Title: Facecies et motz subtilz, d'aucuns excellens esprits et tresnobles seigneurs
Author: Lodovico Domenichi
Translator: seigneur Bernard de Girard Du Haillan
Release date: May 7, 2008 [eBook #25382]
Most recently updated: January 3, 2021
Language: French
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En Francois, et Italien.
A Lyon,
Imprimé par Robert Granjon.
Mil. vc. Lix.
Aueq priuilege du Roy.
Par grace et priuilege du Roy, est permis à Guillaume Rouille, d'imprimer ou faire imprimer, vendre et distribuer, vn liure Intitulé, (Facecies, et motz subtilz: En Francois, et Italien.) Et defendu à tous autres Libraires, Imprimeurs, et personnes quelconques de ce Royaume: de non imprimer, ou faire imprimer, vendre ne distribuer lesdits liures, sans le congé & consentement dudit Rouille. Et ce iusques au temps et terme de dix ans, sur peine d'amende arbitraire, et confiscation des liures qui seroyent imprimez.
Ledit priuilege ha esté donné à saint Germain en Laye le xxix. de Nouembre, L'an Mil cinq cens cinquante sept, signé, De Lomenic, et séelé du grand seau en cire Iaune à simple queuë.
Par le Roy, M. Ian Nicot, maistre des requestes de l'hostel, present.
A Tresmagnifique et noble seigneur,
Sebastien Cruz.
Loys Dominique.
Nul est entre nous qui doute, la nature humaine auoir esté tellement creée de Dieu tresbon et tresgrand, qu'elle ne puisse (aueq vn si debile corps subiet à diuerses infirmitez et passions) souffrir les continuelles fatigues. Et tout ainsi que dieu par vne supreme prudence, ordonna dés le commencement du monde (aueq vne certaine douce harmonie) que ores resplendist le Iour serain, commode aux trauaux, par lesquelz s'acquierent les nourrissemens de la vie: ores suruient la nuit obscure, aymant le repos, et reparant les forces perdues, semblablement aussi au cueur des hommes, lors que le perseuerant estude, leur apporte melancholie, on void l'heure qu'il est opprimé de la machine et pesant faiz de diuers pensemens, et l'heure qu'il est plein d'allegresse, et toutellement deliure de trauail: pourautant qu'en nous sont, par vn certain moyen plantez, la tristesse et douleur, comme aussi la liesse & contentement, mais c'est aueq vne douce temperance et egal contrepois des choses. Il est donques besoin, que la pensée humaine, aucunefois se procure, quelque peu de recreation aggreable, pour ne succomber souz les continuelz desplaisirs, ou bien pour ne mourir entre les perseuerantes fatigues. Attendu mesmement que, selon les prophetes l'esprit triste deseiche les os. Et celuy qui ne prend repos, ne pourra longuement durer. A ces causes se trouue par escrit, que les plus sages pour se recreer, en quelque sorte, et pour n'anichiler la vertu, souuentefois ont discontinué les affaires de la Republique, se retirans en lieux delectables & de repos. Lon lit de Scipion, et Lelius, que quand ilz se trouuoyent lassez des manimens publiques, s'occupoyent à recueillir des coquilles, et des petites pierres sus le sablon du riuage de la mer. Et Sceuola pour se recreer iouoyt quelquefois à la paume: Socrates aussi, homme tresgraue, mettant vne canne entre ses iambes, simuloit de piquer vaillamment vn cheual entre les petis enfans. Saint Augustin consoloit son amy Licencius, luy persuadant de se retirer en l'habitation des Muses. Or en suiuant les mieux renommez, pour me deliurer en partie de mes plus molestes pensemens, ces Iours fascheux, à l'occasion du temps d'esté (durant lequel assez proufité, et apprend, qui se conserue en sa santé) ie me suis addonné à lire vn petit liure de Facecies, et motz exquis, extraitz de plusieurs tresnobles et excellens espritz: lequel ie recouuray de tresciuil & gentil mon honnoré amy M. Ian Massuoli de strata, autrement nommé l'Estradin, habitant de Florence. A la courtesie et diligence duquel sont grandement attenuz les hommes doctes et vertueux. Pourautant que durant le temps de toute sa vie, en allant par diuers païs, n'ha iamais espargné, ny sa poine, ny sa course, pour reassembler de toutes les parties du monde, les plus antiques, et plus exquis liures qu'il ha peu trouuer, en langue Tuscane: de sorte que faisant harnois de telz bons liures seulement, en ha congregé plus ensemble, que non seulement dans Florence, ains aussi, en toute l'Italie ne s'en pourroit trouuer si grand nombre. De ces tresors, se monstre tant liberal et amiable dispensateur, que sans attendre aucune priere, souuentefois ha preuenu le desir des hommes curieux. Apres donques que i'ay receu ledit liure de ses mains, et que i'en ay retiré le plaisir que ie desirois le plus, i'en ay bien voulu faire part à vostre Seigneurie, à celle fin que se trouuant quelquefois deliure de ces solicitudes (que ie say estre de plus grande importance, que ces soulacieux propos, et Ioyeuses fables) puissiez recouurer quelque plaisir delectable. Et ne vueille s'esmerueiller icelle vostre Seigneurie, si I'ay prins hardiesse de ce faire. Car ayant ces iours passez (par le moyen de mon trescher et honnoré amy M. Marco Anthonio Passero de Naples) prins amitié et demeurance domestique, aueq mon tresnoble seigneur Messire Leonard vostre frere, et sachant que comme vous estes coniointz de sanguinité, ainsi l'estes vous par charité et bon amour, pour reconnoistre en partie la debonaireté d'iceluy vostre trescordial frere: et pour ne mesconnoistre la beniuolence, qu'il me porte, i'ay voulu enuoyer à vostre Seigneurie, ces parolles recreatiues, lesquelles neantmoins me semblent estre vn petit don, et peu de cas: mais c'est pour faire quelque moyen de tesmoignage, de l'affection que ie porte à l'un et à l'autre, qui est la cause pourquoy i'y ay adiousté plusieurs autres plaisanteries, en partie par moy recueillies de diuers autheurs, partie entendues d'aucuns mes amis. Et par ainsi i'espere par vn mesme don conseruer l'amitié du seigneur Leonard, et aussi acquerir la vostre: estant certain que la rare concorde regnant en voz espritz et pensemens, (tout ainsi qu'aux ieunes enfans de Leda) egalement estime son propre, ce qu'est en la puissance d'autruy, Au moyen de quoy telle est vostre bonté, que ie me pourray vanter d'auoir esté agreable à tous deux, faisant vn petit seruice à l'vn de vous. Et à vostre Seigneurie ie baise la main aueq honneur et reuerence.
