lui l’érudition et sa morale n’effarouche pas comme celle de tant d’autres qui l’ont devancé ou suivi. Sous une forme simple et attrayante, il nous montre combien du fait même de la nature, dont notre raison est l’interprète, sont faciles et agréables la recherche de la vérité et la pratique de la vertu, quel contentement elles sont susceptibles de nous procurer, et que sous leur action réconfortante peu à peu l’apaisement se fait en nous. Loin de nous détourner des jouissances qu’il nous est donné de ressentir ici-bas, il nous incite à ne pas les dédaigner, nous mettant seulement en garde contre l’abus; comme aussi à patienter avec les misères de l’existence, en les comparant à ce qu’elles pourraient être, et considérant qu’il est toujours loisible de s’y soustraire à qui elles sont devenues intolérables.—Élevé dans la pratique de la foi catholique la plus orthodoxe, il la confesse à maintes reprises, tout en évitant avec grand soin d’en discuter les dogmes.—Partisan de la royauté qui, pour lui, représente l’ordre, base essentielle des sociétés, la domination populaire ne lui semble pas moins être la plus naturelle et la plus équitable; mais par-dessus tout, il est ennemi de la violence et des abus d’où qu’ils viennent; rebelle à toute contrainte, il veut pour chacun la liberté la plus absolue uniquement limitée par l’obligation de ne pas porter atteinte à celle d’autrui et d’observer les lois.
Et nonobstant, en le scrutant davantage, peut-on nier que sous le rapport philosophique, nul plus que lui ne se soit évertué à démontrer l’inanité de tout système et l’impuissance de l’esprit humain? Rien n’est absolu, tout est relatif, est sa conclusion en toutes choses.—Personne a-t-il mieux montré à quel point un homme peut être irréligieux, avec la volonté de n’être pas antireligieux! jamais personne n’a fait plus complètement abstraction de la vie éternelle; sa religion est toute de surface et d’étiquette. Lui si prolixe en citations, use relativement assez peu de l’Ecriture Sainte et de la Bible, tout juste assez pour ne pas paraître les ignorer, et sa solution de la question religieuse n’est autre en définitive que de «demander à son curé ce qu’il faut croire et n’y plus penser».—Ces mêmes lois, pour lesquelles, comme citoyen, il professe le plus grand respect, comme penseur il a pour elles, et pour toutes en général, un mépris absolu, convaincu qu’il est que pas une n’est fondée sur la raison et que leur existence seule fait leur autorité (Stapfer).—Il est humain, réprouve toute rigueur inutile et s’apitoye volontiers sur le sort des malheureux; il est de commerce facile, c’est incontestable; mais de la question sociale il ne dit mot, et d’autre part que d’égoïsme en lui! C’est à un degré tel qu’imbu de ses idées, un homme peut vivre heureux, mais qu’une nation chez laquelle chacun s’inspirerait de pareils sentiments, résigné à tout plutôt que d’accepter d’être troublé dans sa quiétude, laissant aux autres le soin de lutter pour ce que soi-même on approuve, souhaite ou désire, serait immanquablement perdue. Et c’est bien là ce qui nous menace: notre bourgeoisie qui forme le fond sérieux de notre population, absolument formée sur ce modèle, à peu près satisfaite de son sort, ne voit, elle aussi, rien au delà (le bien-être est mère de la veulerie); n’ayant au cœur qu’une passion, l’égoïsme, elle se désintéresse du flot montant des revendications des classes ouvrières auxquelles elle ne veut pas prêter l’attention, attacher l’importance qu’elles méritent, soit pour y donner satisfaction, soit pour y résister, ne semblant pas se douter qu’en politique comme à la guerre, A.XV pour avoir la paix il faut être fort et redouté, et prévoyant; regarder en face les difficultés, et les combattre en prenant les devants et non s’incliner. Que peut-on voir en effet de plus probant sur cette disposition d’esprit chez Montaigne que ces passages mêmes de son livre: «Ie me contente de iouïr du monde sans m’en empresser, de viure vne vie seulement excusable et qui seulement ne poise ny à moi ny à autrui.»—«Si ne sçais à l’examiner de pres, si selon mon humeur et mon sort, ce que i’ay à souffrir des affaires et des domestiques, n’a point plus d’abiection, d’importunité et d’aigreur, que n’auroit la suitte d’vn homme, nay plus grand que moy, qui me guidast vn peu à mon aise.»—«Ie hay la pauureté à pair de la douleur; mais ouy bien, changer cette sorte de vie à vne autre moins braue et moins affaireuse.»—«Ie me consolerois aysement de cette corruption des mœurs presentes de nostre estat, pour le regard de l’interest public; mais pour le mien, non. I’en suis en particulier trop pressé.»—«La plus honorable vacation est de seruir au publiq et estre vtile à beaucoup. Pour mon regard, ie m’en despars, partie par conscience, partie par poltronerie» (ch. IX du liv. III, III, 390, 392, 396). Ce scepticisme outré, dont on lui fait reproche, s’explique bien, du reste, par les circonstances dans lesquelles il se trouvait. En politique, les partis changeaient de thèse au fur et à mesure que les événements se produisaient, et chacun changeait de parti suivant ce qu’il croyait plus avantageux, les convictions n’y étaient généralement pour rien. En matière religieuse, son père était catholique, sa mère protestante, ses frères et sœurs tenaient les uns pour la première de ces religions, les autres pour la seconde; les discussions en famille sur les mérites de l’une et de l’autre devaient être fréquentes en ce temps où elles étaient l’une des causes essentielles des troubles qui agitaient si profondément la France. Ce devait être pour lui, qui aimait à penser, un sujet de méditations constantes, et la méditation en pareille matière, quand la raison seule s’en mêle à l’exclusion de la foi (et, chez lui, chacune avait son heure), conduit, ainsi qu’il le dit, «ayant tout essayé, tout sondé, à ne trouuer en cet amas de choses diuerses, rien de ferme, rien que vanité» (II, 226); «toutes choses nous sont occultes, il n’en est aucune de laquelle nous puissions établir quelle elle est» (II, 244).
Ste-Beuve l’appelle «le plus sage des Français»; c’est beaucoup dire, mais à coup sûr, Montaigne fut un sage; il est un maître sous le rapport du bon sens, pour cette moyenne de l’humanité qui forme un groupe si considérable et si honorable, qui n’est bien capable au cours ordinaire de la vie que d’une sagesse courageuse encore, mais tempérée et modeste; il nous gouverne, nous dirige, nous inspire, il est le héros et le hérault du bon sens; et, quand il a affaire à des âmes plus hautes, plus sévères à la fois et plus ardentes, il ne les conquiert pas, mais néanmoins il les séduit, les charme jusqu’à les inquiéter; il s’en fait non des amies, mais, ce qui est plus flatteur, des ennemies qui ne peuvent détacher de lui ni leurs pensées, ni leurs regards (Faguet).—Et cependant, si l’on vous disait d’un homme, sans le nommer: Il a traversé l’étude, la magistrature, la cour, la guerre, l’administration, et nulle part il ne s’est arrêté, ni engagé à fond. Rentré dans la vie privée, il n’y a point pris racine; il a jugé que les devoirs et les intérêts domestiques étaient encore un cercle trop large, pour ce que j’appelle sa paresse, une charge trop lourde, pour ce qu’il appelle son indépendance; il s’est isolé de sa famille après s’être isolé du monde: comme mari, comme père, il a cru faire assez en laissant sa femme gronder à l’aise et sa fille s’élever au hasard, pendant qu’il s’enfermait et rêvait dans une tourelle réservée de son petit château, sans jamais faire aucun effort pour autrui. Un tel homme peut-il réellement être considéré comme le type de l’homme vraiment sage? Que pouvait-il y faire autre que d’observer cet être unique, ce moi auquel il avait réduit son univers, que par moment il maltraite en paroles, mais dont il est évidemment trop jaloux, pour qu’on admette qu’il n’en était pas amoureux; et, frappé des contrariétés et des complexités de sa nature, concluant de lui-même à nous tous, pouvait-il se représenter l’homme autrement qu’une énigme indéchiffrable? (G. Guizot).—«Mérite-t-il d’être pris pour modèle, celui qui se félicite d’être arrivé à ce point de philosophie qu’il puisse mourir sans A.XVI regret de chose quelconque, non pas même de sa femme et de ses enfants; qui, pour n’être point importuné à ce moment par la présence de ses amis et de ses proches dont il soupçonne les larmes, pour n’être point obligé de consoler leur douleur ou soutenir leur faiblesse, souhaite d’aller souffrir et mourir parmi des mercenaires et des inconnus; qui, apprenant la mort de sa fille unique, envoie à sa femme une lettre badine, avec un traité de Plutarque pour la consoler?» (Biot).
Pour nous, qui avons vécu des années avec lui, Montaigne nous apparaît vif, exubérant, et avec cela nonchalant, répugnant à prendre une décision; très malin, très piquant sous une certaine rondeur d’allures, sociable néanmoins, d’humeur facile, indulgent pour autrui et en somme agréable compagnon, ne se sachant pas du reste mauvais gré d’être le bonhomme qu’il paraît et qu’il fait plus encore peut-être qu’il ne l’est; ayant le jugement sain, l’âme sincère, mais la conscience peu sévère; c’est un penseur capricieux mais profond, qui a de l’originalité, le culte de l’antiquité, du pittoresque dans son style, nerveux, écrivant au jour le jour, par passe-temps, mais s’intéressant peu à ce qui n’est pas lui, dont il parle avec franchise, tout en ne confessant guère que les défauts dont on se fait généralement gloire dans le monde; d’un égoïsme profond, répugnant à l’action et aimant par-dessus tout le calme et le repos; d’un scepticisme achevé, qui le porte à accepter par trop toutes les faiblesses humaines, sans jamais provoquer un effort quel qu’il soit pour les prévenir ou les refréner; et cependant sensible à la vertu et réprouvant le vice; admirateur du beau et du bien, tout en se reconnaissant incapable d’y atteindre; prenant ses maux en patience, compatissant à ceux d’autrui, résigné à ce qu’il ne peut empêcher, se contentant de son sort; pondéré, n’exagérant rien, ne se passionnant pas; ne se croyant pas infaillible; tolérant, n’imposant pas ses idées, respectant les opinions des autres et même leurs erreurs; considérant la versatilité comme inhérente à la nature humaine et ne s’en étonnant pas; fuyant les discussions; à tout procès, préférant un accommodement; assoiffé de liberté pour lui et pour autrui; respectueux des pouvoirs établis, non qu’il les tînt comme parfaits, mais parce qu’il estimait qu’il n’y a rien qui ne prête à la critique et qu’il ne donnait point dans les utopies; tout en étant d’un parti, se conciliant les autres, sans manquer ni à ses obligations, ni à ses propres sympathies; ne se mêlant aux affaires publiques qu’à son corps défendant, et faisant alors, sans jamais outrepasser, ce qu’il croyait être son devoir; cherchant à esquiver toute ingérence dans les intérêts et les affaires des autres, ne s’occupant même que modérément des siennes, préférant l’inconvénient d’être volé à l’obligation de surveiller ses domestiques; ne s’obstinant pas à vouloir pénétrer quand même la raison de ce qui est; se laissant vivre, ne faisant fi d’aucune des jouissances et agréments que l’existence comporte; envisageant la mort sans appréhension, constamment préparé à sa venue; fidèle à la religion de ses pères, moins par conviction, que pour n’être pas troublé par l’ignorance où nous sommes de ce qui se passe après nous, et, parce qu’il trouvait difficilement à accommoder sa foi avec sa raison, évitant avec le plus grand soin de les mettre en présence. Avec cet ensemble de défauts et de qualités, honnête sans être parfait, satisfaisant, en ces temps extraordinairement agités, aux conditions essentielles de ce qui procure à l’homme cette tranquillité relative du corps et de l’âme, qui en somme est le bonheur tel qu’il peut être ici-bas, réalisant l’aurea mediocritas d’Horace, Montaigne est un consolateur précieux et, à ce titre, vaut d’être lu et médité de tous.
L’ouvrage de Montaigne est un vrai répertoire de souvenirs et de réflexions nées de ces souvenirs. Sur chaque sujet, il commence par dire tout ce qu’il sait et il finit par dire ce qu’il croit et naïvement, en toutes choses, le pour et le contre; c’est un penseur profond, mais capricieux; et le cours de ses idées l’entraîne sans cesse à tous les points imaginables de l’horizon. On lui a reproché de conter trop d’histoires, mais c’est précisément par là qu’il arrive à son but: nous montrer l’homme dans toutes les attitudes.
Le succès des Essais s’affirma assez rapidement, bien qu’il semble que ses contemporains aient été plus vivement choqués que nous ne le sommes aujourd’hui, des incorrections et des singularités de son style; Pasquier lui A.XVII reprochait qu’en plusieurs endroits de son livre, on reconnaissait «je ne sais quoi du ramage gascon», et l’invitait à les corriger, ce dont, du reste, il se garda bien.
Déjà à la fin de son siècle, Juste Lipse avait surnommé l’auteur des Essais «le Thalès français» et de Thou, qui le qualifie d’«Homme franc, ennemi de toute contrainte», lui promet l’immortalité; par contre Scaliger l’appelle «un ignorant hardi», et les gens d’Église le traitent de «sophiste».
Dès le milieu du XVIIe siècle, les Essais étaient presque universellement répandus, beaucoup déjà s’en inspirent et bien diverses sont, à cette époque, les appréciations émises à leur sujet:
Le cardinal Duperron les dénomme «le bréviaire des honnêtes gens».
Bacon écrit ses Essais ayant sous les yeux ceux de Montaigne, qu’il comparait au travail des abeilles.
Guez de Balzac dit en en parlant: «Ce n’est pas un corps entier, c’est un corps en pièces, tant l’auteur est ennemi de toute liaison soit de la nature, soit de l’art. Il sait bien ce qu’il dit, mais ne sait pas toujours ce qu’il va dire; s’il a dessein d’aller dans un lieu, le moindre objet qui lui passe devant les yeux, le fait sortir de son sujet pour courir après ce nouvel objet; mais il s’égare plus heureusement que s’il allait tout droit et ses digressions sont agréables et instructives», et il le tient comme ayant porté la raison humaine aussi haut qu’elle peut s’élever, soit en politique, soit en morale.
Mézeray l’appelle «un Sénèque chrétien».
S.-Evremond dit qu’il «s’y plaira toute sa vie».
Pascal, qui avait commencé par le lire avec passion et le goûter très vivement, s’élève contre les tendances païennes de sa morale, lui reproche de mettre toutes choses dans un doute universel, ce qui est en effet la caractéristique de sa philosophie, et trouve bien sot le projet qu’il a eu de se peindre. Sur ce dernier point, M. Faguet a depuis observé judicieusement: «qu’en tous cas, le sot projet ne fut pas de s’étudier et de se connaître; que c’est peut-être notre premier devoir que de savoir ce que nous sommes; à qui, en nous, nous avons affaire; que rien n’est plus digne d’un esprit sérieux, ne lui est plus nécessaire, ne s’impose plus à lui». Et cependant, malgré les violentes attaques dont il le poursuit, allant jusqu’à l’accuser de ne penser qu’à mourir lâchement et mollement, nul plus que Pascal n’a emprunté à Montaigne, à la vérité sans le nommer, si bien qu’on a pu dire que, malgré les différences profondes qui les séparent, la Bible est le seul livre qui ait agi sur Pascal plus que les Essais; et que, par une dévotion outrée et mal dirigée, il en est arrivé au même point que Montaigne par son scepticisme exagéré.
Après Pascal, c’est l’école de Port-Royal qui, tout en convenant que Montaigne a beaucoup d’esprit, lui reproche qu’après avoir bien aperçu le néant des choses humaines, il croit peu à celles du ciel et réduit la philosophie à l’art de vivre à son aise ici-bas; qu’en tant que philosophe, c’est un «menteur» qui se moque du lecteur.
Mme de Lafayette écrit qu’«il y a plaisir à avoir un voisin tel que lui».
Molière rivalise de sagacité et de profondeur avec lui, quand il peint la morgue et la vanité des érudits, l’ignorance et le pédantisme des médecins, les sottes prétentions des femmes savantes et plusieurs autres ridicules.
La Fontaine, qui a à peu près sa méthode et sa morale, imite dans ses fables sa philosophie naïve.
«Quel aimable homme, qu’il est de bonne compagnie, que son livre est plein de bon sens!» écrit Mme de Sévigné.
Malebranche le juge avec sévérité: il le tient pour pédant, parce qu’il cite beaucoup sans être érudit; comme fort en citations, mais malheureux et faible en ses raisons et déductions, lui reprochant de persuader non par des arguments, mais par son imagination; «un trait d’histoire ne prouve pas, un petit conte ne démontre pas; deux vers d’Horace, un apophthegme de Cléomènes, un de César ne doivent pas persuader des gens raisonnables»; et cependant les Essais ne sont qu’un tissu de traits d’histoire, de petits contes, de bons mots, de distiques et d’apophthegmes.
A.XVIII Huet, qui ne se piquait cependant pas d’une grande austérité, appelait les Essais «le bréviaire des honnêtes paresseux et des ignorants studieux qui veulent s’enfariner de quelque connaissance du monde et de quelque teinture des lettres». «A peine trouverez-vous, disait-il, un gentilhomme de campagne qui veuille se distinguer des preneurs de lièvres, sans un Montaigne sur sa cheminée.»
Bayle, cet esprit si judicieux, le continue et le commente.
La Bruyère, qui l’a beaucoup étudié, s’empare de son style; il en a le pittoresque, mais avec beaucoup plus de hardiesse; et en peu de lignes, il le venge des attaques de Balzac et de Malebranche: «L’un ne pensait pas assez pour goûter un auteur qui pense beaucoup; l’autre pense trop subtilement pour s’accommoder de pensées qui sont naturelles.»
Le XVIIIe siècle a pour lui une admiration profonde, dans laquelle il entre peut-être quelque parti pris: ses idées triomphent; les philosophes de cette époque le réclament comme un des leurs, un peu à tort du reste, car à l’opposé des encyclopédistes qui estiment que l’homme est né bon et que c’est la société qui, mal organisée, le déprave, Montaigne a plutôt tendance à croire que c’est l’homme, plus que la société, dont l’amélioration est à poursuivre.
Montesquieu en particulier se fait son défenseur[8].
Mme du Deffand l’excepte lui seul de son dédain pour les philosophes qui tous, dit-elle, sauf lui, sont des fous.
Voltaire plus que tout autre lui prodigue l’éloge, estime surtout en lui son imagination[9], trouve charmant le projet qu’il a eu de se peindre naïvement comme il l’a fait, et ajoute: «Quelle pauvre idée ont eue Nicole, Malebranche et Pascal de le décrier[10].»
[10] V. N. II, 18: Extrauagant.
Vauvenargues et Duclos marchent sur ses pas, montrant à l’homme ses travers et ses défauts.
J.-J. Rousseau s’en inspire, le copie souvent, et, comme lui, ne craint pas de se montrer tout entier et sans voile aux regards de ses contemporains.
Buffon développe ses pensées sur la nature.
Sedaine l’unit à Shakspeare et à Molière, admirant «ce fonds immense de naturel, de raison, de grâce, de variété, de profondeur et de naïveté qui caractérise ces grands hommes».
«Il est aussi vraisemblable, dit Marmontel, que sans Montaigne on n’eût pas eu Pascal, qu’il l’est que sans Corneille on n’eût pas eu Racine.»
Ducis, lui aussi, admire sa raison et sa grâce.
Delille lui dresse un piédestal, ainsi qu’on en peut juger par les vers qui terminent cette notice.
La Harpe s’exprime ainsi à son sujet: «Écrivain, il a imprimé à la langue française une sorte d’énergie familière, qu’elle n’avait point avant lui et qui ne s’est pas usée. Philosophe, il a peint l’homme tel qu’il est sans l’embellir avec complaisance, sans le défigurer avec misanthropie. Il n’est jamais vain, ennuyeux, hypocrite, ainsi qu’il arrive souvent, quand on se met soi-même en scène. Quels trésors de bon sens! Ses Essais sont le livre de tous ceux qui lisent et même de ceux qui ne lisent pas.»
Le siècle suivant, s’en rapportant généralement au précédent, ne lui a pas été moins favorable, bien que ses critiques n’y soient pas en moins grand nombre que ses admirateurs; mais c’est surtout son style, plus que ses idées, qui alors est en honneur. En 1812, son éloge était mis au concours, et dans Villemain, déjà cité, auquel en fut attribué le premier prix, on relève: «La morale de Montaigne n’est pas sans doute assez parfaite pour des Chrétiens; il serait cependant à souhaiter qu’elle servît de guide à tous ceux qui n’ont pas le bonheur de l’être. Elle formera toujours un bon citoyen et un honnête homme. Elle n’est pas fondée sur l’abnégation, mais elle a pour premier principe la bienveillance envers les autres, sans distinction de pays, de mœurs, de croyance religieuse. Elle nous instruit à aimer le gouvernement sous lequel nous vivons, à respecter les lois auxquelles nous sommes soumis, sans mépriser le gouvernement et les lois des autres nations; nous avertissant de ne pas croire que nous ayons seuls le dépôt A.XIX de la justice et de la vérité. Elle n’est pas héroïque, mais elle n’a rien de faible: souvent même elle agrandit, elle transporte notre âme par la peinture des fortes vertus de l’antiquité, par le mépris des choses mortelles et l’enthousiasme des grandes vérités; mais bientôt elle nous ramène à la simplicité de la vie commune, nous y fixe par un nouvel attrait et semble ne nous avoir élevé si haut dans ses théories sublimes, que pour nous réduire avec plus d’avantage à la facile pratique des devoirs habituels et des vertus ordinaires.»
Michelet le traite assez durement: «Les Essais disent le découragement, l’ennui, le dégoût qui remplissent les âmes; j’y trouve à chaque instant certain goût nauséabond, comme dans une chambre de malade.» Ailleurs il l’appelle «ce malade égoïste, clos dans son château de Montaigne».
G. Guizot, dont nous avons plus haut donné des extraits, déclare nettement, après l’avoir étudié de très près, qu’il l’admire mais ne l’aime pas: «Montaigne, dit-il, est venu jusqu’à nous, porté par les flots changeants de l’opinion, dont il est l’enfant gâté; en dépit des vicissitudes dont elle est coutumière, il est des écrivains de son temps le seul de qui l’importance et l’influence aient grandi avec les ans. Esprit singulièrement libre, ouvert, équitable et prudent, de tous nos grands hommes d’autrefois, il est peut-être celui que nous aurions le plus de profit à évoquer et à consulter. Il a le génie de la modération et du langage le plus propre à exprimer. A travers trois siècles qui nous séparent, nous n’avons pas à faire effort pour remonter jusqu’à lui, tellement il est près de nous, plus près que beaucoup d’une date plus récente et d’une langue plus semblable à la nôtre. Il est nommé et cité partout; il est si répandu, ses anecdotes et ses traits de style ont tant circulé, que, même anonyme, on le retrouve sans cesse; de plus, on lui prête autant qu’on lui emprunte et ce n’est pas peu dire. Mais au fond, tout essayer, tout esquiver; ne jamais exposer une pensée sans en laisser entrevoir la contrepartie, et ne jamais conclure; peu de caractère, pas d’idéal, s’accommodant de tout; vieux de bonne heure, jeune jusqu’à la fin: voilà Montaigne; c’est un homme de génie, mais en tout un amateur: en morale, en religion, en politique et même en affections de famille. Les Essais ont réussi, incontestablement, et avant tout, par le talent, l’esprit, l’entrain, l’imagination de leur auteur; mais en même temps, parce qu’il s’y applique à nous apprendre à arranger, à son exemple, commodément notre vie et à reposer notre tête sur un oreiller doux et sain.»
Plus près de nous, Margerie le résume de la sorte: «Il connaît à merveille les misères humaines, et les expose sans chercher à les corriger; sa sagesse est de vivre et de se réjouir, et le meilleur moyen d’y atteindre est pour lui de ne se troubler de rien et de ne rien prendre au sérieux. D’une façon générale, il décourage les élans généreux qui sont la source des grandes choses; et, pour ce motif, il n’est pas à mettre, en entier, entre les mains de la jeunesse, à laquelle il enlèverait trop tôt ses illusions. Par contre, de quel charme n’est-il pas pour celui qui va atteindre l’âge de la retraite; quand l’expérience lui a appris combien décevantes sont les gloires de ce monde, et qu’il cherche à orienter sa vie en vue de se reposer des luttes auxquelles il a pris part, il lui fait voir toutes choses sous leur véritable jour.» Et il termine: «Bon homme et aimable compagnon, oui; mais cœur chaud et grand cœur, non; son attitude pendant la peste de Bordeaux, alors qu’il était maire de cette ville, en témoigne; il lui manquait en outre une conscience sévère et un vaillant désir de progrès moral.»
Dans son Histoire de France (tome IX), Henri Martin estime que la plupart des écrivains, Rabelais même, peuvent s’analyser; seul Montaigne échappe: «On peut, dit-il, esquisser le profil des Alpes et des Pyrénées mais comment fixer l’aspect de l’Océan aux flots mobiles? Chez lui c’est en tout le respect des coutumes établies, non parce qu’elles sont bonnes, mais parce qu’elles sont, et coûtent trop à changer en admettant même que nous gagnions au change; mais tout en nous accommodant de toutes choses extérieures, tout en subissant patiemment tous les jougs, il veut que nous ne nous y engagions que le moins possible, que nous conservions la pleine liberté de penser; et cette réserve est en lui le point de départ d’une guerre à tout ce dont tout à l’heure il nous commandait le respect, à toute coutume, à toute convention, à tout préjugé, toute superstition, qui tous sont de sa part l’objet d’un doute universel.»
A.XX Enfin, tout récemment, M. Albalat émet sur lui l’appréciation suivante: «C’est l’homme de Sénèque et de Plutarque; l’antiquité fut son modèle, d’elle il accepte tout, ne conteste rien. Il en est plein au point que si l’on retranchait tout ce qu’elle lui a fourni, les Essais se trouveraient fort abrégés, de nombreux chapitres n’auraient qu’un petit nombre de lignes et quelques-uns disparaîtraient complètement. C’est un penseur que n’ont jamais troublé ni les difficultés de la vie présente, ni les angoisses de la vie future. Né dans la religion catholique, il est au plus haut degré respectueux de ses dogmes et observateur de ses pratiques; mais, la plume à la main, après avoir placé la vérité religieuse au-dessus de tout débat, il fait montre d’un état d’âme et d’une tournure d’esprit tout autres: Son chapitre sur les croyances et les légendes est, de fait, la négation de toutes révélations divines et de toute espèce de miracles; il réfute la théorie du repentir et de la pénitence: il parle de la mort en homme qui n’est pas précisément convaincu de l’immortalité de l’âme, et ne demande jamais du courage et de la résignation à l’idée religieuse; sa morale n’a rien de commun avec celle du christianisme»; et, bien que ces sujets tiennent une grande place dans son livre, lui, si prolixe en citations, n’use en cela de l’Écriture sainte et de la Bible que tout juste assez pour ne pas paraître les ignorer.
Toutefois ce scepticisme outré qui, chez lui, est un point dominant, qui se révèle partout dans les Essais et qui l’a amené à une sorte d’adaptation, dit Brunetière, ou accommodation aux circonstances, qui ne sont jamais, ou bien rarement, les mêmes, ni pour deux d’entre nous, ni pour chacun de nous, à deux moments différents de son existence, il faut, pour en juger équitablement, considérer les temps où vivait Montaigne; tant d’événements extraordinaires venaient de s’accomplir ou étaient encore en évolution, qui étaient bien faits pour faire douter quiconque de bonne foi cherchait à se rendre compte. C’étaient l’invention de l’imprimerie (1440), la chute de l’Empire d’Orient (1453), la découverte du Nouveau Monde (1492), la Renaissance (XVe et XVIe siècles), enfin la Réforme de Luther (1517) avec les troubles de conscience qui en résultèrent et les guerres civiles de si longue durée, où se donnèrent si longtemps et si pleinement carrière toutes les passions déchaînées, qui éclatèrent à cette occasion et dont la France, qu’elles mirent dans le plus complet désarroi, fut particulièrement le théâtre.
Étudiant de plus près l’influence qu’ont pu avoir sur l’œuvre de Montaigne et les opinions qu’il y manifeste, l’origine de sa famille, la situation à laquelle il était arrivé, ses alliances et les événements au milieu desquels sa vie s’est déroulée, Malvezin, en 1875, s’exprimait ainsi:
«Michel Eyquem descendait de ces anciens bourgeois de Bordeaux (son père prenait encore ce titre), continuateurs du municipe romain, qui vivaient dans une véritable république, ne reconnaissant au-dessus d’eux aucun seigneur, si ce n’est le duc de Guyenne et plus tard le roi de France, avec lesquels ils étaient souvent en lutte quand ceux-ci, toujours à court d’argent, cherchaient à faire peser plus lourdement sur eux, sur leur commerce ou sur leurs terres leur joug fiscal, alors que ceux-là considéraient ne leur devoir que l’hommage de souveraineté et l’octroi volontairement consenti de subsides et d’impôts.
«Ces fiers marchands, qui dans leurs actes prenaient le titre de «Sire», n’avaient pas encore perdu l’habitude de se gouverner eux-mêmes, de voter eux-mêmes leurs taxes, de lever des troupes et de les commander; ils possédaient des maisons nobles, des juridictions, des seigneuries, des baronnies au même titre que les gentilshommes et s’anoblissaient eux-mêmes comme citoyens de Bordeaux, sans souci du pouvoir royal, lui rendant seulement le service militaire du ban et de l’arrière-ban pour leurs terres nobles.
«Quant aux gentilshommes du pays, ils avaient encore, eux aussi, l’habitude de penser et de s’exprimer librement; la royauté n’avait encore que peu de puissance sur eux et les souvenirs de la nationalité perdue n’étaient pas éteints.
«A l’indépendance de ces bourgeois dont il était issu, de ces gentilshommes parmi lesquels il comptait, Montaigne joignait celle de l’érudit qui s’était fait un idéal du citoyen des cités grecques et romaines; c’est en obéissant à ce courant d’idées qu’il a porté la lumière sur les abus les plus criants de son époque et A.XXI attaqué les superstitions et erreurs de son temps. Les questions politiques, sociales et religieuses ne faisaient pas plus défaut à ce moment que maintenant, et c’est ainsi que nous le voyons signaler les inconvénients de la vente des offices de judicature, du mode d’éducation; l’abolition de la torture qui était avec l’instruction secrète des procès un des modes d’exercer la justice, celle des peines édictées contre les sorciers.
«Mais s’il voulait remédier aux abus, il ne reconnaissait pas moins combien il est dangereux de vouloir renverser tout ce qui existe, au lieu de procéder avec mesure et avec l’aide du temps. Il vivait alors que catholiques et huguenots rivalisaient de haines sauvages et de fureurs sanglantes; dans la Guyenne même les cruautés du catholique de Montluc étaient égalées par celles du protestant baron des Adrets; dans toute la France se répétaient officiellement les massacres de la Saint-Barthélemy, les Guises assassinaient Coligny, le roi assassinait les Guises, Jacques Clément assassinait le roi; dans les campagnes, chaque gentilhomme faisait la guerre de partisan pour le Roi ou pour la Ligue, pour les catholiques ou pour les huguenots; dans les villes, les émeutes et les massacres populaires étaient suivis des pendaisons et des massacres royaux; et, dans ces conditions, Montaigne «assis au moyeu de tout le trouble» des guerres civiles de France, était fondé à redouter les «nouvelletez», à prêcher l’obéissance à la loi et faire appel, sans distinction de parti, à la tolérance et à la modération. Véritable précurseur des temps modernes, il nous montre l’idéal que nous n’avons pas encore atteint: la liberté sans la licence, l’ordre sans le despotisme.»
S’il parle de lui, dit-on souvent, il ne se livre pas: «Sauf de son père, ce qu’il dit des siens est fort vague; de ses amis, à part La Boétie et Mlle de Gournay, il ne dit mot; il fait parfois allusion à des événements auxquels il a été mêlé, mais fort rarement et sans jamais préciser; au point que la profession militaire à laquelle en certains passages il fait allusion et que semble lui confirmer le monument funéraire élevé sur sa tombe, a été mise en doute; de même qu’on n’a par lui aucune donnée sur les missions et négociations dont il a été chargé et que d’autres documents établissent.» A cela lui-même a répondu par avance: «Ce ne sont mes gestes que i’escris: c’est moy, c’est mon essence» (vol. I, pag. 680).—Peut-être est-on plus fondé quand on lui reproche de n’avouer guère, en les présentant comme tels, que des défauts discutables, tenus souvent pour des qualités; mais avec quel art il les discute et nous amène à leur sujet à faire un retour sur nous-mêmes!
Il est à remarquer que bien que Montaigne ait étudié l’homme à fond, et qu’au ch. 13 du liv. III (III, 670) il dise qu’il s’adonne volontiers aux petits, il ne parle guère des prolétaires qu’en deux occasions, pour les plaindre d’être foulés par tous les partis et lui aussi par contre-coup, et pour faire ressortir avec quelle résignation ils supportent le mauvais sort; il est vrai qu’en ces temps, ils tenaient bien peu de place et que son égoïsme le portait à s’en désintéresser.
C’est cette communauté de sentiments entre leur auteur et la bourgeoisie qui fait que les Essais sont un des livres de prédilection de celle-ci; elle s’y retrouve avec ses qualités et ses défauts: son bon sens, son honnêteté native, son amour de la paix à tout prix, sa versatilité, sa vanité et ses idées tant soit peu frondeuses.
Cette vogue, un dessin humoristique de Gavarni, daté de 1840, la fait bien ressortir: un détenu à la prison de Clichy pour dettes (à cette époque tout créancier pouvait faire incarcérer un débiteur laissant en souffrance ses engagements), reçoit la visite de sa femme et de leur enfant; celle-ci l’aborde en lui disant: «Petit homme, nous t’apportons ta casquette, ta pipe d’écume et ton Montaigne.»—Non moins probante est cette inscription funéraire que porte au Père-Lachaise, principal cimetière de Paris, la tombe d’Auguste Collignon, secrétaire général du Ministère de la guerre, en 1800, sous Carnot: «Il vécut en homme de bien et puisa la vérité dans les Essais de Montaigne.»
Les Essais sont moins un livre, qu’un journal divisé en chapitres, qui se suivent sans se lier et qui portent chacun un titre sans se soucier beaucoup d’en tenir les promesses (Christian): ces en-tête dépistent le lecteur plus qu’ils ne le guident, ce sont de vrais trompe-l’œil. Il est question de tout dans cet ouvrage: A.XXII poésie, médecine, histoire naturelle, art militaire, politique, religion, éducation, morale, et de bien d’autres choses, et tout y est confondu; ce qui y est dit sur un même sujet est épars un peu partout, pêle-mêle, que viennent encore accroître des digressions fréquentes, des citations nombreuses n’ayant parfois qu’un rapport éloigné avec le texte où elles sont enchâssées, souvent avec une signification tout autre que celle qu’elles ont dans l’ouvrage d’où elles sont tirées; des répétitions et aussi des intercalations faites après coup qui rompent le sens, que l’auteur ne se donne pas la peine de rétablir, ce qui le rend par place de compréhension difficile; véritable maquis littéraire où, à tout instant, malgré les flots de lumière que le style y répand, on a besoin d’être éclairé, d’où une curiosité sans cesse éveillée qui n’est pas un des moindres attraits des Essais.
Aucun plan préconçu n’a évidemment présidé à leur rédaction et même, au début, ils n’étaient pas destinés à l’impression; c’est ce qui explique qu’ayant commencé à les écrire en 1571, Montaigne n’en a publié qu’environ neuf ans après les deux premiers livres, rédigés cependant au courant de la plume, ce qui était vrai alors, et sans les retouches et augmentations notables qu’il y a apportées depuis.
C’est vraisemblablement après cette première publication, et à ce moment seulement, que Montaigne a pris à cœur ce travail, s’est décidé à en accroître l’importance, l’a retouché, y a ajouté et écrit le troisième livre où, de parti pris, se mettant résolument en cause, il peut dire en toute vérité qu’il en est le sujet principal et constant.
Mais cette absence de plan ne nuit en rien à l’unité de doctrine qui n’est autre, et sur ce point l’auteur ne se dément pas une seule fois, que l’inanité et l’inutilité de tout système philosophique; chacun, s’étudiant, doit se suffire à lui-même.
Certes il y a des secrets de l’art d’écrire que Montaigne ne possède pas, mais par son charme, il en fait oublier l’absence; les mérites qui tiennent de la méthode lui sont inconnus; mais il écrit comme il parle, en cela il a été l’un des précurseurs de ce genre, et les qualités qui tendent à l’expression proprement dite lui sont innées et il atteint à l’éloquence quand il exprime les beaux sentiments et loue les belles actions. La plupart des grands écrivains du XVIIe siècle l’ont beaucoup étudié, et l’originalité de son style leur a fourni nombre d’expressions et d’images que l’on retrouve en lui.—En vrai gascon, du reste, il va au-devant de toutes les critiques: Il n’a souci, dit-il, ni de l’orthographe, ni de la ponctuation; si les mots lui font défaut, il en forge; peu lui importe que les faits qu’il cite soient vrais ou non; c’est intentionnellement qu’il saute d’un sujet à un autre, qu’il n’énonce pas les sources où il puise; si ce qu’il dit ici est en contradiction avec ce qu’il a dit là, c’est qu’alors il pensait différemment que maintenant; les erreurs légères de rédaction qu’on pourra relever, il n’y a pas à lui en tenir compte; celles de quelque importance sont à attribuer à ses imprimeurs.
La langue française ne faisait guère que commencer à se former, il est même de ceux qui ont le plus contribué à la fixer; le jargon que parlaient nos aïeux dans les siècles précédents commençait à peine à s’affiner; les meilleurs ouvrages s’écrivaient en latin, et les Essais eux-mêmes, bien qu’écrits en français, l’ont été comme l’on écrit en latin. C’est à cela qu’on doit d’y rencontrer de si nombreux mots latins francisés, de si fréquentes tournures et constructions de phrase latines, et notamment des ellipses répétées; si bien qu’on peut dire que Montaigne a créé la langue dont il a fait emploi, en usant avec toute la liberté d’un inventeur; les formules reçues sont pour lui sans autorité; il pense et les mots ne servent qu’à peindre sa pensée; rarement se rencontrent en lui des circonlocutions; toujours vif et précis, il est économe de mots et prodigue d’idées (La Dixmerie); et ce que, dans sa préface de Mithridate, Racine dit en parlant d’Amyot, lui est de tous points applicable: «Je rapporte les paroles de Plutarque, telles qu’Amyot les a traduites, parce qu’elles ont une grâce, dans le vieux style de ce traducteur, que je ne crois pas pouvoir égaler dans notre langue moderne.»
A l’éloge de Sénèque et de Plutarque, Montaigne a consacré un de ses chapitres; A.XXIII c’est à bon droit, car les emprunts qu’il leur a faits et aussi les idées, les inspirations qu’il leur a prises sont considérables; Cicéron également a été mis largement à contribution, quoique cependant à un degré moindre, et il a été aussi ingrat qu’injuste envers lui en le traitant aussi mal qu’il l’a fait à diverses reprises.
Quant à écrire à bride abattue, à ne pas se relire comme il le dit, il n’en est rien, du moins à partir du moment où il cesse d’écrire pour lui seul. L’examen des diverses éditions des Essais fixe complètement à cet égard. C’est alors un écrivain raffiné et habile qui sait cacher, sous des dehors innocents, la hardiesse de la pensée; son style n’a ni masque, ni fard, mais il a de la toilette; non seulement il corrigeait, mais il ajoutait; et quand il ajoutait ce n’était pas en une fois et d’un jet. En regardant les notes manuscrites de l’exemplaire de Bordeaux, dont il est question plus loin, on voit qu’en deux tiers de page, la plume et l’encre changent jusqu’à dix fois, et, au lieu que ce soit le flot courant d’une conversation abondante, cela apparaît comme un chef-d’œuvre de marqueterie (G. Guizot); si bien que ses trois éditions principales de 1580, 88, 95, apparaissent en quelque sorte comme trois livres distincts écrits sous des impressions différentes, ce sont trois images d’un même homme le plus mobile, le plus ondoyant qui fut jamais, le plus habile à se dérober tout en ayant l’air de se livrer jusqu’à l’abandon, et qu’on ne peut un peu connaître qu’en superposant la seconde de ces images à la première et la troisième aux deux autres (Brunetière): idée fort judicieuse que réalise le procédé indiqué dans l’avant-propos par lequel, dans la présente édition, débute le fascicule afférent aux variantes. V. infra, p. 97.
Mais ces constatations une fois faites, de quelle valeur sont-elles devant le satirique et immuable bon sens de Montaigne, sa verve constante, son style pittoresque, ses expressions au ton nerveux, original, auquel on ne peut toucher sans les affaiblir considérablement, sans courir risque souvent d’altérer le fond de la pensée et de lui enlever partie de sa force et de son agrément? Tout cela, jusqu’à l’allure de hasard qu’affecte son livre, en rend la lecture facile et attrayante. Ces qualités, jointes à ce qu’il est éternellement vrai, font qu’il se lit et se lira toujours, alors que déjà bien rares sont les ouvrages sérieux qui se lisent aujourd’hui; on en écrit encore, on les parcourt quelquefois, on ne les lit plus, on n’en a plus le temps; en dehors de ce qui a trait à la profession de chacun, le journal du matin, le roman et la pièce de théâtre du jour suffisent à notre époque, et cela semble devoir aller sans cesse en s’accentuant, par suite du surmenage intellectuel qu’impose la satisfaction des besoins de la vie matérielle de plus en plus exigeante et difficile à assurer.
Les Essais, pour qui les connaît, et dans un certain milieu nul ne les ignore, échappent à cette loi, parce que leur lecture, ne demandant aucun effort, repose de l’état de surexcitation dans lequel nous vivons. Ils se lisent sans suite, à bâtons rompus, comme ils ont été écrits, et c’est là un de leurs plus grands charmes: pas n’est besoin de marquer où vous en êtes resté; ouvrez-les à n’importe quelle page, et le passage sur lequel vous êtes tombé vous intéressera sans qu’il soit nécessaire de vous reporter à ce qui précède, non plus qu’à ce qui suit; et plus tard, vous le relirez encore, lorsqu’il se représentera à vous, sans que l’idée vous vienne de tourner le feuillet.
Il s’y rencontre bien, de ci, de là, quelques expressions de nature à choquer la pruderie de nos jours, où l’on tient plus de compte de la forme que du fond; elles s’expliquent par ce fait qu’autrefois on n’attachait pas à la pureté des termes employés celle des sentiments et des idées; lascif dans ses expressions, Montaigne était pudibond en pensée: versu lascivus, mente pudicus erat; et s’en souvenant, on passe outre sans en être autrement offusqué.
En somme la grande singularité et le plus grand mérite des Essais, c’est que, mettant en pratique la philosophie, toute opinion extrême y est combattue; qu’ils enseignent la paix, la douceur, la bienveillance entre les hommes, et que, quoi que l’on pense de leur auteur à un titre quelconque, le langage dans lequel il s’exprime ne laisse pas de captiver.
[11] Voir Nota, fasc. B, p. 3.
Quelle fin Montaigne s’est proposée en écrivant les Essais, I, 58.—Il les considère comme l’essai de ses facultés naturelles et non de ses facultés acquises, II, 60.
Sa manière de les composer, I, 210, 552.
Comparaison relative aux Essais, I, 296.
Pourquoi il s’est pris lui-même pour sujet d’étude, I, 676.
Diversité du sujet qu’il traite, III, 108.
Connaissance approfondie qu’il en a, III, 110.
Faute, dans sa vie, d’actions de quelque intérêt, il enregistre ses fantaisies, III, 376.
Il exprime ses idées du moment, demain elles seront peut-être autres, I, 232.
Pourquoi il parle si souvent de lui-même dans son livre, II, 524.
Ce qu’il gagne à publier ses mœurs, III, 440.
Peut-être se faisant connaître, se fera-t-il un ami, III, 444.
Il esquisse plutôt qu’il ne traite les sujets dont il s’occupe, I, 434.
Malgré les apparences, les sujets traités se tiennent toujours plus ou moins les uns les autres, III, 470.
Il s’est imposé d’oser dire tout ce qu’il ose faire, III, 186.
Aveu de l’obligation où il est cependant de voiler parfois sa pensée, III, 474.
Ce qu’il pense de ceux qui condamnent la licence de ses écrits, III, 186.
Comment il excuse cette licence, III, 270.
Dans quel but Montaigne a inséré dans son livre des citations et des passages empruntés à d’autres auteurs, III, 582.
Ses principes à l’égard de ces citations et de ces imitations, I, 232.—Il ne compte pas ces emprunts, il les pèse, II, 60.
Motifs pour ne pas citer les auteurs où il puise et ne pas mettre d’ordre dans ses récits, II, 62.
Raison de l’absence de toute méthode dans son ouvrage, I, 552.
Pourquoi il aime les digressions, III, 470.
Caractère de son style, II, 476.
Son français corrompu par le langage du pays où il vit, II, 478.
Langage qu’il s’est appliqué à employer, I, 278.
Comment il travaillait aux Essais, III, 22.
Plusieurs feuillets lui en ont été soustraits, III, 22.
Il fait volontiers des additions à son livre, mais ne le corrige pas, III, 410.
Il craint, par faute de mémoire, de se répéter, III, 406.
Il ne se mêle ni de l’orthographe, ni de la ponctuation, et ne revise pas le travail de l’imprimeur, III, 412.
Affection qu’il a pour son livre, II, 52.
Ses différentes appréciations sur sa valeur, III, 366.
Sa soumission à la critique que l’Église peut en faire, I, 578.
Il est loin d’en être complètement satisfait, II, 474.
Succès auquel il lui semble pouvoir prétendre, I, 572.
Comment il peut être utile à la santé de l’âme et à celle du corps, III, 628.
Destinée qui lui paraît réservée, III, 448.
Origine de ce titre «les Essais», N. I, Titre, Essais.
Montaigne esquisse plutôt qu’il ne traite les sujets dont il s’occupe, N. I, 434, Air.
A.XXV Toute assertion, exacte ou non, lui est bonne, comme point de départ d’une idée qu’il se propose d’exposer, N. I, 40, Dit.
Précautions oratoires prises avant l’émission d’idées peu orthodoxes, N. I, 578, Icy.
Tendance de Montaigne à écrire le français en latin, N. II, 584, L’enuie.
Il altère souvent les citations qu’il donne, N. II, 242, Profuerunt.
Montaigne, les Essais et Henri III, N. II, 524, Autheur.
La première édition des Essais parut en 1580.
Cette édition, imprimée à Bordeaux, ne comprenait que les deux premiers livres, chacun formant un volume in-8o dont l’impression n’est pas faite avec les mêmes caractères pour tous deux; les citations y sont peu nombreuses; les sonnets de La Boétie, objet du ch. 28 du livre Ier, y figurent.
En 1582, Montaigne en publiait une seconde édition, revue et augmentée, mais toujours réduite à ses deux premiers livres, renfermés cette fois en un seul volume in-8o.
En 1587, troisième édition, celle-ci du format in-12; la ponctuation y est améliorée, d’assez nombreuses corrections de style et quelques phrases remaniées.
Ces trois premières éditions sont devenues fort rares; dans diverses ventes publiques du siècle dernier, des exemplaires de la première ont été vendus: 527, 515, 645, 1.050 et jusqu’à 2.060 francs; un de la seconde a dépassé 200 francs, un de la troisième a atteint près de 500 francs.
Enfin en 1588, autre édition, in-4o cette fois, qui, d’après son titre, serait la cinquième. La quatrième n’existe pas; on pense qu’elle avait pu être publiée dans l’intervalle en Angleterre, ou encore en France, le privilège de l’imprimeur de l’édition précédente étant expiré; mais on manque de données précises à cet égard. Imprimée à Paris, l’édition de 1588 se trouve, toujours d’après le titre même de l’ouvrage, augmentée d’un troisième livre et de six cents additions aux deux premiers; la pagination du dernier livre y est distincte de celle des deux autres; les additions introduites interrompent déjà assez fréquemment le texte primitif et l’alourdissent parfois.
Cette édition est la dernière publiée du vivant de Montaigne, qui mourut encore occupé à en préparer une nouvelle. Les rapports qui s’étaient établis entre lui et le poète Pierre de Brach d’une part et Mlle de Gournay de l’autre, lors de l’impression de l’édition de 1588 à laquelle ils semblent s’être intéressés, firent que naturellement, et peut-être aussi sur sa recommandation, Françoise de la Chassaigne sa veuve, résolue à donner suite aux intentions de son mari, s’adressa à eux pour l’y aider.
Montaigne consignait toutes les modifications et additions qu’il projetait sur un exemplaire de l’édition de 1588, y joignant des notes détachées. Pierre de Brach reçut mission de les transcrire, en les mettant au net sur un autre exemplaire, qu’il adressa à Mlle de Gournay chargée d’en surveiller l’impression. Tous deux s’acquittèrent avec conscience et promptitude de leurs tâches respectives; moins de trois ans après la mort de l’auteur, l’édition nouvelle, portant la date de 1595, était livrée au public.
Cette édition, in-folio, est d’un tiers plus considérable que la précédente. Comparée à l’exemplaire annoté de la main de Montaigne qui, conservé par la famille, a ensuite appartenu aux Feuillants et se trouve actuellement à la Bibliothèque publique de Bordeaux, l’orthographe en est plus simple, la ponctuation établie de manière à n’avoir que de très courtes phrases, et dans les cas très rares où les deux textes diffèrent, les divergences, toutes de forme, ne consistent guère qu’en quelques termes adoucis, quelques expressions moins primesautières, des mots ajoutés, retranchés ou modifiés pour rectifier des incorrections de style, ce qu’immanquablement l’auteur eût opéré lui-même, avant de livrer son travail au public, témoignant de la part de ses exécuteurs testamentaires de la fidélité la plus absolue.—Qu’eût été cette édition si elle avait été publiée du vivant de l’auteur? Nul ne le saurait dire; immanquablement, jusqu’au dernier moment, il eût fait encore des modifications aux notes d’après lesquelles celle-ci a été établie (sur l’exemplaire de Bordeaux, Montaigne écrit et raye trois fois avant de l’admettre A.XXVI la citation: Ille beatus.... [Vol. I, pag. 484, lig. 25]; rien ne prouve que finalement il l’eût maintenue), de telle sorte que le texte définitif des Essais n’ayant pas existé, ne sera jamais connu.
Il est à observer que par le fait d’une omission qui n’a pas été constatée à temps, cette édition ne porte pas l’Avis au lecteur qui devrait figurer en tête; par contre, elle est précédée d’une préface assez étendue et par trop apologétique de Mlle de Gournay qui l’a dotée en outre d’une table analytique assez détaillée; enfin par suite d’une mention bien ou mal interprétée, inscrite sur le manuscrit de Bordeaux, les sonnets de La Boétie n’y sont pas reproduits.—Quant à l’exemplaire qui a servi de copie, il n’existe plus; il semble avoir été détruit, aussitôt l’impression achevée.
Mlle de Gournay, sa fille d’alliance comme il l’appelait et titre dont elle aimait à se parer, s’était donnée de toute son âme à Montaigne et à son œuvre; postérieurement à l’édition de 1595, elle en a publié nombre d’autres (une dizaine environ), dérivant toutes de celle-ci; entre autres:
Une en 1608, portant en marge des sommaires, forcément réduits à quelques mots; ce qui avait déjà été réalisé, dès 1595, à Lyon, dans une réédition de celle de 1588.
Une en 1611, où elle donne l’indication de la plupart des sources où Montaigne a pris ses citations.
Une en 1617, qui présente la traduction de toutes ces mêmes citations.
Enfin la magnifique édition in-folio de 1635, dédiée au cardinal de Richelieu, dont la libéralité avait aidé à la publication. Pour la première fois, figure au frontispice de l’ouvrage la devise de Montaigne: «Que sçais-je», avec la balance. La préface est celle de l’édition-mère, notablement augmentée et corrigée. Le texte présente parfois avec celui de l’édition de 1595 de légères différences; certains changements y ont été malencontreusement apportés, sur la demande expresse des imprimeurs, pour rajeunir le style et rendre l’ouvrage plus facile à lire.
Depuis, les éditions des Essais n’ont cessé de se succéder. Le docteur Payen, mort en 1870, qui s’était adonné avec passion à Montaigne et à tout ce qui s’y rattache, en possédait cent trente-six, dont une vingtaine en langue allemande, anglaise, hollandaise et italienne, et sa collection, aujourd’hui propriété de la Bibliothèque nationale, n’était pas complète; leur nombre s’accroît chaque jour.
Parmi elles, nous citerons:
Deux éditions données de 1724 à 1725 et enrichies de notes nombreuses par Pierre Coste qui, lui aussi, a pris pour base l’édition de 1595, mais en en rajeunissant l’orthographe.
Une édition de Naigeon, également annotée par lui, stéréotypée par Firmin-Didot, portant la date de 1802 et imparfaitement établie d’après le manuscrit de Bordeaux, et en outre en en altérant l’orthographe.
Une édition de 1820, d’Amaury Duval; en tête de chaque chapitre se trouvent des sommaires détaillés, permettant d’en embrasser l’ensemble et de se retrouver dans ce dédale d’idées qu’est l’ouvrage; le texte est celui de 1595, mais l’orthographe est de convention.
Une de 1826, de J.-V. Leclerc, dans les mêmes conditions que la précédente.
Une de MM. Barckhausen et Dezeimeris (1873), donnant le texte original de l’édition première de 1580, avec les variantes de celles de 1582 et 1587.
Une de MM. Courbet et Royer (1872 à 1900), réédition de celle de 1595, remarquable par son exactitude et son exécution typographique, suivie d’une notice des plus complètes sur Montaigne, et d’un relevé des variantes des éditions de 1580, 1582, 1587, 1588 et du manuscrit de Bordeaux.
Une de MM. Motheau et Jouaust (1873-80), très soignée, éditée d’après l’édition de 1588 et donnant en notes toutes les variantes de celle de 1595 en respectant scrupuleusement l’orthographe de l’une et de l’autre.
Une dite «Edition municipale de Bordeaux», en cours de publication aux frais de cette ville qui en a confié l’exécution à M. Strozzi. Elle a pour base le texte de 1588, que suit celui de 1580, et en second lieu les additions et même les ratures manuscrites de l’exemplaire de Bordeaux, le tout imprimé avec des différences typographiques qui ne permettent aucune confusion.
A.XXVII A l’étranger, une de 1897, à laquelle un grand soin a été apporté; publiée à Londres, elle est une réédition d’une autre de 1603, la première en langue étrangère.
Celle-ci enfin, qui porte, en regard du texte de 1595, sa traduction en langage de nos jours, et dans un volume à part tous les renseignements propres à lui permettre, ainsi que son titre l’indique, de se suffire à elle-même.—Puisse le lecteur la lire avec le même intérêt que nous avons éprouvé à la composer et chacun réaliser le souhait qu’au début de ce siècle, Delille formait en parlant de Montaigne, dont en ces quelques vers il appréciait fort judicieusement l’œuvre:
[12] Dans cette table comme dans toute autre des Essais, ce Protée insaisissable, tout point qui s’y trouve mentionné, bien que quelque peu précisé dans la page dont le numéro suit, se rattache plus ou moins directement aux pages qui précèdent et qui suivent dans lesquelles il est comme enchâssé, formant en quelque sorte un tout indivisible, considération dont le lecteur a à tenir compte.
Dans chaque groupe de deux nombres, le premier indique le volume, le second la page.
Les aïeux de Montaigne.—Noms patronymiques de Montaigne, II, 456.—Éloge de ses aïeux, II, 96.—Son affection pour eux, II, 522.—Leur longévité, III, 34.
Le père de Montaigne.—Portrait de Pierre Eyquem, père de Montaigne, quelques particularités de sa vie, I, 620.—Ses soins pour les affaires de la ville de Bordeaux pendant qu’il en fut maire, III, 488.—Il aimait à bâtir, III, 380.—Un de ses projets, I, 388.—Il tenait un journal des faits intéressant sa famille, I, 390.—Soins qu’il prit pour l’éducation de son fils, I, 282; III, 670.—Ses dispositions à l’égard des savants, II, 110.—Il demande à son fils de faire pour lui la traduction de la «Théologie naturelle» de Raymond Sebonde, II, 112.
Jeunesse de Montaigne.—Observation sur la durée de la grossesse de sa mère, II, 330.—Temps précis de sa naissance, I, 110.—Tenu sur les fonts baptismaux par des personnes de la plus basse extraction, III, 670.—Montaigne en nourrice, III, 670.—Dressé dès le plus bas âge à la plus commune façon de vivre, III, 670.—Précaution avec laquelle on l’éveillait dans son enfance, I, 282.—Douceur avec laquelle il a été élevé, II, 26.—Comment il apprit le latin, I, 280;—le grec, I, 282.—Collège où il fit ses études et fruit qu’il en retira, I, 284.—Sa paresse était telle, qu’elle résistait même à l’attrait du jeu, I, 282.—Comment il prit goût à la lecture dès l’âge de huit ans, I, 284.—Ne lut jamais de romans, I, 284.—Vers douze ans, jouait au collège les premiers rôles A.XXVIII dans des tragédies latines, I, 286.—Souvenir d’un soulèvement populaire à Bordeaux, I, 198.—Bien qu’il eût un jugement sain et des idées au-dessus de son âge, ses facultés intellectuelles ne se sont développées que lentement, I, 282.
Montaigne à âge d’homme.—Son portrait au physique et au moral, II, 482.—Effet de l’âge sur lui après trente ans, I, 598.—Ses armoiries, I, 514.—Sa devise, II, 276.—Montaigne combattant un effet d’imagination, I, 138.—Son mépris pour le jeu d’échecs, I, 552.—Son jurement ordinaire, III, 246.—Montaigne chevalier de l’ordre de S.-Michel, II, 370.—Mort de son frère le capitaine S.-Martin, I, 114.—Histoire d’un accident qui lui causa un long évanouissement, I, 668.—Duel de son frère le Sr de Mattecoulom, II, 574.—Il obtient le titre de bourgeois de la ville de Rome, III, 280.—Il est élu maire de Bordeaux, III, 488, 518.—A quelles extrémités il fut réduit par la peste qui le chassa de chez lui, III, 566.—Personnages de son temps qu’il tient le plus en estime, II, 518.—Éloge de Mlle de Gournay, II, 518.—Son souhait pour ses vieux jours, III, 390.—Ses dispositions morales dans sa vieillesse, II, 180.—Usages auxquels il se trouvait asservi à cette époque de sa vie, III, 636.—Dans sa demeure, il a donné l’hospitalité à des rois, III, 458.—Particularité de l’une des tours de son manoir, I, 156.
Ses qualités physiques.—Il était de forte constitution, mais nonchalant et peu dégourdi, II, 482; III, 662.—Il a ressenti jusque dans la vieillesse les effets de cette bonne constitution, III, 664.—Excellence de sa vue; comment il la ménageait quand elle a commencé à être fatiguée, III, 680.—Geste qui lui était propre et qui pouvait passer pour la marque d’une sotte fierté, II, 466.—Sa disposition particulière à sentir les odeurs et à s’en imprégner, I, 574.—Son goût pour l’équitation et son endurance à cheval, I, 532; II, 550; III, 430.—Ses sentiments se reflètent sur son visage, III, 664.—Son air naïf a été d’un grand secours dans deux circonstances très importantes, III, 592.—La sincérité de ses intentions qui paraît dans ses yeux et dans sa voix empêche qu’on ne prenne en mauvaise part la liberté de ses discours, III, 596.—Effet sur lui du bruit imprévu d’une arquebusade, I, 82.
Ses qualités morales et intellectuelles.—Sa disposition naturelle à la pudeur, I, 34.—Son peu de mémoire, I, 58; II, 496, 498, 500; III, 406, 408.—Il s’en défiait, lors même qu’il avait appris un discours par cœur, III, 410.—Son horreur naturelle pour les vices, II, 96.—Son aversion pour le mensonge, I, 64;—pour toute espèce de tromperie, même au jeu, I, 158.—Son sentiment sur l’ivrognerie, I, 618.—Son éloignement pour la curiosité, I, 656.—Son aversion pour le larcin, II, 24.—Son aversion particulière pour la cruauté, II, 98.—Son humanité à l’égard des bêtes, II, 104.—Il haïssait la dissimulation, II, 492.—En quoi consistait la vertu de Montaigne, II, 94.—En quoi consistait ce qu’il avait de bon, II, 98.—Inconstance et diversité de ses dispositions morales et intellectuelles, I, 348.—Il a l’esprit primesautier; ce qu’il ne comprend pas d’abord, il le comprend encore moins en s’y obstinant, II, 64.—Il était naturellement irrésolu, II, 348, 504, 506.—Délibérer l’importune, II, 488.—Ses dispositions à la paresse, II, 484.—Son incapacité à soutenir un travail pénible, à parler ou composer à volonté, I, 70.—Il était peu fait aux mœurs de son siècle, II, 490.—Était dégoûté de l’ambition par l’incertitude qui l’accompagne, II, 488.—Son stoïcisme dans la plupart des circonstances qui causent ordinairement une grande affliction, I, 462.—Il aimait à louer le mérite dans ses amis et même dans ses ennemis, II, 514.
Son caractère.—Son caractère dans ses premières années, I, 282.—Conformité de son caractère, dans l’âge mûr, avec celui qu’il annonçait dans ses premiers ans, II, 486.—Application du caractère de Persée, roi de Macédoine, à l’homme en général et à lui-même en particulier, III, 624.—Il est naturellement porté à la commisération, I, 18.—Son éloignement pour la tristesse, I, 22.—Son penchant pour la nonchalance, II, 486.—Son peu de goût pour la vie de gentilhomme campagnard, II, 502; III, 388.—Il aime à vivre dans la médiocrité, III, 322.—Aurait préféré une vie tranquille à celle si belle d’un Régulus, III, 324.—Il aime à se recueillir, II, 512.—Il produisait ordinairement ses plus profondes A.XXIX pensées à l’improviste, III, 248.—Se délivrait d’une passion par une autre passion, III, 170.—Peu accessible toutefois aux passions violentes, II, 351.—Sa sympathie va surtout aux faibles, III, 670.—Sa loyauté dans les petites choses, I, 158.—Il ne peut même pas souffrir qu’on se trompe sur son compte, III, 82.—Se tenait comme absolument obligé par les engagements de probité et les promesses, III, 416.—Caractère de son courroux dans les grandes et les petites affaires, II, 618.—Il a toujours été chatouilleux et sensible aux offenses, mais il le devient encore davantage en vieillissant, III, 184.—Ses conseils à sa famille pour le cas où il se met en colère, II, 616.—Il ne présume les vices qu’après les avoir vus, III, 390.—Son peu de goût pour les grandeurs, III, 324.—Sa franchise, II, 492.—Était naturellement ouvert et libre avec les grands, II, 496.—Dans les affaires, il s’offre toujours par ses opinions les plus vives et par la forme la plus sienne, II, 82.—Il aimait par-dessus tout l’indépendance, III, 418.—N’aimait ni à maîtriser, ni à être maîtrisé, III, 324.—Sa passion pour la liberté, III, 614.—Pourquoi il s’opposait aux affections qui l’attachaient à autre chose qu’à lui-même, III, 484.—Avait soin de ne pas devenir esclave de ses affections, III, 504.—Était ennemi de toute obligation et contrainte, II, 498.—L’était au point qu’il comptait comme un gain d’être dégagé de son attachement à certaines personnes par leur ingratitude, III, 418.—Limites dans lesquelles il est prêt à se sacrifier, III, 84.—N’aime à solliciter, ni à contracter d’engagement ni pour lui-même, ni pour autrui, III, 422.—II hait la pauvreté à l’égal de la douleur, III, 392.—Préfère donner que recevoir, III, 422.—Il osait dire ce qu’il osait faire, III, 186.—Il était fort porté à imiter, III, 246.—Influence sur lui de l’imagination, I, 132; III, 684.—Son éloignement pour toute espèce de nouveauté surtout en politique, I, 178.—Il jugeait mieux de lui-même par ses propres réflexions sur sa conduite, que par les reproches ou les louanges de ses amis, III, 114.—Prenait son jugement pour direction ordinaire de ses actions, III, 124.—Il ne partage pas cette erreur commune de juger d’un autre d’après soi, I, 398.—Se servait rarement des avis d’autrui et en donnait rarement aux autres, III, 128.—Ne se repentait jamais de la manière dont il avait conduit ses affaires, III, 124.—Pourquoi il ne s’affligeait pas lorsque les événements ne répondaient pas à ses désirs, III, 130.—Il était plus sage et plus modéré dans la prospérité que dans l’adversité, III, 380.—Beaucoup de choses sont des sujets d’affliction pour les autres hommes, qui n’en sont pas pour lui, I, 462.—Pourquoi il étendait ses besoins au delà de ce que la nature exige nécessairement, III, 496.—Il était porté à ravaler le prix des choses qu’il possédait et à ne pas faire grand cas de lui-même, II, 468.
Ses mœurs.—Il s’étudiait lui-même plus qu’aucun autre sujet; ce qu’il apprenait par là, III, 618.—Cette étude le mettait, en outre, à même de juger passablement des autres, III, 622.—Ses discours s’accordaient avec ses mœurs, III, 698.—Il était moins réglé dans ses opinions que dans ses mœurs, II, 96.—Son antipathie pour la cérémonie, I, 84.—Comment dans la conduite de ses affaires et de ses propres actions, il évitait les inconvénients en les prévenant, III, 506.—A quel prix il s’est appliqué à éviter les procès, III, 510.—Il était ennemi des décisions trop hardies, III, 534.—Il s’opposait tout d’abord au progrès de ses passions, III, 504.—Il aimait une sagesse douce et gaie et fuyait l’âpreté des mœurs, III, 186.—Il appréciait à leur valeur les voluptés naturelles, III, 684.—Il ne devait guère qu’au hasard de sa complexion ce qu’il a pu montrer de sagesse; il ne se sent pas grand empire sur lui-même, II, 96.—C’est par cela qu’il a pu résister aux plus fortes impressions de la volupté, II, 98.—Il hait à peu près également une lourde oisiveté et un travail pénible, III, 276.—Dans quel rang il mettait les plaisirs purs de l’imagination et les plaisirs corporels, III, 686.—Son intention est de passer doucement et non laborieusement ce qui lui reste de vie, II, 62.—En somme, il l’aime et cherche à en tirer le meilleur parti, III, 696.
Son mariage.—Sa répugnance pour le mariage et sa conduite par rapport aux devoirs de cette union, III, 200.—Date de son mariage, II, 26.—Sa confiance en sa femme pour la conduite de sa maison, III, 432.—Il lui avait A.XXX abandonné tout ce qui concernait l’éducation de leur fille, III, 208.—Exemple de sa circonspection à l’égard de cette éducation, III, 208.—Réforme qu’il a introduite dans sa famille, II, 32.—II ne souffrait pas volontiers près de lui les enfants nouveau-nés, II, 22.—Comment il a supporté la perte de ses enfants en bas âge, I, 462.—Ne comptait pas pour un malheur de n’avoir point d’enfants qui pussent porter son nom, III, 478.
Montaigne et La Boétie.—Sa liaison avec La Boétie, I, 296.—Comment, dès leur première rencontre, ils s’aimèrent de la plus parfaite amitié, I, 298, 300, 306, 310.—Regrets de Montaigne sur sa perte, I, 316.—Éloge qu’il en fait, I, 318.
Économie domestique.—Répugnance qu’éprouvait Montaigne à s’occuper de soins domestiques, I, 422; III, 382 et suiv.—Ne jouissant encore d’aucuns revenus, il dépensait sans compter, I, 466.—Il thésaurisait au début, quand il a commencé à être le maître de sa fortune, I, 468.—Ce n’est que plus tard qu’il s’est mis à dépenser en proportion de ce qu’il possédait, I, 472.—Ses dispositions et ses idées à l’égard de l’administration de sa maison, III, 392 et suiv.—Il était peu fait pour amasser, III, 394.—Trouvait commode, pour ses dépenses, de se fier à ses domestiques, quoi qu’il pût lui en coûter, III, 390.
Vie sociale.—Était trop délicat dans le commerce qu’on est obligé d’entretenir avec le commun des hommes, III, 138.—Passionné pour des amitiés exquises, il est peu propre aux amitiés communes, III, 140.—Il aime la société des honnêtes gens, III, 146.—Son sentiment sur les rangs et préséances, III, 444.—Sa manière d’être dans la conversation, III, 138.—Son goût pour la discussion, III, 334.—Souffrait sans peine la contradiction, III, 336.—N’aimait pas à être interrompu quand il parlait, III, 248.—Aimait à railler et à être raillé, mais il déteste les jeux de main, III, 366.—Hait la sottise chez ceux avec lesquels il cause; ne perd pas son temps à relever celles qu’on dit devant lui, III, 362.—Son peu de disposition pour la flatterie, II, 476, 496.—Mention de ses relations avec la cour, III, 82.—Quelle était la solitude qu’il désirait, III, 146.
Vie publique.—Montaigne se félicitait de ne rien devoir aux princes et de vivre dans l’indépendance, III, 420.—Les compositions que nécessite la vie publique l’en ont dégoûté, III, 466.—Il n’a jamais souhaité de postes fort élevés, III, 322.—Il fuyait les emplois publics, III, 464.—Son éloignement pour la magistrature, III, 90.—Sa règle de conduite dans les charges publiques, III, 492, 500, 524.—Élu maire de Bordeaux, il est obligé d’accepter cette charge; comment il s’en est acquitté; elle lui est continuée par seconde élection, III, 488.—Portrait qu’il fit de lui-même à Messieurs de Bordeaux, III, 488.—Attitude qu’il conseille à l’égard de troupes convoquées pour une revue dont on était en défiance, I, 200.—Jugement qu’on fit de la manière dont il s’était acquitté de sa mairie, III, 518.—Montaigne et le métier des armes, II, 450, 500; III, 638, 662.—Comment il entendait le rôle de négociateur, III, 82, 86.
Montaigne et les guerres civiles.—Ses sentiments à l’égard de son temps, I, 398.—Tranquillité de sa conscience durant les guerres civiles, II, 356.—Il n’embrassait aucun parti avec trop d’ardeur, III, 84.—Sa conduite vis-à-vis de personnes de différents partis, III, 86.—En épousant un parti, il n’épousait point les injustices et les entêtements ridicules de ce parti, III, 500.—Comment pendant longtemps, au début, il se trouva préservé, dans une maison sans défense, II, 438.—Les troubles s’aggravant, il a la douleur de n’être plus à l’abri du pillage que grâce à la protection d’autrui, III, 414.—En butte aux excès des deux partis, il finit par en pâtir considérablement, III, 554, 560.—En quoi, en cette occurrence, il faisait consister tout son bonheur, III, 132.—Mention de la mort de son page, I, 658.—Détails sur deux circonstances critiques dans lesquelles il s’est trouvé, III, 592.—Son opinion sur la meilleure forme de gouvernement et sur les révolutions, III, 398 et suiv.
Quelques-unes de ses idées sur certains points.—Son opinion sur la nature de Dieu, II, 250.—Sur la Patenôtre, II, 578.—Ses idées philosophiques, III, 698.—Seuls biens qu’il mette en ligne de compte, III, 72.—Il préfère l’estime présente à celle qui pourrait le suivre après sa mort, III, 72.—Il n’a pas l’ambition d’être jugé plus favorablement après sa mort, qu’il ne l’aura été de son vivant, III, 72.—Il regarde tous les hommes comme ses compatriotes, A.XXXI III, 428.—Son sentiment sur l’exil, III, 428.—Son opinion sur la science et ses dispositions à l’égard des savants, II, 110.—Ce qu’il jugeait de la langue française, III, 242.—Sur les miracles et les prodiges, III, 528.—Aveu de quelques idées superstitieuses de sa part, III, 334.—Son procédé pour consoler une personne affligée, III, 158.—Son remède contre le chagrin, III, 170.—Sa tendresse pour Paris, III, 428.—Son admiration pour la ville de Rome, III, 474.—Pourquoi il se défiait de l’habileté d’un homme qu’il voyait en situation élevée. III, 360.—Ses observations sur le mal de mer fondées sur sa propre expérience, III, 288.
Montaigne et les femmes.—De la douceur qu’il trouvait dans le commerce des femmes, III, 148.—Il voulait que ce commerce fût accompagné de sincérité, III, 150.—Son goût sur le chapitre de l’amour, III, 264.—Cette passion l’a beaucoup fait souffrir dans sa jeunesse, III, 148.—Il n’a jamais beaucoup fréquenté les femmes publiques, III, 152.—En amour, il préférait les grâces du corps à celles de l’esprit, III, 152.—Discrétion et bonne foi qu’il apportait dans ses amours, III, 272.—Croyait salutaire l’amour pris avec modération, III, 276.—Son opinion sur l’âge où l’amour est convenable, III, 282.
Montaigne, les livres et les lettres.—Ouvrage qui lui inspira le goût de la lecture et moyen par lequel on entretint ce goût en lui. I, 284.—Il se complaisait dans le commerce des livres, III, 154.—Ce qu’il dit de sa bibliothèque et de sa situation, III, 156.—Ce qu’il recherchait dans les livres, II, 62.—Effet de la lecture sur son esprit, III, 138:—Indication de ses auteurs de prédilection, I, 284; II, 64.—Pourquoi il préférait les anciens aux modernes, II, 64.—Son goût particulier pour l’histoire et la poésie, I, 228, 404; II, 76.—Sa méthode pour la lecture des historiens, I, 94.—Poètes latins qu’il mettait au premier rang, II, 66.—Modifications successives de son goût pour la poésie, I, 404.—Ce qu’il pensait d’Ovide à la fin de ses jours, II, 64.—Quel usage il faisait de Sénèque et de Plutarque, II, 70.—Comment il s’y prenait pour juger d’un ouvrage d’esprit que l’auteur soumettait à son appréciation, III, 666.—Aveu du peu de profondeur de ses connaissances en fait de sciences, II, 226.—Son ignorance des choses les plus vulgaires, II, 502.
Son langage, son style, etc.—Son langage, II, 476; I, 480.—Fort libre dans ses paroles, comment il excuse cette licence, II, 186.—Détails sur sa manière d’écrire et de parler, II, 474; III, 244.—Sur son style, I, 152, 278.—Son mode de travail, III, 22.—Son peu de succès dans la poésie, II, 472.—Son motif pour traduire la «Théologie naturelle» de Raymond Sebonde, II, 112.—Pourquoi, excepté Plutarque, il aime à se passer de livres en écrivant, III, 244.—Quand il composait, ne se faisait aider par personne, III, 244.—En Guyenne il acheta les imprimeurs, ailleurs ils l’achètent, III, 116.—Son genre pour le style épistolaire, III, 436.—Était ennemi des compliments outrés qu’on emploie dans les lettres, II, 438.—Peu propre à écrire des lettres de recommandation, II, 438.—Il écrivait ses lettres avec beaucoup de rapidité et de négligence, II, 438.—Celles qui lui coûtent le plus sont celles qui valent le moins, II, 440.—Il n’aime pas à se relire et ce n’est qu’à contre-cœur qu’il se corrige, III, 406.
Voyages.—Pourquoi il se plaisait à voyager, III, 380.—En voyage, il ne pense qu’à lui, III, 394.—Autres avantages qu’il y trouve, III, 430.—Raisons qui auraient pu l’en détourner, réponse qu’il y fait, III, 456.—Sa manière de voyager, III, 450 et suiv.—Sa manière de voyager à cheval, III, 430.—Il se prêtait sans peine aux différents usages et modes de chaque pays, III, 454.—Pratique à laquelle il s’était habitué en voyage, I, 92.—Aurait aimé un compagnon de voyage avec lequel il eût pu s’entretenir, III, 456.—Mésaventure qui lui est survenue dans un voyage à Paris, III, 596.—Autre aventure qui s’est produite dans un voyage qu’il faisait avec son frère le sieur de la Brousse, I, 658.—Mention d’un voyage à Orléans, I, 272.—A Rouen, I, 374.—A Vitry-le-François, I, 136.—A Bar-le-Duc, II, 504.—A la Fère, III, 174.—A Soissons, III, 174.—Aux stations thermales, III, 56.—En Allemagne, III, 630.—En Italie, I, 238; III, 474.—Impression que fit sur lui le Tasse devenu fou, II, 212.
A.XXXII Ses goûts, ses habitudes, ses dispositions naturelles.—Détails sur ses goûts, habitudes, etc., relatifs aux actions les plus communes de la vie, III, 484, 630, 660.—Ses songes étaient plus ridicules que tristes, III, 666.—Quand il était jeune, il aimait à se parer, III, 294.—Règles qu’il observait à l’égard de ses vêtements, I, 394; III, 678.—Sa démarche; il se tenait fort peu dans une même situation, III, 682.—Son habitude de porter une canne, II, 564.—Ses habitudes de table, I, 268, 548; III, 638, 642, 668, 672 et suiv.—Peu sensible au plaisir de boire, I, 622.—Jeûnait quelquefois et pourquoi, III, 676.—Sain ou malade, il suivait volontiers ses appétits naturels, III, 642.—Il était peu délicat à table, III, 668.—Ce qu’il jugeait des plaisirs de la table, III, 682.—Son goût a eu ses changements et ses révolutions, III, 676.—Il avait soin de se tenir le ventre libre, III, 640.—N’aimait pas à demeurer dans un air confiné, III, 680.—La chaleur l’incommodait plus que le froid, III, 680.—Ne pouvait souffrir ni coche, ni litière, ni bateau, III, 290.—Ses raisons pour renoncer aux jeux de hasard, III, 506.—Les odeurs les plus simples et les plus naturelles sont celles qui lui plaisent davantage, I, 574.
Montaigne et la maladie.—Sa bonne constitution, II, 482; III, 664.—Son peu de confiance dans la médecine, I, 192; II, 34; III, 648.—En quel état il serait, s’il venait à se livrer aux mains des médecins, II, 76.—Malade, il conservait la même manière de vivre que lorsqu’il se portait bien, III, 630.—Son esprit peu troublé par les maladies du corps, III, 666.—Pourquoi parler lui nuisait dans ses maladies, III, 644.—Sa santé sur ses vieux jours, III, 654.—Devenu sujet à la colique (gravelle), avec le temps il s’accommode avec ce mal, III, 24.—Quels avantages il retire de cette douloureuse maladie, II, 26; III, 650 et suiv.—Il pense la tenir de son père, II, 32.—Il arrive à se posséder assez bien dans ses accès, II, 30.—Tout bien considéré, il se console de ses infirmités, III, 660.—Eaux thermales dont il a fait usage, II, 58.
Montaigne et la mort.—Quels étaient ses préparatifs par rapport à la mort, III, 446.—L’idée de la mort est plus pénible en santé qu’en maladie, I, 122.—De quel genre de mort il s’accommoderait le mieux, III, 450.—Il lui est indifférent de mourir loin des siens, III, 438.—Voudrait être assisté d’un sage ami en sortant de ce monde, III, 440.—Son projet pour ses derniers moments, I, 56.—Son opinion sur les cérémonies des funérailles, I, 38.
Jugements de Montaigne sur lui-même.—Estime qu’il avait de lui-même, II, 470, 508.—Idée qu’il avait de la justesse de ses opinions, II, 510.—Par le fait même qu’il écrit sur lui-même, il est tenu de s’observer dans ses mœurs, III, 442.—Lui-même était le miracle le plus réel à ses yeux, III, 532.—En quelles sortes d’affaires il aurait pu être employé utilement, III, 518.—Il se serait cru propre à parler librement à son maître et à lui apprendre à se connaître lui-même, III, 624.
Nota.—L’indication N. I, 620, Italie, signifie qu’il y a lieu de se reporter aux notes (N) afférentes au premier volume (I), page 620; et, parmi elles, à celle ayant pour indice le mot Italie.
Le père de Montaigne.—Détails sur Pierre Eyquem, N. I, 620, Italie.—Oncles de Montaigne, N. III, 34, Quatre.—Frères et sœurs de Montaigne, N. III, 32, Mere.—Naissance de son dernier frère, N. I, 620, Miracles.—Parenté protestante de Montaigne, N. III, 560, Voysinage.—Pierre Eyquem maire de Bordeaux, N. III, 488, Appelé.—Mise de sa maison en état de défense, N. II, 438, Faitte.
Montaigne, sa jeunesse.—Prononciation de son nom, N. I, Titre, Montaigne.—Observation sur la durée de la grossesse de sa mère, N. II, 330, Moys.—Son prénom, N. III, 670, Attacher.—Lacune de son éducation, N. I, 280, Moy.—Son précepteur allemand, N. I, 280, Latine.—Ses frères et sœurs, N. I, 114, Frere.
Montaigne à âge d’homme.—Montaigne et son nom patronymique, N. A.XXXIII III, 424, Nom.—Ses armoiries, N. I, 514, Face.—Sa devise, N. II, 276, «Que sçay-ie».—Montaigne élu maire, N. III, 488, Aussi.—Montaigne réélu, N. III,518, Charge.—Montaigne maire et Montaigne simple particulier, N. III, 500, Claire.—Henri de Navarre chez Montaigne, N. III, 458, Pompe.—Mlle de Gournay, N. II, 518, D’alliance.
Ses qualités morales et intellectuelles.—Son peu de mémoire, N. I, 58, Mienne.—Montaigne et le bon sens, N. II, 310, Inconstante; N. III, 366, L’asne.—Son humeur paresseuse, N. III, 396, Volonté.
Mœurs.—Procès relatif à sa succession, N. II, 44, Masculines.
Son mariage.—Date de son mariage, N. II, 26, Ans.—Sa retenue dans le mariage, N. I, 346, Simple.—Ses filles, N. I, 462, Fascherie.—Paix du ménage, N. III, 382, Cher.—Son nom s’est éteint avec lui, N. III, 478, Nom.
Montaigne, les livres et les lettres.—Ses livres, N. III, 156, Liures.—Montaigne comparé à Sénèque, N. II, 476, Seneque.—Montaigne qualifié de «sage ignorant», N. I, 232, Autruy.
Son langage, son style, etc.—Traduction de la «Théologie naturelle» de Sebond, N. II, 112, Mort.—Lettres de Montaigne, N. I, 436, Chose.—Son écriture, N. I, 438, Mal.—Il usait aussi de secrétaires, N. III, 156, Dicte.—Montaigne et son imagination, N. II, 478, Creu.
Économie domestique.—Son souhait de vivre en s’en remettant à un gendre de tout souci matériel, N. III, 390, Amy.—Ce qu’est devenu son patrimoine entre ses mains, N. I, 472, Folies; N. I, 472, Terres.
Vie sociale.—Montaigne et Charron, N. III, 444, Ioindre.—Séjours de Montaigne à la cour, N. III, 146, Vie.
Vie publique.—Montaigne et les différents chefs de parti, N. I, 152, Partis.—Il ne voulait s’inféoder à aucun d’eux, N. I, 246, Particulieres.—De parti pris, il repousse toute avance tendant à le faire rentrer dans la vie publique, N. II, 210, Viure.—Auprès de qui il a joué le rôle de négociateur, N. III, 80, Princes.—Quelle était sa profession, N. III, 408, Profession.
Montaigne et les guerres civiles.—Sur ce qu’il pensait de la moralité publique en son époque, N. I, 550, Nous.—Guerres de religion du temps de Montaigne, N. I, 668, Deuxiemes.—Pillage de sa maison, N. III, 414, Sac.—Montaigne à la Bastille, N. III, 614, Receu.
Quelques-unes de ses idées sur certains points.—Montaigne chrétien et moraliste, N. I, 590, Instruisants.—Le doute est de règle dans les controverses religieuses, N. II, 332, Reseruément.—Résumé de la morale de Montaigne, N. III, 546, Sequi; N. III, 704, Extrauagance.—Montaigne et le suicide, N. I, 628, Contestations.—Montaigne et la fatalité, N. III, 126, Regret.—Son influence sur nos lois, N. III, 610, Iustice.
Voyages.—Journal de voyage de Montaigne, N. I, 92, Voyages; N. III, 654, Passée.—Sur son titre de bourgeoisie romaine, N. III, 480, Bulle.
Montaigne et la maladie.—Maladie dont il est mort, N. III, 438, Gorge.
Montaigne et la mort.—Lui-même distribue à ses serviteurs les legs qu’il leur destine, N. III, 448, Iour.—Sa mort, N. I, 122, Mort.—Son tombeau, N. III, 438, Miens.
Portrait de Montaigne.—Il existe soit en original, soit reproduits par la gravure, d’assez nombreux portraits de Montaigne plus ou moins authentiques, faits de son vivant, à différents âges.
Celui qui présente le plus d’authenticité et en même temps semble le mieux rendre sa physionomie telle qu’elle pouvait être et que nous nous la représentons à l’époque où il écrivait les Essais, aurait été peint en 1581, à Rome, pendant le voyage qu’il y fit (il avait donc alors 48 ans), par Palma Vecchio (le vieux), peintre italien (né en 1548 et mort en 1588). Ce portrait, alors que Montaigne était maire de Bordeaux, aurait été donné par lui en 1583 au musée de cette ville, où en 1640 il a été copié par Ribeira, dit l’Espagnolet, pour la famille qui le détient encore. L’original a disparu, sans qu’on sache ce qu’il est devenu, bien que certains prétendent qu’il n’est autre qu’un portrait qui se trouverait actuellement au château de Montaigne.
De ce tableau et de sa copie, il existe plusieurs gravures dont les plus anciennes remontent à 1772; la vignette en tête de notre premier volume est la reproduction de l’une d’elles exécutée en 1826 par Henriquet Dupont. Le ruban et la médaille qu’y porte Montaigne sont ceux de l’ordre de S.-Michel, dont les règlements imposaient à ses titulaires de ne jamais les quitter, fût-ce au péril de la vie; quand il se faisait peindre à Rome, Montaigne en était chevalier depuis une dizaine d’années.
Des diverses gravures le représentant, il en est une reproduisant son portrait par Thomas de Leu; nous la signalons parce qu’au-dessous se lit ce quatrain attribué à Malherbe:
Une autre de ces gravures porte ces vers de l’abbé Gacon:
Les vers suivants en accompagnent une autre de 1837:
Une édition des Essais de 1611, est la première qui soit ornée d’un portrait.
Armoiries.—«Ie porte d’azur semé de trefles d’or, à une pate de lyon de mesme, armée de gueules, mise en face» (liv. I, ch. 46, I, 514); ce qui, pour les profanes, se traduit de la sorte: Mon écusson est sur fond d’azur (bleu), semé de trèfles d’or (jaune); y figure une patte de lion de même couleur, armée de gueules A.XXXV (ayant les griffes rouges), mise en face (posée de face) et brochant sur le tout (allant d’un bord à l’autre de l’écusson); cette dernière indication n’est pas dans le texte, mais la disposition qu’elle marque existe.—Montaigne, à sa mort, n’ayant point d’héritier mâle, légua ses armes à Charron, l’auteur de la Sagesse, qui, en ses derniers ans, était devenu son ami et son disciple.
Signature.—Cette signature est le fac-similé de celle apposée sur une lettre adressée, le 21 mai 1582, par Montaigne aux jurats (sorte de conseillers municipaux) de Bordeaux, alors qu’il en était maire.
Il est à observer que l’n de son nom est supprimée, ce qui était assez fréquent dans la façon d’écrire de l’époque, quand dans la syllabe cette lettre était suivie d’une voyelle, ainsi qu’on peut voir sur la planche IV; elle se remplaçait alors par un trait sur la lettre précédente, trait qui dans sa signature se confondait avec la barre du t.
A la mort de son père, Montaigne devenu chef de famille a cessé, dans sa signature, de faire précéder son nom de son prénom, que ses frères, au contraire, continuèrent à apposer concurremment.
Prononciation du nom de Montaigne.—Se reporter à ce sujet à la note y afférente, I, 13, Montaigne.
Plan et perspective du manoir de Montaigne au XVIIIe siècle et croquis topographique des environs.—Le manoir ou maison noble de Montaigne, sa «maison» comme il l’appelle, ne mérite le nom de château qu’on lui donne la plupart du temps, que depuis sa réfection à peu près complète vers 1860, et sa reconstruction totale, la tour exceptée, 1887.
Il est situé à environ 4 kil. N. de la route de Bergerac à Libourne par Castillon et de la Dordogne que longe cette route, et est distant de 20 kil. E. de Bergerac à l’O. et de 8 kil. de Castillon à l’E. Cet immeuble fait partie du territoire de la commune de S.-Michel-Montagne, appelée aussi Saint-Michel-Bonnefare (agglomération d’environ 400 habitants dont il est éloigné de 5 à 600m); cette commune qui relève du canton de Vélines, arr. de Bergerac, dép. de la Dordogne, est limitrophe du département de la Gironde.
Le manoir est construit sur un mouvement de terrain d’à peu près 70m d’élévation, à pentes moyennes, au pied duquel coule la Lidoire, petit affluent de la Dordogne; en ce point, la vallée est assez large et, de l’habitation dans la direction de N.-O., la vue s’étend assez loin sur les plaines du Périgord et du Bordelais. Suivant une description de 1778, quoique habité, il était, à cette époque, dans un état de délabrement complet; du reste, il n’avait jamais dû présenter rien de grandiose, ne devait d’avoir résisté à l’action du temps que grâce à la solidité de ses murs et n’était intéressant que par le souvenir de Montaigne.
Il se composait d’une enceinte rectangulaire complètement fermée.
La face S.-O. N.-E. était flanquée de deux tours. Joignant celle du S. mais sur l’autre face y attenant, était la porte d’entrée, des plus simples, quoique garnie de mâchicoulis. Elle donnait accès dans une sorte de préau étroit servant de passage, qui contournait en partie la tour et d’où par une seconde porte on débouchait dans la cour qui était de forme à peu près carrée et avait cinquante pas environ de longueur sur à peu près autant de largeur; elle était plantée d’arbres sur son pourtour.
La maison d’habitation en occupait le côté faisant face aux deux tours; les trois autres l’étaient par les communs. La maison comprenait un rez-de-chaussée et deux étages; la distribution en était assez confuse et mal entendue. Derrière était une longue et large terrasse, présentant des ombrages et des parterres, d’où l’on avait une vue belle et étendue; une balustrade, rendue nécessaire par des soutènements assez abrupts, la clôturait du côté de la vallée.
La tour S. encore existante et sur laquelle nous reviendrons à propos des illustrations de la planche III, assez massive et un peu écrasée, comprend également un rez-de-chaussée et deux étages; elle est connue sous le nom de Tour de Montaigne. A.XXXVI L’auteur des Essais y avait une chambre où il couchait parfois et sa bibliothèque. Un beffroi surmontait cette tour et abritait une cloche dont il est fait mention au ch. 22 du liv. I des Essais, page 156, elle sonnait l’Angelus et servait à appeler les tenanciers du fief les jours de fête et aussi en cas d’alarme. L’autre tour, moins grosse et un peu plus élevée, était dite tour de Trachère et il semble que c’est uniquement par opposition avec le nom de la première, et à tort, qu’on l’appelle parfois Tour de Madame; ni la femme, ni la mère de Montaigne ne l’ont occupée. De construction beaucoup plus récente que l’autre, vraisemblablement bâtie pour accroître la force défensive de la demeure, elle était déjà en ruines au commencement du siècle dernier, et, ne faisant plus que masquer le coup d’œil, elle a depuis complètement disparu.
Vendu à diverses reprises, ce manoir en était venu, faute d’entretien, à un tel état de délabrement, qu’il n’était plus guère habitable, quand en 1857 il fut entièrement restauré, mais en tenant compte du progrès en matière de confort; seule, la tour de Montaigne le fut en conservant sa distribution intérieure, toutefois le beffroi fut supprimé. En 1885, ruiné de fond en comble par un incendie, il fut réédifié peu après, mais cette fois sans s’astreindre à respecter aussi passivement le plan primitif, dont on s’écarta aussi bien pour les détails extérieurs que dans l’aménagement; c’est devenu une très belle habitation, luxueuse à l’intérieur, justifiant aujourd’hui le nom de château qu’on lui avait donné prématurément. Par contre, de la maison de Montaigne il ne reste plus que l’emplacement et la tour, que le feu avait encore épargnée grâce à sa situation à l’écart et à l’épaisseur de ses murs; sauf le beffroi, elle garde sa physionomie d’antan.
On peut remarquer que le croquis topographique (copie de la Carte de l’Etat-Major) porte S.-Michel-Montagne, conformément à la prononciation locale que pour un centre d’habitations il y aurait en effet inconvénient à altérer sur une carte; tandis qu’il y est écrit Château de Montaigne d’après les errements anciens existant encore; la prononciation n’en est pas moins la même, dans le pays, pour l’un comme pour l’autre.
Tour de Montaigne.—Cette tour, dont il a été indiqué, à propos de la planche II, la situation par rapport au reste du manoir, semble, par ses assises, dater du XIIIe siècle; elle a 10m de diamètre, 13m de haut; au ras du sol ses murs sont épais de près d’un mètre cinquante.
Elle comprend, a-t-il été dit, un rez-de-chaussée et deux étages, auxquels on accède par un escalier en colimaçon aménagé dans une tourelle latérale. En outre, un appentis, surmontant la porte d’entrée et son porche intérieur, la joint et faisant corps avec elle communique à chaque étage qui se trouve ainsi accru chacun d’une pièce de dégagement mesurant 3m50 sur 3m.
Le rez-de-chaussée est aménagé en chapelle. A l’extérieur, au-dessus de la porte y donnant accès, sont sculptées les armes de Montaigne, qui se retrouvent là un peu partout; l’intérieur est de forme carrée, aux angles arrondis; le plafond, de 3m d’élévation, est voûté; la pièce, assez obscure, ne reçoit de jour que par la porte et deux soupiraux; l’autel est placé dans une niche éclairée par la partie supérieure.
Au premier étage, se trouve une chambre à coucher carrée de sept mètres de côté. Il y a une cheminée et deux fenêtres assez étroites auxquelles on parvient par quatre marches pratiquées dans l’épaisseur des murs. Une ouverture, ménagée dans le carrelage du sol, permet d’avoir vue sur l’autel de la chapelle et de suivre ce qui s’y passe. La pièce de l’appentis attenante à la chambre forme débarras.
Quarante-six marches conduisent du pied de la tour au deuxième étage où était la bibliothèque de Montaigne, dont il donne si complaisamment la description au ch. 14 du liv. III des Essais (IIIe vol., page 156). Cette bibliothèque est de forme circulaire, de 8m50 de diamètre; il y a trois fenêtres et pas de cheminée; le plafond a 3m d’élévation; ses poutres et solives font saillies et sont couvertes d’inscriptions latines et grecques tracées au pinceau, nous en donnons ci-après A.XXXVII la traduction. La pièce contiguë de l’appentis possède une cheminée, sa fenêtre permet de voir tout ce qui se passe à l’intérieur du manoir. C’était le cabinet de travail et le lieu de repos de Montaigne; il s’était plu à l’ornementer. On y retrouve des vestiges de peintures murales parmi lesquelles on distingue encore: Les amours de Mars et de Vénus, Cimon allaité par sa fille, etc.; c’est là enfin qu’était l’inscription latine dont la traduction suit, consacrant ce local aux Muses, annonçant la détermination du maître du logis de renoncer aux tracas de la vie publique et fixant la date à laquelle il a commencé à écrire: «L’an du Christ 1571, à l’âge de 38 ans, la veille des calendes de Mars, anniversaire de sa naissance, Michel de Montaigne, ennuyé déjà depuis longtemps de l’esclavage de la cour et des charges publiques, alors qu’il se sentait encore dispos, est venu ici pour s’isoler et s’y reposer sur le sein des doctes vierges, dans le calme et la sécurité; il y passera les jours qui lui restent à vivre. Espérant que le destin lui permettra de parfaire cet asile, cette douce retraite qu’il doit à ses ancêtres, il la consacre à sa liberté, à sa tranquillité et à ses loisirs.»
Voir sur le contenu de cette bibliothèque les notes: III, 156, Liures; II, 82, Lisant.
Inscriptions de la bibliothèque de Montaigne.—C’est aussi Montaigne qui a fait peindre les sentences qui se lisent sur les poutres et solives du plafond de la bibliothèque; on peut donc les considérer comme reflétant, mieux que tout, ses dispositions d’esprit; au moins à cette époque, où il fit aménager ce local; c’est à ce titre que nous en donnons le relevé fait en 1861 par MM. Galy et Lapierre, traduites par eux et consignées dans l’opuscule intitulé «Montaigne chez lui».
Ces sentences étaient au nombre de 56; quatre n’ont pu être déchiffrées. Le plus grand nombre est tiré de l’Ecclésiaste, des Epîtres de S. Paul, de Stobée et de Sextus Empiricus; elles dénotent bien dans leur ensemble le scepticisme dont Montaigne était imbu. La plupart sont insérées, soit textuellement, soit en substance, dans les Essais, notamment dans l’Apologie de Sebond: celles pour lesquelles il en est ainsi, sont signalées ci-dessous par une astérisque; celles en grec sont marquées de l’indication I. G., les autres sont en latin.
—* Pour l’homme l’extrême science, c’est d’approuver les choses telles qu’elles sont; et, quant au reste, de l’envisager avec confiance (d’après l’Ecclésiaste).
—* La curiosité de connaître les choses a été donnée aux hommes pour fléau, dit la Sainte Écriture (d’après l’Ecclésiaste).
—Le souffle enfle les outres vides, l’opinion enfle les cerveaux creux des hommes (I. G., Stobée, attribué à Socrate).
—* Tout ce qui est sous le ciel, court loi et fortune pareilles.
—* Pas plus ceci que cela; pourquoi ceci plutôt que cela? (Sextus Empiricus).
—Dieu a mis en nous l’idée des œuvres grandes ou petites qu’il a multipliées sur la terre.
—* Je vois en effet que tous, en cette vie, ne sommes que des simulacres ou des ombres légères (I. G., Stobée).
—O faible esprit humain! ô cœurs aveugles! dans quelles ténèbres, parmi quels dangers vous usez, en tous temps, votre existence! (Lucrèce).
—Celui qui compte sur son élévation, sera renversé par le premier accident venu (I. G., Stobée).
—* Tout, et le ciel et la terre et les eaux, ne sont rien auprès de l’immensité de l’univers (Lucrèce).
—* Avez-vous vu un homme qui se croit sage? Espérez mieux de celui auquel la raison fait défaut (Proverbes de Salomon).
—Par ce fait que tu ignores comment l’âme est unie au corps, tu ne connais pas l’œuvre de Dieu (d’après l’Ecclésiaste).
—Cela se peut et aussi ne se peut pas (I. G., Sextus Empiricus).
—* Le beau, digne d’admiration (I. G., d’après Platon).
—* Homme, vase fragile (I. G.).