Laurens de Medicis fut requis de fauoriser en l'election des seigneurs, Ie ne say quel citadin, aucunement suspect à l'estat, pourautant qu'il estoit homme à qui plaisoit le suc de la vigne: et disant celuy qui luy parloit, Tu luy feras faire, aueq vn verre de vin, tout ce qu'il te plairra, respondit Laurens, Et si vn autre luy en donnoit vn flascon, ou me trouuerois ie? | Lorenzo di Medici fu richiesto di fauorire nella electione di signori non so chi alquanto sospecto allo stato, perche era huomo a cui piaceua il succo della vitte, e dicendo gli chi gliene parlaua, Tu gli farai fare ciò che tu vorrai con vn bicchiere di vino: Rispose, che se vn altro gliene desse vn fiasco, doue mi trouerai io? |
Cosme de Medicis Pere et gouuerneur du païs de Florence, grand pere d'iceluy Laurens, requis de l'arceuesque Antonin, de luy donner faueur, quant à vne prohibition qu'il vouloit faire, pour empescher les prestres de iouër aux cartes, ny aux dez, respondit, commencez à faire quelque peu par vous, premier que les meschans dez soyent iettez. | Cosmo di Medici padre de la patria Fiorentina, auo di predetto Lorenzo, richiesto de l'Arciuescouo Antonio de gli far fauore, circa vna prohibitione che voleua fare, che i preti non giocassero a li carte ni dati, gli disse, Cominciate a fare vn poco prima da voi, che si mettano cattiui dati. |
Laurens filz de Pierre qui fut filz d'iceluy Cosme, deuisant entre plusieurs prestres dont l'vn dit, que les hommes ne peuuent se deffendre d'eux, dit Il, ne s'en faut point esmerueiller: pource que les prestres qui ont les accoustremens longs, ont plustost baillé vn coup de pied, que les autres ayent veu remuer la iambe. | Lorenzo di Pietro di Cosmo predetto ragionando in vna compagnia di preti, e dicendo l'vn, che l'huomo, non si potea guardare di loro, disse, non esser marauiglia: perche hauendo essi i panni luonghi, hauean datto prima il calcio, che altri vegga loro muouere la gamba. |
Braccio Martelli voulant donner à connoistre que René de Passi estoit paureux et de petit courage, pourautant qu'il n'auoit voulu iouster à vnes ioustes lors ordonnées, dit, que la cause pourquoy il absentoit, estoit qu'il auoit peur dans son armet. | Braccio Martelli volendo mostrare che Rinato de Pazzi era pauroso, non hauendo egli voluto giostrare ad vna giostra ordinata, disse, che lo faceua per che egli haueua paura nell'elmo suo. |
Puccio d'Antoine Pucci confortant vn ie ne say quel citadin pour accepter l'office de Gonfalonier de la iustice, en temps d'importance et respondant Iceluy, qu'il ne se connoissoit assez sauant pour exercer tel office, luy demanda, s'il luy suffisoit point estre autant sauant comme Cosme. Il me souffiroit (dit il) de la moitié, pour bien y satisfaire. Or ie t'enseigneray dit Puccio, à estre plus sage que luy. N'as tu point d'entendement, de toy mesmes? Ouy dit il, i'en pense auoir quelque peu. Apres, dit Puccio, fay donques ce que Cosme te dira, & par ce moyen tu auras en cest endroit tout son sens et tout le tien. Parquoy tu en auras plus que luy. | Puccio di Antonio Pucci, confortando non so che cittadino ad accettare l'vfficio del Gonfaloniere di Iustitia in tempo importante, e rispondendo egli, che non gli pareua esser tanto sauio quanto a quello vfficio s'aspectaua, gli domandò se gli bastaua esser sauio come Cosmo. E dicendo gli che se fusse la metà sauio, che egli crederebbe assai bene sodisfare. Oh io t'insegnero, disse Puccio, ad esser piu fauio di lui. Non hai tu punto senno da te? E dicendo che pur credeua hauere ne qualche poco, subiunce Puccio, fa dunche cio che Cosmo ti dice, e harai a questo modo tutto il suo, e cossi ad essere piu sauio che Cosmo. |
Matthieu Franco, estant à voir vne dispute qui se faisoit à Pise, laquelle auoit esté desia poursuiuie iusques à la nuit, & assez tard, dit aux disputans, qu'ilz feroyent bien de la laisser, pource qu'en ne voyant point de lumiere, leur argument se pourroit verser dehors, ou à tout le moins qu'ilz se tinssent assis, de crainte que leurs argumens ne tombassent au bas par le fondement de leurs chausses. | Matteo Franco stando a vedere a Pisa vna disputa, laqualle era già condutta a tardi, disse, che farebbeno bene a lasciar la stare, che non si vedendo lume, l'argumento si verserebbe fuori: e che al meno sedessero accio che l'argumenti sen'andesseron giù per le calze. |