—Ne soyez point sages à vos propres yeux (St Paul aux Romains).
—* La superstition suit l’orgueil et lui obéit comme à son père (I. G., Stobée, attribué à Socrate).
A.XXXVIII —* C’est à elle seule (la Majesté divine) qu’appartient la science et la sagesse (I. G., Hérodote).
—Ni désirer, ni craindre son dernier jour (Martial).
—Homme, tu ne sais pas si ceci te convient plutôt que cela, ou si les deux ne te sont pas nécessaires (d’après l’Ecclésiaste).
—* Je suis homme et crois être soumis à toutes les conditions de ma nature humaine (Térence).
—* Ne soyez pas plus sage qu’il n’est nécessaire, de peur que vous n’en deveniez stupide (Ecclésiaste).
—* L’homme qui croit savoir, ne sait ce que c’est que savoir (St Paul aux Corinthiens).
—* Celui qui pense être quelque chose n’est rien, et se leurre lui-même (St Paul aux Galates).
—* Ne soyez pas plus sage qu’il ne faut, soyez modéré dans votre sagesse (St Paul aux Romains).
—Nul homme n’a su, nul homme ne saura rien de certain (I. G., Xénophon).
—* La vie que nous vivons est-elle la vie, ou est-ce ce que nous appelons mort qui est la vie? (I. G., Stobée).
—Tout ce que l’homme voit est de trop grande difficulté pour qu’il puisse l’interpréter (I. G., d’après l’Ecclésiaste).
—* Il est très aisé de parler à tort et à travers, pour et contre (I. G., Iliade).
—Le genre humain est trop avide de fables (Lucrèce).
—Quelle inanité en toutes choses! (Perse).
—Partout vanité! (Ecclésiaste).
—* Garder mesure, ne pas dévier de sa voie, suivre nature (Lucain).
—* Bourbe et cendre, qu’as-tu à te glorifier? (Ecclésiaste).
—* Malheur à vous qui êtes sages à vos propres yeux! (Isaïe).
—* Jouis agréablement de ce que tu as, que t’importe le reste? (d’après l’Ecclésiaste).
—* Il n’y a pas de raison qui n’ait sa contraire (I. G., Sextus Empiricus).
—Notre esprit erre dans les ténèbres; privé de lumière, il ne peut apercevoir la vérité (Michel de l’Hospital).
—* Dieu a fait l’homme semblable à l’ombre; qui peut en juger quand le soleil n’est plus? (d’après l’Ecclésiaste.—Pline).
—* Il n’y a de certain que l’incertitude, et rien de plus misérable et de plus orgueilleux que l’homme (Pline).
—De toutes les œuvres de Dieu, rien n’est plus inconnu à l’homme que la trace du vent (d’après l’Ecclésiaste).
—Chacun s’occupe à sa manière des dieux et des hommes (I. G., Euripide).
—L’opinion que tu as de ton importance te perdra, parce que tu te crois quelque chose (I. G., Stobée).
—* Les hommes sont tourmentés par les opinions qu’ils ont des choses, non par les choses mêmes (I. G., Stobée).
—* L’homme élève sa pensée, mais il reste mortel (I. G., Stobée).
—A quoi bon charger son âme d’une ambition qu’elle ne saurait porter? (Horace).
—Les jugements de Dieu sont des abîmes profonds (Psalmiste).
—* Je n’établis rien (I. G., Sextus Empiricus).
—* Je ne comprends pas, je m’arrête, j’examine (I. G., Sextus Empiricus).
—* Je prends pour guide la coutume et les sens.
—Par le raisonnement alternatif.
—Je ne puis comprendre (I. G.).
Fac-simile de la page 151 de l’exemplaire de Bordeaux, donnant la fin du ch. 5 du liv. II, pages 660, l. 37 à 664, l. 5 du 1er volume de la présente édition. Cette page se compose de deux éléments: l’un, typographique, est le A.XXXIX texte de l’édition de 1588, dont le livre est un exemplaire; l’autre, manuscrit, est de la main même de Montaigne.
Ci la transcription de ces inscriptions manuscrites avec leur orthographe et leur ponctuation:
Premier renvoi figurant dans la marge de droite et prenant place après le
mot asseurance: Maior animus et natura erat ac maiori fortunæ assuetus quam
vt reus esse sciret et summittere se in humilitatem causam dicentium (citation de
Tite-Live écrite puis rayée par l’auteur, elle n’a été reproduite dans aucune édition):
il auoit le ceur trop gros de nature et acostume a trop haute fortune dit
Tite Liue pour qu’il sceu estre criminel et se desmettre a la bassesse de deffandre
son cause innocence (cette addition est la traduction de la citation raturée
qui précède; elle figure dans l’édition de 1595).
Renvoi figurant dans la marge de gauche et prenant place après le mot verité: Et celuy qui les peut souffrir cache la verité et celuy qui ne les peut souffrir (addition introduite dans l’édition de 1595).
Première rature dans le texte: est appuie sur, substitué à vient de (variante
qui n’a pas été insérée dans l’édition de 1595).
Deuxième renvoi figurant dans la marge de droite et prenant place après
le mot douleurs: Etiam innocenter cogit mentiri dolor. Dou il auient que celluy
que le iuge a faict geiner pour ne le faire mourir innocent il le face mourir et
innocent et geiné (addition qui figure dans l’édition de 1595).
Deuxième rature dans le texte: confessions, substitué à accusations (variante
qui figure dans l’édition de 1595).
Troisième rature dans le texte: loge, substitué à compte (variante qui figure
dans l’édition de 1595).
Intercalation dans le texte, après le mot c’est, dict on (addition introduite dans l’édition de 1595).
Addition inscrite dans le bas de la page et faisant suite au mot inuenter.
Bien inhumainement pourtant et bien inutilement a mon auis. Plusieurs nations
moins barbares en cela que la grecque et la romaine qui les en apellent estiment
horrible et cruel de tourmanter et desrompre un home de la faute du quel uous
estes encores en doubte. Et que pour ne le tuer sans raison vous luy facies pis
que le tuer. Information plus penible que le supplice. Que peut-il mais de uostre
ignorance pour estre ainsi traicte. Estes vous pas iustes iniustes qui pour ne le
tuer sans raison occasion luy faictes pis que le tuer. Qu’il soit ainsin; voies combien
de fois il aime mieux mourir sans raison que de passer par cette information
plus penible que le supplice: et qui souuent par son aspreté deuance le
supplice et la comdemnation l’execute. Ie ne sçai dou ie tiens ce conte mais il
raporte exactement la conscience de nostre iustice. Vne feme de village accusoit
deuant un general d’armee grand iusticier un soldat pour auoir arrache a ses
petits enfans ce peu de la bouillie qui luy restoit a les sustanter cette armee
aiant rauage tous les villages a l’enuiron. De preuue il n’y en auoit point le iuge
general apres auoir somme la feme de regarder bien a ce qu’elle disoit d’autant
qu’elle seroit coupable de l’accusation si elle mantoit et elle persistant
il fit ouurir le vantre au soldat pour s’esclaircir de la verite du faict. Et la feme
se trouua auoir raison. Condemnation instructiue (addition introduite dans l’édition
de 1595).
Remarquer la mutilation que, du fait du relieur, ont subie la plupart des mots terminant les lignes manuscrites de la marge de droite.
QUE SÇAY IE? (I, verso du faux-titre).
C’est la devise de Montaigne (II, 276); elle répond bien au doute universel qui est le fond de sa philosophie et aux réflexions que lui suggéraient ses lectures habituelles. C’est la même pensée qui lui inspirait cette médaille qu’il faisait frapper à son nom, portant en exergue ἐπέχω «(je doute)» (N. II, 276, Que sçay-ie), qui, sous une autre forme, exprime la même idée laquelle, de fait, A.XL est celle de tout homme qui sans le secours de la foi, s’adressant uniquement à la raison, médite sur ces questions insolubles relatives à la divinité, à l’immortalité de l’âme, la vie future, etc.
FAY TON FAICT ET TE COGNOY (II, verso de la planche II).
C’est la règle de conduite des sages de l’antiquité et de toutes les époques: elle rentrait d’une façon absolue dans les idées de notre philosophe dont l’âme était foncièrement honnête et qui de plus s’étudiait constamment.
CACHE TA VIE (III, verso du faux-titre).
Il semble que cette sentence d’Épicure ou de quelqu’un des siens soit mal venue à être appliquée à l’auteur des Essais qui dit son «livre consubstantiel à son autheur» (II, 524), ajoutant que «sa fin principale et perfection c’est d’estre exactement mien» (III, 244); et cependant nul moins que lui n’a tenu ce qu’il promet. Il donne bien sur lui-même quelques détails physiques, cite quelques-uns de ses penchants, mais, sauf quelques mots sur son enfance et la mention de son élection à la mairie de Bordeaux, de son obtention de l’ordre de St-Michel et de la qualité de citoyen romain, il est absolument muet sur ses faits et gestes. En dehors de quelques allusions sur sa vie de famille, nous n’en connaissons rien, rien de ce qu’il a pu faire pendant qu’il était conseiller au parlement; il semble avoir été aux armées, rien ne nous révèle à quels moments et dans quelles conditions; les relations de ses contemporains le présentent comme ayant été employé à diverses reprises à des missions politiques, il n’en dit mot et là encore le doute subsiste. Pour savoir par quoi ont été marquées ses quatre années de mairie, sauf une circonstance, il faut avoir recours aux archives de l’époque; les seuls renseignements que l’on ait sur sa vie publique, sa vie intime et les siens, à part de rares détails bien insignifiants, c’est ailleurs que dans son livre qu’il faut les rechercher; et, pour quelqu’un qui répète en plusieurs endroits qu’il y est tout entier, il est difficile de dire moins de soi-même qu’il ne fait.
RIEN TROP (III, verso de la dernière page).
Cette maxime (citée I, 292) résume le livre et aussi la vie de Montaigne, telle qu’elle ressort de son aveu et de ce que nous en savons; il semble, de parti pris, ne s’être passionné pour rien, afin de s’assurer une existence tranquille autant que le permettaient, dans les temps troublés où il vivait, la lutte des partis et ses propres sympathies qui, avant tout, allaient à lui-même; aussi cette devise est-elle tout indiquée comme conclusion des Essais.
VIRES ACQUIRIT EUNDO (IV, verso de la planche IV).
«Plus il va, plus ses forces acquièrent de développement.» Est-il une épigraphe qui soit d’application plus exacte que celle-ci, inscrite par Montaigne en tête de l’exemplaire de Bordeaux et marquant les accroissements successifs de chaque édition des Essais, pour qualifier également le développement constant qu’à la suite de l’ouvrage lui-même, ont pris les dissertations, interprétations et notes de toute nature auxquelles il a donné lieu?
B.3 Dès 1595, dans une édition publiée à Lyon, et jusqu’au commencement du siècle dernier, la plupart des éditions des Essais ont été pourvues de «sommaires» accompagnant le texte et insérés en marge. En l’état, outre qu’ils modifiaient légèrement la contexture apparente de l’ouvrage, ils se trouvaient forcément réduits à quelques mots et par suite manquaient parfois de clarté; c’est pourquoi, depuis, ils ont été généralement supprimés malgré leur incontestable utilité, car ils aident fort à s’y reconnaître.
Pour bénéficier des avantages qu’ils présentent et parer aux inconvénients, Amaury Duval, dans son édition de 1820-22, a établi ses sommaires par chapitre et les a placés en tête de chacun d’eux; il a pu, notamment, leur donner de la sorte plus de précision et une liaison qui leur avait manqué jusqu’alors. Mais la lecture de Montaigne ne se fait guère par chapitre; on l’ouvre au hasard et là où le livre s’est ouvert, on lit.
Ces considérations nous ont amené à intercaler ces sommaires dans la traduction, ce qui a permis de les libeller d’une façon plus intelligible, tout en respectant la physionomie du texte original; et simultanément, à les réunir à part pour l’ouvrage entier, dont ils donnent ainsi une idée d’ensemble que l’on ne peut se former en le lisant, en raison des nombreuses digressions et intercalations qui s’y trouvent.
Les sommaires de la présente édition sont, pour la plupart, reproduits, le plus souvent textuellement, d’Amaury Duval; il eût été, en effet, difficile de faire mieux.
Nota.—Les nombres en chiffres romains, sans autre indication, marquent le volume; ceux en chiffres arabes indiquent la page.
SOMMAIRE DES ESSAIS.
(RELEVÉ DES SOMMAIRES INTERCALÉS DANS LA TRADUCTION).
Divers moyens mènent à même fin, I, 17.—Par une extrême soumission on peut désarmer la colère; parfois on parvient au même but en inspirant l’estime et l’admiration (le prince Edouard, Scanderberg, Conrad III, Pélopidas, Épaminondas et les Thébains, Pompée), 17.—Mais quelquefois aussi un courage obstiné irrite le vainqueur et le rend implacable (Denys l’Ancien et Phyton, Sylla, Alexandre le Grand à l’égard de Bétis et des Thébains), 19.
De la tristesse, I, 23.—La tristesse est une disposition d’esprit des plus déplaisantes, 23.—Effet des grandes douleurs en diverses circonstances; tout sentiment excessif ne se peut exprimer (Psamménit et Cambyse, le cardinal Charles de Lorraine, le sacrifice d’Iphigénie, Niobé, le seigneur de Raïsciac), 23.—Saisissement causé par la joie, la honte, etc. (Sophocle, Denys l’Ancien, Thalna, Léon X, Diodore le dialecticien), 25.
Nous prolongeons nos affections et nos haines au delà de notre propre durée, I, 29.—L’homme se préoccupe trop de l’avenir, 29.—La sagesse voudrait qu’on s’occupât davantage du temps présent et qu’on s’appliquât à se bien connaître (Platon, Épicure), 29.—C’était une loi très sage que celle qui ordonnait d’examiner la conduite des rois après leur mort, 29.—Nous leur devons obéissance, mais l’estime et l’affection ne sont dus qu’à leurs vertus (Néron, Lacédémone), 31.—Réflexions sur ce mot de Solon que nul, avant sa mort, ne peut être dit heureux (Aristote), 33.—Honneurs rendus et influence prêtée à certains après leur mort (Duguesclin, Barthélemy d’Alviane, Nicias, Agésilas, Edouard I, roi d’Angleterre, Jean Ghiska, Tribus indiennes), 33.—Fermeté de Bayard sur le point d’expirer, 35.—Particularités afférentes à l’empereur Maximilien et à Cyrus, 35.—Nos funérailles doivent être en rapport avec notre situation, aussi éloignées d’une pompe exagérée que de la mesquinerie (Marcus Lepidus, Lycon, Saint Augustin, Socrate), 37.—Cruelle et dangereuse superstition des Athéniens sur la sépulture à donner aux morts (combat près des Iles Argineuses et Diomédon, combat près de l’île de Naxos et Chabrias), 39.
L’âme exerce ses passions sur des objets auxquels elle s’attaque sans raison quand ceux, cause de son délire, échappent à son action, I, 41.—Il faut à l’âme, en proie à une passion, des objets sur lesquels elle l’exerce à tort ou à raison, 41.—Souvent même, en pareil cas, nous nous en prenons à des objets inanimés (Xerxès et le mont Athos, Cyrus et le Gyndde, Caligula; folie d’un Roi voulant se venger de Dieu lui-même, d’Auguste contre Neptune et lors du désastre de Varus, des Thraces contre le ciel en temps d’orage), 43.
Le commandant d’une place assiégée doit-il sortir de sa place pour parlementer, I, 45.—Jadis on réprouvait l’emploi de la ruse contre un ennemi (Lucius Marcius et Persée; les Romains envers Pyrrhus et les Phalisques, les Achéens, les peuples de Ternate, Florence), 45.—Aujourd’hui, nous tenons comme licite tout ce qui peut conduire au succès; aussi est-il de principe que le gouverneur d’une place n’en doit pas sortir pour parlementer (les seigneurs de Montmord et de l’Assigny et le comte de Nassau, Guy de Raigon et le seigneur de l’Ecut, Eumène et Antigone), 47.—Exemple d’un cas où cependant le gouverneur d’une place s’est bien trouvé de se fier à son adversaire (Henry de Vaux et Barthélemy de Bonnes), 49.
Le temps durant lequel on parlemente est un moment dangereux, I, 51.—La parole des gens de guerre, même sans que cela dépende d’eux, est toujours sujette à caution (Æmilius Reggius et la ville de Phocée, Cléomène et les Argiens), 51.—C’est souvent pendant les conférences en vue de la capitulation d’une place, que l’ennemi s’en rend maître (Casilinum, Capoue, Yvoy, Gênes, Ligny en Barrois), 53.—La victoire devrait toujours être loyalement disputée (Principe italien, Chrysippe, Alexandre le Grand et Darius), 53.
Nos actions sont à apprécier d’après nos intentions, I, 55.—Il n’est pas toujours vrai que la mort nous libère de toutes nos obligations (Henry VII d’Angleterre et le duc de Suffolk, les comtes d’Egmont et de Horn, l’architecte de Rhampsinet, roi d’Égypte), 55.—Il est trop tard de ne réparer ses torts qu’après sa mort, et odieux de remettre à ce moment de se venger, 57.
De l’oisiveté, I, 27.—L’esprit est comme une terre qu’il faut sans cesse cultiver et ensemencer; l’oisiveté le rend ou stérile ou fantasque, 57.
Des menteurs, I, 59.—Montaigne déclare qu’il manque de mémoire, ce qui n’est pas un aussi grand désavantage qu’on le croit communément. Cela a l’inconvénient de le faire parfois taxer de manque de bonne volonté, mais lui procure l’avantage de lui interdire l’ambition, de lui faire juger des choses par lui-même, de le porter à parler peu et le dispose à l’oubli des offenses (Darius), 59.—Un menteur doit avoir bonne mémoire, 63.—Le mensonge est odieux et expose à bien des dangers; il est, avec l’entêtement, à combattre dès le début chez l’enfant, 65.—Mésaventures de deux ambassadeurs (François Ier et Francisque de Taverna, un ambassadeur du pape Jules II), 67.
De ceux prompts à parler et de ceux auxquels un certain temps est nécessaire pour s’y préparer, I, 69.—Certaines gens ayant à parler en public, ont besoin de préparer ce qu’ils ont à dire; d’autres n’ont pas besoin de préparation. La première de ces qualités est le propre des prédicateurs, la seconde convient aux avocats (le chancelier Poyet et le cardinal du Bellay), 69.—Il en est chez lesquels la contradiction stimule le talent oratoire (Severus Cassius), 71.—Il y a des personnes qui, sans préparation, parlent mieux qu’elles n’écrivent, quelque peine et travail qu’elles apportent à rédiger, 71.
Des pronostics, I, 73.—Les anciens oracles avaient déjà perdu tout crédit avant l’établissement de la religion chrétienne, 73.—On croit encore cependant à certains pronostics. Origine de l’art de la divination chez les Toscans, art vain et dangereux qui ne rencontre la vérité que par l’effet du hasard (le marquis de Saluces, citation d’Horace, Diagoras surnommé l’athée, Joachim abbé de la Calabre, l’empereur Léon), 73.—Ce que paraît avoir été le démon familier de Socrate, 79.
De la constance, I, 79.—En quoi consistent la résolution et la constance, 79.—Il est parfois licite de céder devant l’ennemi, quand c’est pour le mieux combattre (les Turcs, Socrate et Lachès, les Lacédémoniens à Platée, les Scythes et Darius), 81.—Chercher à se soustraire à l’effet du canon, quand on est à découvert, est bien inutile par suite de la soudaineté du coup (le marquis du Guast, Laurent de Médicis), 81.—Les stoïciens ne dénient pas au sage d’être, sur le premier moment, troublé par un choc inattendu; mais sa conduite ne doit pas en être influencée, 83.
Cérémonial des entrevues des rois, I, 85.—Attendre chez soi un grand personnage dont la visite est annoncée, est plus régulier que d’aller au devant de lui, ce qui expose à le manquer (Marguerite de Navarre), 85.—Dans les entrevues de souverains, on fait en sorte que celui qui a la prééminence, se trouve le premier au rendez-vous (Clément VII et François Ier; Clément VII et Charles-Quint), 85.—Il est toujours utile de connaître les formes de la civilité, mais il faut se garder de s’en rendre esclave et de les exagérer, 87.
On est punissable quand on s’opiniâtre à défendre une place au delà de ce qui est raisonnable, I, 87.—La vaillance a ses limites; et qui s’obstine à défendre une place trop faible, est punissable (le connétable de Montmorency à Pavie et au château de Villane, le capitaine Martin du Bellay à Turin), 87.—L’appréciation du degré de résistance et de faiblesse d’une place est difficile, et l’assiégeant qui s’en rend maître est souvent disposé à trouver que la défense a été trop prolongée, 89.
Punition à infliger aux lâches, I, 89.—La lâcheté ne devrait pas être punie de mort chez un soldat, à moins qu’elle ne soit l’effet de mauvais desseins (le seigneur de Vervins), 89.—Les peuples anciens et modernes ont souvent varié dans la manière de sévir contre la poltronnerie (Charondas, l’empereur Julien, les Romains après la défaite de Cannes, le seigneur de Franget, etc.), 91.
Façon de faire de quelques ambassadeurs, I, 93.—Les hommes aiment à faire parade de toute science autre que celle objet de leur spécialité (Périandre, César, Denys l’Ancien), 93.—Pour juger de la valeur d’un chroniqueur, il importe de connaître sa profession, 95.—Les ambassadeurs d’un prince ne doivent lui cacher quoi que ce soit (Ambassadeurs de François Ier auprès de Charles-Quint), 95.—Rien de la part des subordonnés n’est apprécié par un supérieur comme leur obéissance pure et simple (Publius Crassus), 97.—Une certaine latitude est cependant à laisser aux ambassadeurs (fâcheux errements des Perses), 97.
De la peur, I, 99.—La peur est la plus étrange de toutes les passions; ses effets sur le vulgaire, 99.—Les soldats eux-mêmes en sont atteints (un enseigne à l’attaque de S.-Paul, lors du siège de Rome par M. de Bourbon, épisode de la guerre de Germanicus contre les Allemands), 99.—Elle a souvent des effets contraires, elle nous immobilise ou nous donne des ailes (l’empereur Théophile), 101.—Quelquefois elle détermine des actions d’éclat (les Romains à la bataille de la Trébie), 101.—Elle domine toutes les autres passions et, plus qu’aucune autre, nous démoralise (les compagnons de Pompée), 101.—Terreurs paniques (Carthage), 103.
Ce n’est qu’après la mort, qu’on peut apprécier si, durant la vie, on a été heureux ou malheureux, I, 103.—Par suite des vicissitudes continuelles de la fortune, ce n’est qu’après notre mort qu’on peut dire si nous avons été heureux ou non; incertitude et instabilité des choses humaines (Crésus et Cyrus, Agésilas, un successeur d’Alexandre le Grand, Denys le Jeune à Corinthe, Pompée en Égypte, Ludovic Sforza, Marie Stuart), 103.—Une belle mort absout parfois une vie coupable; elle finit dignement une vie innocente et pure (Scipion, Épaminondas), 105.
Philosopher, c’est apprendre à mourir, I, 107.—Ce que c’est que philosopher, 107.—Le plaisir est le seul but de la vie, mais on ne se le procure surtout que par la vertu; la difficulté ajoute aux satisfactions qu’elle nous cause, 109.—Le mépris de la mort est l’un des plus grands bienfaits que nous lui devons, 111.—La mort est le but essentiel de la vie; le mot en était désagréable aux Romains, 113.—La mort nous surprend inopinément de bien des façons (un duc de Bretagne, Henry II roi de France, Philippe fils de Louis le Gros, Æmilius Lepidus, Aufidius, Cornelius Gallus, Tigellinus, Ludovic de Gonzague, Speusippe, Babius, Caius Julius, le capitaine S.-Martin frère de Montaigne), 115.—Il faut toujours être préparé à la mort, et l’idée en être toujours présente à notre esprit (coutume des Égyptiens, Paul Émile et Persée, raison d’être des cimetières autour des temples au milieu des villes, combats de gladiateurs chez les Romains pendant les festins), 115.—Intérêt que nous avons à y penser fréquemment. Le mépris de la vie est le fondement le plus assuré de la religion, 117.—La mort fait partie de l’ordre universel des choses; la vie n’est par elle-même ni un bien ni un mal (Socrate, les éphémères), 127.—L’immortalité n’est pas désirable. Pourquoi la mort est mêlée d’amertume (Chiron, Thalès), 131.—Pourquoi elle nous paraît autre à la guerre que dans nos foyers; pourquoi elle est accueillie avec plus de calme par les gens du commun que par les personnes des classes plus élevées, 133.
De la force de l’imagination, I, 133.—Effets de l’imagination (Gallus Vibius), 133.—Des émotions violentes peuvent occasionner des modifications B.9 radicales dans notre organisme (Cippus, le fils de Crésus, Antiochus, Lucius Cossitius, Iphis, Marie Germain), 135.—L’imagination peut produire des extases, des visions, des défaillances considérées jadis comme le fait d’enchantements (le roi Dagobert, S. François, exemples rapportés par Celse, par S. Augustin, plaisante anecdote dont Montaigne a été l’auteur, Amasis roi d’Égypte et Laodice, la bru de Pythagore), 137.—Comment les mariés doivent se comporter dans la couche nuptiale, 143.—Nos organes sont sujets à aller à l’encontre de notre volonté qui, elle-même, échappe parfois à toute direction, 143.—Du seul fait de l’imagination, les maladies peuvent se guérir ou s’aggraver; exemples à l’appui, 147.—Les bêtes, elles aussi, en ressentent les effets, 149.—Notre imagination est susceptible d’agir même sur d’autres que sur nous (Femmes de Scythie, impressions ressenties par les enfants dans le sein de leur mère, fascination exercée sur des animaux), 149.—Montaigne cite les faits qui arrivent à sa connaissance, sans se préoccuper de leur exactitude; il se borne à en prendre texte pour ses réflexions. L’impossibilité de contrôler ceux qu’ils consignent fait que le rôle de chroniqueur ne convient guère ni à un philosophe, ni à un théologien; motifs pour lesquels l’auteur s’est refusé à écrire la chronique de son temps, 151.
Ce qui est profit pour l’un, est dommage pour l’autre, I, 155.—Dans toute profession, on ne fait bien ses affaires qu’aux dépens d’autrui (Demade l’Athénien), 155.
Des coutumes et de la circonspection à apporter dans les modifications à faire subir aux lois en vigueur, I, 155.—Force de l’habitude; elle s’exerce même malgré des intermittences de certaine durée (Mithridate, alimentation de certains peuples, endurcissement de l’athlète, habitants des cataractes, musique céleste, vêtements parfumés, bruit de cloches), 155.—Les vices prennent pied chez l’enfant dès le bas âge et devraient être combattus dès ce moment, 159.—Habileté à laquelle on peut atteindre par l’habitude, 161.—Puissance de la coutume sur les opinions; elle est cause de la diversité des institutions humaines, 161.—Coutumes bizarres de certains peuples, 161.—Les lois de la conscience dérivent plus des coutumes que de la nature; notre attachement au gouvernement, au pays, est notamment un fait d’habitude, 169.—L’habitude est aussi la source de grands abus, entre autres la vénalité des charges de la justice, son mode d’administration; et, en fait de choses de moindre importance, le grotesque de certains vêtements de notre époque; difficulté d’aller à l’encontre, 173.—Il n’en faut pas moins se conformer aux usages et, sauf le cas d’absolue nécessité, se garder de toute innovation dans les institutions publiques. Ébranlement causé en France par l’introduction de la Réforme (Charondas, Lycurgue, l’éphore et la cythare, la Réforme et la Ligue, le Sénat romain, l’oracle de Delphes), 177.—L’obéissance aux lois est un principe de la religion chrétienne; quant à ses propres dogmes, ils sont hors de toute discussion, 181.—Cas où l’absolue nécessité impose des modifications à l’état de choses existant (Octavius, Caton, Agésilas, Alexandre le Grand, les Lacédémoniens avec Lysandre et Périclès, Philopœmen), 185.
Une même ligne de conduite peut aboutir à des résultats dissemblables, I, 187.—La clémence désarme souvent des conjurés (le duc de Guise à Rouen, Auguste envers Cinna), 187.—La médecine n’est pas le seul art où la fortune ait une large part dans le succès; les beaux-arts, les lettres, les entreprises militaires sont dans le même cas, 193.—Parti à prendre lorsque ce qui peut s’ensuivre présente de l’incertitude, 195.—Il n’est pas avantageux de s’attacher à prévenir les conjurations par la rigueur (Dion et Calypsus, Alexandre le Grand et Philippe son médecin), 195.—Triste état d’un prince enclin à la défiance, 197.—La B.10 hardiesse permet seule de réaliser de grandes choses (Scipion et Syphax, Louis XI, César), 197.—Conduite à tenir en présence d’émeutes; la confiance qu’on montre doit, pour porter fruit, être ou paraître exempte de crainte, 199.—Confiance de César en sa fortune, 201.—Conseil donné à un tyran pour se mettre à couvert des complots qu’on pouvait former contre lui (Denys de Syracuse, le duc d’Athènes à Florence), 201.—Mourir vaut mieux parfois que d’être sous la menace continue d’une fin tragique, 203.
Du pédantisme, I, 203.—Les pédants sont et ont été de tous temps méprisés et ridiculisés malgré leur savoir (du Bellay, Plutarque, Rabelais, Marguerite de Valois), 203.—Les philosophes de l’antiquité étaient au contraire généralement estimés, parce que sous leur originalité et leur dédain pour les fonctions publiques, existait une science profonde; différence essentielle entre eux et les pédants de nos jours (Archimède, Cratès, Héraclite; Empédocle, Thalès, Anaxagore), 205.—Les pédants ne s’occupent que de meubler leur mémoire et à en faire parade, sans que bénéficient de ce qu’ils apprennent ni leur jugement, ni leur conscience, 209.—Exemple de ce Romain qui se croyait savant, parce qu’il avait des savants à ses gages, 211.—La science n’est utile qu’autant qu’elle nous devient propre. Caractères distinctifs des vrais et des faux savants (Lucullus, Protagoras, Adrien Turnebus), 213.—La science sans le jugement ne saurait porter fruit, peut-être est-ce là le motif pour lequel nous la tenons comme une superfétation chez la femme (François duc de Bretagne), 217.—Nos pères n’en faisaient pas grand cas; et, chez ceux auxquels les dispositions naturelles pour en bénéficier font défaut, elle est plus dangereuse qu’utile; la plupart des pédants de notre époque est dans ce cas, parce qu’ils ne s’y sont adonnés que pour en tirer profit (Ariston de Chio), 217.—Les Perses s’appliquaient à apprendre la vertu à leurs enfants (Astyage et Cyrus); les Lacédémoniens à les mettre en présence de la réalité, les instruisant par l’exemple de ce qu’ils auraient à faire quand ils seraient devenus des hommes (Agésilas), 221.—Différence entre l’éducation que recevaient les Spartiates et celle que recevaient les Athéniens (les Lacédémoniens et Antipater, Agésilas et Xénophon), 223.—Comment Socrate se joue d’un sophiste se plaignant de n’avoir rien gagné à Sparte, 223.—Les sciences amollissent et efféminent les courages (les Turcs, les Scythes, les Parthes, Tamerlan, les Goths en Grèce, Charles VIII en Italie), 225.
De l’éducation des enfants, I, 227.—Montaigne déclare n’avoir que des données assez vagues sur les sciences; en dehors de Plutarque et de Sénèque, il n’a guère d’auteurs qui lui soient familiers. Tout en traitant des sujets sur lesquels il n’a que des connaissances superficielles, il se garde d’imiter ces trop nombreux écrivains qui, donnant dans une erreur trop commune, empruntent dans une large mesure aux auteurs anciens, croyant ainsi en imposer à leurs lecteurs (Chrysippe, Épicure, centons de Capilupus et de Juste Lipse), 227.—L’éducation de l’enfant doit commencer dès le bas âge; il est difficile de préjuger par ses premières inclinations de ce qu’il sera un jour, aussi ne faut-il pas y attacher trop d’importance (Cimon, Thémistocle, Platon), 233.—La science convient surtout aux personnes de haut rang; non celle qui apprend à argumenter, mais celle qui rend habile au commandement des armées, au gouvernement des peuples, etc., 235.—Le succès d’une éducation dépend essentiellement du gouverneur qui y préside, lequel doit avoir du jugement, des mœurs plutôt que de la science, s’appliquer à aider son élève à trouver lui-même sa voie et l’amener à exposer ses idées au lieu de commencer par lui suggérer les siennes (Socrate, Arcésilas), 235.—Chaque enfant est à instruire suivant le tempérament qui lui est propre; appliquer à tous une même méthode, ne peut donner pour le plus grand nombre que de mauvais résultats, 237.—L’élève ne doit pas adopter servilement les opinions des autres et n’en charger que sa mémoire; il faut qu’il se les approprie et B.11 les rende siennes, 239.—Le profit de l’étude est de rendre meilleur. Ce qu’il faut développer, c’est l’intelligence; savoir par cœur, n’est pas savoir. Tout ce qui se présente aux yeux doit être sujet d’observation, 241.—Les voyages bien dirigés sont particulièrement utiles; il faut les commencer de bonne heure, 243.—L’enfant gagne à être élevé loin des siens; il faut l’habituer aux fatigues, endurcir son corps en même temps que fortifier son âme, 243.—En société, l’adolescent s’appliquera plus à connaître les autres qu’à vouloir paraître; et, dans ses propos, il se montrera réservé et modeste, 245.—Il sera affectionné à son prince, prêt à le servir avec le plus grand dévouement pour le bien public, mais mieux vaut qu’il ne recherche pas d’emploi à la cour, 247.—On lui inspirera la sincérité dans la discussion; il prêtera attention à tout, s’enquerra de tout, 247.—L’étude de l’histoire est de première importance; supériorité de Plutarque comme historien (Marcellus, Alexandridas), 249.—La fréquentation du monde contribue beaucoup à nous former le jugement (Socrate), 251.—Le monde doit être notre livre d’étude de prédilection (Pythagore et les jeux olympiques), 253.—La philosophie servant à diriger notre vie, est ce qui doit tout d’abord être enseigné à l’homme quand il est jeune, 253.—Avant d’observer le cours des astres, il doit observer ses propres penchants et s’attacher à les régler, 255.—Il pourra ensuite se livrer aux autres sciences, les scrutant à fond au lieu de se borner à n’en apprendre que quelques définitions vides de sens, 257.—La philosophie, dégagée de l’esprit de discussion et des minuties qui la discréditent trop souvent, loin d’être sévère et triste, est d’une étude agréable (Démétrius le grammairien et Héracléon de Mégare, Bradamante et Angélique), 257.—La vertu est la source de tous les plaisirs de l’homme par cela même qu’elle les légitime et les modère, 261.—L’éducation à donner à l’enfant ne doit pas se régler d’après le rang des parents dans la société, mais d’après ses propres facultés, 261.—La philosophie est de tous les âges; trop de science abêtit (Aristote et Alexandre le Grand, Épicure et Meniceus, Carnéade), 263.—Toutes les circonstances, même le jeu, prêtent à l’étude de la philosophie (Socrate), 265.—Le dressage du corps chez l’enfant, doit être mené de front avec celui de l’âme, 265.—L’étude doit lui être rendue attrayante, et tout procédé violent pour l’y astreindre être banni, 267.—L’homme ne doit se singulariser en rien; être capable de se conformer aux usages de son milieu quel qu’il soit, mais n’aimer à faire que ce qui est bien (Germanicus, Callisthène et Alexandre le Grand, Alcibiade chez les Perses et les Lacédémoniens, Aristippe), 269.—C’est par ses actes qu’on jugera du profit qu’un jeune homme a retiré de l’éducation qu’il a reçue (Platon, Héraclide du Pont, Diogène et Hégésias, Zeuxidamus), 271.—Ce qu’il saura bien, il arrivera toujours à l’exprimer suffisamment; la connaissance des choses importe plus que les mots pour les rendre (Cléomène et les ambassadeurs de Samos, deux architectes d’Athènes, Cicéron et Caton), 273.—Dans un poème, l’idée et le vers sont deux choses essentiellement distinctes (Ménandre, Ronsard, du Bellay), 275.—Les subtilités sophistiques qui s’enseignent dans les écoles sont à mépriser; un langage simple est à rechercher (Aristippe, Chrysippe, Aristophane le grammairien et Épicure, caractéristiques du langage chez les Athéniens, les Lacédémoniens et les Crétois, Philologues et Logophiles), 277.—Comment Montaigne apprit le latin et le grec; causes qui empêchèrent ce mode d’instruction de porter tous ses fruits, 281.—Comment naquit chez lui le goût de la lecture, 285.—Les jeux et les exercices publics sont utiles à la société, 287.
C’est folie de juger du vrai et du faux avec notre seule raison, I, 289.—L’ignorance et la simplicité se laissent facilement persuader; mais si l’on est plus instruit, on ne veut croire à rien de ce qui paraît sortir de l’ordre naturel des choses, 289.—Et cependant, autour de nous, tout est prodige, et l’habitude seule nous empêche de tout admirer (Chilon), 291.—S’il est des choses que l’on peut rejeter, parce qu’elles ne sont pas avancées par des hommes qui peuvent faire autorité, il en est de très étonnantes qu’il faut au moins respecter, lorsqu’elles ont pour témoins des personnes dignes de notre confiance (Froissart, Plutarque, B.12 César, Pline, Bouchet, S. Augustin), 293.—En matière de religion, ce n’est pas à nous à décider ce que l’on peut ou non concéder aux ennemis de la foi, 295.
De l’amitié, I, 297.—Le discours de La Boétie sur la servitude volontaire, a été le point de départ de l’amitié qui l’unit si étroitement à Montaigne, 297.—L’amitié vraie est le sentiment le plus élevé de la société; il est essentiellement différent des autres affections qui s’y rencontrent communément et en ont l’apparence, 299.—Toute contrainte exclut l’amitié; c’est ce qui fait que les rapports entre les pères et les fils revêtent un autre caractère; de même entre les frères que divisent souvent des questions d’intérêt (Aristippe), 299.—Entre hommes et femmes, dans le mariage comme en dehors, un autre sentiment prédomine et l’amitié ne saurait y trouver place, 301.—Les unions contre nature admises chez les Grecs y tendaient parfois (Plaidoyer à ce sujet des philosophes de l’Académie; Achille et Patrocle, Harmodius et Aristogiton), 303.—Caractère essentiel de l’amitié parfaite; elle ne se raisonne pas et deux âmes, unies par ce sentiment, n’en font qu’une (La Boétie et Montaigne, Tiberius Gracchus et Blosius), 307.—Dans les amitiés communes, il faut user de prudence et de circonspection (Chilon, Aristote), 311.—Entre amis véritables, tout est commun; et, si l’un est assez heureux pour pouvoir donner à son ami, c’est celui qui donne, qui est l’obligé (Diogène le philosophe, testament d’Eudamidas et Aréthée le Corinthien), 311.—Aussi, dans l’amitié véritable, les deux amis ne s’appartenant plus, ce sentiment est exclusif chez eux et ils ne sauraient l’étendre à une personne tierce, 313.—Dans les autres relations que l’on peut avoir, peu importent d’ordinaire le caractère, la religion, les mœurs des personnes avec lesquelles on est en rapport; il n’en est pas de même en amitié, 315.—Regrets profonds qu’a laissés à Montaigne, jusqu’à la fin de ses jours, la perte de son ami, 317.—Pourquoi Montaigne substitue au Discours sur la servitude volontaire de La Boétie, qu’il avait dessein de transcrire ici, la pièce de vers du même auteur qu’il donne dans le chapitre suivant, 319.
Vingt-neufs sonnets d’Étienne de La Boétie, I, 319.
De la modération, I, 345.—Il faut de la modération, même dans l’exercice de la vertu (Horace, S. Paul, Henri III, la mère de Pausanias, le dictateur Posthumius), 345.—La philosophie elle-même poussée à l’extrême, comme toutes autres choses, est préjudiciable (Calliclès), 345.—Dans tous les plaisirs permis, entre autres dans ceux du mariage, la modération est nécessaire (S. Thomas, les Musulmans, Zénobie, Jupiter, les rois de Perse, Épaminondas et Pélopidas, Sophocle et Périclès, l’empereur Ælius Vérus), 347.—L’homme s’applique à aggraver les misères de sa condition: c’est avec des privations et des souffrances qu’on croit guérir ou calmer les passions, c’est donner d’un excès dans un autre, 351.—C’est à ce sentiment qu’il faut rattacher les sacrifices humains généralement pratiqués dans les temps passés et qui subsistaient également en Amérique, lors de sa découverte (Amurat, les peuples d’Amérique, Fernand Cortez), 351.
Des Cannibales, I, 353.—Fausse opinion que l’on a quelquefois des peuples que l’on dit «barbares» (Pyrrhus et les Romains, Flaminius, Publius Galba et les Grecs), 353.—De la découverte de l’Amérique; il n’est pas probable que ce soit l’Atlantide de Platon, ni cette terre inconnue où voulurent s’établir les Carthaginois (Villegaignon, Solon, Aristote), 355.—Qualités à rechercher chez ceux qui écrivent des relations de voyage; chacun devrait exposer ce qu’il a vu et ne parler B.13 que de ce qu’il sait pertinemment, 357.—Pourquoi et combien à tort nous qualifions de «sauvages» les peuples d’Amérique, 359.—Description d’une contrée du nouveau continent; manière de vivre de ses habitants, leurs demeures, leur nourriture, leurs danses, leurs prêtres, leur morale (les Scythes), 363.—Comment ils font la guerre; pourquoi ils tuent et mangent leurs prisonniers; en quoi ils sont, en cela même, moins barbares que nous dans certains de nos actes (les Scythes, les Portugais, les Stoïciens, les Gaulois à Alésia, les Gascons), 365.—Ils ne se proposent, dans leurs guerres, que d’acquérir de la gloire sans rechercher d’agrandissement de territoire; tous leurs efforts auprès de leurs prisonniers tendent à leur faire demander merci (les Hongrois), 369.—La vaillance consiste essentiellement dans notre force d’âme et non dans notre supériorité physique; aussi y a-t-il des défaites plus glorieuses que des victoires (Léonidas aux Thermopyles, Ischolas contre les Arcadiens), 371.—Constance des prisonniers chez ces peuplades sauvages, en présence des tourments qui les attendent, 373.—Les femmes, dans cette contrée, mettent un point d’amour-propre à procurer d’autres compagnes à leurs maris (les femmes d’Abraham et de Jacob, Livia femme d’Auguste, Stratonice), 373.—Opinions émises sur nos mœurs par trois de ces sauvages venus visiter la France, 375.—Privilèges que confère chez eux la suprématie, 377.
Il faut apporter beaucoup de circonspection quand on se mêle d’émettre un jugement sur les décrets de la Providence, I, 377.—On ne croit à rien si fermement qu’aux choses qui ne peuvent être soumises au raisonnement, 377.—Pour appuyer la vérité de la religion chrétienne, il ne faudrait jamais apporter en preuve le succès de telle ou telle entreprise; c’est donner matière à toutes sortes de contestations (combats de la Roche-Abeille, de Montcontour et de Jarnac; bataille de Lépante, Arrius et le pape Léon, Héliogabale, S. Irénée), 379.—Les événements sont dus à des causes que Dieu seul connaît et qu’il n’est pas donné à l’homme de pénétrer, 381.
Les voluptés sont à fuir, même au prix de la vie, I, 381.—Abandonner la vie, quand elle est misérable et tourmentée, n’a rien que d’ordinaire et naturel; mais se donner la mort au milieu de toutes les prospérités et pour se soustraire aux joies de ce monde et de la volupté est plus singulier (Sénèque et Lucilius, Épicure et Idoménée; S. Hilaire, sa fille Habra et sa femme), 381.
La fortune marche souvent de pair avec la raison, I, 385.—La fortune agit dans les conditions les plus diverses: parfois elle se substitue à la justice (le duc de Valentinois et le pape Alexandre VI), 385.—Elle détermine les événements les plus bizarres qui vont jusqu’à tenir du miracle (le Sieur de Liques, les deux Constantin, Clovis à Angoulême, le roi Robert près d’Orléans, le capitaine Rense à Erone), 385;—opère des cures inespérées (Jason de Phères), 387;—produit dans les arts, dans nos affaires les effets les plus inattendus (le peintre Protogène, Isabelle reine d’Angleterre, Timoléon, les deux Ignatius), 387.
Une lacune de notre administration, I, 389.—Utilité dont serait dans chaque ville un registre public où chaque habitant pourrait insérer des annonces et des avis, proposer ce qu’il veut vendre ou acheter, etc. (Lilius Gregorius Giraldi et Sébastien Chasteillon), 389.—Intérêt que présenterait également la tenue dans chaque famille d’un livre où seraient consignés, jour par jour, les petits événements qui l’intéressent: mariages, naissances, décès, voyages, nouvelles bonnes et mauvaises, etc., 391.
De l’habitude de se vêtir, I, 393.—La nature nous a-t-elle formés pour être vêtus? Dans des contrées où cependant le froid est rigoureux, il y a des nations, comme des individus, qui se sont accoutumés à vivre nus ou presque nus (les peuplades d’Amérique, nos paysans, le fou du duc de Florence, le roi Massinissa, l’empereur Sévère, les Égyptiens et les Perses, Agésilas, César, Annibal, les habitants du Pégu, le Roi de Pologne), 393.—Du froid en certaines circonstances (dans le Luxembourg, au Palus Méotides, les Romains et les Carthaginois à la bataille près de Plaisance, en Arménie lors de la retraite des Dix mille; arbres fruitiers enterrés pour les protéger du froid), 395.—Usages à la cour de l’empereur du Mexique, 397.
Sur Caton le Jeune, I, 399.—Il ne faut pas juger des autres d’après soi, 399.—Aujourd’hui la vertu n’est qu’un vain mot; on n’est vertueux que par habitude, par intérêt ou par ambition (les Spartiates et Aristodème), 399.—Il est des hommes qui cherchent à rabaisser les personnages éminents par leurs vertus; il faudrait au contraire les offrir sans cesse comme des modèles à l’admiration du monde (Caton d’Utique), 401.—Comment cinq poètes anciens ont parlé de Caton; la vraie poésie nous transporte, mais ne peut s’analyser (Martial, Manilius, Lucain, Horace et Virgile), 403.
Une même chose nous fait rire et pleurer, I, 405.—Un vainqueur pleure souvent la mort d’un vaincu, et ce ne sont pas toujours des larmes fausses (Antigone vis-à-vis de Pyrrhus, René de Lorraine vis-à-vis de Charles de Bourgogne, le comte de Montfort vis-à-vis de Charles de Blois, César vis-à-vis de Pompée), 405.—Des passions multiples et souvent contraires subsistent en effet simultanément dans le cœur de l’homme (Néron; Xerxès), 407.—D’ailleurs nous n’envisageons pas sans cesse une même chose sous un même aspect (Timoléon), 409.
De la solitude, I, 411.—Les méchants sont nombreux; nul doute que leur société ne soit funeste, c’est un motif de rechercher la solitude (Bias, l’Ecclésiastique, Albuquerque, Charondas, Antisthène), 411.—Ce que la plupart des hommes y recherchent, c’est d’y vivre loin des affaires et dans le repos; mais elle ne nous dégage ni de tous soins domestiques, ni surtout de nos vices (Socrate), 413.—Affranchir notre âme des passions qui la dominent, la détacher de tout ce qui est en dehors de nous, c’est là la vraie solitude; on peut en jouir au milieu des villes et des cours (Stilpon, Antisthène, l’évêque Paulin), 415.—Les hommes se passionnent pour mille choses qui ne les concernent pas, 417.—La retraite convient surtout à ceux qui ont consacré la majeure partie de leur vie au service de l’humanité (Thalès), 419.—Il faut être capable de faire abstraction de toutes nos obligations, et, faisant un retour sur nous-mêmes, être exclusivement à nous; tempéraments qui s’y prêtent le mieux; comment y arriver, 419.—Il faut user de ce que nous avons, mais sans nous en faire une nécessité, et être prêts à nous en passer, si la fortune vient à nous en priver, 421.—Occupations qui conviennent davantage dans la vie solitaire (Cyrus, Démocrite), 423.—Pline et Cicéron conseillent de mettre à profit la retraite pour se faire un nom par quelque œuvre littéraire, 423.—Cas particulier de ceux qui, par dévotion, recherchent la vie solitaire, 425.—Combien peu est raisonnable le conseil de Pline et de Cicéron, 425.—Études et soins auxquels on peut se livrer dans la solitude; sciences dont, à ce moment, il ne faut pas s’embarrasser l’esprit, 427.—La gloire et le repos sont choses incompatibles (Épicure et Sénèque), 427.
Considérations sur Cicéron, I, 431.—Cicéron et Pline le Jeune étaient des ambitieux pleins de vanité; ils ont été jusqu’à solliciter les historiens de faire l’éloge de leurs faits et gestes, 431.—Même dans leurs lettres intimes, ils ont recherché l’élégance du style; elles semblent n’avoir été écrites que pour être publiées (Xénophon et César; Scipion, Lælius et Térence), 431.—Les rois et les grands ne doivent pas tirer vanité d’exceller dans les arts et les sciences; seuls les talents et qualités qui importent à leur situation sont susceptibles de leur faire honneur (Cyrus, Charlemagne, Philippe et Démosthène, Philippe et Alexandre, Iphicrate, Antisthène), 433.—Dans ses Essais, Montaigne dit avoir intentionnellement évité de développer les sujets qu’il traite; il se borne à les esquisser, sans même se préoccuper de la forme sous laquelle il les présente, 435.—Combien sont différents de Pline et de Cicéron, Épicure et Sénèque qui critiquent cette soif de célébrité dans un style moins brillant, mais plus sensé, 437.—Raisons qui font que Montaigne préfère la forme qu’il donne à ses Essais au genre épistolaire pour lequel il avait cependant des dispositions particulières, 437.—Rien de ridicule comme les formules oiseuses de respect et d’adulation qu’on prodigue de nos jours dans la correspondance privée; comment lui-même procédait (Annibal Caro, Montaigne), 439.
Le bien et le mal qui nous arrivent ne sont souvent tels que par l’idée que nous nous en faisons, I, 441.—La diversité des opinions sur les biens et les maux est grande; la mort elle-même n’apparaît pas à tous comme un mal, 441.—Des gens plaisantent sur son seuil même, en allant au supplice, etc. (Théodore et Lysimaque, les habitants d’Arras; plaisanteries de condamnés conduits au supplice, de bouffons à leurs derniers moments), 443.—Dans les Indes, les femmes s’ensevelissent ou se brûlent vivantes sur le corps de leurs maris; fréquemment les vicissitudes de la guerre amènent des populations entières à se donner volontairement la mort (au royaume de Narsingue, le peuple de Milan, les Xanthiens, les Grecs lors des guerres médiques), 447.—Souvent l’homme sacrifie sa vie à la conservation de ses opinions religieuses (les Turcs, les Juifs sous Jean et Emmanuel de Portugal, les Albigeois), 447.—Parfois la mort est recherchée comme constituant un état préférable à la vie; elle ne saurait donc être un sujet de crainte (Pyrrhon), 449.—La douleur est tenue par certains comme le plus grand des maux; il en est qui nient sa réalité, tandis que d’autres au contraire, mentant à eux-mêmes, prétendent faussement ne redouter dans la mort que la douleur qui d’ordinaire l’accompagne (Aristippe, Hiéronyme, Posidonius et Pompée, Saint Augustin), 451.—La réalité de la douleur n’est pas douteuse, c’est même le propre de la vertu de la braver, 453.—Plus elle est violente plus elle est courte, et plus il est possible à l’homme d’en diminuer l’acuité en réagissant contre elle, ce que nous permettent de faire les forces de l’âme, et ce à quoi nous parvenons tous sous l’empire de sentiments divers (les femmes en couches, en particulier celles des Suisses et les Bohémiennes; la femme de Sabinus, des enfants de Lacédémone, Mutius Scevola, les gladiateurs, les femmes par coquetterie, une fille de Picardie, les Turcs, S. Louis, Guillaume dernier duc de Guyenne, Foulques comte d’Anjou, Q. Maximus, M. Caton, L. Paulus, Térez roi de Thrace, les Espagnols, austérité du cardinal Borromée, accident funeste que certains supportent sans peine), 455.—Est-ce un bien ou non d’avoir beaucoup d’enfants (Montaigne, Thalès)? 465.—L’opinion que nous en avons fait seule le prix des choses, 465.—Comment Montaigne réglait ses dépenses alors qu’il n’était pas encore maître de ses biens, 467.—L’indigence peut subsister chez le riche comme elle existe chez le pauvre, 469.—Être riche est un surcroît d’embarras; on est bientôt en proie à l’avarice et à ses tourments (Montaigne, César, Denys et un Syracusain), 469.—Vivre au jour le jour suivant ses revenus, sans trop se préoccuper de l’imprévu, est le parti le plus sage (Féraulez seigneur Persan, un vieux prélat), B.16 471.—Les biens ne sont donc pas plus réels que les maux; les uns comme les autres ne sont tels que par l’appréciation que nous en portons, 475.—En somme, il faut savoir se commander et, finalement, il nous est toujours loisible de mettre un terme à ce que nous envisageons comme des maux, quand ils nous deviennent intolérables, 475.
L’homme n’est pas porté à abandonner à d’autres la gloire qu’il a acquise, I, 477.—Le vain désir d’acquérir de la réputation nous fait renoncer à des biens plus réels, tels que le repos, la santé, etc.; et nous porte même à sacrifier notre vie. La gloire n’est qu’une illusion, une ombre, et cependant on voit jusqu’à des philosophes qui, tout en la décriant, la recherchent, 477.—On trouve rarement des hommes qui abandonnent aux autres leur part de gloire; exemples de cette abnégation de soi-même (Catulus Luctatius, Antoine de Lève et Charles-Quint, Archélonide mère de Brasidas, Edouard III d’Angleterre, Lælius et Scipion, Théopompe roi de Sparte, l’évêque de Beauvais à la bataille de Bouvines), 479.
De l’inégalité qui règne parmi les hommes, I, 481.—Extrême différence que l’on remarque entre les hommes; on ne devrait les estimer qu’en raison de ce qu’ils valent par eux-mêmes et après les avoir dépouillés de tout ce qui n’est pas eux; c’est par leur âme qu’il faut les juger, 481.—De vaines apparences extérieures distinguent seules le roi du paysan, le noble du roturier, etc. Que sont les rois? des acteurs en scène, des hommes plus méprisables quelquefois que le dernier de leurs sujets, soumis aux mêmes passions, aux mêmes vices (les rois de Thrace, Alexandre le Grand et ses flatteurs, Antigone et le poète Hermodore), 485.—Le bonheur est dans la jouissance et non dans la possession; or peut-il jouir des avantages de la royauté celui qui ne sait apprécier son bonheur, celui dont l’esprit est borné, l’âme grossière, ou qui est tourmenté par des douleurs physiques? 487.—Combien le sort des rois est à plaindre; leurs devoirs constituent une lourde charge (Séleucus, Cyrus), 489.—La satiété leur rend tous les plaisirs insipides (le roi Hiéron, le Grand Seigneur), 489.—Ils sont constamment sous les yeux de leurs sujets qui les jugent avec sévérité (le roi Hiéron; le roi Alphonse), 491.—La vie d’un seigneur retiré dans ses terres, loin de la cour, est bien préférable, 493.—Les rois ne connaissent pas l’amitié, la confiance; ils n’ont autour d’eux que des flatteurs et des hypocrites (Hiéron, l’empereur Julien), 493.—Les commodités effectives dont ils jouissent leur sont communes avec les autres hommes (l’empereur Dioclétien), 495.—Gouvernement idéal (Anacharsis), 495.—Une folle ambition les porte souvent à ravager le monde lorsqu’ils pourraient, sans effort, se procurer le repos et les vrais plaisirs (Cinéas et Pyrrhus), 495.
Des lois somptuaires, I, 497.—Interdire l’usage de l’or et de la soie à certaines classes de la société dans le but d’enrayer le luxe, c’est aller à l’encontre de ce que l’on se propose, 497.—L’exemple des grands fait loi, c’est pourquoi ils devraient se distinguer par leur simplicité (Zeleucus), 497.—Bizarrerie et incommodité de certaines modes, 499.—Même dans les modes, les changements sont dangereux pour la jeunesse (Platon), 501.
Du sommeil, I, 501.—Sans doute le sage peut commander à ses passions; mais il n’est pas impassible et il ne peut les empêcher d’émouvoir son âme; aussi, faut-il regarder comme très extraordinaires ces hommes qui, dans les plus importantes circonstances de leur vie et lorsqu’ils devraient éprouver les plus B.17 vives agitations, ont pu se livrer au sommeil (Alexandre le Grand, l’empereur Othon, Caton d’Utique, le jeune Marius), 501.—Le sommeil est-il nécessaire à la vie (Persée, Pline, Hérodote, Épiménide)? 505.
Sur la bataille de Dreux, I, 505.—Il importe peu que, dans une action de guerre, un chef ne fasse pas tout ce que commande le devoir ou la bravoure, pourvu qu’il obtienne la victoire; le succès est le seul objectif à poursuivre (le duc de Guise, Philopœmen, Agésilas), 505.
Des noms, I, 509.—Il est des noms qui sont pris en mauvaise part; certains sont, par tradition, plus particulièrement usités dans telle ou telle famille de souverains, d’autres plus ou moins répandus chez tel ou tel peuple (noblesse répartie en un festin suivant la ressemblance des noms; mets servis dans l’ordre alphabétique), 509.—Il est avantageux de porter un nom aisé à prononcer et qui se retient facilement, 509.—Influence des noms (un jeune homme de Poitiers; Pythagore, les Calvinistes), 511.—Il serait bon de ne jamais traduire les noms propres et de les laisser tels qu’ils sont écrits et se prononcent dans leur langue d’origine (Jacques Amyot), 511.—Inconvénient qu’il y a à prendre, comme cela se fait en France, des noms de terre; la tendance à falsifier les généalogies s’en trouve favorisée, 513.—Les armoiries passent également des uns aux autres (Armoiries de Montaigne), 515.—On se donne bien de la peine pour illustrer un nom qui souvent sera altéré par la postérité; un nom, après nous, n’est en fin de compte qu’un mot et un assemblage de traits sans objet (Duguesclin), 515.—Parfois, de notre vivant même, ce n’est qu’un pseudonyme (Nicolas Denoist, Suétone, Bayard, Escalin), 515.—A qui le souvenir que les noms consacrent, s’applique-t-il parmi le grand nombre d’êtres connus et inconnus de l’histoire, qui ne sont plus et qui ont porté le même nom? 517.—Qu’importe après eux aux grands hommes la gloire de leur nom (Épaminondas, Scipion l’Africain)? 547.
Incertitude de notre jugement, I, 519.—En maintes occasions on peut être incertain sur le parti à prendre, par exemple: Faut-il poursuivre à outrance un ennemi vaincu? L’adversaire peut regarder comme un témoignage de faiblesse que vous ne poursuiviez pas le cours d’un succès; et, d’autre part, c’est quelquefois une imprudence qui peut devenir fatale, le désespoir pouvant donner de nouvelles forces au vaincu (le duc d’Anjou à Montcontour, les Espagnols à S.-Quentin, Pompée à Oricum, Sylla et Marius pendant la guerre sociale, M. de Foix à Ravenne, les Lacédémoniens, Clodomir, roi d’Aquitaine), 519.—Faut-il permettre que les soldats soient richement armés? Leur courage en est quelquefois exalté; ils sont plus fiers et ont davantage le désir de conserver des armes précieuses, mais on présente à l’ennemi un appât de plus (les peuples d’Asie, les Romains et les Samnites, réponse d’Annibal à Antiochus, Lycurgue), 521.—Faut-il permettre aux soldats de braver l’ennemi par leurs propos au moment d’en venir aux mains? S’il est bon de maintenir en eux l’idée de leur supériorité sur leurs adversaires, il peut arriver aussi que les injures rendent le courage à ceux qui l’avaient perdu (Vitellius et Othon), 523.—Un général doit-il, pour le combat, se déguiser pour n’être pas reconnu des ennemis? Cette ruse a quelquefois du succès, mais elle expose le chef à être méconnu de ses troupes (le roi Pyrrhus, Alexandre, César, Lucullus, Agis, Agésilas, Gylippe), 523.—Est-il préférable au combat de demeurer sur la défensive ou de prendre l’offensive? D’une part celui qui attend en position sent faiblir son courage; mais, de l’autre, en se portant à l’attaque, on risque de se désagréger et d’épuiser ses forces dans la course finale (bataille de Pharsale, Cléarque à Cunaxa), 525.—Vaut-il mieux attendre l’ennemi B.18 chez soi ou aller le combattre chez lui? Chez soi, le pays est foulé par les deux partis, ses ressources sont annihilées, les habitants molestés, un échec peut les conduire à prendre de fâcheuses résolutions; par contre, on y dispose de tout, il vous est favorable et connu dans tous ses détails, les communications de l’ennemi y sont difficiles, il est obligé de se garder de toutes parts, en cas de revers la retraite peut lui être coupée (invasion de la Provence par les Espagnols sous François Ier, Scipion et Annibal, les Athéniens en Sicile, Agathocle en Afrique), 525.—Cette même indécision, que nous relevons dans des circonstances ayant trait à la guerre, existe dans toutes les déterminations, de quelque nature qu’elles soient, que nous pouvons avoir à prendre, 529.
Des chevaux d’armes, I, 529.—Chez les Romains, les chevaux avaient différents noms suivant l’emploi auquel ils étaient destinés; usage simultané à la guerre de deux chevaux chez eux et chez les Numides, 529.—Il y a des chevaux dressés à défendre leurs maîtres, à se précipiter sur ceux qui les attaquent (Artibius général Persan, Charles VIII à Fornoue, chevaux des Mameluks), 531.—Particularités relatives aux chevaux d’Alexandre et de César, 531.—L’exercice du cheval est salutaire, 533.—Pour combattre, les Romains faisaient parfois mettre pied à terre à leurs gens à cheval; aux peuples nouvellement conquis ils ôtaient leurs armes et leurs chevaux, 533.—Nos ancêtres combattaient généralement à pied afin de moins compromettre leurs chances de succès, 533.—Les armes les plus courtes sont les meilleures, une épée vaut mieux qu’une arquebuse, 535.—Aussi faut-il espérer qu’on abandonnera cet usage des armes à feu, pour reprendre les armes anciennes; ce qu’était la phalarique, 535.—Autres armes des anciens qui suppléaient à nos armes à feu, 537.—Plusieurs peuples ont excellé dans l’art de manier les chevaux, 537.—Dans certains pays les mules et mulets sont considérés comme des montures déshonorantes, dans d’autres comme fort honorables (les chevaliers de l’Écharpe, les Abyssins), 539.—Comment en usaient les Assyriens avec leurs chevaux, 539.—Dans des cas de nécessité, les chevaux ont servi à nourrir les hommes (les Sarmates, les Crétois, les Turcs, les Tartares, les Moskovites), 539.—Effet produit par l’apparition des chevaux, lors de la découverte de l’Amérique, sur les peuplades qui n’en avaient jamais vu, 541.—Montures diverses en usage dans les Indes, 541.—Comment, au combat, accroître l’impétuosité des chevaux (Rutilianus contre les Sarmates, Flaccus contre les Celtibériens), 541.—Autres particularités relatives au cheval (Acte de vassalité du duc de Moskovie vis-à-vis des Tartares, chevaux éventrés pour se garantir du froid, Bajazet fait prisonnier, chevaux déconsidérés par la perte de leur crinière et la mutilation des oreilles, manière de combattre des Dahes), 541.—Aucun peuple ne surpasse les Français pour leur adresse et leur grâce à cheval; exemples d’habileté hippique (M. de Carnavalet, tours de force équestres, le prince de Sulmone), 543.
Des coutumes des anciens, I, 545.—Il est naturel de tenir aux usages de son pays; cela rend plus surprenant encore l’instabilité des modes en France, 545.—Coutumes diverses des anciens, en particulier des Romains; ils combattaient l’épée d’une main, l’autre enveloppée dans un pan de leur manteau; ils se baignaient avant leurs repas, mangeaient couchés, s’épilaient (Caton après la bataille de Pharsale), 547.—Comment ils se saluaient (Pasiclès le philosophe), 547.—Usage auquel ils employaient les éponges; récipients disposés dans les rues pour les besoins des passants, 549.—Ils faisaient rafraîchir le vin avec de la neige, se servaient de réchauds et avaient pour les voyages des cuisines portatives, 549.—Nous n’arrivons pas plus à les égaler dans leurs débauches que dans leurs vertus, 549.—Être nommé avant ou après un autre n’était d’aucune importance chez les Romains au point de vue de la prééminence, 551.—Les dames Romaines B.19 aux bains, 551.—Les passages en bateau se payaient au départ, 551.—Les femmes couchaient du côté de la ruelle du lit; elles portaient le deuil en blanc (César et Nicomède, les dames à Argos et à Rome), 551.
Sur Démocrite et Héraclite, I, 553.—En toutes choses le jugement est nécessaire; Montaigne, dans les Essais, en fait une application constante. Dans la composition de cet ouvrage, il ne s’astreint à aucune règle, tout sujet lui est bon, et il l’effleure ou l’approfondit plus ou moins, suivant l’idée qui lui vient, 553.—Dans n’importe quel acte de la vie le caractère de l’homme se révèle, et à toutes choses notre âme imprime un cachet personnel; aussi peut-on juger les hommes dans leurs petites comme dans leurs plus grandes actions, à table, au jeu, comme à la tête des armées: au jeu d’échecs par exemple, si ridicule par la contention d’esprit qu’il nécessite pour un passe-temps, ont part toutes les facultés de notre âme (Cicéron, Caton, Socrate, Alexandre), 555.—Démocrite riait, Héraclite pleurait de nos sottises; le premier était dans le vrai, il faut rire de ce que l’on méprise et non s’en affliger (Diogène, Timon le Misanthrope, Statilius et Brutus, Hégésias, Théodore), 559.
Combien vaines sont les paroles, I, 559.—La rhétorique est l’art de tromper (Thucydide et Périclès), 559.—Les républiques bien ordonnées ont toujours fait peu de cas des orateurs; c’est surtout dans celles en décadence qu’a fleuri l’éloquence (la Crète, Lacédémone, Athènes, Rhodes, Rome; Ariston, Socrate, Platon; les Mahométans, les Athéniens; Pompée, César, Crassus, Lucullus, Lentulus, Metellus; Volumnius), 559.—Ayant surtout action sur les masses, l’art de la parole est moins en honneur dans les monarchies (Macédoine, Perse), 561.—Abus qu’on en fait dans toutes les professions (le maître d’hôtel du cardinal Caraffa, les architectes, les grammairiens), 561.—Abus qui se produisent également dans les titres pompeux que nous donnons à certaines charges et les surnoms glorieux que nous attribuons à de médiocres personnages (Platon et l’Arétin), 563.
Parcimonie des anciens, I, 565.—Exemples de la parcimonie avec laquelle ont vécu certains personnages illustres de l’antiquité et de Rome en particulier (Attilius Regulus, Caton l’ancien, Scipion Émilien, Homère, Platon, Zénon, Tiberius Gracchus), 565.
A propos d’une phrase de César, I, 565.—L’imperfection de l’homme est démontrée par l’inconstance de ses désirs; à peine possède-t-il un bien, qu’il soupire après un autre; il ne sait jamais jouir du bonheur présent (Lucien, Épicure, César), 565.
Inanité de certaines subtilités, I, 567.—Certaines subtilités et les talents frivoles ne méritent pas d’être encouragés; il est plus facile qu’on ne pense d’exceller en ce genre (certains poètes, l’homme au grain de millet), 567.—En bien des choses les extrêmes se touchent; la peur et un courage excessif produisent parfois en nous les mêmes effets physiques (dénominations de Sire, de Dame; Don Sanche), 569.—Aux prises avec la souffrance, la bêtise et la sagesse en arrivent aux mêmes fins, 571.—Les esprits simples sont propres à faire de bons chrétiens et les esprits élevés des chrétiens accomplis; les esprits médiocres sont sujets à s’égarer (paysans, philosophes et demi-savants), 571.—La poésie populaire est souvent comparable à la plus parfaite (villanelles), 573.—Ayant fait de vains B.20 efforts pour sortir de la médiocrité, Montaigne pense que si ses Essais ne plaisent ni aux esprits vulgaires ni aux intelligences supérieures, peut-être pourront-ils se soutenir dans la région moyenne, 573.
Des odeurs, I, 575.—On a dit de certaines personnes que les émanations de leur corps avaient une odeur suave; mieux vaut encore ne rien sentir que sentir bon (Alexandre le Grand, les femmes scythes), 575.—Il est des personnes extrêmement sensibles aux odeurs qui, pourtant, ne sont pas plus sujettes que les autres aux maladies épidémiques qui se propagent par l’air (Montaigne, Socrate), 575.—Il semble que les médecins pourraient tirer plus de parti des odeurs, car elles ont sur nous une action très sensible (emploi de l’encens dans les églises), 577.—En Orient on fait emploi des parfums dans l’apprêt des viandes (le roi de Tunis), 577.—La puanteur est une des incommodités des grandes villes (Venise, Paris), 577.
Des prières, I, 579.—Profession de foi de Montaigne: elle prime tout ce qu’il peut dire ou écrire sur la religion, 579.—De toutes les prières, l’oraison dominicale est celle dont on devrait faire le plus fréquemment usage, 579.—Dieu ne devrait pas être indifféremment invoqué à propos de tout; on devrait avoir l’âme pure, quand on le prie, 579.—Mais le plus souvent on prie par habitude; on donne une heure à Dieu, le reste au vice, 581.—Que peuvent valoir les prières de ceux qui vivent dans une inconduite persistante; on en voit qui vont jusqu’à sacrifier leurs convictions religieuses à leurs intérêts temporels, 583.—Quelle prétention que de penser que toute croyance autre que la nôtre est entachée d’erreur, 583.—Les psaumes de David ne devraient pas être chantés indifféremment par tout le monde, c’est les profaner; la Bible ne devrait pas davantage se trouver dans toutes les mains, elle ne doit être lue qu’avec respect et lorsqu’on y est préparé, son étude n’amende point les méchants, 585.—Il n’y a pas d’entreprise plus dangereuse qu’une traduction de la Bible en langage vulgaire, peu de personnes étant aptes à prononcer sur les difficultés d’interprétation (les Juifs, les Musulmans), 587.—Une grande prudence est à apporter dans l’étude des questions dogmatiques sur lesquelles, aujourd’hui, les femmes et même les enfants se mêlent de discuter (les mystères du temple de Delphes, les empereurs Théodose et Andronic Comnène, les habitants de l’île Dioscoride, les Païens), 587.—On ne devrait jamais mêler la théologie aux discussions philosophiques; c’est une science à part, qui a son objet propre et sur laquelle les initiés seuls devraient être appelés à écrire (S. Jean Chrysostome), 589.—Le nom de Dieu ne devrait être invoqué que dans un sentiment de piété, 591.—Abus qu’on fait de la prière (anecdote contée par Marguerite de Navarre), 591.—Que de choses on demande à Dieu, qu’on n’oserait lui demander en public et à haute voix (les Pythagoriciens, Œdipe), 593.—On dirait que pour beaucoup, la prière n’est qu’une sorte de formule cabalistique pouvant faciliter l’accomplissement de nos désirs, 593.
De l’âge, I, 595.—Qu’entend-on par la durée naturelle de la vie de l’homme, alors que tant d’accidents surviennent qui en interrompent le cours (Caton d’Utique)? 595.—Mourir de vieillesse n’est pas un genre de mort plus naturel qu’un autre et c’est la mort la plus rare de toutes, 597.—C’est un vice des lois d’avoir retardé jusqu’à 25 ans l’âge auquel il est permis de gérer soi-même ses affaires; dès l’âge de vingt ans, on peut le plus souvent augurer ce que nous serons (Servius Tullius, l’empereur Auguste), 597.—On cite un bien plus grand nombre d’hommes qui se sont distingués par de belles actions avant leur trentième année, qu’on n’en cite qui se sont rendus célèbres après (Annibal, Scipion), 599.—La vieillesse arrive promptement; aussi ne faudrait-il donner à l’apprentissage de la vie, c’est-à-dire à l’éducation, que le temps strictement nécessaire, 599.
De l’inconstance de nos actions, I, 601.—On trouve dans l’homme tant de contradictions, qu’on chercherait en vain à les expliquer (Marius le jeune, Boniface VIII, Néron), 601.—Tout homme a un caractère indéterminé (l’empereur Auguste), 601.—Rien de plus ordinaire en nous que l’inconstance; à peine l’antiquité nous offre-t-elle quelques hommes toujours fermes dans leurs desseins, cependant le caractère de la sagesse est la constance dans tout ce qui est juste et bon (Sénèque, Démosthène), 601.—C’est toujours l’occasion qui fait les hommes tels qu’ils nous apparaissent (fille de vertu équivoque qui tente de se tuer parce qu’elle craint d’être violentée; soldat d’Antigone qui, venant à guérir d’une maladie, perd sa valeur; autre soldat devenu courageux pour avoir été dévalisé), 603.—Essentiellement variable, l’homme est tantôt humble, tantôt orgueilleux; un jour chaste, un autre jour débauché; avare et prodigue, etc. (le chef des Janissaires de Mahomet II), 607.—Pour être véritablement vertueux, il faudrait l’être dans toutes les circonstances de la vie; autrement c’est à l’action et non à l’homme que l’on doit des éloges (les Grecs, les Cimbres, les Celtibériens), 609.—Peu d’hommes ont de belles qualités qui ne présentent des taches. La vaillance même d’Alexandre le Grand n’en est pas exempte; quoique extrême en son genre, elle n’a pas toujours été parfaite et ne s’est pas étendue à tous ses actes, 609.—Notre inconstance dans les diverses circonstances de la vie n’a rien qui puisse surprendre, attendu que nul d’entre nous n’a de règle de conduite bien définie (Sophocle, les Pariens et les Milésiens), 611.—On ne saurait porter un jugement sur les hommes d’après les actes isolés dont l’ambition, l’amour ou toute autre passion ont pu les rendre capables; pour les bien connaître, il faudrait pénétrer profondément dans leur âme et les examiner longuement; devant une tâche aussi difficile beaucoup, qui se mêlent de juger, devraient s’abstenir, 611.
De l’ivrognerie, I, 613.—Tous les vices ne sont pas de même gravité; il y a entre eux des degrés, 613.—L’ivrognerie est un vice grossier qui n’exige pas, comme d’autres, de l’adresse, du talent, du courage, 615.—Dans l’ivresse on n’est plus maître de ses secrets. On a vu cependant quelques hommes conserver, en cet état, le sentiment de leurs devoirs; mais d’autres, en pareille situation, ont pu éprouver les plus grands outrages sans même en rien sentir (l’historien Josèphe et un ambassadeur, Auguste et Lucius Pison, Tibère et Cossus, Cimber, Cassius, les Allemands, Attale et Pausanias, une villageoise des environs de Bordeaux), 615.—Les anciens ont peu décrié le vice de l’ivrognerie; c’est en effet celui qui porte le moins de dommage à la société, il est des plus faciles à satisfaire et dans les mœurs de certains peuples (Socrate, Caton le Censeur, Cyrus), 617.—Les anciens passaient les nuits à table et quelquefois les jours; nous avons tendance en France à nous modérer sous ce rapport, mais nous nous dédommageons en nous adonnant davantage au libertinage, 619.—Portrait et caractère du père de Montaigne; ce qu’il pensait de la chasteté des femmes, 619.—Boire est à peu près le dernier plaisir qui demeure à la vieillesse. D’où vient l’usage de boire de grands verres à la fin des repas (Anacharsis), 621.—Platon interdit le vin aux adolescents tout en le permettant aux hommes faits; encore devraient-ils s’en abstenir lorsqu’ils sont à la guerre ou dans l’exercice de fonctions publiques; son abus est nuisible aux vieillards (les Carthaginois, Stilpon, Arcésilas), 623.—Le vin peut-il triompher de la sagesse? Pour répondre, il ne faut que réfléchir combien est grande la faiblesse humaine (Lucrèce, Virgile, Plutarque), 625.—Les faits d’impassibilité au milieu des tourments que nous fournissent les philosophes et aussi les martyrs chrétiens, sont des effets de surexcitation due à un enthousiasme frénétique (Métrodore, Anaxarque, les martyrs), 627.—Cette surexcitation apparaît également B.22 dans les propos tenus sous l’effet d’idées fixes; nous la constatons aussi chez les guerriers, les poètes chez lesquels l’âme peut, sous cette influence, s’élever au-dessus d’elle-même (Antisthène, Sextius, Épicure, Aristote, Platon), 627.
A propos d’une coutume de l’île de Céa, I, 629.—Il y a des accidents pires que la mort; celui qui ne la craint pas, brave toutes les tyrannies et toutes les injustices (Damindas, Agis, un enfant de Lacédémone, les Lacédémoniens et Antipater, les Lacédémoniens et Philippe), 629.—C’est un bienfait de la nature que d’avoir mis constamment, comme elle l’a fait, la mort à notre portée, et, par elle, de nous avoir faits libres d’accepter ou de refuser l’existence qui nous est faite. Arguments en faveur du suicide (Boiocalus, le grammairien Servius, les Stoïciens, Hégésias, Diogène et Speusippe), 631.—Objections contre le suicide; c’est une lâcheté de fuir l’adversité; c’est aller contre les lois de la nature que de ne pas supporter l’existence telle qu’elle nous l’a faite (Regulus et Caton, Martial, Lucain, Platon), 633.—Pour ceux qui admettent comme licite de se donner la mort, dans quel cas est-on fondé à user de cette faculté? Tant que demeure un reste d’espérance on ne doit pas disposer de sa vie, et les revirements de la fortune sont tels qu’il n’y a jamais lieu de désespérer (les vierges de Milet, Therycion et Cléomène, Josèphe, Cassius et Brutus, le duc d’Enghien à Cérisoles), 637.—Cependant des maladies incurables, d’irrémédiables infortunes peuvent autoriser une mort volontaire (Démocrite chef des Étoliens, Antinoüs et Theodotus, un Sicilien à Goze, les femmes juives lors de la persécution d’Antiochus, subterfuge employé par sa famille vis-à-vis d’un criminel, Scribonia et son neveu Libo, mort courageuse de Razias lors de la persécution de Nicanor), 639.—Elle est glorieuse chez les femmes qui n’ont d’autre moyen de conserver leur honneur, ou auxquelles il a été ravi par la violence, ce dont beaucoup pourtant finissent par prendre leur parti (Pelagia et Sophronia, une femme de Toulouse, Clément Marot), 641.—Les raisons les plus diverses ont été cause de semblables résolutions (L. Aruntius, Gr. Silvanus et Statius Proximus, Spargapizez, Bogès, Ninachetuen seigneur indien, Cocceius Nerva), 643.—Femmes se donnant la mort pour encourager leurs maris à faire de même (Sextilia femme de Scaurus, Paxea femme de Labeo, la femme de Fulvius), 645.—Mort de Vibius Virius et de vingt-sept autres sénateurs de Capoue, 645.—Inhumanité de Fulvius consul romain (Taurea Jubellius), 647.—Indiens qui se brûlent tous dans une ville assiégée par Alexandre le Grand, 647.—Fin tragique des habitants d’Astapa, ville d’Espagne assiégée par les Romains, 649.—Fin analogue des habitants d’Abydos; de semblables résolutions sont plus facilement décidées par les foules que par les individus, 649.—Privilège accordé du temps de Tibère aux condamnés à mort qui se la donnaient eux-mêmes, 649.—Parfois on se donne la mort dans l’espoir des félicités d’une vie future (S. Paul, Cléombrote, Jacques du Chatel évêque de Soissons, les Indiens), 651.—Plusieurs coutumes et institutions politiques autorisaient le suicide et s’y prêtaient (à Marseille, dans l’île de Céa; mort courageuse, dans ces conditions, d’une femme de haut rang de cette île qui s’empoisonne en public; chez une nation hyperboréenne), 651.—Conclusion: de grandes douleurs et une mort misérable en perspective sont les motifs les plus excusables qui peuvent nous porter à nous ôter la vie, 653.
A demain, les affaires, I, 655.—Amyot nous a rendu un réel service en traduisant Plutarque, ouvrage si plein d’enseignements; il ferait également œuvre utile en traduisant Xénophon, 655.—Plutarque nous cite, entre autres, un exemple de discrétion donné par Rusticus différant d’ouvrir un message de l’empereur, pour ne pas troubler une conférence, 655.—Si trop de curiosité est répréhensible, trop de nonchalance ne l’est pas moins et, de la part de quelqu’un chargé des affaires publiques, ce peut avoir les plus graves inconvénients (M. de Boutières, Jules César, Archias tyran de Thèbes), 657.—Ligne de conduite qu’il semble possible de tracer à ce sujet (Place consulaire), 657.
De la conscience, I, 659.—On dissimule en vain; l’âme se révèle toujours par quelque côté (un gentilhomme du parti contraire à celui de Montaigne, Bessus), 659.—Qui va contre sa conscience, l’a contre lui; le châtiment d’une faute commence au moment même où elle se commet (Platon, Hésiode, Apollodore, tyran de Potidée, Épicure, Juvénal), 659.—Par contre, une bonne conscience nous donne confiance (Scipion), 661.—Injustice et danger de la torture pour obtenir des aveux des accusés (Publius Syrus, Philotas), 663.—Ce procédé d’information est réprouvé par certaines nations que nous qualifions de barbares et qui, en cela, le sont moins que nous (Bajazet Ier), 663.
De l’exercice, I, 665.—Le raisonnement et la science ne suffisent pas pour lutter contre les difficultés de la vie; il faut nous y exercer pour pouvoir en triompher le cas échéant, 665.—Mais si l’on peut par l’expérience fortifier son âme contre la douleur, l’indigence, etc., contre la mort, nous n’avons pas cette ressource parce qu’on ne la souffre qu’une fois, 665.—Exemple mémorable de J. Canius qui, au moment de mourir, ne songeait qu’à observer l’impression qu’il en pouvait ressentir, 667.—Il y a pourtant possibilité de se familiariser avec la mort et presque de l’essayer; le sommeil en est une image, les évanouissements lui ressemblent plus encore, 667.—Comme tant d’autres choses, la mort produit plus d’effet de loin que de près, 669.—Accident survenu à Montaigne qui lui causa un long évanouissement, 669.—Ce qu’il éprouva pendant cette défaillance et en reprenant ses sens, 671.—Ce fut pour lui une preuve de l’idée, qu’il s’était faite depuis longtemps, que les affres de la mort sont les effets d’une désorganisation à laquelle l’âme ne participe pas, 671.—L’agonie est un état analogue à celui d’un homme qui ne serait ni tout à fait éveillé, ni complètement endormi, 673.—Au début de son accident Montaigne demeure anéanti, ses mouvements comme ses réponses sont inconscients, seul règne en lui un sentiment de bien-être qui le tient tout entier; à ce moment où la mort était si proche, sa béatitude était complète, 675.—Peu à peu renaissant à l’existence, la mémoire lui revient, et en même temps les souffrances l’envahissent et prennent une place prépondérante, 677.—Si Montaigne s’est si longuement arrêté sur cet accident, c’est que son but est de s’étudier dans toutes les circonstances de la vie, afin d’offrir aux autres d’utiles documents (Pline l’Ancien), 677.—C’est à tort que l’on accuse de vanité ceux qui se confessent publiquement et qui, en toute sincérité, montrent à découvert leurs actes et leurs passions; nous sommes à nous-mêmes, pour qui sait s’observer, une précieuse source d’enseignements (Socrate), 679.—Il faut reconnaître toutefois que cette étude de soi-même est des plus délicates, 681.—S’occuper de soi n’est pas se complaire en soi, c’est le moyen de se connaître; par suite d’arriver à mieux, ce qui est le but de la sagesse, 683.
Des récompenses honorifiques, II, 11.—Les distinctions honorifiques sont éminemment propres à récompenser la valeur (l’empereur Auguste), 11.—A cet égard, l’institution des ordres de chevalerie est une conception des plus heureuses (ordre de S. Michel), 11.—Les récompenses pécuniaires s’appliquent à des services rendus de tout autre caractère, 13.—La vaillance est une vertu assez commune qui prime chez nous la vertu proprement dite, laquelle est bien autrement rare, 13.—Conditions dans lesquelles se décernait l’ordre de Saint-Michel; B.24 abus qui en a été fait, discrédit en lequel il est tombé; mieux vaudrait ne pas le donner à des gens le méritant, que l’avilir en le prodiguant, 13.—Ce discrédit rend difficile de mettre en honneur un nouvel ordre de chevalerie (ordre du S.-Esprit), 15.—En France, la vaillance tient chez l’homme le premier rang comme la chasteté chez la femme, 17.
De l’affection des pères pour leurs enfants, II, 19.—Comment Montaigne a été amené à écrire et à faire de lui-même le sujet de ses Essais, et pourquoi il consacre ce chapitre à Madame d’Estissac, 19.—L’affection des pères pour les enfants est plus grande que celle des enfants pour leurs pères, ce qui tient à ce que tout auteur s’attache à son œuvre et que, toujours, celui qui donne aime plus que celui qui reçoit, 21.—Il ne faut pas trop se laisser influencer par les penchants que l’on nomme naturels; on ne doit d’amitié aux enfants que s’ils s’en rendent dignes; et c’est une faute qui se produit fréquemment, d’être plus généreux envers les enfants lorsqu’ils sont très jeunes, que lorsque à un âge plus avancé leurs besoins se sont accrus; il semble qu’alors on les jalouse, 21.—Il faudrait, au contraire, partager de bonne heure ses biens avec eux; cela leur permettrait de s’établir plus tôt et dans de meilleures conditions, et ne les inciterait pas, comme il arrive parfois, à commettre par besoin des actions viles, des vols par exemple, auxquelles ils s’habituent (un gentilhomme adonné au vol), 23.—Mauvaise excuse des pères qui thésaurisent pour conserver le respect de leurs enfants; c’est par leur vertu et leur capacité seules qu’ils peuvent se rendre respectables, 25.—Trop de rigueur dans l’éducation forme des âmes serviles (Montaigne, Léonore sa fille), 27.—Il ne faut pas se marier trop jeune; l’âge le plus favorable au mariage semble être de trente à trente-cinq ans, cette règle ne s’appliquant pas toutefois aux classes inférieures de la société où tout homme vivant du travail de ses mains a intérêt à avoir beaucoup d’enfants (Aristote, Platon, Thalès, les Gaulois, un roi de Tunis, les athlètes en Grèce, coutume dans les Indes), 27.—Un père ne doit pas se dépouiller trop jeune en faveur de ses enfants, 29.—Celui qu’accablent les ans et les infirmités ne devrait garder pour lui que le nécessaire (l’empereur Charles-Quint), 29.—Mais peu de gens savent se retirer à temps quand l’âge les gagne, 31.—En faisant l’abandon de l’usufruit de son superflu à ses enfants un père doit se réserver la faculté de les surveiller, de vivre avec eux et même de reprendre ses biens s’il a des motifs de plainte (singularité d’un doyen de S.-Hilaire de Poitiers), 31.—Appeler les parents des noms de père et de mère, ne devrait pas être interdit aux enfants; on se trompe quand on croit se rendre plus respectable à eux par la morgue et la hauteur; il vaut mieux s’en faire aimer que s’en faire craindre, 33.—Exemple d’un vieillard qui, voulant se faire craindre, était joué par tout son entourage, 35.—Quand les vieillards sont chagrins, grondeurs, avares, toute leur maison: femme, enfants, domestiques, se ligue contre eux pour les tromper (Caton), 37.—Profitons pour nous diriger à ce moment de la vie, des exemples que nous voyons autour de nous, 39.—Un père regrette parfois de s’être montré trop grave, trop peu bienveillant pour ses enfants (le maréchal de Montluc), 39.—Dans la vieillesse c’est surtout un ami qu’il faudrait; l’amitié est préférable à toutes les liaisons de famille, 41.—C’est un tort de laisser à sa veuve les biens dont les enfants devraient jouir. Ce n’est pas non plus toujours une bonne affaire que d’épouser une femme ayant une belle dot, quoique une femme pauvre ne soit pas par cela même plus maniable, aucune considération ne modifiant sur ce point le caractère de la femme, 41.—Un mari ne doit attribuer à sa veuve que ce qu’il lui faut pour se maintenir dans le rang qu’elle a dans la société; on ne doit la laisser maîtresse de disposer de la fortune de ses enfants que durant le temps de leur minorité, 43.—Pour la répartition des biens qu’on laisse en mourant, le mieux est de s’en rapporter aux lois admises dans le pays; les testaments sont presque toujours injustes, 43.—Les substitutions en vue d’éterniser notre nom sont ridicules. On fait fréquemment erreur en déshéritant des enfants dont l’extérieur ne pronostique pas un avenir avantageux; dans son enfance, B.25 Montaigne était lourdaud et peu dégourdi, 45.—Raisons données par Platon pour que les questions d’héritage soient réglées par les lois, 45;—Revenons aux femmes: Il ne faut pas leur laisser le droit de partager les biens que les enfants tiennent de leur père, la mobilité et la faiblesse de leur jugement ne leur permettant pas de faire de bons choix; le plus souvent ce sont ceux qui le méritent le moins, qu’elles affectionnent le plus, 47.—On compte en vain sur ce qu’on appelle la tendresse maternelle; en ont-elles celles qui confient à des étrangères, et souvent aux mamelles des animaux, les enfants qu’elles devraient allaiter? 47.—Les hommes chérissent les productions de leur esprit bien plus que leurs propres enfants, et en effet c’est bien plus exclusivement leur ouvrage (Labienus, Cassius Severus, Cremutius Cordus, Lucain, Épicure, S. Augustin, Montaigne, Épaminondas, Alexandre et César, Phydias, Pygmalion), 49.
Des armes des Parthes, II, 55.—Mauvaise habitude, aux armées, de la noblesse de nos jours de ne s’armer qu’au dernier moment, 55.—Nos armes actuelles sont plus incommodes par leur poids qu’elles ne sont propres à la défense (Alexandre le Grand, les anciens Gaulois, Lucullus et les Mèdes), 55.—On est plus vigilant, quand on se sent moins protégé (Scipion Émilien), 57.—C’est le défaut d’habitude qui nous fait paraître nos armes si pesantes; poids énorme porté par les soldats romains (Caracalla, les soldats de Marius, Scipion Émilien en Espagne), 57.—Ressemblance des armes des Parthes avec celles dont nous faisons usage nous-mêmes aujourd’hui (Démétrius et Alcinus), 57.
Des livres, II, 61.—En écrivant ses Essais, Montaigne n’a pas de plan arrêté, il donne libre cours à sa fantaisie; il sait combien il est ignorant, aussi, tout en disant sur chaque chose ce qu’il juge à propos, peu lui importe les erreurs que l’on pourra relever, 61.—Double motif qu’il a pour ne pas nommer les auteurs auxquels il emprunte des idées, voire même des passages entiers et dont il donne des citations; il veut orner son ouvrage et rire de la critique que l’on fera peut-être en lui, et sans s’en douter, des auteurs de l’antiquité auxquels il fait des emprunts, 61.—Il renouvelle l’aveu de son ignorance, mais la science coûte trop à acquérir et il préfère passer doucement la vie; aussi, ne lit-il que les auteurs qui l’amusent et ceux qui lui apprennent à bien vivre et à bien mourir, 63.—Parmi les auteurs des temps modernes simplement amusants, Montaigne n’apprécie guère que Boccace, Rabelais et Jean Second; il a toujours trouvé insipides les romans des Amadis et, l’âge ayant modifié ses goûts, Arioste et même Ovide qui dans son enfance lui plaisait tant, n’ont plus d’attrait pour lui, 65.—Il regrette d’avoir à confesser qu’il n’apprécie pas l’Axioche de Platon, c’est probablement un effet de son ignorance, 65.—Les fables d’Ésope renferment généralement un sens plus profond que celui qui ressort à première vue, 67.—Parmi les poètes latins, les premiers pour lui, sont: Virgile, surtout par ses Géorgiques et le cinquième livre de l’Énéide; Lucrèce, Catulle et Horace; il prise aussi Lucain, mais plus pour ses pensées que pour son style, 67.—Combien Térence est au-dessus de Plaute; quelle élégance, quelle grâce inimitable, un rien lui suffit pour provoquer l’intérêt; quelle différence sous ce rapport entre eux et les poètes comiques de nos jours! 67.—Les bons poètes ont toujours évité l’affectation et la recherche: c’est ce qui fait que les épigrammes de Catulle sont si supérieures dans leur simplicité, aux satires de Martial dont les pointes sont aiguisées avec tant de soin, 69.—Comme les bons plaisants, les bons poètes n’ont pas non plus besoin de déguisements, d’ornements superflus pour exciter l’intérêt: Que l’on compare Virgile et Arioste: le premier fend l’air d’un vol hardi, le second ne fait que voleter de branche en branche, 71.—D’entre les ouvrages sérieux, Plutarque et Sénèque sont ceux que préfère Montaigne; comparaison entre ces deux auteurs, 71.—Quant à Cicéron, ce que Montaigne apprécie B.26 le plus en lui, ce sont ses ouvrages philosophiques; mais il l’ennuie par ses longs préambules et ses éternelles définitions, il arrive trop tard au sujet. On peut en dire autant de Platon dont la forme dialoguée alourdit le style, ce n’est point ainsi qu’écrivent Pline et quelques autres, 73.—Les lettres de Cicéron à Atticus sont d’un grand intérêt par les particularités qu’elles contiennent sur les mœurs et le caractère de l’auteur qui, bon citoyen, avait peu d’énergie, était dévoré d’ambition et de vanité et avait la faiblesse de se croire un grand poète (Brutus), 75.—Son éloquence hors de pair, a trouvé cependant des censeurs; on lui a reproché ses trop longues périodes et les mots à effet par lesquels il les termine si souvent (Cicéron le jeune et Cestius), 75.—De tous les auteurs de divers genres, les historiens sont ceux que Montaigne affectionne le plus, parce qu’ils font connaître l’homme en général; et, parmi les historiens ceux qui, tels que Plutarque et Diogène Laerce, ont écrit la vie de grands personnages, 77.—Éloge des Commentaires de César, 77.—Les meilleurs historiens, sont ceux, assez rares du reste, qui, ayant le génie de l’histoire, s’imposent par leur valeur, et ceux qui l’écrivent avec simplicité et bonne foi; les autres nous induisent en erreur par leurs relations tronquées ou altérées et leurs jugements erronés (Froissart), 79.—Les bonnes histoires sont surtout celles faites par des hommes ayant pris part aux événements qu’ils racontent; difficulté de fixer, même dans ce cas, les détails de certains faits (Asinius Pollio et les Commentaires de César, Bodin), 81.—Jugements de Montaigne sur Guichardin, Philippe de Comines, Guillaume et Martin du Bellay; ces deux derniers paraissent avoir eu pour but de faire le panégyrique de François Ier, plutôt que d’écrire des mémoires (Sire de Joinville, Éginhard), 81.
De la cruauté, II, 85.—La bonté a l’apparence de la vertu; mais celle-ci lui est supérieure en ce qu’elle suppose une lutte perpétuelle contre les passions (les Stoïciens, Épicuriens et Arcésilas), 85.—C’est par les combats qu’elle livre, que la vertu se perfectionne (Épaminondas, Socrate, Metellus), 87.—Dans les âmes touchant à la perfection, la vertu est facile à pratiquer parce qu’elle y est à l’état d’habitude (Socrate), 89.—Combien est belle la mort de Caton d’Utique, étant donnés ses circonstances et son mobile, 91.—L’espèce de gaîté qui accompagne la mort de Socrate met encore celle-ci au-dessus de celle de Caton (Aristippe), 93.—La vertu comporte divers degrés: résister au vice d’une façon continue et en triompher, est plus beau que de réagir après y avoir cédé de prime abord; et cette réaction elle-même est plus méritoire que de ne pas s’abandonner à mal faire par nonchalance de tempérament, 93.—Certaines vertus nous sont attribuées qui ne proviennent que de la faiblesse de nos facultés, ce dont il y a lieu de tenir compte avant de porter un jugement sur nos actes (appréciation sur la bravoure chez les Italiens, les Espagnols, les Français, les Allemands et les Suisses), 93.—Montaigne déclare qu’il a dû à son tempérament, plus qu’aux efforts qu’il a faits pour leur résister, de ne pas céder à ses passions, et qu’il était plus réglé dans ses mœurs que dans ses pensées et ses propos, ainsi que cela arrive chez bien d’autres (Aristippe, Épicure), 95.—Il estime, contrairement à ce qu’en pensent les Stoïciens, que, pour être adonné à un vice, on n’est pas nécessairement sujet à tous les autres (Socrate, Stilpon), 99.—Il est possible à l’homme, quoique le contraire ait été soutenu, de demeurer maître de ses pensées et de sa volonté sous les caresses les plus ardentes de la femme la plus désirée, plus encore que sous l’excitation de la chasse pour qui a cette passion, 101.—Sensibilité de Montaigne; son horreur pour tout ce qui est cruauté (Jules César), 101.—Même à l’égard des criminels, la peine de mort devrait être appliquée sans aggravation de tourments barbares qui n’ajoutent rien à son effet (un soldat prisonnier), 103.—Ces barbaries devraient, tout au plus, s’exercer sur les corps inanimés des suppliciés; d’autant qu’il est à remarquer que mutiler les cadavres, produit une grande impression sur le peuple. Aujourd’hui, au contraire, on en est arrivé à tuer et à torturer les gens uniquement pour le plaisir B.27 de leurs souffrances (le voleur Catena, Artaxerxès, les Égyptiens), 103.—Humanité de Montaigne vis-à-vis des bêtes, 105.—Le dogme de l’immortalité de l’âme a conduit au système de la métempsycose auquel, pour sa part, Montaigne ne croit guère (Pythagore, les Égyptiens, les anciens Gaulois), 107.—Chez certains peuples, certains animaux étaient divinisés; c’était un hommage rendu, soit aux services que nous en retirons, soit aux qualités essentielles qui les caractérisent, 107.—Nous devons nous montrer justes envers nos semblables et avoir des égards pour toutes les autres créatures susceptibles d’en sentir les effets; des peuples entiers, des hommes célèbres ont témoigné par des monuments et autrement leur reconnaissance à des animaux (les Turcs, les oies du Capitole, les bêtes de somme employées à Athènes à l’érection d’un temple, les Agrigentins, les Égyptiens, Cimon, Xantippe, Plutarque), 109.