Laurens de Medicis susnommé, estant à Florence. Bernard Benuolenti, Ambassadeur Senois, en le rancontrant vn certain iour par son chemin, luy print le bras & luy tasta le poulx, luy demandant comme il se trouuoit, touchant sa disposition. Lors Laurens escoust le bras, & l'empoigna par le poulx, en luy disant, C'est à moy de sauoir comment vous portez. Car ie suis des Medecins, et vous estes des malades. | Lorenzo de Medici predetto, essendo in Firenze Bernardo Benuollenti, Ambasciadore Senese, il quale trouatolo per vn certo andamento, gli tocco il polso, domandando come si sentisse. Scosso il braccio Lorenzo, riprese il polso di detto Bernardo, dicendo, Questo tocca a me, che sono de Medici, e voi siete de gli Infermi. |
Ambroise Pannochi deuisant aueq Laurens de Medicis du gouuernement des Sienois, dit, ie croy qu'ilz sont saintes gens, en qu'ilz viuent de miracles. | Ambrosio Pannochi, ragionando con Lorenzo di Medici del gouerno de Senesi, gli disse, io credo che sono tutti santi, e che viuono de miracoli. |
Vn Paisan des montaignes auoit vn iour disne aueq Laurens et en sa table: despuis reuenu en sa maison, dit à sa femme. I'ay auiourd'huy plus fait, que iamais ne feit Iesus Christ. Et interrogué d'elle par quel moyen, luy respondit, Iamais Dieu ne mangea, aueq plus grand seigneur que soy, et i'ay auiourd'huy mange aueq le seigneur Laurens, qui est mile fois plus grand seigneur que moy. | Vn Contadino de gli Alpi haueua vn giorno magnato nella tauola di Lorenzo, e con esso lui: dapoi venuto in casa, disse à la donna sua. Vedi moglie, io ho hoggi fatto piu che mai non fece Christo, e domandatogli in qual modo, rispose: Mai Christo non ha magnato con piu gran Signor di se, e io ho magnato hoggi con il Signor Lorenzo, il quale è mileuolte piu gran signor di me. |
Messire Agnel de la Stufa ayant receu vne lettre du Duc Galeas de Milan, laquelle estoit pleine de plusieurs presens, entre lesquelz estoyent ces parolles, ce que i'ay, est du tien. Messire Agnel luy respondit ainsi, Or mon seigneur ne le dites plus. Car si lon sauoit icy que ie fusse si riche, on me desferoit à force d'impostz et charges. | Messer Agnolo della Stufa hauendo riceuuto vna lettera dal Duca Galeasso di Milano, laqual era piena di molte offerte, fra lequali erano queste parole, cio che io ho, è del tuo. Messer Agnolo gli rispose cossi: Oi me Signor, non lo dicete, che se qua si sapesse, che io fusse si ricco, mi disfarebbeno con le loro grauesse. |
Cosme de Medici auoit coustume de dire que Francois Sacchetti, qui tousiours frequentoit aueq les gens sauans, et ne sauoit rien, estoit comme l'arnion qui est vne petite beste qu'en tous temps, se tient en lieu gras, & iamais n'est grasse: mais tousiours maigre. | Cosmo di Medici soleua dire, che Francesco Saccheti (ilquale sempre vsaua con dotti, e non sapeua niente, era come l'arnione, che sempre sta nel grasso, e sempre è magro. |
Laurens de Medici en parlant d'vn soupper qu'on luy auoit fait, dit qu'entre les autres choses estans en la maison, on auoit esté fait ledit souper. le lieu plus froid estoit la cheminée, et le plus chaud estoit le puys. | Lorenzo di Medici ragionando d'vna cena che gli fu fatta, disse che fra le altre cose, che erano in detta casa, doue detta cena fu fatta, il piu fredo luogo che fusse era il camino, e il piu caldo luogo era il pozzo. |
Martin dit Scarpha, en pissant vne fois, et voyant vn ieune gars qui le regardoit, pource qu'il estoit fort gras, se retourna par deuers luy en disant: Si tu le vois salue le de ma part, car il y ha dix ans que ie ne l'ay veu. | Martino detto Scarfa, orinando vn tratto, e vedendo vn fanciullo che lo rigardaua, perche era grassissimo, voltosi a lui dicendo, se tu lo vedi salutalo da mia parte, che son dieci anni, che io non l'ho veduto. |
Quelcun se lamentoit à Strosse pource que vne antique colonne erigée en memoire d'vne certaine victoire luy ostoit la veuë d'vne sienne fenestre. Auquel Strosse dit qu'il sauoit bien vn bon remede. Et interrogué quel Il estoit, respondit, Il te faut murer la fenestre. | Strosso aduno che si lamentaua che vna colomna antiqua fatta in memoria d'vna certa vittoria, gli tollieua la veduta di non so qual finestra, disse, io so vn buon rimedio. E domandando colui, Qual? rispose Strozzo, murate questa finestra. |
Venant à Cosme vn de Pistoye, appellé le Balafré, qui pour estre enrolé au nombre des soldats, se vantoit de iamais ne fuir deuant les coups: et en tesmoin de ce monstroit son visage plein de balafres. Cosme luy dit: Encores moins prenoit la fuitte celuy qui te frappoit ainsi. | Venendo à Cosmo vn Pistolese, chiamato lo Bardellato per acconciarsi al soldo, si vantaua che non fuggiua mai, mostrando in segno di ciò, il viso tutto frappato. Alquale Cosmo rispose, E ancora colui che ti daua nel viso, non deuea fuggire. |