Apologie de Raimond Sebond, II, 111.—Est-il vrai que la science soit mère de toutes les vertus, comme l’ignorance de tous les vices? 111.—Son père avait les savants en haute estime et les accueillait avec distinction; pour lui, Montaigne, il se contente de les aimer, 111.—Un de ces savants, Pierre Bunel, qui avait prévu les immenses conséquences de la Réforme, laquelle commençait à poindre en France, ayant donné le traité de Raimond de Sebond sur «la Théologie naturelle» au père de Montaigne, celui-ci le fit traduire d’espagnol en français par son fils, traduction qui depuis a été publiée, 111.—Éloge de ce livre (Adrien Turnebus), 113.—Cet ouvrage a soulevé des objections; la première c’est qu’«il ne faut pas appuyer de raisons humaines ce qui est article de foi», 115.—Il est vrai que la raison est insuffisante pour démontrer par elle-même des faits au-dessus de notre intelligence; il faut que d’abord nous soyons éclairés par la foi qui est une grâce de Dieu; la raison a alors son utilité en venant corroborer ce que la foi enseigne, 115.—Chez le Chrétien, la foi fait généralement défaut; aussi sa vie qui, dirigée par la Divinité elle-même, devrait être si édifiante, prête-t-elle si fort au reproche; les uns font semblant de croire, les autres se persuadent qu’ils croient et ne savent ce que c’est que croire (les Mahométans, les Païens, S. Louis et un roi tartare converti, un Juif voyageant à Rome), 117.—Dans les guerres de religion, ce sont les intérêts des partis qui les guident, si bien que parfois les maximes de l’un sont abandonnées par lui et reprises par l’autre qui les combattait, 119.—Chacun fait servir la religion à ses passions; le zèle du chrétien éclate surtout pour produire le mal; si notre foi était sincère, outragerions-nous sans cesse Dieu comme nous le faisons et craindrions-nous la mort qui doit nous réunir à lui (Antisthène, Diogène)? 121.—C’est ne pas croire, que croire par faiblesse ou par crainte, 123.—Les athées ne le sont guère que par vanité; ils veulent se montrer au-dessus des croyances populaires; en présence de la mort, ils reviennent aux idées religieuses (Bion), 125.—L’opinion de Platon, que les enfants et les vieillards sont plus portés à la religion que les hommes dans la force de l’âge, n’est pas exacte; ce n’est pas par faiblesse d’esprit que nous y sommes amenés, mais parce que Dieu se manifeste à nous par ses œuvres; ce que nous en saisissons explique ce qui nous en échappe; c’est ce que Sebond s’applique à démontrer, 127.—Ses arguments, par leur conformité avec ce que nous enseigne la foi, ont une valeur indéniable (Socrate, Caton, Sebond), 129.
La seconde objection faite à Sebond, c’est que «ses arguments sont faibles»; mais est-il possible d’en produire d’autres, étant donné le peu que nous pouvons par nous-mêmes? 129.—Il faut tout d’abord reconnaître qu’il est bien des choses qui ne peuvent s’expliquer par la raison seule (S. Augustin), 131.—L’homme se croit une grande supériorité sur toutes les autres créatures; examinons ce qui en est, 133.—Est-il fondé à prétendre que le ciel, la mer et toutes les merveilles de la nature n’ont été créés que pour lui? 135.—S’il est vrai que les astres ont de l’influence sur nos destinées, pouvons-nous dire que nous commandons, quand nous ne faisons qu’obéir? 135.—Que savons-nous de ces astres, sur quoi pouvons-nous appuyer les suppositions que nous émettons à leur sujet? mais notre présomption B.28 est sans limites (Anaxagore), 135.—Vis-à-vis des animaux, en quoi consiste notre supériorité? nous pensons, nous parlons, mais est-il sûr que les bêtes n’aient pas, elles aussi, des idées et un langage (l’Age d’or d’après Platon)? 137.—Les bêtes se comprennent entre elles; si nous ne les comprenons pas, est-ce à elles ou à nous que cela est imputable? 139.—Celles qui n’ont pas de voix se font comprendre par les mouvements du corps; que de choses n’exprimons-nous pas nous-mêmes, par gestes (un ambassadeur d’Abdère et Agis roi de Sparte)? 139.—Leur habileté surpasse celle de l’homme, si bien qu’il semblerait que la nature les a traitées plus favorablement que nous (les abeilles, les hirondelles, l’araignée), 141.—Il n’en est rien; en dépit des apparences, elle a donné à l’homme tout ce qui est nécessaire à sa conservation, 145.—Il ne tiendrait qu’à nous de nous passer de vêtements, même dans les climats froids; et, sans cultiver le sol, ni nous livrer à aucune préparation d’aliments, nous pourrions trouver partout notre nourriture (certaines peuplades sauvages, les Gaulois, les Irlandais), 145.—L’homme est naturellement mieux armé que beaucoup d’autres animaux; et s’il a recours, pour accroître sa force, à des moyens de défense artificiels, d’autres animaux, qui ont des armes naturelles, agissent de même (l’éléphant, le taureau, le sanglier, l’ichneumon), 147.—Le langage n’est pas chez l’homme une chose naturelle; mais, de même que les animaux manifestent leurs sentiments et se font comprendre en donnant de la voix, il y a lieu de penser que nous-mêmes avons un parler inné, car nous nous faisons comprendre d’eux; et, de ce langage, il semble qu’il y ait trace chez l’enfant, 149.—Tout cela dénote que nous ne sommes ni au-dessus ni au-dessous du reste des animaux, 151.—Les bêtes, comme les hommes, suivent librement leurs inclinations; comme eux, elles sont susceptibles de réflexion dans ce qu’elles font (renards employés par les Thraces pour vérifier l’adhérence de la glace), 151.—Si nous les asservissons, n’en est-il pas de même des hommes vis-à-vis les uns des autres? Souvent même, nous nous astreignons à l’égard des bêtes, à ce que ne feraient pas pour nous nos propres serviteurs (les Climacides, les femmes de Thrace, les gladiateurs, les Scythes, Diogène), 151.—Les animaux (les tigres, les lions, le chien, le brochet, l’hirondelle, l’épervier, la cigogne, l’aigle, les faucons en Thrace, les loups dans les Palus-Méotide, la seiche) pratiquent la chasse comme font les hommes, parfois de commun accord, 155.—La force de l’homme est inférieure à celle de bien des animaux, et de bien plus petits que lui en triomphent aisément (Sylla), 157.—Les bêtes savent discerner ce qui peut leur être utile soit pour leur subsistance, soit en cas de maladie (les chèvres de Candie, la tortue, le dragon, les cigognes, les éléphants), 157.—Exemple caractéristique de raisonnement chez le chien, 157.—Les bêtes sont capables d’être instruites (chiens savants, chiens d’aveugle, chien du théâtre de Marcellus, les bœufs des jardins de Suze), 159.—On constate que quelques-unes se livrent à l’instruction des autres, et il y en a qui s’instruisent elles-mêmes (le rossignol, des éléphants de cirque, une pie, un chien qui veut se désaltérer), 161.—Subtilité et pénétration des éléphants, 163.—D’hommes à hommes, nous traitons de sauvages ceux qui n’ont pas les mêmes usages que nous; de même nous nous étonnons de tout ce que, chez les animaux, nous ne comprenons pas, 167.—Il semble que chez l’éléphant, il y ait trace de sentiment religieux; l’échange d’idées entre animaux auxquels la voix fait défaut, n’est pas niable (les fourmis de Cléanthe), 167.—Propriétés que nous ne possédons pas et dont jouissent certains animaux (le remora, le hérisson, le caméléon, le poulpe, la torpille), 169.—Les prédictions fondées jadis sur le vol des oiseaux, pouvaient avoir leur raison d’être (les oiseaux de passage), 171.—N’attribue-t-on pas aux chiennes de savoir discerner, dans une portée, le meilleur de leurs petits? 171.—Sous bien des rapports, nous devrions prendre modèle sur les animaux, 171.—Ils ont le sentiment de la justice, leur amitié est plus constante que celle de l’homme (le chien du roi Lysimaque, celui de Pyrrhus), 173.—Dans leurs goûts, leurs affections, en amour, ils sont délicats, bizarres, extravagants comme nous-mêmes (propension des chevaux pour ceux de même robe, l’éléphant et la bouquetière d’Alexandrie, le bélier de Glaucia), 173.—Subtilité malicieuse d’un mulet, 177.—Certaines bêtes paraissent sujettes à l’avarice, d’autres sont fort ménagères (La fourmi et le grain de blé), 177.—Quelques-unes, ce sont des exceptions, se font la guerre à B.29 l’instar des hommes chez lesquels elle dénote une si grande imbécillité, les princes, qui sont soumis aux mêmes passions que nous, la faisant pour des motifs aussi futiles que ceux qui occasionnent les querelles des particuliers et son issue étant souvent amenée par des incidents des moins importants de la vie ordinaire (causes de la guerre de Troie, de la guerre civile entre Antoine et Auguste; intervention de la poussière dans les batailles livrées par Sertorius à Pompée, par Eumène à Antigone, par Suréna contre Crassus; des abeilles au siège de Tamly), 177.—Fidélité et gratitude des animaux (le chien d’Hésiode et autres, le lion d’Androclès), 161.—Comme nous, ils se constituent en sociétés pour se défendre mutuellement; des individus d’espèces différentes s’associent pour pourvoir à leur sûreté et à leur subsistance (les bœufs, les pourceaux, etc.; l’escare, le barbier; la baleine et son guide, le crocodile et le roitelet, la nacre et le pinothère; les thons), 187.—Nous trouvons en eux des exemples de magnanimité, de repentir, de clémence (fierté d’un chien, repentir d’un éléphant, clémence d’un tigre), 189.—L’ingéniosité de l’alcyon dans la construction de son nid défie notre intelligence, 189.—Les animaux nous ressemblent et nous égalent aussi par l’imagination puisque, comme nous, ils ont des songes et des souvenirs (le cheval, les chiens), 191.—Quant à la beauté, pour savoir si nous avons sur eux quelque avantage de ce fait, il faudrait tout d’abord être fixé sur ce en quoi elle consiste; or, que d’opinions diverses sur ce point: telles formes, telles couleurs appréciées dans un pays, sont rebutantes dans un autre (les Orientaux, les femmes Basques, les Mexicaines, les Italiens, les Espagnols), 193.—A cet égard, nous ne sommes nullement fondés à nous croire privilégiés par rapport aux bêtes, celles qui ont le plus de ressemblance avec nous sont les plus laides, 195.—L’homme a plus de raisons que tout autre animal de couvrir sa nudité, tant il y a d’imperfections en son corps, 197.—Du reste tous les biens qu’il s’attribue sont imaginaires, et les biens réels il les départ aux animaux (Héraclide et Phérécide, Ulysse et Circé), 199.—Malgré cela, estimant notre forme extérieure au-dessus de tout, nous n’admettons de supériorité sous aucun rapport de qui n’est pas formé à notre image, 199.
Examinons maintenant si l’homme a lieu de s’enorgueillir de ses connaissances. Avec tant de vices et d’appétits déréglés, est-il en droit de se glorifier de sa raison? 201.—La science ne nous garantit ni des maladies, ni des incommodités de la vie (Varron, Aristote), 201.—Les ignorants sont plus sages et savent plus que bien des savants, 203.—Dès le principe, Dieu nous a interdit la science; la religion veut que nous demeurions ignorants et obéissants (la Genèse, les Sirènes et Ulysse, S. Paul), 203.—Mais la présomption est le partage de l’homme (Cicéron, Lucrèce, Démocrite, Aristote, Chrysippe, Sénèque), 205.—Et pourtant, combien la force d’âme de nos philosophes est impuissante contre les douleurs physiques devant lesquelles l’ignorant souvent demeure impassible (Posidonius, Arcésilas, Denys d’Héraclée), 207.—Les effets de l’ignorance sont préférables à ceux de la science; selon quelques philosophes, reconnaître la faiblesse de son jugement est le souverain bien (Pyrrhon, au Brésil), 209.—Les maladies du corps et de l’esprit sont souvent causées par l’agitation de notre âme, le génie est proche de la folie (Le Tasse), 211.—L’indolence de l’esprit, non toutefois une indolence complète laquelle n’est du reste ni possible ni durable, produit la vigueur corporelle et la santé (Crantor et Épicure), 213.—La science nous renvoie souvent à l’ignorance pour nous adoucir les maux présents, 215.—La philosophie agit de même, lorsqu’elle nous incite à oublier les maux passés (Lycas, Thrasylaus), 215.—En nous concédant de mettre fin à notre vie quand elle nous est devenue insupportable, elle témoigne encore plus nettement de son impuissance (Cicéron, Horace, Démocrite, Antisthène, Chrysippe, Cratès, Sextius), 219.—La simplicité et l’ignorance sont des conditions de tranquillité (Valens, Licinius, Mahomet, Lycurgue), 221.—Il est dans le Nouveau Monde des nations qui, sans magistrats et sans lois, vivent plus régulièrement que nous ne faisons, 221.—Funestes effets de la curiosité et de l’orgueil, 223.—A quoi Socrate a dû le nom de Sage, 223.—Les recherches sur la nature divine sont condamnables; nos notions sur l’Être suprême sont imparfaites, lui seul peut se connaître et s’interpréter (S. Augustin, Tacite, Platon, Cicéron), 223.—Ce que nous possédons de la vérité, ce n’est point B.30 avec nos propres forces que nous y sommes arrivés, nous en sommes incapables (S. Paul), 225.—A la fin de leur vie, les plus savants philosophes se sont aperçus qu’ils n’avaient rien appris (Velleius, Phérécide, Socrate, Platon, Cicéron), 227.—Examinons jusqu’à quel degré de connaissances ont pu parvenir les plus grands génies, 229.—Il y a trois manières de philosopher: l’une dogmatique, qui est celle de ceux qui assurent avoir trouvé la vérité; l’autre, académique, est appliquée par ceux qui déclarent qu’elle est au-dessus de notre compréhension; la troisième, sceptique, est le propre de ceux qui la cherchent encore, 229.—État d’esprit et doctrine des Pyrrhoniens qui personnifient ce dernier mode, 231.—Avantage de leur doctrine; toutes les opinions étant contestables, il n’y a pas de raison pour se décider et adopter plutôt l’une que l’autre, 233.—Dans la vie ordinaire, ils agissent comme tout le monde, se soumettant aux lois, aux usages, parce qu’ils doutent qu’on puisse leur en substituer de meilleurs (Pyrrhon), 235.—Combien sont plus faciles à gouverner les esprits simples et peu curieux; plus que tous autres, ils sont préparés à recevoir la parole de Dieu, 237.—Quant aux Dogmatistes qui prétendent avoir trouvé la vérité, leur assurance ne fait guère que masquer leur doute et leur ignorance (Socrate, Cicéron, Aristote, Épicure), 239.—Souvent les philosophes affectent d’être obscurs, pour ne pas révéler le vide de leur science (Aristote, Carnéade, Épicure, Héraclite), 241.—Certains ont dédaigné les arts libéraux et même les sciences, prétendant que ces études détournent des devoirs de la vie (Cicéron, Zénon, Chrysippe, Plutarque, Épicure, Socrate), 241.—On ne sait si Platon était dogmatiste ou sceptique; ses opinions ont donné naissance à dix sectes différentes, 243.—On peut en dire autant de la plupart des philosophes anciens de quelque renom; combien se contredisent eux-mêmes (Anaxagore, Parménide, Xénophane, Sénèque, Plutarque, Euripide, Démocrite, Empédocle)! 243.—Il ne faut pas s’étonner de voir tant de gens s’efforcer ainsi de découvrir la vérité, il y a quelque charme à cette recherche (les Stoïciens, Démocrite), 245.—L’étude de la nature est également une occupation où se complaît notre esprit (Eudoxe), 247.—Mais il est peu probable qu’Épicure, Platon et Pythagore nous aient donné comme réels, l’un ses atomes, l’autre son spiritualisme, le dernier ses nombres; en émettant ces théories, ils n’ont sans doute que voulu faire échec à d’autres systèmes préconisés, ne reposant pas sur des bases plus solides, 247.—La vraie philosophie consiste à ne rien donner comme certain et à respecter ostensiblement la religion et les lois de son pays, tout en réservant son jugement, 249.—Malgré notre impuissance à déterminer ce que c’est que Dieu, la question a été fort agitée par les anciens; l’opinion la plus fondée est celle qui le représente comme une puissance incompréhensible qui a produit et conserve tout (Valerius Seranus, S. Paul, Pythagore, Numa), 251.—Mais il faut au peuple une religion palpable qui émeuve l’homme dans ses croyances et quand il prie; et, de tous les cultes, le plus excusable est celui du Soleil, 258.—Opinions diverses des philosophes sur la nature de Dieu; elles sont sans nombre (Thalès, Anaximandre, Anaximène, Anaxagore, Alcméon, Pythagore, Parménide, Empédocle, Protagoras, Démocrite, Platon, Socrate, Speusippe, Aristote, Héraclide du Pont, Théophraste, Straton, Zénon, Diogène d’Apollonie, Xénophane, Ariston, Cléanthe, Persée, Chrysippe, Diagoras, Théodore, Épicure, Ennius), 255.—Cette diversité montre la faiblesse de notre raison; mais ce qui est le comble de l’extravagance, c’est de faire des dieux des hommes que nous connaissons tant, on comprend mieux que des bêtes on ait fait des dieux parce qu’elles nous sont moins connues. Une autre folie, est de déifier certaines abstractions, comme la concorde, la liberté, ou certains de nos maux comme la peur, la fièvre, etc., 257.—Impudente prudence des Égyptiens au sujet de leurs dieux, 259.—Est-ce sérieusement que les philosophes ont traité de la hiérarchie de leurs divinités, comme aussi de la condition des hommes dans une autre vie (Platon, Mahomet)? 259.—Il n’est pas concevable que notre âme dégagée des sens ses organes, puisse conserver ses goûts, ses affections; et si, dans une autre vie, nous n’existons plus tels que nous sommes sur la terre, ce n’est pas nous qui sentirons, qui jouirons; ce qui a cessé d’être, n’est plus (Pythagore, le Phénix, le ver a soie), 261.—Et puis, pourquoi les dieux récompenseraient-ils ou puniraient-ils l’homme, après sa mort? n’est-ce pas par leur volonté qu’il a été tel? 263.—Il est ridicule de prétendre arriver à B.31 connaître Dieu, sa nature, etc., en prenant l’homme pour terme de comparaison, ainsi que cela s’est toujours fait, 265.—C’est en partant de là qu’on a cru l’apaiser par des prières, des fêtes, des présents, et même en immolant des êtres humains sur ses autels (Tiberius Sempronius, Paul Émile, Alexandre le Grand, Énée, les Gètes, Amestris, les idoles de Themixtatan, les Carthaginois, les Lacédémoniens, Iphigénie, les deux Decius), 265.—Prétendre satisfaire à la justice divine en choisissant soi-même son expiation, est un contre-sens; est-ce au criminel à fixer le châtiment qu’il a encouru (Polycrate, les Corybantes, les Ménades, certains Mahométans)? 267.—Il n’est pas moins ridicule de juger d’après nous-mêmes du pouvoir et des perfections de Dieu; de croire qu’il peut se réjouir, se fâcher, etc., que ses règlements, sa juridiction ressemblent aux nôtres, et que c’est à notre intention qu’il a fait les lois qui régissent le monde (Stilpon), 269.—Non seulement ces lois s’appliquent à notre monde mais aux autres encore si, comme il est vraisemblable, il en existe en nombre infini, probablement bien différents de celui-ci où l’éloignement des lieux suffit pour que de grandes différences subsistent entre les êtres qui s’y trouvent (Platon, Démocrite, Épicure, Pline, Hérodote, Plutarque), 271.—Les règles que nous avons cru déduire de la nature sont sans cesse démenties par les faits; tout est obscurité et doute; nous ne savons même pas si nous vivons. Diversité des opinions sur le monde et la nature (Métrodore de Chio, Euripide, Melissus, Protagoras, Nausiphane, Parménide, Zénon), 275.—C’est que la puissance divine ne peut être définie par aucun langage humain, dont l’imperfection est cause de toutes les erreurs et contestations qui se produisent, 277.—C’est par suite de cette même imperfection que nous disons qu’il y a des choses impossibles à Dieu, comme de ne pas être, de faire que le passé ne soit pas, etc.; du reste notre outrecuidance à vouloir tout soumettre à notre examen, à faire Dieu à notre image, fait que nous lui prêtons des attributs qui, pour lui, sont dépourvus de sens, alors qu’il ne nous est pas donné d’avoir de lui la moindre conception (Pline, Épicure, Thalès, Platon, Pythagore, Tertullien, Straton, Cicéron, S. Augustin, S. Paul), 279.—Nous l’avons tellement rabaissé que nous, incapables de créer quoi que ce soit, sommes arrivés à faire des dieux à la douzaine (Faustine, Auguste, les Thasiens et Agésilas, Trismégiste), 281.—Énoncé de quelques-uns des arguments que les philosophes ont mis en avant pour déterminer la nature de Dieu, 283.—On allait jusqu’à admettre couramment que les dieux pouvaient entrer en rapport avec la femme (Pauline; un gardien du temple d’Hercule, Laurentina et Teruncius, Apollon, Ariston et Périctione, les Merlins), 285.—Chaque être s’estimant la perfection, si les bêtes s’avisaient de faire des divinités, chacune les ferait, elle aussi, à son image (Xénophane), 287.—L’homme s’est imaginé que tout, dans le monde, n’existe que pour lui; que pour lui seul il fait jour, il pleut, il tonne; que les dieux ne parlent et n’agissent que pour lui, qu’ils épousent ses querelles, partagent ses plaisirs (Neptune et Junon, les Cauniens), 289.—Il donnait à chacun d’eux telle ou telle attribution: l’un guérissait de la toux, l’autre de la fièvre, etc.; il y en avait dont la puissance était si bornée, qu’il en fallait bien cinq ou six pour produire un épi de blé, 289.—Outre qu’il était de principe que, dans son propre intérêt, on doit laisser ignorer au peuple beaucoup de choses vraies et lui en donner à croire de fausses, dès que l’esprit humain veut pénétrer certains mystères, il s’y perd. Combien d’idées n’ont-elles pas été émises sur la matière dont est formé le soleil? en vérité, mieux eût valu s’abstenir (Scévola, Varron, S. Augustin, Anaxagore, Zénon, Archimède, Socrate, Polyenus), 291.—N’a-t-on pas imaginé que le mouvement des corps célestes fonctionne d’après les mêmes moyens que les machines de notre invention! 293.—En somme, la philosophie nous présente toutes choses comme font les poètes, sous forme d’énigmes (Timon et Platon), 293.—Du reste l’homme n’a pas d’idées plus nettes sur lui-même que sur tout ce qui l’entoure: en combien de parties différentes du corps n’a-t-on pas logé l’âme? quelle explication a pu être donnée de ce que celle-ci s’unit à une substance matérielle (une servante de Milet, Cicéron et Démocrite, Socrate)? 295.—Ce qui fait qu’on ne révoque pas en doute ces théories, c’est qu’on ne les discute jamais; on les accepte sous l’autorité du nom de qui les a émises et, si on vient à tenter de les soumettre à l’examen, on s’égare soi-même (Aristote, Pythagore), 299.—Voulons-nous, B.32 pour nous décider, recourir à l’expérience? les sens nous trompent; à la raison? sujette elle aussi à l’erreur, elle ne peut pas mieux nous guider que les sens, 303.—Que nous apprend celle-ci sur la nature de l’âme par exemple? A chaque philosophe elle enseigne que l’âme est une substance différente suivant l’idée que chacun s’en fait (Cratès, Dicéarque, Platon, Thalès, Asclépiade, Hésiode, Anaximandre, Parménide, Empédocle, Possidonius, Cléanthe, Galien, Hippocrate, Varron, Zénon, Héraclide du Pont, Xénocrate, les Égyptiens, les Chaldéens, Aristote, Lactance, Sénèque, les Dogmatistes, Cicéron, S. Bernard, Héraclite), 305.—Où loge-t-elle? la même divergence règne sur ce point (nombre d’entre les philosophes déjà cités; Hiérophile, Démocrite, Épicure, Moïse, Straton, Chrysippe, les Stoïciens, etc.), 305.—Ces opinions diverses ne prouvent-elles pas la vanité des recherches philosophiques, joint à cela les définitions incohérentes émises sur le monde et sur l’homme? Faiblesse du système des atomes et de quelques autres (Platon, les Épicuriens, Cotta, Zénon, Socrate), 309.—Si bien qu’on est tenté de croire que ce n’est pas sérieusement que ces philosophes ont débité leurs rêveries; de fait, il n’y a rien d’absurde qui n’ait été dit sur ces sujets, par l’un ou par l’autre, 311.—Pour en revenir à l’âme, l’opinion la plus vraisemblable est qu’elle loge au cerveau et que de là, au moyen des différents organes, elle gouverne le corps, 313.—Quant à son origine, nouvel embarras; diversité des opinions à ce sujet; est-ce une émanation de l’âme universelle? préexiste-t-elle au corps? est-elle immortelle ou non? 313.—Ce qu’il y a de certain, c’est qu’elle naît avec le corps, croît, se fortifie et s’affaiblit avec lui; qu’il ne faut pour la troubler, pour faire d’un sage un furieux, qu’un accident souvent léger, une maladie, la bave d’un chien (Socrate, Caton), 317.—Les plus hardis Dogmatistes eux-mêmes ne soutiennent que faiblement le dogme de l’immortalité de l’âme (Phérécyde de Syros, Thalès), 321.—Bien que certaines considérations portent à concevoir ce dogme, aucun de ceux qui l’ont admis n’ont insisté et n’ont produit à l’appui de raisons de quelque valeur; ils n’ont rencontré juste que par hasard, et il nous faut sur ce sujet nous en rapporter uniquement à ce que nous enseigne la révélation, 323.—Arguments qui, selon différents philosophes, militent pour ce principe; tous sont défectueux et, avec eux, le système de la métempsycose et autres auxquels il a donné lieu (Pythagore, Origène, Varron, Chrysippe, Platon, Pindare, Plutarque), 325.—La manière dont se forme le corps humain est aussi inconnue que la nature de l’âme, tout est mystère dans la génération (Archélaüs, Pythagore, Platon, Alcméon, Démocrite, Épicure, Aristote, Galien), 329.—D’où cette conclusion: ne se connaissant pas lui-même, l’homme ne peut arriver avec ses propres moyens à la connaissance de quoi que ce soit (Protagoras, Thalès), 331.
En raison de notre impuissance à faire la lumière par nous-mêmes, les arguments qui précèdent ne sont pas sans danger; ils peuvent se retourner contre nous, 333.—L’esprit humain malgré les mesures prises pour le contenir et le guider, ayant toujours tendance à échapper et à divaguer, mieux vaut s’en tenir sur ces questions aux enseignements de la foi et éviter toute controverse; toutefois si, avec certaines gens, on est obligé de les discuter, ces arguments pourront être utilement employés, 335.—Actuellement, les sciences sont l’objet d’un enseignement officiel, en dehors duquel toute innovation est abusivement prohibée, 337.—Il n’en est pas moins vrai que l’esprit humain ne peut outrepasser certaines limites dans la connaissance des choses, parce qu’il ignore les causes premières et que, l’âme étant incapable de distinguer entre la vérité et le mensonge, force nous est de nous arrêter dès les premiers pas, 339.—Aussi est-il plus facile et moins hasardeux d’être Pyrrhonien et de refuser à l’homme la possibilité d’une certitude sur quoi que ce soit, que d’être Dogmatiste et d’admettre dans une certaine mesure cette possibilité, 339.—En dehors de l’infinie diversité d’opinions qui nous divisent, nous varions nous-mêmes constamment dans les jugements que nous portons sur un même sujet, 343.—Ces jugements sont essentiellement variables avec nos dispositions physiques, et cette influence est bien difficile à constater; ceux qui parlent en public, par exemple, n’arrivent-ils pas à subir eux-mêmes l’effet de leur propre parole (Cléomène, l’Aréopage, Montaigne)? 345.—Les passions auxquelles l’âme est en proie, n’ont pas une action B.33 moindre; les plus grands hommes sont ceux qui éprouvent les passions les plus fortes; quelle confiance par suite avoir en notre jugement soumis à de pareils mobiles, d’autant qu’il semble que plus il est exalté plus il a part aux secrets des dieux (Thémistocle, Démosthène)? 353.—Peut-on disconvenir que sous l’influence de l’amour nous voyons, nous pensons, nous agissons tout autrement que lorsque nous sommes au calme? Sommes-nous plus dans la vérité dans un cas que dans l’autre? C’est un point qu’il n’est pas facile de décider (Montaigne, Pyrrhon), 355.—De tout cela il résulte qu’il ne faut pas se laisser aller aisément aux opinions nouvelles, on risque de perdre au change; et puis, quel privilège ont donc les nouveautés pour nous séduire et nous entraîner (Cléanthe de Samos, Nicétas de Syracuse, Copernic)? 355.—Quelles garanties particulières de stabilité présentent-elles pour l’avenir (Aristote, Paracelse, Théophraste, Jacques Peletier, Ptolémée)? 357.—Tout en ce monde et ce monde lui-même ne se modifient-ils pas continuellement? Combien sont incertaines les données que nous avons sur son origine (Platon, les prêtres d’Égypte et Hérodote, Aristote et Cicéron, Salomon et Isaie, Héraclite, Apulée, Alexandre, les Chaldéens, Zoroastre, Saïs, Athènes, Épicure), 361.—Dans le Nouveau Monde, n’a-t-on pas retrouvé des pratiques et des traditions ayant cours, qui existent ou ont existé dans le monde ancien? 363.—Malgré ces ressemblances qu’on relève en des lieux différents bien éloignés les uns des autres, il est certain que l’esprit de l’homme change suivant les climats et les siècles, et son inconstance dans ses désirs est une preuve indéniable de sa faiblesse (Végèce, les prêtres d’Égypte, Solon, Athènes, Thèbes, Cyrus), 367.—Incapables de discerner ce qui leur conviendrait, souvent les hommes demandent au ciel des biens qui sont pour eux une source de malheurs (Socrate, les Lacédémoniens, Midas, Cléobis et Biton, Trophonius et Agamède), 369.—Dans l’impossibilité où ils sont de discerner en quoi consiste le souverain bien, il semble que ce qui en est le plus approchant soit ce que les Pyrrhoniens considèrent comme tel: l’ataraxie, c’est-à-dire le calme absolu de l’esprit ne décidant jamais sur rien (Pythagore, Aristote, Archésilas), 371.—En prenant la raison pour guide, la confusion, nos embarras sont les mêmes, car tout change autour de nous, et les lois plus encore que toute autre chose; souvent ce qui est légitime ici est criminel ailleurs, 373.—On n’est même pas d’accord sur ce qu’on appelle les lois naturelles; elles sont aussi inconstantes que les autres; pas une n’est observée par toutes les nations (Protagoras, Ariston, Thrasymaque), 375.—Que de choses, sur lesquelles l’accord devrait exister, voyons-nous acceptées par les uns, proscrites par les autres, en raison du point de vue différent auquel chacun se place (Peuplades chez lesquelles les enfants mangent leurs pères et mères défunts, Lycurgue, Platon, Aristippe et Denys le tyran, Aristippe et Diogène, Solon pleurant son fils, Socrate pleuré par sa femme), 377.—Les plaidoyers des avocats et en maintes occasions les embarras des juges, prouvent combien les lois prêtent à interprétation; les idées sur la morale n’ont pas plus de fixité (Arcésilas, Dicéarque), 379.—Les lois et les mœurs tiennent surtout leur autorité de ce qu’elles existent. Si on remontait à leur origine, on constaterait parfois combien sont discutables les principes qu’elles consacrent; aussi les philosophes qui se piquaient le plus de ne rien accepter sans examen, ne se faisaient-ils nullement scrupule de ne pas les observer et de ne tenir aucun compte des bienséances (Chrysippe, Métroclès et Cratès, Diogène, Hipparchia), 381.—Des philosophes ont avancé que, dans un même sujet, subsistent les apparences les plus contraires; ce qu’il y a de certain, c’est que les termes les plus clairs peuvent toujours être interprétés différemment et que bien des écrits obscurs ont, grâce à cela, trouvé des interprétations qui les ont mis en honneur (Héraclite, Protagoras), 383.—Homère n’a-t-il pas été présenté comme ayant traité en maître les questions de tous genres? Et Platon n’est-il pas constamment invoqué comme s’étant prononcé en toutes choses, dans le sens de celui qui le cite, etc.? 387.—Quoique les notions qui nous viennent des sens puissent, comme on l’a dit, être erronées, les sens sont pourtant la source de toutes nos connaissances (Chrysippe, Carnéade), 389.—Si nous ne pouvons tout expliquer, peut-être est-ce parce que certains sens existent dans la nature et que l’homme s’en trouve dépourvu, ce qu’il lui est impossible B.34 de constater, 391.—C’est par les sens que, malgré les erreurs en lesquelles ils nous induisent, toute science s’acquiert; chacun d’eux y contribue et aucun ne peut suppléer à un autre (Épicure, Timagoras), 395.—L’expérience révèle les erreurs et les incertitudes dont est entaché le témoignage des sens qui, bien souvent, en imposent à la raison (Philoxène, Narcisse, Pygmalion, Démocrite, Théophraste, le joueur de flûte de Gracchus), 399.—Par contre, les passions de l’âme ont également action sur les opérations des sens et concourent à les altérer, 403.—C’est avec raison que la vie de l’homme a été comparée à un songe; que nous dormions ou que nous soyons éveillés, notre état d’âme varie peu, 405.—En général, les sens des animaux sont plus parfaits que ceux de l’homme; des différences sensibles se peuvent aisément constater entre eux, 405.—Même chez l’homme, nombreuses sont les circonstances qui modifient les témoignages des sens, et leur enlèvent tout degré de certitude, d’autant que souvent les indications données par l’un sont contradictoires avec celles fournies par un autre, 409.—En somme, on ne peut rien juger définitivement des choses d’après les apparences que nous en donnent les sens, 413.—En outre, rien chez l’homme n’est à l’état stable; constamment en transformation, il est insaisissable (Platon, Parménide, Pythagore, Héraclite, Épicharme, Plutarque), 415.—D’où nous arrivons à conclure qu’il n’y a rien de réel, rien de certain, rien qui n’existe que Dieu; que l’homme n’est rien, ne peut rien par lui-même; et que, seule, la foi chrétienne lui permet de s’élever au-dessus de sa misérable condition (Plutarque, Sénèque), 417.
Du jugement à porter sur la mort d’autrui, II, 421.—Peu d’hommes témoignent à leur mort d’une réelle fermeté d’âme; il en est peu qui croient à ce moment que leur dernière heure est venue, 421.—Quand nous en sommes là, nous sommes portés d’ordinaire à croire la nature entière intéressée à notre conservation et que nous ne pouvons périr sans que le monde en soit bouleversé (César), 421.—Pour juger du courage de qui s’est donné la mort, il faut examiner dans quelles circonstances il se trouvait; la fermeté que nous admirons ne vient souvent que de la crainte de souffrir une mort lente ou honteuse (Caligula, Tibère, Héliogabale), 423.—Exemples de faiblesse chez des gens qui avaient décidé de se tuer (L. Domitius, Plautius Sylvanus, Albucilla, Démosthène, G. Cimbria, Ostorius), 425.—Une mort prompte et inattendue est la plus désirable (l’empereur Adrien, César), 425.—Noble constance de Socrate dans l’attente de la mort, 427.—Exemples (Pomponius Atticus, le philosophe Cléanthe, Tullius Marcellinus), 427.—Courage de Caton aidant, en pareille circonstance, la mort à accomplir son œuvre, 429.
Comment notre esprit se crée à lui-même des difficultés, II, 431.—Le choix de l’homme entre deux choses de même valeur se détermine par si peu, qu’on est amené à en conclure que tout ici-bas est doute et incertitude (Pline), 431.
Notre désir s’accroît par la difficulté qu’il rencontre à se satisfaire, II, 433.—La difficulté de les obtenir et la crainte de les perdre sont ce qui donne le plus de prix à nos jouissances; les obstacles rendent notamment les plaisirs de l’amour plus piquants; tout ce qui est étranger a pour nous plus d’attrait (Jupiter et Danaé, Lycurgue et les lois de Lacédémone, la courtisane Flora), 433.—Les femmes ne se voilent et n’affectent de la pudeur, que pour exciter davantage nos désirs (l’impératrice Poppée), 435.—C’est pour réveiller notre zèle religieux, que Dieu permet les troubles qui agitent l’Église, 437.—En interdisant le divorce, on a affaibli les nœuds du mariage, 437.—La B.35 sévérité des supplices, loin d’empêcher les crimes, en augmente le nombre; il y a des peuples qui ont existé sans lois répressives (les Argyppées), 437.—Montaigne, au milieu des guerres civiles, a garanti sa maison de toute invasion, en la laissant ouverte et sans défense, 439.
De la gloire, II, 441.—En tout, il y a lieu de distinguer le nom et la chose, 442.—A Dieu seul appartient gloire et honneur; l’homme manque de tant d’autres choses qui lui sont autrement nécessaires, qu’il est bien puéril à lui de rechercher celles-là, 441.—Plusieurs philosophes ont prêché le mépris de la gloire laquelle, chez l’homme, est cause de si grands dommages; elle n’est à rechercher que lorsque d’autres avantages plus réels l’accompagnent (Chrysippe, Diogène, les Sirènes et Ulysse), 443.—Et cependant l’homme est tellement complexe que bien que ce mépris fût un des dogmes fondamentaux de sa doctrine, Épicure lui-même, à son heure dernière, n’a pas été sans se préoccuper du soin de sa réputation, 445.—Selon d’autres philosophes la gloire est désirable pour elle-même; le plus généralement on admet qu’il ne faut ni la rechercher, ni la fuir (Carnéade, Aristote), 447.—Erreur de ceux qui ont cru que la vertu n’est désirable que pour la gloire qui l’accompagne (Cicéron), 447.—S’il en était ainsi, il ne faudrait jamais faire de belles actions que lorsqu’on est remarqué (Sextus Peduceus, Sextilius Rufus, M. Crassus et Q. Hortensius), 447.—La vertu serait chose bien frivole, si elle tirait sa recommandation de la gloire, 449.—Quant à Montaigne, toute la gloire qu’il désire, c’est de passer une vie tranquille, telle qu’il la conçoit, 449.—C’est le hasard qui donne la gloire: que de belles actions demeurent inconnues (César, Alexandre), 449.—La vertu est à rechercher pour elle-même, indépendamment de l’approbation des hommes, 451.—Le jugement des foules est méprisable; le sage ne doit pas attacher de prix à l’opinion des fous (Démétrius, Cicéron), 453.—Quand on ne suivrait pas le droit chemin uniquement parce qu’il est droit, il faudrait encore le suivre pour son propre avantage, les choses honnêtes étant ordinairement celles qui profitent le plus (Paul Émile, Fabius), 453.—On fait trop cas de la louange et de la réputation, d’ailleurs on n’est jamais jugé que sur des apparences; aussi notre juge le plus sûr, c’est nous-mêmes, 455.—Certains vont jusqu’à vouloir que leurs noms soient connus à tout prix, même par des crimes (Érostrate, Manlius Capitolinus), 457.—Qu’est-ce pourtant que la gloire attachée à un nom? n’est-il pas des noms communs à plusieurs familles, témoin celui de Montaigne? 457.—Peu d’hommes, sur un très grand nombre, jouissent de la gloire à laquelle ils pourraient prétendre (les Grecs, les Romains, les Lacédémoniens), 459.—Les écrits qui relatent leurs actions, le souvenir qui s’en conserve sont eux-mêmes de bien courte durée, 459.—A quel degré ne faut-il pas atteindre pour que notre mémoire se perpétue! dans de telles conditions, et la vertu portant elle-même sa récompense, est-ce la peine de sacrifier à la gloire? 461.—On peut cependant arguer en sa faveur qu’elle est un stimulant pour les hommes; qu’elle les porte quelquefois à la vertu, parce que redoutant le blâme de la postérité, ils recherchent son estime (Trajan, Néron, Platon), 461.—Un semblable mobile équivaut à avoir recours à la fausse monnaie quand la bonne ne suffit pas; cela a été le cas de tous les législateurs (Numa, Sertorius, Zoroastre, Trismégiste, Zamolxis, Charondas, Minos, Lycurgue, Dracon et Solon, Moïse, la religion des Bédouins), 463.—Quant aux femmes, elles ont tort d’appeler honneur ce qui est leur devoir; celles qui ne sont retenues que par la crainte de perdre leur honneur, sont bien près de céder, 463.
De la présomption, II, 465.—La présomption nous fait concevoir une trop haute idée de notre mérite, elle nous représente à nous-mêmes autres que nous ne sommes; mais, pour fuir ce défaut, il ne faut pas tomber dans l’excès contraire et, par une excessive modestie, s’apprécier moins qu’on ne vaut; en toutes choses, B.36 il faut être vrai et sincère, 465.—Se peindre soi-même est le moyen de se faire connaître pour qui mène une vie obscure; c’est ce qui, contrairement aux conventions mondaines, a déterminé Montaigne à parler de lui-même et l’incite à continuer (Lucilius), 462.—Remontant à son enfance, il remarque, qu’ainsi qu’il arrive souvent, il avait des gestes habituels qui, chez lui, pouvaient indiquer de la fierté; on ne saurait en inférer qu’il soit réellement atteint de ce défaut (Alexandre, Alcibiade, Jules César, Cicéron, Constantin), 467.—Il ne trouve bien rien de ce qu’il fait, et estime toujours moins les choses qu’il possède que celles qui appartiennent aux autres, 469.—La trop bonne opinion que l’homme a de lui-même, semble à Montaigne être la cause des plus grandes erreurs, 471.—Il sait le peu qu’il vaut, il a toujours été peu satisfait de ce que son esprit a produit, surtout lorsqu’il s’est essayé dans la poésie que cependant il aime, 471.—Accueil fait aux jeux olympiques à celle de Denys l’Ancien, 473.—Opinion que Montaigne a de ses propres ouvrages; il a grand’peine à rendre ses idées et ne s’entend nullement à faire valoir les sujets qu’il traite (Cicéron, Xénophon, Platon), 475.—Son style est embarrassé, sa nature primesautière s’accommode mieux de parler que d’écrire; sa prononciation est altérée par le patois de son pays; avec l’âge, il a perdu l’habitude qu’il avait, étant enfant, de s’exprimer et d’écrire en latin (Salluste, César, Sénèque, Plutarque, Messala), 477.—De quel prix est la beauté corporelle? c’est elle qui, la première, a mis de la différence entre les hommes, 479.—Montaigne était d’une taille au-dessous de la moyenne. A l’encontre de ce qui est pour la femme, chez l’homme une taille élevée est la condition essentielle et presque unique de la beauté (C. Marius, les Éthiopiens, les Indiens, Jésus-Christ, Platon, Philopœmen), 481.—Généralement maladroit aux exercices du corps, il était cependant vigoureux et résistant, quand les fatigues auxquelles il se livrait provenaient de sa propre volonté, 483.—Son état de fortune à sa naissance lui assurait l’indépendance, il s’en est tenu là, 485.—Sa nonchalance est telle, qu’il préfère ignorer les préjudices qu’il peut en éprouver que d’avoir à s’en préoccuper, 487.—Toute réflexion, toute délibération lui sont pénibles, bien qu’une fois sa détermination prise, la résolution ne lui fasse pas défaut, 487.—L’incertitude du succès l’a dégoûté de l’ambition, qu’il n’admet que chez ceux qui sont dans l’obligation de chercher fortune pour se maintenir dans la condition où ils sont nés (le chancelier Olivier), 489.—Son siècle, par sa dépravation, ne convient nullement à son humeur, 491.—On n’y connaît pas la franchise, la loyauté et, lui, abhorre la dissimulation (Aristote, Appollonius), 493.—La fourberie finit presque toujours par avoir de mauvais résultats; il est plus nuisible qu’utile pour les princes d’y avoir recours (Metellus Macedonicus, Louis XI, Tibère, Soliman), 495.—Montaigne, ennemi de toute contrainte et de toute obligation, apportait dans ses relations avec les grands une entière liberté de langage (Aristippe), 493.—L’infidélité de sa mémoire lui rendait impossible de prononcer des discours de longue haleine, 497.—Il était tellement rebelle à toute pression, que sa volonté elle-même était parfois impuissante à obtenir obéissance de lui-même (un archer), 497.—Son peu de mémoire qui se révélait en maintes occasions, le mettait notamment hors d’état de démêler dans ce qui lui venait à l’esprit, ce qui lui était propre de ce qui était une réminiscence de ses lectures (Messala Corvinus, Georges Trapezunce), 499.—Il avait l’esprit lent et obtus, mais ce qu’il avait une fois compris il le retenait bien (Pline le Jeune), 501.—Son ignorance à propos des choses les plus communes, 503.—Il était foncièrement irrésolu, trouvant tour à tour également bonnes les raisons alléguées pour ou contre, ce qui le portait dans les cas douteux à suivre les autres ou à s’en rapporter au hasard, plus qu’à se décider par lui-même (René de Lorraine, Chrysippe, Mathias, Socrate), 505.—Par la même raison, il est peu favorable aux changements politiques, parce qu’on n’est jamais sûr des institutions nouvelles qu’on veut substituer à celles existant depuis longtemps déjà (Machiavel), 507.—Sur quoi est fondée l’estime que Montaigne a de lui-même; il croit à son bon sens, du reste personne au monde ne s’imagine en manquer, 509.—C’est ce qui fait que les ouvrages uniquement inspirés par le bon sens, attirent si peu de réputation à leurs auteurs; chacun se croit capable d’en faire autant, 511.—Montaigne estime que ses opinions sont saines; il en voit une preuve dans le peu de cas qu’il n’a jamais cessé B.37 de faire de lui-même malgré la profonde affection qu’il se porte, 511.—Les autres regardent en avant d’eux; lui ne regarde que lui-même, s’examine, se contrôle et exerce ainsi constamment son jugement, 513.—Il estime peu son époque; peut-être ce sentiment provient-il en partie de son commerce continu avec l’antiquité autrement riche à tous égards, 513.—C’est toujours avec plaisir qu’il loue le mérite partout où il le constate, chez ses amis et même chez ses ennemis (les Perses), 515.—Les hommes complets sont rares; éloge de son ami Étienne de La Boétie, 515.—Les gens de lettres sont vains et faibles d’entendement; peut-être exige-t-on trop d’eux et est-on, envers eux, moins porté à l’indulgence, 515.—Mauvaise direction imprimée à l’éducation qui se borne, en fait de morale, à des définitions, au lieu de nous en inculquer les principes, 517.—Effets d’une bonne éducation; elle modifie le jugement et les mœurs. Les mœurs du peuple, en leur simplicité, sont plus réglées que celles des philosophes de ce temps, 517.—Hommes de guerre, hommes politiques, poètes et autres qui, seuls, parmi ceux de son siècle, semblent à Montaigne mériter une mention spéciale (le duc de Guise, le maréchal Strozzi, les chanceliers Olivier et l’Hospital, Daurat, Théodore de Bèze, Buchanan, Mont-Doré, Turnebus, Ronsard, du Bellay, le duc d’Albe, le connétable de Montmorency, M. de la Noue), 519.—Éloge de Marie de Gournay, sa fille d’alliance, 519.—En ces temps de guerre civile continue, la vaillance, en France, a atteint presque à la perfection et y est devenue une vertu commune, 521.
Du fait de donner ou recevoir des démentis, II, 521.—Si, dans son livre, Montaigne parle aussi souvent de lui-même, dont la vie n’offre rien de remarquable, c’est pour laisser un souvenir de lui à ses amis (César, Xénophon, Alexandre, Auguste, Caton, Sylla, Brutus), 521.—Mais alors même que personne ne le lirait, il n’en aurait pas moins employé, d’une manière agréable, à s’étudier et à se peindre, une grande partie de sa vie; que lui importe le reste, 525.—Son siècle est si corrompu que l’on ne se fait plus scrupule de parler contre la vérité, défaut imputé à bien des époques aux Français (Pindare, Platon, Salvinus Massiliensis), 527.—Et cependant rien ne les offense plus que de leur en faire reproche, probablement parce que les reproches mérités blessent plus que les accusations non fondées; et aussi, parce que mentir est une lâcheté (Lysandre), 527.—Le mensonge est un dissolvant de la société; il est en abomination chez certains peuples de l’Amérique récemment découverte, 529.—Les Grecs et les Romains, moins délicats que nous sur ce point, ne s’offensaient pas de recevoir des démentis (César), 529.
De la liberté de conscience, II, 529.—Le zèle religieux est souvent excessif et conséquemment injuste, 529.—C’est à ce zèle outré des premiers chrétiens qu’il faut attribuer la perte d’un grand nombre d’ouvrages de l’antiquité (l’empereur Tacite et Cornelius Tacite), 531.—Leur intérêt les a aussi portés à louer de très mauvais empereurs favorables au christianisme, et à en calomnier de bons qui lui étaient contraires; du nombre de ces derniers est Julien, surnommé l’Apostat, qui était un homme de premier ordre; sa continence, sa justice (Alexandre, Scipion), 531.—Appréciation portée sur lui par deux historiens chrétiens ses contemporains, Ammien Marcellin et Eutrope, 533.—Sa sobriété, son application au travail, son habileté dans l’art militaire (Alexandre le Grand), 533.—Sa mort a quelque similitude avec celle d’Épaminondas, 535.—On l’a surnommé l’Apostat; c’est un surnom qu’il ne mérite pas, n’ayant vraisemblablement jamais été chrétien par le cœur. Il était excessivement superstitieux; l’exclamation qu’on lui prête, lorsqu’il se sentit frappé à mort, ne semble pas avoir été dite (Marcus Brutus), 535.—Il voulait rétablir le paganisme et détruire les chrétiens en entretenant leurs divisions par une tolérance générale, 525.—Nos rois, probablement par impuissance, suivent le même système à l’égard des catholiques et des protestants, 537.
Nous ne goûtons rien qui ne soit sans mélange, II, 537.—Les hommes ne sauraient goûter de plaisirs sans mélange; toujours quelque amertume se joint à la volupté; il semble que, sans cet ingrédient, on ne saurait la supporter (Ariston, Pyrrhon, Épicharme, Socrate, Métrodore, Attale), 537.—Au moral, il en est de même; point de bonheur sans quelque teinte de vice, point de justice sans quelque mélange d’injustice (Platon), 541.—Dans la société même, les esprits les plus parfaits ne sont pas les plus propres aux affaires; tel homme du plus grand sens ne sait pas conduire sa maison, tel qui connaît l’économie publique laisse glisser en ses mains toute une fortune (Simonide et le roi Hiéron), 541.
Contre la fainéantise, II, 543.—C’est un devoir pour un prince de mourir debout, c’est-à-dire sans cesse occupé des affaires de l’État; pourquoi des sujets se sacrifieraient-ils au service et aux intérêts d’un souverain dont l’âme est avilie par l’oisiveté (les empereurs Vespasien et Adrien)? 543.—Il est naturel qu’un prince commande ses armées; les succès qu’il remporte sont plus complets et sa gloire plus justifiée (Sélim I, Bajazet II, Amurat III et Charles V; les rois de Castille et de Portugal), 545.—A l’activité les princes doivent joindre la sobriété (l’empereur Julien, la jeunesse lacédémonienne et la jeunesse persane, les anciens Romains), 545.—Le désir de mourir bravement et utilement est très louable, mais cela n’est pas toujours en notre pouvoir (les légions romaines de M. Fabius, quelques soldats indiens, Philistus), 547.—Bel exemple de vertus guerrières donné par Mouley-Moluch, roi de Fez, dans un combat où il expire vainqueur des Portugais, 547.—Tranquillité d’âme de Caton, résolu à la mort et sur le point de se la donner, 551.
Des postes, II, 551.—Montaigne, petit et trapu, courait volontiers la poste dans sa jeunesse, 551.—L’usage de disposer à demeure des chevaux de relais, de distance en distance, a été établi par Cyrus, roi de Perse; les Romains ont agi de même (Vibullius Rufus, César, Tiberius Néron, Sempronius Gracchus), 553.—Emploi d’hirondelles, de pigeons pour faire parvenir rapidement des nouvelles (Cecina, D. Brutus), 553.—Au Pérou, c’était avec des porteurs que se courait la poste; mesure prise en Turquie pour assurer le service des courriers, 553.
Des mauvais moyens employés à bonne fin, II, 553.—Les états politiques sont sujets aux mêmes vicissitudes et accidents que le corps humain; lorsque leur population s’accroît outre mesure, on recourt aux émigrations, à la guerre, etc. (les anciens Francs, les Gaulois et Brennus, les Goths, les Vandales, les Turcs, les Romains, Édouard III roi d’Angleterre, Philippe de Valois), 553.—La faiblesse de notre condition nous réduit à recourir parfois, dans un bon but, à de mauvais moyens (Lycurgue, condamnés a mort livrés vivants au scalpel des médecins), 557.—Les spectacles de gladiateurs avaient été inventés pour inspirer au peuple romain le mépris de la mort (l’empereur Théodose), 557.
De la grandeur romaine, II, 559.—Montaigne ne veut dire qu’un mot de la grandeur des Romains, à laquelle il ne trouve rien de comparable. N’étant encore que simple citoyen romain, César donne, vend, propose des trônes (César et Cicéron, M. Furius, le roi Déjotarus et un gentilhomme de Pergame, le roi Ptolémée), 559.—Une lettre du sénat romain suffit pour faire abandonner ses conquêtes B.39 à un roi puissant (Popilius et le roi Antiochus), 561.—Les Romains rendaient leurs royaumes aux rois qu’ils avaient vaincus, pour faire de ceux-ci des instruments de servitude (Auguste, le roi breton Cogidunus, Soliman), 562.
Se garder de contrefaire le malade, II, 563.—Exemples de personnes devenues soit goutteuses, soit borgnes après avoir feint de l’être pendant quelque temps (Celius, un homme cité par Appien), 563.—Réflexion de Montaigne sur un vœu formé par quelques gentilshommes anglais, 565.—Il faut empêcher les enfants de contrefaire les défauts physiques qu’ils aperçoivent chez les autres, de peur qu’ils ne les contractent eux-mêmes, 565.—Exemple d’un homme devenu aveugle en dormant, 565.—Une folle habitant la maison de Sénèque, devenue aveugle, croyait que c’était la maison qui était devenue obscure; réflexion de ce philosophe sur ce que les hommes ressemblent à cette folle, attribuant toujours leurs vices à d’autres causes qu’à eux-mêmes, 565.
Du pouce, II, 567.—Usage chez certains rois barbares de cimenter leurs alliances en entrelaçant leurs pouces, les piquant, et suçant le sang l’un de l’autre, 567.—Étymologie du mot pouce, 567.—Coutume des Romains d’abaisser ou d’élever le pouce pour applaudir ou pour ordonner la mort des gladiateurs, 567.—La mutilation du pouce chez les anciens dispensait du service militaire (les Romains, Auguste, C. Vatienus, Philoclès, les Athéniens et les Éginètes, les Lacédémoniens), 569.
La poltronnerie est mère de la cruauté, II, 569.—Vérité de l’adage qui fait le titre de ce chapitre; le vrai brave pardonne à l’ennemi qu’il a vaincu, le lâche l’injurie et le frappe même lorsqu’il est réduit à l’impuissance (Alexandre tyran de Phères), 569.—Tuer son ennemi quand il est abattu, c’est se priver de la vengeance; mieux vaudrait le conserver à la vie, pour jouir de sa honte. Celui qui succombe n’est pas du reste le plus à plaindre; le repos lui est acquis, tandis que le survivant est obligé de fuir, de se cacher (Bias, Lysiscus, coutume du royaume de Narsingue), 571.—Une chose inexcusable c’est d’attendre la mort d’un ennemi pour publier des invectives contre lui (Asinius Pollion et Plancus, Aristote), 573.—Les duels dérivent d’un sentiment de lâcheté, de la crainte que notre adversaire ne renouvelle ses offenses; l’usage de s’y faire accompagner de tenants dans les querelles particulières part de ce même sentiment, la peur de se voir abandonné à soi-même devant le danger; devoirs des tenants en pareille occurrence (le duc d’Orléans et le roi Henry d’Angleterre, les Argiens et les Lacédémoniens, les Horaces et les Curiaces, un frère de Montaigne), 573.—S’il est vrai que, seul, le courage doive être honoré, l’art de l’escrime est à flétrir, puisqu’il ne procure la victoire qu’à force de feintes et de ruses; de plus, il porte à violer les lois (le consul P. Rutilius, César à Pharsale), 577.—D’ailleurs, à la guerre, cet art est inutile et parfois dangereux (Philopœmen, Platon), 579.—Les gens sanguinaires et cruels sont généralement lâches, et un premier acte de cruauté en amène nécessairement d’autres (l’empereur Maurice et Phocas; Philippe roi de Macédoine, Théoxène et Poris), 581.—Les tyrans s’ingénient à prolonger les tourments de leurs victimes; mais leur intention est souvent trompée, les tortures violentes tuant, et celles qui sont tolérables ne suffisant pas à leur rage, 583.—Dans les exécutions ordinaires de la justice tout ce qui outrepasse la mort simple, est cruauté (Juifs crucifiés), 583.—Détails de quelques supplices atroces; Montaigne pense que les plus hideux à voir, ne sont pas toujours ceux qui causent le plus de douleur aux malheureux qui ont à les subir (l’empereur Mechmet en Épire, Crésus; Georges Séchel, chef des paysans polonais révoltés), 585.
Chaque chose en son temps, II, 587.—Ce furent deux grands hommes que Caton le Censeur et Caton d’Utique; mais celui-ci l’emporte de beaucoup sur le premier, 587.—Dans sa vieillesse, Caton le Censeur s’avisa d’apprendre le grec; c’est un ridicule, toutes choses doivent être faites en leur temps (Q. Flaminius, Eudémonidas et Xénocrate, Philopœmen et le roi Ptolémée), 587.—Nos désirs devraient être amortis par l’âge, mais nos goûts et nos passions survivent à la perte de nos facultés; quant à lui, Montaigne, il ne pense qu’à sa fin et ne forme pas de projets dont l’exécution nécessiterait plus d’une année, 589.—Sans doute un vieillard peut encore étudier, mais ses études doivent être conformes à son âge, elles doivent lui servir à quitter le monde avec moins de regrets (Caton d’Utique), 589.
De la vertu, II, 591.—Par le mot vertu, il faut entendre ici la force d’âme. Ce n’est pas en des élans impétueux mais passagers que consiste ce genre de vertu; elle demande de la persévérance, un caractère solide et constant, et se rencontre rarement, 591.—Bien qu’il la possédât à un haut degré, Pyrrhon essaya vainement de toujours mettre sa vie en conformité avec sa doctrine; c’est que ce n’est pas tout de témoigner de la fermeté d’âme dans une circonstance donnée, le difficile est de se montrer tel dans toutes ses actions, 591.—Traits de courage amenés par une soudaine résolution (un paysan et un gentilhomme du pays de Montaigne, une femme de Bergerac), 593.—Autres exemples, ceux-là suite de déterminations, de projets arrêtés longtemps à l’avance; ces actions fortes et courageuses longuement préméditées sont, en général, le fruit de préjugés absurdes ou de fausses doctrines (les femmes hindoues, les gymnosophistes, Calanus), 595.—Le dogme de la fatalité, souvent mis en avant mais facile à réfuter, est fréquemment exploité pour surexciter les esprits; c’est lui qui inspire tant d’audace aux Turcs (les Bédouins, deux moines de Florence, un jeune Turc, Henry de Navarre), 597.—Quant aux assassins, la plupart du temps ce sont les passions religieuses ou politiques qui arment leur bras (les assassins du prince d’Orange et du duc de Guise, la secte des Assassins), 601.
A propos d’un enfant monstrueux, II, 605.—Description d’un enfant et d’un pâtre monstrueux; ce qui nous paraît tel, ne l’est pas pour la nature, 605.
De la colère, II, 607.—Il vaut mieux confier les enfants au gouvernement qu’à leurs propres parents (les institutions de Lacédémone et de Crète), 607.—Ceux-ci les châtient quelquefois dans des transports de colère, ils les accablent de coups, les estropient; ce n’est pas correction, c’est vengeance, 607.—La colère nous fait le plus souvent envisager les choses sous un aspect trompeur; les fautes qui nous irritent ne sont pas telles qu’elles nous paraissent. Combien hideux sont les signes extérieurs de la colère (César et Rabirius), 609.—Il ne faut pas juger de la vérité ou de la fausseté des croyances et des opinions des hommes par leur conduite habituelle (Eudaminondas, Cléomène, Cicéron et Brutus, Cicéron et Sénèque, les éphores de Sparte), 611.—Modération de quelques grands hommes sous l’empire de la colère (Plutarque et un de ses esclaves, Archytas de Tarente, Platon, le lacédémonien Charylle et un ilote), 611.—Nous cherchons toujours à trouver et à faire trouver notre colère juste et raisonnable (Cneius Pison), 613.—Les femmes naturellement emportées, deviennent furieuses par la contradiction; le silence et la froideur les calment (l’orateur Celius, Phocion), 615.—Pour cacher sa colère, il faut des efforts inouïs; elle est moins terrible quand elle éclate librement (les hommes de guerre, Diogène et Démosthène), 615.—Attentions à avoir B.41 quand, dans son intérieur, on a sujet de se mettre en colère, 617.—Caractère du courroux de Montaigne; il feint parfois d’être plus en colère qu’il ne l’est réellement, 617.—Il ne croit pas que la colère puisse jamais avoir de bons effets, même quand il s’agit de forcer les autres à pratiquer la vertu; c’est une arme dangereuse; elle nous tient, nous ne la tenons pas (Aristote), 619.
Défense de Sénèque et de Plutarque, II, 621.—Combien est fausse la comparaison que l’on a voulu établir entre Sénèque et le cardinal de Lorraine, en s’appuyant sur le portrait injurieux que l’historien Dion trace du premier; il est plus rationnel de croire ce qu’en disent Tacite et quelques autres qui en parlent d’une manière très honorable, 621.—Quant à Plutarque, il a été accusé par Bodin, d’ignorance, d’excessive crédulité et de partialité; réfutation de ces accusations. Sur le reproche d’ignorance, Montaigne n’a pas le savoir nécessaire pour en juger, 623.—Nombreux exemples témoignant que les faits avancés par Plutarque et qualifiés d’incroyables par son critique, n’ont rien d’impossible (un enfant de Lacédémone, Pyrrhus, les jeunes Spartiates, Ammien Marcellin et les Égyptiens, un paysan espagnol et L. Pison, Epicharis, de simples villageois du temps de Montaigne), 623.—C’est un tort de vouloir juger du possible et de l’impossible par ce dont nous sommes nous-mêmes capables (Agésilas), 629.—La partialité de Plutarque en faveur des Grecs et au détriment des Romains n’est pas mieux fondée, d’autant qu’il ne prétend pas que les grands hommes de ces deux peuples qu’il met en parallèle, ont même valeur; il ne porte pas sur eux d’appréciation d’ensemble, il ne compare que des points de détail en des situations déterminées, 629.
Histoire de Spurina, II, 633.—Nous apprendre à commander à nos passions, tel est le but de la philosophie. Mais il en est d’une violence extrême; et, des appétits qu’elles font naître en nous, ceux que l’amour occasionne semblent les plus excessifs; peut-être est-ce parce qu’ils intéressent à la fois le corps et l’âme, 633.—De combien de moyens ne s’est-on pas servi pour les amortir: les mutilations, les cilices, les réfrigérants de toutes espèces (un prince français, Xénocrate), 633.—Chez quelques-uns, l’ambition est plus indomptable que l’amour; Jules César, qui était d’une incontinence excessive, a toujours su réprimer la fougue de cette passion quand il s’agissait de grands intérêts (César, Mahomet II), 635.—D’autres, au contraire, ont fait céder l’ambition à l’amour (Ladislas roi de Naples), 637.—César ne sacrifiait jamais à ses plaisirs une heure de son temps quand les affaires l’exigeaient tout entier; il était à la fois le plus actif et le plus éloquent de son époque; il était aussi très sobre (César et Caton), 639.—Sa douceur et sa clémence ont paru douteuses; mille exemples prouvent qu’il avait ces qualités (les capitaines de Pompée, César à Pharsale, C. Memmius, C. Calvius, Catulle, C. Oppius), 641.—Mais son ambition effrénée l’a amené à renverser la république la plus florissante qui ait jamais existé, ce dont rien, d’après Montaigne, ne saurait l’absoudre (Marc Antoine), 643.—Exemple extraordinaire d’un jeune Toscan, Spurina, qui, extrêmement beau, se cicatrisa tout le visage pour se soustraire aux passions qu’il inspirait, 645.—Une telle action ne se peut approuver; il est plus noble de lutter que de se dérober aux devoirs que la société nous impose, autrement c’est mourir pour s’épargner la peine de bien vivre (Scipion et Diogène), 645.
Observations sur les moyens que Jules César employait à la guerre, II, 647.—Dans le chapitre précédent, Montaigne a examiné les vices et les qualités de César, il s’occupe ici de ses hauts faits et de ses talents militaires; selon lui, ses commentaires devraient être le bréviaire de tout homme de guerre, 647.—Pour rassurer ses troupes alarmées de la supériorité numérique de B.42 l’ennemi, il leur exagérait lui-même cette supériorité; il accoutumait ses soldats à lui obéir sans les laisser commenter ses desseins; très ménager du temps, il savait amuser l’ennemi pour le surprendre avec plus d’avantage (le roi Juba, Cyrus, les Suisses), 647.—Il n’exigeait guère de ses soldats que la vaillance et la discipline, parfois il leur donnait toute licence; il aimait qu’ils fussent richement armés, les honorait du nom de «Compagnons», ce qui n’empêchait pas qu’il ne les traitât, le cas échéant, avec beaucoup de sévérité, 649.—Il se complaisait aux travaux de campagne, 651.—Il aimait à haranguer ses troupes avant le combat, et ses harangues sont des modèles d’éloquence militaire, 651.—Rapidité de César dans ses mouvements; aperçu de ses guerres nombreuses en divers pays, 653.—Il voulait tout voir par lui-même; préférait obtenir le succès en négociant, plutôt que par la force des armes; il était plus circonspect qu’Alexandre dans ses entreprises, et donnait hardiment de sa personne chaque fois que la nécessité le comportait (bataille de Tournai, siège d’Avaricum, guerre contre Afranius et Petreius, César à Dyrrachium, César franchissant l’Hellespont), 653.—Sa confiance et sa ténacité au siège d’Alésia; deux particularités dignes de remarque à propos de ce siège (Lucullus, Vercingétorix), 657.—Avec le temps, César devint plus retenu dans ses entreprises. Quoique peu scrupuleux, il n’approuvait cependant pas qu’on se servît de toutes sortes de moyens à la guerre pour obtenir le succès (Arioviste), 659.—Il savait très bien nager et aimait à aller à pied, 659.—Ses soldats et ses partisans avaient pour lui une extrême affection et lui étaient tout dévoués (l’amiral de Chatillon, Sceva soldat de César, Granius Petronius, le siège de Salone), 661.
Trois bonnes femmes, II, 663.—Quelques épigrammes de Montaigne contre les femmes qui font parade de leur affection pour leurs maris seulement quand ils sont morts (la veuve d’un prince français), 663.—Cependant, dans l’antiquité, il en relève trois qui voulurent partager le sort de leurs époux se donnant la mort. La première, une italienne, citée par Pline le Jeune, était de naissance commune; son dévouement, 665.—Les deux autres sont nobles; l’une est Arria, femme de Cecina Pætus; son énergie, 667.—L’autre est Paulina Pompeia, femme de Sénèque; son histoire, 671.—Singulière preuve d’amour que, de son côté, Sénèque, renonçant pour elle à mourir, avait donnée à sa femme, 675.
Quels hommes occupent le premier rang entre tous, III, 11.—Trois hommes des temps passés occupent, selon Montaigne, le premier rang entre tous. Le premier, c’est Homère, le prince, le modèle de tous les poètes; estime que l’on en a fait dans tous les temps (Aristote, Varron, Virgile, Alexandre le Grand, Cléomène, Plutarque, Alcibiade, Hiéron, Platon et Panetius, Mahomet II et le pape Pie II), 11.—Le second est Alexandre le Grand: ses belles actions pendant sa vie si courte; il est préférable à César qui pourtant lui est supérieur sous certains rapports (Annibal, les Mahométans), 15.—Le troisième et le meilleur de tous, c’est Épaminondas; il l’emporte sur Alexandre et César, mais son théâtre d’action a été beaucoup plus restreint. Les Grecs l’ont nommé le premier d’entre eux; il réunissait toutes les qualités que l’on trouve éparses chez les autres, et chez lui elles atteignaient la perfection, 19.—Scipion Émilien pourrait lui être comparé, s’il eût eu une fin aussi glorieuse. Ce qu’on peut dire d’Alcibiade, 21.—Bonté, douceur, équité et humanité d’Épaminondas (Pélopidas, les Béotiens), 21.
De la ressemblance des enfants avec leurs pères, III, 23.—Comment Montaigne a fait son livre: il n’y travaillait que lorsqu’il avait des loisirs; un valet lui a emporté une partie de son manuscrit, il le regrette peu, 23.—Il y a sept ou huit ans qu’il a commencé à l’écrire, et depuis dix-huit mois il souffre d’un mal qu’il avait toujours redouté, de coliques néphrétiques, 23.—Combien les hommes sont attachés à la vie! Pour lui, il est bien plus sensible aux maux physiques qu’aux douleurs morales, et cependant il commence à s’habituer à sa cruelle maladie qui lui offre cet avantage de le mieux familiariser avec la mort (Mécène, Tamerlan et les lépreux, Antisthène et Diogène), 23.—Il n’est point de ceux qui réprouvent que l’on témoigne par des plaintes et des cris les souffrances que l’on ressent, quoiqu’il arrive à assez bien se contenir, et que, même dans les plus grandes douleurs, il conserve sa lucidité d’esprit, s’observe et se juge, 27.—Ce qui l’étonne et qu’il ne peut s’expliquer, ce sont ces transmissions physiques et morales, directes et indirectes, des pères, des aïeux, des bisaïeuls aux enfants (la famille des Lépides à Rome, une famille de Thèbes), 31.—Il pense tenir de son père ce mal de la pierre dont il est affecté, comme aussi il a hérité de lui de son antipathie pour la médecine, 31.—Motif du peu d’estime en laquelle il tient cette science, elle fait plus de malades qu’elle n’en guérit, 35.—La plupart des peuples, les Romains entre autres, ont longtemps existé sans connaître la médecine (les Romains, Caton le Censeur, les Arcadiens, les Libyens, nos villageois), 39.—L’utilité des purgations imaginées par la médecine n’est rien moins que prouvée; sait-on du reste jamais si un remède agit en bien ou en mal et s’il n’eût pas mieux valu laisser faire la nature (un Lacédémonien, l’empereur Adrien, un lutteur et Diogène, Nicoclès), 39.—Les médecins se targuent de toutes les améliorations qu’éprouve le malade et trouvent toujours à excuser le mauvais succès de leurs ordonnances (Platon, Ésope), 41.—Loi des Égyptiens obligeant les médecins à répondre de l’efficacité du traitement de leurs malades (Esculape), 43.—Le mystère sied à la médecine; le charlatanisme qu’apportent les médecins dans la désignation et le mode d’emploi de leurs drogues, leur attitude compassée près de leurs malades en imposent; ils devraient toujours discuter à huis clos et se garder de traiter à plusieurs un même malade, ils éviteraient ainsi de déceler les contradictions qui règnent entre eux, 45.—Sur la cause même des maladies, que d’opinions diverses! 47.—Quand la médecine a commencé à être en crédit; fluctuations que, depuis cette époque, ont subies les principes sur lesquels elle repose (Hippocrate, Chrysippe, Érasistrate, Hiérophile, Asclépiade, Thémisson, Musa, Vectius Valens, Thessalus, Crinas de Marseille, Charinus, Pline l’Ancien, Paracelse, Fioraventi, Argentarius), 47.—Rien de moins certain que les médicaments qui ne font pas de bien ne font pas de mal; en outre, les méprises sont fréquentes; la chirurgie offre une bien plus grande certitude, 49.—Comment ajouter foi à des médicaments complexes, composés en vue d’effets différents, souvent contraires, devant se produire simultanément sur divers de nos organes? 53.—Chaque maladie devrait être traitée par un médecin distinct qui s’en serait spécialement occupé (les Égyptiens), 55.—Faiblesse et incertitude des raisonnements sur lesquels est fondé l’art de la médecine: l’un condamne ce que l’autre approuve, 55.—Quoique Montaigne n’ait confiance en aucun remède, il reconnaît que les bains sont utiles, peut-être aussi les eaux thermales; diversité dans les modes d’emploi de ces eaux (sources minérales en France, en Allemagne, en Italie), 57.—Conte assez plaisant contre les gens de loi et les médecins (les habitants du pays de Lahontan), 61.—Autre conte sur la médecine (un bouc nourri d’herbes apéritives et de vin blanc), 63.—Ce n’est que leur science que Montaigne attaque chez les médecins et non eux, pour lesquels il a la même estime que pour les gens de n’importe quelle autre profession; limite dans laquelle il se confie à eux; combien au surplus ne font pas, pour eux-mêmes, usage des drogues qu’ils prescrivent à autrui (Lycurgue, un gentilhomme gascon), 65.—C’est la crainte de la douleur, de la mort, qui fait qu’on se livre communément aux médecins (les Babyloniens, les Égyptiens), 67.—Sur quoi, du reste, la connaissance B.44 que les médecins prétendent avoir de l’efficacité de leurs remèdes est-elle fondée (Galien)? 69.—Insertion d’une lettre de Montaigne à Madame de Duras. Elle lui a entendu exposer ses idées sur la médecine, elle les retrouvera dans son ouvrage où il se peint tel qu’il est, ne voulant pas paraître après lui autre qu’il n’était de son vivant, se souciant peu de ce que, lui mort, on en pourra penser (Tibère), 71.—S’il a parlé si mal de la médecine, ce n’a été qu’à l’exemple de Pline et de Celse, les seuls médecins de Rome ancienne qui aient écrit sur leur art, 75.—Il se peut que lui-même en arrive à se remettre entre les mains des médecins; c’est qu’alors, comme tant d’autres, il sera gravement atteint et ne sera plus en possession de la plénitude de ses facultés; au surplus, sur ce sujet comme sur toutes autres choses, Montaigne admet fort bien que tout le monde ne soit pas de son avis (Périclès), 75.
De ce qui est utile et de ce qui est honnête, III, 79.—La perfidie est si odieuse que les hommes les plus méchants ont parfois refusé de l’employer, même quand ils y avaient intérêt (Tibère et Arminius), 79.—L’imperfection de la nature humaine est si grande que des vices et des passions très blâmables, sont souvent nécessaires à l’existence de la société; c’est ainsi que la justice recourt quelquefois et bien à tort à de fausses promesses, pour obtenir des aveux, 79.—Dans le peu d’affaires politiques auxquelles Montaigne a été mêlé, il a toujours cru devoir se montrer franc et consciencieux (Hypéride et les Athéniens, Atticus), 81.—Quelque danger qu’il y ait à prendre parti dans les troubles intérieurs, il n’est ni beau, ni honnête de rester neutre (Gélon tyran de Syracuse, Morvillers évêque d’Orléans), 85.—Quel que soit le parti que l’on embrasse, la modération est à observer à l’égard des uns comme vis-à-vis des autres, 87.—Il est des gens qui servent les deux partis à la fois; ils sont à utiliser, tout en se gardant du mal qu’ils peuvent vous faire, 87.—Quant à Montaigne, il disait à tous les choses telles qu’il les pensait, et se contentait de ce qu’on lui communiquait sans chercher à pénétrer les secrets de personne, ne voulant du reste être l’homme lige de qui que ce fût (Philippide et Lysimaque), 87.—Cette manière de faire n’est pas celle que l’on pratique d’ordinaire, mais il était peu apte aux affaires publiques qui exigent souvent une dissimulation qui n’est pas dans son caractère, 89.—Il y a une justice naturelle, bien plus parfaite que les justices spéciales à chaque nation, que chacune a créées à son usage et qui autorisent parfois des actes condamnables lorsque le résultat doit en être utile (l’indien Dendamis), 91.—La trahison, par exemple, est utile dans quelques cas, elle n’en est pas plus honnête; ceux qui s’y prêtent en sont flétris et on ne saurait vous imposer d’en commettre (deux compétiteurs au royaume de Thrace, l’empereur Tibère et Pomponius Flaccus, les Lacédémoniens et Antipater, les rois d’Égypte et leurs juges), 93.—Si elle est excusable, ce n’est qu’opposée à une autre trahison sans que pour cela le traître cesse d’être méprisé; parfois il est puni par ceux-là mêmes qu’il a servis (Fabricius et le médecin de Pyrrhus, Jarolepc duc de Russie, Antigone et les soldats d’Eumène, l’esclave de Sulpitius, Clovis, Mahomet II, la fille de Séjan), 95.—Ceux qui consentent à être les bourreaux de leurs parents et de leurs compagnons encourent la réprobation publique (Witolde, prince de Lithuanie), 99.—Les princes sont quelquefois dans la nécessité de manquer à leur parole; ils ne sont excusables que s’ils se sont trouvés dans l’impossibilité absolue d’assurer autrement les intérêts publics dont ils ont charge, 99.—Comment le Sénat de Corinthe s’en remit à la Fortune, du jugement qu’il avait à porter sur Timoléon qui venait de tuer son propre frère, 101.—Acte inexcusable du Sénat romain revenant sur un traité qu’il avait ratifié, revirement fréquent dans les guerres civiles, 101.—L’intérêt privé ne doit jamais prévaloir sur la foi donnée; ce n’est B.45 que si on s’est engagé à quelque chose d’inique ou de criminel, que l’on peut manquer à sa parole, 103.—Chez Épaminondas, l’esprit de justice et la délicatesse de sentiments ont toujours été prédominants; son exemple montre qu’ils sont compatibles avec les rigueurs de la guerre et qu’il est des actes qu’un homme ne peut se permettre même pour le service de son roi, non plus que pour le bien de son pays (Pompée, César, Marius, un soldat de Pompée, un autre à une époque un peu postérieure), 103.—En résumé, l’utilité d’une action ne la rend pas honorable, 107.
Du repentir, III, 107.—Avant d’entrer en matière, Montaigne jette un regard sur lui-même et expose que, si la peinture qu’il fait de lui dans son ouvrage ne le représente pas constamment avec les mêmes idées, c’est qu’il se peint au jour le jour et que rien n’est stable en ce monde; il change, parce que tout change (Demade), 107.—Quoique sa vie n’offre rien de particulier, l’étude qu’il en fait, n’en a pas moins son utilité, étant donné que c’est un homme qu’il dépeint, et non un grammairien, un poète ou un jurisconsulte; que jamais auteur n’a traité un sujet qu’il possédait mieux, et qu’il ne veut que raconter et non enseigner, 109.—Tout vice laisse dans l’âme une plaie qui tourmente sans cesse; une bonne conscience procure, au contraire, une satisfaction durable; c’est ce qui fait que Montaigne se félicite de n’avoir, malgré la contagion de son siècle, causé ni la ruine ni l’affliction de personne, de n’avoir pas attenté publiquement aux lois, ni manqué à sa parole, 111.—Chacun devrait être son propre juge, les autres n’ont qu’une fausse mesure de nous-mêmes; ce n’est pas nous qu’ils voient, mais ce qu’ils croient deviner de nous sous le masque dont nous nous couvrons, 113.—Le repentir est, dit-on, la suite inévitable d’une faute; cela n’est pas exact pour les vices enracinés en nous, 115.—La vie extérieure d’un homme n’est pas sa vie réelle, il n’est lui-même que dans sa vie privée; aussi combien peu font l’admiration de ceux qui vivent constamment dans leur intérieur et même dans leur voisinage immédiat. C’est surtout chez les hommes de condition sociale peu élevée, que la grandeur d’âme se manifeste (Bias, Livius Drusus, Agésilas, Montaigne, Aristote, Alexandre et Socrate, Tamerlan, Érasme), 115.—Les inclinations naturelles, les longues habitudes se développent, mais ne se modifient ni ne se surmontent par l’éducation; aussi ceux qui entreprennent de réformer les mœurs, se trompent-ils en croyant y arriver: ils n’en changent que l’apparence, 121.—Les hommes en général, même dans leur repentir, ne s’amendent pas réellement; s’ils cherchent à être autres, c’est parce qu’ils espèrent s’en trouver mieux; pour lui, son jugement a toujours dirigé sa conscience (un paysan de l’Armagnac), 121.—Aussi ne se repent-il aucunement de sa vie passée; dans la gestion de ses propres affaires, il a pu commettre des erreurs importantes: c’est à la fortune, et non à son jugement, qu’il en impute la faute, 125.—Les conseils sont indépendants des événements; lui-même en demandait peu et n’en tenait guère compte; d’autre part, il en donnait rarement. Une fois une affaire finie, il se tourmentait peu de la tournure qu’elle avait prise, lors même qu’elle était contraire à ses désirs ou à ses prévisions (Phocion), 129.—On ne saurait appeler repentir les changements que l’âge apporte dans notre manière de voir et par suite dans notre conduite; la sagesse des vieillards n’est que de l’impuissance; ils raisonnent autrement, et peut-être moins sensément que dans la vigueur de l’âge (Antisthène), 131.—Il faut donc s’observer dans la vieillesse pour éviter, autant que possible, les imperfections qu’elle apporte avec elle (Socrate), 133.
De la société des hommes, des femmes et de celle des livres, III, 137.—La diversité des occupations est un des caractères principaux de l’âme humaine; le commerce des livres est de ceux qui la distraient (Caton l’Ancien), B.46 137.—Pour Montaigne, son occupation favorite était de méditer sur lui-même; par la lecture, il ajoutait à ses sujets de méditation; il se plaisait aussi aux conversations sérieuses, sans bannir toutefois les sujets ayant de la grâce et de la beauté; les entretiens frivoles n’étaient pour lui d’aucun intérêt (Aristote), 137.—Peu porté à se lier, il apportait beaucoup de circonspection dans ces amitiés de rencontre qu’engendre la vie journalière; cette réserve, commandée aussi par le mauvais esprit du temps, n’a pas été sans indisposer beaucoup de personnes contre lui; par contre, assoiffé d’amitié vraie, il se livrait sans restriction s’il venait à se rencontrer avec quelqu’un répondant à son idéal (Socrate, Plutarque), 139.—Il est utile de savoir s’entretenir familièrement avec toutes sortes de gens et il faut se mettre au niveau de ceux avec lesquels on converse; aussi n’aime-t-il pas les personnes au langage prétentieux (Platon, les Lacédémoniens), 141.—Cette sorte de langage est un défaut fréquent chez les savants et qui lui fait fuir les femmes savantes; que la femme ne se contente-t-elle de ses dons naturels; si, cependant, elle veut étudier, qu’elle cultive la poésie, l’histoire et ce qui, en fait de philosophie, peut l’aider à supporter les peines de la vie, 143.—Montaigne, de caractère ouvert et exubérant, s’isolait volontiers autant par la pensée au milieu des foules, à la cour par exemple, que d’une manière effective, chez lui, où on était affranchi de toutes les contraintes superflues qu’impose la civilité, 145.—Dans le monde, il recherchait la société des gens à l’esprit juste et sage, lesquels sont bien plus rares qu’on ne croit; nature des conversations qu’il avait avec eux. C’est là ce que finalement il appelle son premier commerce (Hippomachus), 147.—Le commerce avec les femmes vient en second lieu; il a sa douceur, mais aussi ses dangers; les sens y jouent un grand rôle; Montaigne voudrait que de part et d’autre on y apportât de la sincérité, à cet égard l’homme est au-dessous de la brute (les filles des Brahmanes), 149.—Idée qu’il donne de ses amours; les grâces du corps, en pareil cas, l’emportent sur celles de l’esprit bien que celles-ci y aient aussi leur prix (l’empereur Tibère, la courtisane Flora), 153.—Un troisième commerce dont l’homme a la disposition, est celui des livres; c’est le plus sûr, le seul qui ne dépende pas d’autrui; les livres consolent Montaigne dans sa vieillesse et dans la solitude (Jacques roi de Naples et de Sicile), 153.—Sa bibliothèque est son lieu de retraite de prédilection; description qu’il en donne, 155.—Les Muses sont le délassement de l’esprit. Dans sa jeunesse, Montaigne étudiait pour briller; dans l’âge mûr, pour devenir plus sage; devenu vieux, il étudie pour se distraire, 159.—Mais le commerce des livres a, lui aussi, des inconvénients; il n’exerce pas le corps: de ce fait, dans la vieillesse, il est préjudiciable à la santé, 159.
De la diversion, III, 159.—C’est par la diversion qu’on parvient à calmer les douleurs vives. On console mal par le raisonnement; il faut distraire l’esprit, appeler son attention sur d’autres objets, mais l’effet en est de courte durée (Cléanthe, les Péripatéticiens, Chrysippe, Épicure, Cicéron), 159.—A la guerre, la diversion se pratique utilement pour éloigner d’un pays un ennemi qui l’a envahi, pour gagner du temps (Périclès, le sieur d’Himbercourt, Atalante et Hippomène), 161.—C’est aussi un excellent remède dans les maladies de l’âme, par elle on rend moins amers nos derniers moments; Socrate est le seul qui, dans l’attente de la mort, sans cesser de s’en entretenir, ait constamment, durant un long espace de temps, gardé la plus parfaite sérénité (les disciples d’Hégésias et le roi Ptolémée), 165.—Chez les condamnés à mort, la dévotion devient une diversion à leur terreur, 165.—Fermeté, lors de son exécution, de Subrius Flavius condamné à mort, 167.—Sur un champ de bataille, dans un duel, l’idée de la mort est absente de la pensée des combattants (L. Silanus), 167.—Dans les plus cruelles calamités, nombre de considérations rendent notre situation moins pénible; sommes-nous menacés d’une mort prochaine, l’espérance d’une vie meilleure, le succès de nos enfants, la gloire future de notre nom, l’espoir que nous serons vengés, etc., tout se présente à notre esprit, l’occupe et le distrait (Didon, Ariane, Xénophon, Épicure, Épaminondas, Zénon), 167.—Moyen de dissiper un ardent désir B.47 de vengeance, 169.—C’est encore par la diversion qu’on se guérit de l’amour, comme de toute autre passion malheureuse; par elle, le temps, qui calme tout, exerce son action, 169.—De même en détournant l’attention, on fait tomber un bruit public qui vous offense (Alcibiade), 171.—Un rien suffit pour attirer et détourner notre esprit; en présence même de la mort, les objets les plus frivoles entretiennent en nous le regret de la vie (Plutarque, la robe de César, Tibère), 173.—L’orateur et le comédien en arrivent souvent à ressentir en réalité les sentiments qu’ils expriment dans le plaidoyer qu’ils débitent ou le rôle qu’ils jouent (les pleureuses, le convoi de M. de Grammont, Quintilien), 175.—Singulier moyen que nous mettons en œuvre pour faire diversion à la douleur que nos deuils peuvent nous causer, 177.—Nous nous laissons souvent influencer par de purs effets d’imagination; parfois, il n’en faut pas davantage pour nous porter aux pires résolutions (Cambyse, Aristodème, Midas, Prométhée), 177.
A propos de quelques vers de Virgile, III, 179.—La vieillesse est si naturellement portée vers les idées tristes et sérieuses que, pour se distraire, elle a besoin de se livrer quelquefois à des actes de gaîté; à l’âge où il est parvenu, Montaigne se défend de la tempérance comme il se défendait autrefois de la volupté, 179.—Aussi saisit-il avidement toutes les occasions de goûter quelque plaisir et pense qu’il vaut mieux être moins longtemps vieux, que vieux avant de l’être (Platon), 181.—Ce qu’il y a de pire, dans la vieillesse, c’est que l’esprit se ressent des souffrances et de l’affaiblissement du corps, 185.—La santé, la vigueur physique font éclore les grandes conceptions de l’esprit; la sagesse n’a que faire d’une trop grande austérité de mœurs, elle est par essence gaie et sociable (Platon, Socrate, Crassus), 185.—Ceux qui se blessent de la licence des écrits de Montaigne devraient bien plutôt blâmer celle de leurs pensées. Pour lui, il ose dire tout ce qu’il ose faire et regrette que tout ce qu’il pense ne puisse de même être publié; il est du reste à présumer que la confession qu’il fait de ses fautes, aura peu d’imitateurs (Thalès, Origène, Ariston), 187.—Ce que les hommes craignent le plus, c’est qu’une occasion quelconque mette leurs mœurs à découvert; et pourtant, comment un homme peut-il être satisfait d’être estimé, honoré, lorsqu’il sait qu’il ne mérite ni l’estime, ni la vénération? Montaigne, qui va maintenant entrer dans le vif de son sujet, appréhende que ce chapitre des Essais ne fasse passer son livre du salon de ces dames dans leur boudoir (Archélaüs, Socrate), 191.—Comment se fait-il que l’acte par lequel se perpétue le genre humain, paraisse si honteux qu’on n’ose le nommer? Il est vrai que si on tait son nom, il n’en est pas moins connu de tout sexe (Aristote, Plutarque, Lucrèce), 193.—Pourquoi avoir voulu brouiller les Muses avec Vénus? Rien n’inspire plus les poètes que l’amour, et rien ne peint mieux ses transports que la poésie; pour s’en convaincre, il ne faut que lire les vers où Virgile décrit avec tant de chaleur une entrevue amoureuse de Vénus avec Vulcain, 193.—Le mariage diffère de l’amour; c’est un marché grave, dicté par la raison, que l’on contracte en vue de la postérité; les extravagances amoureuses doivent en être bannies; au surplus, les mariages auxquels l’amour a seul présidé, ont, plus que tous autres, tendance à mal tourner (Aristote), 195.—L’amour ne fait pas partie intégrante du mariage, pas plus que la vertu n’est d’une façon absolue liée à la noblesse. Digression sur le rang en lequel sont tenus les nobles dans le royaume de Calicut (Antigone), 195.—Un bon mariage, s’il en existe, est une union faite d’amitié et de confiance, qui impose des devoirs et des obligations mutuelles; il n’est pas d’état plus heureux dans la société humaine (Socrate), 199.—Montaigne répugnait beaucoup à se marier, cependant il s’est laissé assujettir par l’exemple et les usages à ce commun devoir; et, tout licencieux qu’on le croit, il a mieux observé les lois du mariage qu’il ne l’avait promis et espéré. Ceux-là ont grand tort qui s’y engagent sans être résolus à s’y comporter de même, 201.—Différence entre le mariage et l’amour; une femme peut céder à un homme, dont elle ne voudrait pas pour mari (Virgile, Isocrate, Lycurgue, Platon), 203.—Nos lois sont trop sévères B.48 envers les femmes, on voit qu’elles ont été faites par les hommes. Nous voulons qu’elles maîtrisent leurs désirs plus ardents encore que les nôtres, que nous n’essayons même pas de modérer (Isocrate, Tirésias, Proculus et Messaline, une femme de Catalogne et la reine d’Aragon, Solon), 205.—Il n’y a pas de passion plus impérieuse, et nous nous opposons à ce qu’elles en tempèrent les effets ou reçoivent entière satisfaction; épousent-elles un jeune homme, cela ne l’empêche pas d’avoir des maîtresses; un vieillard, c’est comme si elles restaient vierges (le philosophe Polémon, la vestale Clodia Læta, Boleslas roi de Pologne et Kinge sa femme), 209.—L’éducation qu’on donne aux jeunes filles, tout opposée à ce qu’on exige d’elles, éveille constamment en elles ce sentiment: elles n’entendent parler que d’amour; ce qu’on leur en cache, souvent maladroitement, elles le devinent; aussi, leur imagination aidant, en savent-elles plus que nous qui prétendons les instruire, et Boccace et l’Arétin n’ont rien à leur apprendre (la fille de Montaigne), 209.—Du reste c’est l’amour, c’est l’union des sexes qui sont la grande affaire de ce monde; aussi ne faut-il pas s’étonner si les plus grands philosophes ont écrit sur ce sujet (Socrate, Zénon, Straton, Théophraste, Aristippe, Platon, Démétrius de Phalère, Héraclide du Pont, Antisthène, Ariston, Cléanthe, Sphereus, Chrysippe, l’école d’Épicure), 211.—Dans l’antiquité, les organes de la génération étaient déifiés; aujourd’hui, comme alors, tout du fait de l’homme comme de celui de la nature, rappelle constamment l’amour aux yeux de tous (à Babylone, dans l’île de Chypre, à Héliopolis, les Égyptiennes, les matrones de Rome, la chaussure des Suisses, les costumes des hommes et des femmes chez nous et ailleurs, un pape), 213.—Mieux vaudrait renseigner de bonne heure la femme sur les choses de l’amour, que de lui en faire mystère et de laisser son imagination travailler, ce qui la porte notamment à des exagérations qui aboutissent à des déconvenues lorsqu’elle est en présence de la réalité; en somme, dans toutes les règles qu’il a édictées, l’homme n’a eu que lui-même en vue (Platon, les femmes de l’Inde, Livie, les Lacédémoniennes, S. Augustin), 215.—Il est bien difficile, dans l’état actuel de nos mœurs, qu’une femme demeure toujours chaste et fidèle (S. Jérôme), 217.—Elles n’en ont que plus de mérite, lorsqu’elles parviennent à se maintenir sages; mais ce n’est pas en se montrant prudes et revêches qu’elles feront croire à leur vertu. Ce à quoi elles doivent s’appliquer, c’est à conserver leur réputation, ou, si elles l’ont perdue, à la rétablir. L’indiscrétion des hommes est un grand tourment pour elles, 219.—La jalousie est une passion inique dont elles ont également à souffrir, etc.; le préjugé qui nous fait considérer comme une honte l’infidélité de la femme n’est pas plus raisonnable. Que de grands hommes se sont consolés de cet accident; les dieux du paganisme, Vulcain entre autres, ne s’en alarmaient pas. Chez la femme, la jalousie est encore plus terrible que chez l’homme; elle pervertit en elle tout ce qu’il y a de bon et de beau et la rend susceptible des pires méfaits (le berger Chratis, Lucullus, César, Pompée, Antoine, Caton, Lépide, Vulcain et Vénus, Octave et Paulia Posthumia), 223.—La chasteté est-elle chez la femme une question de volonté? Pour réussir auprès d’elle, tout dépend des occasions et il faut savoir oser (Montaigne était de ceux qui n’osent guère); celles qui se prétendent sûres d’elles-mêmes, ou n’ont pas été exposées à la tentation, ou se vantent; du reste ce que nous entendons leur interdire à cet égard, est mal défini et peut se produire parfois inconsciemment (les femmes Scythes, Fatua femme de Faustus, la femme de Hiéron), 227.—C’est d’après l’intention qu’il faut juger si la femme manque, ou non, à son devoir; qu’a-t-on à blâmer chez celle qui se prostitue pour sauver son mari? à celle qui a été livrée au libertinage avant l’âge d’avoir pleine connaissance? et puis, quel profit retirons-nous de prendre trop de souci de la sagesse de nos femmes (Phaulius d’Argos et le roi Philippe, Galba et Mécène, les femmes de l’Inde, le philosophe Phédon, Solon)? 231.—Il vaut mieux ignorer que connaître leur mauvaise conduite; un honnête homme n’en est pas moins estimé parce que sa femme le trompe. C’est là un mal qu’il faut garder secret, mais c’est là un conseil qu’une femme jalouse ne saurait admettre, tant cette passion, qui l’amène à rendre la vie intolérable à son mari, la domine une fois qu’elle s’est emparée d’elle (Pittacus, le sénat de Marseille), 233.—Un mari ne gagne rien à user de trop de contrainte envers sa femme; toute gêne aiguise les désirs de la femme et ceux de B.49 ses poursuivants (un hôte de Flaminius, Messaline et Claude), 237.—Lucrèce a peint les amours de Vénus et de Mars avec des couleurs plus naturelles que Virgile décrivant les rapports matrimoniaux de Vénus et de Vulcain; quelle vigueur dans ces deux tableaux si expressifs! Caractère de la véritable éloquence; enrichir et perfectionner leur langue est le propre des bons écrivains; quelle différence entre ceux des temps anciens et ceux du siècle de Montaigne (Virgile, Lucrèce, Gallus, Horace, Plutarque, Ronsard et la Pléiade), 239.—La langue française, en l’état, se prête mal, parce qu’on ne sait pas en user, à rendre les idées dont l’expression comporte de l’originalité et de la vigueur; ce qui fait qu’on a souvent recours à l’aide du latin et du grec, alors qu’on en pourrait tirer davantage. On apporte également trop d’art dans le langage employé dans les questions de science (Léon l’Hébreu, Ficin, Aristote, Bambo, Équicola), 243.—Montaigne aimait, quand il écrivait, à s’isoler et à se passer de livres pour ne pas se laisser influencer par les conseils et par ses lectures; il ne faisait exception que pour Plutarque (un peintre, le musicien Antigenide), 245.—Il a grande tendance à imiter les écrivains dont il lit les ouvrages, aussi traite-t-il de préférence des sujets qui ne l’ont pas encore été; n’importe lequel, un rien lui suffit (des singes et Alexandre, Socrate, Zénon et Pythagore), 247.—Les idées les plus profondes, comme les plus folles, lui viennent à l’improviste, surtout lorsqu’il est à cheval; le souvenir qu’il en conserve est des plus fugitifs, 249.—Revenant à son sujet principal, Montaigne estime que l’amour n’est autre que le désir d’une jouissance physique; et, considérant ce que l’acte lui-même a de ridicule, il est tenté de croire que les dieux ont voulu par là apparier les sages et les fous, les hommes et les bêtes (Socrate, Platon, Alexandre), 249.—D’autre part, pourquoi regarder comme honteuse une action si utile, commandée par la nature? On se cache et on se confine pour construire un homme; pour le détruire, on recherche le grand jour et de vastes espaces (les Esséniens, les Athéniens), 251.—N’y a-t-il pas des hommes, et même des peuples, qui se cachent pour manger? chez les Turcs, des fanatiques qui se défigurent? un peu partout des hommes qui s’isolent de l’humanité? On abandonne les lois de la nature, pour suivre celles plus ou moins fantasques des préjugés, 253.—Parler discrètement de l’amour, comme l’ont fait Virgile et Lucrèce, c’est lui donner plus de piquant; ainsi font les femmes qui cachent leurs appâts pour les rendre plus attrayants; et les prêtres, leurs dieux pour leur donner plus de lustre (Virgile, Lucrèce, Ovide, Martial), 255.—L’amour, tel que le pratiquent les Espagnols et les Italiens, plus respectueux et plus timide que chez les Français, plaît à Montaigne; il en aime les préambules; celui qui ne trouve de jouissance que dans la jouissance n’est pas de son école. Le pouvoir de la femme prend fin, dès l’instant qu’elle est à nous (Thrasonide), 257.—La coutume d’embrasser les femmes lorsqu’on les salue, lui déplaît, c’est profaner le baiser; les hommes eux-mêmes n’y gagnent pas: pour trois belles qu’ils embrassent il leur en faut embrasser cinquante laides (Socrate), 259.—Il approuve que, même avec des courtisanes, on cherche à gagner leur affection afin de ne pas avoir que leur corps seulement (les Italiens, la Vénus de Praxitèle, un Égyptien, Périandre, la Lune et Endymion), 259.—Les femmes sont plus belles, les hommes ont plus d’esprit en Italie qu’en France; mais nous avons autant de femmes d’exquise beauté et d’hommes supérieurs que les Italiens. La femme mariée est, chez eux, trop étroitement tenue, ce qui est d’aussi fâcheuse conséquence que de leur laisser trop de licence, 261.—Il est de l’intérêt de la femme d’être modeste et d’avoir de la retenue; même n’étant pas sages, elles sauvegardent de la sorte leur réputation; la nature d’ailleurs les a faites pour se refuser, du moins en apparence, car elles sont toujours prêtes; par ces refus, elles excitent beaucoup plus l’homme (les Sarmates, Aristippe, Thalestris et Alexandre), 265.—Il y a de l’injustice à blâmer l’inconstance de la femme; rien de violent ne peut durer et, par essence, l’amour est violent; d’autre part, c’est une passion qui n’est jamais assouvie, il ne faut donc pas leur savoir mauvais gré si, après nous avoir acceptés, s’apercevant que nos facultés, notre mérite ne sont pas ce qu’elles attendaient de nous, elles se pourvoient ailleurs (la reine Jeanne de Naples, Platon), 265.—Quand l’âge nous atteint, ne nous abusons pas sur ce dont nous sommes encore capables, et ne nous exposons pas à être dédaignés, 267.—Montaigne reconnaît B.50 la licence de son style, mais il tient à ce que son livre soit une peinture exacte de lui-même; et, bien qu’aimant la modestie, il est obligé par les mœurs de son temps à une grande liberté de langage qu’il est le premier à regretter (Théodore de Bèze, Saint-Gelais), 269.—Il est injuste d’abuser du pouvoir que les femmes nous donnent sur elles en nous cédant; à cet égard, il n’a rien à se reprocher: il tenait religieusement les engagements pris avec elles, en observait toutes les conditions, souvent au delà et plus même qu’elles n’eussent voulu, 273.—Même dans ses plus vifs transports, il conservait sa raison. Il estime qu’en pareille matière, la modération doit être de règle; tant qu’on reste maître de soi et que ses forces ne sont point altérées, on peut s’abandonner à l’amour; quand viennent les ans, l’imagination, substituée à la réalité, nous ranime encore (le philosophe Panetius, Agésilas, Anacréon, Socrate), 275.—Dans l’usage des plaisirs, l’esprit et le corps doivent s’entendre et s’entr’aider pour que chacun y participe dans la mesure où cela lui est possible, comme il arrive de la douleur, 279.—L’amour chez le vieillard que n’a pas encore atteint la décrépitude, ranimerait le corps, obligerait à en prendre plus de soin, ragaillardirait l’esprit, ferait diversion aux tristesses et aux chagrins de toutes sortes qui l’assaillent; mais il ne saurait exiger un amour réciproque; surtout qu’il ne s’adresse pas à des femmes hors d’âge. A dire vrai, l’amour sans limites ne convient qu’à la première jeunesse (Bion, Cyrus, Ménon, l’empereur Galba, Ovide, Emonès de Chio et le philosophe Arcésilas, Horace, Homère, Platon, la reine Marguerite de Navarre, Saint Jérôme), 281.—On voit souvent les femmes sembler faire de l’amour une question de sentiment et dédaigner la satisfaction que les sens peuvent y trouver, 285.—En somme, hommes et femmes ont été pétris dans le même moule, et un sexe n’est guère en droit de critiquer l’autre (Platon, Antisthène), 287.
Des coches, III, 287.—Différence des opinions des philosophes sur les causes et les origines de divers usages et accidents, par exemple sur l’habitude de dire: «Dieu vous bénisse!» à qui éternue, sur le mal de mer; digression sur la peur (Plutarque, Montaigne, Socrate, Épicure), 287.—Variété d’emploi des chars à la guerre; usage qui en a été fait pendant la paix, par nos premiers rois, par divers empereurs romains (les Hongrois et les Turcs, les rois fainéants, Marc-Antoine, Héliogabale, l’empereur Firmus), 293.—En général, les souverains ont grand tort de se livrer à des dépenses de luxe pour se montrer avec plus d’apparat, donner des fêtes au lieu d’employer leurs trésors à élever des monuments et des établissements utiles; ces prodigalités sont mal vues des peuples qui estiment, avec raison, qu’elles sont faites à leurs dépens (Isocrate, Démosthène, Théophraste, Aristote, le pape Grégoire XIII, la reine Catherine, l’empereur Galba), 295.—Un roi, en effet, ne possède rien, ou ne doit rien posséder en propre et il se doit tout entier à son peuple; une sage économie et la justice doivent présider à ses libéralités d’autant que, quoi qu’il fasse, il lui sera toujours impossible de satisfaire l’avidité de ses sujets (Denys le Tyran, Cyrus et Crésus), 297.—On pouvait à Rome excuser la pompe des spectacles, tant que ce furent des particuliers qui en faisaient les frais, mais non quand ce furent les empereurs, parce que c’était alors les deniers publics qui en supportaient la dépense (Philippe père d’Alexandre), 301.—Description de ces magnifiques et étranges spectacles; ce que l’on en doit le plus admirer, c’est moins leur magnificence que l’invention et les moyens d’exécution; nous y voyons combien les arts, que nous croyons arrivés chez nous à la perfection, sont moins avancés que chez les anciens; l’artillerie et l’imprimerie qui viennent d’apparaître chez nous, étaient connues depuis mille ans en Chine (l’empereur Probus, Solon et les prêtres égyptiens), 301.—Un nouveau monde vient d’être découvert; ses habitants sont gens simples, moins corrompus que nous, ayant du bon sens; des arts leur sont absolument inconnus, d’autres, à en juger par certaines de leurs œuvres, ne le cèdent en rien à ce que nous-mêmes pouvons produire, 307.—Pour ce qui est de leur courage, il n’est pas douteux que, s’ils ont succombé, c’est beaucoup plus par ruse et par surprise que du B.51 fait de la valeur de leurs ennemis, 309.—Tout autre eût été le sort de ces peuples s’ils étaient tombés entre les mains de conquérants plus humains et policés comme étaient les anciens Grecs et Romains; les réponses que firent certains d’entre eux à leurs envahisseurs se présentant pour pénétrer chez eux, témoignent de leur mansuétude et de leur bon sens, 311.—Mauvaise foi et barbarie des Espagnols à l’égard des derniers rois du Pérou et de Mexico; horrible autodafé qu’ils firent un jour de leurs prisonniers de guerre, conduite odieuse que la Providence n’a pas laissée impunie, 313.—L’or, par lui-même, n’est pas une richesse, il ne le devient que s’il est mis en circulation, 317.—Les Mexicains croyaient à cinq âges du monde, et pensaient se trouver dans le dernier quand les Espagnols vinrent les exterminer, 319.—La route de Quito à Cusco, au Pérou, surpasse sous tous rapports n’importe quel ouvrage qui ait été exécuté en Grèce, à Rome et en Égypte, 319.—Pour en revenir aux coches, ils étaient inconnus dans le Nouveau Monde; le dernier roi du Pérou était, au milieu de la mêlée, porté sur une chaise d’or élevée sur des brancards d’or, lorsqu’il fut fait prisonnier par les Espagnols, 321.
Des inconvénients des grandeurs, III, 321.—Qui connaît les grandeurs et leurs incommodités, peut les fuir sans beaucoup d’efforts ni grand mérite, 321.—Montaigne n’a jamais souhaité des postes très élevés; bien différent de César, il préférait être le deuxième ou le troisième dans sa ville, que le premier à Paris; une vie douce et tranquille lui convient bien mieux qu’une vie agitée et glorieuse; il ne voudrait ni commander ni obéir, si ce n’est aux lois (Thorius Baldus et Regulus, Otanez), 323.—Il est très porté à excuser les fautes des rois, parce que leur métier est des plus difficiles; leur toute-puissance est une prérogative dangereuse; on leur cède en tout, ils n’ont jamais la satisfaction de la difficulté vaincue (deux auteurs écossais, Brisson et Alexandre, Carnéade, Homère et Vénus), 325.—Leurs talents et leurs vertus ne peuvent se manifester, parce que ceux qui les entourent se sont fait une règle de louer indifféremment toutes leurs actions et qu’ils leur cachent leurs défauts de crainte de les offenser. Comment dans ces conditions s’étonner qu’ils commettent tant de fautes; ce sont leurs flatteurs, cause de ce mal, qui seraient à punir (Tibère et le Sénat Romain; les courtisans d’Alexandre, de Denys, de Mithridate, le philosophe Favorinus et l’empereur Adrien, Pollion et Auguste; Philoxène, Platon et Denys), 329.
Sur l’art de la conversation, III, 331.—En punissant les coupables, la justice ne saurait avoir qu’un but: empêcher les autres hommes de commettre les mêmes fautes; c’est ainsi que l’aveu que Montaigne fait de ses erreurs, doit servir à corriger les autres (Platon, Caton, un joueur de lyre), 331.—Mais où l’esprit se forme le plus c’est, selon notre moraliste, dans la conversation; cet exercice lui paraît plus instructif encore que l’étude dans les livres, 333.—On y apprend à supporter la sottise, la contradiction et la critique. Sur le premier point, Montaigne connaissant la faiblesse de l’esprit humain, écoutait patiemment les propositions les plus absurdes, les opinions les plus folles, 335.—La contradiction éveille l’esprit et aide parfois à la découverte de la vérité, mais il faut qu’elle ait lieu en termes courtois. La critique est susceptible de nous corriger, mais il faut être de bonne foi et savoir l’accepter, ce qui n’est pas donné à tout le monde (Socrate, Antisthène), 335.—Dans les conversations, la subtilité et la force des arguments importent moins que l’ordre; le vulgaire en met souvent dans ses discussions plus que les philosophes et les savants; les conversations sans méthode, sans ordre, dégénèrent vite en dispute; et, pour ce qui est de discuter avec un sot, il ne faut absolument pas s’y prêter, 339.—Les disputes devraient être interdites; quand on en arrive là, chacun, sous l’empire de l’irritation, y perd la notion de ce qui est raisonnable; on se quitte ennemis, sans avoir fait faire un B.52 pas à la question (Platon), 341.—L’attitude des gens de science, l’usage qu’ils en font, laissent souvent à désirer; suivant qui la possède, c’est un sceptre ou la marotte d’un fou, 341.—C’est l’ordre et la méthode qui donnent du prix aux conversations; la forme y importe autant que le fond; il en est de même dans notre vie familiale, où nous supportons plus aisément les fautes de nos domestiques que les mauvaises excuses que, par bêtise, ils s’entêtent à nous présenter pour les pallier (Démocrite, Alcibiade), 343.—C’est un grand défaut de ne pouvoir souffrir les sottises des autres; ne se trompe-t-on pas soi-même en les croyant des sottises; sommes-nous donc si sûrs de notre propre jugement? que de fois ce que nous reprochons aux autres, existe chez nous-mêmes (Héraclite, Myson, Platon, Socrate)! 347.—Ce qui frappe nos sens a une grande influence sur nos jugements: la gravité d’un personnage, son costume, sa situation, etc., tout cela donne du poids aux sottises qu’il débite, 349.—Parfois aussi les grands paraissent plus sots qu’ils ne sont, parce qu’en raison de leur position on attend plus d’eux que du commun des mortels; le plus souvent leur intérêt est de garder le silence, de la sorte leur ignorance ressort moins (Mégabyse et Apelle), 351.—Et pourquoi les grands seraient-ils plus éclairés que les autres? c’est le hasard qui, la plupart du temps, distribue les rangs, donne les places et il ne saurait guère en être autrement, 353.—Le succès obtenu dans les grandes affaires n’est pas une preuve d’habileté; souvent il est dû au hasard qui intervient dans toutes les actions humaines (les Carthaginois, les Romains, le persan Syramnez, Thucydide), 355.—Pour juger des grands, voyez ceux que la fortune fait tomber de leur rang élevé; comme ils paraissent au-dessous du médiocre, lorsqu’ils ne sont plus entourés d’un éclat imposant (Mélanthe et Denys, Antisthène, les Mexicains), 357.—Montaigne est porté à se défier de l’habileté d’un homme, dès lors que cet homme a une haute situation ou jouit de la faveur populaire, 359.—Il n’accepte qu’avec réserve les mots heureux de ses interlocuteurs, qui peuvent les avoir empruntés et ne pas se rendre compte eux-mêmes de leur valeur, 361.—Il se méfie également de ceux qui, dans leurs reparties, se renferment dans des généralités; il faut les amener à préciser pour savoir au juste ce qu’ils valent, 361.—Souvent les sots émettent des idées justes, mais elles ne sont pas d’eux; hors d’état d’en faire une judicieuse application, il n’y a qu’à les laisser aller, ils ne tardent pas à s’embourber (Hégésias, Cyrus), 363.—Reprendre un sot, avec l’espérance de rectifier son jugement, c’est peine perdue, 365.—Ce qu’il y a de plus déplaisant chez un sot, c’est qu’il admire toujours tout ce qu’il dit, 365.—Les causeries familières, à bâtons rompus, où on fait assaut d’esprit, ont aussi leurs charmes; les propos vifs et hardis qui s’y échangent, forment le caractère et peuvent parfois nous éclairer sur nos défauts, 367.—Les jeux de main sont à proscrire; ils dégénèrent trop souvent en voies de fait (deux princes de la famille royale), 367.—Comment Montaigne s’y prenait pour juger d’une œuvre littéraire sur laquelle l’auteur le consultait; sur les siennes, sur ses Essais, il était toujours hésitant, bien plus que lorsqu’il s’agissait de celles des autres, 367.—Un point sur lequel il faut se montrer très réservé, c’est lorsqu’on rencontre des idées qui peuvent ne pas appartenir en propre à l’auteur, sans qu’on ait de certitude à cet égard (Philippe de Commines, Tacite, Sénèque, Cicéron), 369.—Digression sur Tacite. Cet historien a relégué au second plan les faits de guerre et s’est plutôt attaché aux événements intérieurs, qu’il juge plus qu’il ne les raconte, 371.—Sa sincérité ne fait pas doute, il est du parti de l’ordre; néanmoins, il semble avoir jugé Pompée avec trop de sévérité; à propos de Tibère, Montaigne a quelque doute sur l’impeccabilité de son jugement, 371.—C’est à tort qu’il s’excuse d’avoir parlé de lui-même dans son histoire; Montaigne, lui, non seulement ne craint pas de parler de lui-même dans ses Essais, mais il ne parle que de lui et en observateur désintéressé, 373.—Caractère de Tacite à en juger par ses écrits; on ne saurait que le louer, lui et tous les historiens qui ont agi de même, d’avoir recueilli et consigné tous les faits extraordinaires et les bruits populaires (Vespasien), 375.
De la vanité, III, 377.—Montaigne plaisante sur la manie qu’il a d’enregistrer toutes les idées qui lui passent par la tête; c’est là une occupation qu’il pourrait prolonger, tant qu’il y aura au monde de l’encre et du papier (un gentilhomme, Diomède, Galba), 377.—On devrait faire des lois contre les écrivains ineptes et inutiles; il y en a tant que pendant qu’on sévirait contre les plus dangereux, il aurait, lui, le temps de s’amender (le médecin Philotinus), 379.—Comment les politiques amusent le peuple, alors qu’ils le maltraitent le plus (les Spartiates), 379.—Tout différent des autres, Montaigne se sent plus porté à devenir meilleur dans la bonne que dans la mauvaise fortune (Xénophon), 381.—Il aimait le changement et, comme conséquence, les voyages, qu’il affectionnait aussi parce qu’ils le sortaient de chez lui et que, s’il est agréable de commander chez soi, si modeste que soit son domaine, la situation a ses ennuis, 381.—Peu fait à la gestion de ses biens, ce qu’il considère du reste comme chose aisée, elle lui était d’autant plus à charge, que ce qu’il possédait lui suffisait et qu’il n’avait nulle envie d’accroître son patrimoine, 383.—Les voyages ont l’inconvénient de coûter cher, mais cela ne l’arrêtait pas; il s’arrangeait seulement à y subvenir sans entamer son capital qu’il estimait devoir suffire à son unique héritier, puisqu’il lui avait suffi à lui-même (Phocion, Cratès), 385.—Si peu qu’il s’occupât de son intérieur, ce pourquoi il avait peu d’aptitude, il y trouvait mille sujets de contrariété qui, si légers qu’ils fussent, constamment répétés, ne laissaient pas de le blesser souvent davantage que de bien plus grands maux; aussi préférait-il la vie hors de chez lui (Diogène), 385.—Nullement sensible au plaisir de bâtir, s’il a fait quelques changements dans sa maison, cela a été pour se conformer à l’intention qu’en avait eue son père. Il n’aime non plus ni la chasse, ni le jardinage, et, si profitable que ce soit, il n’est pas porté à s’occuper des affaires publiques; jouir de l’existence, lui suffit (Platon), 387.—Il souhaiterait pouvoir abandonner la gestion de ses biens à quelque ami honnête, à un gendre par exemple, auquel il en céderait les revenus et qui lui assurerait le bien-être jusqu’à la fin de ses jours, 391.—Il se fiait à ses domestiques, évitant de se renseigner sur eux pour ne pas être obligé de les avoir en défiance, 391.—Sa répugnance à s’instruire de ses propres affaires était telle, qu’il n’a jamais pu prendre sur lui de lire un titre, un contrat (Cratès), 393.—Chez lui, la moindre chose qu’il voit le préoccupe; que n’a-t-il au moins pour l’assister dans la direction de son intérieur un second, sur lequel il puisse se reposer; obligé de veiller à tout, sa manière de recevoir les étrangers s’en ressent, chose contraire à son tempérament beaucoup plus porté à dépenser qu’à thésauriser (Platon), 395.—Une autre raison qui le portait à voyager, c’est la situation morale et politique de son pays, dont il souffre, moins par intérêt pour la chose publique, tout finissant par s’arranger, que pour lui-même qui n’a pas le courage de voir tant de corruption et de déloyauté (le roi Philippe), 397.—Toutes les discussions, les disputes sur la meilleure forme de gouvernement, sont parfaitement inutiles; le monde existe: si on peut le redresser, on ne saurait lui faire perdre un pli qui est déjà pris. Pour chaque nation, le meilleur gouvernement est celui auquel elle est accoutumée (Solon, Varron, de Pibrac et Monsieur de Foix), 399.—Rien n’est plus dangereux pour un état qu’un changement radical; il faut s’appliquer à améliorer, mais non à renverser (les meurtriers de César), 401.—Les réformes elles-mêmes sont souvent difficiles; un gouvernement même vicieux peut se maintenir malgré ses abus, sans compter que, parfois, si on regardait chez ses voisins, on y trouverait pire (Pacuvius Caluvius, Solon), 401.—L’empire romain est un exemple qu’une domination étendue ne témoigne pas qu’à l’intérieur tout soit pour le mieux, et montre que, si miné que soit un état, il peut se soutenir longtemps par la force même des choses (Isocrate), 405.—De la corruption générale des états de l’Europe, Montaigne conclut que la France peut se relever de son état actuel; toutefois, il redoute qu’elle ne se désagrège, 405.—Montaigne craint de parfois se répéter dans ses Essais; il le regretterait, mais sa mémoire va lui faisant de plus en plus défaut (Lynceste), 407.—S’il a à B.54 prononcer un discours qu’il ait préparé, la crainte de perdre le fil de ses idées le paralyse; aussi, comme le lire c’est se lier les mains et qu’il n’est pas capable d’improviser, il a pris la résolution de s’en abstenir désormais (l’orateur Curion), 409.—Il fait volontiers des additions à son livre, mais ne corrige pas; ce serait faire tort aux acheteurs des éditions précédentes; et puis, il a vieilli sans s’assagir et les changements qu’il pourrait y introduire ne vaudraient peut-être pas ce qui y est (Antiochus), 411.—Il s’en rapporte uniquement à ses éditeurs pour l’orthographe et la ponctuation; des fautes d’autre nature peuvent être relevées dans le texte, il ne s’en préoccupe pas; qu’elles proviennent de la copie ou de l’impression, le lecteur, qui connaît ses idées, saura les rectifier, 413.—Vivant au foyer des guerres civiles, il est exposé aux insultes de tous les partis; il souffre beaucoup dans ses intérêts de cet état de choses, bien que, jusqu’ici, il ait échappé au pillage, ce qu’il attribue à ce qu’il n’a pas mis sa maison en état de défense, à l’estime dont il jouit dans le pays, aux services qu’il rend à ses voisins et à sa bonne fortune; il regrette que les lois soient impuissantes à le protéger et d’en avoir obligation à d’autres (Lycurgue d’Athènes), 415.—Il se considère comme absolument obligé par ses engagements et ses promesses; mais il est tellement ennemi de toute contrainte, qu’il lui répugne même d’être lié par les devoirs de la reconnaissance et tient pour avantageux de se trouver délivré, par leurs mauvais procédés à son égard, de son attachement à certaines personnes, 417.—Il ne doit rien aux grands et ne leur demande que de ne pas s’occuper de lui; il s’applique à tout supporter et à se passer de tout; il aime à obliger ses amis, mais ils l’importunent s’ils lui demandent d’intervenir en leur faveur auprès de tiers; en tout cas, s’il lui faut contracter des obligations envers autrui, il souhaite que ce soit pour tout autre chose qu’obtenir protection contre les fureurs de la guerre civile (Hippias d’Élis, Bajazet et Tamerlan, l’empereur Soliman et l’empereur de Calicut, Cyrus, le premier des Scipions), 419.—Il vit dans des transes continues; ces désordres étaient, du reste, un mal depuis longtemps à l’état latent, et peut-être est-il préférable de le voir passé à l’état aigu; c’est encore là une des causes qui font qu’il voyage tant, bien qu’il ne soit pas assuré de trouver mieux, 425.—Quoique les troubles qui la déchirent le dégoûtent de la France, il aime Paris; il n’est français que par cette capitale; puisse-t-elle demeurer à l’abri de dissensions intestines, ce serait sa ruine, 429.—Au surplus, il regarde tous les hommes, à quelque nation qu’ils appartiennent, comme ses compatriotes; le monde entier est pour lui une patrie, aussi ne redouterait-il pas la peine de l’exil (les rois de Perse, Socrate), 429.—Avantages que Montaigne trouve à voyager; il demeure sans peine huit à dix heures consécutives à cheval et, sauf les chaleurs excessives (il voyage alors de nuit), ne redoute aucunes intempéries (les anciens Romains, les Perses dans l’antiquité, les Espagnols), 431.—On le blâme de ce que, vieux et marié, il quitte sa maison pour voyager; mais il y laisse une gardienne fidèle qui y maintient l’ordre. La science du ménage est la plus utile, la plus honorable chez une mère de famille; il est vrai que bien des femmes ne pensent qu’à leur toilette et vivent dans l’oisiveté, la sienne n’est pas telle, 433.—On objecte que c’est témoigner peu d’affection à sa femme que de s’en éloigner; mais l’absence momentanée aiguise, au contraire, le désir de se revoir; il se connaît en amitié, et affirme qu’on n’aime pas moins son ami absent que présent (les ensorcelés de Kareinty), 433.—Pourquoi craindre de voyager quand on est vieux? C’est alors que les voyages sont le plus utiles; il peut mourir en route, dira-t-on, qu’importe; c’est une éventualité dont il ne se préoccupe pas quand il se met en route (les Stoïciens), 437.—Quoiqu’il lui soit indifférent de mourir là ou ailleurs, il préférerait que la mort le surprit à cheval et hors de chez lui; il serait plus en paix et sentirait moins de peine et de regrets autour de lui, 439.—Quelle fâcheuse habitude que notre entourage s’apitoie sur nos maux, cela nous énerve; voir auprès de nous moins de mines impressionnées nous disposerait plus favorablement, 441.—A publier cette étude sur lui-même, Montaigne trouve qu’elle a ce grand avantage de lui servir de règle de conduite et que les critiques seront moins portés à dénaturer ses qualités, sa confession devant les désarmer en partie; il reconnaît, du reste, avoir toujours été traité au-dessus de ses mérites (Antigone et le philosophe B.55 Bion), 443.—Peut-être aussi sa lecture fera-t-elle que quelqu’un lui convenant, sera désireux d’entrer en rapport d’amitié avec lui: Oh! un ami! que ne donnerait-il pas pour en avoir un, 445.—C’est finir par devenir à charge aux nôtres que de les occuper constamment de nos maux. Viendrait-il à tomber malade dans un coin perdu, il a de quoi se suffire avec ce qu’il porte avec lui; et puis, dès qu’il se sent malade, il a toujours soin de mettre en ordre ses affaires de conscience et autres, ce qui fait qu’il est toujours prêt (les Indiens), 447.—Son livre ne lui survivra que peu d’années, d’autant que notre langue se transforme continuellement; il n’en constitue pas moins une précaution pour qu’après lui, on ne le juge pas autre qu’il n’est, 449.—Genre de mort dont Montaigne s’accommoderait le mieux; toujours est-il qu’il a cette satisfaction que la sienne ne sera pour les siens, dont les intérêts sont assurés, un sujet ni de plaisir, ni de déplaisir (les commourants d’Antoine et de Cléopâtre, Pétrone, Tigellinus, le philosophe Théophraste), 451.—Il ne recherche pas ses aises en voyage; il va au jour le jour, sans itinéraire fixe; aussi est-il toujours satisfait, même s’il ne trouve pas dans un pays ce qu’il venait y voir, il apprend du moins que la curiosité signalée n’existe pas, 453.—Il sait s’accommoder de tout et se plie à tous les usages du pays où il se trouve, rien ne lui paraît étrange; aussi blâme-t-il fort la sotte tendance qu’ont les Français à l’étranger de tout y dénigrer, et ne se joignait-il pas à leurs sociétés quand il en rencontrait, 455.—Tout ce qu’il demanderait, ce serait d’avoir un compagnon de voyage de même humeur que lui, car il aime à communiquer ses idées (Sénèque, Cicéron, Archytas, Aristippe), 457.—La situation qu’il a, le bien-être dont il jouit, devraient, ce semble, le détourner de sa passion des voyages; mais il y trouve l’indépendance, et elle lui est si chère qu’il rejette les commodités de la vie par crainte d’en être asservi, 457.—C’est là, dira-t-on, de la vanité, mais où n’y en a-t-il pas? Les plus belles maximes philosophiques, les plus beaux règlements de vie sont vains; et ceux-là mêmes qui les émettent ne les suivent pas. Ne voit-on pas journellement un juge prononcer une condamnation pour un fait que lui-même a commis ou va commettre? La faute en est aux lois, qui exigent de nous plus que nous ne pouvons (Ariston, Xénophon, Solon, Antisthène, Diogène, la courtisane Laïs), 461.—On peut encore, à la rigueur, admettre que dire et faire soient dissemblables chez les gens qui professent la morale; mais lui, parlant de lui-même, est tenu à être plus conséquent. L’homme public doit compter avec les vices de son temps; Montaigne a reconnu par lui-même que les affaires publiques ne se traitent pas d’après les mêmes principes que les affaires privées, son caractère ne se prête pas à semblable compromission; au surplus, il est fréquent de ne pas trouver réunies chez un même homme les qualités nécessaires à ces deux genres d’affaires (Caton, un roi de France, Platon, Socrate, Saturninus), 465.—Une vertu naïve et sincère ne peut être employée à la conduite d’un état corrompu; du reste, sa notion s’altère dans un milieu dépravé; quoi qu’il en soit, on doit toujours obéissance à ceux qui ont charge d’appliquer les lois, si indignes qu’ils soient (Sénèque, Agésilas), 469.—Si Montaigne sort aussi fréquemment de son sujet, c’est qu’il s’abandonne au flux de ses idées qui, en y regardant de près, ne sont cependant pas aussi décousues qu’elles en ont l’air; et puis, il oblige ainsi le lecteur à plus d’attention, ce qui déjà l’a porté à donner à ses chapitres plus d’extension qu’au début (Platon, Térence, Plutarque), 471.—Affection particulière de Montaigne pour la ville de Rome, due au souvenir des grands hommes qu’elle a produits; lui, qui a le culte du passé, ne voit ses ruines qu’avec émotion et respect; aujourd’hui encore, n’est-elle pas la métropole de la chrétienté, la ville universelle, la seule au monde qui ait ce caractère (Arcésilas et Ctesibius)? 475.—Il doit beaucoup à la fortune pour l’avoir ménagé jusqu’ici. Il est vrai que l’avenir est inquiétant, mais que lui importe ce qui adviendra quand il ne sera plus? il n’a pas d’enfant mâle qui continuera son nom; et puis, même ne pas avoir d’enfants du tout ne lui semble pas chose bien regrettable, 477.—Il laissera après lui son patrimoine tel qu’il l’a reçu, la fortune ne lui ayant jamais octroyé que de légères faveurs sans consistance, 479.—De ces faveurs, il n’y en a pas à laquelle il ait été plus sensible qu’au titre de citoyen romain qui lui a été accordé quand il était à Rome, titre dont il reproduit textuellement la teneur, B.56 pour ceux que cela intéresse et aussi un peu par vanité, 479.—C’est qu’en effet l’homme est tout vanité; et c’est parce que nous sommes déçus par ce que nous voyons quand nous venons à nous observer, que nous reportons constamment nos regards partout ailleurs que sur nous-mêmes, 483.
Il faut contenir sa volonté, III, 485.—Montaigne ne se passionnait pour rien; il se gardait de prendre des engagements, résistant même à ce à quoi le poussaient ses propres affections, parce qu’une fois entraîné, on ne sait plus où l’on va; si, nonobstant, on parvenait à l’intéresser à des affaires autres que les siennes, il promettait de s’en charger, mais modérément, ayant bien assez de celles-ci pour l’occuper, 485.—Beaucoup se font les esclaves des autres, se prodiguant pour s’employer à ce qui ne les regarde pas; cela devient une nécessité chez eux; il ne manque cependant pas sur notre propre route de mauvais pas dont nous avons assez à faire de nous garder, 487.—Élu maire de Bordeaux, Montaigne n’accepta qu’à son corps défendant cette charge à laquelle il fut réélu à l’expiration de son mandat. Portrait qu’il fit de lui à Messieurs de Bordeaux, leur faisant connaître qu’ils ne devaient pas compter qu’il s’emploierait tout entier à leurs affaires, comme avait fait son père qui avait également occupé ces fonctions, 489.—Son père était imbu de ce principe si généralement enseigné et que des sages ont eux-mêmes prêché il y a longtemps, que nous devons nous oublier pour ne travailler que pour le bien public; est-ce raisonnable? Le vrai sage qui sait bien ce qu’il se doit, trouve par là même ce qu’il doit aux autres, 491.—Il faut se dévouer aux fonctions que l’on occupe, mais ce ne doit être qu’un prêt temporaire et accidentel de sa personne; il ne faut pas qu’elles nous absorbent entièrement ni qu’elles nous passionnent, ce qui nous entraînerait à manquer de prudence et d’équité, 493.—Excellent caractère d’un prince du temps de Montaigne, qui était supérieur aux accidents de la fortune. Même au jeu, il faut être modéré; nous le serions plus, si nous savions exactement combien peu nous est nécessaire (Socrate, Métrodore, Épicure, Cléanthe), 495.—Bien que les besoins que nous tenons de la nature soient faciles à satisfaire, nos habitudes, notre position dans le monde, notre âge nous portent à en étendre le cercle; c’est dans ces limites que nous devons les contenir; les multiplier, c’est offrir à l’adversité plus de chance encore de nous atteindre (calendrier Grégorien), 497.—C’est folie de s’enorgueillir de l’emploi que l’on occupe et de ne pas s’apercevoir que la plupart du temps, c’est la robe du magistrat que l’on salue et non sa personne; notre personnalité doit toujours demeurer indépendante de la fonction que nous remplissons (Montaigne), 501.—Si l’on se jette dans un parti, ce n’est pas une raison pour qu’on en excuse toutes les injustices, toutes les fureurs, tous les entêtements ridicules; la raison veut qu’on reconnaisse ce qui est mal dans le parti qu’on a embrassé et ce qui est bien dans le parti contraire (Marcus Manlius), 501.—Facilité extraordinaire des peuples à se laisser mener par les chefs de parti (Apollonius, Mahomet), 505.—Différence entre la guerre que se faisaient César et Pompée et celle qui eut lieu entre Marius et Sylla; avertissement à en tirer, 505.—Du danger qu’il y a à être l’esclave de ses affections (Diogène), 505.—Il faut s’efforcer de prévenir ce qui, dans l’avenir, peut nous attirer peines et difficultés; c’est ainsi que Montaigne évitait d’avoir des intérêts communs, surtout avec des parents; il fuyait les discussions et les gens de caractère difficile (le roi Cotys), 507.—Quelques âmes fortement trempées affrontent les tentations; il est plus prudent à celles qui s’élèvent peu au-dessus du commun, de ne point s’y exposer et de s’efforcer de maîtriser ses passions dès le début; ce qui se passe dans le cas de la volupté et du plaisir de se venger en témoigne; il est trop tard de leur fermer la porte, lorsque déjà elles ont pénétré (Caton, Zénon et Chrémonyde, Socrate, Cyrus et Panthée, le S.-Esprit), 509.—Montaigne fuyait les procès, alors même que ses intérêts devaient en souffrir; il n’en a jamais eu, non plus que de duels; et, jamais une épithète malsonnante n’a été associée à son nom, 511.—Les plus grands troubles ont le plus souvent des causes futiles; dans toutes les affaires, et particulièrement dans nos querelles, il faut réfléchir avant d’agir; mais une fois lancé, il faut aller, dût-on B.57 périr à la peine; le manque de prudence conduit au manque de cœur (le dernier duc de Bourgogne, la chute de Rome républicaine, la guerre de Troie, Plutarque, Bias), 513.—La plupart des réconciliations qui suivent nos querelles sont honteuses; quand on ne le fait pas de son plein gré, démentir ce qu’on a fait ou dit est une lâcheté, 515.—Jugement que l’on a porté sur la manière dont Montaigne s’est acquitté de sa mairie de Bordeaux et appréciation qu’il en porte lui-même. Diversité des jugements des hommes sur ceux qui les administrent. Il avoue que ceux qui lui reprochent de n’avoir pas apporté dans ces fonctions une ardeur excessive, sont dans le vrai; mais, de fait, la population n’a pas dû être trop mécontente de son administration puisqu’elle l’a réélu. Il faisait ce qu’il fallait; n’aimait ni le bruit, ni l’ostentation; et, en fin de compte, il a maintenu l’ordre et la paix, 517.—Il n’est pas de ceux qui ont de l’ambition, laquelle n’est pas de mise quand les questions que l’on a à traiter sont affaires courantes dont il ne faut pas exagérer l’importance, 521.—La renommée ne s’attache pas qu’à des actes qui sortent de l’ordinaire; elle vient d’elle-même, nos sollicitations n’y font rien, 523.—En somme, il n’avait qu’à maintenir l’état de choses existant; il l’a fait, y donnant de lui-même plus qu’il ne s’y était engagé; il n’a offensé personne, ne s’est attiré aucune haine; et, quant à être regretté, il ne l’a jamais souhaité, 525.
Des boiteux, III, 527.—Critique des changements opérés dans le calendrier par la réforme grégorienne; depuis tant de siècles que le monde existe, nous ne sommes pas encore arrivés à nous entendre sur la forme à donner à l’année, 527.—Vanité des recherches de l’esprit humain; on veut découvrir les causes d’un fait, avant d’être assuré que ce fait est certain, 527.—Comment de prétendus miracles s’accréditent par notre propension à vouloir persuader les autres de ce que nous croyons nous-mêmes, et par l’autorité que prend sur nous toute croyance qui a de nombreux adeptes et est éclose depuis un certain temps déjà; que ne va-t-on au fond des choses (un prince goutteux et un prêtre)? 529.—La plupart d’entre eux reposent sur des riens, et on se perd à leur chercher des causes sérieuses; le seul miracle que Montaigne ait constaté, c’est lui-même: il a beau s’étudier, il ne parvient pas à s’expliquer, 533.—Histoire d’un miracle bien près d’être accrédité, qui ne reposait que sur de simples plaisanteries, 533.—Tous les préjugés de ce monde viennent de notre présomption et de notre ignorance, nous ne voulons pas douter; pourtant il est une ignorance qu’il ne faudrait jamais craindre d’avouer (Iris [l’arc en ciel] et Thaumantis, Corras, l’Aréopage), 535.—De ce que les livres sacrés relatent des miracles, il ne faut pas en conclure qu’il doive s’en opérer de nouveaux de notre temps, 537.—Montaigne n’admet pas qu’on maltraite ceux d’opinions contraires aux nôtres, 537.—Oter la vie aux sorciers pour se défendre contre leurs prétendus actes surnaturels, c’est faire peu de cas de l’existence humaine; la plupart du temps les accusations portées contre eux sont sans fondement; et puis, on n’est pas obligé de croire à un miracle qui se peut démasquer ou expliquer, 539.—Montaigne est très porté à croire que ces gens, et il en a observé plusieurs, ont l’imagination malade et sont fous plutôt que criminels; il ne prétend pas d’ailleurs qu’on se range de son avis (Prestantius), 539.—Réflexions sur un proverbe italien qui attribue aux boiteux des deux sexes plus d’ardeur aux plaisirs de l’amour, et explications qu’on en donne (la reine des Amazones, les boiteux, les tisserandes), 543.—L’esprit humain admet comme raisons les choses les plus chimériques, et souvent on explique un même effet par des causes opposées (le Tasse, les Français et les Italiens, Antigone et un philosophe cynique), 543.—C’est ce qui a amené les Académiciens à poser en principe de douter de tout, ne tenant rien pour absolument vrai, non plus que pour absolument faux (Clitomaque, Carnéade, Ésope), 545.
De la physionomie, III, 547.—Presque toutes nos opinions ne se forment que par l’autorité d’autrui. Nous admirons Socrate sans le connaître, parce qu’il B.58 est l’objet de l’approbation universelle. Il est vrai qu’il n’en impose pas comme Caton, et s’il vivait à notre époque, peu d’hommes feraient cas d’un enseignement donné sous la forme simple et naïve qu’il emploie, 547.—Notre bonne fortune a voulu que sa vie et ses enseignements nous aient été transmis par des témoins très fidèles et compétents. Quel immense service n’a-t-il pas rendu à l’homme en lui montrant, dans un langage à la portée de tous, ce qu’il peut par lui-même, 549.—L’homme est incapable de modération, même dans sa passion d’apprendre; la science d’une utilité discutable, qui ne nous conduit seulement pas à affronter la mort avec plus de fermeté qu’un paysan, n’est même pas sans danger. Ce qui nous est vraiment utile est naturellement en nous, mais il faut le découvrir et c’est ce que Socrate enseignait (la mère d’Agricola, les Tusculanes), 549.—Sénèque et Plutarque ont traité de la préparation à la mort; le premier s’en montre très préoccupé, le second beaucoup moins. L’indifférence et la résignation avec lesquelles les pauvres gens la supportent, elle et les autres accidents de la vie, sont plus instructives que les enseignements de la science à ce même propos, 553.—C’est au milieu des désordres de la guerre civile que Montaigne écrit ce passage de son livre; excès qui se commettent, indiscipline des troupes; les meilleurs, en ces circonstances, finissent par se gâter (les armées romaines et les armées turques), 555.—Quels que soient les abus d’un gouvernement, s’armer contre lui sous prétexte d’y porter remède, n’est pas excusable: il faut laisser faire la Providence (Favonius, Platon), 559.—Le peuple se trouve ruiné pour de longues années par les déprédations qui se commirent alors; lui-même eut de plus à souffrir des suspicions de tous les partis, aggravées par le peu de souplesse de son caractère, 561.—Dans son infortune, Montaigne, ne voyant pas d’amis à qui s’adresser, prend le parti de ne compter que sur lui-même et de lutter sans se préoccuper de ce qu’il avait perdu, pour ne songer qu’à conserver ce qui lui reste; et, dès lors, il agit comme s’il devait en être réduit aux pires extrémités. D’autre part, se désintéressant complètement de ce qui ne le touche pas directement, il se prend à considérer uniquement comme un sujet d’étude l’effondrement auquel il assiste et en suit les progrès presque avec intérêt; il avoue, à sa honte, en être arrivé de la sorte à n’être pas troublé dans son repos et sa tranquillité d’esprit, 563.—Pour comble de malheur, la peste survint; il dut, avec sa famille, pour laquelle il redoutait la contagion, errer à l’aventure pendant six mois; le fléau avait fait de grands ravages et pendant longtemps la main-d’œuvre fit défaut pour la culture, 567.—Résignation des gens du peuple dans ce désastre général (les Néorites, nos paysans, les soldats romains après la défaite de Cannes), 569.—De combien peu de secours nous sont les enseignements de la science dans les grands événements de la vie! ils ne font que porter atteinte à la force de résistance que la nature a placée en nous; à quoi bon appeler notre attention sur les maux auxquels nous sommes exposés, ne vaut-il pas mieux les ignorer jusqu’au moment où ils nous frappent (Sénèque)? 571.—L’expérience qu’elle prétend nous donner est déjà un tourment; apprendre à souffrir et à mourir, c’est souffrir et mourir avant le temps; la science ne nous prépare pas à la mort, mais aux approches de la mort; laissons faire la nature, elle se charge au moment voulu de suppléer à tout ce que nous ne savons pas et, par elle, nous serons en meilleures dispositions que n’était Aristote (César), 573.—Socrate, par ses discours et ses exemples, nous enseigne à suivre purement la nature. Sa défense devant ses juges: «Il ne sait ce que c’est que la mort; si c’est une transmigration des âmes, n’ayant rien à se reprocher, il ne s’effraie pas d’aller rejoindre tant de grands personnages qui ne sont plus. Que ses juges décident suivant leur conscience; s’il a un conseil à leur donner, c’est de récompenser sa vie passée à prêcher le bien, en le nourrissant le restant de ses jours, en raison de sa pauvreté, aux frais du trésor public. Il ne les implore pas, non par dédain, mais parce que ce serait se démentir, leur faire injure et douter des dieux», 577.—Quelle naïveté et, à la fois, quelle hauteur de sentiments dans ce plaidoyer si digne de lui; aussi en quel honneur le tient, à si juste raison, la postérité, tandis que ses accusateurs, accablés par le mépris public, de désespoir en sont venus à se pendre (Socrate et l’orateur Lysias), 581.—Socrate y parle de la mort comme d’un incident naturel de la vie, et il est dans le vrai; ce n’est pas la mort que les âmes simples redoutent, mais la B.59 douleur qui l’accompagne; la nature ne saurait en effet nous faire prendre en horreur ce passage de vie à trépas indispensable à l’accomplissement de son œuvre; par la simplicité de sa vie et celle avec laquelle il rend ses idées, Socrate est admirable (les chevaux, les cygnes, les éléphants), 581.—Bien qu’il vienne de dire que nous ne vivons pas assez sur notre propre fond, Montaigne a, lui aussi, introduit quantité de citations dans son ouvrage; ce n’était pas dans son idée première, mais il s’est laissé entraîner par le goût de son époque et le besoin d’occuper ses loisirs; il n’indique pas d’où il les tire, parfois il les transforme ou les détourne de leur vrai sens, et cela pour ne pas faire étalage d’une science qui n’est pas en lui (Socrate et Euthydème, un président), 583.—Il est dangereux de se mettre à écrire sur le tard, l’esprit a perdu sa verdeur; lui-même eût dû s’y prendre plus tôt, mais il ne se propose pas tant de montrer ce qu’il sait que ce qu’il ne sait pas; et, voulant peindre sa vie, il a dû attendre le moment où elle se déroulait tout entière à ses yeux, 585.—A propos de physionomie, Montaigne revient à Socrate: il est fâché qu’une si belle âme se soit trouvée dans un corps si disgracié, il pense qu’il y a une certaine relation et conformité entre le corps et l’esprit (La Boétie), 587.—Comme Platon et la plupart des anciens philosophes, il estime singulièrement la beauté; toutefois, une physionomie avantageuse n’est pas toujours fondée sur la régularité des traits du visage, et on ne peut pas toujours faire fond sur la physionomie pour porter un jugement sur un individu (Phryné, Cyrus, Alexandre, César, Scipion), 589.—En principe, il faut suivre les indications de la nature; les lois et la religion, au lieu de servir de régulateurs à nos devoirs, nous les dictent; et on en arrive à s’imaginer, bien à tort, que les observances religieuses, sans de bonnes mœurs, suffisent au salut d’un état, 591.—Physionomie de Montaigne; son air naïf lui attirait la confiance. Récit de deux aventures où le bon effet qu’il produisait à première vue et sa franchise lui ont été très avantageux, 593.—La simplicité de ses intentions, qu’on lisait dans son regard et dans sa voix, empêchaient qu’on ne prît en mauvaise part la liberté de ses discours; dans la répression des crimes, il n’était pas pour trop de sévérité (Aristote, Charille), 597.
De l’expérience, III, 599.—L’expérience n’est pas un moyen sûr de parvenir à la vérité, parce qu’il n’y a pas d’événements, il n’est point d’objets absolument semblables; on ne peut, par suite, juger sainement par analogie, 599.—Par cette même raison, la multiplicité des lois est fort inutile; jamais les législateurs ne peuvent embrasser tous les cas; les meilleures lois sont les moins nombreuses, les plus simples, n’embrassant que les cas généraux, 601.—Celles de la nature nous procurent plus de félicité que celles que nous nous donnons, et les juges les plus équitables seraient peut-être les premiers venus, jugeant uniquement d’après les inspirations de leur raison (quelques républiques italiennes, Ferdinand le Catholique, Platon), 603.—Pour vouloir être trop précis, les textes de lois sont conçus en termes si obscurs, dont l’obscurité est encore accrue par les gloses et commentaires qui se sont greffés sur eux (ce qui est du reste le propre de toutes les interprétations), que, si bien qu’on s’exprime dans la vie ordinaire, on n’arrive pas dans les contrats et testaments à formuler ses idées d’une façon indiscutable; à quoi s’ajoute que, sur chaque chose, il y a autant d’opinions que d’hommes, et que souvent le même homme pense différemment en des temps différents, parfois à des heures différentes de la même journée (Ulpian, Bartholdus, Baldus, Aristote, les chiens d’Ésope, Cratès et Héraclite), 603.—Si les interprétations se multiplient à ce point, la cause en est à la faiblesse de notre esprit qui, en outre, ne sait se fixer. En nos siècles, on ne compose plus, on commente; comprendre un auteur est devenu notre seule science; nos opinions ne se forment plus elles-mêmes, elles se entent les unes sur les autres. Les Essais de Montaigne reviennent souvent à parler d’eux-mêmes; on y trouvera peut-être à dire, son excuse c’est que lui-même en est le sujet, 607.—Ce qu’il y a de singulier, c’est que les discussions, les disputes ne roulent guère que sur des questions de mots. Si on ne trouve nulle part de similitude absolue, la dissemblance ne l’est pas B.60 davantage, et dans les choses dissemblables se trouve toujours quelque joint qui fait que chacun les interprète à sa façon (Luther, Socrate et Ménon), 609.—Imperfection des lois; exemples d’actes d’inhumanité et de forfaits judiciaires auxquels elles conduisent; refus d’assistance à des malheureux en péril; exécution d’innocents, victimes de ce que leurs condamnations n’étaient entachées d’aucun vice de forme. Combien de condamnations sont prononcées, qui sont plus criminelles que les crimes qui les motivent (des paysans du pays de Montaigne, des juges de la même contrée, Philippe de Macédoine)! 611.—Montaigne partage l’opinion des anciens, qu’il est prudent, qu’on soit accusé à tort ou non, de ne pas se mettre entre les mains de la justice. Puisqu’il y a des juges pour punir, il devrait y en avoir pour récompenser (Alcibiade, les Chinois), 613.—Il n’a jamais eu de démêlés avec la justice, et il est si épris de liberté, qu’il irait n’importe où, s’il se sentait menacé dans son indépendance, 615.—Les lois n’ont autorité que parce qu’elles sont les lois et non parce qu’elles sont justes. Comment le seraient-elles, étant le plus souvent l’œuvre de sots, ou de gens qui, en haine de l’égalité, manquent à l’équité; pour lui, il a renoncé à leur étude; c’est lui seul qu’il étudie, et, pour le reste, il s’en remet simplement à la nature, 615.—Que ne prêtons-nous plus d’attention à cette voix qui est en nous et qui suffit pour nous guider? Quand nous constatons que nous nous sommes trompés en une circonstance, à moins d’être un sot, nous devrions être à tout jamais en défiance de nous dans toutes les circonstances analogues; c’est ce qui lui arrive pour sa mémoire; aussi devons-nous nous étudier constamment pour que nos passions ne viennent pas pervertir notre jugement, 617.—«Se connaître soi-même» est la science capitale; ceux-là seuls qui la pratiquent savent combien peu nous savons; celui qui sait, hésite et est modeste; l’ignorant est affirmatif, querelleur, opiniâtre, ce résultat est le fait de l’école du monde; c’était aussi ce qu’en pensait Socrate (Socrate et Euthydème, Aristarque, Antée, Antisthène et Socrate), 621.—Montaigne étudiait sans cesse les autres, pour se mieux connaître; il en était arrivé à les juger avec assez de discernement; toutefois, il était très hésitant pour se prononcer, rien n’étant difficile comme de déterminer dans quelle catégorie doit prendre place telle ou telle de nos actions. En général, l’homme est mal équilibré; quel service on rend à qui sait l’entendre, de lui dire avec franchise ce qu’on pense de lui (Persée roi de Macédoine, Montaigne)! 623.—Montaigne estime qu’il n’est propre à rien, sauf à parler librement à un maître auprès duquel il eût été placé, lui dire ses vérités et faire qu’il se connaisse lui-même. Pareil censeur bénévole et discret qui, sans paraître censurer leur conduite, leur en ferait apercevoir les conséquences, les tiendrait au courant de ce que le peuple pense d’eux, serait chose précieuse pour les rois, sur lesquels cette engeance maudite des flatteurs a un effet si pernicieux (Montaigne, Alexandre), 625.—Ses Essais sont une sorte de cours expérimental, fait sur lui-même, d’idées afférentes à la santé de l’âme et du corps. Pour ce qui est de l’âme, on y apprend moins ce qui est à faire que ce qui n’est pas à faire; quant au corps, on peut en déduire que chacun qui s’observe, est à lui-même son meilleur médecin. Exposé du régime qu’il a suivi toute sa vie durant (Tibère, Socrate, Platon), 627.—Montaigne conservait le même genre de vie, qu’il fût malade ou bien portant; il fuyait la chaleur émanant directement du foyer (mode de chauffage usité à Augsbourg, Evenus), 631.—Les coutumes d’un pays sont parfois le contraire de celles de quelque autre nation; tendance que nous avons à aller chercher ailleurs, dans l’antiquité notamment, des arguments que notre époque nous fournirait amplement, 633.—Exemples de singularités résultant de l’habitude: Andron l’argien traversant sans se désaltérer les déserts de la Libye, gentilhomme passant des mois et même une année entière sans boire; savant qui aimait à travailler au milieu du bruit; Socrate dans son intérieur; Sénèque ne mangeant rien de ce qui avait eu vie (Sextius, Attale), 633.—Nos goûts se transforment par l’effet de l’habitude; il faut faire en sorte, surtout quand on est jeune, de n’en avoir aucun dont nous soyons les esclaves et contre lequel nous ne puissions aller à un moment donné (Pythagore, Philopœmen), 635.—Habitudes qu’avait contractées Montaigne dans sa vieillesse; passer la nuit au grand air l’incommodait, faiblesse contre laquelle la jeunesse doit se prémunir; soin qu’il avait de se tenir le ventre libre (Marius, César), 637.—Ce que les malades ont de mieux à faire, c’est de ne rien changer à B.61 leur mode d’existence; lui-même, malade ou bien portant, ne s’est jamais abstenu de ce qui lui faisait envie; il en a été de même des plaisirs de l’amour qu’il a commencé si jeune à connaître, que ses souvenirs ne remontent pas jusque-là (Quartilla), 641.—L’incertitude de la médecine autorise toutes nos envies, 645.—Montaigne avait un timbre de voix élevé, ce qui faisait qu’il fatiguait en parlant; dans la vie courante, l’intonation de notre voix est à régler suivant l’idée qu’on veut rendre (Carnéade), 645.—Les maladies, comme tout ce qui a vie, ont leurs évolutions dont il faut attendre patiemment la fin; laissons faire la nature, nous luttons en vain. Dès notre naissance, nous sommes voués à la souffrance et, arrivés à la vieillesse, l’effondrement est forcé; les médecins n’y peuvent rien, sinon nous troubler par leurs pronostics (Crantor, les Mexicains, Ctésiphon), 647.—Dans ses maux, Montaigne aimait à flatter son imagination: atteint de gravelle, il s’applaudit que ce soit sous cette forme qu’il ait à payer son tribut inévitable à l’âge; c’est une maladie bien portée; peut-être comme tant d’autres finira-t-elle avant lui; en tout cas, elle ne le prive pas de tenir sa place en société et, par les souffrances qu’elle lui fait endurer, le prépare insensiblement à la mort, 649.—Passant habituellement par les mêmes phases, on sait au moins avec elle à quoi s’en tenir; et si les crises en sont particulièrement pénibles, quelle ineffable sensation quand, d’un instant à l’autre, le bien-être succède à la douleur (les Stoïciens, Socrate), 655.—La gravelle a encore l’avantage sur bien d’autres maladies, de ne pas entraîner d’autres maux à sa suite, de laisser au patient l’usage de ses facultés, la possibilité de vaquer à ses occupations et à ses plaisirs; elle n’altère pas sa tranquillité d’esprit, s’il ne prête pas l’oreille à ce que lui en diraient les médecins, 657.—Montaigne était grand dormeur, ce qui est préjudiciable à la santé; cependant en cela, comme en toutes choses, il savait s’accommoder aux circonstances. Sa petite taille lui faisait préférer aller à cheval qu’à pied dans les rues et quand il y avait de la boue (Platon, Scipion), 661.—Le métier des armes est de toutes les occupations la plus noble et la plus agréable, 663.—Montaigne était d’excellente constitution; touchant à la soixantaine, il est encore vigoureux pour cet âge; chez lui, les maux du corps n’avaient que peu de prise sur l’âme, 665.—Ses préoccupations n’ont pas souvent troublé son sommeil, et ses songes étaient rarement tristes (Platon, Socrate, Xénophon, Aristote, les Atlantes, Pythagore, le philosophe Théon, le valet de Périclès), 667.—Il était peu délicat sous le rapport de la nourriture; la délicatesse est le fait de quiconque affecte une préférence trop marquée pour quoi que ce soit (Favorinus), 669.—Dès le berceau, Montaigne avait été habitué à vivre comme les gens de la plus basse classe et à se mêler à eux; cette fréquentation l’a rendu sympathique au sort des malheureux (la reine Chélonis, Flaminius, Pyrrhus), 671.—Il n’aimait pas rester longtemps à table; les anciens Grecs et Romains entendaient beaucoup mieux que nous cette jouissance (Auguste), 673.—Indifférent à ce qu’on lui servait, il se laissait aller à manger de tout ce qui paraissait sur la table, 673.—C’est une grâce que Dieu nous fait quand la mort nous gagne peu à peu, ce qui est l’effet de la vieillesse; le moment fatal doit alors nous moins affecter, puisque ce n’est plus qu’une fraction de nous-mêmes qu’elle atteint; du reste la mort est indissolublement liée à la vie, on en constate en nous la présence et les progrès dans tout le cours de notre existence (Solon), 675.—Montaigne n’a jamais acquis la certitude que certains mets lui fussent nuisibles; il en est dont il s’accommodait parfaitement, dont ensuite il s’est mal trouvé et que, plus tard, il a très bien supportés, 677.—Il lui est arrivé parfois de se passer de prendre un repas, quand il voulait se ménager pour mieux manger le lendemain, avoir l’esprit dégagé, ou quand il n’avait pas une société qui lui convint. Il est bon de manger doucement, fréquemment plutôt que beaucoup à la fois. Tout régime trop longtemps suivi, cesse d’être efficace (Épicure, Chilon), 677.—Il ne sert de rien non plus de se trop couvrir, on s’y habitue et cela n’a plus d’effet, 679.—Nos occupations et nos plaisirs nous portent à donner plus d’importance au souper qu’au dîner; l’estomac, d’après Montaigne, s’accommode mieux du contraire. Il buvait peu, seulement aux repas et uniquement du vin coupé d’eau (Auguste, Démocrite, Cranaüs roi d’Athènes), 679.—Il n’aimait pas l’air confiné; était plus sensible au froid qu’au chaud; avait bonne vue, mais elle se fatiguait aisément; sa démarche était vive, B.62 il ne pouvait tenir en place; à table, il mangeait avec trop d’avidité (la servante de Chrysippe, Diogène), 681.—Des convives agréables, des mets délicats, une table bien servie, sont essentiels pour un bon repas; il est des gens qui dédaignent ce genre de plaisir qui est cependant de ceux que la nature nous offre elle-même, ce dédain est le fait d’un esprit maladif et chagrin (Alcibiade, Varron, Xerxès), 683.—Les plaisirs de l’âme sont peut-être supérieurs à ceux du corps; les plus appréciables sont ceux auxquels l’une et l’autre participent simultanément (les philosophes Cyrénaïques, Aristippe, Zénon, Pythagore, Socrate, Platon), 685.—Tout ce qui est de nécessité la nature l’a rendu agréable, et le sage use des voluptés comme de toutes autres choses; bien vivre et imprimer une bonne direction à sa vie, est la seule et véritable fin de l’homme (Brutus, les deux Caton), 687.—Les délassements siéent aux âmes fortes et généreuses comme aux autres, ainsi qu’il ressort des exemples d’Épaminondas, de Scipion et de Socrate, 689.—La grandeur d’âme consiste surtout à régler sa conduite et à la circonscrire dans de justes limites; elle ne doit pas fuir les plaisirs que lui offre la nature, mais les goûter avec modération et montrer une égale fermeté dans la volupté comme dans la douleur (Eudoxus, Platon), 693.—Pour lui, Montaigne, bien qu’au déclin de sa vie et prêt à la quitter sans regret parce que c’est dans l’ordre naturel des choses, il ne se contente pas de passer le temps; et, quand il ne souffre pas, il le savoure, jouissant du calme qui s’est fait en lui, sans préoccupation de l’avenir, ce poison de l’existence humaine (Alexandre), 695.—La vie est à accepter telle que Dieu nous l’a faite; tout ce qui vient de lui est bon; c’est se montrer ingrat à son égard que de repousser les satisfactions dont il l’a dotée (Épiménide), 697.—Vivons suivant la nature, ce guide si doux autant que prudent et judicieux; chez la plupart des gens dont les idées vont s’élevant au-dessus du ciel, les mœurs sont plus bas que terre (Socrate), 699.—En somme, dans tous les états de la vie, il faut jouir loyalement de ce que l’on est, et c’est folie de vouloir s’élever au-dessus de soi-même (Socrate, Platon, Alexandre et Philotas, les Athéniens et Pompée), 703.
Cette table des citations, établie par ordre alphabétique, donne, en regard de chacune d’elles, l’indication de l’auteur d’où elle est tirée.
Elle a surtout pour objet d’aider à la collation des diverses éditions, étant le plus sûr moyen de trouver aisément dans l’une un passage relevé dans une autre, par la détermination et la recherche de la citation qui la précède ou de celle qui la suit.
Ces citations, réparties entre 96 auteurs, sont au nombre de 1.308, y compris cinq qui ne figurent que dans l’exemplaire de Bordeaux et trois qui ne se trouvent que dans les éditions antérieures à 1595, dans lesquelles on en relève en outre deux qui y sont reproduites deux fois chacune.
Une annexe donnant la liste alphabétique des auteurs ainsi mis à contribution, suit avec indication du chiffre de leur apport; parmi eux, Cicéron, Lucrèce, Horace, Virgile et Sénèque y occupent de ce fait, et de beaucoup, le premier rang.
Montaigne n’indique jamais la source de ses citations; bien plus, il en change très souvent un ou plusieurs mots, soit pour la mieux approprier à sa pensée, soit encore, mais rarement, par pudeur. Souvent aussi, il y ajoute un membre de phrase de son crû, ou amalgame deux fragments d’un même auteur ou d’auteurs différents; aussi les recherches, auxquelles se sont particulièrement livrés Mademoiselle de Gournay, Coste, Le Clerc et autres pour adapter à chacune le nom de qui elles émanent, ont-elles dû présenter une certaine difficulté; dans le nombre, trente-six demeurent encore d’origine inconnue.—A noter aussi que Montaigne les détourne très fréquemment du sens qu’elles ont dans le texte d’où il les tire, ou les applique à des sujets tout différents, ce qui, à la vérité, est un procédé en usage de temps immémorial.
A ces mêmes auteurs et à quelques autres, Montaigne a fait bien d’autres emprunts, dont partie sont signalés dans les notes, mais il n’est question ici que des citations proprement dites.
Dans la table, les mots en égyptienne italique sont les premiers de chaque citation; les deux nombres qui suivent indiquent le volume et la page; les astérisques, quand il y en a, marquent qu’elles ont donné lieu à une note; le nom qui vient après, en PETITES MAJUSCULES, est celui de l’auteur; puis, en italiques et généralement en abrégé, celui de l’ouvrage; les nombres qui terminent en indiquent suivant sa nature: le livre, le volume ou l’acte; le chapitre ou la scène; enfin l’alinéa ou le vers selon qu’il y a lieu.
Dans l’annexe, le nombre qui suit le nom de chaque auteur est celui des citations extraites de lui; les autres indiquent l’époque où il a vécu, les dates de sa naissance et de sa mort, date suivie de av., si elle est antérieure à l’ère chrétienne.
Ex. de Bord. signifie: Exemplaire de Bordeaux.
Ed. de 80, 88, ant. signifient: Édition de 1580, 1588, antérieures à 1595.
C.67
TABLE DES CITATIONS.
(INDICATIONS REPORTANT A L’ÉDITION dite «SELF-ÉDITION»).
A B C D E F G H I J L M N O P Q R S T U V Z
A demain.—I, 656.—Plutarque, de l’Esprit familier de Socrate.
A multis.—II, 194.—Sénèque, Epist. 124.
A natura.—III, 182.—Sénèque, Epist. 99.
A quo ceu.—III, 12.—Ovide, Amor., III, 9, 25.
A sole.—I, 516.—Cicéron, Tusc., V, 17.
Abducendus.—III, 164.—Cicéron, Tusc., IV, 35.
Ablatum.—III, 366.—Ovide, Trist., I, 6, 29.
Ac veluti.—II, 652.—Virgile, Enéide, XII, 684.
Ad deos.—I, 180.—Tite-Live, X, 6.
Ad hæc.—I, 516.—Juvénal, Sat., X, 137.
Ad ictus.—I, 536.—Tite-Live, XXXVIII, 5.
Ad nos.—II, 458.—Virgile, En., VII, 646.
Ad nullum.—III, 184.—Pseudo-Gallus, I, 125.
Ad primum.—III, 636.—Juvénal, VI, 576.
Ad quamcumque.—II, 232.—Cicéron, Acad., II, 3.
Ad summum.—II, 204.—Horace, Epist., I, 1, 106.
Ad unum.—III, 268.—Horace, Ep., XII, 15.
Adde heliconiadum.—III, 12.—Lucrèce, III, 1050.
Adeo minimis.—II, 288.—Tite-Live, XXVII, 23.
Adeo nihil.—I, 178.—Tite-Live, XXXIV, 54.
Adeo pavor.—I, 100.—Quinte-Curce, III, 11.
Adhuc ardens.—III, 204.—Juvénal, Sat., VI, 128.
Aditum.—I, 184.—Sénèque, Œdipe, III, 686.
Æque pauperibus.—I, 264.—Horace, Epist., I, 1. 25.
Age! si hæc.—III, 348.—Térence, Andr., IV, 11. 9.
Agnosco veteris.—III, 194.—Virgile, En., IV. 23.
Agros divisere.—II, 480.—Lucrèce, V, 1109.
Ah! tum.—III, 222.—Catulle, Carm., XV. 17.
Ainsi voit-on.—III, 606.—La Boétie.
Alcon hesterno*.—III, 60.—Ausone, Epigr., 74.
Aliquis.—I, 638.—Sénèque, Epist. 13.
Alloquar.—I, 318.—Catulle, LXV, 9.
Alter ab.—I, 286.—Virgile, Eglog., VIII, 39.
Alter remus aquas, alter mihi.—III, 460.—Properce, III, 3, 23.
Alter remus aquas, alter tibi.—II, 490.—Properce, III, 2, 23.
Alter ridebat.—I, 556.—Juvénal, Sat., X, 28.
Amor ordinem*.—III, 286.—S. Jérôme, Lettre à Chromatius.
Amorem conatum.—I, 306.—Cicéron, Tusc., IV, 34.
C.68 An poterunt.—II, 392.—Lucrèce, IV. 487.
An quidquam.—II, 452.—Cicéron, Tusc., V, 36.
An vivere*.—III, 640.—Pseudo-Gallus, Eleg., I, 155, 247.
Animus multo.—(III, 510).—Serait de Sénèque. (Ne se trouve que dans l’ex. de Bord.).
Animus quod.—III, 180.—Pétrone, Satyr., c. 128.
Ante oculos*.—III, 434.—Ovide, Trist., III, 4, 57.
Apud alios.—I, 210.—Cicéron, Tusc., V, 36.
Ἀριστα χωλός*.—III, 542.—Théocrite, Idylle, IV, 62.
Ἀριστον μέτρον*.—III, 674.—Diogène Laerce, I, 93.
Aristoni tragico.—I, 288.—Tite-Live, XXIV, 24.
Arma acri.—III, 224.—Virgile, En., VIII, 441.
Arma enim.—II, 56.—Cicéron, Tusc., II, 16.
Arma proferri.—I, 532.—César, de Bello gall., VII, 11.
Arma rogo.—III, 224.—Virgile, En., VIII, 383.
Armati terram.—III, 396.—Virgile, Enéid., VII, 748.
Arripe dilatam.—II, 556.—Prudence, Cont. Symm., II, 643.
Ἀσώτους ex.—I, 218.—Cicéron, de Nat. deor., III, 31.
At tibi nil.—I, 548.—Martial, Epigr., II, 58, 11.
At tu Catulle.—III, 466.—Catulle, Carm., VIII, 19.
Athenis tenue*.—II, 366.—Cicéron, de Fato, 4.
Atque adeo.—II, 128.—Manilius, IV, 907.
Atque aliquis.—III, 222.—Ovide, Métam., IV. 187.
Atque idem.—I, 54.—Virgile, En., X, 732.
Atque illum.—II, 222.—Cicéron, trad. du Timée, 2.
Atque in se.—I, 128.—Virgile, Georg., II, 402.
Attonitus novitate.—II, 370.—Ovide, Métam., XI, 128.
Audit iter.—I, 112.—Claudien, in Ruf., II, 137.
Auferimur.—II, 400.—Ovide, de Rem. Amor., I, 343.
Auro quoque*.—III, 304.—Calpurnius, Eclog., VII, 53.
Aut bibat.—II, 218.—Cicéron, Tusc., V, 4.
Aut fuit*.—I, 452.—La Boétie.—Ovide, Ep. d’Ariadne.
Aut nimiis.—III, 382.—Lucrèce, V, 216.
Aut qui non.—I, 276.—Quintil., VIII, 3.
Aut verberatæ.—III, 383.—Horace, Od., III, 1, 29.
Aves quasdam.—I, 72.—Cicéron, de Nat. deor., II, 64.
Avida est.—I, 454.—Sénèque, de Prov., 4.
Ayme l’estat.—III, 398.—De Pibracq, Quatrains.
Balteus.—III, 302.—Calpurnius, Eclog., VIII, 47.
Basti*.—I, 92.—Properce, II, 1, 43, trad. italienne.
Belli.—III, 238.—Lucrèce, I, 33.
Belluæ.—II, 106.—Cicéron, de Nat. deor., I, 36.
Bellum.—II, 378.—Virgile, En., III, 539.
Beneficia.—III, 368.—Tacite, Ann., IV, 18.
Bina.—II, 406.—Lucrèce, IV, 451.
Bona iam.—III, 478.—Source inconnue.
Bouha.—I, 210.—Dicton gascon.
Brevis esse.—II, 476.—Horace, Art. poét., 25.
Brevis est*.—II, 118.—Quintilien, XII, 11.
Chercher par Q les citations qui ne se trouveraient pas ici.
Cædebant.—I, 534.—Virgile, En., X, 756.
Cædimur.—II, 506.—Horace, Epist., II, 2, 97.
C.69 Cætera pars.—II, 312.—Lucrèce, III, 144.
Calamitosus.—I, 28.—Sénèque, Epist. 99.
Capienda.—II, 490.—Sénèque, Agam., II, 1, 47.
Captisque.—III, 540.—Tite-Live, VIII, 18.
Caspamus.—I, 426.—Perse, Sat., V, 151.
Casta.—II, 668.—Martial, I, 14.
Casus.—II, 458.—Juvénal, Sat., XIII, 9.
Catoni.—II, 90.—Cicéron, de Off., I, 31.
Cavete.—II, 204.—S. Paul, ad Coloss., II, 8.
Ceu flamina.—III, 510.—Virgile, En., X, 97.
Ceux qui.—III, 192.—D’après Plutarque, Qu’il faut qu’un philosophe converse avec les princes, c. 5.
Che non.—I, 238.—Dante, Inf., XI, 93.
Che ricordasi.—II, 214.—Le Tasse, Jér. dél.
Chi puo.—I, 26.—Pétrarque, sonnet 137.
Chi troppo.—II, 332.—Pétrarque, Chants, XI, 48.
Clare.—I, 592.—Horace, Epist., I, 16, 59.
Clarus.—II, 240.—Lucrèce, I, 640.
Coacervanturque.—II, 548.—Tite-Live, II, 47.
Cogitationes.—II, 244.—Liv. de la Sagesse, IX, 14.
Come quei.—I, 670.—Le Tasse, Ger. lib., VIII, 26.
Come segue.—I, 302.—Ariosto, X, 7.
Communi*.—I, 566.—César, de Bello civ., II, 4.
Concessa.—III, 236.—Lucain, II, 446.
Conentur.—I, 422.—Horace, Ep., I, 1, 19.
Confusum.—III, 602.—Sénèque, Epist. 89.
Coniicito humorem.—III, 170.—Lucrèce, IV, 1062.
Coniugis.—I, 386.—Catulle, LXVIII, 81.
Coniugium*.—II, 368.—Juvénal, X, 352.
Conscia.—I, 660.—Ovide, Fast., I, 485.
Consiliis*.—I, 516.—Cicéron, Tusc., V, 17.
Consueta.—II, 192.—Lucrèce, IV, 999.
Consuetudine.—I, 290.—Cicéron, de Nat. deor., II, 38.
Consuetudinis.—I, 156.—Cicéron, Tusc., II, 17.
Consurgit*.—II, 558.—Prudence, Cont. Symm., II, 617.
Contemnite.—II, 434.—Properce, II, 14, 19.
Contextus.—III, 240.—Sénèque, Epist. 33.
Contorta.—I, 276.—Cic., Acad., II, 24.
Contrahi*.—II, 320.—Cicéron, de Divin., II, 58.
Convenit.—III, 510.—Cicéron, de Off., II, 18.
Converso.—II, 568.—Juvénal, III, 36.
Corpoream.—II, 318.—Lucrèce, III, 176.
Corruptibile.—II, 136.—S. Augustin, de Civ. Dei, XIII, 15.
Cosi per.—II, 148.—Dante, nel Purg., XXVI, 34.
Cras vel.—II, 278.—Horace, Od., III, 29, 43.
Credit.—II, 422.—Lucain, V, 653.
Credo.—II, 450.—Ariosto, Orlando, XI, 81.
Crocodilon.—II, 108.—Juvénal, XV, 2-7.
Cui cor.—III, 688.—Cicéron, de Fin. bon. et mal., II, 8.
Cui cum.—III, 620.—Lucain, IV, 599.
Cui malus.—II, 12.—Martial, XII, 82.
Cui sit.—II, 490.—Horace, Epist., I, 1, 51.
Cui vivendi.—I, 610.—Cicéron, Parad., V, 1.
Cujus in*.—III, 280.—Horace, Epod., XII, 19.
Cujus livida.—III, 258.—Martial, VII, 94.
Cujusque.—III, 12.—Manilius, II, 18.
Cum de.—II, 324.—Sénèque, Epist. 117.
Cum in summa.—II, 272.—Lucrèce, II, 1077.
Cum jam.—II, 100.—Lucrèce, IV, 1099.
C.70 Cum moriar.—I, 120.—Ovide, Am., II, 10, 36.
Cum morosa.—III, 170.—Perse, Sat., IV, 73.
Cum relego.—II, 474.—Ovide, de Ponto, I, 5, 15.
Cum res.—I, 274.—Sénèque, Cont., 111.
Cum semper.—III, 518.—Q. Cicéron, de Petit. Consulat., 2.
Cum suspicimus.—II, 134.—Lucrèce, V, 1203.
Cum vini.—I, 614.—Lucrèce, III, 475.
Cuncta ferit.—II, 580.—Claudien, in Eutr., I, 182.
Cunctaque.—II, 400.—Ovide, Métam., III, 424.
Cupidine.—III, 536.—Tacite, Hist., I, 22.
Cur amplius.—I, 126.—Lucrèce, III, 954.
Cur isto.—I, 72.—Cicéron, de Divin., II, 57.
Cur hanc.—I, 74.—Lucain, II, 4, 44.
Cur non.—I, 126.—Lucrèce, III, 951.
Curæ.—I, 26.—Sénèque, Hipp., II, 3, 607.
Curatio.—I, 38.—S. Augustin, de Civ. Dei, I, 12.
Curentur.—III, 462.—Juvénal, XIII, 124.
Curis.—III, 572.—Virgile, Georg., I, 123.
D’autant es-tu.—III, 702.—Plutarque, Pompée, c. 7 (Amyot).
Dare pondus.—III, 528.—Perse, V, 20.
De capsula*.—III, 144.—D’après Sénèque, Epist. 115.
De la vertu.—II, 218.—Plutarque, Cont. des Phil. Stoïq. (Amyot).
Debet enim.—I, 634.—Lucrèce, III, 874.
Debilem*.—III, 24.—Sénèque, Epist. 101.
Deça vers.—II, 442.—D’après Homère, Od., XII. 184.
Dedit hoc.—II, 452.—Quintilien, Inst. orat., I, 12.
Defienda.—III, 642.—Dicton espagnol.
Deliberata*.—II, 90.—Horace, Od., I, 37.
Democriti pecus.—I, 422.—Horace, Ep., I, 12, 12.
Democritum postquam.—II, 218.—Lucrèce, III, 1052.
Denique connubia.—II, 328.—Lucrèce, III, 777.
Denique cur.—II, 314.—Lucrèce, III, 741, 746.
Denique ut.—II, 410.—Lucrèce, IV, 714.
Deprendas.—I, 258.—Juvénal, IX, 18.
Desinit in.—I, 296.—Horace, Art. poét., 4.
Deum namque*.—II, 314.—Virgile, Georg., IV, 221.
Deus hæc.—III, 406.—Horace, Epod., XIII, 7.
Deus ille.—II, 206.—Lucrèce, V, 8.
Deus ita.—II, 280.—S. Augustin, de Civ. Dei, XI, 22.
Deus superbis.—II, 130.—S. Pierre, Epist. I, 5, 5.
Di citatorie.—II, 220.—Ariosto, Orland. fur., 14, 84.
Diaboli*.—III, 218.—S. Jérôme, Contre Jovinien.
Dicendum.—II, 228.—Cicéron, de Divin., II, 3.
Difficultatem*.—III, 604.—Quintilien, Inst. orat., X, 3.
Diriguisse*.—I, 24.—Ovide, Métam., VI, 304.
Diis te.—III, 702.—Horace, Od., III, 6, 5.
Distinguo.—I, 608.—Terme de logique.
Diversos.—II, 588.—Pseudo-Gallus, I, 104.
Divitiarum.—I, 472.—Cicéron, Parad., VI, 2.
Dixerat.—III, 194.—Virgile, En., 387, 392.
Dolus an*.—I, 46.—Virgile, En., II, 390.
Dominus novit.—Psaume XCIII, 11. | { | II, 238. |
III, 460. |
Domitosque.—II, 288.—Horace, Od., II, 12, 6.
Dubia.—II, 488.—Sénèque, Agam., III, 1, 29.
C.71 Ducimur.—I, 602.—Horace, Sat., II, 7, 82.
Dum abest.—I, 566.—Lucrèce, III, 1095.
Dum æs.—I, 550.—Horace, Sat., I, 5, 13.
Dum fortuna.—I, 518.—Lucain, VII, 734.
Dum in.—II, 506.—Térence, Andr., I, 6, 32.
Dum licet.—III, 186.—Horace, Epod., XIII, 7.
Dum melior.—III, 624.—Virgile, En., V, 415.
Dum nova.—III, 276.—Juvénal, Sat., III, 26.
Dum spectant.—I, 148.—Ovide, De rem. amor, 615.
Dum tela*.—III, 106.—Lucain, VII, 320.
Duris ut.—I, 634.—Horace, Od., IV, 4, 57.
E cosi.—I, 406.—Pétrarque.
Ἡ δεισιδαιμονια*.—II, 222.—Stobée, Serm., XXII, 189.
Ἐ ζῆν*.—I, 380.—D’après Stobée, Serm., 20.
Ea non.—III, 84.—Tite-Live, XXXII, 21.
Eam vir.—I, 46.—Florus, I, 12.
Ego deum.—II, 256.—Ennius, ap. Cic., de Div., II, 50.
Ego hoc.—II, 452.—Cicéron, de Fin., II, 15.
Ego illos.—III, 476.—Sénèque, Epist. 64.
Ego vero*.—II, 76.—Cicéron, de Senect., 10.
Egregium.—III, 470.—Juvénal, XIII, 64.
Eheu! cicatricum.—III, 402.—Horace, Od., I, 35, 33.
Ejulatu*.—III, 28.—Cicéron, Tusc., II, 14.
E’l silenzio.—II, 140.—Le Tasse, Aminta, II, 34.
Emori*.—II, 426.—Cicéron, Tusc., I, 8.
Emunctæ.—I, 274.—Hor., Sat., I, 4, 8.
Ἐν τῷ.—II, 218.—Sophocle, Ajax, 552.
Enimvero*.—III, 404.—Plaute, Prologue des Captifs.
Ense maritali.—III, 222.—Source inconnue.
Eodem enim.—III, 692.—Cicéron, Tusc., IV, 31.
Ἐπέων δὲ.—I, 518.—Homère, Iliade, XX, 249.
Equi sine.—I, 538.—Tite-Live, XXXV, 11.
Equidem.—III, 374.—Quinte-Curce, IX, 1.
Eritis.—II, 204.—Homère, ap. Cic., de Fin., V, 18.
Esse unum.—III, 270.—Q. Cicéron, de Petit. consul., 14.
Esse videatur.—II, 76.—Cicéron, de Orat., 23.
Est prudentis.—III, 418.—Cicéron, de Amic., 17.
Est quædam flere.—II, 538.—Ovide, Trist., IV, 3, 27.
Est quædam vox.—III, 646.—Quintilien, XI, 3.
Est situm.—II, 216.—Cicéron, de Fin., I, 17.
Estne.—I, 406.—Catulle, LXVI, 15.
Et cantharus.—III, 394.—Horace, Epist., I, 5, 23.
Et casta.—II, 266.—Lucrèce, I, 99.
Et cuncta.—I, 404.—Horace, Od., II, 1, 23.
Et errat.—II, 26.—Térence, Adelph., I, 1, 40.
Et fugit.—II, 434.—Virgile, Eglog., III, 65.
Et gens.—I, 538.—Lucain, IV, 682.
Et habet.—III, 186.—Martial, VII, 58, 9.
Et ii, qui.—II, 86.—Cicéron, Epist. fam., XV, 19.
Et invictum.—I, 404.—Manilius, Astr., IV, 87.
Et ipse.—I, 300.—Horace, Od., II, 2, 6.
Et languor.—II, 432.—Horace, Epod., XI, 9.
Et laxas.—II, 522.—Catulle, XCIV, 8.
Et lupus.—II, 570.—Ovide, Trist., III, 5, 35.
Et male.—I, 528.—Manilius, IV, 95.
C.72 Et mentem.—III, 210.—Virgile, Georg., III, 267.
Et mihi.—III, 200.—Pseudo-Gallus, I, 61.
Et militavi.—III, 642.—Horace, Od., III, 26, 2.
Et minimæ.—III, 184.—Ovide, Trist., III, 11, 22.
Et mutæ.—II, 138.—Lucrèce, V, 1058.
Et nihil.—II, 262.—Lucrèce, III, 857.
Et nudam.—III, 254.—Ovide, Amor., I, 5, 24.
Et nulla.—III, 104.—Ovide, de Ponto, I, 7, 37.
Et Numidæ.—I, 538.—Virgile, En., IV, 41.
Et obscenas.—II, 380.—Cicéron, Tusc., IV, 33.
Et patimur.—II, 554.—Juvénal, VI, 291.
Et plaga.—II, 366.—Végèce, I, 2.
Et post.—I, 412.—Horace, Od., III, 1, 40.
Et quærendum.—III, 266.—Catulle, Carm., LXVII, 27.
Et quo ferre.—I, 534.—Lucain, VIII, 384.
Et quo quemque.—I, 254.—Virgile, En., III, 459.
Et se n’aflige.—(III, 26).—Auteur inconnu. (Ne se trouve que dans les éd. ant. à 1595).
Et secum.—II, 616.—Claudien, in Eutrop., I, 237.
Et solem*.—II, 404.—Virgile, Enéide, IV, 470.
Et sua sunt*.—III, 406.—Source inconnue.
Et supera*.—III, 304.—Lucrèce, V, 327.
Et taciti.—III, 268.—Ovide, Amor., I, 7, 21.
Et tellus.—II, 146.—Lucrèce, II, 1157.
Et velut.—III, 16.—Virgile, Enéid., XII, 521.
Et veniunt.—I, 360.—Properce, I, 2, 10.
Et via.—I, 26.—Virgile, En., XI, 151.
Et versus.—III, 194.—Juvénal, VI, 196.
Et vulgo.—II, 408.—Lucrèce, IV, 73.
Etenim.—III, 510.—Cicéron, Tusc., IV, 18.
Etiam.—I, 662.—Sentences de Publius Syrus.
Εῦλογον*.—I, 636.—Diogène Laerce, VIII, 130.
Ex quo Ennius.—I, 212.—Cicéron, de Off., III, 45.
Ex quo intelligitur.—I, 462.—Cicéron, Tusc., III, 28.
Ex senatus-consultis.—III, 92.—Sénèque, Epist. 95.
Excindintur*.—III, 516.—Source inconnue.
Excludat.—III, 434.—Horace, Ep., II, 1, 38 et 45.
Excursusque.—II, 70.—Virgile, Georg., IV, 194.
Excutienda.—III, 444.—Cicéron, de Amic., 6. (Se trouve une seconde fois dans l’éd. de 88, II, 60).
Exeat aula.—III, 464.—Lucain, VIII, 493.
Exeat inquit.—III, 302.—Juvénal, Sat., III, 153.
Experta.—III, 266.—Martial, VII, 58, 3.
Exsilia tormenta.—III, 572.—Sénèque, Epist., 91, 107.
Exsilioque.—III, 254.—Virgile, Georg., II, 511.
Exstantesque.—II, 398.—Lucrèce, IV, 398, 390, 421.
Exsuperat.—III, 554.—Virgile, Enéid., XII, 46.
Extrema.—II, 666.—Virgile, Georg., II, 473.
Faber est.—I, 468.—Salluste, de Rep. Ord., I, 1.
Faciasne.—II, 518.—Horace, Sat., II, 3, 253.
Facta etenim.—II, 134.—Manilius, III, 58.
Falciferos.—I, 674.—Lucrèce, III, 642.
Falsus honor.—II, 454.—Horace, Epist., I, 16, 39.
Fata viam.—III, 354.—Virgile, En., III, 395.
Fate ben*.—III, 282.—Proverbe italien.
C.73 Fatum est.—III, 202.—Juvénal, Sat., IX, 32.
Fautor.—II, 568.—Horace, Epist., I, 18, 66.
Favellar.—III, 142.—Expression italienne.
Fay ton faict.—I, 28.—Platon, Timée.
Felix qui.—III, 516.—Virgile, Georg., II, 490.
Ferox gens.—I, 462.—Tite-Live, XXXIV, 17.
Festinatio.—III, 494.—Quinte-Curce, IX, 9, 12.
Fit etiam.—II, 402.—Cicéron, de Divin., I, 37.
Flagitii.—III, 214.—Ennius, ap. Cicéron, Tusc., IV, 33.
Flere omnes.—I, 42.—Tite-Live, XXV, 37.
Flexilis.—II, 58.—Claudien, contre Rufin, II, 358.
Fluctus uti.—III, 618.—Virgile, En., VII, 528.
Folliculos.—III, 172.—Lucrèce, V, 801.
Formæ.—II, 258.—Cicéron, de Nat. deor., II, 28.
Fors etiam.—III, 234.—Catulle, Carm., LXVII, 170.
Fortes creantur.—II, 314.—Horace, Od., IV, 4, 29.
Fortis imaginatio.—I, 132.—Sénèque, Epist. 24.
Fortuna vitrea*.—I, 468.—Ex Mim. P. Syri.
Fortunæ cetera.—III, 478.—Ovide, Métam., II, 140.
Fortunæ miseras.—I, 350.—Properce, III, 7, 44.
Fractam et.—II, 76.—Cicéron, de Orat., 18.
Fructus enim.—III, 390.—Cicéron, de Amicit., 19.
Frui paratis.—III, 704.—Horace, Od., I, 31, 17.
Fu il vincer.—I, 52.—Ariosto, XV, 1.
Fulgur ibi.—II, 178.—Lucrèce, II, 325.
Fugax rerum.—III, 484.—Ovide, Trist., III, 2, 9.
Fuge suspicari*.—III, 268.—Horace, Od., II, 4, 12.
Furem signata.—II, 438.—Sénèque, Epist., 68.
Furit alter.—II, 134.—Manilius, IV, 79, 118.
Galla nega.—II, 432.—Martial, IV, 37.
Gaudeat.—II, 346.—Dicton judiciaire.
Gentes esse.—II, 376.—Ovide, Métam., X, 331.
Gigni pariter.—II, 318.—Lucrèce, III, 446.
Gloria in.—II, 442.—S. Luc, Evang., II, 14.
Gloria nostra.—II, 450.—S. Paul, Ep. ad Corinth., II, 1, 12.
Gloria, quantalibet.—II, 442.—Juvénal, Sat., VII, 81.
Gratatusque.—I, 548.—Ovide, de Ponto, IV, 9, 13.
Gratum est.—II, 608.—Juvénal, XIV, 70.
Gravissimi.—I, 520.—Porcius Latro.
Habita fides.—I, 196.—Tite-Live, XXII, 22.
Habitum quemdam.—I, 304.—Lucrèce, III, 100.
Hac duce.—I, 612.—Tibulle, II, 1, 75.
Hæc demum*.—I, 278.—Fabricius, II, 10.
Hæc loca.—I, 364.—Virgile, En., III, 414.
Hæc nempe*.—II, 486.—Horace, Epist., I, 6, 45.
Hæc neque.—III, 374.—Tite-Live, I, Præf., et VIII, 6.
Hæc perinde.—I, 486.—Térence, Heaut., I, 3, 21.
Hæc si.—III, 274.—Térence, Eunuch., I, 1, 16.
Hæc sunt.—III, 168.—Cicéron, Tusc., II, 23.
Hæret lateri.—I, 412.—Virgile, En., IV, 73.
Hanc amplissimam.—I, 270.—Cicéron, Tusc., IV, 3.
Harum sententiarum.—II, 306.—Cicéron, Tusc., I, 11.
C.74 Has meus.—II, 64.-Properce, IV, 1, 70.
Has vobis.—I, 548.—Martial, Epigr., VII, 48, 4.
Haud cuivis.—I, 592.—Perse, II, 6.
Haud ignarus.—II, 94.—Virgile, En., XI, 154.
Hector erat.—II, 260.—Ovide, Trist., III, 11, 27.
Hem! vir.—I, 480.—Térence, Eun., II, 3, 1.
Heredis, fletus.—I, 406.—Publius Syrus.
Hesterno*.—I, 614.—Virgile, Egl., V, 15.
Heu! patior.—I, 178.—Ovide, Ep. Phyl. Dam., v. 48.
Heu! reliquias.—II, 104.—Cicéron, Tusc., I, 44.
Heu! senibus.—I, 122.—Pseudo-Gallus, I, 16.
Heu! tantum.—III, 592.—Source inconnue.
Hi, motus.—II, 180.—Virgile, Georg., IV, 86.
Hic illius.—II, 288.—Virgile, En., I, 16.
Hic exultat.—II, 306.—Lucrèce, III, 142.
Hic rogo.—I, 634.—Martial, II, 80, 2.
His dantem.—I, 404.—Virgile, En., VIII, 670.
His quidam.—II, 142.—Virgile, Georg., IV, 219.
His se.—III, 172.—Lucrèce, II, 42.
Hoc age*.—II, 72.—Sentence tirée du grec.
Hoc est.—III, 180.—Martial, X, 23, 7.
Hoc ipsum ita.—III, 418.—Cicéron, de Off., I, 9.
Hoc ipsum, quo.—I, 590.—Perse, II, 51.
Hoc liberiores.—II, 232.—Cicéron, Acad., II, 3.
Hoc quoque.—I, 616.—Pseudo-Gallus, I, 47.
Hoc salsum.—I, 562.—Térence, Adelph., III, 3, 71.
Hoc sermone.—III, 144.—Juvénal, VI, 189.
Homo homini*.—III, 200.—Cecilius, d’après Symmaque, Epist., X, 104; et Plaute, Asinar., II, 4, 88.
Honesta.—I, 178.—Térence, Andr., I, 1, 114.
Hos inter.—II, 558.—Stace, Sylv., I, 6, 51.
Hos natura.—I, 362.—Virgile, Georg., II, 20.
Hostis adest.—III, 554.—Ovide, de Ponto., I, 3, 57.
Huic versatile.—III, 136.—Tite-Live, XXXIX, 40.
Humani a se*.—I, 624.—Térence, Heaut., I, 1, 25.
Humani qualis.—III, 352.—Claudien, in Eutrop., I, 303.
Hunc ego.—I, 672.—Virgile, En., IV, 702.
Hunc saltem.—III, 556.—Virgile, Georg., I, 500.
Chercher par J les citations qui ne se trouveraient pas ici.
Id cinerem.—I, 516.—Virgile, En., IV, 34.
Id cum.—I, 540.—Tite-Live, XL, 40.
Id genus.—I, 378.—Horace, Sat., I, 2, 2.
Id maxime.—III, 90.—Cicéron, de Off., I, 34.
Igneus est.—II, 304.—Virgile, En., VI, 730.
Ignoratur.—II, 304.—Lucrèce, I, 113.
Illam meæ.—I, 316.—Horace, Od., II, 17, 5.
Ille beatus.—I, 484.—Sénèque, Ep., 115.
Ille etiam.—II, 422.—Virgile, Georg., I, 466.
Ille licet.—I, 116.—Properce, III, 18, 25.
Ille quod.—II, 196.—Ovide, de Rem. amor., 429.
Ille solus.—II, 34.—Térence, Ad., IV, 2, 9.
Ille velut.—II, 466.—Horace, Sat., II, 1, 30.
Illis est.—(III, 688).—Source inconnue. (Ne se trouve que dans l’ex. de Bord.).
Illisos*.—II, 116.—Imité de Virgile, En., VII, 587.
Illiterati.—II, 202.—Horace, Epod., 8, 17.
C.75 Illud in his.—I, 120.—Lucrèce, III, 913.
Illud sæpe.—III, 288.—Martial, VII, 62, 6.
Immortalia.—II, 224.—Lucrèce, V, 122.
Immunis.—I, 594.—Horace, Od., III, 23, 17.
Impellens.—III, 14.—Lucain, I, 149.
Imperet bellante.—I, 432.—Horace, Carm. sæc., v. 51.
Imperiti enim.—III, 490.—Quintilien, Inst. orat., II, 17.
Impiger... et.—II, 424.—Lucain, IV, 798.
Impius hæc*.—III, 424.—Virgile, Eglog., I, 71.
Imponit finem.—II, 586.—Juvénal, VI, 444.
Importunus.—III, 284.—Horace, Od., IV, 13, 9.
In æquo.—II, 432.—Sénèque, Epist. 98.
In culpa*.—I, 414.—Horace, Ep., I, 14, 13.
In divitiis.—I, 468.—Sénèque, Epist. 74.
In ferrum.—II, 462.—Lucain, I, 461.
In fragili.—III, 182.—Cicéron, de Senect., I, 18.
In genere.—I, 222.—Formule scolastique.
In manicis.—I, 124.—Horace, Epist., I, 16, 76.
In me omnis.—III, 420.—Térence, Adelph., III, 5, 9.
In negotiis*.—III, 486.—Sénèque, Epist. 22.
In rebus.—II, 404.—Lucrèce, IV, 812.
In solis.—I, 416.—Tibulle, IV, 13, 12.
In tam*.—III, 510.—Source inconnue.
In vera.—I, 128.—Lucrèce, III, 898.
In virtute.—II, 206.—Cicéron, de Nat. deor., III, 36.
In vitium.—I, 678.—Horace, de Art. poet., 31.
Incedis per.—III, 488.—Horace, Od., II, 1, 7.
Incertam.—III, 574.—Properce, II, 27, 1.
Inde furor.—II, 378.—Juvénal, XV, 37.
Inde toro.—I, 546.—Virgile, En., II, 2.
Inde tragus.—III, 642.—Martial, XI, 22, 7.
Indignare si.—III, 648.—Sénèque, Epist. 91.
Indum sanguineo.—III, 268.—Virgile, Enéid., XII, 67.
Indupedita.—II, 150.—Lucrèce, V, 874.
Iners malorum.—II, 216.—Sénèque, Œdipe, III, 7.
Infirmum.—II, 268.—S. Paul, Ep. aux Corinthiens, I, 1, 25.
Inguina.—I, 550.—Martial, Epigr., VII, 35, 1.
Insani sapiens.—I, 344.—Horace, Ep., I, 6, 15.
Insita.—III, 530.—Tite-Live, XXVIII, 24.
Instillata.—II, 314.—Auteur inconnu.
Inter cætera.—II, 136.—Sénèque, de Ira, II, 9.
Inter enim.—II, 262.—Lucrèce, III, 872.
Inter furor.—II, 378.—Juvénal, XV, 37.
Inter se.—I, 126.—Lucrèce, II, 75, 78.
Inter visa.—II, 340.—Cicéron, Acad., II, 28.
Interdum.—II, 436.—Properce, II, 15, 6.
Intolerantissima.—II, 54.—Tite-Live, X, 28.
Intrandum.—III, 698.—Cicéron, de Fin. bon. et mal., V, 16.
Invenies.—II, 390.—Lucrèce, IV, 479, 483.
Invitum qui.—II, 428.—Horace, de Art. poet., 467.
Ipsa consuetudo.—II, 504.—Cicéron, Acad., II, 21.
Ipsa dies.—III, 380.—Pétrone, Fragments.
Ipsa felicitas.—II, 538.—Sénèque, Epist. 74.
Ipsa se velocitas.—III, 494.—Sénèque, Epist. 44.
Ipsa si velit.—III, 402.—Térence, Adelph., IV, 7, 43.
Ipsa veritatis.—II, 324.—S. Augustin, de Civ. Dei, XI, 22.
Ipsæ res.—I, 274.—Cicéron, de Fin., III. 5.
Ipse ego*.—II, 106.—Ovide, Métam., XV, 160.
Ipse inter.—II, 480.—Virgile, Enéide, VII, 783.
C.76 Ipsi animi.—III, 586.—Cicéron, Tusc., I, 33.
Irarumque.—III, 238.—Virgile, En., XII, 499.
Ista sic.—I, 74.—Cicéron, de Divin., I, 6.
Istud nihil.—II, 214.—Cicéron, Tusc., III, 6.
It nigrum.—II, 180.—Virgile, En., IV, 404.
Ita est.—II, 286.—Cicéron, de Nat. deor., I, 27.
Ita finitima.—III, 528.—Cicéron, Academ., II, 21.
Italiam si*.—II, 422.—Lucain, V, 579.
Chercher par I les citations qui ne se trouveraient pas ici.
Jactantius*.—II, 664.—Tacite, Ann., II, 77.
Jam fuerit.—I, 118.—Lucrèce, III, 928.
Jam nemo.—I, 290.—Lucrèce, II, 1037.
Jam prece*.—III, 596.—Catulle, Carm., LXVI, 65.
Jamque adeo.—III, 306.—Lucrèce, II, 1151.
Jamque caput.—II, 420.—Lucrèce, II, 1165.
Jovis incunabula.—II, 290.—Ovide, Métam., VIII, 99.
Jucundum quum.—I, 118.—Catulle, LXVIII, 16.
Junctaque.—II, 288.—Ovide, Fast., III, 81.
Jupiter omnipotens.—II, 250.—Valerius Soranus d’ap. S. Augustin, de Civ. Dei, VII, 9 et 11.
Jure perhorrui.—III, 516.—Horace, Od., III, 16, 18.
Jus hoc.—I, 666.—Lucain, VIII, 633.
Justa pari.—II, 506.—Tibulle, IV, 41.
L’husbergo.—II, 56.—Ariosto, XII, 30.
La fama.—I, 476.—Tasso, Gerus. lib., XIV, 63.
La fortune.—I, 386.—Ménandre, trad. de Montaigne.
La lumière.—II, 252.—Ronsard.
Labor callum.—I, 244.—Cicéron, Tusc., II, 15.
Laborum nulla.—III, 28.—Virgile, Enéide, VI, 103.
Lætius est.—I, 454.—Lucain, IX, 404.
Lætus in.—I, 74.—Horace, Odes, II, 16, 25.
Languidior*.—II, 228.—Catulle, Carm., LXVII, 21.
Largus enim.—I, 408.—Lucrèce, V, 282.
Latent ista.—II, 294.—Cicéron, Acad., II, 39.
Latius excisæ*.—II, 438.—Rutilius, Itiner., I, 397.