Bernard Gerard estant Gonfalonier de iustice, respondit au pape Pie, qui par plus grand magnificence se vouloit faire porter aux seigneurs de Florence, comme il auoit esté porté par les Sienois, & luy dit, Il est meilleur Pere saint, que vous fassiez porter par voz Capitaines que voicy. Car nous auons les accoustremens trop longs. | Bernardo Gherardi essendo Gonfaloniere di giustitia, rispose a Papa Pio, ilquale voleua per gloria esser portato da i Signori Fiorentini, come era stato portato da Senesi, Santo padre, disse, meglio è che vi portino questi vostri Capitani: che noi habbiamo i panni troppi luonghi. |
Iceluy Pape Pie vouloit faire son neueu Arceuesque de Florence, disant, pource qu'il n'estoit natif de la ville, que saint Pierre fut bien Euesque de Rome, combien qu'il feust estranger et Hebrieu. Auquel respondit Iceluy Bernard, Aussi y fut il crucifié. | Il medesismo a Papa Pio, che voleua fare il nipote Archiuescouo di Firenze, e allegaua che a Roma era stato santo Pietro, ilquale era forestieri e Hebreo, rispose, E però vi fu egli crucifisso. |
Ian Antoine de Siene, Ieune homme et de tresbon esprit, fort familier du Cardinal de Pauie, alla vn iour visiter le Pape estant à table, aueq Iceluy Cardinal de Pauie, et le Cardinal de Siene, Auquel demanda le Cardinal de Siene s'il auoit quelque querelle contre luy, attendu, qu'il ne le venoit plus voir. Et respondant que non, pource qu'il estoit atout à sa seigneurie, le Cardinal de Pauie dit: Or donques n'es tu plus à moy? Auquel il respondit, Ie me nomme Ian Antoine. Ian est à vostre seigneurie, et Antoine, au Cardinal de Siene. Lors dit le Pape Pie, Ie n'y ay donques rien pour moy. Auquel il respondit: Ian et Antoine est entierement tout de vostre sainteté. | Giouan Antonio da Siena giouano d'ottimo ingegno, e familiare del Cardinale di Pauia, andando vn tratto a visitar il Papa, che era a mensa con esso Cardinale di Pauia, e con Senese: fu domandato di quel da Siena, se haueua con lui questione, che non andaua a lo vedere piu, e rispondendo lui che non poteua con lui fare questione, perche era tutto di sua Signoria. Il Cardinale di Pauia disse, dunche non sei tu mio? E egli: Io ho nome Giouan Antonio. Giouan è di vostra Signoria, e Antonio di Siena. Al'hora Papa Pio disse, Io dunche non ci ho d'affare nulla. Rispose, e Giouan e Antonio è tutto di vostra Santita. |
Vn Senois auquel fut dit que les Florentins, estoyent Mercurialistes, pource que Mercure leur auoit appris à bien parler & ornément, & à bien traitter leurs marchandises, Ouy respondit il, et à bien desrober aussi. | Vn Senese alqual fu detto, che i Fiorentini sono Mercuriali, perche da Mercurio hanno apparato il parlare ornato, e il fare mercantie, rispose, E anchora di rubare. |
Sante, qui ne risoit, ainsi appellé, pource que iamais on ne le put faire rire, allant voir vne dame qu'on luy auoit promis de donner en mariage, laquelle estoit laide comme par despit, quand il la veid si treslaide, se print à rire. Lors elle luy dit, Mais comme Sante, lon dit que vous ne riez iamais. Et il luy respond, Mais qui se garderoit de rire, voyant vn tel caquesangue de visage. | Santi, che non ride, cosi detto, perche mai non era stato potuto far ridere, andando a vedere la sposa sua, laqual'era brutta comme per dispetto, vedendo la bruttissima, comincio a ridere, e dicendogli essa, Oh tu ridi? rispose, Oh chi diauol non riderebbe a vedere cotesto cacasangue di viso? |
Le Poltron Caualcant, et Henry Rucellay, estoyent par ensemble grands compaignons, & mutuelz amis, et tousiours iouoyent, dancoyent, & faisoyent bonne chere ensemble, De sorte qu'ilz ne pouuoyent obtenir office aucun de la ville. Henry estimoit que la cause procedast par faute d'estre bien conneuz des seigneurs du Consulat. Or aduint que comme de costume les seigneurs et gouuerneurs furent changez, et quelques vns subroguez, qui connoissoyent assez le Poltron, & Henry. Ce que venant à la connoissance de Henry, il fut fort ioyeux, & vint hurter à la porte du Poltron luy disant, Bonnes nouuelles, mon amy, Tel & tel, qui bien connoissent, & sont gens de bien, sont esleuz Seigneurs de la ville. Loué soit Dieu. Car nous serons ores conneuz. Respondit le Poultron, Ouy bien Henry: mais tu n'entens pas. Ce seroit le meilleur pour nous d'auoir affaire à gens qui ne nous conneussent point. | Il Poltrone Caualcanti, e Arrigo Rucellai erano insieme gran compagni, e sempre giocauano e papauano, onde non poteuano hauere vfficio nessuno de la terra. Arrigo pensaua (che piu simplice era) che cio nassesse per non esser conosciuti de gli Signori del concilio. Auenne che mutati furono gli Signori, e altri commessi nel luogo loro, donde alcuni cognosceuan Arrigo e il Poltrone. Di che certificato Arrigo subito se n'andò a casa del Poltrone, e picchiato l'vscio, e egli fattosi alla finestra, disse, Arrigo buone nouelle: è son fatti tal e tal, che ben cognoscono, Signori de la terra. Laudato sia Dio, che noi seremo hora cognosciuti. Rispose il Poltrone, Hoi me Arrigo, tu non te n'entendi. Per noi si farebbe di hauere affare con persone che non ci cognoscessero. |