Laudandis.—III, 476.—Sidoine Apollinaire, Carm., XXIII, Narbo, v. 62.
Laudari haud.—II, 454.—Perse, Sat., I, 47.
Les œuvres.—II, 244.—Plutarque, des Oracles qui ont cessé (trad. d’Amyot).
Levationes.—II, 214.—Cicéron, Tusc., III, 15.
Licet quot.—I, 128.—Lucrèce, III, 1103.
Licet sapere.—I, 244.—Sénèque, Epist. 103.
Liquidus.—II, 68.—Horace, Epist., II, 2, 120.
Lotus nobiscum.—III, 60.—Martial, VI, 53.
Lurida præterea.—II, 406.—Lucrèce, IV, 333.
Luxuria ipsis.—III, 262.—Tite-Live, XXXIV, 4.
Ma or.—II, 28.—Tasso, Ger. lib., X, 39.
Magis magnos.—I, 204.—Rabelais, Garg., I, 39.
Magna dii.—II, 280.—Cicéron, de Nat. deor., II, 66.
Magna pars.—III, 670.—Sénèque, Epist. 123.
C.77 Magna servitus.—III, 156.—Sénèque, Cons. ad Polyb., 26.
Magnam rem.—I, 610.—Sénèque, Epist. 120.
Magno veluti.—II, 614.—Virgile, Enéid., VII, 462.
Magnum stridens.—I, 536.—Virgile, En., IX, 705.
Magnus animus.—III, 552.—Sénèque, Epist. 115, 114.
Mais ie hay.—I, 204.—Joachim du Bellay.
Maiorem fidem*.—III, 536.—Source inconnue.
Malam mortem.—I, 452.—S. Augustin, de Civ. Dei, I, 11.
Male cuncta.—III, 492.—Stace, Thébaïde, X, 704.
Malo me*.—I, 54.—Quinte-Curce, IV, 13.
Malum consilium est consultori.—I, 660.—Aulu-Gelle, IV, 5.
Malum consilium est quod.—I, 600.—Aulu-Gelle, XVII, 14.
Manco male.—III, 472.—Expression italienne.
Μανείην μᾶλλον*.—I, 626.—Aulu-Gelle, IX, 5.
Manent (dict-il)*.—I, 120.—Virgile, En., IV, 88.
Manente memoria.—III, 104.—Tite-Live, XXV, 18.
Materiam culpæ.—III, 236.—Ovide, Trist., IV, 1, 34.
Maximum hoc.—I, 492.—Sénèque, Thiest., II, 1, 30.
Me si fata.—III, 456.—Virgile, En., IV, 340.
Me tabula*.—III, 274.—Horace, Od., I, 5, 13.
Medio de.—II, 538.—Lucrèce, IV, 1130.
Mediocribus.—II, 472.—Horace, de Arte poet., 372.
Medium non.—II, 312.—Claudien, de Sexto cons. Hon., V, 411.
Melius non*.—III, 506.—Sénèque, Epist. 72.
Melius scitur.—II, 222.—S. Augustin, de Ord., II, 16.
Meminerint Deum.—II, 448.—Cicéron, de Off., III, 10.
Memineris maximos.—I, 454.—Cicéron, de Fin., I. 15.
Memini etiam.—II, 216.—Cicéron, de Fin., II, 32.
Memoria certe.—II, 500.—Cicéron, Acad., II, 7.
Mene huic.—III, 524.—Virgile, Enéid., V, 849.
Mens immota.—I, 82.—Virgile, En., IV, 449.
Mens intenta*.—III, 180.—Ovide, Trist., IV, 1, 4.
Mensque pati.—III, 184.—Ovide, de Ponto, I, 5, 18.
Mentem sanari.—II, 318.—Lucrèce, III, 509.
Mihi nempe.—II, 510.—Lucrèce, V, 959.
Mihi quidem.—III, 524.—Cicéron, Tusc., II, 26.
Mihi sic.—I, 314.—Térence, Heaut., I, 1, 28.
Mille animas*.—III, 582.—Ovide, Fastes, I, 380.
Minister veteris.—II, 538.—Catulle, XXVII, 1.
Minus afficit.—III, 574.—Quintilien, Inst. Orat., I, 12.
Minus illi.—II, 68.—Martial, Préf. du liv. VIII.
Minutatim.—II, 482.—Lucrèce, II, 1131.
Miramur.—III, 532.—Sénèque, Epist. 118.
Mirum quo.—II, 278.—Pline, Nat. Hist., II, 23.
Misce stultitiam.—III, 182.—Horace, Od., IV, 12, 27.
Miser! ô miser.—I, 120.—Lucrèce, III, 911.
Misero quod*.—I, 26.—Catulle, Carm., LI, 5.
Μισω σοφιστην.—I, 71.—Euripide, ap. Cicéron, ap. fam., XIII, 15.
Mista senum.—III, 566.—Horace, Od., I, 28, 19.
Modus quo.—II, 298.—S. Augustin, de Civ. Dei, XXI, 10.
Mœchus ex.—II, 382.—Martial, III, 70.
Molliter.—II, 484.—Horace, Sat., II, 2, 12.
Morbis in.—II, 318.—Lucrèce, III, 464.
More ferrarum.—II, 172.—Lucrèce, IV, 1261.
Mores cuique.—I, 496.—Cornelius Nepos, Att., 11.
Mors utinam.—I, 442.—Lucain, IV, 580.
Morte carent.—II, 106.—Ovide, Métam., XV, 158.
Morte obita.—III, 696.—Virgile, Enéide, X, 641.
Motus doceri.—III, 208.—Horace, Od., III, 6, 21.
C.78 Mugitus veluti.—II, 616.—Virgile, Enéid., XII, 103.
Mulciber in.—II, 338.—Ovide, Trist., I, 2, 5.
Mulier tum*.—I, 574.—Plaute, Mostell., I, 3, 116.
Multa cernunt.—I, 72.—Cicéron, de Nat. Deor., II. 65.
Multa dies.—I, 638.—Virgile, En., XI, 425.
Multi fallere.—III, 390.—Sénèque, Epist. 3.
Multimodis.—II, 404.—Lucrèce, IV, 1152.
Multo... mortem.—I, 128.—Lucrèce, III, 939.
Multos in.—I, 634.—Lucain, VII, 104.
Multum interest.—I, 270.—Sénèque, Epist. 90.
Multum sibi.—II, 86.—Sénèque, Epist. 13.
Mundus domus*.—II, 292.—Varron.
Mundus universus*.—III, 500.—Pétrone.
Muris nulla.—III, 560.—Claudien, in Eutrop., I, 244.
Mus in pisce.—III, 606.—Proverbe latin.
Muta ferrarum.—II, 106.—Claudien, in Ruf., II, 482-491.
Mutat enim.—II, 416.—Lucrèce, V, 826.
Næ iste.—III, 78.—Térence, Heaut., III, 5, 8.
Nam cupide.—II, 112.—Lucrèce, V, 1139.
Nam istis.—I, 74.—Pacuvius, ap. Cic., de Divin., I, 57.
Nam mulier.—II, 272.—Lucrèce, IV, 1266.
Nam nos quoque.—III, 148.—Cicéron, Parad., V, 2.
Nam nox nulla.—I, 130.—Lucrèce, V, 579.
Nam Pater.—III, 44.—Virgile, Enéid., VII, 770.
Nam qui putat.—III, 368.—Sénèque, Epist. 81.
Nam quod adest.—II, 360.—Lucrèce, V, 1411.
Nam quum vidit.—I, 566.—Lucrèce, IV, 9.
Nam si quando.—III, 286.—Virgile, Georg., III, 98.
Nam si quod.—III, 496.—Lucilius, lib. 5, ap. Nonius, V, 98.
Nam si tantopere.—II, 316.—Lucrèce, III, 674.
Nam tibi.—I, 128.—Lucrèce, III, 957.
Nam veræ.—I, 104.—Lucrèce, III, 57.
Namque sagacius.—I, 574.—Horace, Epod., XII, 14.
Namque unam.—III, 286.—Lucrèce, VI, 704.
Namquodcumque.—I, 154.—Lucrèce, II, 752.
Narras et.—III, 142.—Horace, Odes, III, 19, 3.
Narratur et.—I, 616.—Horace, Od., III, 51, 11.
Nascentes morimur.—I, 126.—Manilius, Astron., IV, 16.
Nasutus sis.—II, 504.—Martial, II, 13.
Natura homo.—III, 640.—Sénèque, Epist. 92.
Ne amores.—II, 380.—Cicéron, de Fin., III, 20.
Ne nos inducas.—III, 508.—S. Matthieu, VI, 13.
Ne si, ne no.—II, 504.—Pétrarque.
Ne toga.—II, 522.—Martial, XIII, I, 1.
Ne utile.—I, 74.—Cicéron, de Nat. Deor., III, 6.
Ne veraque.—I, 484.—Lucrèce, II, 47.
Nec ad melius*.—III, 342.—Cicéron, de Fin., I, 19.
Nec calidæ.—I, 486.—Lucrèce, II, 34.
Nec divis.—III, 224.—Catulle, Carm., LXVIII, 141.
Nec facilis.—I, 614.—Juvénal, XV, 47.
Nec fas*.—I, 316.—Térence, Heaut., I, 1, 97.
Nec gentibus.—III, 404.—Lucain, I, 82.
Nec habetur.—II, 176.—Ovide, Métam., X, 325.
Nec id.—II, 466.—Tacite, Agric., 1.
C.79 Nec in regnis.—II, 280.—Cicéron, de Nat. Deor., III, 35.
Nec jam*.—III, 404.—Lucain, I, 138.
Nec me.—III, 540.—Cicéron, Tusc., I, 25.
Nec mihi.—III, 194.—Auteur inconnu.
Nec minimo.—I, 562.—Juvénal, Sat., V, 123.
Nec nisi.—II, 570.—Claudien, Ep. ad. Had., 30.
Nec, si.—II, 268.—Lucrèce, III, 859.
Nec sibi.—I, 128.—Lucrèce, III, 932, 935.
Nec sunt.—III, 420.—Virgile, Enéid., XII, 519.
Nec tam.—III, 130.—Quintilien, Inst. orat., V, 12.
Nec tamen.—II, 396.—Lucrèce, IV, 380, 396.
Nec tantum.—III, 210.—Catulle, Carm., LXVI, 125.
Nec ultra.—II, 98.—Juvénal, Sat., VIII, 164.
Nec Veneres.—II, 196.—Lucrèce, IX, 1182.
Nec vincet.—I, 612.—Horace, Sat., I, 3, 115.
Nec vitiant.—III, 666.—Ovide, Trist., III, 8, 25.
Necnon libelli.—III, 210.—Horace, Epod., VIII, 15.
Neminem.—I, 52.—Cicéron, de Off., III, 17.
Nemo altero.—I, 118.—Sénèque, Epist. 91.
Nemo enim.—III, 386.—Sénèque, Epist. 13.
Nemo expergitus.—I, 664.—Lucrèce, III, 942.
Neque in.—II, 512.—Perse, IV, 23.
Nemo satis.—III, 462.—Juvénal, XIV, 233.
Nempe et.—I, 116.—Horace, Od., III, 2, 14.
Neptunus*.—II, 288.—Virgile, En., II, 610.
Neque affectui.—III, 150.—Tacite, Annal., XII, 45.
Neque enim disputari.—III, 336.—Cicéron, de Fin. bon. et mal., I, 8.
Neque enim eædem.—II, 14.—Tite-Live, XXV, 19.
Neque enim est.—I, 300.—Catulle, LXVIII. 17.
Neque extra.—II, 502.—Source inconnue.
Neque gratia.—II, 224.—Cicéron, de Nat. deor., I, 17.
Neque illa.—II, 174.—Horace, Sat., I, 2, 69.
Neque sepulcrum.—I, 40.—Ennius, ap. Cic., Tusc., I, 44.
Neque submissam.—III, 520.—Cicéron, de Off., I, 34.
Neque ut.—I, 244.—Cicéron, Acad., II, 3.
Nequidquam.—I, 212.—Ennius, ap. Cicéron, de Off., III, 15.
Nescio quis.—I, 148.—Virgile, Egl., III, 103.
Nihil actum.—III, 696.—Arrien, de Exp. Alex., V, 26.
Nihil enim.—I, 608.—Cicéron, Tusc., II, 27.
Nihil est his.—III, 410.—Cicéron, Acad., II, 4.
Nihil est tam populare.—II, 492.—Cicéron, pro Lig., XII.
Nihil est tam utile.—III, 472.—Sénèque, Epist. 2.
Nihil est turpius.—III, 620.—Cicéron, Acad., I, 13.
Nihil in.—III, 558.—Tite-Live, XXXIX, 16.
Nihil itaque.—II, 376.—Source inconnue.
Nihil sanantibus.—III, 342.—Sénèque, Epist. 59.
Nihil supræ.—III, 478.—Horace, Od., II, 18 et 11.
Nihil tam absurde.—II, 312.—Cicéron, de Divin., II, 58.
Nil adeo fieri*.—I, 408.—Lucrèce, III, 183.
Nil adeo magnum.—I, 172.—Lucrèce, II, 1027.
Nihil admirari.—II, 372.—Horace, Epist., I, 6, 1.
Nil ego.—I, 316.-Horace, Sat., I, 5, 44.
Nihil mihi*.—II, 556.—Catulle, LXVIII, 77.
Nil sciri.—II, 230.—Lucrèce, IV, 470.
Nil tam inæstimabile.—II, 452.—Tite-Live, XXXI, 34.
Nimirum hac.—I, 104.—Macrobe, Sat., II, 7.
Nimirum propter.—III, 212.—Auteur inconnu.
Nimirum, quia.—I, 496.—Lucrèce, V, 1431.
Nimirum sapiunt.—III, 268.—Veterum poetarum catalecta, ad Matronas.
C.80 Nimium boni.—II, 212.—Ennius, ap. Cic., de Fin., II, 13.
Nisi purgatum.—I, 414.—Lucrèce, V, 44.
Nisi tu servare.—II, 434.—Ovide, Amor., II, 19, 47.
Nollo barbam.—III, 282.—Martial, X, 90, 9.
Nomen habent.—II, 166.—Martial, IV, 29, 6.
Νόμοις επεσθαι.—I, 176.—Ex traged. græcis Hug. Grotii.
Non æstimatione.—III, 382.—Cicéron, Parad., VI, 3.
Non agimur.—II, 484.—Horace, Epist., II, 201.
Non alia longe.—II, 140.—Lucrèce, V, 1029.
Non alio pacto.—II, 320.—Lucrèce, III, 111.
Non alium videre.—I, 128.—Manilius, I, 529.
Non ampliter.—III, 452.—Poète cité par Nonius, XI, 19.
Non armis.—III, 554.—Source inconnue.
Non emolumento.—II, 452.—Cicéron, de Fin., I, 10.
Non domus.—I, 486.—Horace, Epist., I, 2, 47.
Non enim gazæ.—I, 484.—Horace, Od., II, 16, 9.
Non enim hilaritate.—I, 454.—Cicéron, de Fin., II, 10.
Non enim nos.—II, 236.—Cicéron, de Divin., I, 18.
Non enim parenda.—I, 212.—Cicéron, de Finibus, I, 1.
Non enim patria*.—III, 104.—Cicéron, de Off., III, 23.
Non equidem*.—II, 522.—Perse, V, 19.
Non esse.—I, 472.—Cicéron, Parad., VI, 3.
Non est loquendum.—I, 210.—Sénèque, Epist. 108.
Non est ornamentum.—I, 434.—Sénèque, Ep. 115.
Non est ut.—I, 634.—Sénèque, Théb., I, 190.
Non hoc amplius.—III, 664.—Horace, Od., III, 10, 19.
Non ipse pro.—III, 492.—Horace, Od., IV, 9, 51.
Non jam.—II, 122.—Lucrèce, III, 612.
Non levia.—I, 514.—Virgile, En., XII, 764.
Non nobis.—III, 522.—Psaume CXIII, 1.
Non ponebat.—III, 182.—Ennius, ap. Cicéron, de Off., I, 24.
Non potest.—II, 338.—Cicéron, Acad., II, 41.
Non pudeat.—III, 186.—Auteur inconnu.
Non pudet.—I, 160.—Cicéron, de Nat. deor., I, 30.
Non quidquid.—II, 456.—Perse, Sat., I, 5.
Non recito*.—II, 522.—Horace, Sat., I, 4, 73.
Non schivar.—II, 578.—Tasso, Ger. lib., XII, 55.
Non secus.—III, 648.—Pseudo-Gallus, I, 171.
Non si te.—II, 284.—Horace, Sat., II, 3, 19.
Non siculæ.—I, 110.—Horace, Od., III, 1, 18.
Non sumus.—I, 238.—Sénèque, Epist. 33.
Non tam commutandarum.—III, 400.—Cicéron, de Off., II, 1.
Non tam id sensisse.—II, 250.—Source inconnue.
Non tam omnia.—III, 502.—Tite-Live, XXXIV, 21.
Non tam patientibus.—I, 536.—Tite-Live, XXXVIII, 36.
Non tanta cœlo.—II, 422.—Pline, Hist. nat., II, 8.
Non viriliter*.—II, 592.—Tibulle, Priap., 84.
Non vitæ.—I, 216.—Sénèque, Ep. 106.
Non vultus.—I, 124.—Horace, Od., III, 3, 3.
Nonne videmus, nil.—I, 482.—Lucrèce, II, 16.
Nonne videmus, quid.—I, 602.—Lucrèce, III, 1070.
Nonne vides.—III, 330.—Horace, Sat., I, 4, 409.
Nosse cui.—II, 282.—Lucain, I, 452.
Nostre mal.—III, 554.—Source inconnue.
Nostri nosmet.—III, 252.—Térence, Phor., I, 3, 20.
Notumque.—III, 224.—Virgile, En., V, 21.
Nudaque.—I, 396.—Ovide, Trist., III, 10, 23.
Nul avant*.—I, 32.—Hérodote, I, 32.
Nulla ars.—III, 296.—Cicéron, de Fin. bon. et mal., V, 6.
C.81 Nulla placida.—III, 458.—Sénèque, Epist. 26.
Nullæ sunt.—III, 224.—Properce, II, 8, 3.
Nullum intra.—III, 276.—Sénèque, Epist. 95.
Nullum scelus.—II, 26.—Tite-Live, XXVII, 28.
Nullum sine.—II, 538.—Sénèque, Epist. 69.
Nullus in urbe.—II, 384.—Martial, I, 74.
Num tu quæ.—III, 218.—Horace, Od., II, 12, 21.
Nunc caput.—II, 558.—Manilius, Astron., IV, 225.
Nunc levior*.—II, 458.—Perse, Sat., I, 37.
Nunc, si.—II, 490.—Juvénal, XIII, 60.
Nunquam ad liquidum.—III, 532.—Quinte-Curce, IX, 2.
Nunquam adeo.—II, 508.—Juvénal, VIII, 183.
Nunquam naturam.—I, 458.—Cicéron, Tusc., V, 27.
Nunquam simpliciter.—III, 458.—Quinte-Curce, IV, 14.
Nunquam tutelæ.—I, 238.—Sénèque, Epist., 33.
O ego, di*.—III, 282.—Ovide, ex Ponto, I, 4, 49.
O fortes.—III, 688.—Horace, Od., I, 7, 30.
O Iane!—I, 550.—Perse, Sat., I, 58.
O Iupiter.—I, 588.—Plutarque, Traité de l’amour, 12.
O pater.—II, 326.—Virgile, Enéid., VI, 719.
O misero frater.—I, 316.—Catulle, LXVIII, 20.
O miseri! quorum.—III, 254.—Pseudo-Gallus, I, 180.
O prima.—III, 178.—Properce, III, 5, 7.
O sancte.—II, 288.—Cicéron, de Divin., II, 56.
O seclum.—II, 66.—Catulle, XLIII, 8.
Obest plerùmque.—I, 236.—Cicéron, de Nat. deor., I, 5.
Obstetrix.—III, 230.—S. Augustin, De Civ. Dei, I, 18.
Obstupui, steteruntque.—I, 98.—Virgile, En., II, 774.
Obstupuit virgo.—III, 162.—Ovide, Métam., X, 666.
Obuersentur.—I, 428.—Cicéron, Tusc., II, 22.
Occultum quatiens.—I, 658.—Juvénal, XIII, 195.
Occupavi te.—I, 626.—Cicéron, Tusc., V, 9.
Ocyor.—II, 652.—Lucain, V, 405.
Odi homines.—I, 206.—Pacuvius, ap. Gallium, XIII, 8.
Offendor.—III, 230.—Martial, 7, 6.
Officii.—II, 460.—Source inconnue.
Ogni medaglia.—III, 544.—Proverbe italien.
Ole quid.—III, 462.—Martial, VII, 9, 1.
Olim jam.—II, 588.—Sénèque, Epist. 77.
Omne adeo.—III, 214.—Virgile, Georg., III, 244.
Omne magnum.—II, 540.—Tacite, Ann., XIV, 44.
Omnem credo.—I, 116.—Horace, Epist., I, 4, 13.
Omnes clari.—III, 168.—Cicéron, Tusc., II, 24.
Omnes eodem.—I, 110.—Horace, Od., II, 3, 25.
Omnes pene.—II, 226.—Cicéron, Acad., I, 12.
Omnia cum.—II, 270.—Lucrèce, VI, 679.
Omnia fanda.—III, 554.—Catulle, de Nupt. Pel. et Thet., V, 405.
Omnia incerta.—II, 298.—Pline, Nat. Hist., II, 37.
Omnia non.—III, 106.—Properce, III, 9, 7.
Omnia quæ secundum naturam fiunt.—III, 674.—Cicéron, de Senect., c. 19.
Omnia quæ secundum naturam sunt*.—III, 698.—Cicéron, de Fin. bon. et mal., III, 6.
Omnia te.—I, 130.—Lucrèce, III, 981.
Omnia vitia.—II, 616.—Sénèque, Epist. 56.
Omnino amicitiæ.—I, 306.—Cicéron, de Amic., 20.
C.82 Omnino si.—II, 512.—Cicéron, de Off., I, 31.
Omnis Aristippum.—I, 270.—Horace, Epist., I, 17, 23.
Omnium rerum.—II, 432.—Sénèque, de Benef., VII, 9.
Oncques ne furent.—I, 21.—La Boétie.
Opinio est.—I, 476.—Cicéron, Tusc., II, 22.
Optat ephippia.—I, 92.—Horace, Epist., I, 14, 43.
Optato quam.—III, 198.—Catulle, de Coma Beren., LXIV, 79.
Ora tument.—II, 608.—Ovide, de Arte amandi, III, 503.
Orabunt causas*.—I, 432.—Virgile, En., VI, 51.
Ὡς οὐδὲν ἡ.—I, 216.—Ap. Stobée, III, 37.
Oscula dat*.—II, 400.—Ovide, Métam., X, 256.
Οὐ γὰρ ἐᾷ.—II, 130.—Hérodote, VII, 10.
Pacisque bonus.—(III, 448).—Virgile, En., XI, 658.—(Cette citation ne figure que dans l’éd. de 88, pag. 444, au lieu et place de celle «Uterque bonus», dont elle n’est qu’une inversion).
Pallada*.—II, 288.—Ovide, Fast., III, 81.
Pannonis haud.—I, 42.—Lucain, VI, 220.
Paridis propter.—II, 178.—Horace, Epist., I, 2, 6.
Parem passis.—III, 572.—Sénèque, Epist. 74.
Parum mihi*.—II, 242.—Salluste, Bell. Jug., 85.
Paterna vestis.—II, 522.—S. Augustin, de Civ. Dei, I, 13.
Pati natæ.—III, 264.—Sénèque, Epist. 95.
Paucis opus.—III, 550.—Sénèque, Epist. 106.
Paucos servitus.—I, 492.—Sénèque, Epist. 22.
Paulum sepultæ.—II, 446.—Horace, Od., IV, 9, 29.
Pectus est.—III, 240.—Quintilien, X, 7.
Pecuniarum.—III, 300.—Cicéron, de Off., I, 14.
Pejoraque.—III, 396.—Juvénal, Sat., XIII, 28.
Pejus vexabar.—III, 288.—Sénèque, Epist. 53.
Per dispositos.—II, 532.—Tite-Live, XXXVII, 7.
Per quæ luxuria.—III, 668.—Sénèque, Epist. 18.
Per varios.—III, 598.—Manilius, I, 59.
Perché, dubbiosa.—I, 670.—Le Tasse, Ger. lib., XII, 74.
Perdam sapientiam.—II, 324.—S. Paul, Corinth., I, 1, 19.
Permitte divis.—III, 356.—Horace, Od., I, 9, 9.
Perspicuitas.—III, 560.—Cicéron, de Nat. Deor., III, 4.
Petite hinc.—I, 262.—Perse, V, 64.
Pinguis amor.—I, 488.—Ovide, Amor., II, 19, 25.
Placet! pare*.—II, 218.—Sénèque, Epist. 70.
Plenus rimarum*.—II, 500.—Térence, Eunuch., I, 2, 25.
Plerumque gratæ.—I, 490.—Horace, Od., III, 29, 13.
Plus dolet.—III, 576.—Sénèque, Epist. 95.
Plus salis*.—III, 452.—Cornélius Nepos, Atticus, 13.
Plus sapit.—II, 518.—Lactance, Div. Instit., III, 5.
Plus sonat.—I, 276.—Sénèque, Epist. 40.
Pocula Lethæos.—III, 408.—Horace, Epod., XIV, 3.
Pœna minor.—III, 574.—Source inconnue.
Pœte, non dolet.—II, 668.—Pline le Jeune, III, 16.
Point ne se fault.—I, 44.—Plutarque, trad. d’Amyot.
Pol! me occidistis.—II, 216.—Horace, Epist., II, 2, 138.
Pone seram.—III, 232.—Juvénal, Sat., VI, 346.
Possint ut.—III, 280.—Horace, Od., IV, 13, 26.
Post, bellator.—II, 184.—Virgile, En., XI, 89.
Posterior... res.—II, 344.—Lucrèce, V, 1413.
Posthume non.—I, 574.—Martial, II, 12, 14. C.83
Postquam cupidæ.—III, 256.—Catulle, Carm., LXIV, 147.
Postquam docti.—I, 218.—Sénèque, Epist. 95.
Potare et.—II, 216.—Horace, Epist., I, 5, 14.
Potentissimus.—III, 564.—Sénèque, Epist. 90.
Prætulerim...—I, 114.—Horace, Epist., II, 2, 126.
Prima est.—I, 660.—Juvénal, Sat., XIII, 2.
Prima quæ.—I, 126.—Sénèque, Herc. fur., III, 874.
Primitiæ.—II, 576.—Virgile, Enéide, XI, 156.
Primoque.—II, 104.—Ovide, Métam., XV, 106.
Primus clamor.—I, 534.—Tite-Live, XXV, 41.
Principis est.—III, 354.—Martial, VIII, 15.
Profecto fortuna.—II, 448.—Salluste, Bell. Catil., 8.
Profecto non.—II, 284.—S. Augustin, de Civ. Dei, XII, 15.
Proinde quod.—II, 396.—Lucrèce, IV, 500.
Pronaque.—II, 194.—Ovide, Métam., I, 84.
Proptereaque.—I, 392.—Lucrèce, IV, 936.
Provehimur.—II, 420.—Virgile, En., III, 72.
Proxima deinde.—II, 632.—Virgile, En., VI, 434.
Prudens futuri.—I, 74.—Horace, Odes, III, 29 et suivants.
Psilothro nitet.—I, 546.—Martial, Epigr., VI, 93, 9.
Puellæ hunc.—I, 486.—Perse, Sat., II, 38.
Pugiles etiam.—III, 28.—Cicéron, Tusc., II, 23.
Pulchrumque.—III, 664.—Virgile, Enéid., II, 317.
Pungit dolor.—II, 218.—Cicéron, Tusc., II, 14.
Pungit in.—II, 312.—La Boétie.
Pusi sæpe.—I, 548.—Lucrèce, IV, 1024.
Chercher par C les citations qui ne se trouveraient pas ici.
Qua Deus.—III, 616.—Properce, III, 5, 26.
Qua facie.—II, 306.—Cicéron, Tusc., I, 28.
Quæ fuerant.—III, 114.—Sénèque, Epist. 39.
Quæ fuit.—II, 266.—Cicéron, de Nat. Deor., III, 6.
Quæ ista.—III, 522.—Cicéron, de Fin. bon. et mal., II, 15.
Quæ magis.—III, 552.—Cicéron, Tusc., V, 5.
Quæ mare.—II, 296.—Horace, Epist., I, 12, 16.
Quæ mens*.—III, 114.—Horace, Odes, IV, 10, 7.
Quæ molitio.—II, 134.—Cicéron, de Nat. Deor., I, 8.
Quæ nequeunt.—III, 560.—Ovide, Trist., III, 10, 65.
Quæ nisi.—I, 590.—Perse, II, 4.
Quæ procul.—II, 258.—Lucrèce, V, 123.
Quæ quasi.—I, 110.—Cicéron, de Fin., I, 18.
Quæ quia.—II, 464.—Ovide, Amor., III, 4, 4.
Quæ sunt.—II, 136.—Cicéron, de Nat. Deor., I, 31.
Quæ te nunc.—III, 458.—Ennius, ap. Cic., de Senect., I.
Quæ tellus.—I, 248.—Properce, IV, 3, 39.
Quæ venit.—III, 650.—Ovide, Heroid., V, 8.
Quæ veritati.—I, 278.—Sénèque, Epist. 40.
Quænam ista.—III, 250.—Claudien, in Eutrop., I, 26.
Quæramus ad.—II, 380.—Sénèque, Epist. 123.
Quæris quo*.—I, 40.—Sénèque, Troad., II, 30.
Quærite quos.—III, 616.—Lucain, I, 417.
Quæstuque.—II, 104.—Virgile, Enéide, VII, 501.
Qual l’alto.—III, 194.—Le Tasse, Gerus. liber., XII, 63.
Qualis gemma.—II, 644.—Virgile, Enéid., X, 134.
Qualis ubi alterno.—II, 354.—Virgile, Enéide, XI, 624.
Qualis ubi Oceani.—III, 16.—Virgile, Enéid., VIII, 589. C.84
Quam docti.—II, 238.—Source inconnue.
Quam miserum.—III, 424.—Ovide, Trist., IV, 1, 9.
Quam multi.—II, 180.—Virgile, Enéid., VII, 718.
Quam vereri*.—I, 398.—Cicéron, Tusc., V, 2.
Quamcumque Deus.—(I, 426).—Source inconnue.—(Ne se trouve que dans les édit. ant. à 88).
Quamvis non*.—III, 304.—Martial, XII, 29, 15.
Quando leoni.—II, 178.—Juvénal, XV, 100.
Quantaque.—II, 134.—Manilius, I, 55; IV, 93.
Quanto quisque.—III, 478.—Horace, Od., III, 16, 21 et 42.
Quantum vis.—I, 606.—Horace, Epist., II, 2, 39.
Quare etiam.—II, 272.—Lucrèce, II, 1072.
Quare vitia.—III, 186.—Sénèque, Epist. 53.
Quasi non sit.—II, 448.—Cicéron, de Off., I, 4.
Quasi quidquam.—I, 280.—Pline, Hist. nat.
Quasi vero forti*.—III, 102.—Cicéron, de Off., III, 30.
Quasi vero mensuram.—II, 330.—Pline, Hist. nat., II, 1.
Quasi vero quidquam.—III, 530.—Cicéron, de Divinat., II, 39.
Que sçay-je.—II, 276.—Devise de Montaigne.
Quem circumcursans.—III, 642.—Catulle, Carm., LXVI, 133.
Quem duplici*.—I, 270.—Horace, Epist., I, 17, 25.
Quem semper.—I, 316.—Virgile, En., 49.
Quem si puellarum.—I, 282.—Horace, Od., II, 5, 21.
Queis arte.—I, 216.—Juvénal, XIV, 34.
Qui alicujus.—I, 276.—Sénèque, Epist. 59.
Qui autem*.—I, 370.—Cicéron, de Fin., V, 5.
Qui capite.—I, 112.—Lucrèce, IV, 474.
Qui certis.—II, 236.—Cicéron, Tusc., II, 2.
Qui corpus.—II, 102.—S. Luc, XII, 4.
Qui disciplinam.—I, 270.—Cicéron, Tusc., II, 4.
Qui genus.—II, 216.—Lucrèce, III, 1056.
Qui nisi sunt.—I, 452.—Lucrèce, IV, 486.
Qui quid sit.—III, 12.—Horace, Epist., I, 2, 3.
Qui requirunt.—II, 240.—Cicéron, de Nat. Deor., I, 5.
Qui se unus.—II, 216.—Épicure, ap. Cic., de Fin., II, 3.
Qui se non.—III, 368.—Q. Cicéron, de Pet. cons., 9.
Qui sibi amicus.—I, 490.—Sénèque, Epist. 6.
Qui ut rationem.—I, 294.—Cicéron, Tusc., I, 21.
Qui velut*.—III, 700.—S. Augustin, de Civ. Dei, XIV, 5.
Qui vigilans.—II, 228.—Lucrèce, III, 1061, 1059.
Quia etiam.—I, 476.—S. Augustin, de Civ. Dei, V, 14.
Quia quidquid.—III, 418.—Valère Maxime, II, 2, 6.
Quibus desultorum.—I, 530.—Tite-Live, XXIII, 29.
Quibus vivere.—III, 138.—Cicéron, Tusc., V, 38.
Quicumque Argolica.—III, 148.—Ovide, Trist., I, 1, 83.
Quid brevi.—I, 118.—Horace, Od., II, 16, 17.
Quid causas.—III, 222.—Virgile, En., VIII, 395.
Quid dixi.—III, 592.—Térence, Heaut., I, 1, 42.
Quid enim.—II, 368.—Juvénal, Sat., X, 4.
Quid fas.—I, 252.—Perse, III, 59.
Quid juvat.—II, 258.—Perse, Sat., II, 61 et 62.
Quid moveant*.—I, 254.—Properce, IV, 1, 89.
Quid quisque.—I, 114.—Horace, Od., II, 13, 13.
Quid terras.—I, 414.—Horace, Od., II, 16, 18.
Quid vesani.—II, 556.—Prudence, Cont. Symm., II, 672.
Quidquid id est*.—II, 396.—Lucrèce, V, 577.
Quidquid principes.—I, 498.—Quintilien, Decl., 3.
Quin etiam.—I, 120.—Silius Italicus, XI, 51.
Quin ut aliquid.—III, 388.—Virgile, Eglog., II, 71. C.85
Quippe etenim.—II, 320.—Lucrèce, III, 801.
Quippe ubi fas.—III, 396.—Virgile, Georg., I, 504.
Quippe ubi se.—I, 660.—Lucrèce, V, 1157.
Quippe videbis.—II, 192.—Lucrèce, IV, 988.
Quis accurate.—I, 278.—Sénèque, Epist. 75.
Quis desiderio.—I, 316.—Horace, Od., I, 24, 1.
Quis est enim iste.—I, 304.—Cicéron, Tusc., IV, 34.
Quis est enim quem.—I, 180.—Cicéron, de Divin., I, 40.
Quis est enim qui.—I, 76.—Cicéron, de Divin., II, 59.
Quis hominum.—I, 380.—Livre de la Sagesse, IX, 13.
Quis mediocris.—I, 458.—Cicéron, Tusc., II, 17.
Quis non malarum*.—II, 100.—Horace, Epod., II, 37.
Quis puer.—I, 550.—Horace, Od., II, 11, 18.
Quis sub Arcto.—II, 348.—Horace, Od., I, 26, 3.
Quis tumidum.—III, 666.—Juvénal, XIII, 162.
Quis vetat*.—III, 222.—Ovide, de Arte amandi, III, 93.
Quisquam vix*.—I, 32.—Lucrèce, III, 890 et 895.
Quisque suos.—III, 460.—Virgile, En., IV, 743.
Quisquis ubique*.—I, 58.—Martial, VII, 73.
Quo diversus.—III, 470.—Virgile, En., V, 166.
Quo, haud.—I, 532.—Tite-Live, IX, 22.
Quo in plures.—III, 298.—Cicéron, de Off., II, 15.
Quo me cumque.—III, 576.—Horace, Epist., I, 1, 15.
Quo mihi fortunas.—III, 496.—Horace, Epist., I, 5, 12.
Quo quis.—II, 494.—Cicéron, de Off., II, 9.
Quo rapiat.—III, 196.—Virgile, Georg., III, 137.
Quo timoris.—III, 290.—Tite-Live, XXII, 5.
Quod beatum.—II, 280.—Cicéron, de Nat. deor., I, 17.
Quod crebo.—II, 606.—Cicéron, de Divin., II, 31.
Quod est ante*.—II, 296.—Cicéron, de Divin., II, 13.
Quod finxere.—II, 280.—Lucain, I, 486.
Quod futuit*.—II, 198.—Martial, Epigr., XI, 21, 3.
Quod licet.—II, 436.—Ovide, Amor., II, 19, 3.
Quod me jus*.—III, 418.—Térence, Adelph., III, 5, 44.
Quod mutatur.—II, 260.—Lucrèce, III, 756.
Quod pectus.—I, 546.—Martial, Epigr., II, 62, 1.
Quod petiere.—II, 434.—Lucrèce, IV, 1076.
Quod petiit.—I, 602.—Horace, Epist., I, 1, 98.
Quod sit.—III, 626.—Martial, X, 47, 12.
Quorum igitur.—II, 134.—Cicéron, de Nat. deor., II, 54.
Quos fama.—II, 460.—Virgile, En., V, 302.
Quos, quoniam.—II, 290.—Ovide, Métam., I, 194.
Quos ultra.—I, 612.—Horace, Sat., I, 1, 107.
Quoties non modo.—I, 448.—Cicéron, Tusc., I, 37.
Quoties nos descendentis.—III, 302.—Calpurnius, Eclog., VII, 64.
Quoties pacem.—III, 424.—Lucain, I, 255 et 56, 251.
Quum de religione.—I, 182.—Cicéron, de Nat. deor., III, 2.
Quum in se.—II, 574.—Source inconnue.
Quum veritatem.—II, 290.—S. Augustin, de Civ. Dei, IV, 31.
Rabie jecur.—II, 608.—Juvénal, VI, 647.
Rapuitque.—II, 652.—Lucain, IV, 151.
Rari quippe.—I, 410.—Juvénal, 13, 26.
Rarum est enim.—I, 418.—Quintilien, X, 7.
Rarus enim.—III, 350.—Juvénal, VIII, 73.
Ratio et prudentia.—I, 412.—Horace, Ep., I, 2, 25.
C.86 Re succumbere.—II, 206.—Cicéron, Tusc., II, 13.
Rebus in adversis.—I, 634.—Martial, XI, 56, 15.
Recte facti.—II, 460.—Sénèque, Epist. 81.
Regibus hic.—I, 482.—Horace, Sat., I, 2, 86.
Rem gratissimam.—II, 322.—Sénèque, Epist. 102.
Rerum natura.—III, 436.—Cicéron, Acad., II, 29.
Res quæ in*.—III, 666.—Cicéron, de Divin., I, 22.
Res... quæque.—II, 150.—Lucrèce, V, 921.
Respice enim.—I, 128.—Lucrèce, III, 985.
Rheni mihi.—II, 650.—Lucain, V, 289.
Rhedarum transitu.—III, 42.—Juvénal, III, 236.
Ridentem dicere.—III, 250.—Horace, Sat., I, 1, 24.
Rides nos.—I, 574.—Martial, VI, 55, 4.
Rimula dispeream.—III, 270.—Th. de Bèze, Juvenilia.
Risi successu*.—II, 454.—Ovide, Heroïd., I, 18.
Rupi jam.—I, 414.—Perse, Sat., V, 158.
Sæpe duobus.—II, 178.—Virgile, Georg., IV, 67.
Sæpe etiam.—III, 224.—Catulle, Carm., LXVIII, 141.
Sæpius olim.—II, 268.—Lucrèce, I, 83.
Sanctius est.—II, 222.—Tacite, de Mor. Germ., 34.
Sanguineam.—II, 304.—Virgile, En., IV, 349.
Sanitatis.—III, 530.—S. Augustin, de Civ. Dei, VI, 10.
Sapere aude.—I, 254.—Horace, Epist., II, 1, 40.
Sapiens divitiarum.—III, 698.—Sénèque, Epist. 119.
Sapiens, pol!—I, 482.—Plaute, Trin., II, 2, 84.
Sapiens, sibique.—I, 482.—Horace, Sat., II, 7, 83.
Satius est.—II, 246.—Sénèque, Epist. 88.
Saxis globosis.—I, 536.—Tite-Live, XXXVIII, 29.
Scilicet, avolsus.—II, 262.—Lucrèce, III, 562.
Scilicet et fluvius.—I, 290.—Lucrèce, VI, 674.
Scilicet et grandes.—I, 484.—Lucrèce, IV, 1123.
Scilicet et morbis.—II, 202.—Juvénal, XIV, 156.
Scilicet ultima*.—I, 102.—Ovide, Mét., III, 135.
Secreti celant.—II, 258.—Virgile, En., VI, 443.
Sed nec vocibus.—II, 566.—Martial, XII, 98, 8.
Sed neque quam*.—III, 622.—Virgile, Georg., II, 103.
Sed videat.—III, 98.—Cicéron, de Off., III, 29.
Segnius homines.—II, 212.—Tite-Live, XXX, 21.
Semianimesque.—I, 674.—Virgile, En., X, 396.
Semper Ajax.—II, 350.—Cicéron, Tusc., IV, 23.
Semper enim.—I, 477.—Tite-Live, XXVII, 45.
Sensus! o superi.—III, 392.—Source inconnue.
Sentit enim.—II, 146.—Lucrèce, V, 921.
Seorsum cuique.—II, 392.—Lucrèce, IV, 490.
Serpente ciconia.—II, 154.—Juvénal, XIV, 74, 81.
Sers ton mary.—III, 202.—Dicton du XVe siècle.
Servare modum*.—III, 546.—Lucain, II, 381.
Servitus obedientia.—III, 392.—Cicéron, Parad., V, 1.
Seu Libra.—II, 96.—Horace, Od., II, 17, 17.
Seu plures.—III, 544.—Virgile, Georg., I, 89.
Sex me vix.—III, 642.—Ovide, Amor., III, 7, 26.
Si blando.—III, 266.—Virgile, Georg., III, 127.
Si consilium.—II, 370.—Juvénal, Sat., X, 346.
Si contigerit.—III, 456.—Cicéron, de Off., I, 43.
Si cum hac.—III, 456.—Sénèque, Epist. 6. C.87
Si cupidus.—I, 212.—Juvénal, VIII, 14.
Si forte.—II, 238.—Cicéron, trad. du Timée, 3.
Si fractus.—I, 634.—Horace, Od., III, 3, 7.
Si furtiva.—III, 272.—Catulle, Carm., LXVIII, 145.
Si gravis.—I, 454.—Cicéron, de Fin., II, 29.
Si in corpus.—II, 314.—Lucrèce, III, 671.
Si interminatam*.—III, 304.—Cicéron, de Nat. deor., I, 20.
Si l’espine.—I, 598.—Proverbe du Dauphiné.
Si melius.—II, 128.—Horace, Epist., I, 5, 6.
Si modica.—III, 668.—Horace, Epist., I, 5, 2.
Si munitæ*.—I, 624.—Horace, Od., III, 28.
Si nocturnus.—I, 580.—Juvénal, VIII, 144.
Si non longa.—III, 268.—Veterum poetarum catalecta, Priapus.
Si non prima.—III, 170.—Lucrèce, IV, 1067.
Si nunc primum.—I, 290.—Lucrèce, II, 1021.
Si nunquam*.—II, 432.—Ovide, Amor., II, 19, 27.
Si qua volet.—II, 434.—Ovide, Amor., II, 19, 33.
Si quid enim.—II, 474.—Auteur inconnu.
Si quid Socrates.—I, 244.—Cicéron, de Off., I, 41.
Si succederit*.—I, 370.—Sénèque, de Prov., 2.
Si ventri.—I, 488.—Horace, Epist., I, 12, 5.
Si vitiis.—II, 96.—Horace, Sat., I, 6, 65.
Sibi arma.—III, 182.—Cicéron, de Senect., c. 16.
Sic abiit.—II, 90.—Cicéron, Tusc. Quæst., I, 30.
Sic est.—III, 460.—Cicéron, de Off., I, 31.
Sic fatur.—I, 624.—Virgile, En., VI, 1.
Sic rerum.—III, 582.—Lucrèce, II, 74.
Sic tauriformis.—III, 654.—Horace, Od., IV, 14, 25.
Sic ubi.—III, 120.—Lucain, IV, 237.
Sic voluenda.—II, 356.—Lucrèce, V, 1275.
Sicut aquæ.—I, 58.—Virgile, En., VIII, 22.
Sigillatim.—II, 362.—Apulée, de Deo Socratis.
Simia quam.—II, 196.—Ennius, ap. Cic., de Nat. deor., I, 35.
Simplex illa.—III, 554.—Sénèque, Epist. 95.
Simpliciora.—III, 410.—Quintilien, Inst. Orat., XI, 1.
Simul ævo.—II, 320.—Lucrèce, III, 459.
Sincerum est.—III, 684.—Horace, Epist., I, 2, 54.
Singula de.—II, 482.—Horace, Epist., II, 2, 55.
Sinistras sagis.—I, 546.—César, de Bello civ., I, 75.
Siquidem Tyrio.—II, 164.—Juvénal, XII, 107.
Sit Cato.—I, 404.—Martial, VI, 32.
Sit meæ.—II, 388.—Horace, Od., II, 6, 6.
Sit mihi.—III, 562.—Horace, Epist., I, 18, 107.
Sit tandem.—III, 206.—Martial, XII, 90, 10.
Smyrna*.—III, 14.—Aulu-Gelle, III, 11.
Sola sapientia.—III, 622.—Cicéron, de Fin. bon. et mal., III, 7.
Solum certum*.—II, 430.—Pline, Nat. Hist., II, 7.
Solve senescentem.—II, 30.—Horace, Epist., I, 1, 8.
Somnia sunt.—II, 322.—Cicéron, Acad., II, 38.
Somnia terrores.—I, 290.—Hor., Ep., II, 2, 208.
Sors cecidit.—II, 506.—Act. Apost., I, 26.
Speciosus forma.—II, 482.—Psaume XVL, 3.
Speculataque.—II, 134.—Manilius, I, 60.
Spem pretio.—II, 488.—Térence, Adelph., II, 3, 11.
Sperat et.—I, 636.—Pentadius, de Spe.
Spero equidem.—III, 168.—Virgile, Enéide, IV, 382, 387.
Spondam regis.—I, 550.—Suétone, César., 29.
Spumantemque*.—I, 626.—Virgile, En., IV, 158.
Stercus cui que.—III, 346.—Proverbe latin. C.88
Sterilisque.—I, 354.—Horace, Art poét., 65.
Stetit agere.—I, 198.—Lucain, V, 316.
Stillicidi casus.—III, 386.—Lucrèce, I, 314.
Stulte quid.—III, 648.—Ovide, Trist., III, 8, 11.
Stulti vita.—III, 694.—Sénèque, Epist. 15.
Stultitiæ proprium.—III, 700.—Sénèque, Epist. 74.
Suave mari.—III, 80.—Lucrèce, II, 1.
Suavis laborum.—II, 216.—Euripide, ap. Cic., de Fin., II, 32.
Sub aliena*.—III, 342.—Sénèque, Epist. 33.
Sudores itaque.—I, 624.—Lucrèce, III, 155.
Sufficit ad id.—III, 496.—Sénèque, Epist. 90.
Suffundere malis*.—I, 90.—Tertullien, Apologétique.
Sulmone creator.—II, 264.—Virgile, En., X, 517.
Summum nec.—III, 26.—Martial, X, 47.
Sunt qui*.—I, 398.—D’après Cicéron, Tusc., II, 1.
Sursum corda.—II, 72.—Tiré de l’ordinaire de la messe.
Tacito mala.—I, 592.—Lucain, V, 104.
Tacitum sylvas.—I, 426.—Horace, Ep., I, 4, 4.
Tala facit.—III, 10.—Properce, II, 34, 79.
Tales sunt*.—I, 604; II, 346.—Traduits de l’Odyssée, XVIII, 135.
Tam blanda.—II, 286.—Cicéron, de Nat. deor., I, 27.
Tam multæ.—III, 426.—Virgile, Georg., I, 506.
Tandem efficaci.—III, 628.—Horace, Epod., XVII, 1.
Tanquam thura.—III, 260.—Martial, XI, 103, 12, et 59, 8.
Tanta vis.—III, 476.—Cicéron, de Fin., V, 1 et 2.
Tantaque in.—II, 406.—Lucrèce, IV, 638.
Tanti mihi.—II, 484.—Juvénal, Sat., III, 54.
Tantum cura.—II, 562.—Martial, VII, 39, 8.
Tantum doluerunt*.—I, 456.—S. Augustin, de Civ. Dei, I, 10.
Tantum ex publicis.—III, 564.—Tite-Live, XXX, 44.
Tantum religio.—II, 266.—Lucrèce, I, 102.
Tantum se fortunæ.—III, 500.—Quinte-Curce, III, 2, 18.
Tantus est.—II, 268.—S. Augustin, de Civ. Dei, VI, 10.
Ταυτόματον*.—I, 386.—Ménandre.
Τῆ χειρὶ δεῖ*.—III, 296.—Plutarque, Si les Athéniens ont été plus excellents en armes qu’en lettres.
Te tenet.—III, 260.—Tibulle, I, 6, 35.
Tegmina.—II, 54.—Virgile, En., VII, 742.
Temo aureus*.—I, 292.—Ovide, Métam., II, 107.
Tempora certa.—I, 276.—Hor., Sat., I, 4, 58.
Tenez chaults.—II, 172.—Aphorisme populaire.
Tentatum.—II, 54.—Ovide, Métam., X, 289.
Terramque.—II, 270.—Lucrèce, II, 1085.
Terrigenam*.—III, 44.—Cicéron, de Divin., II, 64.
Tetrica sunt.—III, 186.—Sidoine Apollinaire, Epist., I, 9.
Τί Πλειάδεσσι.—I, 254.—Anacréon, Od., XXVII, 10.
Tibi quod.—II, 434.—Térence, Phorm., I, 3, 9.
Tibi si datur.—III, 260.—Catulle, LXVIII, 147.
Τίς δ’ οἶδεν*.—II, 274.—Platon, Gorgias.
Tot circa.—II, 420.—Sénèque, Suasor, I, 4.
Tot Galatæ.—II, 560.—Claudien, in Eutr., I, 203.
Tot per impotentia.—I, 466.—Catulle, IV, 18.
Tot qui.—III, 234.—Lucrèce, III, 1039, 1041.
Tota philosophorum.—III, 574.—Cicéron, Tusc., I, 30.
Totus et argento.—I, 488.—Tibulle, I, 2, 70. C.89
Totus hic locus.—I, 38.—Cicéron, Tusc., I, 45.
Transcurramus.—I, 108.—Sénèque, Epist. 117.
Transvolat.—II, 434.—Horace, Sat., I, 2, 108.
Tres mihi.—II, 370.—Horace, Epist., II, 2, 61.
Tristemque.—III, 186.—Auteur inconnu.
Tu dea.—III, 192.—Lucrèce, I, 22.
Tu sapientium.—I, 614.—Horace, Od., III, 21, 14.
Tu secanda.—II, 588.—Horace, Od., II, 18, 17.
Tum pavor.—I, 100.—Ennius, ap. Cic., Tusc., IV, 8.
Tum porro.—II, 144.—Lucrèce, V, 223.
Tum quoque.—III, 424.—Ovide, Trist., III, 10, 67.
Tum vero in.—II, 386.—Virgile, En., V, 720.
Tum vertice.—I, 394.—Silius Italicus, I, 250.
Tun’, vetule.—I, 428.—Perse, Sat., I, 22.
Tunc animis.—III, 594.—Virgile, En., VI, 261.
Tuo tibi.—III, 114.—Cicéron, Tusc., I, 25 et de Nat. deorum, III, 35.
Turpe est.—II, 490.—Properce, III, 9, 5.
Turpis Romano.—II, 192.—Properce, II, 17, 26.
Tuta et parvula.—I, 420.—Horace, Ep., I, 15, 42.
Tutumque.—I, 406.—Lucain, IX, 1037.
Chercher par V les citations qui ne se trouveraient pas ici.
Uberibus.—III, 158.—Juvénal, Sat., VI, 272.
Ubi iratos*.—II, 268.—S. Augustin, de Civ. Dei, VI, 10.
Ubi jam.—I, 598.—Lucrèce, III, 452.
Ubi non.—III, 552.—Sénèque, Epist. 75.
Ubi velis.—III, 236.—Térence, Eun., IV, 8, 43.
Un vit.—III, 270.—Saint-Gelais, Œuv. poét.
Ubi mortifero.—II, 594.—Properce, III, 13, 17.
Ubique mors.—I, 630.—Sénèque, Théb., I, 1, 151.
Udum et molle.—I, 262.—Perse, III, 23.
Unde rigent.—II, 482.—Martial, II, 36, 5.
Undique totis.—III, 560.—Virgile, Eglog., I, 11.
Unicuique ista.—II, 248.—Sénèque, Suasor, 4.
Unusquisque*.—I, 426.—Properce, II, 25, 28.
Ure meum.—II, 154.—Tibulle, I, 9, 21.
Usque adeo mortis.—I, 634.—Lucrèce, III, 79.
Usque adeo res.—I, 104.—Lucrèce, V, 1231.
Usque adeone.—I, 422.—Perse, Sat., I, 23.
Usuram nobis.—I, 324.—Cicéron, Tusc., I, 31.
Usus efficacissimus.—I, 156.—Pline, Nat. hist., XXVI, 2.
Ut bona sæpe.—II, 306.—Lucrèce, III, 103.
Ut cibus.—II, 410.—Lucrèce, III, 103.
Ut despici.—II, 402.—Tite-Live, XLIV, 6.
Ut enim.—II, 464.—Cicéron, de Fin., II, 15.
Ut externus*.—I, 64.—Pline, Nat. Hist., VII, 1.
Ut fuerit.—I, 216.—Cicéron, Tusc., II, 4.
Ut haberent*.—II, 562.—Tacite, Agricola, 14.
Ut homo.—II, 104.—Sénèque, Epist. 90.
Ut Hymettia.—II, 338.—Ovide, Métam., X, 284.
Ut magis.—III, 598.—Tite-Live, XXIX, 21.
Ut maris.—II, 352.—Cicéron, Tusc., V, 6.
Ut me conspexit.—I, 26.—Virgile, En., III, 306.
Ut missum.—III, 286.—Catulle, Carm., LXV, 19.
Ut necesse est.—I, 288.—Cic., Acad., II, 12.
C.90 Ut olim.—III, 600.—Tacite, Ann., III, 25.
Ut omnium.—III, 550.—Sénèque, Epist. 106.
Ut palam.—III, 476.—Pline, Nat. Hist., III, 5.
Ut potero.—II, 238.—Cicéron, Tusc., I, 9.
Ut quasi.—I, 134.—Lucrèce, IV, 1029.
Ut quisque.—III, 356.—Plaute, Pseud., II, 3, 13.
Ut quum facta.—II, 604.—Cicéron, de Divin., II, 31.
Ut quum, in*.—II, 234.—Cicéron, Acad., II, 33.
Ut satius multo.—I, 488.—Lucrèce, V, 1126.
Ut si quis*.—III, 44.—Cicéron, de Divin., II, 64.
Ut stultitia.—(I, 28).—Auteur inconnu.—(Cette citation qui existe dans l’ex. de Bord, est remplacée par sa traduction dans l’éd. de 1595).
Ut tandem.—I, 676.—Ovide, Trist., 3, 14.
Ut tragici.—II, 462.—Cicéron, de Nat. deor., I, 20.
Ut vinum.—II, 200.—Cicéron, de Nat. deor., III, 27.
Utatur motu*.—III, 82; III, 502.—Cicéron, Tusc. IV, 25.
Uterque bonus.—III, 448.—Virgile, En., XI, 658. (V. la citation Pacisque).
Uxor si.—III, 436.—Térence, I, 1, 7.
Chercher par U les citations qui ne se trouveraient pas ici.
Vah! quemquamne.—I, 418.—Térence, Ad., I, 1, 13.
Variæque.—II, 148.—Lucrèce, V, 1077, 1090, 1082, 1083.
Variam semper.—I, 58.—Lucain, IV, 704.
Vascones ut.—I, 366.—Juvénal, Sat., XV, 93.
Vellere queis.—I, 460.—Tibulle, I, 8, 45.
Velut ægri.—I, 58.—Horace, Art poét., 7.
Velut minuta.—II, 348.—Catulle, Epigr., XXV, 12.
Velut rupes.—III, 508.—Virgile, En., X, 693.
Venantumque.—II, 192.—Lucrèce, IV, 992.
Venit et epoto.—I, 540.—Martial, Spect. Lib., épig. 3, v. 4.
Ventus ut.—I, 40.—Lucain, III, 362.
Venus huic.—III, 204.—Ovide, Métam., III, 323.
Vera et sapiens.—II, 448.—Cicéron, de Off., I, 19.
Verbaque previsam*.—I, 274.—Hor., Art poét., 311.
Verbis indisciplinatis*.—I, 588.—S. Augustin, de Civ. Dei, X, 29.
Verbis, quæ.—I, 606.—Horace, Epist., II, 2, 36.
Veri juris.—III, 90.—Cicéron, de Off., III, 17.
Versamur ibidem.—I, 128.—Lucrèce, III, 1093.
Vertuntur species.—III, 356.—Virgile, Georg., I, 420.
Verum animo.—III, 448.—Lucrèce, I, 403.
Verum nil.—II, 472.—Martial, XII, 63, 13.
Verum ut.—III, 306.—Lucrèce, V, 331.
Vi morbi.—II, 672.—Lucrèce, III, 485.
Via qua munita.—II, 390.—Lucrèce, V, 103.
Victor, Marce.—II, 546.—Tite-Live, II, 45.
Victoria nulla.—I, 370.—Claudien, de sexto Consul. Hon., 248.
Victrix causa.—I, 404.—Lucain, I, 128.
Videantur sane.—III, 538.—Cicéron, Academ., II, 27.
Videas desertaque.—III, 568.—Virgile, Georg., III, 476.
Videndum est.—III, 362.—Cicéron, de Off., I, 41.
Vidi ego nuper.—III, 262.—Ovide, Amor., III, 4, 13.
Vidimus et.—II, 422.—Lucain, IV, 178.
Vince, Hannibal.—I, 518.—Pétrarque, Sonnets, III.
Vincitur haud.—I, 520.—Lucain, IV, 275.
Vires ultra.—III, 430.—Virgile, Enéid., VI, 114.
C.91 Virga tua.—II, 370.—Psaume XXII, 4.
Viri a diis.—(I, 362).—Sénèque, Ep. 90. (Cette citation ne se trouve que dans l’ex. de Bord.).
Virtus repulsæ.—II, 450.—Horace, Od., III, 2, 17.
Virtutem verba.—I, 398.—Horace, Epist., I, 6, 31.
Vis... animai.—II, 318.—Lucrèce, III, 498.
Vis morbi.—II, 318.—Lucrèce, III, 491.
Visere gestiens.—III, 456.—Horace, Od., III, 3.
Vitam adolescentibus.—III, 674.—Cicéron, de Senect., 19.
Vitam regit.—II, 452.—Cicéron, Tusc., V, 9.
Vitamque sub.—I, 242.—Horace, Odes, III, 2, 5.
Vitasque in.—I, 660.—Virgile, Georg., IV, 238.
Vitia otij.—III, 136.—Sénèque, Epist. 36.
Vivere, mi Lucili.—III, 664.—Sénèque, Epist. 96.
Vivere si recte.—II, 218.—Horace, Epist., II, 2, 213.
Vivit, et est.—I, 672.—Ovide, Trist., I, 3, 12.
Vixere fortes*.—III, 304.—Horace, Carm., IV, 9, 25.
Vixi et quem.—II, 588.—Virgile, En., IV, 653.
Volucrem sic*.—I, 480.—Juvénal, VIII, 57.
Voluptatem contemnunt.—(I, 608).—Semble tirée de Sénèque. (Cette citation ne se trouve que dans l’ex. de Bord.).
Volutantibus res.—II, 540.—Tite-Live, XXXII, 20.
Vos, o patritius.—I, 214.—Perse, I, 61.
Vosne velit.—I, 46.—Ennius, ap. Cic., de Off., I, 12.
Vota puer.—I, 134.—Ovide, Mét., IX, 793.
Zon sus l’œil.—II, 524.—Cl. Marot, Ep. de Fripelippes à Sagon.
Actes des Apôtres, 1.—Livre du Nouveau Testament, rédigé en grec par S. Luc, vers l’an 63.
Amyot, 6.—Évêque d’Auxerre, traducteur de Plutarque (1513 à 1593).
Anacréon, 1.—Célèbre poète lyrique grec, dont les poésies exaltent surtout le plaisir (560 à 478 av.).
Apulée, 1.—Écrivain latin du IIe s., auteur de l’Ane d’or.
Arioste (L’), 5.—Célèbre poète italien, auteur du Roland furieux (1474 à 1533).
Attius, 2.—Ou Accius; poète tragique latin (170 à 94 av.).
Aulu-Gelle, 3.—Écrivain latin du IIe s., auteur des Nuits attiques.
Ausone, 1.—Poète latin, né à Bordeaux (309 à 394).
Bellay (Du), 1.—Fut un de ceux qui s’efforcèrent de régénérer la poésie française; auteur également de quelques poésies latines (1524 à 1560).
Bèze (Théodore de), 1.—Un des principaux chefs de la Réforme en France; auteur dans sa jeunesse de poésies élégantes, mais licencieuses (1519 à 1605).
Boétie (La), 4.—Écrivain français, ami de Montaigne, auteur du Discours sur la Servitude volontaire et de quelques poésies latines (1530 à 1563).
C.92 Calpurnius, 3.—Poète latin du IIIe s., on a de lui quelques églogues.
Catalecta (Veterum poetarum), 2.—Recueil de fragments de poètes latins anciens, édité en Hollande au XVIe siècle.
Catulle, 28.—Poète latin, né vers l’an 86 av., ses poésies sont élégantes et naïves.
Cecilius Statius, 1.—Poète comique latin, dont il ne reste que des fragments, m. en 174 av.
César, 3.—Célèbre général romain, l’un des plus grands capitaines de l’antiquité; écrivain militaire distingué, auteur des Commentaires (101 à 44 av.).
Cicéron, 180.—Le plus célèbre des orateurs romains; le premier des prosateurs latins, auteur de plaidoyers et de traités philosophiques remarquables (106 à 43 av.).
Cicéron (Quintus), 3.—Frère de Cicéron, Ier s. av.
Claudien, 12.—Poète latin du IVe s.
Cornelius Nepos, 1.—Auteur latin du Ier s.; auteur de biographies.
Dante Alighieri, 2.—Célèbre poète italien, auteur de la Divine Comédie; est regardé comme le père de la poésie italienne (1265 à 1321).
Ennius, 9.—Un des plus anciens poètes latins, grec de naissance (239 à 169 av.).
Épicharme, 1.—Poète et philosophe pythagoricien (540 à 450 av.).
Euripide, 2.—Illustre poète tragique grec, élégant et pathétique (480 à 406 av.).
Fabricius, 1.—Bibliographe allemand, auteur d’une Bibliothèque latine et d’une Bibliothèque grecque qui sont des monuments d’érudition (1668 à 1736).
Florus, 1.—Historien latin (IIe s.), auteur d’un Abrégé d’histoire romaine.
Genèse, 1.—Le premier livre de la Bible, attribué à Moïse, récit de la création du monde et histoire primitive jusqu’à la mort de Joseph.
Grotius (Hugues), 1.—Publiciste hollandais, auteur du célèbre ouvrage, Du droit de guerre et de paix (1583 à 1645).
Hérodote, 2.—Célèbre historien grec, dont les écrits sont un des monuments les plus précieux de l’antiquité (484 à 406 av.).
Homère, 3.—Poète grec, regardé comme le plus grand de tous les poètes, auteur de l’Iliade et de l’Odyssée (Xe s. av.).
Horace, 150.—Célèbre poète latin (64 av. à 4); ses poésies: odes, épîtres, satires sont des modèles de délicatesse et de bon goût.
Isocrate, 1.—Célèbre orateur athénien; se recommande par l’élégance et l’harmonie (436 à 338 av.).
Juvénal, 50.—Célèbre poétique satirique latin; se distingue par son énergie (42 à 120).
Lactance, 1.—Écrivain latin, surnommé le «Cicéron chrétien» en raison de l’élégance de son style (250 à 325).
Lucain, 39.—Poète latin, auteur de la Pharsale (39 à 65).
Lucilius, 1.—Poète satirique latin (180 à 103 av.).
Lucrèce, 148.—Poète latin, auteur du poème De la nature des choses où il fait preuve d’un souffle puissant et atteint parfois au sublime (95 à 51 av.).
Macrobe, 1.—Écrivain latin du Ve s., auteur des Saturnales.
Manilius, 12.—Poète latin de la fin du règne d’Auguste; on ne sait rien autre de lui.
Marot (Clément), 1.—Poète français; son style, empreint d’une grâce naïve, a fait école (1495 à 1544).
Martial, 42.—Poète latin, auteur d’Épigrammes; est élégant, spirituel, mais licencieux (43 à 104).
Mécène, 1.—Favori d’Auguste, protecteur des lettres, des sciences et des arts; a composé lui-même quelques poésies dont il ne reste que des fragments (m. vers l’an 8 av.).
Ménandre, 1.—Poète comique grec (342 à 290 av.).
Nonius, 1.—Grammairien latin (IIIe s.); a laissé un traité précieux par quelques fragments d’auteurs anciens qui s’y trouvent conservés.
Ovide, 71.—Poète latin; auteur des Métamorphoses (43 av. à 17).
Pacuvius, 2.—Un des plus anciens poètes dramatiques de Rome (220 à 130 av.).
Pausanias, 1.—Géographe et historien grec du IIe s.
C.93 Pentadius, 1.—Épigrammatiste latin du commencement du VIe s.
Perse, 22.—Poète satirique latin (34 à 62); de principes rigides, style énergique et concis.
Pétrarque, 5.—L’un des créateurs de la langue italienne, célèbre par les Sonnets et les Chants qu’il écrivit pour Laure de Noves (1304 à 1374).
Pétrone, 3.—Écrivain latin, auteur du Satyricon; m. en 66.
Pibracq (de), 1.—Magistrat français, auteur de Quatrains moraux (1529 à 1584).
Platon, 2.—Célèbre philosophe grec, fondateur de l’Académie; consigna dans de nombreux écrits, la plupart sous forme de dialogues, sa doctrine et celle de Socrate son maître (430 à 347 av.).
Plaute, 5.—Poète comique latin; remarquable par sa verve et son originalité (227 à 184 av.).
Pline l’Ancien, 8.—Célèbre naturaliste romain; auteur d’une Histoire naturelle, sorte d’encyclopédie encore estimée de nos jours; m. en 79.
Pline le Jeune, 1.—Littérateur romain, auteur de Lettres célèbres (62 à 115).
Porcius Latro, 1.—Rhéteur, ami de Sénèque (Ier s.).
Properce, 21.—Poète latin, auteur d’Élégies (51 à 14 av.).
Proverbes et sentences, 13.
Prudence, 4.—Poète latin chrétien du IVe s., d’origine espagnole.
Psalmiste, 5.—Le roi David (Xe s. av.), auteur du livre des Psaumes, cantiques sacrés de l’Ancien Testament, considérés comme le chef-d’œuvre de la poésie lyrique.
Pseudo-Gallus, 7.—Pseudonyme attribué à Maximianus, poète latin du Ve ou VIe s.
Publius Syrus, 3.—Poète latin, auteur de sentences et de maximes (Ier s.).
Quinte-Curce, 7.—Historien latin, auteur d’une Histoire d’Alexandre le Grand (Ier s.).
Quintilien, 12.—Célèbre rhéteur latin (42 à 120).
Rabelais, 1.—Écrivain français, auteur de Gargantua, ouvrage satirique (1493 à 1553).
Ronsard, 1.—Célèbre poète français, chef d’une école littéraire qui infusa à la poésie française plus de verve, d’harmonie et de rythme (1524 à 1585).
Rutilius, 1.—Né en Gaule, a écrit en vers elégiaques un voyage dans cette contrée (Ve s.).
Sagesse (Livre de la), 3.—L’un des livres sapientiaux de la Bible, attribué à Salomon (Xe s. av.).
S. Augustin, 17.—Un des Pères de l’Église latine (354 à 430); a laissé de nombreux ouvrages dont La Cité de Dieu et les Confessions.
S. Gelais, 1.—Évêque d’Angoulême; auteur, avant son entrée dans les ordres, de poésies légères (1466 à 1502).
S. Jérome, 2.—Docteur de l’Église latine (331 à 420); c’est à lui que l’on doit la traduction de la Bible appelée Vulgate.
S. Luc, 2.—L’un des quatre évangélistes, auteur des Actes des Apôtres; m. vers 70.
S. Matthieu, 1.—Apôtre et évangéliste.
S. Paul, 4.—Surnommé l’Apôtre des Gentils, auteur d’Épîtres à certaines Églises primitives; m. en 66.
S. Pierre, 1.—Prince des Apôtres, auteur de deux Épîtres aux premiers chrétiens; m. en 66.
Salluste, 3.—Auteur latin (86 à 38 av.); a écrit l’histoire de la Conjuration de Catilina et des Guerres de Jugurtha.
Sénèque le philosophe, 93.—D’origine espagnole; célèbre philosophe latin, auteur d’un grand nombre de traités de philosophie morale (2 à 65).
Sénèque le rhéteur, 5.—D’origine espagnole; père du précédent; professa la rhétorique à Rome (61 av. à 32).
Sidoine Apollinaire, 2.—Évêque de Clermont, poète et écrivain latin (430 à 488).
Silius Italicus, 2.—Poète (Ier s.); auteur d’une épopée sur la seconde guerre punique.
Sophocle, 1.—Célèbre tragique grec, dont il ne nous reste que sept pièces, considérées toutes comme des chefs-d’œuvre (495 à 405 av.).
C.94 Source inconnue, 36.
Stace, 2.—Poète latin (61 à 96), auteur de la Thébaïde.
Stobée, 3.—Savant moine et compilateur grec (IVe s.).
Suétone, 1.—Historien latin, auteur des Vies des douze Césars (65 à 135).
Tacite, 9.—Historien latin des plus estimés, auteur des Annales, des Histoires et des Mœurs des Germains (54 à 140).
Tasse (Le), 7.—Torquato Tasso; illustre poète italien (1544 à 1595), auteur de la Jérusalem délivrée, chef-d’œuvre de poésie épique.
Térence, 24.—Poète comique latin, dont il ne nous reste que six comédies (194 à 158 av.).
Tertullien, 2.—Célèbre docteur de l’Église, auteur d’une Apologétique remarquable (160 à 245).
Tibulle, 8.—Poète latin, auteur d’Élégies empreintes d’élégance et d’une exquise sensibilité (54 av. à 18).
Tite-Live, 38.—Historien romain (59 av. à 19); a écrit une Histoire romaine en 140 livres, dont il ne reste que 35.
Valère Maxime, 1.—Historien latin du temps de Tibère (Ier s.).
Valerius Soranus, 1.—Médecin, orateur, poète et écrivain distingué, ami de Cicéron (Ier s. av.).
Varron, 1.—Poète latin épique et didactique assez estimé, dont il ne reste que quelques fragments (82 à 37 av.).
Végèce, 1.—Écrivain latin, auteur d’un Traité d’art militaire (IVe s.).
Virgile, 118.—Le plus célèbre des poètes latins, esprit délicat faisant appel aux sentiments les plus intimes, style noble et correct; auteur de l’Énéide, des Géorgiques et des Bucoliques (70 à 1 av.).
Ce relevé a été établi principalement d’après l’édition de 1872-90 de MM. Courbet et Royer et celle de 1889 de MM. Motheau et Jouaust.
Montaigne a, de son vivant, publié les Essais en 1580; les a réédités en 1582, 1587, 1588, et en avait préparé une nouvelle réédition quand il est mort (1592). Cette autre a été mise au point et publiée par ses exécuteurs testamentaires en 1595. En outre, l’un des exemplaires de l’édition de 1588 annotés par lui, qui ont servi à cette mise au point, dit «Exemplaire de Bordeaux», retrouvé trois siècles après, et depuis imprimé tel que, porte à six le nombre des éditions ayant l’attache de l’auteur.
De ces diverses éditions, la moins complète est naturellement la première; elle n’en a pas moins un intérêt de premier ordre parce que, de toutes, elle est celle qui, dans chacun de ses chapitres pris isolément, présente le plus d’unité et même d’originalité d’expressions auxquelles porte atteinte, dans les éditions suivantes, le grand nombre de corrections, d’additions, intercalations, transpositions successives, faites continuellement par Montaigne lui-même, sans que souvent ait été suffisamment modifié en conséquence ce qui les précède ou ce qui les suit; d’où des interruptions fréquentes dans le cours des idées, et le sens rendu parfois obscur et difficile à saisir.
L’édition de 1580 a été constituée de morceaux détachés sur des sujets n’ayant aucun rapport entre eux, écrits par Montaigne au cours de son existence, suivant l’impression du moment, pour sa seule satisfaction, sans l’idée préconçue de les faire imprimer.
Sa traduction de l’ouvrage de Sebond achevée, il en avait repris le thème et l’avait à nouveau traité à sa façon, en manière d’essai, c’est le cas de le dire, et ce commentaire l’avait satisfait. D’autre part, son éducation première, dirigée d’une façon qui n’était pas celle de tout le monde, les mauvais souvenirs qu’il avait conservés de certains errements suivis en la matière, avaient été pour lui l’occasion d’écrire sur ce sujet quelques pages dont il n’était pas mécontent, non plus que de quelques autres que lui avaient inspirées son amitié pour la Boétie, mort récemment.
La publication de cette traduction de Sebond et celle des œuvres de la Boétie auxquelles il venait de s’adonner, la première à l’instigation de son père, la seconde comme exécuteur testamentaire de son ami, et le désœuvrement et la vanité aidant, il se dit qu’il pourrait bien agir vis-à-vis de lui-même ainsi qu’il l’avait fait pour d’autres. Réunissant alors ses opuscules, pour en former autant de chapitres et en constituer un livre, il les donne à imprimer.
Le succès le met en appétit, et ce livre devient la grande distraction de sa vie: il le corrige, y ajoute, le réédite; comme, après lui, l’annoter, le débrouiller, l’analyser, le commenter, le traduire et aussi le rééditer sont devenus une des grandes occupations des générations suivantes, passées, présentes et probablement futures; car, en ces temps de progrès si considérables dans les sciences et les arts industriels, les originalités littéraires se font de plus en plus rares, les productions de ce genre étant engendrées par notre seule imagination qui va sans cesse tournant dans le même cercle.—Toutefois les premières rééditions des Essais, de 1582 et 1587, ne présentent que des retouches insignifiantes, qui n’altèrent sensiblement ni la forme, ni le fond de l’œuvre primitive; ce sont de nouveaux tirages, plutôt que des éditions nouvelles, et c’est pourquoi nous ne nous en occuperons pas davantage.
Tout autre est l’édition de 1588.—De 1580 à 1588, la guerre civile s’est étendue; ses excès se sont aggravés, Montaigne a eu personnellement à en pâtir. Simultanément, il a joué un rôle politique, a effectué un long voyage de dix-huit mois dans Da.98 l’est de la France, en Allemagne et en Italie, a été maire de Bordeaux; la vivacité de ses sentiments généreux se ressent de la connaissance plus approfondie qu’il a acquise de l’homme, et c’est durant cette période qu’il compose le troisième livre des Essais qui jusqu’alors n’en avaient compris que deux. Aussi ce troisième livre reflète-t-il plus particulièrement cette phase de sa vie et l’impression qu’il conserve des événements auxquels il s’est trouvé mêlé, à quoi s’ajoutent aussi beaucoup plus de confidences personnelles que par le passé; et il en est de même des additions, déjà importantes, qu’il fait en même temps à ses deux premiers livres.
De 1588 à 1592, malade, fatigué, désabusé, confiné chez lui, il n’enfante plus, mais va polissant et repolissant (certaines de ses phrases ont été refaites jusqu’à cinq fois); il remanie son texte où il intercale citations, anecdotes, dissertations en nombre et en étendue sensiblement plus considérables que par le passé, pour aboutir de la sorte à l’édition de 1595, à laquelle la mort l’empêche de mettre la dernière main. Mais sa famille confie cette tâche à deux érudits, en communion intime d’idées avec lui: à Pierre de Brack pour la mise au point, à Mlle de Gournay pour l’impression, ce dont tous deux s’acquittent avec le plus grand scrupule et un soin tout filial.
En somme, ces trois éditions essentielles des Essais (1580, 1588 et 1595), comparées les unes aux autres, accusent de nombreuses retouches, suppressions, modifications, additions. Nonobstant, il n’est pas une suppression ou modification qui présente de l’importance; toutes ne consistent qu’en quelques mots supprimés ou changés en vue d’éviter des répétitions, donner plus de correction à la phrase et quelquefois, mais rarement, en préciser ou accentuer davantage le sens; les passages complètement remaniés sont peu fréquents. Aussi, les reproduire eût constitué un travail d’impression absolument dépourvu d’utilité et d’intérêt, où le lecteur, à moins d’y apporter une extrême attention, n’eût fait que se perdre; à très peu près, personne ne l’eût consulté. Il a paru suffisant de consigner dans les notes celles qui exceptionnellement valent d’être signalées.—Il n’en est pas de même des additions: qu’elles comprennent des pages entières ou se réduisent à un ou plusieurs mots, toutes ajoutent au sens, et par les idées nouvelles qu’elles introduisent, et par la précision qu’elles apportent, donnant ainsi possibilité de se rendre compte de l’évolution que l’âge et les événements ont amenée chez l’auteur. Dans l’édition de 1580 on le voit ayant une tendance nettement accusée au stoïcisme, alors qu’il écrit étant dans la force de l’âge et que, jusque-là, des épreuves personnelles n’ont pas encore tempéré la fougue de la jeunesse et ébranlé les illusions. Les additions de 1588 nous le montrent envahi davantage par le scepticisme, né de l’impression ressentie durant cette période si agitée de 1580 à 1588. Postérieurement, de 1588 à 1592, assoiffé de repos, convaincu par expérience du néant des choses d’ici-bas, son parti pris de s’accommoder de tout ce qui peut survenir, pour n’être troublé que le moins possible dans sa tranquillité, ressort dans les additions de 1595.
C’est ce qui nous porte à ne donner ici, en ce qui touche ces éditions de 80 et de 88, que les additions qui y ont été apportées; nous bornant pour les autres variantes, de quelque nature qu’elles soient, de ces deux éditions, à renvoyer aux notes (fascicules Fa, Fb, Fc).
Mais, par lui-même, ce relevé ne dit rien, et à qui voudra se rendre compte d’une façon effective de ces transformations successives, nous conseillons l’emploi, avec son aide, du procédé graphique ci-après, d’exécution simple, qui les fera nettement ressortir:
Le volume est indiqué au titre courant;—les nombres en caractères gras marquent la page;—ceux en caractères ordinaires, la ligne.
Les indications affectées de la lettre C s’appliquent aux additions faisant défaut dans l’édition de 1580;—celles affectées de la lettre B aux additions faisant défaut à la fois à 1580 et à 1588;—enfin, celles réduites à des nombres, renvoient aux notes où il est question des variantes autres.
Ceci étant, on marquera longitudinalement en marge du texte, d’un trait au crayon, les variantes affectées d’un C, et on doublera ce trait pour celles affectées d’un B, en même temps que pour les unes et les autres des parenthèses, également Da.99 au crayon, indiqueront où chacune commence et où elle finit. De la sorte, les parties du texte sans trait signaleront le texte de 1580; celles sans trait ou affectées d’un trait simple, celui de 1588; et le tout, marqué ou non, celui de 1595; à quoi des astérisques pourront être ajoutés pour les variantes simplement désignées par des nombres.
La page ci-après des Essais (II, 432) présente un spécimen de ce que l’on obtiendra de la sorte:
CHAPITRE XV.
Que nostre desir s’accroist par la malaisance.
14.—10.—13.—20.
16.—Ch. I.—3, B, par submission.—18, 11 à 16, C, L’vn et l’autre... auec eux.—38 à 20, 20, B, Dionysius... la mer.
20, 29 à 22, 11, C, Et directement... moins?—8.—11 à 29, B, ou qu’il l’estimast... esclaues.—Ch. II.—30, C, Ie suis... passion.—30 à 24, 5, B, et ne l’espere... sages.—26, 8, C, Et via... dolore est.—9 à 21, B, En la guerre... par terre.—32 à 36, C, Aussi n’est... d’amour.—38, C, au giron... iouïssance.—39.—42 à 47, C, La surprise... fatur.—28, 11 à 13, C, Ie suis... discours.—Ch. III.—14 à 20, C, Ceux qui... ouurage.—20 à 22, B, nous imprimant... science.—22 à 26, C, Nous ne sommes... serons plus.—26 à 30, 4, B, Calamitosus... l’aduenir.
30, 5 à 11, C, Entre les... Princes.—11 à 32, 16, B, qui ont à... n’est plus.—17 à 21, C, Quisquam... Vindicat.—33 à 39, C, De vray... Bœotiens.—41.—34, 11 à 20, C, Iean Zischa... d’encouragement.—36, 9 à 13, B, L’ordonnance... religion.—13 à 35, C, Ce conte... coust.—14.—35 à 38, 2, B, S’il estoit... mechaniques.—2 à 4, C, religion.—13 à 35, C, Ce conte... coust.—14.—35 à 38, 2, B, S’il estoit... Ie lairrois... charge.—5 à 10, B, Totus... respond-il.—10 à 15, C, Si i’auois... mort.—15 à 40, 18, B, A peu, que... qu’on dit.
40.—Ch. IV.—30 à 31, C, Ventus... inani.—42, 8 à 15, C, Ainsin... hastam.—21 à 25, B, Liuius... le deuil.—32 à 44, 6, B, Le peuple... bestise.—14.—16 à 18, B, A l’exemple... fleche.—22, C, Mais nous... esprit.—Ch. V.—46, 11.—14 à 29, B, Les Achaïens... Martinella.—48, 18 à 35, C, Eumenes... demandoit.—37 à 50, 2, C, Ie me fie... loyauté.
50.—Ch. VI.—11 à 26, B, Et a tousiours... militaire.—31 à 52, 13, B, Pendant le... par tout.—37 à 54, 6, C, Et plus... armis.—Ch. VII.—56, 4 à 20, B, I’ay veu... apertement.—Ch. VIII.—58, 1 à 4, C, Sicut... tecti.—10, C, Quisquis... habitat.—Ch. IX.—25.—30.—30, B, Platon... deesse:—32 à 60, 13, C, si en mon... sur ce.
60, 14 à 23, B, que c’est... memoire.—23 à 25, C, Que mon... l’inuention.—25 à 28, B, Si elle... discours.—28 à 33, C, C’est pitié... iugement.—33 à 62, 4, B, Da.102 Et c’est... fois.—4 à 5, C, secondement... ancien.—5 à 9, B, il me faudroit... Atheniens.—9 à 10, C, et que les... nouuelleté.—23 à 64, 7, C, Dequoy i’ay... estre.—7 à 32, B, En verité... silence.—68.—Ch. X.
70, 5 à 7, C, La part... France.—24 à 26, C, ainsi qu’il... ouuert.—33 à 36, B, Ie ne me... à part moy.—38 à 72, 9, B, Cecy m’aduient... hesitation.—Ch. XI.—13 à 15, B, Et ces mots... contemptius.—15 à 18, B, ausquels Platon... d’icelles.—18, B, Aues... putamus.—19, C, des fouldres... riuieres.—20 à 22, B, Multa... portentis.—74, 1 à 5, C, Cur hanc... timenti.—6, B, Ne vtile... angi.—39 à 76, 1, B, Et ceux... cette art.—1 à 2, C, Naissance... songes.—3 à 13, B, Et de vray... adolescence.—13 à 15, C, I’en voy... mensonge.—15, B, Quis est... collineet.—16 à 18, C, Ie ne les... tousiours.—18 à 30, B, Ioint que... diuination.—30 à 32, C, D’autant... vanitez.—30 à 78, 10, B, Ie voudrois... plaira.—10 à 16, C, Le demon... agitations.—16 à 18, B, d’vne opinion... prudence.—18, C, Et en ay eu.—18 à 20, B, de pareillement... Socrates.—20 à 22, C, ausquelles ie... diuine.—Ch. XII.—32 à 80, 24, B, Plusieurs nations... saoul.
80.—82, 10 à 14, C, Ie ne me puis... que moy.—14 à 30, B, Ny entendent... modere.—84.—Ch. XIII.—10 à 16, C, Pour moy... taniere.—30 à 86, 14, B, Non seulement... communicable.—Ch. XIIII (XL dans les éd. ant.). [Le chapitre XIV des éditions de 1580 à 1588 est le chapitre XL de celle de 1595; et tous les chapitres de XV à XXXIX de ces premières éditions ont leur numéro supérieur d’une unité à celui qu’ils ont dans cette dernière].—88, 16.—18 à 21, B, Et au quartier... mercy.—22 à 23, C, Ainsi sur... et armé.—Ch. XV (XVI dans les éd. ant.).
90, 20, B, Suffundere... effundere.—28 à 32, B, L’aspre... ennemis.—92.—Ch. XVI (XVII dans les éd. ant.).—9 à 11, C, Basti... armenti.—17 à 30, B, Voyez... offense.—94, 23.—96, 7 à 37, B, Nous nous... decret.—98.—Ch. XVII (XVIII dans les éd. ant.).—30 à 100, 1, C, Pareille rage... partoit.
100, 7, C, Adeo... formidat.—11 à 102, 16, B, Lors exprime... Paniques.—Ch. XVIII (XIX dans les éd. ant.).—104, 8 à 12, B, La plus belle... cruauté.—24.—28.—106, 3 à 14, C, I’ay veu... perfection.—14 à 21, B, Il est des... course.—21 à 24, C, Au iugement... sourdement.—Ch. XIX (XX dans les éd. ant.).—108, 2, B, que le plaisir... but.—5 à 110, 11, B, Les dissentions... barriere.
110, 14.—26 à 29, C, Omnes... cymbæ.—31 à 34, Il n’est... impendet.—38 à 41, Non Siculæ... reducent.—112, 1 à 2, C, Audit... futura.—16 à 21, C, Par ce que... Maistre-Iehan.—114, 1.—22, C, le capitaine S. Martin.—116, 6 à 7, C, puis qu’il... homme.—11 à 13, C, et que nulle... caput.—34 à 36, B, Il n’y a... pas mal.—118, 10, C, Iam fuerit... licebit.—20, B, Et me rechante... auiourd’huy.—26, B, Nemo... certior.—28, C, œuure.—33 à 37, B, Comme celuy... la mort.—40, C, Quid... Multa.
120, 5 à 11, B, Ie suis... saines.—12 à 13, C, Miser... vitæ.—19.—27 à 28, C, Illud... vna.—36 à 39, C, Quin... mensis.—40 à 42, B, Et comme... seras tel.—122, 2 à 7, Il y paroist... vtile fin.—30 à 34, C, Voyons à... manet.—35 à 37, B, Cesar... en vie.—37 à 124, 7, C, Qui y... douloureux.—14 à 17, C, Non vultus... manus.—30 à 126, 12, C, Que chaut-il... ridicule.—17 à 18, C, Inter se... tradunt.—25.—26 à 32, B, Tout ce que... essentiellement.—32 à 39, C, Si vous auez... omne.—40 à 41, B, La vie... faictes.—128, 5, B, Non alium... aspicient.—13 à 14, C, versamur... annus.—17 à 20, B, L’équalité... comprins.—25 à 36, C, Et si vous... videmus.—37, B, Elle ne vous... estes plus.—40 à 43, C, et ne vous... fuerit.—44 à 47, B, L’vtilité... vescu.—48 à 130, 1, B, encore n’y... issüe.
130, 3, C, Omnia... sequentur.—7 à 9, C, Nam nox... atri.—10 à 132, 1, B, A quoy faire... arriue.—14, C, et de prescheurs.—20.—Ch. XX (XXI dans les éd. ant.).—29 à 134, 12, B, Son impression... empirer aussi.—136, 1 à 14, C, Passant à... aux filles.—19 à 27, B, Sainct Augustin... haleine.—27.—35, C, De qui ie... moy-mesme.—138, 2, B, à coup.—3 à 13, B, Et de là... foiblesse.—16 à 22.—12 à 140, 32, B, Il vaut mieux... sacrifices.
140, 32 à 34.—34 à 36, B, La bru... cotte.—36, C, de l’assaillant.—142, 4 à 5.—5 à 146, 11, B, Les mariez... mesmes.—21, C, domestique.
150, 13 à 16, C, Les discours... accidens.—16 à 152, 29, B, Si ie ne comme... ainsi.—154.—Ch. XXI (XXII dans les éd. ant.).—Ch. XXII (XXIII dans les éd. ant.).—156, 8, B, Vsus... magister.—9, B, l’antre... republique, et.—13 à Da.103 20, C, et en ce monde... venimeuses.—20 à 160, 1, B, Consuetudinis... respecte plus.
160, 8.—23 à 25, B, Et est tres... veritatis.—26 à 33, C, I’estime... ordure.—33 à 162, 15, B, Desrobons... peuples.—15 à 164, 29, C, où sauf sa... crud.—29 à 166, 7, B, Où le grand... noble.—7 à 9, C, Où l’on vit... effroy.—9 à 11, B, Où les femmes... pucellage.—11 à 32, C, Où l’on salue... gentillesse.—32 à 35, B, où ils nourrissent... l’oposite.—35 à 38, C, Où les peres... leurs fils.—38 à 168, 2, B, Où aux assemblées... aux autres.—12.—15 à 17.—21 à 23, C, Fit elle... honneur.—26 à 170, 4, B, Celuy qu’on... applaudissement.
170, 4 à 6, C, Quand ceux... coustume.—C, 15 à 35, B, Par où... Thessalie.—172, 14 à 34, B, C’est cette... fussent.—174, 9 à 14, B, Non selon... marchandise.—176, 20 à 22, C, comme ce... inique.—178, 5 à 14, C, Ie suis desgouté... sa ruine.—8.—14 à 15, B, Le fruict... pescheurs.—15 à 18, C, La liaison... iniures.—18 à 24, B, La maiesté... effort.—25 à 34, C, Toutes sortes... dangereux.—35, B, Adeo... est.
180, 1 à 6, C, Si me semble... pays propre.—6 à 18, B, Est-ce pas... estoit propre.—18 à 33, C, La religion... malheur.—33 à 182, 2, B, Quis est... party.—2 à 5, C, Car qui... introduit.—5 à 30, B, Cette si... sequor.—30 à 184, 4, C, Dieu le... intestines.—7 à 13, C, Si est-ce... inequalité.—13, B, Aditum... fides.—13 à 17, C, D’autant que... obeissance.—17 à 19, B, L’aller... effrené.—30, C, et cet autre... May.—186.—Ch. XXIII (XXIV dans les éd. ant.).—188, 8.
190.—192, 34.—194, 6, C, Ie suis... Sylla.—23 à 24, C, et puis... droit.—31.—196, 2 à 25, C, Et puis ce... y voye.—14.—25 à 30, B, I’en sçay... leué.—30 à 31, C, La prudence... executions.—31 à 39, B, Scipion... obligat.—39 à 198, 7, C, A vne vie... rebelle.—8 à 10, B, Stetit... metuens.—11 à 200, 16, Mais il est... confidence.—198, 27.—28.—30.—40 à 200, 2.
200, 18.—24 à 202, 2, C, Vn estranger... vent.—2 à 8, B, Le Duc... domination.—22.—Ch. XXVI (XXV dans les éd. ant.).—204, 3 à 6, C, Mais en... pedantesque.—15 à 19, C, A receuoir... aux autres.—20, B, et les lampes... d’huile.—21, B, et de matiere.—31.—31 à 206, 11, B, leurs opinions... hommes.—18, B, Odi... sententia.—31 à 38, B, Mais aucuns... compagnie.—208, 1, B, Et refusa... offrirent.—2.—9 à 15, B, Ce qu’Aristote... prudents.—16.—22 à 25, B, Criez d’vn... testes.—30, B, et la conscience.
210, 1 à 9, B, C’est merueille... future.—13 à 20, B, Apud... sommes là.—32 à 37, B, I’en cognoy... derriere.—37.—212, 8.—9 à 14, C, Nous nous... mendiée.—17.—18 à 19, B, Ex quo... quiret.—20 à 22, C, Si cupidus... sapientia est.—22 à 26, B, Dionysius... la faire.—33 à 214, 1, B, Il en deuoit... experience.—2, B, ces sçauantaux.—20 à 22, C, Et qui auoit... sannæ.—32 à 34, C, Et hay... il est.—36.—216, 4 à 5, C, Queis... Titan.—8.—21, B, Non vitæ... discimus.—26, B, vt fuerit... didiscisse.—218, 7 à 220, 1, B, Postquam... exire.
220, 4 à 14, B, Platon... craindre.—21, B, Exemple... ses loix.—222, 33 à 224, 25, B, Il est tres... guerriers.—226.—Ch. XXV (XXVI dans les éd. ant.).—11 à 12, B, Et à l’aduenture... nostre vie.—13.—15.—16 à 24, B, Et n’est enfant... rien.—228, 23, i’engendrerois des monstres: comme font.—23 à 25, B, Il faut... gens là.—30 à 36, B, c’estoient deux... allegation.
230, 11 à 232, 7, B, Reprendre en... Politiques.—25.—30 à 36, B, Tout ainsi... nourrir.—234, 2 à 6, C, Voyez Cimon... facilement.—10.—16 à 17, B, Platon en... d’autorité.—236, 5.—21 à 238, 1, B, Socrates, et... discipline.—7 à 8, B, prenant... Platon.—11.—11 à 15, C, Nostre ame... esteinte.—16, B, Numquam... fiunt.—17 à 24, C, Ie vy... Rome.—25, B, simple.—29, C, Che non... m’aggrada.—32 à 35, B, Qui suit... au moins.
240, 2 à 4, B, Ce n’est... mesme.—9 à 16, B, Qu’il cele... sage.—21 à 22, C, de la Rhetorique et de la Grammaire.—24 à 31, B, Sçauoir par... fard.—32, C, de mon temps.—35.—35 à 242, 12, B, ou qu’on... à iuger.—30 à 31, C, Vitamque... rebus.—32 à 244, 12, B, Ce n’est... corde.—25 à 37, B, Qu’il se... assequebantur.—246, 10 à 25, B, Neque, vt... matiere.—26.—26, B, et n’ayent... conduite.—30 à 34, B, Que l’opiniatrer... philosophiques.—248, 15 à 16, C, Quæ tellus... ferat.—22.—23 à 24, B, et le seul... part.—27 à 28, B, la date de... ny tant.—30 à 37, B, C’est à mon... penetrent.
250, 2.—6 à 9, C, Comme ce... volontaire.—19 à 20, B, Ceux qui... paroles.—36 Da.104 à 252, 1, C, A qui il... orage.—5 à 6, C, Nous sommes... preiudice.—29 à 35, B, Nostre vie... la leur.—39 à 43, C, Quid... gignimus.—254, 7, C, Et quo... laborem.—12 à 13, B, Entre les... l’vtilité.—29 à 31, C, Quid... astres et.—36 à 41, B, Anaximenes... monde.—256, 2.—3.—12.—19, B, qui se treuue.—20, B, par opinion et par effet.—258, 3 à 5, C, Deprendas... facies.—10 à 12, B, La plus expresse... serein.—15.—17 à 262, 3, B, Elle a pour... leur ame.
260.—262, 7 à 8, C, Vdum... rota.—11 à 16, B, Cicero... necessaires.—35 à 36, C, Petite... canis.—37 à 40, C, C’est ce que... saison.—41.—264, 2 à 9, B, Ny ne... ongles.—266, 5, B, bonne.—6, B, la musique.—8, B, et la disposition de la personne.—13 à 15, Et à l’ouïr... contraire.—16.—17.—25 à 268, 12, B, Enfant... musique.—13 à 15, B, Qui ne... soleil.—29, B, son exercitation... l’vsage.
270, 1 à 2, B, multum... nesciat.—19.—19 à 33, B, Celuy-là... actions.—38 à 272, 3, B, Qui disciplinam... vies.—38, B, à la conception.—39.—274, 5, B, Et c’est... rapiunt.—23 à 28, C, Et quoy... feray.—32 à 33, B, S’il n’est... en soy.—38, C, Emunctæ... versus.—276, 2 à 5, C, Tempora... poetæ.—11.—14, B, Plus sonat... valet.—20 à 26, B, Qu’il s’en... d’aage.—22, C, contorta... sophismata.—31 à 36, B, aut qui... querir.—278, 2 à 4, B, non tant... feriet.—5.—8.—12, B, Et si ne... appelle.—9 à 14, C, I’ay volontiers... parler.—14 à 18, B, Toute affectation... mesprisant.—20 à 26, B, Quæ veritati... pensent de mesmes.—40.
280.—282, 25.—35.—284, 25.—286, 7.—7 à 25, B, Ie sens... ne fay.—26 à 27, B, et des iugements... cognoissoit.—30 à 288, 2, C, Mettray-ie... louablement.—2 à 5, B, Il estoit loisible... deformabat.—5 à 15, C, Car i’ay... paternelle.—15 à 17, B, et qu’aux... occultes.—33, C, Pour reuenir... propos.—Ch. XXVI (XXVII dans les éd. ant.).—28 à 290, 1, B, Vt necesse... persuasion.
290, 29 à 30, C, iam nemo... templa.—41 à 44, C, scilicet... videtur.—45 à 292, 1, B, Consuetudine... causes.—1.—2.—7 à 13, B, si l’on entendoit... Chilon.—18, C, à Mante.—38.—294, 12, B, Qui vt... frangerent.—39.—296.—Ch. XXVII (XXVIII dans les éd. ant.).—25.—298, 6, C, peut estre.—7 à 9, B, (moy qu’il... papiers).—13, B, longue espace.—20 à 28, B, Et dit Aristote... iustice.—22 à 28, B, en general... coniointement.
300, 7.—10 à 11, C, que nous... vers.—34 à 35, C, Et ipse... paterni.—302, 25.—34 à 35, B, où l’homme... entier.—37, B, et par les... reietté.—39 à 306, 15, B, Laquelle pourtant... sunt.—23, B, qu’en respondant... c’estoit moy.—26 à 308, 6, B, Nous nous cherchions... qu’à soy.—9 à 11, B, qui ayant... pareille.—24.—27 à 35, B, Ils estoient... eux mesmes.