Messire Ian Tingi Prestre de Sainte Reparée, estant vieux et tout chenu, confessoit vne Dame. Aduint que luy feignant de dormir, elle se hasta de dire vn peché, qu'elle auoit vergogne de declarer. C'estoit qu'elle s'estoit vn iour separée de ses damoiselles pour secrettement mieux se retirer en vne chambre secrette. A ce propos messire Ian luy demande, si elle eust lors consenti à vn homme, s'il se feust illec trouué: et elle disant, que ouy, Messire Ian respond, O Dieu, que ne me trouuay ie là! Apres, dit la dame, ie n'entendois pas de vous Monsieur. | Ser Giouan Tingi prete in Santa Riparata, sendo vecchissimo e tutto canuto, confessaua vna donna: auenne che facendo esso vista di dormire, la buona donna presto disse vn peccato di che si vergognaua. E questo è, che vn tratto se era separata delle sue domigelle, e andata d'intro vna camera suola. A questo la domandò ser Giovanni, se glei harebbe consentuto ad un huomo, se al'hora vi fusse stato, e dicendo glei che si, risponde il ser Giouan, Stato vi, fusse io. Poi disse la donna, io non intendeua di voi. |
Vn seruiteur en ioustant à selle basse dans Florence sans iamais tomber, de sorte que ceux de la compagnie estimoyent qu'il feust lié aueq son cheual: aduint ce neantmoins, vn coup qu'il fut rué par terre. Or là estoit present le Seigneur Ludouic Viscomte, auquel fut demandé, lequel des coups estoit le plus beau, que ce seruiteur auoit fait: C'est, dit il, quand il est tombé. | Giostrando vn famiglio a sella bassa in Firenze, e non cadendo mai, stimaua la brigata che lui fusse ligato, Auenne che per vn tratto fu gittato in terra. Era presente il Signor Ludouico Visconte, il quale nel fine de la giostra, domandando qual fusse stato meglior colpo che colui auesse fatto, rispose, quando è cadduto. |
Semblable fut vn mot de Donatel Sculteur, qui interrogué quelle fut la meilleure oeuure que iamais feit Laurens de Bartoluccio, respondit, ce fut lors qu'il vendit Leprian. Pource que leprian estoit vne petite maison champaistre, de laquelle ne pouuoit retirer grand fruit. | Simile fu il motto di Donatello, scultore il quale domandato qual fusse la meglior cosa, che facesse mai Lorenzo di Bartoluccio, rispose, a vendere Lepriano. Imperò che questo era vna sua villa, de trarne poco frutto. |
Le susdit Donatel faisoit à Venize vne statue de cuiure du Capitaine Gattamellata, par le commandement de la seigneurie de Venize, et estant trop importunément solicité d'icelle Seigneurie, print vn marteau et aueq courroux, meit par pieces la teste d'icelle effigie. Et venant cecy à la notice des Seigneurs, le manderent venir deuant eux, et entre plusieurs autres corroux et menasses, luy dirent, que tout ainsi qu'il auoit rompu la teste à la statue, & tout ainsi on luy romproit la sienne. Lors il respondit, I'en suis (mes Seigneurs) content: Pourueu qu'en vous soit la hardiesse de me promettre de refaire aussi tost ma teste, comme ie referay à vostre statue la sienne. | Il predetto Donatello faceua in Venecia vna statua di bronso del Capitano Gattamellata, per comandamento de la Signoria di Venecia, e essendo troppo solecitato di essa Signoria, prese vn martello, e con furia, eschiacciò il capo a detta statua. Inteso questo la Signoria di Venecia, fattolo venire a se, e fra piu altre minacie gli disse che come haueua fatto a quella statua, cossi voleuano schiacciare il capo a lui. A iquali rispose Donatello, Signori, io son contento, se vi da il cuore, di rifarmi il capo, come io lo riffarò, a la vostra statua del vostro Capitano. |
Messire Andrieu Prieur de Lucarde interrogué de quelcun, s'il y auoit rien de nouueau. Auquel il respondit, Non: tout est vieux, & principalement mes habillemens. | Messer Andrea Priore di Lucardo, domandando da vn, Ecci nulla di nuouo? rispose non, e massimo di panni mei. |
Vn Lucquois disoit que à Lucques estoit vn aueugle qui iouoyt bien aux eschaitz, et les remuoit et conduisoit bien. Auquel respondit Marabet Manetti, Ie le croy fort bien, pource que nous auons à Florence vn aueugle, auquel quand on luy presente vne lettre, apres l'auoir maniée deux ou trois fois, il la lit aussi bien que s'il auoit de la lumiere. | Vn Lucquese diceua che in Lucqua era vn cieco che giocaua a scacchi, e muoueua bene gli scacchi, Marabbeto Manetti gli rispose, Io lo credo molto bene, perche noi habbiamo in Firenze vn cieco, che quando gli è dato vna lettera, toccandola due, ò tre volte, poi la lege come se hauesse lume. |
Denis Pucci souloit dire, que Ian Francois Venturin, pour n'estre sans affaires iamais n'en expedioit vn. | Dionigi Pucci era costume di dire, che Giouan Francesco Venturin per hauer sempre qualche facenda, non expediua mai niuna. |
Laurens de Medicis interrogué par Vgolin Martelli pourquoy il se leuoit le matin à heure si tarde, respondit en demandant, que c'est qu'il auoit fait la matinée? Et apres qu'il luy eut recité quelques petits affaires legers qu'il auoit expediez, luy dit, Mieux vaut ce que i'ay pensé ce matin dans mon lict, que tout ce que tu as fait auiourd'huy. | Lorenzo di Medici domandando da Vgolino Martelli perche si leuasse la mattina tardi, rispose domandando gli che cossa hauesse fatto quella mattina: e contando gli alcune cosse legiere gli disse, E val piu quello che io ho pensato fra il letto, che quello che tu hai fatto tutto hoggi. |
Dante disnant vne fois aueq vn, qui estoit tellement eschaufé du vin, & de parler, qu'il en suoit de tous coustez, et disant en certain propos, que iamais lon ne se lasse à dire verité, luy respondit, Ie m'esmerueilloye grandement aussi de ce que tu suois en si grand' abondance. | Dante essendo vna volta à desinare con vno, il quale era riscaldato dal vino e dal fauellare, in modo, che tutto sudaua, dicendo egli a certo proposito, Chi disse il vero, non se affatica, Rispose Dante, Io mi marauigliaua ben d'el tuo sudare. |
Vn pauure homme et tout nud, dés qu'il auoit vn solz le despendoit à la tauerne: & estant reprins de cela, dit à ceux qui le reprenoyent: Puis que dieu veut, que ie doiue monstrer le cul, ie le veux monstrer gros et gras. | Vn pouer' huomo e ignudo come haueua vn grosso, lo spendeua à la tauerna: e ripreso d'alcuni, disse, Poi che Domenedio vuole che io habbia a mostrare il culo, io lo voglio mostrare grosso e grasso. |
Il y auoit deux hommes qui se perforcoyent à dire choses merueilleuses, et disant l'vn qu'il auoit veu en certain païs vn chou, souz lequel pouuoyent demeurer, mil et cinq cens hommes à cheual, dit l'autre, i'ay veu en vn païs vne chaudiere, laquelle cent maistres forgeoyent, et estoit si grande, que l'vn n'entendoit pas l'autre, tant estoyent separez, Et disant le premier, Que diable vouloyent ilz faire de ceste chaudiere? L'autre respond, pour cuire ton si grand chou. | Eran duoi che faceuano a dire miracoli, e dicendo l'vno che haueua veduto vn cauollo in vn paese, che vi stauan sotto, mille cinque cento huomini a cauallo, disse l' altro, E io vidi in vn paese vna caldaia che la fabricauano cento maestri, e era tanto granda, che l'vno non sentiua l'altro, tanto erano discosti. E dicendo gli il primo, che diauolo voleuan fare di cotesta caldaia, rispose, Cuocere cotesto Cauollo. |
A vn qui se grattoit les reins disant, Si ce n'est Amour qu'esse donq que ie sens, luy fut respondu, Amour est vn pou, pourautant qu'il mord son maistre. | A vno che si grattaua le reni, diceua, s'Amor non è, che dunche è quel che io sento, gli fu riposto, è vn pidocchio Amore perche morde il patrone. |
Messire Otto exposoit à Rome dans le consistoire, vne Ambassade, et estant du Cardinal In portico (homme toutefois curieux & fort estrange en ses demandes) par plusieurs fois interrogué de la cause pourquoy il auoit perdu vn bras, poursuiuoit ce nonobstant le propos de ce pourquoy auoit esté mandé, disant au Cardinal, Bien tost ie vous respondray, & en poursuiuant sa parole, tomba sus le moyen de dire, Pere saint, à l'vn deffaut vne chose, à l'autre vne autre, L'vn naist sans vn pied, L'autre sans vn doigt. Quant est de moy ie nasqui sans vn bras, mais plusieurs sont naiz sans cerueau: et tellement accommoda sa responce, que son propos fut entendu d'vn chacun. | Messer Otto esponeua a Roma nel consilio vna Ambasciata, e essendo dal Cardinale in Portico (huomo pur curioso, e strano nella domanda) piu volte domandato che cossa fusse stata quella perche esso hauesse mosso vn braccio, seguitaua pure la sua Ambassiata, dicendo al Cardinale, tosto vi daro risposta, e nel processo del parlare, induce a proposito queste parole, Santo Padre a chi mancha vna cossa, a chi mancha vna altra. Altri nasce sensa vn piè, altri sensa vn dito. Io nacqui sensa mano, e altri sensa cervello. E in modo accommodò la risposta, che fu inteso il suo proposito da ongniuno. |