310, 10 à 17, C, mais ie ne... ordinaires.—17 à 19, B, coustumieres... nul amy.—30 à 32, B, et leur conuenance... d’Aristote.—312, 5.—7 à 8, B, Quand le... demandoit.—35 à 314, 8, B, si deux... monde.—14 à 38, B, et qui me... ailleurs.—316, 20.—34 à 38, C, Illam... ruinam.—318, 8.—21, C, et auec raison.—30.—Ch. XXVIII (XXIX dans les éd. ant.).
320.—330.
340.—344.—Ch. XXIX (XXX dans les éd. ant.).—20.—22 à 346, 18, B, I’ay veu... trace.—19.—22 à 24, B, Bien apprentis... deffend.—25 à 26.—29 à 35, B, Ces encheriments... simple.—38, C, prudente et.—348, 1, B, C’est vn... Platon.—1 à 6, C, Certaines nations... mariage.—7 à 14, B, C’est de... parents.—20 à 25, C, Tous plaisirs... Capitaines.—25 à 30, B, Sophocles... chastes.—34 à 37, B, Et nostre... desbordez.
350, 5, C, Fortunæ... vias.—6 à 12, B, La sagesse... bornes.—20 à 25, C, et qu’il y... ressentiment.—34 à 37, C, Cette impression... religions.—37 à 40, B, Encore du... trespassé.—40 à 352, 29, C, Et en ces... voicy.—Ch. XXX (XXXI dans les éd. ant.).—354, 2 à 3, B, et Philippus... Galba.—13.—31 à 33, C, Hæc loca... foret.—356, 7 à 23, C, Il semble... fourriers.—23 à 25, B, Et voyons de... païs.—358, 40 à 360, 2, Et si pourtant... culture.
360, 8 à 10, C, Et veniunt... canunt.—13 à 16, B, Toutes choses... derniere.—35.—362, 2, C, Hos natura... dedit.—20 à 21, C, comme Suidas... manger.—364, 27 à 37, B, C’est don... imposture?—366, 7 à 8, B, par le bout... offencé.—43 à 44, C, Vascones... animas.—368, 34.
370, 1.—3 à 9, B, Victoria... contre eux.—21, B, si succiderit... pugnat.—26, C, les plus vaillants... infortunez.—26 à 372, 13, B, Aussi, y a-il... battre.—374, Da.105 4.—4 à 12, B, Les nostres... pere.—376.—Ch. XXXI (XXXII dans les éd. ant.).—26 à 30, B, A cette cause... cachee.—378, 10 à 14, C, En vne nation... discours.
380, 7 à 12, B, Dieu nous... raison.—20, B, Quis hominum... Dominus?—Ch. XXXII (XXXIII dans les éd. ant.).—384.—Ch. XXXIII (XXXIV dans les éd. ant.).—386, 3.—6 à 8, B, Semble-il... finit.—38.—42 à 388, 18, B, Icetes auoit... prudence.—19 à 31, C, Pour la fin... l’autre.—Ch. XXXIIII (XXXV dans les éd. ant.).—34.
390, 15, B, ou secourus... estoient.—24 à 39, B, En la police... failly.—392.—Ch. XXXV (XXXVI dans les éd. ant.).—25 à 36, B, et soubs... nostre.—27 à 29, B, les yeux... ventre.—33 à 394, 3, B, Pourquoy semble... deuotion?—14 à 21, B, ce qu’on dit... descouuertes.—28 à 33, B, Vn Venitien... a mise.—33 à 43, C, Celuy que... reuerence.—43 à 396, 1, C, (non pas moy... pere).—5.—8 à 11, C, Les gelées... nauale.—11 à 30, B, Les Romains... voir.—31 à 35, A, sur le subject... deux fois.—398.—Ch. XXXVI (XXXVII dans les éd. ant.).—2.—2 à 14, B, Pour me sentir... exemples.—16, B, Sunt qui... confidunt.—18, B, inimitable.—21, et débauche.—24.—27 à 28, C, virtutem... ligna.—29 à 31, B, quam vereri... parement.—31.
400, 6, B, autre cause mouuante.—8 à 19, B, En cette... passe.—19.—24 à 28, C, Grande subtilité... volonté.—28 à 402, 2, B, Ils ne font... le font.—5.—10.—10 à 11, B, Sottes gens... gloire.—16 à 404, 13, B, et pour l’interest... carriere.—Ch. XXXVII (XXXVIII dans les éd. ant.).—408, 2 à 10, B, Quand ie... definition.—10 à 14, C, Qui pour... pitié.—17 à 22, C, Largus enim... imperceptiblement.—22 à 30, B, Artabanus... larmes.—24 à 43, C, Nil adeo... videtur.
410.—Ch. XXXVIII (XXXIX dans les éd. ant.).—17.—21 à 22, C, Rari quippe... Nili.—26 à 412, 8, C, Et les marchands... à bord.—13 à 15, C, Charondas... compagnie.—13 à 20, B, Il n’est rien... maladies.—414, 11 à 12, C, comme les... secouant.—42 à 45, B, C’est ce que... naufrage.—416, 20, C, In solis... locis.—21 à 22, B, La vertu... effects.—418, 7 à 9, C, La solitude... Thales.—22 à 35, B, Il est temps... office.
420, 31 à 35, B, Ie n’estime... liberalement.—422, 38 à 39, C, Vsque... alter?—424, 1 à 20, B, Il semble... de vie.—22.—426, 12 à 13, C, et choisir... ire via.—34.—428, 3, C, Tun’, vetule... escas?—35, B, obuersentur... animo.
430.—Ch. XXXIX (XL dans les éd. ant.).—432, 11 à 12, C, et me feroit... creance.—22 à 27, B, I’ay veu... qualitez.—27 à 38, C, Les compagnons... sciat.—434, 10 à 14, C, Vn Roy... ceux-là.—16 à 35, B, Ie sçais... concinnitas.—436, 26 à 27, C, Sur ce subiect... chose.—28 à 438, 1, B, Et eusse... succedé.—1 à 21, C, I’ay naturellement... conception.—15 à 19.—21 à 26, B, A bienuienner... lasches.—26 à 440, 19, Ce sont grands... imprimer.
440.—Ch. XL (XLI dans les éd. ant.).—442, 22 à 29, C, Celui-là... daret!—26 à 29, B, Or, laissons... leur mort.—30.—444, 21.—446, 1 à 9, C, Au royaume... maistre.—18 à 448, 36, B, Toute opinion... concurrerunt.—36 à 40, C, I’ay veu... ardente.
450, 20, B, si nous en deuenons... lasches.—28, B, Aristippus, Hieronymus et.—29.—452, 20.—22 à 35, B, Toutesfois... la douleur.—454, 6.—16 à 17, B, Non enim... beati.—25, si grauis... leuis.—27 à 30, B, Si tu ne la... exeamus.—35.—33 à 456, 25, B, de ne nous... desclouë.—30 à 31, B, Comme le... l’âme.—33.—458, 7 à 11, B, Outre tant... iumeaux.—12 à 14.—20 à 25, B, Et Cicero... mollissimus.—41 à 460, 2, B, Quis... contraxit?
460, 4.—10 à 11, C, Vellere... nouam.—16 à 32, B, Il est ordinaire... cuisses.—462, 10 à 474, 21, C, Q. Maximus... glace.—462, 10, Q. Maximus... ægritudinem.—32 à 35, B, Caton Consul... armis esse.—464, 14 à 29, B, La plus commune... la medecine.—11, B, à m’acquiter.—468, 6 à 8, B, n’y ayant... frangitur.—14 à 15, B, Elles viennent... fortunæ.—16 à 21, B, In diuitiis... subiects?—21.—32 à 36, B, I’en faisoy... prudence.
470, 2, B, de monnoye.—8, B, Tout compté... l’acquerir.—11, B, Pour auoir... pas moins.—16, B, vous n’oseriez l’escorner.—22, B, (elles sont... bonnes).—27 à 33, B, Selon cette... prudence.—33.—472, 9 à 12, B, Et est follie... faict.—13, B, de quoy ie n’ay que faire.—14, B, Non esse... vectigal est.—16, B, Divitiarum... Da.106 satietas.—20.—21 à 474, 6, B, Feraulez... cœur.—9 à 16, B, Chascun est... malheureuse.—30, B, diuersement les hommes.—476, 1 à 4, B, Opinio est... impares.—6, B, humaine faiblesse.—7.—9 à 11, B, Nul n’est... feroit-on.—Ch. XLI.—17 à 21, C, La fama... sgombra.—23 à 25, C, c’est la plus... l’encontre.—23, B, Quia... cessat.—478, 34 à 480, 16, C, Semper enim... aux pieds.—478, 42 à 480, 16, B, Comme les... aux pieds.
480.—Ch. XLII.—18.—20.—22.—23 à 25, B, Hem!... innumerables.—29 à 31, C, Volucrem... circo.—482, 42.—43, B, Sapiens... sibi.—484, 3.—8 à 9, B, vn noble... pauure.—11 à 16, B, En Thrace... essentielle.—21 à 23, C, Scilicet... potat.—25, B, Ille beatus... felicitas est.—32 à 37, C, et le soing... ab auro.—486, 18 à 24, C, Puellæ... mala.—33.—36 à 39, B, Tout ainsi... rebours.—488, 2 à 3, C, il a beau... et auro.—21 à 24, C, Vt satius... commande.—29 à 30, C, Pinguis... nocet.
490, 6 à 11, B, Il n’est... fauconniers.—14 à 27, C, Et ie ne sçay... balafre.—19 à 20, B, De vray... plaist.—35, C, parleurs et.—36 à 39, C, Le Roy... seruiteurs.—492, 3 à 20, C, Les auantages... tenent.—20, B, Paucos... tenent.—29 à 31, C, Maximum... laudare.—494, 7.—14 à 28, C, Toutes les... au vice.—496.—Ch. XLIII.—16, C, qui mangent du turbot.—18.—20, C, tels excez... Prince.—498, 1.—7.—23 à 500, 17, C, C’estoit vne... esté autres.—498, 21, B, à leur deuoir et.—24, B, Quicquid... videntur.—25.
500, 5 à 17, B, Platon en... esté autres.—Ch. XLIIII.—502, 42.—504, 21 à 24, B, Chez Herodote... de suitte.—Ch. XLV.—506, 17 à 32, C, En cette... sauueté.—508.—Ch. XLVI.—19 à 23, C, Il est autant... des autres.—26.
510, 3 à 5, B, Et Socrates... enfants.—14 à 20, C, Cette correction... l’endormit.—512, 12 à 514, 8, C, Il y a tant... confusion.—13 à 18, B, O la courageuse... iouët.—516, 3 à 6, B, Et en diuerses... cognu.—12, C, Id cinerem... sepultos?—13 à 24, B, Quel ressentiment... le sçait.—518.—Ch. XLVII.
520, 10 à 17, C, grauissimi... malheur.—11, B, grauissimi... necessitatis.—13 à 17, B, Voyla pourquoi... malheur.—27 à 29, B, Raison... choses.—34 à 39, C, Antiochus... soyent.—524, 1 à 5, B, Alexandre... impérial.—25 à 31, B, En cette... à trait.—528, 23.—24 à 26, B, Nous raisonnons... hazard.—Ch. XLVIII.
530, 9 à 34, B, Les Numides... commande.—35.—532, 14, B, Platon... santé.—17.—23, B, institution... Cyrus.—28 à 35, B, et pour l’aduantage... empire.—534, 2, B, la plus part du temps.—5, B, quoy qu’en... Xenophon.—12 à 15, C, cædebant... decernit.—14 à 15, B, Leurs battailles... routes.—23 à 27, C, On assene... gladiis.—32 à 536, 31, B, Celle dequoy... inuentions.—32.—33.—538, 4.—9, C, et bardelles.—11 à 19, C, Ce que i’ay... currentium.—17 à 19, B, Et Numidæ... currentium.—24 à 544, 9, C, Le Courtisan... son assiette.—538, 24 à 36, B, Le Courtisan... exercice.
540, 4 à 9, B, Pour verifier... salent.—21 à 35, B, Quelcun de... transcurrerunt.—542, 7 à 17, B, Bajazet... Herodote.—24 à 36, B, Ie n’estime... viuoit.—544, 8 à 9, B, pour montrer... son assiette.—Ch. XLIX.—14.—546, 6 à 8, B, Il n’y a... insensiblement.—30.—548, 2, C, comme font les Venitiens.—4 à 8, B, Et touchoyent... l’autre?—29, B, comme i’en ay veu.
550, 23.—28 à 39, C, Ils prenoyent... estois creu.—552.—Ch. L.—15.—15 à 17, B, Car ie ne... faire veoir.—17 à 554, 1.—5 à 556, 12, B, Entre les... qu’vn autre.—17 à 19, C, Alter... alter.—558, 2 à 7, B, Conformement... risible.—Ch. LI.—9 à 10, C, C’est vn... pied.—12 à 17, C, et croy... gaigne.—23 à 31, B, Ariston... perorations.
560, 9 à 15, B, contre l’opinion... dit-il.—15, B, à Rome.—24, B, bonne institution et.—562, 1 à 2, C, Nec minimo... secetur.—20 à 23, C, Oyez dire... chambriere.—27.—27.—564.—Ch. LII.—23 à 25, C, Il ne fut... Romains.—Ch. LIII.—566, 11 à 13, C, Dum abest... tenet.—20 à 28, C, Nam cum... venirent.—35.—Ch. LIIII.—568, 14, B, merueilleux.—23 à 25, C, Les daiz... tauernes.—30 à 37, B, Le saubriquet... à plat.
570, 5 à 6, B, Le desir... volupté.—21 à 572, 22, C, Il se peut... prix.—570, 21 à 24, B, il y a ignorance... premiere.—25.—26, B, simplement.—572, 8 à 22, B, Les païsants... prix.—29.—29.—31.—574.--Ch. LV.—10.—19 à 576, 30, C, I’ayme... sa boue.—574, 25 à 30, B, les senteurs... parfumees.—576, 7 à 10, Da.107 B, On lit de... plus mal.—16 à 27, B, Ie voudrois... soudain.—578.—Ch. LVI.—1 à 13, C, Ie propose... comme icy.—6 à 10, B, tenant pour... suis nay.—20.—21, B, sinon... tousiours.—22 à 24, B, C’est l’vnique... cette là.
580, 5, B, et peut... ayder.—7 à 9, B, comme il... pouuoir.—9.—10 à 15, B, Platon... constance.—26 à 32, C, Si nocturnus... malice.—28 à 32, B, Et l’assiette... malice.—34 à 584, 6, C, Et me desplaist... part.—582, 2.—7 à 584, 6, B, Quelle prodigieuse... part.—7.—15 à 590, 11, C, Ny n’est... taire.—584, 15.—17, B, C’estoyent... esbats.—23 à 33, B, Ce n’est pas... temerité.—33.—586, 10 à 588, 17, B, L’vn de noz... le nom.—36, B, verbis indisciplinatis.—38.—38 à 590, 5, B, Ie propose... non instruisants.
590, 11.—22.—25.—36, B, et le conuions à l’iniustice.—26, C, Quæ, nisi... diuis.—33 à 38, C, Au pied... ipse.—33 à 35, B, Au pied... auarice.—592, 11.—18 à 19, C, Tacito... concipimus.—20.—31 à 35, B, Les Dieux... prudence.—36, B, comme d’vn iargon, et.—39, C, ou de nostre contenance.—594, 2.—11 à 16, C, Ny les... mica.—11 à 12, B, Ny les... meschant.—Ch. LVII.—24.—598, 3 à 5, C, Si l’espine... Daulphiné.—9 à 14, B, Ouy, en... d’eux-mesmes.—21 à 28, C, Vbi iam... dangereux.—29.
600.—Ch. I.—18.—19 à 602, 9, C, Il y a... vray.—8, B, et distinctement... à piece.—37 à 39, C, Nonne... possit.—604, 5 à 6, B, Nous flottons... constamment.—9 à 12, B, (Empedocles... mourir).—30.—38.—606, 11 à 18, B, Quand nous... despit.—24 à 608, 4, C, Cette variation... Logique.—606, 24 à 29, B, Cette variation... simple.—36, B, chaste, luxurieux.—38, B, sçauant... prodigue.—608, 20 à 36, C, Quand estant... courage.—20 à 26, B, Quand estant... proficiscatur.—28 à 29, B, Toute incomparable... taches.—34 à 36, B, Et l’exces... courage.
610, 4.—8, B, cui viuendi... prouisa est.—25 à 32, B, Ny ne trouue... publiques.—34, C, chaque moment.—36, B, Magnam... agere.—612, C, Hac duce... venit.—Ch. II.—29 à 614, 3, C, La confusion... incognus.—612, 45 à 614, 3, B, Comme Socrates... incognus.—10 à 16, C, et estonne... de soy.—15 à 16, B, Le pire... de soy.—20 à 22, C, Tu sapientium... Lyæo.—31 à 34, B, Et commit... vin!—36 à 616, 21, C, Nec facilis... ensemble.—1 à 21, B, Ie n’eusse pas... ensemble.—26 à 27, C, Hoc quoque... ferunt.—28.—30 à 31, C, Narratur... virtus.—38.—38 à 39, C, Et escrit-on... affaires.—618, 10 à 620, 30, B, Vn homme... bouteilles.
620, 33.—622, 2 à 3, B, Les autres... prix.—5 à 624, 5, C, Ie ne puis... Arcesilaüs.—622, 8 à 624, 5, B, Ma constitution... Arcesilaüs.—24 à 27, C, Sudores... videmus.—29 à 32, B, comme vn... fadeze.—33 à 34.—36, B, qui feignent... poste.—626, 4 à 11, Laissons... pilez.—26, B, mot d’Antisthenez.—32, C, et dignes de luy.—628, 16 à 20, C, et s’en respond... celeste.—16 à 20, B, Platon... celeste.—Ch. III.—24.—31.
630, 10 à 11, B, Et à Philippus... mourir?—12 à 16, C, Nous pouuons... Romains.—632, 2 à 5.—3 à 21, B, C’est foiblesse... de vie.—22.—27 à 29, B, que nous ne sommes... contre nous.—36, B, d’espreuue.—634, 22, B, Hic, rogo... mori?—28.—32 à 37, B, Platon... craintiue.—46, B, Il n’en vaudroit de rien mieux.—49 à 51, C, Debet... accidere.—636, 32 à 33, C, Sperat... minax.—638, 9.—13 à 22, C, A la iournée... locauit.—13 à 19, B, A la iournée... superstes fuit.—24.—25.—25 à 26, B, Seneque... l’ame.—28 à 42, B, Damocritus... les siens.
640, 28, B, par l’vne... playes.—30, B, sur eux.—35 à 642, 1, B, L’histoire... conscience.—17 à 650, 2, C, Lucius Aruntius... testament.—642, 18 à 644, 16, B, Granius Siluanus... le feu.—35 à 646, 43, B, Vibius Virius... Consul.—49 à 648, 28, B, Astapa... iugements.
650, 7 à 10, B, Par où... iugement.—16 à 25, B, En certain... partie.—25 à 26.—652, 30 à 31, C, La douleur... incitations.—654.—Ch. III.—1.—7.—656, 5 à 6, C, vers laquelle... complexion; et.—9 à 14, C, Ie n’en... d’autruy.—20.—36.—658.—Ch. V.—1 à 2.—7.—11 à 15, C, Comme il... esperance.
660, 2.—13 à 15, C, Quippe... dedisse.—24 à 26, C, Et ie puis... desseins.—662, Da.108 1 à 4, il auoit... innocence.—6 à 7, B, Et celuy... souffrir.—17 à 24, C, Que ne diroit... gehenne.—19 à 21, B, Etiam... gehenné.—22.—25, B, dit-on.—26 à 664, 5, B, bien inhumainement... instructiue.—Ch. VI.—11.—666, 2.—16, C, Jus hoc... habebat.—25 à 33, B, Combien... crainte.—38.—38.—668, 9 à 13, C, Voicy que... ailleurs.—39.
670, 18 à 19, C, Perchè... mente.—25 à 26, C, Come... desto.—40.—672, 3 à 7, C, vi morbi... fatigat.—14, C, Viuit... suæ.—20 à 31, C, Ie n’imagine... misere.—674, 10, C, Semianimésque... retractant.—13 à 22, C, et ont des... dolorem.—23.—42, C, et arrosée.—676, 13.—15, C, Vt tandem... mei.—20.—38 à 682, 26, B, Et ne me doibt... sa bouche.
10.—Liv. II, Ch. VII.—12, 10 à 11.—12.—16.—25, B, non plus... mesmes.—28.—14, 12 à 14, C, Et qui... militaire.—20, B, Neque enim... sunt.—16, 11.—18.—Ch. VIII.—17.—21, B, vostre mari.
20, B, vostre fils.—24 à 36, B, Ioint cette... prendre.—22, 7, B, et ne les... de moy.—17.—24, B, Comme... pour sortir.—27, B, nous mesler d’.—24, 22 à 23, C, Ie le hay... personne.—23.—27.—36 à 37, B, (de vray... d’auarice).—26, 11 à 29, C, I’accuse... opiniastres.—18, B, Leonor.—32, B, nullum... habet.—40 à 42, Ie me maryai... Aristote.—42 à 28, 7, B, Platon... importune.—10 à 19, C, d’autant... dix ans.—11, B, par l’accouplage des femmes.—15 à 22, B, Muleasses... Venerien.—37.
30, 1, C, à l’imitation... qualibre.—28.—32, 32, B, comme nostre... miliers.—34, 5, C, vrais epouuantails de cheneuiere.—6 à 38, 20, C, Quand ie... auantageusement.—34, 13, B, le plus... France.—31 à 36, 14, B, Ce seroit... effect.—31 à 34, B, Le vieil Caton... à nous.—38, 2 à 20, B, Au cas que... auantageusement.
40, 7.—9 à 17, C, O mon amy... que ce soit.—9 à 13, O mon amy... priuation.—34 à 42, 8, C, Pourtant... belles.—19 à 46, 6, B, En general... laissez.—26.—48, 3, B, autour de.—15 à 20, B, Ie croy... premiers pas.—20.—32 à 34, B, Platon... Minos.—35 à 50, 5, B, Heliodorus... façon.
50, 33 à 37, C, Pareil... manger.—52, 22, C, Et ie ne... que moy.—22, B, beaucoup.—24 à 31, B, A cettuy-ci... que moy.—33.—34 à 35, B, Car selon... ouurage.—39.—54.—Ch. IX.—25 à 26, B, Tite Liue... gerebant.—27 à 31, C, ou se couuroient... rarement.—56, 2, B, ou autrement.—7 à 15, C, et comme... victoire.—24 à 28, C, Et craignoit... gauche.—24 à 25, B, Et craignoit... garder.—36, B, L’Empereur... armée.—40, B, arma... dicunt.—58, 3 à 5, C, iusques à... haste.—7 à 9, B, Le ieune... cuit.—17.—32 à 36, C, Flexilis... armos.
60.—Ch. X.—15.—16.—17 à 62, 12.—31.—64, 2, C, Has meus... equus.—5 à 12, C, Si ie m’y... reiterées.—7 à 8, B, et contention... ferme.—9, B, Ma veue... dissipe.—20.—34, B, anciens.—34.—39, C, et aduoue.—66, 13, C, Et le cinquiesme... parfaict.—19, B, à toute heure... à luy.—28, C, O seclum... infacetum!—30, C, cestuy-ci... Gentil-homme.—31, B, et preference.—32 à 34, B, fait beaucoup... compagnon.—68, 10.—26, C, ils montent... iambes.—26.—29.—31 à 35, C, Et les dames... ordinaire.
70, 1.—14.—22, B, et dependance.—22.—31, C, selon moy.—31, B, en particulier.—72, 2, C, il nous... pousse.—4.—7.—15, B, ou éloquent.—28, B, à qui il... portera.—31, que nous... corda [manque dans 88].—36 à 74, 6, B, La licence... dressent.—10.—29, B, ambitieuse.—35.—76, 21 à 25.—28.—30 à 34, B, ou plus entendu... fantasies.—78, 8.
80, 7.—16, B, ou au moins... sorte.—20.—22.—84.—Ch. XI.—86, 12 à 16, B, quoy que die... iamais des coqs.—23, B, et en ses mœurs.—25 à 27, B, et ij qui... retinent.—34, B, multum... lacessita.—88, 19, B, et imperfections. Da.109
90, 8.—14, B, Sic abijt... gauderet.—23, C, et d’vne... virile.—26, C, Deliberata... ferocior.—26.—32 à 43, B, La philosophie... à sa vie.—92, 10 à 13, B, A ce tressaillir... aduenir.—16 à 17, B, Aristippus... fit-il.—94, 22 à 23, C, Haud ignarus... possit.—27 à 30, C, I’ay veu... Au demeurant.—96, 12 à 15, C, Seu Libra... vndæ.—17 à 19, C, La responce... en horreur.—25 à 43, C, Ie diray... exemple.—26, B, par là en plusieurs choses.—28 à 43, B, Aristippus... exemple.—98, 1 à 2.—9, C, nec vltra... foueo.—19 à 24, B, Ce sont incontinant.—27 à 29, B, Et les familiers... l’autre.—31 à 33, C, L’innocence... d’art.
100, 9 à 12.—12.—18 à 20.—22 à 25.—25.—29.—31 à 33, B, Il n’est... peintes.—102.—7.—12 à 31, B, Ces iours... changée.—36 à 104, 17, C, comme Dieu... essentielle.—36 à 104, 2, B, comme Dieu... diuexarier.—14 à 17, Les Ægyptiens... essentielle.—28, C, en angoisse.—30, B, Vt homo... occidat.—37 à 38, C, quæstuque... similis.—45 à 106, 5, C, Apres qu’on... desmembrer.—12, C, nations.—22 à 37, C, Muta ferrarum... formæ.—42, B, Belluæ... consecratæ.—108, 1 à 5, C, Crocodilon... venerantur.—10 à 14.—19.—26 à 30, C, Ie ne crain... bestes.—35 à 110, 3, B, Les Agrigentins... trespas.
110.—Ch. XII.—28, C, non plus... predecesseurs.—112, 12.—14.—22, C, Nam cupidè... metutum.—25, B, particulier.—28, C, comme celuy-là.—31, B, nommément... foible.—32.—114, 9.—25.—116, 39 à 118, 2, C, Voulez vous... Chrestiens.—2 à 7, B, Toutes autres... verité.—7 à 18, C, Pourtant eut... vicieuses.—23 à 26, B, Breuis... croire.—34.—36 à 120, 21, B, Sentez si... dire.
120, 31, B, et casuelles.—32 à 122, 2, B, Ie voy cela... incite.—9 à 26, B, Le meilleur... prestre.—30 à 32, C, Non iam... ceruus.—124, 6 à 7, C, Nous sommes... Alemans.—9.—13 à 15, B, Plaisante... descroire.—17 à 126, 10, B, Ils establissent... peuuent.—10 à 15, C, L’erreur du... imbecillité.—36 à 128, 2, C, Car ce monde... intelligibles.—9.
130, 3 à 7.—22 à 25, B, Abbattons... aux hommes.—3 à 132, 2, B, Car Sainct Augustin... entremise.—34 à 134, 4, B, Ont elles... accouplage.—41 à 43, B, quæ molitio... fuerunt?—136, 2 à 9, B, Dirons nous... angustiæ.—10 à 11, B, y deuiner... Anaxagoras?—14 à 17, B, Inter... cogitantem.—19.—34 à 138, 12, B, Quand ie... temps.—18 à 23, C, Toutesfois... mouuements.—25.—31 à 34, C, Et mutæ... gliscunt.—34.—38, B, leurs mouuemens... traictent.
140, 1 à 2, C, Non alia... linguæ.—10 à 11, C, E’l silentio... parole.—12 à 37, C, Quoy des mains... intelligible.—12 à 32, B, Quoy des mains... d’autre langue.—142, 6.—39.—144, 19 à 31, C, Tum porro... rerum.—33.—36 à 39, C, Nos anciens... froid.—40.—146, 12, C, Sentit... abuti.—21.—148, 18 à 28, C, Comment ne... rire encore.—32 à 35, C, Variæque... cantus.
150, 7, C, Indupedita... vinclis.—10 à 11, C, Res quæque... seruant.—28, B, et de plus riches effects des facultez plus riches.—30 à 31, B, ou quelque... meilleure.—152, 30 à 33, C, et les Climacides... en coche?—35 à 36, B, Les femmes... mary.—39 à 154, 15, C, Des armées... tombe.—10 à 15, B, Quand les... tombe.—18 à 25, B, A quel... seruis.—32 à 41, C, Serpente... ses rets.—43, B, des colliers.—156, 34 à 35.—158, 36.
160, 28 à 162, 1, C, Nous pouuons... harmonie.—164, 16.—18 à 19, C, qui tient... ordonnée.—21 à 24, C, Si quidem... turrim.—34 à 39, C, comme faisoient... aspreté.—166, 1, B, et siecles.—1 à 3.—22.—22 à 24, C, et i’ay... traictent.—168, 9.
170, 6, B, desquelles... à nous.—38.—172, 10.—15 à 22, C, Et reiettent... ictum.—176, 26.—178, 7 à 9, C, Quando... apri?—10, B, pourtant.—22 à 25, C, Fulgur... mundi.
180, 2 à 7, Quam... tellus.—21 à 22, C, qui ont... Crassus.—25 à 44, C, Qu’on... elephant.—25 à 33, B, Qu’on... à dire.—45, B, vifue.—43 à 186, 3, C, Nous pleurons... les nostres.—188, 23 à 27, C, Touchant... mourir.
190.—192, 38 à 40, B, de laquelle... appetit.—41, C, Turpis... color.—43 à 194, 19, C, et chargent... l’espaule.—6 à 9, B, Et vn homme... d’oreille.—14 à 19, B, Non seulement... Pline.—23 à 26, B, Tout ainsi... boule.—31 à 35, B, A multis... aërées.—196, 4 à 8, B, Quels animaux... bestes?—12, B, Simia... nobis!—13.—17.—20.—25.—31.—32.—33 à 39, C, Ce n’est... amore.—198, 5.—38.—41 à 200, 4, B, Car en fin... tantost. Da.110
200.—14 à 24, C, S’il ne nous... dari.—15.—18 à 24, B, Vt vinum... dari.—202, 1 à 20, C, A on trouué... sa vie.—11.—13, B, ou pour... richesse.—15 à 20, B, Il ne nous... à sa vie.—39 à 204, 2, B, d’autant... peché.—5 à 7, B, Et les Sereines... science.—10 à 11, B, Cauete... mundi.—11.—14.—20.—22 à 24, C, Les Dieux... essence.—206, 1 à 9, C, Deus... sapience.—14.—14 à 17, B, Conformément... surmonte.—19.—34.—28 à 208, 5, B, Re succumbere... Stoïques.—17.—18, et ceux d’vn cheual [manque à 88].
210, 10, C, à present.—14.—14 à 20, B, Ce qu’on... quelconque.—25 à 212, 19, C, comme elle... guider.—18 à 19, B, Il nous faut... guider.—24.—25, B, Segnius... sentiunt.—34.—36.—36 à 38, B, comme disoit... mali.—214, 7 à 19, B, Si ne la... suiure.—26 à 27, B, retirer... et de.—30 à 31, B, Leuationes... ponit.—37 à 39, C, Ce seroit... la noia.—216, 2 à 4, B, et conseil... memoria.—13 à 16, B, Et cela... volo.—17, B, qui se... ausus.—22, B, Iners... est.—218, 15 à 20, B, Placet?... V. le B.—35 à 220, 7, C, Et Crates... corps.—218, 35 à 36, B, Et Crates... hart.
220, 22, B, par les Espagnols.—222, 14 à 24, B, O cuider... sagesse.—34 à 224, 1, C, Si elle... Ciceron.—222, 36 à 224, 1, B, Melius... Ciceron.—3 à 7, C, Nous disons... sienne.—8 à 22, B, et le fait... omnia.—226, 11.—21 à 29, B, C’est... descouure.—31 à 37, B, Nous sçauons... vitæ.—39 à 228, 3, B, Et pendant... diffidens.—14, B, de sagesse.—21.—37 à 40, B, de qui... Xenophanes.
230, 16 à 21, B, Zenon... science.—232, 10 à 234, 20, C, Pourquoy... croyent.—232, 20 à 21, B, ad quamcumque... adhærescunt.—24 à 26, B, Hoc... autres.—30 à 33, B, Qu’iray-ie... ignorons.—234, 1 à 7, B, S’il est... professeur.—23 à 24, B, Rien... faux.—27, B, et suspension.—236, B, non enim... voluit.—7.—14, B, en regle et droicture.—17 à 238, 2, B, Si n’est-il... humaines.—11 à 14, C, C’est vne... valons.—12 à 13, C, Dominus... sunt.—24 à 37, B, quam docti... requiratis.
240, 4 à 5, B, Et pourtant... escrits.—8.—10 à 32, C, Oyez la... disciplines.—10 à 18, B, Oyez la... nota.—19.—22 à 23, B, Clytomachus... estoit.—31 à 37, B, Cicero... disciplines.—242, 4 à 9, B, De quelque... profuerunt.—10.—9 à 31, B, Le conducteur... d’autruy.—32 à 36, C, comme... autres.—38.—38 à 244, 20, B, Et les reconciliateurs... matiere.—25 à 30, C, semblable... prouidentiæ.—26.—29 à 30, B, reuenant... prouidentiæ.—35.—35, B, et trouuent... sçauoir.—246, 3.—7 à 8, B, Et volontiers... supposé.—15 à 35, C, Satius... apres.—15 à 20, B, Satius... salutaire.—31.—248, 2.—7 à 9, B, pourueu... vi.—15.—19 à 39, B, Platon... compte.
250, 5 à 7, B, Non tam... voluisse.—22, B, soubs quelque nom.—24 à 34, B, Iupiter... songes.—36.—39 à 252, 20, B, Pythagoras... effect.—21.—42 à 256, 30, B, Thales... inconsiderée.—32.—258, B, nos morts et sepultures.—7 à 12, C, Quæ procul... iracundias.—9 à 12, B, Formæ... iracundias.—13 à 15, B, non-seulement... misere.—16 à 25, C, Quid... veneration.—19 à 25, B, Les Ægyptiens... veneration.
260, 2 à 4, B, Si sont... mondaines.—17.—30, B, Tout... mortel.—27 à 28, B, et parfaitement... experience.—35 à 36, C, Hector... equo.—40 à 41, C, Quod... migrant.—262, 4 à 8.—25 à 26, C, Scilicet... toto.—31 à 32, C, Inter... omnes.—45 à 264, 1, B, s’il... mortelle.—13 à 20, C, C’est... cognoissance.—29 à 34, B, Comme... d’or.—33 à 266, 20, C, Sulmone... contente.—1 à 17, B, Les Getes... malorum.—25.—26 à 37, C, et de vouloir... occidissent.—33 à 35.—36 à 37, B, Quæ fuit... Occidissent.—38 à 268, 12, C, qui ne... prophete.—266, 39 à 268, 3, B, et ne... peine.—7 à 12, B, Et elle... prophete.—13 à 14, B, en la... l’embonpoinct.—15 à 25, B, Tantus... intulit.—34 à 270, 2, B, Infirmum... cela.
270, 32.—38 à 39, C, Terramque... innumerali.—272, 4 à 5, C, Cum... crescat.—10 à 12, C, Quare... æther.—14 à 19, B, que Platon... createur.—22 à 23, B, Epicurus... dissemblables.—27 à 29, B, Et au... Ceres.—31 à 42, C, Et y a... est ainsi.—39 à 41, des nations... noire.—274, 6 à 8, B, Cela... ignorance.—14.—15 à 18, B, la neige... Ou si.—23 à 276, 3, C, Et non... vaine.—274, 26 à 27, B, la mort... moment.—32 à 276, B, Protagoras... vaine.—3.—16 à 22, C, Prenons... embourbez.—27, B, assurent que.—35 à 36, C, Cette fantasie... balance.—278, 6.—32 à 36 B, Mirum... similitude.—40.—41 à 280, 26, C, Et est... corps.
280, 1 à 26, B, Magna... corps.—28 à 292, 14, C, Voyez... familieres.—280, 40 à 282, 2, B, Quasi... faict.—8, B, quand... trouue.—9 à 13, B, L’homme... faire.—20 Da.111 à 37, B, Nous sommes... bonté.—39 à 284, 6, Les biens... compagnons.—14 à 15, B, Profecto... camparant.—27 à 286, 11, B, Varro... langue.—13 à 14, A, (le lyon... espece).—19 à 25, B, D’où... humana.—38 à 39, B, Tam... natura.—288, 12 à 13, B, pour nous... des leurs.—18 à 22, B, Les Cauniens... territoire.—24, B, qui la peste.—24 à 25, B, qui vne sorte... Deos.—27 à 28, B, à chasque... Dieu—31 à 36, B, O sancte... venerandus.—37 à 39, B, qui loge... auo.—42 à 290, 8, B, Trois à... mauuais.
290, 11 à 18, B, L’homme... fallitur.—20 à 23, B, Et ne... temerité.—26 à 27, B, s’enquiert... reglément.—32 à 34, B, et vtile... receuoit: et.—37 à 292, 14, B, Socrates... familieres.—27 à 294, 10, C, et ranger... poetique.—292, 27 à 29, B, et ranger... Platon.—35, B, et fanatiques folies.—34 à 294, 10, B, Ie suis... poetique.—16 à 17, C, (et nostre... iustice).—24 à 29, B, Platon... dire.—296, 7 à 15, B, Et ce n’est... faillent.—22 à 24, Car... plagas.—27 à 32, B, Comme... hommes.—298, 5, B, à telle... basse.—8.—8 à 11, B, Omnia... homo est.
300, 15.—302, 7 à 9, B, La persuasion... Platon.—304, 11 à 21, C, non de... insinuet se.—11 à 16, B, non de... cognoistre.—38 à 39, C, Habitum... dicunt.—306, 4 à 6, B, Et apres... Cicero.—8 à 11, B, Heraclitus... essence.—15 à 16, C, Vt bona... valentis.—18 à 19, C, Hic... mulcent.—24 à 29, B, Qua facie... ignorées.—39 à 308, 15, B, Que craignons... Dieux.—30 à 310, 2, B, Et lors... sage.
310, 6.—6 à 9, B, Qui fagoteroit... moderees.—17.—28, B, et les falsifient.—31, B, pour... enfans.—33 à 312, 17, C, Ie conseillois... fortuit.—1, B, et a tant dict.—4 à 5, B, Nihil... philosophorum.—8 à 17, B, Mes mœurs... fortuit.—18.—33 à 34, B, Medium... lustrat.—37 à 38, C, Cætera... mouetur.—314, 33 à 35, C, Si in... tenemus?—37.—41.—316, 12 à 14, C, Nam si... errat.—30 à 33, B, Platon... temporelles.—36.—318, 3 à 4, C, Gigni... mentem.—10 à 11, C, Mentem... videmus.—15 à 16, C, Corpoream... laborat.—25 à 27, C, Vis... veneno.—32, C, accablé.—35 à 38, C, Vis morbi... vndæ.—50 à 320, 2, C, Morbis... cadenti.
320, 4 à 11, B, non plus... premiere.—12.—25 à 28, C, Simul... decidere.—26 à 28, B, Ce que... decidere.—35 à 40, Non alio... lumiere?—41 à 44, B, laquelle... d’autres).—322, 2, B, principalement.—4 à 6, B, non plus... probantium.—11.—13, B, comme dit Platon.—16 à 25, B, Vn soing... volontiers.—28 à 29, B, Somnia... ancien.—324, 8 à 9, B, Perdam... reprobabo.—22 à 33, B, Confessons... persuasione.—37 à 39, B, Laissons... finie.—326, 7.—7 à 32, B, Et luy... en luy.—328, 11, B, des nostres mesmes.—32, C, iusques au bout.—40 à 330, 5, B, Car... terre.
330, 35 à 332, 8, B, Et, qui... impossible.—17 à 30, C, Il ne... vaisseau.—22 à 30, B, I’ay veu... vaisseau.—32 à 35,C, Tenez... scauezza.—334, 6.—9 à 10, B, Et Platon... bestes.—18 à 33, C, On le... tracent.—28.—30 à 33, B, Et n’y... tracent.—35.—338, 9.—25 à 26, C, Non potest... comprehendendi.—33.
340, 10.—27.—35 à 36, B, Inter... interest.—342, 8.—344, 12 à 20, C, Quoy... supernaturelle.—36 à 40, C, Cleomenes... fantasies.—346, 1.—7 à 8, C, Ce venerable... iustice.—348, 16 à 18, C, Vn mesme... aggreable.—20 à 24, C, Il se... l’allegresse.—21.—26.—28 à 350, 16, C, En mes... doigt.—348, 42.
350, 23, B, suiuant... Peripateticiens.—28 à 38, B, Semper... politique.—38.—38 à 352, 3, C, et la prudence... presomption?—9.—9 à 14, B, ou bien... queat.—18.—18 à 19, B, n’allant... emprunté.—19.—20.—20.—22 à 354, 5, B, N’y a... incroyable?—32 à 38, C, Autant... relinquit.—39.—356, 6 à 9, C, Ainsi... produites.—7.—19.—20 à 21, B, par le... aixieu.—24 à 25.—34.—37.—358, 17 à 18, C, Il ne... choses.—39.
360, 5, C, c’estoit... Antipodes.—15.—15 à 368, 19, C, et s’il... mescompte?—360, 15 à 362, 11, B, et il... Saïs.—16 à 24, B, En verité... choses.—37, B, l’abstinence... viure.—366, 30 à 35, B, Et plaga... valentes.—368, 1 à 2, B, icy à la liberté, icy à la seruitude.—8 à 10, B, disant... infertiles.—18 à 19, B, et qu’en... mescompte?—27 à 36, C, Quid... vxor?—30 à 34, B, C’est pourquoi d’icelles.—37.
370, 5 à 14, C, Disons... nostres.—11 à 14, B, Cleobis... nostres.—18, C, Virga... sunt.—23 à 29, C, Si consilium... doubteux.—32 à 34, B, duquel... disputat.—372, 1, B, qui a... douleur.—3, C, de l’ancien Pythagoras.—6, B, Aristote... n’admirer.—16 à 26, C, Combien... ce seroit.—30, C, comme est... diuin.—374, 4 à 19, B, Et chez... parolle.—36, B, et temerité du sort.—376, 20 à 24, C, Il est... inconstance.—24, Da.112 B, Nihil... artis est.—378, 10 à 17, B, Ses amis... des choulx.—17 à 23, C, C’est vn... pacis.—23.—25 à 30, B, On preschoit... repliqua il.—30 à 33, C, Inde furor... colit.
380, 17, B, Aux foibles esprits.—13, C, Arcesilaus... le fust.—19 à 26, B, Et obscœnas... excessiues.—382, 7, B, Et la plus... obligation.—8.—10 à 19, B, A peine... suiuy.—384, 8 à 20, B, C’est comme... sa regle.—25.—386, 23 à 32, B, Pourtant... Landit.—388, 13 à 20, B, Voyez... l’interprete.—28 à 38, B, Les Cyrenayens... cogitation.
390, 8, C, Via... mentis.—13, B, Et selon... sentiment.—392, 2 à 4, C, An poterunt... reuincent.—20, B, laquelle... consequences.—394, 14 à 21, B, Qui apprend... tasté.—396, 10, C, Quicquid... videtur.—15, C, Nec tamen... noli.—21 à 24, B, Timagoras... l’instrument.—38 à 47, B, Ce conseil... l’impudence.—42 à 398, 4, C, Au cas... science.—10 à 16, C, Extantésque... raptim.—31 à 41, C, Quant à... bouche.—42 à 400, 9, B, Et Zenon... à moy.
400.—402, 15, B, Vt despici... possit.—20 à 22, C, Que Theophrastus... changer.—25 à 27, B, Fit etiam... timore.—42 à 404, 1, B, Ils mentent... à l’enuy.—5, C, Multimodis... vigere.—18 à 31, C, Ceux qui... dormir?—25 à 31, B, Nous veillons... dormir?—406, 18 à 21, C, Quelque... qualité?—23, Lurida... Arquati.—41 à 408, 1, C, si nous... bina.—10 à 15, Et vulgo... colore.—28.
410, 2 à 9, C, Ces personnes... desdaignables?—14, C, Vt cibus... ex se.—24.—28 à 32, B, Pourquoy... friandise.—34.—414, 16 à 22, B, Estimant... grand cas.—26 à 39, C, Epicharmus... autres.—416, 2 à 5, C, Mutat... cogit.—418, 23.—25, B, Extraordinairement.—28, B, C’est à... metamorphose.
420.—Ch. XIII.—17 à 25, C, Prouehimur... auec nous.—27, B, Tot circa... deos.—29 à 35, B, Comment... qu’vn.—422, 11 à 18, C, Et cette... actions.—18.—18, B, Non tanta... fulgor.—25, B, D’autant... dessein.—33 à 35, C, Vidimus... morti.—424, 5, C, Impiger... coacta.—19 à 22, B, Pendant... gens.—22 à 25, C, Albucilla... Sicile.—26 à 31, B, Et C. Fimbria... transperça.—37, C, Si Cæsar... croire.—426, 8 à 13, B, Il n’y a rien... cogitation.—33 à 40, B, L’histoire... auancé.
430.—Ch. XIV.—32.—432.—Ch. XV.—2.—5, B, In æquo... amittendæ.—9.—14, C, Si nunquam... parens.—28 à 30, B, Combien... l’Amour?—31, C, Elle est... escorche.—434, 6 à 12, C, Ceux de... à un autre.—12 à 17, B, I’ay chassé... deuant.—21, C, Nisi... mea.—26 à 35, C, La rigueur... heri.—26, B, Pourquoy inuenta... amants.—43.—37 à 436, 20, C, Pourquoy a... languissante.—10.—14.—23 à 31, C, C’est vn... dommage.—438, 2 à 5, C, Qu’ils... serpunt.—8 à 14, B, Les histoires... d’ailleurs.—14 à 17, C, Il y a... hayes.—17 à 440, 29, B, Furem... trente ans.
440.—Ch. XVI.—442, 32 à 36, C, Le premier... fleurisse.—40, C, Gloria... est.—446, 6 à 8, B, Aristote... fuyr.—22 à 448, 5, B, N’y va... suam.—9, B, Profecto... obscuràtque.—12 à 18, B, C’est le... longueur.—19, B, Quasi... sit.—28 à 34, B, Vera... particulier.
450, 4.—17 à 22, Qui tient... nostræ.—43 à 46, C, Virtus... auræ.—452, 5, B, Non... decore.—9 à 13, C, Il faut... d’inconstance.—13 à 16, B, Est-ce... vniuersos.—16, C, quiconque... prise.—17 à 22, B, Nil tam... laudetur.—22 à 33, C, Null’art... vtile.—33, B, Dedit... iuuarent.—34 à 454, 4, C, Le marinier... dolos.—5 à 12, B, Paul Æmile... consentement.—12 à 17, C, Il y a... bellè.—27, B, en particulier.—31 à 36, C, Et qui... asseurez.—456, 2 à 10, C, En celles... extrà.—24, B, à la... en soy.—27 à 29, B, Et quand... par fois.—458, 1, C, surnom... Angleterre.—6.—7.—10, C, Nunc... violæ.—22 à 23, C, Casus... aceruo.—27 à 31, B, Les fortunes... d’exemples.—35, C, Ad nos... aura.—37 à 460, 1, C, Les Lacedemoniens... memoire.
460, 14, B, Et ce... demeurant.—17, C, Quos... recondit.—30, B, rectè... est.—38 à 462, 3, C, Si le peuple... l’entreprend.—4 à 14, B, Et Platon... possunt.—26 à 35, B, Et l’authorité... d’Ægypte.—40, C, In ferrum... vitæ.—464, 4 à 7, C, vt enim... refus.—6, B, Ny.—17 à 19, B, Toute... conscience.—Ch. XVII.—466, 16, B, Et de qui... parlent.—26, B, Nec id... fuit.—37.—42.—468, 1, B, On peut... gloire.—2 à 9, C, Ie suis... n’oublions pas.—20 à 470, 8, B, Il me semble... Pareillement.
470, 9, B, en gros.—18, B, qui voient... ciel.—34 à 472, 1, B, Ie me... Da.113 teint.—5.—18, B, est.—19 à 474, 1, B, Que nous n’auons... conceut.—6, C, puis qu’on... soy-mesmes.—6 à 12, B, Specialement... maintenir.—15, C, Cùm... lini.—18, B, saisir ny.—19.—22, B, et souhaict.—25.—35 à 476, 1, B, Quand... Rabirius.—9 à 11, C, Les Princes... comptes.—11.—12 à 16, B, Mauuais... sagement.—28, B, sinon... inclination.—30.—34, B, Platon... langage.—36, C, æquable.—39 à 41, C, Et si... Plutarque.—478, 15 à 17, B, C’est... esfoiré.—18.—20 à 22, B, Autant... abondant.—24, B, ouï... Iean.
480, 7 à 14, B, La secte... Nature.—17 à 19, C, Agros... vigebant.—20, C, vn peu.—24 à 33, B, C. Marius... hault.—38 à 482, 2, C, Ipse... hominum.—2, B, Et Platon... république.—6, B, à vostre.—7.—11.—17, C, et rondeur.—17, C, et douceur.—20, C, ny le poil releué.—22.—25, C, entre... moyennement.—31, C, pieça.—32, C, Minutatim... ætas.—484, B, et ne ly... clerc.—10, C, ny trancher... vaille.—11 à 13, B, ny equipper... cheuaux.—20, B, pourquoy... ongles, et.—23, C, Tanti... aurum.—25, B, Extremement oisif... soing.—33 à 36, B, (vne occasion... inquietude).—41.—41 à 486, 7, B, Qui est... patience.—10 à 14, B, ou, si i’en... poussif.—32 à 35, C, I’ayme... apparences.—32 à 488, 11, C, A vn danger... souffrance.—12, B, Dubia... mala.—14 à 30, C, Aux euenements... reproche.—37 à 490, 10, C, Spem... Queste.
490, 11, B, Capienda... est.—12 à 14, C, Et i’excuse... peut.—14, B, point.—14, C, voir... faute.—24, C, Turpe... genu.—35, C, Nunc... tousiours tout.—44 à 492, 8, B, Les marchans... bonitas.—9 à 12, B, grand... homme. [Le reste de la phrase est modifié en conséquence par la substitution de la 1e personne à la 3e: mes vengeances, ma parole, ma foy].—16, C, que de plier... seruice.—22, C, Par là... manquer.—26.—26 à 28, B, Aristote... d’autruy.—28 à 30, C, Apollonius... verité.—30 à 37, B, C’est là... impremeditement.—494, 3, si ce n’est... verité.—10 à 12, B, Quo... quis probitatis.—14, C, Comme... Tibere.—17, C, Qui est... mensonge.—18 à 496, 1, B, Ceux qui... preiudice.—2 à 4, C, I’aduoüe... ouuert.—4, B, comme ie suis.—4 à 17, C, sans consideration... l’euenement.—17 à 19, B, Aristippus... chacun.—26, B, et miserable.—26, B, mot à mot.—28 à 33, B, Mais ce... autheur.—37 à 498, 31, C, Cecy que... dessein.—6, B, par fois.
500, 2 à 5, C, Ie diray... lettre.—6 à 12, C, Messala... l’âme.—7, B, Ce qu’on... Trapezonce.—13.—14 à 17, C, Il m’est... continet.—14, B, trois... parauant.—15 à 17, B, et d’oublier... continet.—26, C, les mots.—26 à 34, C, Et suis... raison.—34 à 37, B, Ce n’est... reçoy.—502, 5, C, et profondement.—7, B, long.—17, B, si non... instruisables.—34 à 37, C, moins... chien.—39, B, et que... vin.—44.—504, 4.—5, B, Qu’on... non.—31, C, Ne si... choisir.—34 à 37, B, et le philosophe... mesme.—506, 9 à 11, B, La raison... baston.—17 à 20, C, les miennes... foiblesse.—20, B, Ipsa... lubrica.—508, 12, C, Nunquam... supersint.—22 à 27, B, Ie fay... plaide.—32 à 35, C’est vne... opaque.—39, C, du courage.—39, C, corporelle.—40.
510, 5 à 8, B, si ce n’est... le sien.—9, C, et vne... nom.—10.—10 à 21, B, Et puis... plaire.—23, B, n’est-ce... veuë.—512, 7, C, Nemo... descendere.—10, C, quelle qu’elle... moy.—13, C, elles sont... miennes.—19 à 23, C, La recommandation... mœurs.—23 à 26, Omnino... tuam.—514, 3 à 10, C, Voire... d’honneur.—10, B, Mon... non.—11 à 13, C, Et ne... ce soit.—13 à 23, B, Ie me... vertu.—22, C, ou vne... excellence.—34.—516, C, qu’en... plastre.—518, B, La moins... sapit.—24 à 32, C, Les vies... temps.—32 à 520, 15, B, Comme... consideration.
520.—Ch. XVIII.—522, 4, B, Caton.—14.—13 à 15, C, Non equidem... loquimur.—21, C, Ie iuge... nihilité.—22, B, Ie ne... rougis.—29.—30.—31, B, Paterna... affectus.—37.—37, B, peut estre... marché.—40, C, Et laxas... tunicas.—524, 1 à 526, 2, B, Et quand... seruir.—7, B, et le premier... republique.—27 à 30, C, Seroit-ce... science?—4 à 11, C, Certaines... prononcée.—Ch. XIX.
530.—532, 26.—534, 29 à 35, B, Ce langage... attache. [Ce passage légèrement modifié existe dans l’édition de 1580, après le mot sang, II, 532, 21].—536.—Ch. XX.—32.—538, 1 à 4, B, Ny la vertu... Aristippique.—6 à 13, C, Medio... consubstantialité.—13 à 15, B, La profonde... masche.—19 à 23, B, Le travail... queuë.—23 à 31, C, Metrodorus... voluptas.—32 à 36, B, Et dit... aigres.—36 à 41, C, Nature... larmes.—41 à 540, 7, B, Nullum... d’enfondrer.
Da.114 540, 7 à 15, C, Quand ie... bigarrure.—12, B, (et il y escoutoit de pres).—20 à 35, C, Il est... diuerses.—35, B, contraires.—35 à 542, 6, B, volutantibus... verité.—6 à 18, C, Qui en... conte.—Ch. XXI.—544, 1 à 37, B, Quand quelqu’vn... presence.—546, 8 à 550, 10, B, C’est vne... sa main.
550.—Ch. XXII.—11 à 13, C, Ie n’ay... long temps.—18, B, Et disent... gruës.—26, B, et ne se... gué.—39 à 552, 4, B, En la... course.—4 à 17, C, L’inuention... vn pas.—17 à 23, B, I’entends... vsage.—Ch. XXIII.—554, 32, C, Et... incumbit.—556, 14, C, Nil... heris.—33 à 40, C, Quid... armis.—558, 12 à 17, C, Les filles... rumpi.—20 à 26, C, iusques... viriles.—Ch. XXIV.
560, 13.—18 à 20, C, Tot... donnoit.—21 à 39, B, Si en... immortels.—39 à 41, C, Tous les... estrangers.—562, 6 à 10, B, Il est... acquis.—Ch. XXV.—564, 13 à 18, B, De tout... race.—566.—Ch. XXVI.—26.—568, 15.—18, B, Les Atheniens... marine.—19, C, En Lacedemone... pouce.—Ch. XXVII.—22 à 30, C, et si ay... extremitez?
570.—11, C, Et lupus... fera est.—26 à 36, C, Et tout... repentance.—40 à 42, B, Et luy... insensiblement.—572, 3 à 5, C, C’est vne... d’entreprinse.—7 à 16, B, Ce n’est... les bras.—19.—20 à 31, B, Et cherchons... soy pas.—32.—36 à 580, 12, C’est aussi... theme.—574, 4, B, Quum in... esset.—7, B, et pour... combat.—34, B, trois cents... Curiatiens.—576, 37, B, et l’exerçons... sçauoir.—33 à 37, B, vtile... experience.—578, 22, B, Consus.—25 à 30, B, Escrime... present.—38 à 580, 11, B, Aussi y... conferent point.
580, 17, B, Doncq.—22 à 582, 34, B, Les premieres... maistres.—584, 12, B, trois... auoit.—14 à 586, 3, B, Chalcondyle... suitte.—Ch. XXVIII.—5.—18 à 21, B, Comme on... gaigna.—24, C, Imponit... honestis.—25 à 28, C, Et Philopœmen... employer.—588, 7 à 9, C, Tu secanda... domos.—22, B, On peut... abecedaire.—24, C, Diuersos... conueniunt.—40 à 590, 2, B, La nuict... fut vn.
590.—Ch. XXIX.—24 à 26, B, sauf... gros.—592, 19, B, qu’on le puisse.—594, 23 à 27, C, Vbi... viris.—28 à 596, 24, B, Vn homme... enseuelis.—34 à 37, C, Et n’estoit... terrestre.—598, 42 à 600, 29, B, Vn jeune... espaule.
600, 29 à 602, 25, C, Il n’est... patience.—25 à 36, B, Les Assassins... d’œuure.—604.—Ch. XXX.—33, Vt quum... reuocentur.—34 à 606, 3, C, Ie vien... femmes.—3 à 14, B, Ce que... apporte.—Ch. XXXI.—19 à 23, B, La plus part... l’enfance.—608, 3 à 7, C, Rabie... visage.—12 à 14, C, Gratum... agendis.—22 à 31, C, au trauers... soif.—40.
610, 19.—30.—28 à 31, C, Car les... proposer.—612, 20.—614, 5 à 618, 27, C, Ceux qui... le moins.—616, 7.—12, B, Omnia... subsidunt.
620.—Ch. XXXII.—2, B, et à mon... despouilles.—15.—622, 23.—624, B, L’histoire... miracle.—32 à 40, C, Vn paysan... s’y tua.—40 à 626, 10, B, Epicharis... contre luy?—27, C, (comme...) auant.—31 à 628, 2, C, I’ay cogneu... fermeté.—5, B, ce que... Bodin.—7, B, ou ne voudroient.—7 à 14, B, Il semble... insupportable!—14.—18 à 21, B, desquels... se monter.
630.—29.—632.—Ch. XXXIII.—634, 12.—28, C, s’il en faut... peinture.—636, 10 à 638, 2, B, Me ressouuenant... Cæsar.
640, 2, C, A ce que... sobrieté.—642, 28.—644, 11 à 14, C, Qualis... ebur.—16.—23 à 646, 13, B, pour en... force.—Ch. XXXIV.—16, B, Scipion... Xenophon.
650.—1.—8, C, Rheni... æquat.—10.—13.—652, 3.—19 à 25, Ocior... secum.—37 à 654, 2, C, Il fit... artus.—7 à 10, C, Si... agris.—36, C, et disoit-il... entreprises.—656, 20.—21 à 35, B, Suiuant... militaire.—658, 4.
660, 14 à 18, B, La passion... prenoient.—37.—662.—Ch. XXXV.—22 à 27, C, La touche... perdus.—27 à 664, 1, B, cherchent... morts.—1 à 10, C, La vie... la vie.—10 à 12, B, Est-ce... suis plus?—13 à 30, C, S’il y a... conséquence.—666, 26.—668, 29.—44.
670, 2.—672, 18.—20.—37.—674, 15.—20, B, excellens... vsage.
Da.115
10.—Liv. II, Ch. XXXVI.—10, C, Tale... articulis.—21.—24, B, en quelque... ce soit.—12, 17.—24.—24, B, Que n’estoit... philosophes.—14, 20, C, Impellens... ruina.—23 à 27, C, et en vne... l’homme.—32, C, iustice... vaincus.—34.—34 à 16, 14, C, ouy bien... des hommes.—5, B, et a esté... vices.—15.—15 à 19, C, ce port... resoluit.—21 à 25, C, et qu’encore... que ce soit.—25 à 28, B, et qu’encores... priuilege.—30, C, Et il ne... d’Alexandre.—32 à 41, C, Ce furent... du monde.—18, 13, B, facilement.—16 à 18, B, Car il... persuasif.—20.—20 à 22, B, qui seule... ensemble.—23 à 26, C, En cestuy-ci... fortuite.—26 à 20, 15, B, L’ancienneté... Epaminondas.
20, 16 à 20, C, Le plus... action.—20.—25 à 22, 2, B, Et son... par luy.—Ch. XXXVII.—8, B, ouy a... oster.—30.—30 à 24, 1, B, Qu’à celuy... vsures.—7 à 20, B, Oyez... maux.—34, B, comme... employons.—26, 20.—21 à 28, B, Qu’elle condone... semble.—29.—33, B, capable... mesure.—35.—37.—28, 4 à 9, B, Ne commandons... vehementior.—12.—13, B, et me... brailler.—19.—19 à 32, B, comme celuy-là... estrangement.—33, B, lors que... ronger.—34.—36.—38 à 40, C, Laborum... peregi.
30, 8.—28 à 36, C, et comme... ressemblance.—32, 9, C, le troisiesme... naissance.—14, C, seul iusques... mere.—41, B, asteure.—41, B, sain.—34, 10.—13 à 19, C, Le dernier... Sainct Michel.—18 à 31, C, Et suyuant... grandes.—35.—40.—36, 2.—6.—6 à 18, C, I’entends... limite.—18 à 26, B, Comme nous... l’estime.—37.—38, 20 à 24, B, Et les Lybiens... rheume.—30 à 40, 24, C, Et si ne... estomach.
40, 1 à 24, B, C’est du... estomach.—17 à 19, Vn mauuais... autrefois.—33.—37.—42, 21 à 23, C, Platon... promesses.—27.—44, 2.—3 à 6, C, Nam... vndas.—8 à 10, C, Vn medecin... de gens.—15 à 18, B, Quoy qu’en... cassam.—20.—24, B, et incognu.—48, 9.—25.—30.
50, 1 à 7, Æsope... santé.—23.—52, 14.—15.—24.—54, 5 à 25, B, Comme nous... dissentieuses.—56, 18 à 60, 14, C, Il est bon... cet art. [Voir aux notes].
60.—62, 2.—4.—40.—64, 15.—33.—37 à 66, 6, C, I’entens... goust.—14.—16 à 20, B, La plus part... patience.—23 à 27, B, Les Babyloniens... autrement.—32 à 35, B, Ce qu’Homere... croire.
70, 14 à 23, C, Quand... procuration.—23, B, declarez.—72, 10 à 18, C, L’humeur... oreilles.—13 à 23, B, Si i’estoy... oreilles.—26.—28 à 36, B, Qui a... seruist.—74, 21.—21.—76, 6.—32, B, et plus... formes.—37.
78.—Ch. I.
80, 24, B, et qu’on massacre.—82, 21, B, en ce.—27 à 29, B, Ie regarde... bon gré.—34, B, Vtatur... potest.—84, 7.—17 à 25, B, Ea non... necessairement.—88, 4 à 6, B, Vn parler... l’amour.—21 à 24, B, Et eux... la leur.—33, B, à cette heure.
90, 29, B, Id maximè... maximè.—36, B, speciale, nationale.—37, B, Veri... vtimur.—92, B, Ex... exercentur.—94, 14 à 16, B, Si la... trahison.—18.—20, B, par apres.—21, B, vn seruage et.—96, 10 à 26, B, L’esclaue... chiens.—30 à 33, B, Ioint... menees.—98, 7 à 20, B, Quand le... homicide.—28, B, sed... periurio.—30 à 100, 8, B, Quand il... iuste.
100, 13 à 102, 31, B, Timoleon... obligation.—104, 3, B, ou ses complices.—16, B, bien.—18, B, toute.—22, B, et la... innocence.—31, B, qu’il y... mesmes.—33, B, manente... iuris.—38, B, de son Roy, ny.—39, B, Non enim... parentes.—106, 19, B, et qu’elle... chacun.—21, Omnia... apta.—24.—Ch. II.—108, 24 à 29, B, Les autheurs... à soy.
110, 6 à 8, B, ne penetra... suittes: et.—18 à 21, B, Qui a vn... mesme.—31 à 34, B, et que ma... homme.—37.—112, 5, B, La malice... empoisonne.—25, B, et apprinst.—33 à 114, 10, B, signamment... mode.—20.—20 à 22, B, Tuo tibi... omnia.—27, B, et ancrez.—116, 17 à 27, B, Nul a... quitte.—118, 2 à 4, Da.116 B, Et les... magistrat.—5 à 7, B, La plus... gloire.—15 à 34, B, La grandeur... viure.
120, 19, B, Nature... vsage.—25.—26, B, à bon marché.—124, 16, B, ou pechez de profession.—17.—21 à 27, B, Ie ne... office.—32, B, ny d’interruption.—126, 33 à 128, 5, La force... limites.—6.—17.—18 à 130, 1, B, Ie n’ay... gariement.
130, 11, B, Nec tam... sit.—21, B, Moy... trouue que.—24 à 27, B, Et trouue... spirituelle.—30.—34.—34 à 132, 32, B, Miserable... douloureuses.—35.—134, 20 à 24, A voir... accoustumee.—26.—136.—Ch. III.—5 à 7, B, Voyla... ageret.—16, B, bandee et.—24, B, Les liures... estude.—27, B, se range... fortifie.—31.—31 à 138, 11, B, Le mediter... memoyre.—16.—19.—29, B, et toute... commune.
140, 23.—24.—142, 4 à 10, B, Et le conseil... equitables.—144, 11, B, de Capsula totæ.—146, 7, B, et non... affaires.—148, 16.—22, B, belles et.—22.—22 à 23, B, nam... habemus.
150, 8 à 15, B, qui ne... vne qui.—22 à 25, B, Neque... aymons.—152, 6 à 8, B, de la santé... preambulaires.—24.—24 à 29, B, elle est... deux ans.—156, 3 à 38, B, Elle est... estre.—158, 3, B, le ieu et le passetemps.—7.—8 à 10, B, non pour... au dela.—Ch. IV.
160, 14.—17.—19 à 26, B, Ny n’allay... Cicero.—34 à 162, 3, B, A l’aduenture... histoires.—164, 6 à 8, B, Abducendus... est.—19, B, et si dru... discours.—166, 3 à 12, B, Subrius... subiect.—18.—21 à 27, B, Beaucoup... destiné.—168, 5 à 9, B, Xenophon... teste.—10 à 15, C, Omnes... dolorum.—17 à 26, B, Voire... hommes.
170, 30 à 32, B, et suiuant... d’icelles.—172, 8.—8, B, Cela c’est... chausse.—3 à 174, 10, B, L’opiniastreté... m’attendrit.—12 à 16, B, c’est vne... iambe.—33 à 176, 5, B, Quintilian... douleur.—11 à 19, B, De bien... mort.—178, 1 à 5, B, Quelles grimaces... persecute?—Ch. V.—31, B, dit-on.
180, 23.—27.—34 à 40, B, Platon... d’entre eux.—182, 14 à 17, B, Ie ne... auctori.—30 à 32, B, Sibi arma... tesseras.—41, B, in fragili... est.—184, 11.—19.—26 à 37, B, Noz maistres... contraire.—186, 6, Tristèmque... arrogantiam.—8 à 11, B, Ie croy... rire.—12 à 18, B, Ie sçay... sentire.—29 à 188, 9, B, Qui s’obligeroit... confesser.—18, B, luy.—37 à 190, 4, B, ny à la malice... blanchie.
190, 7, B, encore.—22 à 24, B, Socrates... disent.—31 à 33, B, On me pourroit... sottise.—192, 8 à 22, B, Car il... vieillesse.—23, B, ses vertus... moindres.—196, 21.—198, 4 à 26, B, De vray... fortune.
200, 9 à 11, B, Socrates... repentira.—202, 10.—11, B, c’est trahison... s’espouser.—20, B, Tel valet... pourtant.—32 à 36, B, Et iusques... teste.—204, 6.—10.—14, B, Pour fuir... Platon.—206, 4.—14 à 16, B, considerans... coniugale.—16, B, dis-ie.—208, 3, B, Si c’est... vefues.
210, 3, B, Seroit-ce... autresfois?—22.—30 à 212, 2, B, De quel... volupté.—5.—7, B, Nimirum... extinguitur.—35 à 214, 3, B, Il me... pied.—5 à 6, B, suyuant... corpora.—14 à 22, B, Les Dieux... matrice.—27 à 30, B, Et tel... vsage.—33 à 216, 3, B, Que sçait-on... à cela.—4 à 12, B, Et quoy... yeux.—14 à 22, B, Les Lacedemoniennes... estat.—30 à 218, 3, B, Inique... cause.—24, B, Diaboli... Ierosme.
220, 5 à 13, B, Car cette... chasteté.—222, 11.—40.—224, 9, B, outre... républiques.—19 à 21, B, c’est des... remede.—226, 6.—10 à 12, B, Les femmes... couuertement.—228, 5, B, si cuysant et.—24, B, d’vn visage sérieux.
230, 2 à 6, B, Il est... l’a tuee.—24 à 35, B, Mais... Mecenas?—232, 10 à 16, B, Phedon... polices.—234, 23, B, Chacun... vicissitude.—31 à 36, B, Les aigreurs... en sent.—236, 10 à 15, B, Le Senat... tres-difficiles.—27.—238, 6.—13, B, et qui... l’incitast?
240, 7, B, Contextus... occupati.—14, B, Pectus... facit.—24, B, Elles... disent.—242, 15, maniant et.—244, 7 à 11, B, Et auroy... chantres.—16, B, ie ne... aile.—31 à 33, B, tu te... feinte.—246, 4, B, A Paris... Montaigne.—11 à 27, B, Imitation... l’air.—248, 20.—21 à 25, B, en vn... beauté.—30, B, qu’on ayt... ensemble.
250, 4.—15 à 17, B, Ceux qui... deuantiere.—34, B, Sommes... faict?—252, Da.117 3 à 11, B, (à cette... sexe.—12.—12 à 15, B, Pour le... peut.—18 à 21, B, Les Atheniens... ensemble.—22.—23.—28 à 34, B, En l’empire... empirement.—35, B, à qui... mal-heur?—254, 5, B, Il en... adorees.—7, B, dangereux... desreglement.—10.—13, B, Trouues... fasche.—19, B, incertaines.—20, B, Les ordonnances... point.—256, 35 à 258, 2, B, Et Thrasonidez... paissoit.—21.—31.—33 à 260, 1, B, Ne semble... songe?
260, 32.—262, 3 à 5, B, Et ont... resnes.—9.—10, B, pages.—19, B, de soy.—22.—23 à 25, B, C’est à... guerre.—27, B, et à nous aussi—29 à 31, B, Car, comme... entrer.—264, 1 à 3, B, Platon... tenants.—3.—14, B, Pati natæ.—17 à 33, B, Il faut... Princesse.—266, 5.—15.—15 à 21, B, Ieanne... abusee.—24 à 27, B, Platon... seulement.—268, 5.—13 à 16, B, Et admire... ieunesse.—36 à 272, 4, B, et d’vne... Suiuons.
270.—272, 10, B, Il n’y... volontaires.—274, 2.—7 à 15, B, I’ay... difficulté.—17, B, à nos gens.—33, B, L’insuffisance... meslouable.—276, 2, B, Nullum... est.—19.—23.—31.—40.—41, B, Pourquoy... chose.—278, 4.—12.—29 à 280, 3, B, En pareil... corps?
280, 4.—7, B, la grace.—10 à 12, B, me remettroit... à soy.—14, B, et le... santé.—17.—17, B, et la... la vie.—33 à 39, B, Et ce... frais.—282, 3 à 5, B, En verité... fait.—6.—14, B, ou à la... suiue.—19 à 23, B, Xenophon... informe.—29 à 36, B, Et entre... lissee.—284, 1 à 4, B, Et la... Harmodiens.—9 à 12, B, Et Marguerite... bonnes.—16, B, Amor... nescit.—20.—30.—31 à 286, 1, B, achetant... à vne.—16 à 20, Platon... nostre.—Ch. VI.—288, 19, B, Comme... succurreret.—27, B, sinon... toutesfois.
290, 7, B, Quo... est.—18, B, ressoudre et.—24 à 26, B, Epicurus... sage.—26, B, me.—292, 9 à 32, Si i’en... bœufs.—294, 12 à 16, B, Le conseil... memoire.—24 à 296, 3, B, Et a l’on... seruice.—10.—17 à 22, B, La iurisdiction... versatur.—29 à 32, B, Et son... liberaux.—39, B, il faut... respandre.—298, 10 à 12, B, Quo in... possis?—15.—29 à 300, 18, B, Comment... Princes.
300, 24, B, principalement.—25 à 31, B, Pecuniarum... coffre.—304, 24 à 31, B, Et la... formarum.—32, B, par rapport.—44, B, multiplication et.—308, 38, B, et boucliers de bois.
310.—314, 8, B, et iouyr... reserré.—35.—316, 1, B, si barbares.—4.—12.—24.
320.—Ch. VII.—322, 30 à 34, B, Et ay... aysee.—324, 1 à 18, B, Mais si... partis.—19 à 25, B, Otanez... commande.—326, 38, B, s’enialouser.
330.—Ch. VIII.—17.—17 à 20, B, De les condamner... faute.—22, B, et incorrigibles.—332, 5.—20.—21 à 24, B, Ie me... inuincibles.—336, 12 à 15, B, Elle n’est... potest.—17.—21.—26 à 338, 12, B, Et pourueu... rabillent.—32, B, par trop.—26 à 33, B, Ce n’est... dits.—37 à 340, 10, B, Il est... nays.
340, 18.—20.—22 à 24, B, ou sur... contention.—29 à 31, B, Cet autre... sien.—342, 3, B, Nihil... litteris.—5, B, Nec ad... differendum.—27, B, sub... latentes.—30.—344, 4 à 10, B, Il m’est... exercer.—16, B, Le monde... inquisition.—22 à 26, Et tous... l’imite.—346, 12 à 14, B, Mison... respondit-il.—16 à 19, B, Si ie... alteration.—24, B, Ce que... sain.—26 à 31, B, Non seulement... exemples.—32, B, par celuy qui l’inuenta.—33.—34 à 348, 26, B, Nos yeux... conscience.
350, 20 à 23, B, Comme... amas.—352, 15 à 17, B, Et les... estuyee.—354, 3, B, Principis... suos.—15 à 19, B, Les Carthaginois... bon heur.—356, 4.—25, B, et casuelles.—34, B, Et y... subtils.—36, B, Vt quisque... dicimus.
360, 18, B, Qu’on... moy-mesme.—362, 2 à 20, B, Qu’ils... sots.—364, 3, B, Le dogme... ailleurs.—5, B, Mais icy.—10 à 16, B, Et pouuons... institution.—22, B, Mon humeur... principians.—36 à 366, 1, B, L’obstination... l’asne.—8, B, ny moins... Lycurgus.—25, B, royal... s’esbatant.—368, 10, B, et le deuancer.—31, B, Et Seneque... potest.
370, 18.—18 à 25, B, Et me... longueur.—28.—374, 1.—5 à 12, B, I’ose... saoul.—30 à 35, B, et l’autre... antiquité.—376, 4, B, et certaine... oreilles.—8.—Ch. IX.—378, 37 à 380, 2, B, C’est à... vie.
380, 6, B, et iette... coignee.—20, B, Comme si... mauuaise.—23, B, la faueur... roydit.—382, 28, B, ie ne pretens... et que.—24, B, au demeurant.—36, B, Non æstimatione... modus.—384, 2 à 22, B, Les voyages... richesses.—32 à 34, B, Et les... cacher.—35.—386, 1, B, et graisles.—3, B, la tourbe... soit.—6 à 10.—12, Da.118 B, nemo... impelli.—17 à 20, B, Les inconuenients... inseparables.—42, B, Diogenes... fait-il.—388, 8 à 11, B, Et accuse... main.—18, B, Elles sont... aggreables.—24, B, le nom... m’abille.—30 à 33, B, Nous... l’homme.
390, B, vne fois.—2, B, comme luy.—3.—3 à 5, C, Fructus... confertur.—9, B, et Platon... abstenir.—24, B, Multi... fecerunt.—31, B, de cette... larrecin.—392, 2 à 4, La portion... iniure.—12.—12 à 16, B, Que ne... auachir.—23, B, Seruitus... suo.—25, B, et cures... maison.—31 à 33, B, Vne rene... eschec.—394, 4 à 7, B, Cela... fascheux.—22 à 27, B, I’en parle... iniustice.—398, 23 à 26, B, Varro... nature.
400, 15, B, non tam... cupidi.—20 à 402, 22, B, La fin... inexperimenté.—35 à 39, B, C’est comme... peuples.—42.—43 à 404, 2, B, C’est nostre... dessoubs.—15 à 18, B, (et me... escheuës).—406, 28 à 32, B, Il semble... craintes.—41 à 408, 3, B, Et l’vsage... vniuerselles.—34, B, d’accent... visage.—38 à 410, 3, B, et chose... expectatio.
410, 10, B, Simpliciora... decent.—24 à 33, B, Mon... aage.—412, 2.—3, B, qui furent... vingts.—4 à 16, B, Moy à... qu’autre.—22.—414, 15 à 17, B, Et tels... balance.—17.—416, 5 à 7, B, la libre... condonons.—11, B, par recompense ny.—27 à 418, 2, B, Ie suis... propositions.—6, B, Hoc... voluntarium.—17.—21, B, à faire... affection.—23.—23, B, Est prudentis... beneuolentiæ.—30.
420, 6.—9, B, me donnent... rien.—13 à 16, B, Combien... acheue.—17, B, In me... mihi.—23, B, et en courage... fortune.—25 à 33, B, Eleus... estranger.—34.—36.—36 à 422, 37, B, Ie me... chacun.—424, 1, B, aussi... Aristote.—7 à 14, B, Cyrus... amys.—29.—426, 9 à 11, B, Ils disent... longue.—24 à 32, B, Les voleurs... de peu.—428, 19.—31 à 430, 11, B, Ce que... iugement.
430, 15, B, fantasies et vsances.—24 à 27, Ie voudroy... Xenophon.—432, 21 à 24, B, Qu’on... œconomique.—30 à 32, B, Il n’aduiendra... quitte.—434, 4.—5 à 8, Ces interruptions... party.—16 à 22, B, Elle embrasse... occasion.—436, 1, B, Rerum... finium.—7 à 10, B, ou comme... besoing est.—39 à 438, 5, B, Ieune... soixante.—8 à 11, B, et me... course.
440, 35 à 442, 6, B, Qui se... femmes.—444, 2 à 12, B, I’embrasseroy... l’iniure.—16 à 22, B, Ie me... quittée.—29 à 33, B, Plaisante... præcordia.—37.—446, 1 à 3, B, Si estimons... hideuses.—6 à 9, B, Pourtant... pourroit.—24.—24 à 30, B, La decrepitude... compagnie.—448, 16 à 21, B, Il escoule... estat.
450, 4.—24, B, Tant... l’effect.—35.—452, 8 à 25, B, Mon... par fois.—454, 12 à 16, B, Quand... d’estrangers.—456, 13.—13, B, extreme.—18 à 25, B, Si cum... vita.—36 à 458, 1, B, La majesté... pompe.—14, B, Nulla... composuit.—26.—38, B, sans... particuliere.
460, 7, B, Dominus... sunt.—14, B, Sic est... sequamur.—23 à 26, B, Celle à... Porcie.—462, 7, B, Et Xenophon... Aristippique.—14 à 18, B, Antisthenes... nature.—19 à 21, B, Les bons... appetit.—27, B, vniuerselle.—40, B, et que... foiter.—464, 5 à 10, B, L’homme... pouuons pas.—19 à 25, B, Mes mœurs... de luy.—466, 9 à 16, B, Platon... à soy.—25 à 27, B, La liberté... mestier là.—32, B, et faicts... effects.—36 à 43, B, Ie trouue... exemple.—468, 5.—suyuent... promesse.
470, 24 à 28, B, I’ay... sembler.—30, B, l’Andria... ceux cy.—31 à 472, 4, B, C’est vn... serré.—5, B, mon style... mesme.—7, B, disent... exemples.—9, B, et ie la... vers.—12 à 18, B, Le poëte... Dieux.—24 à 27, B, Nihil... ie dy.—36 à 474, 5, B, Par ce... discordantes.—9.—29.—476, 7 à 13, B, Est ce... ponimus.—16, B, Ego... assurgo.—32, B, Laudandis... ruinis.—33, B, Vt palam... naturæ.—478, 26, B, Bona... semina.—34, B, particulierement.
480.—484.—Ch. X.—15 à 17, B, On se... deux.—486, 21 à 26, B, In negotiis... dignité.—488, 2, B, et le... enfoncer.—18.—21.
490, 10 à 15, B, La verité... errent.—25 à 28, B, faulce... amitié.—36, B, Qui ne... esse.—38.—492, 25, B, et me... a moy.—32, B, Male... Impetus.—494, 5 à 7, B, Non seulement... force.—17.—25, B, Ses pertes... triomphe.—30, B, et au desordre.—496, 9 à 14, B, Nam si... point.—11 à 13, B, Sufficit... Cleanthes.—29, B, ce qui... me manque.—30.—31.—498, 8.—8 à 26, B, La fin... l’issue.
500, 9, B, C’est... poictrine.—31.—502, 1 à 4, B, Ils adorent... moy.—5, B, Da.119 Neque... gero.—10 à 17, B, C’est qu’ils... carpebant.—18 à 504, 23, B, Ie me... contraires.—506, 2, B, auec... appetit.—25 à 29, B, Pareillement... dissociation.—34, B, qui n’est... consolation.—39, B, Melius... desinent.—508, 18 à 22, B, Zenon... tumeurs.—23.—25 à 30, B, Et son... que luy.—37 à 510, 8, B, Ceux qui... iuste.
510, 19.—28 à 34, B, Qui n’arreste... consistendi.—43 à 512, 11, C, Conuenit... droicts.—27, B, Les poëtes... sang.—35, B, De combien... sortir.—514, 9 à 22, B, Pourtant... raison.—28, B, d’y tenir ferme.—30, B, Entreprenez... ardamment.—516, 22, Excinduntur... temperantur.—518, 8, B, Cùm... quietus.—24.
520, 9, B, Neque... efferentem.—14.—31 à 33, B, Alcibiades... condition.—522, 23 à 26, B, Ceux qui... siecle.—32, Quæ est... peti.—524, 5, B, Mihi... monde.—10 à 12, B, L’abstinence... espace.—36.—526.—Ch. XI.—10, B, obscure et obtuse.—33, B, Ils passent... conséquences.—528, 2.—2 à 13, B, Plaisans... coustume.—30.—32, B, Ita... committere.
530, 7 à 12, B, et vont... particuliere.—24, B, ou par... narration.—30 à 32, B, La parole... l’hyperbole.—37, Quasi... turba.—532, 16, B, Miramur... fallentia.—534, 22, B, ou pour dire... s’engendrent.—24, B, et sommes... refuter.—35, B, enquestente... resolutiue.—39 à 41, B, Iris... bout.—43, B, Ignorance... science.—538, 2, B, Videantur... modo.—30, B, au moins.
540, 8, B, Captisque... visa.—14, B, l’experience et.—18 à 24, B, On recite... iustice.—29 à 33, B, Car en ce... nesciam.—38.—546.—Ch. XII.—14.—16, B, Il n’a... maisons.—20, B, qui estimons... releue.—548, 4.—14.—21, B, creances.—22, B, C’est luy... besoigne.
550, 5 à 20, B, Estendant... empoisonnent.—25 à 27, B, Et est... l’esprit.—30, B, à peu pres.—32, B, Paucis... bonam.—37 à 552, 4, B, Pusse-ie... Quoy, si.—11 à 19, B, Ce ne sont... agitur.—24 à 26, B, chaud... estois.—33 à 554, 1, B, Celuy là... resistance.—16, B, Simplex... versa est.—21, B, non armis... certatur.—556, 24 à 558, 4, B, Qu’est deuenu... piller.—6 à 30, B, L’vsurpation... diuine.—35 à 37, B, Nihil... iuste.
560, 20.—23 à 37, B, I’ayde... lors.—562, 6 à 20, B, En toutes... à soy.—22, B, comme par... droicteur.—564, 7, B, Potentissimus... potestate.—8.—16 à 566, 9, B, Comme ie... guerison.—36.—568, 8, B, alors.—36.
570, 5 à 8, B, Comment... heureuse.—11 à 15, B, D’vne... suffoquant.—572, 10, B, Exilia... tyro.—14 à 16, B, Parem... frappe.—18 à 20, B, et prendre... Noel.—27 à 32, B, Ils poiseront... mots.—574, 2 à 10, B, Il fut... fournir.—19, B, L’vne nous... effraye.—21, B, Vn quart... particuliers.—29 à 39, B, Si nous... poids.—576, 3, B, Quo me... hospes.—11 à 17, B, Plus solet... souffre.—19.—20.—20, B, Que leur... agitable.—30.—36 à 578, 5, B, Il est à... songes.—8 à 580, 3, B, Si ie... Dieux.
580, 3.—4 à 18, B, Vrayement... façon.—34, B, en vne... enfantine.—582, 1.—10, B, Mille... dedit.—11 à 16, B, Nature... mort.—35 à 38, B, Ie m’en... autre.—584, 8 à 20, B, Ces patissages... faire.—22, B, En le... donnoit.—27 à 30, B, Au hazard... estranger.—31 à 34, B, Nous autres... allegation.—33.—586, 2 à 5, B, d’escrire... perdre.—8.—15 à 18, B, Accessoirement... l’inscience.—22.—24, B, et si... iniustice.—27 à 588, 2, B, Ipsi... pied.—2.—4, B, Mais en... elle-mesme.—8, B, et Platon... nature.—11 à 28, B, Phryné... beauté.
590, 26 à 592, 6, B, Dirai-ie... conscience.—11.—20, B, comme... chacun.—28.—34, B, Ce mystere... soupçon.—35.—594, 14 à 19, B, Nous faillons... amplifions.—34.—43, B, Tunc... firmo.—596, 12.—16, B, en ce temps là.—23.—598, 1, B, comme.—5 à 12, B, Vt magis... imitation.—15.—Ch. XIII.—25, B, Per... viam.—27, B, de beaucoup.
600, 9, B, Et y... l’œuf.—16, B, Nature... dissemblable.—28, B, Vt olim... laboramus.—602, 40, B, Confusum... sectum est.—604, 7, B, Comme... doctrina.—606, 11 à 14, B, A quoy... suffoquast.—17, B, ouy... mesme.—19 à 24, B, C’est... demy.—25.—40 à 608, 6, B, Tout... penultieme.—7 à 18, B, Sottement... prendre.
610, 1 à 4, B, Ingenieux... l’homme.—612, 11, B, Combien... crime.—18 à 22, B, Et de ce... profitable.—29.—31 à 614, 6, B, En la... estrené.—24 à 28, B, Qui bien... ordinairement.—616, 11, B, Sit... arces.—13 à 34, B, En cette... faicte.—35.—618, 19 à 21, B, D’apprendre... importante.—27. Da.120
620, 4 à 6, B, Platon... Xenophon.—10 à 13, B, D’où... s’enquiert.—16, B, comme... Euthydeme.—26, B, Nihil... præcurrere.—31.—41.—622, 2.—2 à 7, B, Car le... adioustoit-il.—21 à 26, B, Les sçauans... cecy.—30.—31, B, Sola... est.—624, 2 à 14, B, Ce qu’on... mescognoissable.—16.—20, B, Platon... hardiesse.—35.—35.—626, 17 à 20, B, Ie le... silence.—628, 8 à 13, B, Et le... mauuais.—36.—39 à 41, B, Ie n’ay... heure.
630.—632, 8, B, Nous mettons... moule.—15 à 17, B, Et comme... sage.—22.—33, B, Et ce... Lybie.—634, 11, B, Et Seneque... soy.—18 à 21, B, Socrates... l’eau.—22 à 31, B, Seneque... mollesse.—636, 6, B, aussi.—37, B, comme... heures.—638, 14 à 16, B, Tout métail... capacité.—34.—39, B, Fascheuse... iour.
640, 7.—8.—17 à 18, B, Naturâ... interrompue.—642, 16, B, Le vin... inuincible.—646, 3, B, Est... proprietate.—10 à 18, B, leurs maladies... nostre.—21.—25.—26.—27 à 29, B, Ie ne... profit.—648, 4, B, Indignare... est.—9 à 16, B, La goutte... l’vtilité.—17.—18, B, et allongera... misere.—37.
650, 26 à 28, B, La decence... sain.—652, 11.—21 à 26, B, Mais... salutaires.—33 à 35, B, Et qui... t’appelle.—654, 5 à 9, B, Par où... inopinement.—13 à 20, B, A faute... passée.—28.—29.—658, 37 à 660, 8, Qu’il... empeschant.
660, 12 à 20, B, Qui craint... diuination.—662, 2, B, Platon... boire.—11, B, et m’accommode.—22, B, depuis... aage.—36.—37 à 664, 1, B, que Platon... enfants.—3, B, soldat volontaire.—7, B, et tout vn peuple.—17 à 21, B, Viuere... secousses.—21.—33, B, et mes yeux.—666, 16.—21.—32 à 668, 8, B, Res... maison.—28, B, Per... ludit.
670, 8, B, Magna... venter.—672, 1, B, et me nuisent.—3, B, quoy... courtes.—10 à 16, B, Les anciens... aggreables.—674, 11 à 26, B, A la verité... maturitas.—33.
680, 13 à 17, B, Ils disent... ans.—24.—35.—682, 3 à 10, B, Voyla... s’escoule.—18.—18 à 25, B, Comme... place.—29, B, Il y... grace.—36 à 684, 1, B, par la... s’entrefestoyer.—5 à 12, B, Ce n’est... trouue.—14, B, desdaigneux.—14.—16 à 19, B, Xerxes... trouuées.—22 à 686, 6, B, Nous n’auons... iustes.—12.—12, B, Chercheront... femmes.—16 à 19, B, qu’il s’y... mieux.—32 à 688, 14, B, Sages... le plus.—17, B, au deuis.—17 à 20, B, Et Brutus... securité.—26.—35 à 38, B, suiuant... palatus.
690, 3, B, de chanter, de sonner.—7.—13.—13 à 16, B, Et la... Rome.—21 à 32, B, Il s’est... abstinence.—32, B, et fouler la glace.—35 à 38, B, Il s’est... venin.—692, 4 à 8, B, Il est... correcteurs.—12 à 15, B, La grandeur... eminentes.—18.—24 à 29, B, L’intemperance... exemplaire.—30 à 32, B, pareillement... contractio: et.—34 à 694, 10, B, Le voir... vertu.—19.—22, B, Stulti... fertur.—25, B, Aussi... viure.—696, 10.—20, B, passée... future.—48 à 698, 2, B, Et me... acerrimus.—6, B, ains... talons.—12, B, tout bon... sunt.—16 à 31, B, Elle faict... voluptez.—33, B, Intrandum... peruidendum.—35 à 700, 2, B, Et ce... nature.
700, 5, B, auec... tousiours.—10 à 13, B, Qui velut... diuina.—15.—16.—16, B, et tres-principale.—18 à 22, B, L’authorité... motus?—31.—34 à 702, 4, B, lesquelles... temporelles.—4.—4 à 6, B, Entre... sousterraines.—6, B, ce grand homme.—14 à 18, B, Ces humeurs... diuin.—18.—19, B, et basses.—21.—26, B, Diis... imperas.—704, 1 à 4, B, Si auons... cul.—5, B, et humain... ordre.—7.
Ce relevé a été établi principalement d’après l’édition de 1802 de Pierre et Firmin Didot et celle de 1872-90 de MM. Courbet et Royer.
Toutes les variantes, ou à peu près, que présente l’édition de 1595 par rapport à l’exemplaire de Bordeaux, figurent ici; il n’a guère été laissé de côté que celles simplement afférentes à l’orthographe, et encore pas toujours.
Ce faisant, nous n’avons pas cru le moins du monde faire œuvre de quelque intérêt, un très petit nombre de ces variantes valant seules d’être signalées, ce à quoi les notes suffisaient; nonobstant nous nous sommes imposé cette charge, uniquement pour que chacun, jugeant par lui-même, puisse, en connaissance de cause, apprécier de la différence insignifiante des deux textes et de leur valeur respective.
L’exemplaire de Bordeaux porte beaucoup de ratures; on a été jusqu’à en faire le relevé. Nous ne poussons pas jusque-là, estimant que ce que l’auteur a supprimé est comme non avenu, et que ce n’est pas être dans le vrai que d’en tenir compte quand même.
L’édition de 1595 et l’exemplaire de Bordeaux diffèrent essentiellement par certains passages souvent étendus, existant dans la première et qui ne se retrouvent pas dans le second, alors que l’inverse n’a pas lieu; et aussi, mais cela est de beaucoup moindre importance, par un assez grand nombre de variantes insignifiantes, suppressions, modifications, additions limitées à quelques mots. Il est à remarquer que les tournures de phrase légèrement différentes qui résultent de ces modifications sont toutes, à très peu d’exceptions, plus correctes ou plus expressives dans l’édition de 1595; le peu de fois que nous avons estimé le contraire, nous avons adopté, dans la traduction, la variante de l’exemplaire de Bordeaux et l’avons signalé ici et dans la traduction elle-même par un astérisque. Le dit exemplaire de Bordeaux présente, en outre, un bien plus grand nombre de fautes d’impression et d’orthographe dans sa partie typographiée; et ces dernières sont encore infiniment plus nombreuses dans la partie manuscrite où la ponctuation fait à peu près complètement défaut. Ces particularités justifient bien les conjectures qui prévalent sur l’origine de ces deux textes.
Il semble de fait que l’auteur des Essais, dans les dernières années de sa vie, travaillant en vue d’une nouvelle réédition, le faisait au moyen d’annotations inscrites sur un exemplaire, en feuilles, de l’édition de 1588 qui n’est autre que l’exemplaire de Bordeaux; cet exemplaire était en feuilles, puisque, relié aujourd’hui, nombre des notes manuscrites ont été tronquées par le couteau du relieur. Lui mort, Pierre de Brack, auquel, à Bordeaux, s’adresse la famille pour la réalisation de ses intentions, chargé de la révision et de la mise au net de ces annotations, le fait en se servant d’un second exemplaire de cette même édition, vraisemblablement aussi en feuilles et aujourd’hui disparu, qui lui est remis à cet effet. Peut-être Montaigne avait-il déjà commencé lui-même cette mise au net, ou encore ce second exemplaire lui servait-il, comme l’autre, à consigner ses modifications, l’un demeurant à la ville, l’autre à la campagne, leurs annotations respectives devant plus tard être fusionnées et ne former qu’un tout. Cette existence simultanée ressort de ce que nombre de variantes entre les éditions de 1595 et 1588 ne se retrouvent pas quand on compare cette dernière édition avec l’exemplaire de Bordeaux.
Quoi qu’il en soit, de Brack a mis, ou achevé de mettre, l’ouvrage au point en reportant ou continuant à reporter sur l’un les notes et retouches de l’autre; et, pour plus de célérité, il les détachait de celui-ci pour les rattacher à celui-là, Db.124 quand elles étaient écrites sur des papillons y attenant par des pains à cacheter dont, en de nombreux endroits, on voit trace, constatant leur disparition de l’exemplaire de Bordeaux, en même temps qu’on les trouve insérées dans l’édition de 1595. Chemin faisant, de Brack rectifiait, au fur et à mesure, les fautes d’impression, de grammaire et d’orthographe, de l’exemplaire sur lequel il travaillait et des notes manuscrites qu’il y transcrivait, non toutefois sans qu’il lui en échappât quelques-unes, car il s’en trouve encore pas mal, bien que partie de celles qu’il a laissé subsister aient dû être corrigées par Mlle de Gournay lorsque ce travail achevé lui a été envoyé à Paris, pour l’impression dont elle avait charge.
En résumé, l’édition de 1595 est plus complète que l’exemplaire de Bordeaux; et les très légères différences que présentent leurs parties communes sont généralement à l’avantage de la première qui, par là, continue à mériter sans conteste la qualification de «vieil et bon exemplaire» que lui donne Mlle de Gournay, dans son édition de 1635, et d’être appelée «la Vulgate», comme la dénomment MM. Barckhausen et Dezeimeris;—par contre l’exemplaire de Bordeaux, par ses notes manuscrites, renseigne incontestablement au mieux de ce qui est possible sur l’orthographe personnelle de Montaigne (voir, en particulier, à cet égard, comme échantillons de quelque étendue, les variantes relatives au capitaine Raisciac (I, 26, 10 à 20) et à une tentative de suicide d’un condamné à mort (II, 102, 13 à 31); et aussi le fac-similé de la page 151 dudit exemplaire qui est donné en tête, dont il est question dans le fascicule A (notice sur les illustrations), qui renseignera également sur son écriture). L’orthographe des éditions de 1580, 1582, 1587, 1588 est, en effet, beaucoup plus celle de ses imprimeurs que la sienne, car il leur avait laissé carte blanche: «Ie ne me mesle, ny d’orthographe et ordonne seulement qu’ils suiuent l’ancienne, ny de la punctuation,» dit-il au chap. IX du livre III (vol. III, p. 412). Ceux-ci, au surplus, ne semblent pas sur ce point avoir agi à sa complète satisfaction, à en juger par les recommandations écrites par lui-même en vue de la réédition projetée que l’on retrouvera en tête du fascicule G (Glossaire) et dont ses exécuteurs testamentaires ont tenu d’autant plus compte dans l’édition de 1595, qu’ils étaient, plus que lui, respectueux de ces détails; si bien, qu’à cet égard, cette édition a en plus ce que les autres ont en moins.
Qui veut, en dehors du procédé graphique que nous avons donné dans le préambule du fascicule précédent (Da), avoir un ensemble complet auquel rien ne manque des variantes des Essais avec leurs transformations successives, l’obtiendra, mais sous une forme moins simple et moins saisissante, par la réunion des quatre éditions ci-après mentionnées dans l’énumération qui clôt la notice placée en tête de ce volume:—La réédition de 1580, par MM. Barckhausen et Dezeimeris, avec les variantes de 1582 et de 1587;—celle de 1588 par MM. Motheau et Jouaust avec les variantes de 1595;—celle de 1595 par MM. Courbet et Royer;—enfin l’édition municipale de Bordeaux, qui, à l’instar de celle de MM. Motheau et Jouaust, a pour point de départ le texte de 1588, mais conjointement avec celui de 1580 et les additions manuscrites de l’exemplaire de Bordeaux.
Dans le présent relevé, le volume est indiqué au titre courant;—les nombres en caractères gras marquant la page;—ceux en caractères ordinaires, la ligne.
Les indications affectées de la lettre A s’appliquent aux additions que présente l’édition de 1595, par rapport à l’exemplaire de Bordeaux;—celles affectées de la lettre D, à ce qui fait défaut dans celle-là et se trouve dans celui-ci;—enfin, celles affectées de la lettre R marquent que ce qui précède cette lettre et fait partie du texte du premier de ces deux documents, se trouve remplacé, dans le second, par ce qui la suit.