Dante interroguoit vn païsan quell'heure estoit: qui assez rudement luy respondit, qu'il estoit heure d'aller mener les bestes boire. Dante luy dit, Et toy, pourquoy n'y vas tu donq? | Domandaua Dante a vn contadino qual hora fusse, il quale grossamente rispondendogli, che era hora d'andar dare a bere a le bestie, dice, E tu perche non vai bere? |
Vn, toutes les fois que son cheual choppoit, disoit, Diable ayde luy, et reprins d'vn autre, pource qu'il n'inuoquoit plustost Iesus Christ, dit, Ie connois bien, que tu ne scais encores le teste, qui dit, In nomine Iesu omne genu flectatur. | Vno certo quando il suo cauallo inciampaua, diceua, Diauolo aiutalo: e riprese da vn altro, che lo confortaua de dire piu tosto Giesu, dice, tu non dei sapere force questo testo. In nomine Iesu omne genu flectatur. |
Lon dit que Messire Bernard Renaud perdit quelque fois l'entendement. Au moyen dequoy vne simple femme ayant son filz fol, cherchoit conseil et remede pour luy. Et elle fut enuoyée par deuers luy. Auquel elle dit: Messire Renaud, i'ay ouy dire qu'autre fois vous auez esté fol, parquoy ie vous prie de m'enseigner les moyens par lesquelz vous receutes guerison: pource que i'ay vn filz qui est fol comme vous estiez. Entendue par messire Bernard la simplicité de la femme, luy respondit, Voy ma bonne Dame, gardez vous bien de le faire guerir: car ie n'eu iamais le meilleur temps, que quand i'estois fol. | Dicesi che Messer Bernardo Rinaldo impazzò vna volta, onde consigliandosi con alcuni, vna semplici donna, che haueua vn figliuolo impazzato, qual rimedio fusse a guarirlo, fu mandata al detto messer Rinaldo. La donna trouatolo gli disse, messer Rinaldo, io ho intezo, che voi impazzaste vna volta, e però vi prego, che voi m'insegnate, come voi faceste a guarire, perche, io hò vn figliuolo impazzato. Inteza messer Rinardo, la semplicità della donna, rispose, Oi me buona donna non lo fate guarire, che io non hebbi mai il piu bel tempo, che quando io era pazzo. |
Messire Barthelemy medecin de Pistoye, homme singulier, estant en disposition de se marier, on luy presenta deux femmes, L'vne que luy donnoit petit mariage, mais elle estoit sage: L'autre n'estoit si sage, mais elle luy donnoit trois cens escus de dote, plus que la premiere. Or il respondit, à ceux qui luy en parloyent, De la plus sage femme du monde, à la plus fole, n'y ha difference d'vn petit grain de millet. Ie ne veux pas acheter ce petit grain trois cens escus, ou bien perdre trois cens escus, pour vn grain de millet. | Messer Bartolomeo medico Pistolese, huomo singulare, essendo per torre moglie, e essendogli messo in anzi due donne, l'vna che gli daua poca dote, ma era sauia, l'altra che non era tanto sauia, gli da trecenti ducati di dote piu che l'altra. Rispose che de la piu sauia del mondo a la piu pazza, non ci era differenza d'vn grano di panico: e che non voleua, questo granello comparar trecenti ducati: o veramente, perdere trecenti ducati per hauer questo granello. |
Iceluy mesme fut interrogué de la cause pourquoy, en sa vieillesse auoit prins femme, il respondit: En la vieillesse les sens commencent à diminuer, & qu'au temps qu'il estoit Ieune, & qu'il auoit bon iugement, s'en estoit gardé: mais estant apres venu vieux et moins sage, y estoit tombé. | Il supradetto domandato, perche in vecchieza haueua tolto moglie, disse, che a vecchi comincia a mancare l'intelletto: e mentre che fù giouane, e di buon sentimento, se n'era guardato: poi vecchio come men sauio vi era inciampato. |
Estant requis de la part du Roy de France et de l'Empereur le Duc de Bouloigne, de faire ligue aueq eux, leur feit ceste responce, Fut vne fois requis le Liëure de faire ligue aueq le Lyon & l'Ours, et pensant à leur qualité delibere de ne la faire aucunement, et leur feit ceste responce disant ainsi, Il est vray qu'ilz sont grands maistres, et plus puissans que moy: Mais ilz ont besoing de chercher à manger, et moy ie n'ay necessité que de paistre l'herbe. Semblablement le Roy et l'Empereur sont l'Ours & le Lyon, qui sont plus grands princes que moy qui suis le Lieure me contentant de peu, au moyen dequoy trouueray assez à pasturer en tous lieux, pour honnestement entretenir mon estat. | Essendo dal Re di Francia, e dall'Imperadore richiesto il Duca di Bologna, di fare lega con essi, fè questa risposta: Fu richiesta la Lepre di fare lega con l'Orso, e col Lione, e l'Aquila, pensando a loro qualita: la Lepre deliberò de non la fare, dicendo, Questo e vero che loro son maggiori di me, ma a loro bisogna cercare di magnare, a me non mancherà mai che pascere, Cossi l'Imperadore e il Re, sono l'Orso, e il Lione, perche son gran maestri: io son la Lepre, e perche mi contento di poco, trouerò che pascer in ogni luogo. |