VARIANTES
DE L’ÉDITION DE 1595 PAR RAPPORT A L’EXEMPLAIRE
DE BORDEAUX.
16.—Ch. I.—4, la constance et la resolution, R, et la constance.—18, 24, pleurs, R, prieres.
20, 18, et mesmes, R, estant à mesmes.—37, y, D, auoit.—22, 4, l’obstination à se taire, R *, son fier et obstine silence.—6, ce silence, R, ta taciturnite.—10, force de courage, R, hardiesse.—10, A, naturelle et.—22, veu, D, si abatu de blessures.—24.—Ch. II.—1, vilain, R, monstrueux.—28, celuy, D *, d’vn.—36, vierge, R, fille.—37, rapporter, R, representer.—26, 10 à 20, vn gendarme... accablé, R, Raïsciac, capitaine Alemand voiant raporter le corps d’vn home de cheual à qui chacun auoit veus excessiuement bien faire en la meslee le pleignoit d’vne pleinte commune mais curieus aueq les autres de conoistre qu’il estoit apres qu’on l’eut desarme trouua que c’estoit son filx et parmi les larmes publiques luy seul se tint sans espandre ny vois ny pleurs debout sur ses pieds les yeus immobiles le regardant fixement iusques à ce que l’effort de la tristesse venant à glacer.—28.—Ch. III.—28, ces, R, ses.—34 à 30, 3, Comme... soy, R, Vt stultitia etsi adepta est quod concupuit nunquam se tamen satis consecutam putat: sic sapientia semper eo contenta est quod adest, neque eam vnquam sui pœnitet (Cette citation est remplacée par sa traduction dans l’édition de 1595).
30, 4, soucy, R, sollicitude.—29, valeur, R, nature.—32, de luy, R, par luy.—33, deuenu, R, venu.—35, continuels malefices, R, continuelles meschancetez.—37, A, à luy, et à tous meschans comme luy.—32, 9, mourir, R, sa mort.—10, à souhait, R, selon ordre.—41, soing, D, que nous auons.—34, 12, Zischa, R, Vischa.—36, 37, au degré, R, à la forme.
40, 2, mer, D, des Atheniens.—14 à 18, A, Tout... dit.—Ch. IV.—21, fort, M, plaisamment.—42, 28, mer, D *, de l’Helespont, l’enforgea et luy fit dire mille vilanies.—44.—Ch. V.—29, vieux, R, vieils.—46, 3, traistre, R, trahistre.—3, desloyal, R, meschant.—9, franche, R *, loyale.—21, l’auoir, D, premierement.—23 à 25, Mais aussi... vaincre, R, Mais cela faict aussi si leurs ennemis ne cedent et vienent à accort, ils donnent loy au pis faire et ne pensent pouuoir estre reproches de trahison de finesse et de tout moien qui sert à veincre.—48, 11, du Bellay, R, Monsieur du Bellay.—20, luy parler, alleguant, R, parler à luy et qui apres plusieurs autres entremises alleguoit.—25, en, D, ostage.
50.—Ch. VI.—52, 26, à Ligny, R, en Ligny.—28, parlementer, R, parler.—29, parlement, R, marché.—39, dit-il, R, fit-il.—54, 1, de chercher, R, d’employer.—Ch. VII.—56, 20, A, et apertement.—Ch. VIII.—58, 20, de carriere, D, d’affaire.—Ch. IX.—27, merueilleuse, R, monstrueuse.—29, gaigner, D, par là.
Db.126 60, 16, s’empestre, R, s’empesche.—21, d’autruy, D *, come faict le monde.—31, A, de tant.—39, defaillent de, R, defaillent par.—64, 1, ce bel, R, cette belle.—66, ce fut, R, qui fut.—68.—Ch. X.—22, reiettent, D, hors.
70, 20, à l’huyle et à la lampe, R, l’huyle et la lampe.—23, entreprise, D *, la met au rouet.—72.—Ch. XI.—76, 30, essayé, A, de.—78, 11, sans, D, atandre.—Ch. XII.—29, de pied ferme, R, patiemment.
80, 6, place, R, face.—22, d’en manger, R, d’y mordre.—24, A, tout son saoul.—84.—Ch. XIII.—12, autant... la, R, toute.—14, à, D, moy.—86.—Ch. XIIII. (XIIII, R, XV) [Sous ce numéro XIIII, l’exemplaire de Bordeaux insère le chapitre qui, dans la présente édition, porte le numéro XL; par suite, ce chapitre XIIII est le chapitre XV du dit exemplaire, dont tous les chapitres de XV à XXXIX ont leur numéro supérieur d’une unité à celui qu’ils ont dans l’édition de 1595].—88, 13, semblant, D, point.—Ch. XV (XV, R, XVI).
90, 22, punissoient... de, R, condamnoient... à.—23, dit, R, raconte.—24, à vne, R, en vne.—28, chastiement, R, condamnation.—32, A, amis.—92.—Ch. XVI (XVI, R, XVII).—12, contraire, R, rebours.—15, d’vn bon, R, de bon.—24, A, et si ne scauoit guere.—25, vacation, R, vocation.—29, recognoissent, R, rencontrent.—30, offenses, D *, et si n’y scauoit rien.—33, A, trauailler de.—94, 21, et soldats, R *, soldats et subiects.—96, 5, comme en authorité, R *, et non en authorite seulement, mais.—8, si volontiers, R, volontiers.—19, A, de art.—30, A, auiourd’hui.—98.—Ch. XVII (XVII, R, XVIII).—24, Iulle, R *, Iuille.—30, rage poulse, R, peur saisit.
100, 21 à 31, A, Quelle affection... expectorat—[Dans l’exemplaire de Bordeaux, existe ici un renvoi dont l’objet n’est pas indiqué et donne à penser que le papillon sur lequel ce passage était transcrit s’est ou a été détaché].—102, 8, frappez, R, sesis.—14, fureur, R *, tumulte.—Ch. XVIII (XVIII, R, XIX).—104, 9, par la main d’vn, R, par main de.—10, A, indigne et barbare cruauté.—106.—Ch. XIX (XIX, R, XX).
110.—114, 9, l’airte, R, l’airle.—44, en dessoude et au descouuert, R, en dessous de et à descouuert.—116, 22, nous efforçons, R, efforcons nous.—29, homme, R, corps d’homme mort.—118, 28, A, œuure.
120, 5, A, Dieu merci.—7, quelconque, D *, si ce n’est de la vie, si sa perte vient à me poiser.—10, A, Les plus mortes... saines.—17, désigner, R, desseigner.—18, en voir, R, n’en voir.—122, 7, la pensée, R, l’imagination.—17, A, ie n’ay.—32, la veue, R, le goust.—124, 30, mais aussi, R, Et.—126, 41, la leur, R, le leur.—128, 34, A, que rien.—38, A, D’auantage.
130, 22, ie luy, R, ie vous.—32, l’air, A, et.—132.—Ch. XX (XX, R, XXI).—25, par... a, R, de.—134, 7, A, à Thoulouze.—13, A, lors.—36, Par là, R, de la.—136, 27, credit, D, des miracles.—31, en ce doubte, R, de cette opinion.—138, 3, en courut, R, en encourut.—7, se, R, le.—9, luy, A, en.—12, net, D, à l’endroit de ce subiect.—16, ou les, R, si les.—23, comte, R, compte.—34, A, viuant chez moi.—35, comte, R, compte.
140, 4, A, à l’heure susditte.—4, A, à l’oreille.—9, paroles, R, oraisons.—13, A, à la derniere fois.—31, d’apres, R, d’empres.—35, quant et quant, R, aussi.—36, sa cotte, R, le cotillon.—38, ne la fait, D *, guiere.—142, 1, ardantes, R, bouillantes.—2, A, qu’on donne de soy.—5, mariez, D, le temps étant tout leur.—144, 13, la, D, toute.—15, Viuez, D, son glosatur.—16, voix, R, vers.—18, cognois, R, sçais.—21 à 25, A, Et pleust... le pouuoir!—146, 1, charges... son dict, R, charges telles veu la condition des parties qu’elles ne peuuent aucunement apartenir ny concerner son dict.—2 à 4, A, Car l’effect... quietement.—9, Ouurage... Amour, R, pourtant est à Socrates action diuine que la generation et amour.—12, escrouelles, R, escruelles.—12, reporte, R, rapporte.—16, supplee, R, supplisse.—38, espingle, R, espingue.
150, 3, lieures, R, les lieures.—16, A, assez.—17, comme pour moy, R *, comme: pour moy, ce n’est pas mal parler que mon commer.—28, fay, R, feis.—30, A, leu.—32, mon inscience, R, ma science.—152, 24, volontiers, A, de.—154.—Ch. XXI (XXI, R, XXII).—Ch. XXII (XXII, R, XXIII).—156, 10, les Medecins, R, croy les medecins.—27, A, polis.—31, A, de ça bas.—34, demeurer, R, durer.—35, les perçoit, R, s’en estonnoient.—38, l’accoustumance, R, la costumance.—158, Db.127 1, estonne, R, effraie.—21, naifue, R, forte.—22, A, et plus neufue.—3, espingles, R, esplingues.—33, tricotterie, R, frichoterie.
160, 8, donné, D *, car il gaigne sa vie à se faire voir.—28, raison, R, discours.—34, François, R, Frances.—36, bonnes, R, bons.—162, 1, plus, D, de horrur et.—2, faisons... ordures, R, faisons tous autres excremans.—11, loingtains, R, nouueaux.—164, 8, que l’on, R, qu’on.—24, les demons, R, leurs demons.—25, qu’il, R, qui.—32, estrennes, D *, annuelles.—33, lequel... esteint, R *, l’ambassadeur qui l’apporte arriuant, l’antien feu est esteint tout par tout en la maison.—36, deuotion, D, com’ ils font souuent.—36, A, ce qui auient souuent.—166, 1, semblent le requerir, R *, le requierent.—2, A, luy.—3, gouuernail, R, gouuernement.—7, insociable, R, inciuile.—19, à nourrisse, R, en nourrisse.—32, poil, D, du corps.—168, 1, A, sans distinction de parenté.—37, plus, R, autant.
170, 16, les, R, hors des.—16, hors les, R, hors des.—33 à 35, A, C’est par... Thessalie.—172, 15, par laquelle, R, de quoy.—16, A, et preposteres.—19, coustume; là, R, coustume; où.—32, tesmoin, R, come.—174, 12, chargees, R, les chargeant.—13, prodigieuse, R, monstrueuse.—176, 4, fantasticques, R, monstrueux.—18, vie, D *, propre.—178, 19, royalle, D *, dict un antien.
180, 17, souciassent, R, souignassent.—18, prouuoir, R, pouruoir.—184, 24, vingt, R, vint et.—186.—Ch. XXIII (XXIII, R, XXIV).—188, 8, tuer, R, homicides.—13, L, R, Lucius.—19, pourmener, R, promener.—31, dit, R, fit.—32, luy, R, ly.
190, 20, n’as-tu, A, pas.—194, 31, telle humanite, R *, si notable bonte.—196, 31, des, R, de.—198, 12, presenter, R, representer.—14, representer, R, presenter.
200, 16, confidence, R, confiance.—18, clemence, D *, et douceur.—202, 6, dit, R, di.—8, s’ennuïast... domination, R, se peut ennuier de son iuste gouuernement.—Ch. XXIV (XXIV, R, XXV).—31, n’auoir, R, n’auoit.—32, gouuernement, D, et en garde.—204, 21, A, faict.—22, occupe, R, saisi.—37, vn Prince, R, leur Prince.—39, rudement, D, qu’vn pastre.—206, 11, hommes, R, gens.—36, qu’il, R, à quoi il.—208, 24, destourner, R, de tourner.
210, 16, naistre, A, souuent.—17, d’esprit, D, souuent.—28, suppleassent en, R, supplissent.—212, 8, formerent, R, formairent.—18, Nequidquam, R, Nequicquam.—32, sot et presomptueux, R, fier et plus outrecuidé.—216, 5, V, R, cinquiesme.—218, 13, pris appetit, R, prins le gout.—34, et, A, coustumierement.—35, qu’vn, R, que tout.—38, ασωτους, R, asotos.
220, 10, quatre, D, d’eus.—224, 4, comptes, R, contes.—6, vie, A, priuee.—20, huitieme, A, quasi.—226.—Ch. XXV (XXV, R, XXVI).—13, monarque, R, monarche.—20, leçon, D *, au moins selon icelle.—25 *, c’est, D, plus.—25, A, en matière de liures.—228, 19, que chacun, R, qu’vn chacun.
230, 8, oncques puis, R, onques plus.—14, sçay, D, bien.—24, par où, R, où.—31, A, purement.—34, cette, R, vostre.—232, 14, nouuel, R, nouueau.—18, petit, R, peu.—31, deuant, R, auant.—234, 3, ours, A, et.—14, Platon, D, mesme.—15, trop, R, beaucoup.—236, 8, reussir, R, tirer vn.—9, qu’homme, R, qu’vn homme.—24, deuant, R, d’auant.—238, 7, à son, R, de son.—21, A, sienne.—28, doubte, D *, Il n’y a que les fols certeins et resolus.
240.—242, 22, ou la... harquebuse, R, ny la... harquebouse.—23, et, A, faut.—34, seule, R, sule.—244, 5, collum, R, callum.—7, dislocation, R, disloueure.—11, les gens, R *, les plus gens.—28, A, du monde.—30 à 32, comme... valeur, R, tirer nom par reprehantion et nouueletez.—36, fecerint, R, fecerunt.—38, que, A, là.—246, 19, Vn, A, pur.—25, en vn, R, d’vn.—27, conduite, R *, guide.—248, 3, au, D, haut.—23, estimable, R *, inestimable.—32. I’ai leu, R *, ie lis.—36, par laquelle, R, en laquelle.—36, laquelle, D, philosophie.
250, 8, la Boætie, R, la Boitie.—25, l’imagination, R, son imagination.—252, 30, s’y exercent, R, s’exercent.—33, aucun, R *, autre.—254, 13, voirement en quelque maniere, R, aucunement.—15, en quelque maniere aussi, R, aucunement.—37, aux secrets, R, au secret.—38, Car... pays [Cette phrase dans l’exemplaire de Bordeaux est mise entre parenthèses].—256, 1, appris, R, dict.—16, mordre, D *, et.—18, philosophie, D, ce.—20, pris, D, et.—258, 22, routtes, R, routes.—33, d’affection, A, que.
Db.128 260, 10, appetit, R, goust.—19, en, R, dans.—20, beauté, D, et.—30, victorieux, R, glorieux.—32, sinon, D, que de bone heure son gouuerneur l’estrangle s’il est sans temoins ou.—262, 36, miserique, R, miserisque.—37, disoit, R, dict.—42, l’abandonne à, A, la colere et.—42, humeur, R, l’humeur.—264, 17, iardin, R, iardrin.—266, 15, contraire, R, rebours.—268, 1, pourtraire, R, portraire.—3, là fust, R, ce fut.—9, aux Muses, R, les Muses.—13 *, ennemie, D, de communication et.—24, corps, A, est.
270, 1, quis, R, aliquis.—33, s’il y a, R, s’il a.—34, s’il y a, R, s’il a.—34, bonté, D, et.—272, 14, parties, A, et.—19, voyois, R, descouuris.—39, lecher, A, encores.—274, 1, dans, R, en.—7, harangere, R, harangiere.—11, beneuolence, R, beniuolence.—276, 30, qu’ils, R, qui.—33, qui, R, Sunt qui.—34, belle, R, bone.—35, destors, R, tors.—278, 10, au port, R, à la facon.—26 *, scolastique, R, pedantesque.
280, 16, c’en, R, ce en.—282, 28, faut, D, nullement.—30, A, en premier.—284, 13, inaccoustumée, R, nouuelle.—286, 8, comme cela, R, de mesmes.—9, sont telles, R, comme cela.—9, A, il est.—10, A, trop desdaigneux.—11, A, mesmes.—12, A, pourquoi.—17, la gratitude, R, de la gratitude.—20, A, et de moy, que ie suis plus mien.—288, 3, Grece, R, en Grece.—14 *, raisonnable que, D, le magistrat, et.—Ch. XXVI (XXVI, R, XXVII).—26, estoit, R, c’estoit.
290, 29, saturusque, R, satiate.—294, 2, de, A, la.—296, 6 *, les, D, deux.—Ch. XXVII (XXVII, R, XXVIII).—24, le Contre-vn, R, le contre-vn.—298, 13, espace, R, piece.
300, 8, Aristippus, R, qui.—302, 37 *, par les, R, par le commun consentement des.
310.—312, 40 *, un autre, R, nul autre.—314, 20, si ie, R, si i’en.—23, reste, D, certes.—28, ne doiuent, R, me doiuent.—37, auant, R, aueq.—318.—Ch. XXVIII (XXVIII, R, XXIX).
320, 19, sentant, R, sentent.—51, desreglé, D, Ces vers se voient ailleurs.—[L’exemplaire de Bordeaux n’étant autre qu’un exemplaire de l’édition de 1588 corrigé et annoté par l’auteur, les sonnets y figurent; mais ils y ont été rayés en suite de l’annotation indiquant qu’ils se voient ailleurs.—Dans l’édition de 1595, ils ne sont pas reproduits et une mention porte: «Ces vingt-neuf sonnetz d’Estienne de la Boëtie qui estoient mis en ce lieu ont esté despuis imprimez auec ses œuures.» Nous les avons néanmoins insérés dans la présente édition pour conserver à l’ouvrage la physionomie qu’il a dans celle de 1588, la dernière de celles exécutées sous les yeux de Montaigne, estimant préférable d’en agir ainsi, plutôt que de les faire figurer aux variantes où sans cela ils devraient prendre place].
330.
340.—344.—Ch. XXIX (XXIX, R, XXX).—31, ny à suiure, R, à suiure.—346, 6, soy-mesme, R, à soy.—10, trace, R, a tracé.—29, A, en ce subiect là.—34, nostre histoire Ecclesiastique a conserué, R, nos antiens autheurs ecclésiastiques font.—36, et soustenir... desbordez, R, ses trop lasciues et immoderees amours.
350, 11, plus, R, que.—39, luy, M, seruist.—352.—Ch. XXX (XXX, R, XXXI).—354, 9, de grande, R, estre de.—356, 24, vne, R, d’vne.—29, nauigé, R, nauigué.—57, qu’on, R, que l’on.—358, 19, du, R, de ce.—29 à 30, vray... verité, R, vray, il semble que nous n’auons autre touche de la verité.—40, les accommodant, R, et les auons seulement accommodées.
360.—362, 1, perfection, D, Viri a Diis recentes [Traduction: Ces hommes semblent être formés récemment de la main des Dieux].—366, 23, leur, A, dont ils.—26, à point, R, bien.—39, d’Alexia, R, de Alesia.
370, 33, du combat, R, d’vn combat.—374, 38, dont, R, d’où.—376, 11, rien qui vaille, R, guiere de plaisir.—Ch. XXXI (XXXI, R, XXXII).—378, 19, par la, R, par le bonheur et.—31, moultures, R, mouldures.
380.—Ch. XXXII (XXXII, R, XXXIII).—25, regles, R, lois.—384.—Ch. XXXIII (XXXIII, R, XXXIV).—29, fallut, R, fausit.—386, 19, empenné, R, empanné.—22, aposteme, R, apostume.—25, aposteme, R, apostume.—388, 3, se guignoyent, R, le guignoint.—17, de retirer, R, d’auoir retiré.—Ch. XXXIV (XXXIV, R, XXXV).
Db.129 390, 27, Notaire, R, Notere.—392.—Ch. XXXV (XXXV, R, XXXVI).—13, est, D, à la verité.—25, A, et soubs... nostre.—34, du, R, d’vn.—394, 1, à celle d’vn homme, R, à vn home.—4, scarbillat, R, scarrebillat.—5, amitonné, R, emmitonné.—16, Perses, R, Persiens.—34, l’vn, R, vn.—396, 5, Ouide, D, à deux doigts prez.—16, oignants, R, ouignant.—18, couroit, R, tiroit.—23, en estants, R, estant.—16, estropies, R, stropiez.—30, A, et nous... voir.—398.—Ch. XXXVI (XXXVI, R, XXXVII).—11, et les ayme, R, et si les ayme.—16, suadent, R, laudent nisi.
400, 11, attribuerent, R, attribuarent.—13, A, de leur nation.—30, detracter, R, retracter.—32, pour, R, a.—35, Et il faut, R, Mais il faut.—36, inuention, R, conception.—402, 5, ny dressee à, R, pour.—6, naifue, D, ny dressee à cela.—20, il estimera, R, estimer.—28, la supreme, R, l’excessiue.—404, 23, cœur, R, chœur.—Ch. XXXVII (XXXVII, R, XXXVIII).—30, pleingnit, R, pleinsit.—34, le Duché, R, la duché.—406, 23, nostre ame, R, nos ames.—35, despend, R, desprend.—408, 5, nommer, R, nomer.—5, honeste homme tantost apres, R, tantost honeste home.—8, ny heure à peine en laquelle, R, auquel.
410.—Ch. XXXVIII (XXXVIII, R, XXXIX).—11, au contraire, R, au rebours.—412, 4, Emanuel Roy, R, le Roy Emanuel.—5, peril, A, de fortune.—5, peril, R, fortune.—8, bord, R, sauuete.—18, viuent, R, viuoint.—416, 9, establissions, R, establissons.—12, A, de chose.—21, vertu, D, dict Antisthenes.—418, 8, à l’exemple, R, suiuant l’exemple.—27, tant d’amitiez, R, l’amitié.—32, hommes, R, homes.—33, vieux, R, vieils.—34, certain, R, nul certein.
420, 3, et ne, R, ny.—422, 2, veux, R, puis.—9, portent, nonobstant, R, ne laissent pas de porter.—424, 6, cerchent, R, recherchent.—8, bonté, R, et en bonté.—9, rassasier, R, ressasier.—20, delicieuse, R, delicate.—20, sorte, R, forme.
430, 2, vous remettra, R, les remettra.—Ch. XXXIX (XXXIX, R, XL).—432, 11, et me feroit on, R, on me feroit.—25, vulgaire, R, vulguere.—29, scauantes... par, R, scauantes: se recommandans par.—434, 16, comme, D, c’est.—22, A, au moins.—26, curieusement, R, ingenieusement.—31, souuent, R, souent.—32, A, en ce lieu.—33, Retournant, R, Reuenant.—436, 33, A, espece de.—34, que, D, ie ne suis.
440.—Ch. XL (XL, R, XIV).—444, 11, presente, R, presenta.—21, errer, R, fallir.—446, 1 à 8, Au royaume... leur maistre, R, Au royaume de Narsingue encores auiourd’huy, les femmes de leurs prestres sont viues enseuelies auec leurs maris morts. Toutes autres femmes sont brulées viues non constammant sulement mais gaïement aus funerailles de leurs maris. Et quand on brule le corps de leur Roy trepassé toutes ses femes et concubines ses mignons et toute sorte d’officiers et seruiturs qui font un peuple accourent si allegrement à ce feu pour s’y ietter quant et leur maistre qu’ils semblent tenir à honeur d’estre compaignons de son trespas. [En outre, au lieu d’occuper la place qu’il a ici, ce passage est transposé et mis plus haut après «Viue le Roy», page 444, ligne 24].—13, des Xanthiens, R, de la ville des Xanthiens.—16, fuir la vie, R, finir la vie.—17, Brutus, D, à tout son armée.—19, courageux, R, bon.—29, arriué, R, venu.—35, victuailles, S, vittoailles.—35, contreints, R, fussent contreints.—35 à 36, A, longuement... du tout.—448, 3, A, successeur de Iehan.—5, ordonna de sortir, R, dona temps de vuider.—7, non meprisable historien latin, R, le meilleur historien.—9, à la volerie des mariniers, R, come leurs compaignons.—11 à 12, en reduisist... amonceler, R, en rauisast aucuns: ou pour les amonceler.—20, Il dit, R, Ils disent.—21, enfants, R, les enfants.—23, Il fut, R, Il y fut.—25, ieunes, R, iunes.—31, A, à telles mutations.—32 à 34, A, En la ville... opinions.—40, fin, R, faim.
450, 20, A, si nous en deuenons plus lasches.—34, discourir, D, et d’en parler.—452, 10, accroire, B, à croire.—14, loy, R, habitude.—16, offences, D, qu’on leur faict.—20, Aussi, R, Et à la verité.—454, 6, credit, D, parmi nous.—34, condition, D, et conduite.—456, 4, vaille, R, puisse.—10, comme vne, R, en vne.—14, ainsi qu’elles montrent, R, comme nous voions.—20, A, egal et.—26, aspre, R, aigre.—31, ainsin, R, aussi.—36, doluerunt, R, doluerunt, dict S. Augustin.—458, 13, craignons... malice, R, craignons sa peine.
Db.130 460, 15, auec, R, à tout.—21, A, quand ie veins... de Blois.—22, A, peu auparauant.—22, A, en Picardie.—39, on portoit... de nuict, R, il portoit touiours dans vne boite.—462, 5, S., R, Sainct.—18, A, faueur et.—18, A, singuliere du ciel.—19, mais... nourrice, R, et i’en ai perdu mais en nourrisse.—464, 9, mais, R, et.—14, leur pris, D, et valeur.—466, 43, eux, R, leur.—468, 23, A, pas.
470, 27, et n’en vser point, R, et à n’en vser.—33, eut, D, sur ce propos.—472, 5, et quand ma, R, et ma.—9, suffire, R, baster.—13, et non, R, non.—19, folie, R, maladie.—34, bourse, A, et.—474, 5, conuenables, R, sortables.—24, A, en.—34, vn, R, vne.—476, 6, humaine, R, l’humaine.—Ch. XLI.—20, delegua, R, dilegua.—478, 5, pour, R, d’.—9, Quand, D, l’Empereur.—11, l’Empereur, R, son maistre.
480.—Ch. XLII.—17, inegualité, R, inequalité.—484, 38, migraine, R, micraine.—486, 21, s’apperçoiuent, R, se percoiuent.—26, le sentiment propre à, R, du sentiment pour.—39, ame, R, esprit.—488, 25, qu’à la, R, qu’en la.
490, 20, d’y, R, de.—494, 11, m’enorgueillirois, R, m’en orgueillirois.—28, mesureroit, R, mesuroit.—496.—Ch. XLIII.—14, qui, R, et qui.—498, 15, hors, R, hors de.—17, homme, R, l’homme.—22, A, à leur deuoir et.
500, 6, au, R, du.—9, vne autre, R, autre.—11, les anciennes, R, toutes antiennes.—Ch. XLIIII.—504, 4, fallut, R, fausit.—Ch. XLV.—506, 4, de Machanidas, R, contre Machanidas.—14, l’heure, R, heure.—24, aussi, D, y.—508.—Ch. XLVI.—7, des Henrys, R, de Henris.—26, nom, D *, beau et.—26, mettre en memoire, R, retenir.—31, pouuoir, D, iamais.
510, 3, diuers, R, reuers.—15, A, suiuante.—20, ne dira, R, dira.—30, temps, A, là.—512, 5, cadet, R, cabdet.—27, ayeulz, R, aieuls.—514, 15, immensité, D *, l’æternité.—15 à 17, A, et remplissant... qu’elle veut!—516, 6, pensez, R, diuinez.—15, A, tant de siecles.—16, attrita, R, attonsa.—518.—Ch. XLVII.—3, prou, A, de.—5, vince, R, vinse.—28, on, R, l’on.
520, 38, ouy, R, c’est mon.—524, 27, se, R, soy.—526, 10, piller, R, de piller.—36, d’eslargir, R, eslargir.—528, 25, temerairement, R, inconsiderement.—26, à la temerité du, R, au.—Ch. XLVIII.
530, 7, coste à coste, R, costé à costé.—18, ils, A, se.—20, Artibius, R, Artibie.—26, A, Charles.—26, pennades, R, de coups de pied.—20 à 34, faicts... commande, R, faicts par certoins signes et voix à ramasser aueq les dans les lances et les darts et à les offrir à leur maistre en pleine meslée et à conoistre et discerner l’enemi sur qui il fault qu’ils se ruent de pieds et de dents.—532, 14, Platon la, R, Platon le.—34, soy, D, à ceux qui sont.—534, 1, és, R, en tous les.—14, à cette heure, R, asture.—22, vienne, R, viendra.—536, 7, dressoit, R, adressoit.—17, traistresses, R, trahistresses.—27, vn bouclier, R, le bouclier.—28, tirer, A, des.—538, 3, les veoir, R, le voir.—4, ses mots, R, ces mots.—26 à 28, Les Abyssins... mules, R, Les Abyssins à mesure qu’ils sont plus grands et plus auances pres le Pretteian leur maistre affectent au rebours des mules à monter par honeur.—31, longueur, R, longur à la guerre.—32, desordre, R, dessoude.—33, en, R, au.
540, 2, Crotte, R, Crete.—33, fecisse, R, sua.—542, 8, belle erre, R, bellere.—9, à, M, son.—13, l’eut, D, refrechie et.—29, Monsieur, R, le sieur.—33, de bons, R, des bons.—544, 2, piquoit, R, couroit.—4, donnoient carriere, R, couroient.—Ch. XLIX.—546, entre, R, d’entre.—24, perfumée, R, parfumée.—24, tenoient, R, s’emploioint.—26, perfumoyent, R, parfumoyent.—39, vie, D *, plus.—548, 4, et saluer, R *, ou saluer.—7 à 8, cette... l’autre, R, cecy n’est-il pas vostre aussi bien que les genous.—9, de, A, la.—27, donner, A, du.—28, sur les, R, sur des.—40, magnificence, D, de.
550, 23, naulage, R, nolleage.—552.—Ch. L.—6, ouy, R, voire.—7, dont, R, de quoy.—15, traicter, R, produire.—16, qui, A, nous.—22, A, et me trompois en mon impuissance.—554, 9, ses, R, ces.—556, 1, trouble, R, grossit et espessit.—16, triste, R, attristé.—32, poingnant, R, pouignant.—558, 6, propre, D, et peculiere.—Ch. LI.—25, art, R, est.—30, fust, R, en fut.
560, 12, grands, R, grans.—23, raison, R, la raison.—562, 22, reproche... indignement, R, tesmoignage d’vne singuliere vanite de.—36, fantastiques, R, fantasques.—564.—Ch. LII.—Ch. LIII.—566, 31, A, qu’il tient.—Ch. LIV.—568, 18, se tinsent, Db.131 R, se tiennent.—32 à 37, peur... plat, R, peur font tresmousser nos membres. Et celuy à qui ses ians qui larmoient voiant frissonner la peau, s’essaioint de le rassurer en apetissant le hasard auquel il s’aloit presanter leur dict Vous me conessez mal. Si ma cher sçauoit ou mon corage la portera tantost elle s’en transiroit tout à plat.
570, 30, niaiserie... arrestez, R, simplicite et ignorance de nous voir arrester.—572, 9, selon... natures, R, selon nostre temps des natures.—14, ceux cy, R, ceus icy.—574.—Ch. LV.—6, parfaict, R, excellent.—10, exquise, R, parfaicte.—10, rien, R, à rien, comme on dict que la meilleure odeur de ses actions, c’est qu’elles soient insensibles et sourdes.—14, sentir, R, de santir.—576, 1, accusent, R, occupent.—10, ce crois-ie, R, croi ie.—17, ouurage, R, art.—23, se trouuerent... reuenir, R, reuenoient.—24 à 27, non la... soudain, R, ils remplissoient non sulement la sale mais toutes les chambres de son palais et iusques aus maisons du voisinage d’vne tres souefue vapur qui ne se perdoit pas si tost.—578.—Ch. LVI.—7 à 9, pour... Catholique, R, pour execrable s’il se treuue chose dicte par moy ignoramment ou inaduertement contre les sainctes prescriptions de leglise catholique.—12, ainsi, R, ainsin.
580, 3, d’escrier, R, descrier.—582, 1, quand ie baaille, R, au bailler.—31, son, R, au.—584, 14, ses, R, ces.—586, 13, pouuoit, R, peut.—14, nous qui, R, qui.—16, de personnes, R, des personnes.—30, des principaux, R *, deux grans.—588, 1, soit, D, pas.—14, portoit, R *, commençoit.—22, prendroient, R, tireroient.
590, 4, façon, R, maniere.—9, peut estre, R, à l’auenture.—25, inuoquons, R, appellons.—29, fortune, R, passion.—35, luxure, A, et.—592, 32, ses, R, ces.—594.—Ch. LVII.—596, 34, dixneuf, R, dix et neuf.—598, 1, produisent, R, enseignent.—9, de mesmes, R, des mesmes.
600.—Ch. I.—9, cruauté, R, la cruauté.—602, 2, renuoyent, R, vont renuoyant.—17, vice, D, ce.—604, 20, fille, A, de.—606, 11, refuse, R, refusa.—11, Mahomet, R, Mechmet.—18, tant, D, sa.—22, n’est, A, pas.—608, 20, pauureté, R, poureté.—25, tout au, R, tout le.—30, legers soupçons, R, legieres soubçons.—36, rapportees, D, Voluptatem contemnunt, in dolore sunt molliores; gloriam negligunt, franguntur infamia. [Traduction: «Les mêmes hommes qui méprisent la volupté, se montrent faibles vis-à-vis de la douleur; d’autres qui n’ont aucun souci de la gloire, sont terrassés par la perte de l’estime publique»].
610, 26, à, A, la.—27, Visitants l’isle, R, Visitans isle.—612.—Ch. II.—614, 9, c’est, R, est.—15, ou, R, quand.—23, recite, R, conte.—30, Hesterno, R, Esterno.—616, 10, fort, R, singulierement.—12, des premiers, R, les premiers.—20, foyer, R, foïer.—618, 9, ny malaisé, R, et malaysé.—12, A, et où... naturelles.—14, friand, R, agreable.—15, autre, R, parfois desagreable.—21, modereement, D, en creinte de sa santé.—21, Il, A, y.—22, des nuits, R, les nuits.—36, allassions, R, alissions.—37, ce peut estre, R, c’est.
620, 4, vulgaires, R, vulgueres.—5, estoit, D, le plus.—6, le port, R, la contenance.—9, et religion, R *, en religion.—14, on dit... bras, R, m’a on dict qu’il exerçoit ses bras.—25, c’estoit... en, R, auoit eu fort.—30, sur le... retour. R, retournant.—622, 10, coup, D *, quasi.—11 à 15, A, Et par... goust.—21, pardonne, R, ordone.—22, A, vn peu.—30, choses vtiles, R, chose vtile.—624, 9, A, et la plus parfaicte.—10, garder de, D, ne.—33, gemit à la, R, se pleint à l’estrete d’vne verte.—626, 14, de tenaille, R, des tenailles.—628, 15, Sagesse, D, c’.—18, qu’il, D, nous.—Ch. III.
630.—632, 2, à tuer, R, de tuer.—2, podagre, R, podagriques.—3, qu’elles... insensibles, R, que ce fut sans sentiment.—12, que ie, D *, me.—30, punis, D, et en celui-cy et.—634, 33, soi-mesmes, A, et.—35, Fortune, A, ny.—636, 34, disoit, R, dit.—638, 13 à 17, A, A la... victoire.
640, 35 à 642, 4. [La phrase commençant par ces mots: «L’histoire ecclesiastique...», est intervertie avec la suivante: «Pelasgia et Sophronia...»].—1, A, religion et.—31, riuiere, A, de.—644, 3, de quantité, R, d’vne quantité.—10, Db.132 à la, R, en.—12, mesme; que, D, la.—14, de, A, ne.—29, retourne, R, retourna.—40, sentiroit, A, de.—646, 28, occis... main, R, de ma main occis.—35, s’embraiserent, R, s’embraisarent.—648, 2, firent, A, vn.—4, entouré, R, entourné.—14, en, R, dans.—22, A, auec plus d’ordre et plus.
650.—652, 6, vins, A, et.—30, douleur, D *, insupportable.—654.—Ch. III.—7, sens, D, si beau.—5 à 11, car... desdie [est mis entre parenthèses dans l’exemplaire de Bordeaux].—658.—Ch. V.—9, r’encontrer, R, rencontrer.
660.—662, 3, sçauoir, R, qu’il sceut.—13, vient de, R, est appuié sur.—21, a gehenné, R, geiné.—37, le General, R *, vn general.—58, ce peu de, R, le peu de la.—39, tout rauagé, R, rauagé tous les villages à l’enuiron.—664.—Ch. VI.—666, 1, noble, B, homme.—668, 39, au delà, D, mort.
670.—672, 2, accident, R, l’accident.—36, A, quelquefois.—674, 7, beaux, R, belles.—40, de legers, R, des legiers.—676, 12, molle, R, douce.—16, rengager, R, r’engager.—678, 1, A, pourtant.—1, mauuais, R, mauués.—1, gré, D, pourtant.—16, n’estudie, R, estudie.
680, 5, il, A, plus.—18, ouurage, R, ouurages.—25, entier, D, et.—32, tout à fait, R *, ou pres de là.—34, vaut, D, là.—682, 10, cheris, D, Il peut estre.—12, oysiueté, A, de.—18, de Scipion, d’Epaminondas, R, des deux Scipions.—22, en luy, R, es luy.—25, nom, R, surnom.
10.—Liv. II, ch. VII.—18, excellens, D, sans despance.—12, 6, ne charge, R, ny charge.—14, 6, de contraires accidens, R, d’accidens enemis.—15, la vaillance, R, cette consideration.—16, 11, Cecy, R, Mais il.—18.—Ch. VIII.—12, espece, A, et.
20, 6, sa puerilité, R, son enfance.—36, Et donner... prendre, R, et il est plus difficile de doner que de prendre.—22, 4, duquel, R, de quoy.—8, nourrir, R, nourris.—11, quant et, A, quant.—31, prouuoir, R, pouruoir.—24, 3, prouuoir, R, pouruoir.—36 à 37 (de vray... d’auarice). [Les parenthèses sont supprimées dans l’exemplaire de Bordeaux].—37, d’auarice, R, de l’auarice.—26, 25, vers, R, enuers.—31, peut, R, ne peut.—28, 15 à 22, Muleasses... d’enfants. [Cette phrase est intervertie dans l’exemplaire de Bordeaux, avec la suivante: L’histoire... Venerien].—16, ses Estats, R, son estat.—16, A, Mahomet.—17, de sa, R, pour son.—17, l’appellant, R, et l’apeloit.—17, engendreur, R, faisur.—18, Iecus, R, Iccus.—21, tels, R, autres.
30.—32, 19, l’incommodité, R, la subiection.—20, vingt, D, et.—25, portoit, R, apportoit.—31, enuers... nées, R, en vne nature bien née.—32, miliers, R, foison.—37, A, I’ay... famille.—34, 4, fieres et, D, reimperieuses.—20, prouuoyance, R, pouruoyance.—24, Quantes, R, Quant de.—37, troubles, R, troublez.—36, 11, sa, R, mesme.—11, fin, D, ses.—31, vieil, R, vieus.—38, 3, m’eschappe, R, n’eschappe.—5, à comparaison, R, et de combien autre chose que.—20, A, plus auantageusement.
40, 9 à 13, A, O mon amy!... priuation?—19, A, l’vne.—37, estrangiere, R, estrangier.—42, 10, l’aage, R, cet aage là.—23, temerairement, R, temererement.—44, 15, trompez, R, mescontez.—20, dialogue, R, discours.—33, de peur que, R, si.—36, maison, R, famille.—46, 2, ioyeusement... humaine, R, doucement et de bone voglie où l’humaine necessité.—5, soucy, R, souin.—5 à 7, Reuenant... soit deue, R, Mais au demeurant il me semble, ie ne sçay comment, qu’en toutes façons la maistrise n’est aucunement douë aux femmes.—10, aucunement, R, point.
50.—52, 1, s’approcher, R, approcher.—7, la doctrine, R, sa doctrine.—39, d’eschanger, R, à eschanger.—54, 8, qu’ayant, R, qui ayant.—Ch. IX.—56, 15, mousquetaires, R, mosquetaires.—16, qu’on, R, que l’on.—24, craignoit, R, craignant.—58, 4, A, marchant en bataille.—40, fust, D, au.
60.—Ch. X.—18, ou secourir... de moy, R, mon propos.—19, A, non à ma... Db.133 suite.—21, par, R, tantost.—22, ou par, R, tantost.—25, comparaisons, arguments, R, inuantions.—26, A, quelcun.—26, à escient... cache, R, i’ay à escient ommis parfois d’en merquer.—62, 4, Plutarque, R, Platon.—5, Seneque, R, Ciceron ou Aristote.—9, recognoissance, R, cognoissance.—10, connoistre, R, sentir.—25, ainsi, R, ainsin.—27, souhaiterois, D, bien.—64, 8, contention, R, la contantion.—9, le retire, R, la retire.—32, outrecuidé, R, sot.—66, 11, comparaison, R, la comparaison.—68, 30, basteleresque, R, bateleresque.
70, 18, ainsi, R, comme.—22, A, et dependance.—32, garde, R, targue.—72, 9, ces, R *, ses.—26, en retrouuer le fil, R, rencontrer le fil du propos.—74, 18, bel, R, beau.—27, son ame, R, luy.—33, imperfection, R, à luy faute de iugement.—76, 22, varieté, R, diuersité.—24, diuersité, R, varieté.—30, ie suis... fortunes, R, ie ne considere pas moins curieusement la fortune.—32, comme de cognoistre, R, que.
80, 12, beaux, R, de beaux.—31, par là, R, par cet exemple.—82, 24, le caquet, R, au caquet.—84.—Ch. XI.—86, 14, et iamais, R, mais iamais.—16, des chapons il ne s’en, R, de chapon il ne se.—88, 23, personnage, R, personnage là.—25, ny aucune, R, et aucune.
90, 30, clair, R, à clair.—41, m’en... foible, R, me la recite d’apparence forte attachée à une foible vie.—43, de cause, R, d’vne cause.—92, 13, aduenir, R, à venir.—94, 20, hazards, R, dangiers.—P. 96, 2, grand-mercy, R, granmercy.—30, Dionysius le tyran, R, du tiran Dionisius.—31, afin, R, pour.—36, versast et ietast, R, iettat et versat.—39, le prie de luy enuoyer, R, qu’il luy enuoie.—40, formage, R, fromage.—41, A, tout.—98, 2, ie les, R, il les.—21, que sçauroit... vn sainct, R, qu’vn sainct sauroit faire.—27, l’auoit, R, auoit.
100, 18, D, du plaisir.—20, preparer, D, et bander.—24, A, petite.—40, qui l’auoient, R, qu’ils auoient.—102, 13 à 31, que le peuple... changée, R, qu’en la place des charpantiers commançoient a dresser leurs ouurages et le peuple a s’y assembler tint que c’estoit pour luy et entre en desespoir n’ayant autre chose a se tuer se saisit d’vn vieus clou de charrette rouillé que la fortune luy presenta et s’en dona deus grands coups autour de la gorge: et voiant qu’il n’en auoit peu esbranler sa vie s’en dona vn autre tantost apres dans le ventre de quoi il tumba en euanouissement. Et en cet estat le trouua le premier de ses gardes qui entra pour le voir. On le fit reuenir et pour emploier le temps auant qu’il defaillit on luy fit sur l’heure lire sa santance qui estoit d’auoir la teste tranchée; de laquelle il se trouua infiniement resioui et accepta a prendre du vin qu’il auoit refuse et remerciant les iuges de la douceur inesperee de leur condamnation dict que cette deliberation de se tuer lui estoit venue par l’horrur de quelque plus cruel supplice du quel luy auoint augmenté la crainte des apprets qu’il auoit veu faire en la place et qu’il auoit prins parti d’apeler la mort pour en fuir vne plus insupportable.—104, 16, figure, A, et.—13, abondons, R, foisonnons.—23, farouches, R, monstrueuses.—108, 13, qu’ils, R, laquelle ils.
110.—Ch. XII.—9, de Sebonde, R *, Sebond. [Les variantes de ce nom: Sebon, Sebond, Sebonde, Sabonde, sont très fréquentes, elles ne seront plus reproduites].—18, dés long, R, de long.—112, 5, bien, R, vn bien.—114, 2, En quoy, R, Enquoy.—9. Turnebus, R, Tournebu.—28, priuilegiée, R, priuilegée.—116, 26, soustiendrions, R, soutienderions.—118, 6, merque, R, marque.
120, 22, legitime, D, et moïene.—38, comme, R, come.—122, 14, bique, R, troque.—18, religion, R, relligion.—20, quelle enuie, R, quel gout.—21, l’enuie, R, le gout.—19, A, si tu le crois.—21, plus loin, R, hors.—25, A, et qui ne fais rien qui vaille.—33, veux, R, veuil.—124, 6, creance, R, croyance.—31, raison, R, amour.—126, 1, conscience. Pourtant ils, R, consciance pourtant. Ils.—1, leurs mains, R, les mains.—3, A, et appesanti.—4, laissons, A, pas.—12, ame, D *, de Platon.—128, 16, mais, D, c’est.—23, parfaict, R, perfet.
130, 4, les dicts... d’autruy, R, le sens des escris d’autrui.—5, A vn... infecte, R, et vn atheïste se flate à ramener tous les autheurs à l’atheisme infectant.—24, point... hommes, R, en fort peu d’homes.—39, A, faict-il.—136, 10, deuiner, R *, songer.—19, et quant, D *, dict Pline.—34 à 138, 2, A, Nous nous... la sienne.—9, impudence, R, imprudence.—16, les, D, en.—25, des nostres, R, du nostre.—34, abboyer du chien, R, abbayer.
Db.134 140, 21, renuoyons, R, renuoions.—25, soubmettons, R, summetons.—31, et, A, ne s’.—142, 6, prudence, R, prouidence.—39, par art, R, à l’industrie.—144, 35, plusieurs, R, tant de.—36, essayé, R, gousté.—40, souffrir, D *, le visage, les pieds, les mains, les iambes, les espaules, la teste, selon que l’vsage nous y conuie.—40, S’il, R, Car s’il.—148, 3, lesquelles il, R, qu’il.—6, l’ichneumon, R, l’ichneaumon.—43, parlons, R, parlions.
150, 4, à la presse, R, au nombre.—28, A, et de plus riches effects des facultez plus riches.—30, œuurer... tiennent les, R, ouurer, c’est aussi celle des.—30, A, ou quelqu’autre meilleure.—152, 14, glace, A, de.—156, 20, fenoil, R, fenouil.—20, cicognes, R, cigoignes.—37, vn, R, l’vn.—158, 36, rationacination, D, et sans discours.
160.—162, 11, s’arresterent, R, s’arrestarent.—19, d’exprimer, R, de exprimer.—22, d’alleguer, R, à alleguer.—164, 43, es animaux, R, des animaux.—166, 13, Il nous... ainsin, R, comme il nous aduient.—168, 30, la condition... Il a, R, de la condition de l’herisson, qu’il a.
170, 34, le giste, R, leur giste.—176, 26, vsage, R, d’vsage.—39, a coustume, R, a accoustumé.
180, 2, qui semblent, R, qu’il semble.—27, assiegeans, R, pressans.—27, Xiatine, R, Xiatime.—28, quantité, R, grande quantité.—29, auec, R, à tout.—30, abandonnerent leur entreprinse, R, les mirent en route.—31, piqueures, R, leurs pointures.—182, 25, ordonnerent, R, ordonnarent.—13, ie m’embatis, R, m’estans enbatu.—13, et me, R, ie me.—28, comme ce lyon estoit, R, ce Lyon s’enestant.—186, 19, goujon, R, gayon.—31, l’ichneumon, R, l’ichneaumon.—32, s’approche, R, aproche.
190, 21, desmeut, R, desment.—38, A, de laquelle.—40, appetit, R, poste.—194, 10, Et cette, R, Cette.—196, 20, de laine, R, laine.—20, que nous, R, qu’à nous.—198, 21, ils eussent, R, qu’ils eussent.—41, Car en fin, R, Enfin.
200, 1, n’est, D, pas.—1, Dieu, D *, mesme.—14, des passions, R, de passions.—15, butte, R, prise.—16, bestes, R *, et autres animaux.—202, 1, on, R, l’on.—12, plus comme, D, la beauté.—17, formis, R, aux fourmis.—12, neantmoins, R, ce neantmoins.—39, propre, R, principal.—40, bien-facteur, R, bienfactur.—204, 1, De l’obeir, R, D’obeir.—5, Sereines, R, Sirenes.—206, 32, mesmes, R, les mesmes.—36, qui le... retournoit, R, l’estant venu visiter et s’en retournant.—208, 1, estre, R, en estre.—14, douleurs, R, douleur.—24, caterreuse, R, catarreuse.
210, 15, on l’, R, et qu’on.—18, pensée, R, et pensée.—18, comme gents, R, comme gens.—21, trouue, R, voit.—212, 19, la commodité, R, le goust.—23, n’auons, D, pas.—214, 8, sentiment, R, goust.—31, qu’où, R, que où.—216, 39, ceruelle, R, fantasie.—218, 5, ioie, R, plein de liesse.
220, 10, et, A, se.—36, à toute, R, toute.—222, 16, nom, R, surnom.—21, se tenoit pas tel, R, s’en tenoit pas.—28, rien, D, à la verité.—224, 24, point, R, pas.—34, diuin, R, ce diuin.—226, 7, qu’il, R, qu’il y.—17, baisser, R, à baisser.—18, tout, R, et tout.—19, de ferme, R, ferme.—25, te porter, R, t’apporter.—28, n’y d’y, R, et d’y.—228, 37, de qui, R, desquels.—38, d’Archilochus, A et.
230, 1, ceux-là, R, ceux.—232, 32, choisissiez, R, choisissez.—234, du, R, d’vn.—6, consentement, R, consentemant.—236, 16, d’establir, D *, la verité.—32, qu’il, R, qui.—238, 8, contre les, A, loix et.—13, d’y, R, y.—27, ses, R, ces.
240, 2, approche, R, a approché.—19, ont, A, ils.—26, ne descouurir la vanité, R, descouurir l’inanité.—36, la republique, R, sa republique.—242, 3, A, les autres.—3, toutes, D *, aussi.—4, celle, D, seulement.—11, d’exercer, D, et esbattre.—12, A, mesmes.—25, auoyent, R, ont.—25, s’estoit, R, s’est.—26, se contentant, R, et se contente.—30, l’emmailloter, R, le mailloter.—30, circoncir, R, circoncire.—35, dessein, R, vn dessein.—37, bien, D, et.—244, 1, deuoyent, R, deuront.—35, trouuent, D, qu’il y a.—248, 28, estant, R, et estant.—40, d’y, R, à y.
250, 33, leur donnoit, R, nous a donné.—34, leurs songes, R, nos songes.—252, 9, compiler à, R, compiler en.—254, 13, A, rien.—256, 7, entourant, R, entournant.—14, perflables, R, perfilables.—25, m’humilient, R, me humilient.—27, Db.135 prérogatiue, D, Ie laisse à part les treins de vie monstrueux et contre nature.—258, 5, nos sepultures, R, et sepultures.—25, veneration, D, que n’en faisoient les Romains de l’estat de Hercules, Pollux Platon, Esculape et tant d’autres.
260, 9, d’applicable, R, applicable.—30, prepare, R, a preparé.—262, fautiue, R, fautiere.—264, 31, Sardeigne, R, Sardaigne.—266, 23, par, D, le.—268, 11, s’esbalaffrent le visage, R, se balafrent les visages.—20, grand, R, grande.—29, apparier, R, assortir.
270, 32, attaquent, R *, attachent.—272, 26, ce nouueau... monde, R, ces nouuelles terres.—37, accouchent, R, s’accouchent.—40, vsage, D, et conoissance.—274, 16, la disoit, R, disoit estre.—17, l’homme, R, ou l’home le.—34, Mausiphanes, R *, Nausiphanez.—276, 12, Grammariens, R, Grammairiennes.—33, ny moins, R, ne moins.—278, 33, rabrouent, R, rebrouent.—41, attribué, R, doné.
280, 3, à ce Roy là c’estoit, R, ce lui estoit.—8, apporte, R, aporte.—20, ruinent, R, nuisent.—22, elles chacune, R, eus chacun.—25, deuinent, R, diuinent.—282, 25, sçachiez, R, saches.—284, 5, accession, R, succession.—26, trouue, R *, trouua.—29, secrestin, R, secretain.—286, 5, les peres, R, le pere.—9, trouue... croyance, R, treuue descriez par la creance.
290, 6, humaine, R, l’humaine.—12, fausses, R, fauces.—21, voulu, R, volu.—24, matiere est, D, le ciel et.—25, et de pierre... de son, R, ou auec Anaxagoras de pierre et telle estoffe de nostre.—30, produite de, D, la beauté et.—32, d’en sçauoir, R, en scauoir.—38, de touts, R, tous.—294, 7, ces, R, ses.—8, descousu, D *, Timon l’apelle par iniure grand forgeur de miracles.—10, A, Toutes les... poetique.—40, d’estages, R, estages.—296, 12, feint, R, feinte.—12, ou autre, R, vn.—20, pourueu, R, prouueu.—29, qu’il ne, R, qui ne.
300.—302, 7, la persuasion, R, l’impression.—304, 27, à l’éloquence altérer, R, alterer à l’eloquence.—29, roides, R, roiddes.—308, 18, alloyent le, R, l’aloint.—24, qu’ils se, R, qu’elles se.—25, l’vn à, R, l’vne à.
310, 7, sapience, R, prudance.—8, volontiers, R, volantiers.—9, vtile... moderees, R, vtille à considerer que les opinions saines et moderees.—18, dit, R, il dit.—23, à visage, R, en visage.—316, 26, qui n’ont, R, qui n’a.
320, 12, l’vsage, R, le goust.—28, decidere, R, considere.—43, Syrius, R, Syrus.—322, 7, des paroles, R, de paroles.—14, de la veuë et cognoissance, R, à la veuë obscure et incerteine.—18, les sepultures, R, des sepultures.—23, et des, R, ou des.—324, 4, prenne, R, preigne.—7, Nemroth, R, Nembrot.—326, 1, fantaisie, R, opinion.—1, à nous, D *, en diuers lieux.—10, ces mesmes, R, les.—11, et en, R, et apres en.—18, A, incognu et.—33, en autre, R, a vn’ autre.—328, 11, aussi, A, des nostres mesmes.—13, diables, D, et aucuns des nostres l’ont ainsi iugé.
330.—332, 3, iugement, D, en.—17, A, vouloir.—22 à 30, I’ay veu... vaisseau, R, Il est des armes et conditions de combat si desperées qu’il est hors de creance que l’vn ny lautre se puisse sauuer ie les ay veu condamner aïant este offertes. Les Portuguais prindrent 14 Turcs en la mer des Indes les quels impatians de leur captiuite sa resolurent et leur succeda de mettre et eus et leur maistre et le vesseau en cendre frottant des clous de nauire l’vn contre l’autre tant qu’une estincelle de feu tumbat sur les barrils de poudre à canon qu’il y auoit.—334, 9 à 11, Platon... bestes, R, Platon à deus doits pres que sans loix nous viuerions comme bestes brutes essaie à le verifier.—28 à 29, outrageux... à qui, R, outrageus glaiue que l’esprit, à son possessur mesmes, pour qui.
340, 21, prendre, R, pendre.—342, 1, gourdz, R, gourdes.—23, comprendre aucune chose, R, aucune chose comprendre.—35, d’asseurance, R, de force.—344, 9, l’honneur, R, honneur.—12, apprenions, R, aprenons.—22, fautiue, R, fautiere.—24, receuons, R, y receuons.—346, 16, atterrer, R, alterer.—22, torte, R, et torte.—348, 4, n’a, R, n’ay.
350, 19, prinse, R, en prinse.—352, 22, hardiesse, R, la hardiesse.—26, assoupissement, R, assopissement.—32, deuins, R, diuins.—354, 3, l’esprit qui est en l’homme, R, l’esprit qui est partie de l’home.—4, tenebreux, R, tenebreus.—356, 23, astrologiennes, R, Astronomiques.—358, 6, son ame, R, leur ame.—21, notoirement, R, euidemment.
Db.136 360, 17, dit, R, tient.—19, à l’Occident, R, en Occident.—24, l’vne, R, l’vn.—31, au changement, R, à mutation.—38, monstrans, R, se monstrans.—39, ores auant, R, ores dauant.—362, 3, monuments, R, mouuements.—6, Chaldéens tenoient, R, Chaldées tenoint.—6, registre, R, de registre.—7, autres, R, d’autres.—19, d’vn, A, si.—19, populaires sauuages et des mœurs, R, populeres monstrueuses des mœurs.—23, noms, R, nous et en accidens.—25, A, jamais.—36, deuiner, R, diuiner.—364, 27, ceremonies, R, cerimonies.—368, 10, creance, R, opinion.—26, le satisfaire, R *, se satisfaire.—33, de la puissance supreme, R, diuine.
370, 2, insupportable commodité, R, commodité insupportable.—21, la deuons, R, le devons.—27, des dez, R, de dez.—33, deux cens quatre vingtz, R, 288.—34, disputat, R, dissentit.—374, 12, religion, R, la religion.—14, trepied, R, trepié.—25, A, ne l’estre.—26, Quelle... mensonge, R, Quelle verité que ces montagnes bornent qui est mensonge.—34, nommer... sinon, R, autrement nommer cela que.—378, 28, telle circonstance, R, telles circonstances.—33, Scythes, R, Schytes.
380, 24, Diogarchus, R *, Dicearchus.—28, s’annoblissent, R, s’ennoblissent.—382, 26, perdre. C’est chose, R, auilir. C’est vn’ espece.—30, quarrefour, R, carrefour.—35, A, vagabonds et oisifs.—384, 5, demanda, R, demandoit.—18, de pouuoir, R, qu’il peut.—386, Il y a, R, Car il y a.—28, ne luy, R, il ne luy.—29, buletants, R, belutant.—388, 3, diuersement, R, differemment.—5, entreprises, R, entreprinses.—8, y faict, R, en faict.
390, 14, A, rien.—36, est, R, c’est.—39, à nous, R, en nous.—392, à voir, R, y voir.—394, 17, miaulement, R, mieinement.—20, formage, R, fromage.—396, 25, l’effect, R, effaict.—45, faut, R, se faut.—398, 17, arquebuse, R, arquebouse.—23, functions, R, operations.
400, 6, fascheux... donner, R, fascheus lequel oiant vn doner.—7, il se print, R, se prit.—41, couureurs, R, recouureurs.—45, poultre, R, poutre.—402, 17, A, fut pourquoi ce.—34, flusteur, R, fleuteur.—404, 1, A, se trompent.—28, endort, D, et.—33, fait celles, R, faict ceux.—35, penser, D, si.—408, 6, le son autre, que, R, le son, autre que.—18, operation, R, action.—43, elle n’aille, R, elles n’aillent.
410, 1, la roule, R, les roule.—2, elle vous semble equable, R, elles vous semblent equables.—2, pareille, R, pareilles.—5, embesongner, R, embesoigner.—414, 11, Ainsi... subjectes, R, Ainsin estant toutes choses subjectes.—12, qui y cherche, R, cherchant.—17, estimant, A, qu’.—20, seul, R, sul.—41, decrepite, R, decrepité.—416, 41, partit, R, part.
420.—Ch. XIII.—29, Comment, R, Comant.—34, place, R, places.—422, 13, actions, R, distinctions.—9, ç’a, R, çà.—424, 27, pour ne se pouuoir, R, ne se pouuant.—33, circonscriuist, R, circonscript.—37, l’a osé, R, la osé.—426, 40, auoit, A, si.—428, 31, suyuant, après s’estre, R, après, s’estant.—35, ains, R, voire.—41, de le, R, à le.
430.—Ch. XIV.—14, l’autre, A *, estant tous pareils et.—20, choix, R, plus.—20, A, tente et.—432.—Ch. XV.—434, 13, vieil, R, vieus.—23, à vray dire, R, à dire verité.—38, desire montrer, R *, chacune desire montrer.—436, 8, infantine, R, enfantine.—9, froide, R, fiere.—10, triompher, D, de la rigueur.—gardoient, R, aymoient.—438, 7, L’ordre et, D, le.—31, bien à poinct, R, parfaitement.
440, 10, A, encore.—11, perdez vous, R, perdes vous?—15, cy, D, ne.—23, scache, R, sache, en France.—25, vaisselle, R, cueillier.—25, A, ny tapisserie.—Ch. XVI.—444, 20, merque, R, marque.—446, 30, cela que, R, ce que.—32, que nous y eussions, R *, qu’il y eut.
450, 1, naissance, A, mesmes.—10, harquebuziers, R, harquebouziers.—12, A, à mon aduis.—26, personne, R, homme.—452, 8, A, autre chose.—14, raison, A, de.—27, volage, R, vagabonde.—36, si tu veux, tu me perderas, R, tu me perderas, si tu veux.—454, 33, doigt, R, doit.—34, assez, R, asses.—34, souuent, R, souuant.—34, presenter, R, presanter.—458, 7, ossa, R, ossa?—13, l’on, R, on.—15, harquebusier, R, harquebouzier.
460, 2, harquebusade, R, harquebousade.—462, 6, bonne, D *, reputation Db.137 et.—8, souuent, R, souuant.—11, Et pour... estre, R, Pourtant à l’auanture.—14, Vt... possunt *. [Cette citation est placée, dans l’ex. de Bordeaux, avant la phrase précédente au lieu de la suivre].—43, soit, R, puisse estre.—464, 3, A, ne leur conseille.—Ch. XVII.—466, De qui, R, que.—468. L’empereur Constantius, R, Constantius l’Empereur.—25, posséde, D, de ce que ie les posséde.
470, 4, ma force... autre force, R, moy que de toute autre chose.—7, mon industrie, R, ma force.—30, Escriture, R, parole.—35, seulement, R, sulement.—472, 3, contentast, R, remplist.—4, iugement, R, goust.—5, sens, R *, desaduoue sans cesse; et me sens par tout.—18, A, est.—22, A, des musiciens.—29, ces pauillons, R, ses pauillons.—29, ces chariots, R, ses chariots.—30, la nauire, R, le nauire.—474, 7, fort et foible, R, fors foibles.—11, ahurté, R, fort.—11, auis, D *, et plus roide.—17, l’ame, D *, et certeine image trouble.—17, presente, D, comme en songe.—18, saisir ny, R, sesir et.—19, ostage, D *, Ce que.—32, polissure, R, iantillesse.—31, suiure moy, R *, suiure a moy.—41, façon, R, guise.—476, 13, plus extremes, R, dernieres.—16, A, sagement.—16, sçauoir relascher, R, conduire.—27, fluide, R, poli.—27, aspre, D *, et desdeigneux.—30, affection, R *, affectation.—34, ny, A, qui.—41, taire, R *, faire.—478, 12, A, qui sont.—16, Angoulemoisin, R *, Angoumoisin.—20, A, qu’autre.
480, 6, demerites, R *, mérites.—6, sociable, R, civilisée.—28, doigt, R, doit.—482, 21, proportion, R, rondeur.—22, iuste proportion de, R, proportion legitime des.—39, dispost, R *, tres dispost.—484, 25, A, libre et.—33, arrester *, D, et en tel degré de sens que i’ay senti en auoir occasion.—33 à 36, A, (une occasion... inquiétude).—486, 1, toutesfois, R, pourtant.—3, disette, R, necessité.—7, besoin, R, disette.—15, A, lors mesme.—15, donné, R, formé.
490, 17, A, point.—22, soyent, R, sont.—492, 2, A, presentes.—7, attirer, R, tant flatter.—8, les plus vtiles, R, bien plus vtiles que les autres.—16, plier, R, tordre.—17, dissimulation, R, de dissimulation.—25, tout y est bon, R, où tout y est bon.—33, il n’est, R, n’est.—494, 8, et qui, R *, que qui.—29, gain, R, guein.—36, A, par ses gents.—38, apparence, R, quelque apparence.—496, 4, ouuert, R, descouuert.—16, dessein, R, discours.—30, m’y, R, me.—30, propre, R, mien.—32, arrester... autheur, R, conceuoir.—498, 4, sçais plus le faire, R, le scais plus.
500, 8, Trapezonce, R, Trapesonce.—12, l’ame. [L’ex. de Bord, porte ici la citation: Memoria... continet, que l’éd. de 95 donne quelques lignes plus bas].—13, perfluo, R, effluo.—14, mot, D *, du guet.—21, ils traictent, R, elles traictent.—504, 6, le peu, R, ce peu.—17, suis, R *, me suis.—20, guere fortuitement, R, iamais fortuitement.—37, il en, R, qu’il en.—506, 19, A, pourtant.—508, 26, A, iamais.
510, 6 à 8, A, Et qui... sien.—9, on doit, R, ie dois.—11, appartient, R, touche.—16, grossieres, R *, communes.—16, la grace, D, et le pois.—17, discours, D *, hautain et.—22, de graces, R, ses graces.—512, 17, exemples, R, discours.—19, claire, R *, entiere.—514, 3, i’enrichis, R *, i’encheris.—16, parloient, R, parlent.—17, faisoyent la, R, font.—18, portoit, R, porte.—23, le doiue admirer, R, s’en doiue estonner.—25, A, au vif.—35, que lon, R, que en.—516, 11, et faisans, R, Ils font.—12, pour se rendre eux, R, et eux se rendent.—518, 18, abondance, R, foison.—32, douceur, R, et douceur.—33, de Monsieur, R, du sieur.—26 à 520, 15, A, I’ay pris... consideration. [Ici l’ex. de Bord. porte une croix qui devait signaler un renvoi sur feuille volante qui a disparu].
520.—Ch. XVIII.—522, 25, plus communes paroles, R, paroles communes.—29, seing, D *, des heures.—29, peculiere, D *, qui leur a serui, et.—524, 4, me testonner, R, dresser.—16, digerent, R, dirigent.—28, Quantes, R, quant de.—39, pincer, D, ou.—526, 13, l’empereur Valentinian, R, Valentinian l’Empereur.—528.—Ch. XIX.
530.—534, 11, l’Apostat, R, apostat.—536, 8, la religion, R *, sa religion.—Ch. XX.—538, 34, veteris, R, vetuli.
540, 9, à quelque, R, de la.—9, nette, R, verte.—542, 10, comme, R, comment.—Ch. XX.—19, dont, R, de quoy.—544, 8, degradent, D *, iustement.—13, Db.138 raison, R *, grande raison.—19, le champ et au propre, R, la place et au milieu de.—546.—Ch. XXI.—14 à 38, A, Fortune... ennemies. [Un renvoi sans objet que porte ici l’ex. de Bordeaux, semble indiquer que ce passage devait être sur une feuille volante qui a disparu].—548, 4, Portugalois, R, Portugaiz.—7, brauement, R, plus glorieusement.—12, glorieusement, R, laborieusement.—21, consumer, R, consommer.—21, son armée, R, l’armée.
550, 1, affin de, R, pour.—7, soucy, R *, soin.—8, dedans, R, dans.—9, cœur, D *, et en sa teste.—Ch. XXII.—20, reuient, R, vient.—23, car, D, là.—26, destourna iamais pour, R, destournoit du droit pour aller.—552, 20, recreu. Pour, R, recreu et que pour.—22, A, comme vsage.—Ch. XXIII.—554, 19, d’Alemaigne, R, de l’Alemaigne.—37, abondant, R *, foisonnant.—556, 3, d’emmener, R *, d’en mener.—558, 1, voire, R, et.—Ch. XXIV.
560, 14, plusieurs, D *, autres.—29, auec, R, à tout.—562, 9, domination, R *, puissance.—9, A, que sa vertu... acquis.—Ch. XXV.—14, la mine, R, mine.—564, 12, dessigné de, R, entrepris de s’en.—15, m’en, R, de m’en.—19, le premier, R, tout le premier.—20, se le, R, s’en.—27, Harpasté, R, Harpaste.—31, ris, R, me ris.—566, 2, l’emmener, R, l’en emmener.—Ch. XXVI.—568, 15, dont, R, de qui.—Ch. XXVII.—21, la cruauté, R, cruauté.—22, si ay, R *, ay.
570, 9, deschiqueter, R, à deschiqueter.—33, souffrir, R, sentir.—35, receuoir, R, souffrir.—572, 19, vaincre, D *, mais.—12, A, moins excusable.—33, aduersaire, R, ennemy.—38, espace, R, image.—574, 9, s’engagent, R, s’y s’engagent.—39, Matecoulon, R, Matecolom.—576, 34, vieil, R, vieus.—578, 5, mestier, R, un mestier.—22, confus, R *, consul.—36, dresse, R *, exerce.—42 à 580, 1, A, Ny qu’vn... poignard.
580, 6, tenir, R, dire.—9, Epeius, R, Epicius.—9, Cecyo, R, Cercyo.—11, bellique, R, des guerres.—32, siesent bien, R *, tiennent touiours bien leur ranc.—35 à 37, A, Quand elles... propos.—582, 14, en l’honneur, R, à l’honur.—16, en vn, R, dans vn.—25, A, pleines.—584, 12, recogneut, R, y recogneut.—22, souffrance, R, sentiment.—29, gratter, R, tant gratter.—30, ce mestier iusqu’à ce qu’il, R, ce cardur qu’il.—34, A, nud.—35, apporter, R, inuanter.—35, fit ieusner plusieurs, R, ne dona ny à manger ny à boire aus.—36, et voyant, R, voyant.—38, A, seul.—586, 1, en engloutissants, R, engloutissants.—Ch. XXVIII.—9, nulle, R, nul autre.—588, 2, nous, R, nostre nature.—22, peut, R, veut.
590.—Ch. XXIX.—592, 21, lui estant, R, estant.—22, Quoi, R, Comment.—594, 1, il s’en, R, s’en.—10, prit, R *, prenant.—13, en la, R, dans la.—35, va, R, com’allant.—596, 1, à chanter, R, chanter.—6, en l’eau, R, dans l’eau.—37, consommé, R, consumé.
600, 27 à 29, heureusement... espaule, R, honorablement son profit si fortune continue à luy faire espaule.—602, 6, eust sceu, R, le pouuoit.—12, à la mort, R *, mortel.—12, eust, R, en eust.—13, A, tel.—13, A, estant.—17, perdit, D, et troubla.—28, court chemin à gaigner, R, certein moïen de meriter.—28, de tuer, R, tuer.—29 à 34, Parquoy... saincte, R, Par quoi, mesprisants tous les dangiers propres, pour vne si vtile execution: vn ou deus se sont veus souuent, au pris d’vne certeine mort, se presanter à assassiner (nous auons emprunté ce mot de leur nom) leur enemi au milieu de ses forces. Ainsi fut tué nostre conte Raymond de Tripoli, en sa ville.—33 à 35, A, Et pareillement... d’œuure.—604.—Ch. XXX.—6, enuiron, R *, à peu pres.—606.—Ch. XXXI.—21, des Cyclopes, R, de Cyclopes.—608, 9, estroppiez, R, stropiets.—Caius Rabirius, R, Lucius Saturninus [ce qui est une erreur].
610, 27, actions, R, offices.—612, 1, iniurier, R, à iniurier.—614, 3, esgaré, R, escarté.—13, dit, R, fit.—616, 16, poids, R, poix.
620.—Ch. XXXII.—25, outre, D, ce.—624, 32, à dire, R, de dire.—40, vne paroy, R, vn paroy.—626, 6, se derober, R, de se dérober.—8, A, du jour precedent.—628, 8, A, l’humaine.—8, selon... autres, R, touche et reporte à cela là toutes les autres formes.—9, rapportent, R, réglent.—10, fauces, R, artificielles.—10 à 13, A, Luy... monde.—14, O... insupportable! R, Quelle bestiale stupidité.—15, notamment, R, nomement.—16, mille *, R, mes.—27, la volonté, R, volonté...
Db.139 630.—632.—Ch. XXXIII.—634, 30, quatre, R, à quatre.—636, 2, d’appeller, R, appeler.—5, nay, R, issu.—17, regaigna, R, regaigne.—638, 28, vint apporter, R, apporta.
640, 15, la guerre, R, guerre.—16, trois et quatre, R, à trois et à quatre.—644, 8, condamner, R, de condamner.—646.—Ch. XXXIV.—16, Aphricain, R, l’Aphricain.—648, 10, de tel interest, R, si grande.—10 à 13, de les trouuer... par reputation, R, les ayant iugez foibles par reputation, les trouuer après, à la verité bien forts.—30, pas fort, R, guiere.
650, 30, exhorter, R, enhorter.—652, 5, son coche, R, sa coche.—15, de Pont, R, du Pont.—654, 25, trauersé, R, traiecté.—29, reprendre, D, luy mesme.—36, falloit, R, failloit.—38, comme il eust, R, ayant.—38, passast, R, passant.—658, 1, prouuoir, R, pouruoir.—13, ainsin, R, ainsi.
660, 25, l’vne, R, vne.—30, apres auoir, R, ayant.—662, 3, affin d’en, R, pour en.—8, comme ils eurent, R, ayant.—Ch. XXXV.—22, trop, R, prou.—664, 5, s’esgratigner, R, esgratigner.—10, ie ne suis, R, ie commence à n’estre.—666, 35, l’emmenoient, R, l’en amenoient.—668, 2, ie t’escoute, à toy, R, ie t’escoute toy.—16, elle s’alla, R, s’alla.
670, 4, enuoya, R, ayant enuoyé.—20, il se tourne, R, se tournant.—34, destourne, R, destourna.—672, 30, par, R, pour.—32, en outre, R, outre cela.—674, 1, vesquit, R, vescut.—676, 9, la plus grande, R, plus grande.—15, Paulina, R, Pauline.
10.—Liv. II, ch. XXXVI.—7, seulement dire cela, R, par dire seulement cela.—12, 30, guerriere, R, militaire.—14, 20, imaginiez, R, imaginez.—16, 28, priuilege, R, priuiliege.—18, 4, ambition, R, l’ambition.—33, ny forme, R, nulle regle.
20, 1, A, en la forme qu’elle estoit en luy.—2, donneroit, R, donrroit.—3, magnifique, R, illustre.—4, se pourroit... balance, R, me pourroit mettre en doubte du chois.—10, mais que... homme, R, mais galant home qu’ils noment.—34, dependoit de luy, R, de luy dependoit.—22, 2, A, luy mort.—Ch. XXXVII.—30, membre, D, Mais c’estoient vaines propositions.—24, 17, s’escriant, R, l’escriant.—26, 16, ordonne si, D *, rigoreusement et.—17, souffrance, R, tolerance.—22, ses, R *, ces.—26, tordions, R, tordons.—27, tordions, R, tordons.—35, d’entretien... occupation, R, de commerce, capable d’entretien.—28, 7, pardonne, R, permet.—13, A, et me... brailler.—19, au desespoir, R, à me perdre.—27, A, leur.—33, A, lors.—33, ronger, R, poindre si fort.
30, 1, apprenti, R, apprentis.—15, y ait, R, y a.—32, 30, par leur conduite, R, soubs leurs regles.—34, iniurieuse, R *, penible et iniurieuse.—40, d’appeler à son secours les, R, de s’ayder de ces nobles et.—36, 20, tres inepte souuant, R, souuant tres inepte.
40, 31, auantageuse à, R, auantageuse de.—42, 30, vne autre, R, à vne autre.—31, si ay, R, ay.—44, 2, Hypolitus, R, Heleine [ce qui est une erreur].—20, fanatiques, R *, fantastiques.—24, et incognu, R, incognu.—46, 4, descouuertes, R, descouuerts.—6, y retrancher, R, en retrancher.—7, adjouster quelque chose, R, y adjouster.—15, à tous, R, tous.—37, n’estoit, R, n’y auoit.—48, 6, gaignerent, R *, vindrent aussi en.—17, l’vsage... accoustumé, R, le publique, et tant de siecles auparauant accoustumé, vsage des bains chauds.—23, des Latineurs, R, les Latineurs.—26, d’esquine, R, desquine.
50.—54, 6, pourpointiers, R, prepouintiers.—6, chacun, R, chaqun.—10, potagers, R, potagiers.—15, cette partie, R, elle.—58, 32, specialement, R, notamment.
60, 41, alla, R, s’alla.—41, s’aduiser, R, aduiser.—62, 12, apostemes, R, apostumes.—33, Db.140 prouuoir, R, garnir.—64, 33, autre sorte, R, vn autre sorte.—66, 17, endurent et laissent faire, R, souffrent.
70, 9, estoit, R, fut.—18, y verrions, R, verrions.—72, 17, quand ce, R, que ce.—29, cognoistre, R, parestre.—31, à son œconomie, R *, et œconomie de sa maison.—74, 20, toutes, R, sont toutes.—21, A, sorte de.—30, dit-il, R, fit-il.—30, montrant, R, en montrant.—76, 14, Aussi, R, Et aussi.—14, exhortemens, R, enhortemens.—16, qu’il, R *, ou qu’il.—18. Ce seroit, R, qui seroit.—33, susceptible de formes, R, plus susceptible de plus de formes.
78.—Ch. I.—6, ny, A, ne.
80, 9, la sentent, R, le sentent.—82, 8, Fortune, R, la fortune.—15, qui peuuent, R, peuuent.—21, A, en ce.—26, d’obligation, R, obligation.—34, A, Vtatur... potest.—35, legitimes, D *, et equitables.—36, temperees, R *, equables et temperees.—84, 20, suspendoit, R, suspendit.—22, avec, R, à tout.—22, de quel, R, du quel.—24, aux victorieux, R, victorius.—26, party, D *, par application de dessein.—86, 9, vne intestine aspreté, R, aspreté intestine.—17, au moins, R, mais au moins.—21, aux vns... encore, R, à ceux là et à ceux-ci tient encore.—88, 6, A, à mon gré.—21, n’en puis-ie, R, ne puis-ie.—27, n’est, A, ce.—33, A, à cette heure.—33, négotier, D, entre nous.
90, 25, leur asne, R, à l’asne.—36, nationale, D, locale.—94, 14, trahison doit, R, perfidie peut.—16, chastier, R, punir.—16, perfidies, R, trahisons.—20, A, par apres.—30, Visilicie, R, Vislicie.—96, 3, luy mesme estre, R, estre luy mesme.—13 à 16, Et nostre... pratiquez. [Dans l’ex. de Bordeaux, cette phrase est reportée après «chiens», lig. 26].—14, A, au lieu des armes d’or qu’il leur auoit promis.—39, employe, R, y employe.—98, 9, fils, D *, contre luy.—17, de Lithuanie, R, des Lithuaniens.—17, introduisit... desfaire, R, fit autresfois cette loy, que les criminels condamnes, eussent à executer eus mesmes de leurs mains la sentance capitale contre eus donée.—31, guarison, R, guerison.
100, 24, propre salut, D *, oui.—27, a, R, ha.—102, 1, le profit, R, l’vtilité.—23, suis ie, R, y suis ie.—26, abolir, R, renuerser.—27, promesses, D *, et sermens.—104, 28, A, toute.—106, 4, exhortements, R, enhortemens.—17, l’honneur, R *, l’honnesteté.—Ch. II.—108, 2, fouruoyent, R, se fouruoyent.—12, l’heure, D, presante.—25, speciale, R, particuliere.—32, et crus, R, crus.
110, 2, science, D *, sans art.—7, distinctement, R, particulierement.—8, plus pleinement, R, pleinement.—114, 8, à en parler, R, à qui sauoit a reprobation plus tost parler.—19, naturel, R, nature.—118, 6, pour la, R, par.—21, A, du dehors.—30, qu’il, R, qu’Erasme.
120, 1, en leur, R, de leur.—15, A, guere.—25, externes, D *, arbitreres.—122, 9, Si se, R, Si ce.—23, emporté, R, rapporté.—27, de laquelle, R, De quoy.—124, 16, complexion, ou, R, complexion voire.—20, ainsin, R, ainsi.—23, approchent des, R, approchent les.—26, la nostre, R, la leur.—30, alterer... ame, R, estre marris et desplaisants.—31, grande desplaisance, R, grand regret.—126, 8, regret, R, regreter.—12, l’imaginer, R, d’imaginer.—128, 25, à cette heure, R, asture.—29, aussi peu, R, encore moins.—29, suis, D, fort.—29, et encore, R, mais i’en suis encore.—33, A *, qu’à la mienne.—33, cil, R, celuy.
130, 14, A, le coup.—32, à part, R, apar.—132, 10, l’infortune de ma vieillesse, R, la desfortune de ma decrepitude.—31, cassee, R, croupie.—134, 6, à moy de, R, à moy à.—18, l’aigre, R, à l’aigre.—19, le moisi, R, au moisi.—136.—Ch. III.—6, vieil, R, vieus.—24, soy, R, à soy.—30, des subiects propres, R, de subiects siens.—138, 5, l’a nature, R, la nature.—7, addonnions, R, addonnons.—29, sapience, A, est.
140, 25, de ieunesse, R *, dés ieunesse.—142, 6, maistral, R, maestral.—146, 11, presse, R, foule.—28, ceux icy, R, ceux-cy.—148, 39, pouruoir, R, pouruoyer.
150, 9, aage, R, eage.—9, poil, R, ris.—23, vtilement, R *, plus vtilement.—25, d’autant, A, plus.—152, 3, auec, R, à tout.—154, 13, bel, R, beau.—16, oriller, R, oreiller.—28, dis-ie, R, fais-ie.—33, mon, R, à mon.—156, 12, i’y pourroy, R, ie pouuois.—15, proumenoir, R, promenoir.—16, pas seul comme, Db.141 R, si.—16, l’agitent, R, ne l’agitent.—20, A, sur des pulpitres.—30, cour, R, court.—158, 9, pas, R, part.—Ch. IV.—21, La plus, R *, car la plus.
160, 7, Iamais, R, Et jamais.—29, douloureuse, R, doulereuse.—162, 9, commence, R, print.—164, 4, caterrhe, R, catarre.—4, desuoyent, R, le desnoyent.—23, l’eschaffaut, R, vn eschaffaut.—166, 5, champ, R, camp.—10, deuina, R, diuina.—15, comme il se batoit, R, en combattant.—17, crioit, R, criant.—17, A, mais il.—23, il se rua, R, se ruant.—24, A, comme.—25, defendoit, R, defendant.—168, 7, sa couronne à terre, R, à terre sa corone.—10, l’vtilité, R, vtilité.—21, pas donc, R, donc pas.—36, comme l’on, R, comment on.
170, 22, compagnie, R, compaignie.—172, 6, accueils, R, acceuils.—24, grammairienne, D *, et voyelle.—34, m’apporte, R, apporte.—174, 6, ie voy, R, ie voioi.—6, la voy, R, la voyois.—13, vne exemple, R, vn exemple.—19, part, R, leur part.—176, 5, port, R, teint.—30, mette, R, iette.—178.—Ch. V.
180, 37, verdissant, R, fleurissant.—182, 7, faudroit, R *, y faudroit.—7, lucte, R, luicte.—28, à se tenir, R, de se tenir.—184, 19, affreté, R, affreré.—24, puissances, R, opérations.—26, le morfondu, R, au morfondu.—29, à vn rauissement, R, au rauissement.—33, l’esprit, R, mon esprit.—34, clairté, R, portée.—37, tire, R, faict.—186, 10, A, fascheusement.—27, deuroit, R, deuoit.—188, 9, au faillir, R, aus mesfaicts.—18, Thales, A, luy.—33, cache, R, couure.
190, 4, d’estre blanchie, R, ou blanchie.—10, fuis, R, crains.—21, Voyre, R, Oui.—21, fit-il, R, dict-il.—23, dit-il, R, fit-il.—30, qu’il m’appartient, R, qui m’appartient.—192, 12, A, Et le sexe... taire le plus.—13, C’est vne, R *, Il est bon aussi, que c’est vne.—14, Non pas, D, mesme.—39, l’interest, R, interest.—196, 6, ne la face, R, la face.—32, emploite, R, en-ploite.—37, alors, R, en ce cas.—198, 2, dit, R, fit.—6, leurs charges, R, leur charge.—24, vne de, R, vn de.—24, cordonniere, R, courdonniere.—27, continuation, R, constance.—34, maistresse, D, et d’amye.
200, 7, dehors, R, hors.—9, prendre, ou, R, du prendre ou.—202, 14, trahison, D, de.—204, 6, deuroient, R, deuoyent.—10, chatouilleux, R, chatouillant.—15, voyez, R, voies.—38, ce mesme, R, cela mesme.—206, 14, Car... legiste, R, et que Solon, chef de l’eschole iuridique.—16, D, dis-ie.—208, 5, son interdiction, R, interdiction.
210, 35, temps, D *, plus hardies.—212, 1, Ie veux... volupté, R, Car il faut laisser à part ces escris des philosofes qui ont suiui la secte Epicurienne.—5, temples, R, eglises.—5, garses, D *, et des garsons à.—214, 1, publicq, D, esgalement.—216, 1, hommes, D, et.—5, du Pegu, R, de Pegu.—16, peu exactes... marchant, R, et montroient en marchant leurs cuisses à nud.—19, parle, R, tesmouigne.—30 à 218, 3, Inique... cause. [Ce passage est reporté après la citation Num tu, pag. 218, lig. 16].—1, plus vicieuse, R, vicieuse.—3, Elles, R, Et elles.—35, renfrongnée, R, renfroignée.
220, 9, deuinant, R, diuinant.—12, c’est, R, c’estoit.—29, indiscretion, R, l’indiscretion.—36, dames, D, de bien et.—222, 11, et mignardes douceurs, R, graces.—40, pourtant, D, pas.—40, molles, R *, douces.—224, 26, l’aigre et, R, à l’aigre et à.—228, 23, inepte, D, aux dames.—23, messeante, A, aux dames.
230, 5, adiré, R, esdiré.—13, qualité commune, R, commune qualité.—25, A, entre nous.—30, d’œillades et de, R, par euillades et.—32, leurs amours, R, leur intelliiance.—32, Ce qu’il aduoua, R, Et laduoua.—34, tout franchement... vois tu pas, R, Vois tu pas coquin.—232, 15, prouuoir, R, pouruoir.—234, 33, trouuent, R, treuuent.—236, 11, intériner sa, R, d’accorder la.—26, toute, R, tout.—33, craignions, R, craignons.
240, 19, dans les choses, R, dans la chose.—242, 28, artificielle, R, trop artificielle.—31, si ny, R, sil n’y.—31, recognois, D *, pas.—246, 4, l’estranger, R, à l’estranger.—13, il eust esté autrement, R, autrement il eust esté.—17, auec, R, à tout.—19, imprudemment, R, imprudamment.—21, eux-mesmes, R *, d’elles mesmes.—28, que si i’ai, R, qu’ayant.—248, 15, aussi des, R, aussi de ces.—19, et parlant, R, parlant.—22, A, comme... parties.—30, qu’on, R, Et qu’on.
250, 4, ce que, R, car ce que.—4, a esté... iouet, R, est le iouet des Dieus.—11, affronteur, R, vn affronteur.—17, deuantiere, R, dauantiere.—18, des circoncisions, Db.142 R, du tronçonement du prepuce qui en est vne punition.—252, 3, à cette heure, R, asteure.—4, honteuses, D *, et peneuses.—7, hazardé, R, hasarde.—12, court, R, suit.—14, A, le plus.—15, cacher, D *, et rougir.—17, faueur, R, grace.—22, pœnitet, D, Nous estimons à vice nostre estre.—29, exceller, D, sur.—30, leur, R, leurs.—32, Gens fanatiques, R, Sottes gens qui.—254, 13, l’aise, R, ton aise.—14, A, la moitié de.—14, fasche, R, vient à desplaisir.—16, soit, D *, manque et.—22, ordonnances... monde, R, regles positiues de ton inuantion t’occupent et atachent et les regles de ta paroisse: celles de Dieu et du monde.—256, 2, leur larcin, R, le larcin.—5, sauourer, R, gonfler.—28, A, rien.—31, d’vne, R, de sa.—258, 2, se paissoit, R, paissoit.—24, saillir, R, salir.—31, merueilleusement, R, monstrueusement.
260, 2, sans ame, D *, ou sans sentiment.—262, 9, liberté, D *, Nous courons à peu pres mesme fortune. Ils sont trop extremes en contrainte, nous en licence.—22, tousiours, D, estoyent.—23, affaires aux Sarmates, R, aux Sauromates.—27, et à nous aussi, R, come à nous.—30, ieunes hommes, R, iunes gens.—264, 4, tout leur art, R, toute leur art.—32, peut, R, put.—33, par tout, R, en tout.—266, 15, sac, R *, poche.—17, auec, R, à tout.—24, loix... iuges, R, loix que pour decider l’opportunité des mariages les iuges.—268, 8, vndenum, R, heu denum [Horace dit octavum].—37, est egalement mienne, R, me fait egalement moi.—42, generale, R, vniuerselle.
270, 7, de la raison commune, R, et communes.—9, legeres, R *, menues.—10, iustes, R *, pressantes.—23, d’autres miennes fautes, R, de null’ autre partie de ce traicté.—23, i’estime, R, ie tiens.—26, difficile, R *, tres difficile.—28, prendre, D, proprement.—31, nostres, D, et des plus cretez.—31, deux, A, et des plus cretez.—272, 3, circonstances... particulieres, R, particulieres et generales circonstances.—274, 31, de recommencer, R, à recommencer.—276, 23, dislaier, R, retarder.—278, 5, farcir, R *, que farcir.—7, breuuage, R, boisson.—18, desmenbrons, R, dessirons.—35, sa, R, leur.
280, 17, la vie, R, l’ame.—19, fort, R, bien.—24, veu, R, sachant.—282, 5, qu’on me fait, R *, que ie sens.—8, ausquels, R, ausqueles.—13, exhortoit, R, enhortoit.—19, contre, R, à l’encontre.—20, embesongna, R, embesougnat.—33, fust, R *, soit.—34, La laideur, R, Vne laideur.—34, d’vne vieillesse, R, et vne vieillesse.—284, 3, laquelle, D *, si plaisamment.—16, galbe, R, garbe.—21, sagesse, R, par sagesse.—28, rassis, R, prudent.—286, 22, paele, R, poele.—Ch. VI.—28, pour voir, R, voir.—288, 2, esternuent, R, estrenuent.—4, esternuement, R, estrenuement.—16, spécialement, R, et notamment.—22, m’ait, D, au moins.
290, 18, ressoudre, R, ressouder.—26, Dieu, A *, me.—31, et les... ieunesse. [Ce membre de phrase est mis entre parenthèses dans l’ex. de Bordeaux].—292, 8, lucter, R, luicter.—16, mousquetaire, R, mosquetere.—20, tirer, D *, auant.—23, prendre, R *, tirer.—30, D, comme... enseignes.—31, par païs en, R, en païs sur.—32, mene, R, traine.—33, trainer, R, mener.—294, 16, cadet, R, cabdet.—16, seoit, R, sioit.—25, qui establit, R, d’auoir establi.—26, maintient, R, maintenu.—28, souuenance, R, mémoire.—33, de rues, R, des rues.—34, lairra, R, a laissé.—34, à long, R, de mon.—296, 6, train le seruice, R, train lusage.—10, porter, R, aporter.—15, main souueraine, R, mains souueraines.—25, donront, R, donneront.—298, 2, ont, R, l’ont.—15, qu’ils, R, lesquels.—17, s’ils montrent, R, en montrant.—18, duquel, R, de qui.—18, r’allient, R, raliant.—25, la liberalité, R, liberalité.—29, s’appaouurit, R, s’apouurit.—30, les enuies, R, des enuies.—36, à faire, R, de faire.—36, A, apres.—28, et n’en, R, et ne.
300, 7, seulement autant, R, autant seulement.—8, propre, R, plus propre.—9, A, ne disoit.—10, Cyrus, R, luy dict Cyrus.—19, au moins en apparence. [Ce membre de phrase est mis entre parenthèses dans l’ex. de Bordeaux].—21, d’excez, R, excez.—302, 9, rares, R, plusieurs rares.—16, peussent, R, peut.—21, charioit, R, charrioit.—304, 13, tourneuirons, R, tournoions.—306, 16, à cette heure, R, asture.—25, tres-fort, R, très bien.—308, 15, sceu, R, imaginé.—31, ostez, dis-ie, R, contez, dis-ie.—32, à cette, R, cette.
310.—314, 19, l’on des, R, on des.—26, quand ils eurent, R, apres auoir.—26, Db.143 ils se mirent, R, se mirent.—27, gehennes, R, geines.—28, pour n’auoir, R, n’ayant.—316, 1, A, si barbares.—28, mangez entre eux, R, entremangez.
320, 29, les épaules, R, leurs épaules.—Ch. VII.—28, n’est, A, ce.—324, 3, donneroit, R, donroit.—8, en la, R, à la.—326, 28, feignit, R, feingnit.—33, par terre, R, à terre.—38, s’enialouser, R, s’en ialouser.
330, 2, pretendoit à, R, enuioit.—Ch. VIII.—22, A, et irremediables.—332, 5, similitude, R, exemple.—17, est, R, n’est.—18, à reculons, R, qu’à reculons.—18, conuenance, R, accord.—19, accord, R, similitude.—23, A, aussi bon... meschants.—27, à cette heure, R, asture.—334, 2, Mais comme, R, Comme.—336, 1, fuyons, A, à.—27, imperieusement, R, imperieuse.—28, Ie prends... souuent, R, Ie preste l’espaule aus reprehantions que l’on faict en mes escris: et les ai souuent changez.—31, ceder, D *, oui, à mes despens.—31, malaisé, R *, certes malaisé.—338, 6, opposoit, R, faisoit.—8, victoire, R, gloire.—9, Toutesfois, R, Mais.—33, à ce que ie dits, R, à propos.—37, traitter, R, treter.
340, 27, voylà, A, vn.—342, 18, du langage, R, de langage.—30, nullement, R, rarement.—344, 24, poursuy, R, rechercherois.—25, affin, R, pour.—25, affin, R, pour.—26, A, que le... l’imite.—346, 13, seul, R, tout seul.—13, de ce, D, mesme.—13, seul, R, tout seul.—17, la riuiere courre, R, courre la riuiere.—19, De vray, R, Voyre mais.—30, retorquables à, R, contournables vers.—31, bien dit, R, dit.—32, bien, R, tres.—34, le iour, R, du iour.—38, d’entendement, D, et gentil personnage.—39, autant, R, aussi.—348, 1, A, du registre.—5, ennuyeux, R, enuieux.—5, la prerogatiue, R, les prerogatiues.—7, s’il... faudroit, R, S’ils entandoint latin il leur faudroit.—10, ne dis, R, n’en tans.—11, tache, R, coulpe.—13, A, et seuere.—15, ce neantmoins à l’oster, R, à l’oster ce neantmoins.
350.—352, 12, riche, R, noble.—354, 5, en discerner, R, la discerner de la.—7, meilleure, R, meillure.—26, comme, R, comment.—356, femmelettes, R, femmes.—358, 7, mesle, R, remesle.—36, d’esgouster, R, desgouter.
360, 16, A, bien.—362, 16, surmonte, D, par où il se rehausse.—17, A, et ses diuerses vertus.—17, l’vne, R, vne.—366, 1, sérieux, graue, R, graue, sérieux.—16, Il n’est, R, N’est.—368, 1, dis-ie, R, fais-ie.—10, A, et le deuancer.—11, cognoissance, D, et le deuancer.—12, Essais, R, essais.—23, ce n’est, R, n’est.
370, 3, qu’il, D, y.—4, s’il, A, y.—33, A, quelque.—372, 35, accuse, R, a.—376, 10, presente, R, represente.—Ch. IX.—378, 24, à, A, vn.—27, de qui, R, duquel.—36, abandonné à, R, perdu.
380, 1, vont precipiter, R, se voient ieter.—6, lon, R, on.—382, 4, l’oppression, R, oppression.—30, A, qui vaille.—384, 4, aussi, R, encore.—8, de me promener, R, du promener.—8, de me retirer, R, du repos.—15, meritera, R, merite.—21, les sots, R, les simples.—386, 1, lassent, R, lassent et offensent.—8, plus. I’y, R, plus. I’en.—9, perspicacité, R, conoissance.—9, si i’y ay, R, si i ay.—10, me poisent, R, m’offancent.—17, D, et m’vlcerent.—19, quand ils, R *, nomeement quand ils.—42, libre et pur, R, naif.—388, 3, Ia Dieu me permette, R, Ia à Dieu ne plaise.—7, regardant plus, R, plus regardant.—18, A, bien.—19, m’oyant, R, en m’oyant.—20, me viennent souffler, R, vont me soufflant.—24, prix, R, le prix.—24, m’habille, R, me habille.
390, 27, que ie les ai veuz, R, les auoir veux.—392, 5, manier, D *, poiser.—33, eschec, R, humeur.—394, 27, particuliers, R, propres.—396, 7, contraire, R, rebours.—9, à l’auarice, R, son auarice.—39, farouches, R, monstrueuses.—398, 6, sauuages, R, farouches.—17, vn monde... formé, R, les hommes obligez desia et formez.—18, l’engendrons, R, les engendrons.—19, le redresser, R, les redresser.—20, la tordre de son, R, les tordre de leur.—20, accoustumé plus, R, plus accoustumé.—21, rompions, R, rompons.—25, receüe, D *, et formee.
400, 1, vne autre coupple, pareille, R, vn autre coupple, pareil.—402, 42, miserable, R, malotru.—404, 1, dessus, R, dauant.—2, dessoubs, R, après nous.—3, remporter, R, raporter.—22, plus espesse, R, espece.—406, 3, croulle, R, crolle.—408, 34, A, d’accent et de visage.
410, 7, I’ay... euité, R, Ie me suis tousiours bien gardé.—13, tres inepte, R, monstrueux.—17, aux soudaines, R, à soudaines.—33, A, à cause.—412, 2 à 4, Ie suis... pouce, R, Mes premieres publications furent l’an 1580. Despuis, d’vn long Db.144 trait de temps ie suis enuieilli, mais assagi ie ne le suis certes pas d’vn pouce.—4, à cette heure, R, asture.—6, bel, R, beau.—5, yuroigne, R, yurouigne.—8, ionchez, R *, ioncs.—11, seroit, A, ce.—414, 6, mœurs, R, humeurs.—8, commande, R, fuit à.—10, empirer meshuy, R, meshuy empirer.—10, vers, R, enuers.—18, laquelle, R, à laquelle.—19, vois chercher, R, me mesle.—19, le plus, R, la plus.—51, i’estime, R, estime.—26, telle, R, quelle.—416, 7, desertées, D *, et ruinées.—32, me les, R, me le.—418, 2, roide, R, plus roide.—19, pour, R, à.—24, trop, R, vn peu bien.—26, estre aucunement, R, aucunement estre.—34, iustice exacte, R, exacte iustice.
420, 4, A, simplement.—31, bragues, R, bagues.—38, A, enuers moy.—422, 15, A, s’ils sauouroient... liberté et.—19, d’affranchir, R, affranchir.—26, A, sollicitant, requerant, suppliant, ny moins.—29, m’en, R, me.—30, A, ou besoing.—33, m’engager, D *, pour eus.—37, et prest au besoing, R, au souin.—424, 12, sa hardiesse, R, son hardiesse.—29, eschaugette, R, eschoguette.—426, 6, m’estouffe, R, m’accable.—9, crainte, R *, trouble.—25, Fay-ie, R, Fais-ie.—26, robes, R, fortune.—29, A, et iuridique.—36, sont, R *, valent.—36, A, nettes.—428, 37, les puis, R, puis.
430, 14, façonner, R, former.—432, 3, nommément, R, notamment.—3, cours iours, R, iours cours.—13, maison, R, famille.—18, mere de famille, R, femme.—21, douaire, R, doire.—434, 9, specialement, R, notamment.—17, A, et plus continuellement.—18, touchons, D, plus continuellement.—30, à dix, R, dix. 32, sçaura prescripre, R, prescripra.—438, 5, les soixante, R, soixante.—29, loing, R, esloigné.
440, 4, ne le gratte, R, n’y touche.—13, l’interest, R, interest.—16, ou on, R, ou lon.—26, gouuerner, R, entretenir.—442, 7, les exclamations, R, exclamations.—28, A, vray.—444, 2, volontiers, R, franchement.—3, Dion, R *, Dion.—3, Antigonus, R, Antigon.—7, beau et aduenant, R, agreable.—18, masles, R *, homes.—23, ay esperé, R, espere.—23, aduenoit, R, aduient.—24, pleussent et accordassent, R, plaisent et accordent.—25, mon trepas, il rechercheroit, R, que ie meure, il recherchera.—25, ay donné, R, donne.—28, l’a veu, R, le voit.—28, dans, R, en.—34, i’eusse sceu, R, ie scauois.—34, m’eust esté, R, me fut.—35, ie l’eusses esté, R, ie l’irois.—37, Eh... amy, R *, O vn amy.—446, 8, A, de leurs.—24, poisante, D, le conseillerois volontiers Venise, pour la retraicte d’vne telle condition et foiblesse de vie.—27, moy, R, à moy.—29. Ie leur, R, Ce.—31, ces voyages, R, vn si long voyage.—448, 8, dislayer, R, deslaier.—17, à cette heure, R, asture.—19, s’ira difformant, R, se difformera.
450, 13, maussade, R, sale.—31, commourans, R, commorans.—452, 4, parmy, R, mais entre.—19, La fortune ayde, R, Combien ayde la fortune.—16, aux miens, R, à nul.—20, leur apporter, R, faire guiere.—454, 3, le plus, R, plus.—456, 15, saueur, R, goust.—458, 22, commune sorte, R, basse forme.—32, quelque, R, aucun.
460, 26, les hommes, R, des hommes.—462, 7, vertu, R, volupté.—20, se seruent simplement des, R, suiuent simplement les.—464, 9, condamnent à, R, accusent elles mesmes de.—16, raison, R, mesure.—20, desconuienent, R, disconuienent.—466, 2, A, si.—15, Et vne bonne, R, Comme vn’.—34, ou vn peuple, R, vn peuple.—468, 31, A, suyuant... promesse.
470, 26, muances, R, nuances.—30, aultres, D, tiltres.—ceux-ci, R, ces autres noms.—32, vn art, R, vn’ art.—472, 11, quelque air, R, l’air.—12, parlerie, D, C’est l’originel langage des Dieux. [Membre de phrase reporté dans le texte de 1595, même page, lig. 17, après «philosophie»].—16, rompu, D, Luy mesme est tout poétique.—16, théologie, A, est toute.—474, 7, trop incommode, R, incommode.—29, Ctesibius, R, vn Ctesibius.—36, de moyen, R, moyen.—476, 20, lesquels, R, que.—478, 1, outrageux, D *, au moins et.—8, me renuoyera, R, m’en enuoyera.—34, il y est, D, plus de cent ans.—34, A, et au delà de cent ans.
480.—484.—Ch. X.—21, s’hypothequer, R, se hypothequer.—486, 22, besongne, D *, et de l’obligation.—488, 2, et le, R, il le faut.—2, l’enfoncer, R, s’y enfoncer.—9, s’y interposant aussi, R, aussi s’y interposant.—9, doit, R, en doit.—16, Glorieux, R, Braue.—22, comme, R, comment.—34, lieu mesme, R, mesme lieu.—38, mesprisant, R, en mesprisant.
Db.145 490, 12, trompions, R, trompons.—13, les redresser, R, le dresser.—24, qu’en ceux-cy, R, que en ceux icy.—492, 27, desirs, R, desir.—494, 21, ensuiure, R, suyure.—23, espineux, R, bien espineux.—496, 30, et i’aymerois presque, R, i’aymerois quasi.—31, l’essimoit, R, l’estimoit.—33, ny de, R, et de.—498, 10, expirée, R, est vuidée.—11, A, par maniere d’exemple.—27, apres d’, R, à.—27, d’en, R, à en.
500, 18, selon la, R, à la.—502, 2, qui sont du, R, que ie vois au.—4, moy, R, ma cause.—7, contraire, D *, Vtatur motu animi qui vti ratione non potest. [Traduction: «Que celuy-là s’abandonne à sa passion, qui ne peut suivre la raison»].—504, 1, aueugle ou, R, aueugle et.—35, m’estudiois, R, estudiois.—506, 29, dissociation, R, dissantion.—35, excuse, R, sottise.—35, consolation, D, de sa perte.—35, progrez, D, des affaires douteux et.—508, 16, pouruoir, R, pouruoer.
510, 22, prouuoit, R, pouruoit.—36, tempeste, D, Animus multo antequam oprimatur, quatitur. [Traduction: «L’esprit est frappé très longtemps avant d’être abattu»].—512, 10, de ne, R, à ne.—14, m’eust pleu d’, R, i’eusse voulu.—34, grandes, R, de grandes.—35, est-il, R, il est.—514, 11, affaire, R *, de la peine.—28, A, d’y tenir ferme.—30, froidement, R, lachement.—31, ardemment, R, chaudement.—516, 5, A, à vn autre.—9, sont, D *, pas.—22, Excinduntur, R, abscinduntur.—518, 13, d’ingratitude, R, ingratitude.—27, vigueur, R, la vigueur.—27, liberté, R, la liberté.
520, 23, eschaffaux, R, eschauffaux.—32, A, tout cela.—33, cette condition, R, sa fortune.—522, 17, repetasser, R, repetasser.—24, attribue, R, done.—25, sienne, D, propre.—26, son, R, tout son.—34, ainsin, R, ainsi.—35, sommes, R, ne sommes.—524, 12, cette espece, R, ce costé là.—29, guarir, R, guerir.—si ay, R, ay.—526.—Ch. XI.—2, doiuent, R, deuoint.—29, resuassoit, R, rauassois.—528, 1, presuppositions, R, essais.—1, examinant, R, en examinant.—2, laissent, D, là.—2, courent aux, R, s’amusent à traiter les.—3, touche, R, appartient.—3, celuy, R, à celuy.—5, A, et accomply.—5, besoing, R, nature.—9, A, et de soy mesmes.—10, A, Les effects... nullement.—10 à 12, Le determiner... l’accepter, R, Le determiner et le scauoir comme le doner apartient à la regence et à la maitrise: à l’inferiorité, subiection et aprantissage appartient le iouyr, l’accepter. [En outre l’ordre des phrases où se trouvent les onze variantes qui précèdent est modifié ainsi qu’il suit: «Ils laissent... causeurs (lig. 2 à 3)» est placé après: «verité (pag. 526, lig. 33)»;—«Le determiner... l’accepter (lig. 10 à 12)» est placé après: «causeurs (lig. 2)»;—«Ils passent... consequences (pag. 526, lig. 33 à p. 528, l. 1)» est placé après: «l’accepter (lig. 12)»].—13, coustumes, R, costume.—30, moyens, R, causes.
530.—534, 22, dire, R, le dire.—25, sommes, R, que nous somes.—35, enquestante, R, enquesteuse.—40, L’admiration, D, dict Platon.—43, establir, R, conceuoir.—44, qu’à, R, que pour.—44, establir, R, conceuoir.—536, 14, offre, R, donne.—21, du sens, R, de sens.—33, imperieusement, D, Videantur sane ne affirmentur modo.—538, 2, A, Videantur... modo.—37, ce genre, R, cette nature.—S, cigüe, R, cicue.—22, par fois se peuuent ainsin, R, se peuuent ainsi par fois.—24, pas iuge, R, ny iuge.—31, la pensée, R, ma pensée.
540.—542, 1, esleuees, R, si esleuees.—544, 1, accroire, R, à croire.—2, au compte, R, en recette.—546.—Ch. XII.—17, maisons, R *, maçons.—29, boutades, R, saillies.
550, 4, besoigne, D, et plus vtile.—11, acquisition, R, emploite.—12, ailleurs, R, au reste.—14, vaisseau, R, vasseau.—14, nous auons, R, auons.—552, 3, A, non que.—3, naturelle, R, populere.—16, qu’aigu, R, que aigu.—30, aigu, R, vif.—31, nous eslance, R, et eslance.—32, solide, R, rassis.—34, combat, R, conflit.—554, 28, despece, R, desmenbre.—556, 40, necessaire, R, propre.—42 à 558, 4, les beaux... piller, R, les admirables iardins qui sont autour de la ville de Damas en abondance et délicatesse, resterent vierges des mains de ses soldats tous ouuers et non clos, com’ils sont.—5, Fauonius, R, Faonius [suivant Plutarque].—6, republique, R, estat.—8, A, trouble et hazarde tout, et qui.—11, prier, R, de prier.—18, sie, R, siese.—27, colloqué, D *, desmenbrant sa mere et en donant à ronger les pieces à ses antiens enemis.—27, de haines, R, de haynes.—30, loy, R, parole.—31, amorçons, R, amorchons.—33, estat, R, visage.
Db.146 560, 6, moy, R, à moy.—28, tirer, D, en.—32, A, de mal.—34, soummission, R, summission.—562, comme, D, à.—23, droicteur, R, droitur.—564, 17, sans, R, que ie n’aye.—20, sçaurois, R, puis.—22, euidemment, R *, auidemant.—38, qu’il est vrai à demy, R, que certes à peu près.—566, 5, office, R, ordre.—20, falloit, R, me falloit.—568, 8, A, alors.—26, chauma, R, chaume.
570, 10, auec, R, à tout.—572, à la, R, la.—8, ce neantmoins, R, neantmoins.—20, de tous les maux, R, des maux.—574, 1, torment, R, tourment.—8, A, esloignée.—30, total, R, tout.—34, pourtant, R, portant.—576, 2, sentiment, R, goust.—9, premeditation, R, preuoyance.—10, premeditée, R, pourpensée.—16, A, hurt et au.—17, coup, D, presant.—17, en souffre, R, se en sent.—21, A, plus.—37, autre, R, l’autre.—578, 1, affaire, R, à faire.—16, ieunes, R, iunes.
580, 3, puerile, R, sec et sain mais quand et quand naïf et bas.—4, inimaginable, D *, véritable franc et iuste au dela de tout exemple.—17, vne oisiue, R, vn’ oisiue.—34, securité, R, niaise en vne securité.—34, enfantine, R, puerile.—582, 3, d’elle, D, mesmes.—14, encheuestrions et battions, R, encheuestrons et battons.—15, tuions, R, tuons.—37, oisiueté, R, enhortemens d’autruy.—584, 16, lié, R, empilé.—17, incognues, R, inconues.—18, Cela c’est, D *, en consciance.—23, il effaçoit, R, à chacun il me sembla effacer.—25, et parmy, R, parmy.—25, suis, R, ie suis.—586, 1, cettuy-ci, R, cettuy ici.—2, eusse, R, en eusse.—2 à 5, Eh quoy... perdre, R, D’auantage, telle faueur gratieuse que la fortune peut m’auoir offerte par l’entremise de cet ouurage eut lors rencontre vne plus seson.—13, s’espessit, R, se croupit.—21, donrois-ie, R, dourrais-ie.—22, Socrates, D, qui.—24, si disgracié, R *, et vn visage si vilain.—24, si disconuenable, R, disconuenable.—31 à 34, et nous... bien, R, et souuent nous desgoute par bien legieres causes: du teint d’vne tâche d’vne rude contenance de quelque cause inexplicable sur des menbres bien.—36, toutesfois, R, pourtant.—36, le plus, R, tres.—38, qui, D, est.—38, difformité, R, deformité.—588, 16, non a, R, n’a.—18, rang, R, ranc.—21, appartenir aux beaux, R, aux beaux appartenir.—25, fait-il, R, dict-il.
590, 27, seule, R, la seule.—30, religions, non, R, relligions nous.—592, 6, vne apparence, R, vn port.—10, celle, R, celuy.—33, mon soupçon, R, ma supçon.—594, 3, l’interpretation, R, interpretation.—17, enuieux, R, ialoux.—20, en, R, dans.—20, dans, R, en.—26, remonte, R, remonta.—36, dispersé, R, desparti.—596, 6, harquebusier, R, harquebousier.—9, harquebusade, R, harquebousade.—28, lendemain, R, l’endemain.—33, indiscrete liberté, R, liberté indiscrete.—598, 9, punition, R, vengence.—11, laideur, R, haine.—12, abhorrer, R, hayr.—18, De mesme qu’, R, Comme.—Ch. XIII.—27, A, de beaucoup.—27, plus vil, R, moins digne.
600, 2, conference, R, ressemblance.—602, contrat, R, vn contrat.—604, 9, et redoutons, R, redoutons.—26, sur qui, R, auquel.—36, contraire, R, rebours.—606, 3, à soye, R, de soye.—19, raccourcissement, R, racourciment.—20, ou, A, signe.—23, A, et tourneuire.—31, on, R, l’on.—42, commentaires, R, commenteres.—608, 2, s’entent, R, s’antent.—10, leurs ouurages, R, leur ouurage.—29, d’Hydra, R, de Hydra.—30, dist, R, fit.—33, tu nous en apportes, R, en voicy.
610, 7, bout, R, coin.—614, 6, estrené, R *, aussi estrené.—616, 15, peut, R, sauroit.—19, gouuernement, R, son gouuernement.—24, peint, R, trop peint.—28, robuste, D, vertu.—29, A, quiete.
620, 16, Euthydeme, D, en Xenophon.—22, de cette, R, à cette.—26, Nihil, R, Nil hoc.—622, 28, c’est, R *, ainsi que de.—624, 14, d’oreilles, R, des oreilles.—626, 22, pour, D, le seruice de.—36, beaucoup, R, de beaucoup.—628, 9, apprins, R, apris.—13, mauuais, R, mauues.—41, à cette heure, R, asture.
630, 24, moy, R, à moy.—632, 8, sottises, R, bestises.—9, mettons, R, ietons.—15, tiennent, R, disent.—634, 18, respondit, R, respondoit.—20, ordinaire, R, ordinere.—20, bruit, R, son.—21, de l’eau, R, l’eau.—26, déporta, R, laissa.—27, semoyent, R, semoint.—29, employa, R, continua.—636, 6, aussi au changement, R, au changement aussi.—36, trois, D *, bones.—638, 32, il a, R, il m’a.—32, m’imprimer, R, imprimer.—34, l’inquisition, R, inquisition.
Db.147 640, 16, offices, R, seruices.—20, A, Tandis que.—646, 14, course, D, naturelle.—648, 16, l’vtilité, R, vtilité.—18, allongera-lon, R, alongera tu.—18, vostre, R, nostre.
650, 4, cet office, R, ce service.—27, compagnie, D, ordinaire.—28, sain, R, autre.—29, dit-il, R, faict-il.—652, 33, quoy, R, qui.—654, 16, qu’à cette heure, R, qu’asture.—656, 17, entr’engendrent, R, s’entr’engendrent.
660, 11, cognoistre, R, conestre.—664, 8, A, et tout vn peuple.—21, secousses, R, sesons.—24, l’aage, R, tantost de six ans, le cinquantieme.—33, A, et mes yeux.—33, incontinent, D, et mes yeux.—666, 16, paisiblement, D, seulement.—33, sicut, R, si cui.—668, 2, leur nourriture, R, nourriture.
670, 28, r’allie, R, r’allia.—32, me semble, R, semble.—672, 1, m’ennuyent, R, me fachent.—10, auoyent, R, auoint.—674, 15, A, ils se trompent, et.—17, et dix, R, dix.—18, qui ay, R, ay.—20, prodigieuse, R, monstrueuse.—36, las, R, lasse.—678, 3, A, sur tout les vieillards.—5, d’almanachs, D, les ephemerides et aux médecins.—5, A, les esperances et les pronostiques.—18, galbe, R, garbe.—31, contraire, R, rebours.
680, 1, et ne bois, R, ne bois.—11, vin, D, d’eau.—15, ou non, R, non.—19, buroit, R, boiroit.—682, 21, ses compagnons, R, les autres.—24, A, naturelle.—29, des hommes à Rome, R, à Rome des gens.—35, pour quelle, R, à ce qu’elle.—38, aux festins, R, à leurs festins.—684, 7, desdaigné, R, refusé.—9, souueraine, R, principale.—10, Mon... forclost. [Phrase reportée lig. 12 après «il se trouue»].—11, pour soy... saueur, R, des conuiez y apporte la principale grâce.—15, de prendre, R, prendre.—686, 4, veulent que, R, tiennent.—5, A, soyent.—6, comme dit Aristote, qui d’vne farouche stupidité, R, qui d’vne farouche stupidité, comme dit Aristote.—7, font les degoustés, R, sont desgoutez.—7, A, d’autres.—10, ne leur coutant, R, et ne leur couste.—11, substantent, R, sustantent.—13, leurs femmes, R, les fames.—23, plus, R *, bien plus.—34, humains et corporels, R, naturels et par consequent necesseres et iustes.—38, vocation, R *, vacation.—688, 9 à 12, avez-vous sceu composer... villes, R, Composer nos mœurs est nostre office, non pas composer des liures, et gaigner non pas des batailles et prouinces, mais l’ordre et la tranquillité à nostre conduite.—12, Le glorieux... c’est, R, Nostre grand et glorieus chef d’euure c’est.—17, au deuis, R, à son deuis.—30, dispensé, R, despansé.—35, Bacchus, D, Illis est indulgendum non seruiendum. [Traduction: «Il faut le leur pardonner, et ne pas leur en faire un grief»].—37, voluptez, D *, naturelles.
690, 5, des mœurs, R, de meurs.—7, vne geniture, R, vn’origine.—24, A, En la... cheual [phrase reportée lig. 32].—25, Et emmy... Et le premier emmy.—26, A, le premier.—32, abstinence, D, Il s’est veu en la bataille Deliene releuer et sauuer Xenophon renuersé de son cheual.—692, 17, bien, D, naturellement.—696, 5, afin, R, pour.—7, chagrigne, R, chagreigne.—12, l’amplifier, R, amplifier.—698, 2, substantassions, R, sustentissions.—6, que plustost... produisist, R, plus tost qu’on les produisit encore.—20, la volupté, R, volupté.—29, ne va, R, va.
700, 1, expliquer, R, exprimer.—702, 16, facheux à digerer, R, à digérer facheus.—19, les plus, R, le plus.—704, 5, miracle, D, et.
E.151 «Montaigne, le meilleur philosophe moral que nous ayons, plus profond que subtil, a dit d’Aguesseau, n’est jamais mieux que cité; on ne lui trouve pas tant de génie à le lire de suite, ses propos saisissent plus que les développements qu’il leur donne».—Ses propos, on les trouvera, en majeure partie, énoncés ici; et, en se reportant aux indications de volume et de page qui les accompagnent, il sera aisé, à qui voudra, de les replacer dans leur cadre pour en mieux juger et méditer.
Ces extraits, synthétisant «l’esprit des Essais», sont textuels, en dehors des légères retouches qu’il a fallu faire à quelques-uns pour les rendre compréhensibles tout en les présentant isolément.—Le style et l’orthographe en ont été conservés, pour ne rien leur enlever de leur précision et de leur pittoresque.
Ce relevé, joint au sommaire des Essais (fascicule B), présente de fait la quintessence de cet ouvrage: l’un dans son ensemble, l’autre dans ses idées caractéristiques.
La pensée n’en est pas nouvelle; elle a déjà été réalisée, au moins à deux reprises au XVIIIe siècle, d’une manière fort judicieuse, bien que dans des conditions ne nous donnant pas pleine satisfaction, ce qui nous a déterminé à la reprendre, en faisant à cet égard table rase du passé.
Le difficile, dans un travail de ce genre, est de ne pas se laisser entraîner, tout en n’écartant rien d’essentiel. Mais la corrélation entre ce relevé et le Répertoire analytique des principales matières traitées ou mentionnées dans les Essais (fascicule Hb) et, d’autre part, le recours immédiat au texte que rend possible la contexture de «Self-édition», résolvent ce point épineux.
Il est à observer que cet «Esprit des Essais» diffère entièrement des «Extraits de Montaigne» qui, sous ce nom et en assez grand nombre, en donnent in extenso les morceaux les plus intéressants, n’y faisant que les coupures indispensables suivant la catégorie de lecteurs auxquels ils sont destinés.
Le titre de chaque article indique le sujet auquel il est plus particulièrement afférent et souvent aussi, entre parenthèses, d’autres articles auxquels il y a lieu de se reporter pour ce même objet, car, ici non plus, on n’a pu se garder complètement de la confusion qui partout existe dans les Essais, où à propos de tout il est question de tout.
Dans l’article «Divers», plus encore que dans les autres, on trouvera un peu de ce tout; les sujets y sont classés d’après l’ordre alphabétique du mot qui, dans l’alinéa, attire le plus l’attention.
Nota.—Les nombres suivant chaque alinéa, indiquent: ceux en caractères romains, le volume; ceux en caractères arabes, la page où se trouve l’extrait qu’il relate.
Pour chaque sujet, outre l’article qui lui est propre, consulter également ceux qui accessoirement sont indiqués dans l’en-tête, et aussi l’article «Divers».
L’ESPRIT DES ESSAIS.
EXTRAITS, CLASSÉS PAR MATIÈRE ET DANS UN ORDRE
MÉTHODIQUE, DES IDÉES CARACTÉRISTIQUES QUI Y SONT ÉMISES.
ABONDANCE.
Il n’est rien si empeschant, si desgouté que l’abondance, I, 490.
ABSENCE (AMITIÉ, MARIAGE).
Si nous ne iouyssons que ce que nous touchons, adieu noz escus quand ils sont en noz coffres, et noz enfans s’ils sont à la chasse, III, 434.
Vne faim insatiable de la présence corporelle, accuse vn peu la foiblesse en la iouissance des ames, III, 436.
ACTIONS.
Ie hay quasi à pareille mesure vne oysiueté croupie et endormie, comme vn embesongnement espineux et penible. L’vn me pince, l’autre m’assoupit, III, 276.
Toutes actions, dit la philosophie, sieent egallement bien et honnorent egallement le sage, III, 692.
Les choses moins craintes sont moins defendues et obseruees. On peut oser plus aysement, ce que personne ne pense que vous oserez, qui deuient facile par sa difficulté, III, 274.
Est-ce pas erreur, d’estimer aucunes actions moins dignes de ce qu’elles sont necessaires? Si est ce vn tres-conuenable mariage, du plaisir auec la necessité, auec laquelle, dit vn ancien, les Dieux complottent tousiours, III, 700.
A l’enfourner, il n’y va que d’vn peu d’auisement, mais depuis que vous estes embarqué, toutes les cordes tirent, III, 512.
La pluspart de nos actions ne sont que masque et fard, I, 406.
Noz plus grandes agitations, ont des ressorts et causes ridicules, III, 512.
L’insuffisance et la sottise est loüable en vne action meslouable, III, 274.
ADULTÈRE (CHASTETÉ, MARIAGE).
Il faut estre ingenieux à euiter cette ennuyeuse et inutile cognoissance, III, 234.
Mais le monde en parle. Vn galant homme en est pleint, non pas desestimé. Et puis, de qui ne parle on en ce sens, depuis le petit iusques au plus grand? III, 234.
E.154 Chacun de vous a fait quelqu’vn coqu: or nature est toute en pareilles, en compensation et vicissitude. La frequence de cet accident, en doibt mes-huy auoir moderé l’aigreur: le voyla tantôt passé en coustume, III, 234.
I’en sçay qui à leur escient ont tiré et proffit et auancement du cocuage, dequoy le seul nom effraye tant de gens, I, 464.
La curiosité est vicieuse par tout: mais elle est pernicieuse icy. C’est folie de vouloir s’esclaircir d’vn mal, auquel il n’y a point de medecine, qui ne l’empire et le rengrege: duquel la honte s’augmente et se publie principalement par la ialousie: duquel la vengeance blesse plus nos enfans, qu’elle ne nous guerit. Vous assechez et mourez à la queste d’vne si obscure verification. Combien piteusement y sont arriuez ceux de mon temps, qui en sont venus à bout? On ne se moque pas moins de celuy qui est en peine d’y pouruoir, que de celuy qui l’ignore. Le charactere de la cornardise est indelebile: à qui il est vne fois attaché, il l’est tousiours. Le chastiement l’exprime plus, que la faute. Il faict beau voir, arracher de l’ombre et du doubte, nos malheurs priuez, pour les trompeter en eschaffaux tragiques: et malheurs qui ne pinsent, que par le rapport, III, 232.
Miserable passion, a cecy encore, d’estre incommunicable. Car à quel amy osez vous fier vos doleances: qui, s’il ne s’en rit, ne s’en serue d’acheminement et d’instruction pour prendre luy mesme sa part à la curee? I, 464.
AFFAIRES (FORTUNE, VIE PUBLIQUE).
Il faut manier les entreprises humaines, plus grossierement et superficiellement; et en laisser bonne et grande part, pour les droits de la Fortune. Il n’est pas besoin d’esclairer les affaires si profondement et si subtilement. On s’y perd à la consideration de tant de lustres contraires et formes diuerses, II, 540.
Qui en recherche et embrasse toutes les circonstances, et consequences, il empesche son eslection. Vn engin moyen, conduit esgallement, et suffit aux executions, de grand et de petit poix, II, 542.
Nous guidons les affaires en leurs commencemens, et les tenons à nostre mercy: mais par apres, quand ils sont esbranlez, ce sont eux qui nous guident et emportent, et auons à les suyure, III, 514.
Vn sage homme peut pour l’interest d’autruy, comme pour ne rompre indecemment compagnie ou pour ne discontinuer vn autre affaire d’importance, remettre à entendre ce qu’on luy apporte de nouueau: mais pour son interest ou plaisir particulier, mesmes s’il est homme ayant charge publique; pour ne rompre son disner, voyre ny son sommeil, il est inexcusable de le faire, I, 656.
AFFECTION (ENFANTS).
Les choses nous sont plus cheres, qui nous ont plus cousté. Et donner, est de plus de coust que le prendre, II, 20.
Ce n’est pas merueille, si à reculons l’affection des enfans aux peres, n’est pas si grande. Ioint que celuy qui bien faict à quelcun, l’aime mieux, qu’il n’en est aimé. Et celuy à qui il est deu, aime mieux, que celuy qui doibt: et tout ouurier aime mieux son ouurage, qu’il n’en seroit aimé, si l’ouurage auoit du sentiment, II, 20.
Au demeurant il est aisé à voir par experience, que cette affection naturelle, à qui nous donnons tant d’authorité, a les racines bien foibles. Pour vn fort leger profit, nous arrachons tous les iours leurs propres enfans d’entre les bras des meres, et leur faisons prendre les nostres en charge. Et voit-on en la plus part d’entre elles, s’engendrer bien tost par accoustumance vn’affection bastarde, plus vehemente que la naturelle et plus grande sollicitude de la conseruation des enfans empruntez, que des leurs propres, II, 46.
La seule raison doit auoir la conduite de nos inclinations, II, 22.
E.155 AGE.
Nos ames sont desnoüées à vingt ans, elles sont alors ce qu’elles doiuent estre, et promettent tout ce qu’elles pourront. Iamais ame qui n’ait donné en cet aage là, arre bien euidente de sa force, n’en donna depuis la preuue, I, 596.
En la vie des mesmes hommes souuent la belle moitié, ils la vescurent de la gloire acquise en leur ieunesse: grands hommes depuis au prix de touts autres, mais nullement au prix d’eux-mesmes, I, 598.
Il est possible qu’à ceux qui employent bien le temps, la science, et l’experience croissent depuis cet aage (trente ans) auec la vie: mais la viuacité, la promptitude, la fermeté, et autres parties bien plus nostres, plus importantes et essentielles, se fanissent et s’allanguissent, I, 598.
AMBASSADEURS.
I’ay trouué bien estrange, qu’il fust en la puissance d’vn Ambassadeur de dispenser sur les aduertissemens de grande consequence qu’il doit faire à son maistre. Et m’eust semblé l’office du seruiteur estre, de fidelement representer les choses en leur entier, comme elles sont aduenuës: afin que la liberté d’ordonner, iuger, et choisir demeurast au maistre. Car de luy alterer ou cacher la verité, de peur qu’il ne la preigne autrement qu’il ne doit, et que cela ne le pousse à quelque mauuais party, et ce pendant le laisser ignorant de ses affaires, cela m’eust semblé appartenir à celuy, qui donne la loy, non à celuy qui la reçoit, au curateur et maistre d’eschole, non à celuy qui se doit penser inferieur, comme en authorité, aussi en prudence et bon conseil, I, 94.
AMBITION.
Nous ne sommes pas naiz pour nostre particulier, ains pour le publicq; beau mot, dequoy se couure l’ambition et l’auarice, I, 410.
L’ambition n’est pas vn vice de petis compaignons, et de tels efforts que les nostres, III, 520.
Où l’amour et l’ambition seroient en esgale balance, et viendroient à se choquer de forces pareilles, ie ne fay aucun doubte, que ceste-cy ne gaignast le prix de la maistrise, II, 642.
L’ambition ne se conduit iamais mieux selon soy, que par vne voye esgaree et inusitee, III, 322.
L’ambition paye bien ses gents, de les tenir tousiours en montre, comme la statue d’vn marché. Ils n’ont pas seulement leur retraict pour retraitte, III, 156.
AME (IMMORTALITÉ DE L’AME).
La generation de l’ame suyt la commune condition des choses humaines: comme aussi sa vie. On la voyt naistre à mesme que le corps en est capable; esleuer ses forces comme les corporelles; on y recognoit la foiblesse de son enfance, et auec le temps sa vigueur et sa maturité: et puis sa declination et sa vieillesse, et en fin sa decrepitude. On l’apperçoit capable de diuerses passions et agitée de plusieurs mouuemens penibles, d’où elle tombe en lassitude et en douleur, capable d’alteration et de changement, d’allegresse, d’assopissement, et de langueur, subjecte à ses maladies et aux offences, comme l’estomach ou le pied: esblouye et troublée par la force du vin: desmue de son assiette, par les vapeurs d’vne fieure chaude: endormie par l’application d’aucuns medicamens, et reueillée par d’autres. Dauantage on sent l’ame s’engager en la mort, comme le corps. Ce que l’image du sommeil nous montre assez: car c’est vne defaillance et cheute de l’ame aussi bien que du corps, II, 316.
L’ame loge au cerueau: ce qui appert de ce que les blessures et accidens qui touchent cette partie, offensent incontinent les facultez de l’ame, II, 312.
L’ame, par sa faculté ratiocine, se souuient, comprend, iuge, desire et exerce toutes ses autres operations par diuers instrumens du corps, comme le nocher gouuerne son nauire selon l’experience qu’il en a, II, 312.
E.156 Nos ames se trouuent souuent agitees de diuerses passions. D’où nous voyons les enfans, qui vont tout naifuement apres la nature, pleurer et rire souuent de mesme chose: Et quelque gentille flamme qui eschauffe le cœur des filles bien nees, encore les despend on à force du col de leurs meres, pour les rendre à leur espoux. Ainsin il n’est pas estrange de plaindre celuy-là mort, qu’on ne voudroit aucunement estre en vie, I, 406.
Puisque l’ambition peut apprendre aux hommes, et la vaillance, et la temperance, et la liberalité, voire et la iustice: puis que l’auarice peut planter au courage d’vn garçon de boutique, nourri à l’ombre et à l’oysiueté, l’asseurance de se ietter si loing du foyer domestique, à la mercy des vagues et de Neptune courroucé dans vn fraile bateau, et qu’elle apprend encore la discretion et la prudence: et que Venus mesme fournit de resolution et de hardiesse la ieunesse encore soubs la discipline et la verge; et gendarme le tendre cœur des pucelles au giron de leurs meres: ce n’est pas tour de rassis entendement, de nous iuger simplement par nos actions de dehors: il faut sonder iusqu’au dedans, et voir par quels ressors se donne le bransle, I, 612.
Ce n’est pas pour la montre, que nostre ame doit iouër son rolle, c’est chez nous au dedans, où nuls yeux ne donnent que les nostres: là elle nous couure de la crainte de la mort, des douleurs et de la honte mesme: elle nous asseure là, de la perte de nos enfans, de nos amis, et de nos fortunes: et quand l’opportunité s’y presente, elle nous conduit aussi aux hazards de la guerre. Ce profit est bien plus grand, et bien plus digne d’estre souhaité et esperé, que l’honneur et la gloire, qui n’est autre chose qu’vn fauorable iugement qu’on fait de nous, II, 452.
I’ordonne à mon ame, de regarder et la douleur, et la volupté, de veuë pareillement reglée: et pareillement ferme: mais gayement l’vne, l’autre seuerement. Et selon ce qu’elle y peut apporter, autant soigneuse d’en esteindre l’vne, que d’estendre l’autre, III, 692.
Il n’est point ame si chetifue et brutale, en laquelle on ne voye reluire quelque faculté particuliere: il n’y en a point de si enseuelie, qui ne face vne saillie par quelque bout. Et comment il aduienne qu’vne ame aueugle et endormie à toutes autres choses, se trouue vifue, claire, et excellente, à certain particulier effect, il s’en faut enquerir aux maistres, II, 502.
Comme les ames vicieuses sont incitees souuent à bien faire, par quelque impulsion estrangere? aussi sont les vertueuses à faire mal. Il les faut doncq iuger par leur estat rassis: quand elles sont chez elles, si quelquefois elles y sont: ou au moins quand elles sont plus voysines du repos et en leur naifue assiette, III, 118.
La pluspart des facultez de nostre ame, comme nous les employons, troublent plus le repos de la vie, qu’elles n’y seruent, III, 24.
Les secousses et esbranlemens que nostre ame reçoit par les passions corporelles, peuuent beaucoup en elle: mais encore plus les siennes propres: ausquelles elle est si fort prinse, qu’il est à l’aduanture soustenable, qu’elle n’a aucune autre alleure et mouuement, que du souffle de ses vents, II, 350.
Nous ne sommes iamais sans maladie: des effects d’vne passion ardente, nous retombons aux effects d’vne passion frileuse, II, 354.
Les maux du corps s’esclaircissent en augmentant. Nous trouuons que c’est goutte, ce que nous nommions rheume ou foulleure. Les maux de l’ame s’obscurcissent en leurs forces: le plus malade les sent le moins, III, 188.
Quand les medecins ne peuuent purger le caterrhe, ils le diuertissent, et desuoyent à vne autre partie moins dangereuse. C’est aussi la plus ordinaire recepte aux maladies de l’ame. On luy fait peu choquer les maux de droit fil: on ne luy en fait ny soustenir ny rabatre l’atteinte: on la luy fait decliner et gauchir, III, 164.
Entre les functions de l’ame, il en est de basses. Qui ne la void encor par là, n’acheue pas de la connoistre. Et à l’aduenture la remarque lon mieux où elle va son pas simple, I, 554.
Ny n’entendent les Stoiciens, que l’ame de leur sage puisse resister aux premieres visions et fantaisies qui luy suruiennent: ains comme à vne subiection naturelle consentent qu’il cede au grand bruit du ciel, ou d’vne ruine, pour exemple, iusques à la palleur et contraction: ainsin autres passions, pourueu E.157 que son opinion demeure sauue et entiere, et que l’assiette de son discours n’en souffre atteinte ny alteration quelconque, et qu’il ne preste nul consentement à son effroy et souffrance. Le sage Peripateticien ne s’exempte pas des perturbations, mais il les modere, I, 82.
Il est malaisé que le discours et l’instruction, encore que nostre creance s’y applique volontiers, soyent assez puissants pour nous acheminer iusques à l’action, si outre cela nous n’exerçons et formons nostre ame par experience au train, auquel nous la voulons renger: autrement quand elle sera au propre des effets, elle s’y trouuera sans doute empeschée, I, 664.
Ie trouue par experience, qu’il y a bien à dire entre les boutées et saillies de l’ame, ou vne resolue et constante habitude: il n’est rien que nous ne puissions, iusques à pouuoir ioindre à l’imbecillité de l’homme, vne resolution et asseurance de Dieu: mais c’est par secousse, II, 590.
A combien de vanité nous pousse cette bonne opinion, que nous auons de nous? la plus reglée ame du monde, et la plus parfaicte, n’a que trop affaire à se tenir en pieds, et à se garder de s’emporter par terre de sa foiblesse. De mille il n’en est pas vne qui soit droite et rassise vn instant de sa vie: et se pourroit mettre en doubte, si selon sa naturelle condition elle y peut iamais estre, I, 624.
Comme le corps est plus ferme à la charge en le roidissant: ainsin est l’ame, I, 456.
D’autant que l’ame est plus vuide, et sans contrepoids, elle se baisse plus facilement souz la charge de la premiere persuasion, I, 288.
Il semble que l’ame esbranlee et esmeuë se perde en soy-mesme, si on ne luy donne prinse: et faut tousiours luy fournir d’obiect où elle s’abutte et agisse; et voyons qu’en ses passions elle se pipe plustost elle mesme, se dressant vn faux subiect et fantastique, voire contre sa propre creance, que de n’agir contre quelque chose, I, 40.
L’ame qui n’a point de but estably, elle se perd: Car comme on dit, c’est n’estre en aucun lieu, que d’estre par tout, I, 58.
Le prix de l’ame ne consiste pas à aller haut, mais ordonnément. Sa grandeur ne s’exerce pas en la grandeur: c’est en la mediocrité, III, 118.
La grandeur de l’ame n’est pas tant, tirer à mont, et tirer auant, comme sçauoir se ranger et circonscrire. Elle tient pour grand, tout ce qui est assez. Et montre sa hauteur, à aimer mieux les choses moyennes, que les eminentes, III, 692.
Le relaschement et facilité honore ce semble à merueilles, et sied mieux à vne ame forte et genereuse. Epaminondas n’estimoit pas que de se mesler à la dance des garçons de sa ville, de chanter, de sonner, et s’y embesongner auec attention, fust chose qui derogeast à l’honneur de ses glorieuses victoires, et à la parfaicte reformation des mœurs qui estoit en luy, III, 690.
Nostre ame s’eslargit d’autant plus qu’elle se remplit, I, 204.
Aucune ame excellente, n’est exempte de meslange de folie, I, 628.
Les ames à mesure qu’elles sont moins fortes, elles ont d’autant moins de moyen de faire ny fort bien, ny fort mal, I, 550.
Tout mouuement nous descouure. Cette mesme ame de Cæsar, qui se fait voir à ordonner et dresser la bataille de Pharsale, elle se fait aussi voir à dresser des parties oysiues et amoureuses, I, 552.
Les boiteux sont mal propres aux exercices du corps, et aux exercices de l’esprit les ames boiteuses, I, 218.
Nous ne sommes iamais chez nous, nous sommes tousiours au delà. La crainte, le desir, l’esperance, nous eslancent vers l’aduenir: et nous desrobent le sentiment et la consideration de ce qui est, pour nous amuser à ce qui sera, voire quand nous ne serons plus, I, 28.
AMITIÉ.
Il n’est rien à quoy il semble que nature nous aye plus acheminés qu’à la societé; dont le dernier point de perfection est l’amitié, I, 298.
L’amitié est iouye à mesure qu’elle est desiree, ne s’esleue, se nourrit, ny ne E.158 prend accroissance qu’en la iouyssance, comme estant spirituelle, et l’ame s’affinant par l’vsage, I, 302.
Nostre liberté volontaire n’a point de production qui soit plus proprement sienne, que celle de l’affection et l’amitié, I, 300.
Oh! vn amy! Combien est vraye cette ancienne sentence, que l’vsage en est plus necessaire, et plus doux, que des elements de l’eau et du feu! III, 444.
Heureux, qui a peu rencontrer seulement l’ombre d’vn amy! I, 316.
En la vraye amitié, de laquelle ie suis expert, ie me donne à mon amy, plus que ie ne le tire à moy. Ie n’ayme pas seulement mieux, luy faire bien, que s’il m’en faisoit: mais encore qu’il s’en face, qu’à moy: il m’en faict lors le plus, quand il s’en faict. Et si l’absence luy est ou plaisante ou vtile, elle m’est bien plus douce que sa presence: et ce n’est pas proprement absence, quand il y a moyen de s’entr’aduertir, III, 436.
L’vnique et principale amitié descoust toutes autres obligations. Le secret que i’ay iuré ne deceller à vn autre, ie le puis sans pariure, communiquer à celuy, qui n’est pas autre, c’est moy, I, 312.
Ce que nous appellons ordinairement amis et amitiez, ce ne sont qu’accoinctances et familiaritez nouees par quelque occasion ou commodité, par le moyen de laquelle nos ames s’entretiennent. En l’amitié dequoy ie parle, si on me presse de dire pourquoy ie l’aymoys, ie sens que cela ne se peut exprimer, qu’en respondant: Par ce que c’estoit luy, par ce que c’estoit moy, I, 306.
Les amitiez communes on les peut départir, on peut aymer en cestuy-ci la beauté, en cet autre la facilité de ses mœurs, en l’autre la liberalité, en celuy-là la paternité, en cet autre la fraternité, ainsi du reste: mais l’amitié parfaite est indiuisible: chacun se donne si entier à son amy, qu’il ne luy reste rien à departir ailleurs, I, 312.
Si en cette amitié dequoy ie parle, l’vn pouuoit donner à l’autre, ce seroit celuy qui receuroit le bien-fait, qui obligeroit son compagnon, I, 312.
Depuis le iour que ie perdy mon amy, faict et accoustumé à estre deuxiesme par tout, il me semble n’estre plus qu’à demy, I, 316.
La memoire de noz amis perdus nous aggrée comme l’amer au vin trop vieil, II, 538.
Des enfans aux peres, c’est plustost respect. L’amitié se nourrit de communication, qui ne peut se trouuer entre eux, pour la trop grande disparité, et offenceroit à l’aduenture les deuoirs de nature, I, 298.
De comparer à l’amitié l’affection enuers les femmes, quoy qu’elle naisse de nostre choix, on ne peut. Son feu, ie le confesse, est plus actif, plus cuisant, et plus aspre. Mais c’est vn feu temeraire et volage, ondoyant et diuers, feu de fiebure, subiect à accez et remises, et qui ne nous tient qu’à vn coing, I, 300.
En ces autres amitiez communes, il faut marcher la bride à la main, auec prudence et precaution. Aymez le, disoit Chilon, comme ayant quelque iour à le haïr: haïssez le, comme ayant à l’aymer. Ce precepte si abominable en la souueraine et maistresse amitié, est salubre en l’vsage des amitiez ordinaires et coustumieres: à l’endroit desquelles il faut employer le mot d’Aristote, O mes amys, il n’y a nul amy, I, 310.
Ie tesmoigne volontiers de mes amis, par ce que i’y trouue de loüable. Et d’vn pied de valeur, i’en fay volontiers vn pied et demy. Mais de leur prester les qualitez qui n’y sont pas, ie ne puis: ny les defendre ouuertement des imperfections qu’ils ont, II, 514.
AMOUR.
L’amour est vne passion qui mesle à bien peu d’essence solide, beaucoup plus de vanité et resuerie fieureuse, III, 256.
Tout le mouuement du monde se resoult et rend à cet accouplage: c’est vne matiere infuse par tout: c’est vn centre où toutes choses regardent, III, 210.
Que celuy ayme peu, qui ayme à la mesure, I, 330.
Vn galant homme n’abandonne point sa poursuite, pour estre refusé, pourueu E.159 que ce soit vn refus de chasteté, non de choix. Nous auons beau iurer et menasser, et nous plaindre: nous mentons, nous les en aymons mieux. Il n’est point de pareil leurre, que la sagesse, non rude, et renfrongnee, III, 218.
A quoy sert l’art de cette honte virginalle? cette froideur rassise, cette contenance seuere, cette profession d’ignorance des choses, que les femmes sçauent mieux, que nous qui les en instruisons, qu’à nous accroistre le desir de vaincre, gourmander, et souler à nostre appetit, toute cette ceremonie, et ces obstacles? La beauté, toute puissante qu’elle est, n’a pas dequoy se faire sauourer sans cette entremise, II, 436.
L’amour est vn commerce qui a besoin de relation et de correspondance. Les autres plaisirs que nous receuons, se peuuent recognoistre par recompenses de nature diuerse: mais cettuy-cy ne se paye que de mesme espece de monnoye, III, 282.
L’amour ne me semble proprement et naturellement en sa saison, qu’en l’aage voisin de l’enfance, III, 282.
C’est vne agitation esueillee, viue, et gaye. Elle n’est nuisible qu’aux fols, III, 276.
Vieux, nous demandons plus, lors que nous apportons moins. Nous voulons le plus choisir, lors que nous meritons le moins d’estre acceptez, III, 280.
Qui ne sçait en son eschole, combien on procede au rebours de tout ordre. L’estude, l’exercitation, l’vsage, sont voyes à l’insuffisance; les nouices y regentent. Sa conduicte a plus de galbe quand elle est meslee d’inaduertance, et de trouble: les fautes, les succez contraires y donnent poincte et grâce. Pourueu qu’elle soit aspre et affamee, il chaut peu, qu’elle soit prudente. Voyez comme il va chancelant, chopant, et folastrant. On le met aux ceps, quand on le guide par art, et sagesse. Et contraint on sa diuine liberté, quand on le submet à des mains barbues et calleuses, III, 284.
L’amour est vn desir forcené apres ce qui nous fuit. La iouïssance le perd, comme ayant fin corporelle et suiette à sacieté, I, 302.
L’amour n’est autre chose, que la soif de cette iouyssance en vn subiect désiré: plaisir que nature nous donne et qui deuient vicieux ou par immoderation, ou par indiscretion, III, 238.
Le desir et la iouyssance nous mettent pareillement en peine. La rigueur des maistresses est ennuyeuse, mais l’aisance et la facilité l’est encores plus, la satieté engendre le dégoust, II, 434.
O le furieux aduantage que l’opportunité! Qui me demanderoit la premiere partie en l’amour, ie respondrois, que c’est sçauoir prendre le temps: la seconde de mesme: et encore la tierce. C’est vn poinct qui peut tout, III, 226.
En amour, qui principallement se rapporte à la veuë et à l’atouchement, on faict quelque chose sans les graces de l’esprit, rien sans les graces corporelles: si l’vne ou l’autre des deux beautez deuoit necessairement y faillir, i’eusse choisi de quitter plustost la spirituelle. Elle a son vsage en meilleures choses, III, 152.
Sans esperance, et sans desir, nous n’allons plus rien qui vaille. Nostre maistrise et entiere possession, est infiniement à craindre pour la femme. Depuis qu’elle est du tout rendue à la mercy de nostre foy, et constance, elle est vn peu bien hasardee: soudain qu’elle est à nous, nous ne sommes plus à elle, III, 256.
D’où peut venir cette vsurpation d’authorité souueraine, que vous prenez sur celles, qui vous fauorisent à leurs despens, que vous en inuestissez incontinent l’interest, la froideur, et vne auctorité maritale? C’est vne conuention libre; que ne vous y prenez vous, comme vous les y voulez tenir? Il n’y a point de prescription sur les choses volontaires, III, 272.
En Italie, ils font les poursuyuans et les transis, de celles mesmes qui sont à vendre: et se defendent ainsi: Qu’il y a des degrez en la iouyssance: et que par seruices ils veulent obtenir pour eux, celle qui est la plus entiere. Elles ne vendent que le corps. La volonté ne peut estre mise en vente, elle est trop libre et trop sienne. Ainsi ceux cy disent, que c’est la volonté qu’ils entreprennent, et ont raison. C’est la volonté qu’il faut seruir et practiquer, III, 258.
On ayme vn corps sans ame, quand on ayme vn corps sans son consentement, et sans son desir. Toutes iouyssances ne sont pas vnes. Il y a des iouyssances ethiques et languissantes. Mille autres causes que la bien-vueillance, nous peuuent E.160 acquerir cet octroy des dames. Ce n’est suffisant tesmoignage d’affection. Il y peut eschoir de la trahison, comme ailleurs, III, 260.
AMPLEUR DE VUE.
A voir nos guerres ciuiles, qui ne crie que cette machine se bouleuerse, et que le iour du iugement nous prent au collet: sans s’auiser que plusieurs pires choses se sont veuës, et que les dix mille parts du monde ne laissent pas de galler le bon temps cependant, I, 250.
Quant les vignes gelent en mon village, mon prebstre en argumente l’ire de Dieu sur la race humaine, et iuge que la pepie en tienne des-ia les Cannibales, I, 250.
ANIMAUX.
Tout ce qui nous semble estrange, nous le condamnons, et ce que nous n’entendons pas. Il nous aduient ainsin au iugement que nous faisons des bestes, II, 166.
Nous ne sommes ny au dessus, ny au dessous: tout ce qui est sous le ciel, dit le sage, court vne loy et fortune pareille. Il y a quelque difference, il y a des ordres et des degrez: mais c’est soubs le visage d’vne mesme nature, II, 150.
Pourquoy les priuons nous et d’ame, et de vie, et de discours? y auons nous recognu quelque stupidité immobile et insensible, nous qui n’auons aucun commerce auec eux que d’obeïssance? Dirons nous, que nous n’auons veu en nulle autre creature, qu’en l’homme, l’vsage d’vne ame raisonnable? Et quoy? Auons nous veu quelque chose semblable au soleil? Laisse-il d’estre, par ce que nous n’auons rien veu de semblable? et ses mouuements d’estre, par ce qu’il n’en est point de pareils? Si ce que nous n’auons pas veu, n’est pas, nostre science est merueilleusement raccourcie, II, 136.
Quant ie rencontre parmy les opinions plus moderées, les discours qui essayent à montrer la prochaine ressemblance de nous aux animaux: et combien ils ont de part à nos plus grands priuileges; et auec combien de vray-semblance on nous les apparie; certes i’en rabats beaucoup de nostre presomption, et me demets volontiers de cette royauté imaginaire, qu’on nous donne sur les autres creatures. Quand tout cela en seroit à dire, si y a il vn certain respect, qui nous attache, et vn general deuoir d’humanité, non aux bestes seulement, qui ont vie et sentiment, mais aux arbres mesmes et aux plantes. Nous deuons la iustice aux hommes, et la grace et la benignité aux autres creatures, qui en peuuent estre capables. Il y a quelque commerce entre elles et nous, et quelque obligation mutuelle, II, 108.
Nature leur a empreint le soing d’elles et de leur conseruation. Elles vont iusques-là, de craindre leur empirement: de se heurter et blesser: que nous les encheuestrions et battions, accidents subiects à leur sens et experience. Mais que nous les tuions, elles ne le peuuent craindre, ny n’ont la faculté d’imaginer et conclure la mort, III, 582.
Les naturels sanguinaires à l’endroit des bestes, tesmoignent vne propension naturelle à la cruauté, II, 104.
ART MILITAIRE.
La guerre est la plus grande et pompeuse des actions humaines, et tesmoignage de nostre imbecillité et imperfection, II, 176.
Ie tiens que c’est aux Roys proprement, de s’animer contre les Roys, III, 84.
Le tromper peut seruir à la guerre pour le coup: mais celuy seul se tient pour surmonté, qui sçait l’auoir esté ny par ruse, ny de sort, mais par vaillance de troupe à troupe, en vne franche et iuste guerre, I, 46.
Les victoires, qui se gaignent sans le maistre, ne sont pas completes. Ce maistre devroit rougir de honte, d’y pretendre part pour son nom, n’y ayant embesongné que sa voix et sa pensée. Ny cela mesme, veu qu’en telle besongne les aduis et commandemens, qui apportent l’honneur, sont ceux-là seulement, qui se donnent sur le champ, et au propre de l’affaire. Nul pilote n’exerce son office de pied ferme, II, 544.
E.161 Au mestier de la guerre, les apprentis se iettent bien souuent aux hazards, d’autre inconsideration qu’ils ne font apres y auoir esté eschauldez, II, 94.
Arrester son armée pied coy attendant l’ennemy: autant cela affoiblit la violence, que le courir donne aux premiers coups: et quant et quant oste l’eslancement des combattans les vns contre les autres, qui a accoustumé de les remplir d’impetuosité, et de fureur, plus qu’autre chose, quand ils viennent à s’entrechocquer de roideur, leur augmentant le courage par le cry et la course: et rend la chaleur des soldats en maniere de dire refroidie et figée.—Mais on peut aussi bien dire qu’au contraire la plus forte et roide assiette, est celle en laquelle on se tient planté sans bouger, et que qui est en sa marche arresté, resserrant et espargnant pour le besoing, sa force en soy-mesmes, a grand aduantage contre celuy qui est esbranlé, et qui a desia consommé à la course la moitié de son haleine? outre ce que l’armée estant vn corps de tant de diuerses pieces, il est impossible qu’elle s’esmeuue en cette furie, d’vn mouuement si iuste, qu’elle n’en altere ou rompe son ordonnance: et que le plus dispost ne soit aux prises, auant que son compagnon le secoure.—Clearchus commandant les Grecs, les menoit tout bellement à la charge, sans se haster: mais à cinquante pas pres, il les mettoit à la course: esperant par la brieueté de l’espace, mesnager et leur ordre, et leur haleine: leur donnant cependant l’auantage de l’impetuosité, pour leurs personnes, et pour leurs armes à trait. D’autres ont reglé ce doubte en leur armée de cette maniere: Si les ennemis vous courent sus, attendez les de pied coy: s’ils vous attendent de pied coy, courez leur sus, I, 524.
Attendre l’ennemi en ses terres c’est auantage, de conseruer sa maison pure et nette des troubles de la guerre, afin qu’entiere en ses forces, elle puisse continuellement fournir deniers, et secours au besoing: la necessité des guerres porte à tous les coups, de faire le gast, ce qui ne se peut faire bonnement en nos biens propres, et si le païsant ne porte pas si doucement ce rauage de ceux de son party, que de l’ennemy, il s’en peut aysément allumer des seditions, et des troubles: la licence de desrober et piller, qui ne peut estre permise en son païs, est vn grand support aux ennuis de la guerre: et qui n’a autre esperance de gain que sa solde, il est mal aisé qu’il soit tenu en office, estant à deux pas de sa femme et sa retraicte: celuy qui met la nappe, tombe tousiours des despens; il y a plus d’allegresse à assaillir qu’à deffendre: la secousse de la perte d’vne battaille dans nos entrailles, est si violente, qu’il est malaisé qu’elle ne croulle tout le corps, attendu qu’il n’est passion contagieuse, comme celle de la peur, ny qui se prenne si aisément à credit, et qui s’espande plus brusquement: et les villes qui ont ouy l’esclat de cette tempeste à leurs portes, qui ont recueilly leurs Capitaines et soldats tremblans encore, et hors d’haleine, il est dangereux sur la chaude, qu’ils ne se iettent à quelque mauuais party.—De voir venir l’ennemy, on peut imaginer au contraire, qu’estant chez soy et entre ses amis, on ne peut faillir d’auoir planté de toutes commoditez; les riuieres, les passages à vostre deuotion, vous conduiront et viures et deniers, en toute seureté et sans besoing d’escorte: on aura ses populations d’autant plus affectionnez, qu’elles auront le danger plus pres: qu’ayant tant de villes et de barrieres pour sa seureté, c’est à soy de donner loy au combat, selon son opportunité et aduantage: et s’il plaisoit de temporiser, à l’abry et à son aise, on pourra voir morfondre son ennemy, et se deffaire soy mesme, par les difficultez qui le combattroyent engagé en vne terre contraire, où il n’auroit deuant ny derriere luy, ny à costé, rien qui ne luy fist guerre: nul moyen de rafraichir ou d’eslargir son armée, si les maladies s’y mettoient, ny de loger à couuert ses blessez; nuls deniers, nuls viures, qu’à pointe de lance; nul loisir de se reposer et prendre haleine; nulle science de lieux, ny de pays, qui le sceust deffendre d’embusches et surprises: et s’il venoit à la perte d’vne bataille, aucun moyen d’en sauuer les reliques.—Et il n’y a pas faute d’exemples pour l’vn et pour l’autre party, I, 526.
Qui est ouuert d’vn costé, l’est par tout. Noz peres ne penserent pas à bastir des places frontieres, II, 438.
Ce n’est pas bien procedé, de recognoistre seulement le flanc et le fossé: pour iuger de la seureté d’vne place, il faut voir, par où on y peut venir, en quel estat est l’assaillant, III, 404.
E.162 Celuy qui commande à tout vn pays ne se doit iamais engager qu’au cas de cette extremité, qu’il y allast de sa derniere place, et qu’il n’y eust rien plus à esperer qu’en la deffence d’icelle. Autrement il se doit tenir libre, pour auoir moyen de prouuoir en général à toutes les parties de son gouuernement, II, 656.
A le bien prendre, il est vray-semblable, que le corps d’vne armée doit auoir vne grandeur moderée, et reglée à certaines bornes, soit pour la difficulté de la nourrir, soit pour la difficulté de conduire et tenir en ordre. Aumoins est il bien aisé à verifier par exemple, que les armées monstrueuses en nombre, n’ont guere rien fait qui vaille. Ce n’est pas le nombre des hommes, ains le nombre des bons hommes, qui faict l’aduantage: le demeurant seruant plus de destourbier que de secours, II, 656.
Ceux qui assaillent, doiuent penser à entreprendre, non pas à craindre, II, 56.
Le vray veincre a pour son roolle l’estour, non pas le salut, I, 372.
Trouuer les ennemis par effect plus foibles qu’on n’auoit esperé n’est pas de tel interest: que de les trouuer à la verité bien forts, apres les auoir iugez foibles par reputation, II, 648.
Quintus Fabius Maximus Rutilianus, contre les Samnites, voyant que ses gents de cheual à trois ou quatre charges auoient failly d’enfoncer le bataillon des ennemis, print ce conseil: qu’ils debridassent leurs cheuaux, et brochassent à toute force des esperons: si que rien ne les pouuant arrester, au trauers des armes et des hommes renuersez, ils ouurirent le pas à leurs gens de pied, qui parfirent vne tres-sanglante deffaite, I, 540.
Il y a plusieurs exemples en l’histoire Romaine, des Capitaines qui commandoient à leurs gens de cheual de mettre pied à terre, quand ils se trouuoient pressez de l’occasion, pour oster aux soldats toute esperance de fuite, et pour l’aduantage qu’ils esperoient en cette sorte de combat, I, 532.
Se reietter au danger apres la victoire, c’est la remettre encore vn coup à la mercy de la fortune: l’vne des plus grandes sagesses en l’art militaire, c’est de ne pousser son ennemy au desespoir, I, 518.
Il fait dangereux assaillir vn homme, à qui vous auez osté tout autre moyen d’eschapper que par les armes: car c’est vne violente maistresse d’escole que la necessité, I, 520.
D’autre part, quell’ esperance peut-on auoir qu’il ose vn’ autre fois attaquer ses ennemis ralliez et remis, et de nouueau armez de despit et de vengeance, qui ne les a osé ou sceu poursuiure tous rompus et effrayez? I, 518.
Tant que l’ennemy est en pieds, c’est à recommencer de plus belle: ce n’est pas victoire, si elle ne met fin à la guerre, I, 518.
La vaillance a ses limites, comme les autres vertus: lesquels franchis, on se trouue dans le train du vice: en maniere que par chez elle se peut rendre à la temerité, obstination et folie, qui n’en sçait bien les bornes, malaisez en verité à choisir sur leurs confins, I, 86.
Nous qui tenons celuy auoir l’honneur de la guerre, qui en a le profit, et disons que, Où la peau du Lyon ne peut suffire, il y faut coudre vn lopin de celle du Regnard, les plus ordinaires occasions de surprise se tirent de cette praticque: et n’est heure, où vn chef doiue auoir plus l’œil au guet, que celle des parlemens et traités d’accord. Et pour cette cause, c’est vne regle, Qu’il ne faut iamais que le Gouuerneur en vne place assiegee sorte luy mesmes pour parlementer, I, 46.
A la guerre, on ne se doit attendre fiance des vns aux autres, que le dernier seau d’obligation n’y soit passé: encores y a il lors assés affaire. Et a tousiours esté conseil hazardeux, de fier à la licence d’vne armee victorieuse l’obseruation de la foy, qu’on a donnee à vne ville, qui vient de se rendre par douce et fauorable composition, et d’en laisser sur la chaude, l’entrée libre aux soldats, I, 50.
ART MILITAIRE (quelques façons de procéder de César).
Cæsar disoit qu’il falloit executer, non pas consulter les hautes entreprises, II, 654.
Il auoit accoustumé de dire, qu’il aimoit mieux la victoire qui se conduisoit E.163 par conseil que par force: Et en la guerre contre Petreius et Afranius, la Fortune luy presentant vne bien apparente occasion d’aduantage; il la refusa, esperant auec vn peu plus de longueur, mais moins de hazard, venir à bout de ses ennemis, II, 652.
Il estoit excellent mesnager du temps: car il redit maintes-fois, que c’est la plus souueraine partie d’vn capitaine, que la science de prendre au poinct les occasions, et la diligence, qui est en ses exploicts, à la verité, inouye et incroyable, II, 648.
Il accoustumoit sur tout ses soldats à obeyr simplement, sans se mesler de contreroller, ou parler des desseins de leur Capitaine; lesquels il ne leur communiquoit que sur le poinct de l’execution, II, 648.
C’estoit sa coustume, de se tenir nuict et iour pres des ouuriers, qu’il auoit en besoigne, II, 652.
En toutes entreprises de consequence, il faisoit tousiours la descouuerte luy-mesme, et ne passa iamais son armée en lieu, qu’il n’eust premierement recognu, II, 652.
Il faisoit grand cas de ses exhortations aux soldats auant le combat, II, 650.
Où les occasions de la necessité se presentoyent, et où la chose le requeroit, il ne fut iamais homme faisant meilleur marché de sa personne, II, 654.
Il auoit cette opinion, que la science de nager estoit tres-vtile à la guerre, et en tira plusieurs commoditez: s’il auoit à faire diligence, il franchissoit ordinairement à nage les riuieres qu’il rencontroit, II, 658.
Il tenoit la bride plus estroite à ses soldats, et les tenoit plus de court estants pres des ennemis, II, 658.
Il ne requeroit en ses soldats autre vertu que la vaillance, ny ne punissoit guere autres vices, que la mutination, et la desobeyssance, II, 648.
A cette courtoisie, il mesloit toutefois vne grande seuerité, à les reprimer. Il les rappaisoit plus par authorité et par audace, que par douceur, II, 650.
AUTEURS.
La science, le stile, et telles parties, que nous voyons és ouurages estrangers, nous touchons bien aysément si elles surpassent les nostres: mais les simples productions de l’entendement, chacun pense qu’il estoit en luy de les rencontrer toutes pareilles, et en apperçoit malaisement le poids et la difficulté, si ce n’est, et à peine, en vne extreme et incomparable distance, II, 510.
Les escriuains indiscrets de nostre siecle, qui, parmy leurs ouurages de neant, vont semant des lieux entiers des anciens autheurs, pour se faire honneur, font le contraire. Car cett’ infinie dissemblance de lustres rend vn visage si pasle, si terni, et si laid à ce qui est leur, qu’ils y perdent beaucoup plus qu’ils n’y gaignent, I, 228.
N’ayans rien en leur vaillant, par où se produire, ils cherchent à se presenter par vne valeur purement estrangere, I, 230.
Ie voudroye que chacun escriuist ce qu’il sçait, et autant qu’il en sçait: non en cela seulement, mais en tous autres subiects. Car tel peut auoir quelque particuliere science ou experience de la nature d’vne riuiere, ou d’vne fontaine, qui ne sçait au reste, que ce que chacun sçait: il entreprendra toutesfois, pour faire courir ce petit loppin, d’escrire toute la Physique, I, 358.
Quiconque met sa decrepitude soubs la presse, faict folie, s’il espere en espreindre des humeurs, qui ne sentent le disgratié, le resueur et l’assoupy. Autant est la vieillesse incommode à cette nature de besongne, qu’à toute autre. Nostre esprit se constipe et s’espessit en vieillissant, III, 586.
AVARICE.
L’auarice n’a point de plus grand destourbier que soy-mesme. Plus elle est tendue et vigoureuse, moins elle en est fertile. Communement elle attrape plus promptement les richesses, masquée d’vne image de liberalité, III, 494.
E.164 Ce n’est pas la disette, c’est plustost l’abondance qui produict l’auarice, I, 466.
Non la vieillesse seulement, mais toute imbecillité, est promotrice d’auarice, II, 24.
L’auarice, folie si commune aux vieux, est la plus ridicule de toutes les humaines folies, I, 472.
BEAUTÉ.
La beauté est vne piece de grande recommendation au commerce des hommes. C’est le premier moyen de conciliation des vns aux autres; et n’est homme si barbare et si rechigné, qui ne se sente aucunement frappé de sa douceur, II, 478.
Ie ne puis dire assez souuent, combien ie l’estime qualité puissante et aduantageuse. Nous n’en auons point qui la surpasse en credit. Elle tient le premier rang au commerce des hommes. Elle se presente au deuant: seduict et preoccupe nostre iugement, auec grande authorité et merueilleuse impression. Ie maintiendroy volontiers le rang des biens: La santé, la beauté, la richesse, III, 588.
Il est vray-semblable que nous ne sçauons guerre, que c’est que beauté en nature et en general, puisque à l’humaine nous donnons tant de formes diuerses, de laquelle, s’il y auoit quelque prescription naturelle, nous la recognoistrions en commun, comme la chaleur du feu. Nous en fantasions les formes à nostre appetit, II, 192.
La beauté de la taille, est la seule beauté des hommes: les autres beautez, sont pour les femmes, II, 482.
C’est leur vray aduantage: elle est si leur, que la nostre, quoy qu’elle desire des traicts vn peu autres, n’est, en son point, que confuse auec la leur, puerile et imberbe, II, 152.
Il y a des beautez, non fieres seulement, mais aigres: il y en a d’autres douces, et encores au delà, fades, III, 590.
Il est saison à trente ans, qu’elles changent le titre de belles en bonnes, III, 284.
BIEN, BIENS.
Les Dieux nous vendent tous les biens qu’ils nous donnent: c’est à dire, ils ne nous en donnent aucun pur et parfaict, et que nous n’achetions au prix de quelque mal, II, 538.
Il n’est point de combat si violent entre les philosophes, si aspre, que celuy qui se dresse sur la question du souuerain bien de l’homme: Les uns disent nostre bien estre, loger en la vertu: d’autres, en la volupté: d’autres, au consentir à Nature: qui en la science: qui à n’auoir point de douleur, II, 370.
Nostre bien estre, ce n’est que la priuation d’estre mal. Voyla pourquoy la secte de philosophie, qui a le plus faict valoir la volupté, encore l’a elle rengée à la seule indolence. Le n’auoir point de mal, c’est le plus auoir de bien, que l’homme puisse esperer, II, 212.
Nostre bien et nostre mal ne tient qu’à nous, I, 554.
L’aisance et l’indigence despendent de l’opinion d’vn chacun, et non plus la richesse, que la gloire, que la santé, n’ont qu’autant de beauté et de plaisir, que leur en preste celuy qui les possede, I, 474.
Le voir sainement les biens, tire apres soy le voir sainement les maux, II, 692.
BON SENS.
On dit communément que le plus iuste partage que Nature nous aye fait de graces, c’est celuy du sens: car il n’est aucun qui ne se contente de ce qu’elle luy en a distribué, II, 510.
Chascun est bien ou mal, selon qu’il s’en trouue, I, 474.
E.165 BONHEUR.
Non de qui on le croid, mais qui le croid de soy, est content: et en cella seul la creance se donne essence et verité, I, 474.
Maintenons en la memoire seulement le bonheur passé, pour en effacer les desplaisirs que nous auons soufferts, II, 214.
Il ne faut iuger de nostre heur, qu’après la mort, I, 102.
Nul auant mourir ne peut estre dict heureux. Celuy la mesme, qui a vescu, et qui est mort à souhait, peut il estre dict heureux, si sa renommee va mal, si sa posterité est miserable? I, 32.
BONTÉ.
Toute autre science, est dommageable à celuy qui n’a la science de la bonté, I, 218.
CARACTÈRE.
Ie loue vn’ ame à diuers estages, qui sçache et se tendre et se desmonter: qui soit bien par tout où sa fortune la porte: qui puisse deuiser auec son voisin, de son bastiment, de sa chasse et de sa querelle: entretenir auec plaisir vn charpentier et vn iardinier. I’enuie ceux, qui sçauent s’apriuoiser au moindre de leur suitte, et dresser de l’entretien en leur propre train, III, 140.
Ie hay à mort de sentir au flateur, I, 438.
De moy i’ayme mieux estre importun et indiscret, que flateur et dissimulé, II, 496.
I’honnore le plus ceux que i’honnore le moins: et où mon ame marche d’vne grande allegresse, i’oublie les pas de la contenance: et m’offre maigrement et fierement, à ceux à qui ie suis: et me presente moins, à qui ie me suis le plus donné, I, 438.
Ie congnois mes gens au silence mesme, et à leur soubsrire, et les descouure mieux à l’aduanture à table, qu’au conseil, III, 148.
CÉRÉMONIE.
Nous ne sommes que ceremonie, la ceremonie nous emporte, et laissons la substance des choses: nous nous tenons aux branches et abandonnons le tronc et le corps. Nous auons appris aux Dames de rougir, oyants seulement nommer, ce qu’elles ne craignent aucunement à faire: nous n’osons appeller à droict noz membres, et ne craignons pas de les employer à toute sorte de debauche. La ceremonie nous deffend d’exprimer par parolles les choses licites et naturelles, et nous l’en croyons: la raison nous deffend de n’en faire point d’illicites et mauuaises, et personne ne l’en croit, II, 466.
CHANGEMENTS.
En toutes choses, sauf simplement aux mauuaises, la mutation est à craindre, I, 500.
CHASSE.
Les poëtes font Diane victorieuse du brandon et des flesches de Cupidon, II, 100.
CHASTETÉ.
Certes le plus ardu et le plus vigoureux des humains deuoirs, nous l’auons resigné aux dames, et leur en quittons gloire, III, 218.
L’idee mesme que nous forgeons à leur chasteté est ridicule. Le neud du iugement de ce deuoir, gist principallement en la volonté. Il y a eu des maris qui ont souffert cet accident, non seulement sans reproche et offence enuers leurs femmes, mais auec singuliere obligation et recommandation de leur vertu. Telle, qui E.166 aymoit mieux son honneur que sa vie, l’a prostitué à l’appetit forcené d’vn mortel ennemy, pour sauuer la vie à son mary: et a faict pour luy ce qu’elle n’eust aucunement faict pour soy, III, 230.
Cette grande et violente aspreté d’obligation, que nous leur enioignons, produit deux effects contraires à nostre fin: elle aiguise les poursuyuants, et faict les femmes plus faciles à se rendre, car la deffence les incite et conuie, III, 236.
Le prix de la victoire se considere par la difficulté. Voulez vous sçauoir quelle impression a faict en son cœur, vostre seruitude et vostre merite? mesurez-le à ses mœurs. Telle peut donner plus, qui ne donne pas tant. L’obligation du bienfaict, se rapporte entierement à la volonté de celuy qui donne: les autres circonstances qui tombent au bien faire, sont muettes, mortes et casueles. Ce peu luy couste plus à donner, qu’à sa compaigne son tout. Si en quelque chose la rareté sert d’estimation, ce doit estre en cecy. Ne regardez pas combien peu c’est, mais combien peu l’ont, III, 220.
Telle a les mœurs desbordées, qui a la volonté plus reformée que n’a cet’ autre, qui se conduit soubs vne apparence reglee. Comme nous en voyons, qui se plaignent d’auoir esté vouees à chasteté, auant l’aage de cognoissance: i’en ay veu aussi, se plaindre veritablement, d’auoir esté vouees à la desbauche, auant l’aage de cognoissance. Le vice des parens en peut estre cause: ou la force du besoing, qui est vn rude conseiller, III, 232.
Ie ne sçay si les exploicts de Cæsar et d’Alexandre surpassent en rudesse la resolution d’vne belle ieune femme, nourrie à nostre façon, à la lumiere et commerce du monde, battue de tant d’exemples contraires, se maintenant entiere, au milieu de mille continuelles et fortes poursuittes. Il n’y a point de faire, plus espineux, qu’est ce non faire, ny plus actif. Ie trouue plus aysé, de porter vne cuirasse toute sa vie, qu’vn pucelage, III, 218.
C’est donc folie, d’essayer à brider aux femmes vn desir qui leur est si cuysant et si naturel. Et quand ie les oye se vanter d’auoir leur volonté si vierge et si froide, ie me moque d’elles. Elles se reculent trop arriere. Ie suis fort seruiteur de la nayfueté et de la liberté: mais il n’y a remede, si elle n’est du tout niaise ou enfantine, elle est inepte, et messeante aux dames en ce commerce: elle gauchit incontinent sur l’impudence. Leurs desguisements et leurs figures ne trompent que les sots: le mentir y est en siege d’honneur: c’est vn destour qui nous conduit à la verité; par une fauce porte, III, 228.
Refuser tout abbor, c’est tesmoignage de foiblesse, et accusation de sa propre facilité: vne dame non tentee, ne se peut venter de sa chasteté, III, 220.
Des violences qui se font à la conscience, la plus à euiter à mon aduis, c’est celle qui se faict à la chasteté des femmes; d’autant qu’il y a quelque plaisir corporel, naturellement meslé parmy: et à cette cause, le dissentement n’y peut estre assez entier; et semble que la force soit meslée à quelque volonté, I, 640.
CHATIMENTS.
Les chastiemens, qui se font auec poix et discretion, se reçoiuent bien mieux, et auec plus de fruit, de celuy qui les souffre, II, 608.
CHOSES.
Nous sçauons les choses en songe, et les ignorons en verité, II, 226.
Combien y a il de choses peu vray-semblables, tesmoignees par gens dignes de foy, desquelles si nous ne pouuons estre persuadez, au moins les faut-il laisser en suspens, I, 292.
Assez de choses peuuent estre et auoir esté, desquelles nostre discours ne sçauroit fonder la nature et les causes, II, 130.
La foiblesse de nostre condition, fait que les choses en leur simplicité et pureté naturelle ne puissent pas tomber en nostre vsage. Les elemens que nous iouyssons, sont alterez: et les metaux de mesme, et l’or, il le faut empirer par quelque autre matiere, pour l’accommoder à nostre seruice, II, 536.
E.167 Les gloses augmentent les doubtes et l’ignorance: il ne se voit aucun liure, soit humain soit diuin, sur qui le monde s’embesongne, duquel l’interpretation face tarir la difficulté: il se sent par experience, que tant d’interpretations dissipent la verité et la rompent, III, 604.
L’humaine cognoissance, acheminée par les sens, peut iuger des causes des choses iusques à certaine mesure, mais estant arriuée aux causes extremes et premieres, il faut qu’elle s’arreste et qu’elle rebouche: à cause ou de sa foiblesse, ou de la difficulté des choses. Elle a certaines mesures de puissance, outre lesquelles c’est temerité de l’employer, II, 336.
Les choses qui sont à nostre cognoissance les plus grandes, nous les iugeons estre les extremes que nature face en ce genre, I, 290.
Les choses dequoy on se moque, on les estime sans prix, I, 556.
Si n’est-ce pas entierement mesdire de quelque chose, d’y trouuer des deffauts: il s’en trouue en toutes choses, pour belles et desirables qu’elles soyent, III, 320.
Les hommes sont tourmentez par les opinions qu’ils ont des choses, non par les choses mesmes, I, 440.
La nouvelleté des choses nous incite plus que leur grandeur, à en rechercher les causes, I, 290.
De toutes choses les naissances sont foibles et tendres. Pourtant faut-il auoir les yeux ouuerts aux commencements. Car comme lors en sa petitesse, on n’en descouure pas le danger, quand il est accreu, on n’en descouure plus le remede, III, 516.
Peu de gens faillent: notamment aux choses malaysées à persuader, d’affermer qu’ils l’ont veu: ou d’alleguer des tesmoins, desquels l’authorité arreste notre contradiction. Suyuant cet vsage, nous sçauons les fondemens, et les moyens, de mille choses qui ne furent onques. Et s’escarmouche le monde, en mille questions, desquelles, et le pour et le contre, est faux, III, 528.
Combien de choses nous seruoyent hyer d’articles de foy, qui nous sont fables auiourd’huy? I, 296.
Pour iuger des choses grandes et haultes, il faut un’ ame de mesme, autrement nous leur attribuons le vice, qui est le nostre. Il n’importe pas seulement qu’on voye la chose, mais comment on la voye, I, 474.
Les choses à part elles, ont peut estre leurs poids et mesures, et conditions: mais au dedans, en nous, nostre ame les leur taille comme elle l’entend. La mort est effroyable à Cicero, desirable à Caton, indifferente à Socrates, I, 554.
Les choses ne sont pas si douloureuses, ny difficiles d’elles mesmes: mais nostre foiblesse et lascheté les fait telles, I, 474.
Des choses incommodes, il n’en est aucune si laide et vitieuse et euitable, qui ne puisse deuenir acceptable par quelque condition et accident, tant l’humaine posture est vaine, III, 200.
CIVILITÉ.
Non seulement chasque païs, mais chasque cité et chasque vacation a sa ciuilité particuliere. La nostre Françoise a quelques formes penibles, lesquelles pourueu qu’on oublie par discretion, non par erreur, on n’en a pas moins de grace. I’ay veu souuent des hommes inciuils par trop de ciuilité, et importuns de courtoisie, I, 84.
Pour moy ie retranche en ma maison autant que ie puis de la cerimonie. Quelqu’vn s’en offence: qu’y ferois-ie? Il vaut mieux que ie l’offence pour vne fois, que moy tous les iours: ce seroit vne subiection continuelle. A quoy faire fuit-on la seruitude des cours, si on l’entraîne iusques en sa taniere? I, 84.
C’est inciuilité à vn Gentil-homme de partir de sa maison, comme il se faict le plus souuent, pour aller au deuant de celuy qui le vient trouuer, pour grand qu’il soit: et il est plus respectueux et ciuil de l’attendre, pour le receuoir, ne fust que de peur de faillir sa route; il suffit de l’accompagner à son partement, I, 84.
C’est vne regle commune en toutes assemblees, qu’il touche aux moindres de se trouuer les premiers à l’assignation, d’autant qu’il est mieux deu aux plus apparens de se faire attendre, I, 84.
C’est au demeurant vne tres-vtile science que la science de l’entregent. Elle est, E.168 comme la grace et la beauté, conciliatrice des premiers abords de la societé et familiarité, I, 86.
Entre les masles depuis que l’altercation de la prerogatiue au marcher ou à se seoir, passe trois repliques, elle est inciuile, III, 444.
COLÈRE.
Il n’est passion qui esbranle tant la sincerité des iugements, que la cholere. Pendant que le pouls nous bat, et que nous sentons de l’esmotion, remettons la partie: les choses nous sembleront à la verité autres, quand nous serons r’accoisez et refroidis. Au trauers d’elle, les fautes nous apparoissent plus grandes, comme les corps au trauers d’vn brouillas, II, 608.
La tempeste ne s’engendre que de la concurrence des choleres, qui se produisent volontiers l’vne de l’autre, et ne naissent en vn poinct. Donnons à chacune sa course, nous voyla tousiours en paix. Vtile ordonnance, mais de difficile execution, II, 618.
C’est vn’ arme de nouuel vsage: nous remuons les autres armes, ceste cy nous remue: nostre main ne la guide pas, c’est elle qui guide nostre main: elle nous tient, nous ne la tenons pas, II, 618.
C’est vne passion qui se plaist en soy, et qui se flatte. Combien de fois nous estans esbranlez soubs vne fauce cause, si on vient à nous presenter quelque bonne deffence ou excuse, nous despitons nous contre la verité mesme et l’innocence, II, 612.
On incorpore la cholere en la cachant: Il vaut mieux qu’elle agisse au dehors, que de la plier contre nous, II, 616.
La philosophie veut qu’au chastiement des offences receuës, nous en distrayons la cholere: non afin que la vengeance en soit moindre, ains au rebours, afin qu’elle en soit d’autant mieux assenee et plus poisante. A quoy il luy semble que cette impetuosité porte empeschement. Non seulement la cholere trouble: mais de soy, elle lasse aussi les bras de ceux qui chastient. Ce feu estourdit et consomme leur force, III, 494.
L’espander en empesche l’effect et le poids. La criaillerie temeraire et ordinaire, passe en vsage, et fait que chacun la mesprise, II, 616.
COMBAT.
Le but et la visée, non seulement d’vn Capitaine, mais de chasque soldat, doit regarder la victoire en gros; et que nulles occurrences particulieres, quelque interest qu’il ayt, ne le doiuent diuertir de ce point là, I, 504.
COMMANDEMENT.
Il n’appartient de commander à homme, qui ne vault mieux que ceux à qui il commande, I, 488.
COMPASSION.
La plus commune façon d’amollir les cœurs de ceux qu’on a offencez, lors qu’ayans la vengeance en main, ils nous tiennent à leur mercy, c’est de les esmouuoir par submission, à commiseration et à pitié: toutesfois la brauerie, la constance, et la resolution, moyens tous contraires, ont quelquesfois seruy à ce mesme effet, I, 16.
CONDUITE (FORTUNE).
C’est vne absoluë perfection, et comme diuine, de sçauoir iouyr loyallement de son estre. Nous cherchons d’autres conditions, pour n’entendre l’vsage des nostres: et sortons hors de nous, pour ne sçauoir quel il y faict. Si auons nous beau monter sur des eschasses, sur des eschasses encores faut-il marcher de nos iambes, III, 702.
E.169 L’apreté et la violence des desirs, empesche plus, qu’elle ne sert à la conduite de ce qu’on entreprend. Nous remplit d’impatience enuers les euenemens, ou contraires, ou tardifs: et d’aigreur et de soupçon enuers ceux, auec qui nous negotions, III, 492.
Nous ne conduisons iamais bien la chose de laquelle nous sommes possedez et conduicts. Celuy qui n’y employe que son iugement, et son addresse, il y procede plus gayement: il feint, il ploye, il differe tout à son aise, selon le besoing des occasions: il faut d’atteinte, sans tourment, et sans affliction, prest et entier pour vne nouuelle entreprise: il marche tousiours la bride à la main. En celuy qui est enyuré de cette intention violente et tyrannique, on voit par necessité beaucoup d’imprudence et d’iniustice. L’impetuosité de son desir l’emporte. Ce sont mouuements temeraires, et, si Fortune n’y preste beaucoup, de peu de fruit, III, 492.
Le jeune doit faire ses apprests, le vieil en iouïr, disent les sages. Et le plus grand vice qu’ils remerquent en nous, c’est que noz desirs raieunissent sans cesse. Nous auons le pied à la fosse, et noz appetis et poursuites ne font que naistre, II, 588.
Ne pouuant regler les euenements, ie me regle moy-mesme: et m’applique à eux, s’ils ne s’appliquent à moy, II, 486.
Qui fait bien principalement pour sa propre satisfaction, ne s’altere guere pour voir les hommes iuger de ses actions contre son merite, III, 510.
Pour me sentir engagé à vne forme, ie n’y oblige pas le monde, comme chascun fait, et croy, et conçoy mille contraires façons de vie, I, 398.
I’ayme les malheurs tous purs, qui ne m’exercent et tracassent plus, apres l’incertitude de leur rabillage: et qui du premier saut me poussent droictement en la souffrance. L’horreur de la cheute me donne plus de fiebure que le coup. Le ialoux, a plus mauuais conte que le cocu. Et y a moins de mal souuent, à perdre sa vigne, qu’à la plaider. La plus basse marche, est la plus ferme: c’est le siege de la constance. Vous n’y auez besoing que de vous. Elle se fonde là, et appuye toute en soy, II, 488.
Pour souffrir l’importunité des accidents contraires, ausquels nous sommes subjects, ie nourris autant que ie puis en moy cett’ opinion: m’abandonnant du tout à la Fortune, de prendre toutes choses au pis; et ce pis là, me resoudre à le porter doucement et patiemment, II, 486.
I’aiguise mon courage vers la patience, ie l’affoiblis vers le desir, III, 322.
Ie m’attache à ce que ie voy, et que ie tiens, et ne m’eslongue guerre du port, II, 490.
En tous deuoirs de la vie, la route de ceux qui visent à l’honneur, est bien diuerse à celle que tiennent ceux qui se proposent l’ordre et la raison, III, 514.
Qui ne participe au hasard et difficulté, ne peut pretendre interest à l’honneur et plaisir qui suit les actions hazardeuses, III, 328.
Si ce qu’on a, suffit à maintenir la condition en laquelle on est nay, et dressé, c’est folie d’en lascher la prise, sur l’incertitude de l’augmenter, II, 490.
Celuy à qui la Fortune refuse dequoy planter son pied, et establir vn estre tranquille et reposé, il est pardonnable s’il iette au hazard ce qu’il a, puis qu’ainsi comme ainsi la necessité l’enuoye à la queste, II, 490.
CONFÉRENCE.
Aux disputes et conferences, tous les mots qui nous semblent bons, ne doiuent pas incontinent estre acceptez. La plus part des hommes sont riches d’vne suffisance estrangere. Il peut bien aduenir à tel, de dire vn beau traict, vne bonne responce et sentence, et la mettre en auant, sans en cognoistre la force, III, 360.
CONFESSION.
Comme en matiere de biens faicts, de mesme en matiere de mesfaicts, c’est par fois satisfaction. Est-il quelque laideur au faillir, qui nous dispense de nous en confesser? III, 188.
E.170 La pire de mes actions et conditions, ne me semble pas si laide, comme ie trouue laid et lasche, de ne l’oser aduouer. Chacun est discret en la confession, on le deuroit estre en l’action. La hardiesse de faillir, est aucunement compensee et bridee, par la hardiesse de le confesser. Qui s’obligeroit à tout dire s’obligeroit à ne rien faire de ce qu’on est contraint de taire, III, 186.
CONFIANCE.
La fiance de la bonté d’autruy, est un non leger tesmoignage de la bonté propre, I, 472.
Ie me fie aysement à la foy d’autruy: mais mal-aysement le feroi-ie, lors que ie donrois à iuger l’auoir plustost faict par desespoir et faute de cœur, que par franchise et fiance de sa loyauté, I, 48.
CONNAISSANCE DE SOI-MÊME.
Sauf toy, ô homme, chasque chose s’estudie la premiere, et a selon son besoin, des limites à ses trauaux et desirs. Il n’en est vne seule si vuide et necessiteuse que toy, qui embrasses l’vniuers. Tu és le scrutateur sans cognoissance: le magistrat sans iuridiction: et apres tout, le badin de la farce, III, 482.
Cette opinion et vsance commune, de regarder ailleurs qu’à nous, a bien pourueu à nostre affaire. C’est vn obiect plein de mescontentement. Nous n’y voyons que misere et vanité. Pour ne nous desconforter, Nature a reietté bien à propos, l’action de nostre veuë, au dehors, III, 482.
Si l’homme ne se cognoist, comment cognoist-il ses functions et ses forces? II, 338.
Si chacun se regardoit attentiuement, il se trouueroit plein d’inanité et de fadaise. Nous en sommes tous confits, tant les vns que les autres. Mais ceux qui le sentent, en ont vn peu meilleur compte: encore ne sçay-ie, III, 482.
Tous les iours et à toutes heures, nous disons d’vn autre ce que nous dirions plus proprement de nous, si nous sçauions replier aussi bien qu’estendre nostre consideration, II, 38.
De l’experience que i’ay de moy, ie trouue assez dequoy me faire sage, si i’estoy bon escholier. Qui remet en sa memoire l’excez de sa cholere passee, et iusque où cette fieure l’emporta, voit la laideur de cette passion, et en conçoit vne haine plus iuste. Qui se souuient des maux qu’il a couru, de ceux qui l’ont menassé, des legeres occasions qui l’ont remué d’vn estat à autre, se prepare par là, aux mutations futures, et à la recognoissance de sa condition. Escoutons y seulement: nous nous disons, tout ce, dequoy nous auons principalement besoing. Qui se souuient de s’estre tant et tant de fois mesconté de son propre iugement: est-il pas vn sot, de n’en entrer pour iamais en deffiance? III, 616.
Nulle particuliere qualité n’enorgueillira celuy, qui mettra quand et quand en compte, tant d’imparfaites et foibles qualitez autres, qui sont en luy, et au bout, la nihilité de l’humaine condition, I, 682.
Ce que nous rions des autres aduient à chacun de nous: nul ne cognoist estre auare, nul conuoiteux: ie ne suis pas sumptueux, disons nous, mais la ville requiert vne grande despence: ce n’est pas ma faute, si ie suis cholere, c’est la faute de la ieunesse. Ne cherchons pas hors de nous nostre mal, il est planté en nos entrailles. Et cela mesme, que nous ne sentons pas estre malades, nous rend la guerison plus malaisée, II, 566.
En toutes nos fortunes, nous nous comparons à ce qui est au dessus de nous, et regardons vers ceux qui sont mieux. Mesurons nous à ce qui est au dessous: il n’en est point de si miserable, qui ne trouue mille exemples où se consoler, III, 402.
Si quelcun s’enyure de sa science, regardant souz soy: qu’il tourne les yeux au dessus vers les siecles passez, il baissera les cornes, y trouuant tant de milliers d’esprits, qui se foulent aux pieds, I, 682.
Quand i’oy reciter l’estat de quelqu’vn, ie ne m’amuse pas à luy: ie tourne incontinent les yeux à moy, voir comment i’en suis. Tout ce qui le touche me regarde. Son accident m’aduertit et m’esueille de ce costé-là, II, 38.
La coustume a faict le parler de soy, vicieux: et le prohibe obstinéement en E.171 hayne de la ventance, qui semble tousiours estre attachée aux propres tesmoignages. Ie trouue plus de mal que de bien à ce remede, I, 678.
Qui se connoistra bien, qu’il se donne hardiment à connoistre par sa bouche, I, 682.
Il n’est description pareille en difficulté, à la description de soy-mesmes, ny certes en vtilité. Encore se faut il testonner, encore se faut il ordonner et renger pour sortir en place, I, 678.
Ie tien qu’il faut estre prudent à estimer de soy, et pareillement conscientieux à en tesmoigner: soit bas, soit haut, indifferemment, I, 680.
De dire de soy plus qu’il n’en y a, ce n’est pas tousiours presomption, c’est encore souuent sottise, I, 682.
De dire moins de soy, qu’il n’y en a, c’est sottise, non modestie: se payer de moins, qu’on ne vaut, c’est lascheté et pusillanimité, I, 680.
CONSCIENCE.
Les loix de la conscience, que nous disons naistre de nature, naissent de la coustume, I, 168.
En tout et par tout, il y a assés de mes yeux à me tenir en office: il n’y en a point, qui me veillent de si pres, ny que ie respecte plus, I, 158.
Il n’y a que vous qui sçache si vous estes lache et cruel, ou loyal et deuotieux: les autres ne vous voyent point, ils vous deuinent par coniectures incertaines: ils voyent, non tant vostre naturel, que vostre art. Par ainsi, ne vous tenez pas à leur sentence, tenez vous à la vostre, III, 114.
Aucune cachette ne sert aux meschans, disoit Epicurus, par ce qu’ils ne se peuuent asseurer d’estre cachez, la conscience les descouurant à eux mesmes, I, 660.
Vne ame courageusement vitieuse, se peut à l’aduenture garnir de securité: mais de satisfaction, elle ne s’en peut fournir, III, 112.
Comme la conscience nous remplit de crainte, aussi fait elle d’asseurance et de confiance, I, 660.
Il n’est bonté, qui ne resiouysse vne nature bien nee. Il y a certes ie ne sçay quelle congratulation, de bien faire, qui nous resiouit en nous mesmes, et vne fierté genereuse, qui accompagne la bonne conscience. Ces tesmoignages plaisent, et nous est grand benefice que cette esiouyssance naturelle: et le seul payement qui iamais ne nous manque. De fonder la recompence des actions vertueuses, sur l’approbation d’autruy, c’est prendre vn trop incertain et trouble fondement, signamment en vn siecle corrompu et ignorant, comme cettuy-cy: la bonne estime du peuple est iniurieuse. A qui vous fiez vous, de veoir ce qui est louable? Dieu me garde d’estre homme de bien, selon la description que je voy faire tous les iours par honneur à chacun de soy, III, 112.
Merueilleux effort de la conscience: elle nous fait trahir, accuser, et combattre nous mesmes, et à faute de tesmoing estranger, elle nous produit contre nous, I, 658.
Aussi à mesme qu’on prend le plaisir au vice, il s’engendre vn desplaisir contraire en la conscience, qui nous tourmente de plusieurs imaginations penibles, veillans et dormans, I, 660.
On faut autant à iuger de sa propre besongne, que de celle d’autruy. Non seulement pour l’affection qu’on y mesle: mais pour n’auoir la suffisance de la cognoistre et distinguer, III, 368.
C’est office de charité, que, qui ne peut oster vn vice en soy, cherche ce neantmoins à l’oster en autruy: où il peut auoir moins maligne et reuesche semence. Tousiours l’aduertissement est vray et vtile: mais si nous auions bon nez, nostre ordure nous deuroit plus puïr, d’autant qu’elle est nostre, III, 348.
Ie ne dis pas, que nul n’accuse, qui ne soit net: car nul n’accuseroit: voire ny net, en mesme sorte de tache. Mais i’entens, que nostre iugement chargeant sur vn autre, duquel pour lors il est question, ne nous espargne pas, d’vne interne et seuere iurisdiction, III, 348.
La force de tout conseil gist au temps: les occasions et les matieres roulent et changent sans cesse. Il y a des parties secrettes aux obiects, qu’on manie, et indiuinables: signamment en la nature des hommes: des conditions muettes, sans montre incognues par fois du possesseur mesme: qui se produisent et E.172 esueillent par des occasions suruenantes. Si ma prudence ne les a peu penetrer et profetizer, ie ne luy en sçay nul mauuais gré: sa charge se contient en ces limites. Si l’euenement me bat, et s’il fauorise le party que i’ay refusé: il n’y a remede, ie ne m’en prens pas à moy, i’accuse ma fortune, non pas mon ouurage, III, 126.
CONSEIL.
Nous deuons aux nostres assiduité de correction et d’instruction: mais d’aller prescher le premier passant, et regenter l’ignorance ou ineptie du premier rencontré, c’est vn vsage auquel ie veux grand mal, III, 364.
CONSTANCE.
Le commencement de toute vertu, c’est consultation et deliberation, et la fin et perfection, constance, I, 602.
CONTINENCE.
Il est à l’aduenture plus facile, de se passer nettement de tout le sexe, que de se maintenir deuëment de tout poinct, en la compagnie de sa femme, II, 646.
CONTRADICTION, CONTRASTE.
Il n’y a raison qui n’en aye vne contraire, II, 432.
Nous ne goustons rien de pur, II, 536.
Des plaisirs, et biens que nous auons, il n’en est aucun exempt de quelque meslange de mal et d’incommodité, II, 538.
Nostre extreme volupté a quelque air de gemissement, et de plainte. Diriez vous pas qu’elle se meurt d’angoisse? II, 538.
L’extremité du rire se mesle aux larmes, II, 538.
La profonde ioye a plus de seuerité, que de gayeté. L’extreme et plein contentement, plus de rassis que d’enioué. L’aise nous masche, II, 538.
Le trauail et le plaisir, très dissemblables de nature, s’associent pourtant de ie ne sçay quelle ioincture naturelle, II, 538.
Nostre volonté s’aiguise par le contraste: et il n’est rien naturellement si contraire à nostre goust que la satieté, qui vient de l’aisance: ny rien qui l’aiguise tant que la rareté et difficulté, II, 432.
Nostre appetit mesprise et outrepasse ce qui luy est en main, pour courir apres ce qu’il n’a pas. Nous defendre quelque chose, c’est nous en donner enuie. Nous l’abandonner tout à faict, c’est nous en engendrer mespris. La faute et l’abondance retombent en mesme inconuenient, II, 434.
CONTRAINTE.
Sauf la santé et la vie, il n’est chose pourquoy ie vueille ronger mes ongles, et que ie vueill’ acheter au prix du tourment d’esprit et de la contrainte, II, 484.
CONVERSATION.
Le plus fructueux et naturel exercice de nostre esprit, c’est à mon gré la conference. Et si i’estois à cette heure forcé de choisir, ie consentirois plustost, ce crois-ie, de perdre la veuë, que l’ouyr ou le parler, III, 322.
L’estude des liures, c’est vn mouuement languissant et foible qui n’eschauffe point: là où la conference, apprend et exerce en vn coup, III, 322.
L’vnisson, est qualité du tout ennuyeuse en la conference, III, 334.
Les vieillards sont dangereux, à qui la souuenance des choses passees demeure, et ont perdu la souuenance de leurs redites. I’ay veu des recits bien plaisants, E.173 deuenir tres-ennuyeux, chascun de l’assistance en ayant esté abbreuvé cent fois, I, 60.
Ie festoye et caresse la verité en quelque main que ie la trouue, et m’y rends alaigrement; et pourueu qu’on n’y procede d’vne troigne trop imperieusement magistrale, ie prends plaisir à estre reprins, III, 336.
Les contradictions des iugemens, ne m’offencent, ny m’alterent: elles m’esueillent seulement et m’exercent. Nous fuyons la correction, il s’y faudroit presenter et produire notamment quand elle vient par forme de conference, non de regence. A chaque opposition, on ne regarde pas si elle est iuste, mais, à tort ou à droit, comme on s’en deffera. Au lieu d’y tendre les bras, nous y tendons les griffes, III, 334.
Il est malaisé d’attirer les hommes de mon temps à ceder. Ils n’ont pas le courage de corriger, par ce qu’ils n’ont pas le courage de souffrir à l’estre. Et parlent tousiours auec dissimulation, en presence les vns des autres, III, 336.
La plus part changent de visage, de voix, où la force leur faut: et par vne importune cholere, au lieu de se venger, accusent leur foiblesse, ensemble et leur impatience, III, 366.
Quand on me contrarie, on esueille mon attention, non pas ma cholere: ie m’avance vers celuy qui me contredit, qui m’instruit. La cause de la verité, deuroit estre la cause commune à l’vn et à l’autre, III, 336.
Il faut ne se formalizer point des sottises et fables qui se disent en notre presence: car c’est vne inciuile importun