Vn Paisan auoit deux enfans d'ont l'vn estoit fort paresseux, et l'autre fort diligent. Aduint vn matin, que le diligent allant au labourage, trouua en son chemin vne bourse de cinq cens ducatz. Au moyen dequoy, retourne en arriere, pour les porter en la maison. Son pere le voyant l'interrogue s'il auoit ia acheué son oeuure: auquel il respond: Mon pere ne vous souciez plus de rien, I'ay fait vne bonne iournée: donnez moy seulement à disner. Tenez voilà que i'ay gaigné à ce matin. Le pere voyant tant de ducatz ensemble, remply d'vne grand' liesse, s'en va à son autre filz qui estoit encores au lict, luy disant: Va poultron, forfant, seras tu tousiours ainsi paresseux. Ton frere ha desia auiourd'huy trouué vne bourse de cinq cens ducatz, et tu es encores au lict. Respond le filz encores tout endormy, Meilleur seroit à celuy qui les ha perdus, qu'il feust encores au lict endormy comme moy. | Vn contadino haueua duoi figliuoli, l'vno pigrissimo da se leuar la mattina, l'altro diligente in ogni cossa. Auenne vna mattina che lo diligente andando al lauore, trouò nella strada vna borsa, doue eran cinque centi ducati, perche ritornò drieto in casa, e domandato dal padre, si hauesse fornito l'opra sua, disse, non dubita niente, padre, io ho fatto giornata, date mi pur a magnare. Vedete che io ho guadagnato questa mattina. Il padre vedendo tanti ducati insieme, che mai non haueua veduti, pieno di allegressa, sene va al figliuolo, ilquale era nel letto, dicendo, Oi poltron, forfant, serai tu sempre mai cossi paressoso? Ecco il tuo fratello ha trouato cinque cento ducati in vna borsa. Rispose il figliuolo, ancora sopito, Meglio fusse a colui che gli ha perduti, che fusse ancora nel lecto come io. |
Vn Medecin fut vne fois interrogué de la cause pourquoy il interroguoit les dames qu'il voyoit auoir bon visage et frais, de leur portement. C'est (dit il) pourautant, que i'ay veu plusieurs flascons ayans la robbe toute neufue, et le verre estoit rompu dedans: et plusieurs pommes desquelles l'escorce reluisoit, et le dedans estoit tout mangé des vers. | Vn Medico fu domandato per qual causa domandaua alle donne come stauano, vedendo le hauer buon viso, disse, Perche io ho veduto molte volte de fiaschi rotti con la veste nuova, e molte pome bellissime nella pelle, ma dintro magnate di vermi. |
Frere Blaise des Carmes estoit coustumier de dire, que qui doit estre laboureur, il naist aueq la sarpe en main. | Fra Biagio di Carmelite soleua dire, che chi doueua essere zaniolo, nasceua con manico in mano. |
Messire Pierre de Nocere, voulant seurement transporter de Lyon à Florence vne grand somme de deniers, les commit en la banque des Medicis, en prenant vne lettre de change. Or en s'en venant commenca par les chemins fort à soupsonner que ses escus ne luy feussent entierement renduz. Toutesfois dés aussi tost qu'il fut arriué à Florence, et en la maison des Medicis, ses escus luy furent entierement renduz. Au moyen dequoy s'en alla à Cosme, et luy dit (apres l'auoir honorablement remercié) O Cosme, Magna est fides tua! Et Cosme luy respond, Messire Pierre, le plus riche tresor des marchands est la foy. & plus de fidelité ha le marchand, plus est il riche. | Messer Pietro da Nocera hauendo a transferire vna gran somma di scudi, de Lione in Firenze gli commesse al banco di Medici, e con lettre di Cambio sene venne a Firenze. Hor per la via cominciò a sospectare assai che gli danari non gli fussero restituiti: Ma come giunse al banco, tutti gli furono subito numerati. Onde andatosene a Cosmo disse, O Cosmo, Magna est fides tua. E egli, M. Pietro, il tesoro de mercadanti è la fede, e piu fede ha il mercadande, tanto piu è ricco. |
Disoit souuent le Comte Francois, que quatre choses sont necessaires à bien parfaire quelque cas. A sauoir, penser, se conseiller, deliberer, et faire. | Diceua il Conte Francesco, che quattro cosse bisognauano a far ben vna cossa, pensare, consigliare, deliberare, e fare. |
Le Duc de Milan (Galeas Marie) souloit dire, que trois choses sont necessaires à faire vne bonne tourte: C'est, sauoir, pouuoir, et vouloir. | Il Duca di Milano, Galeasso Maria, soleua dire, che tre cosse bisognaua hauere a fare vna buona torta: sapere, potere, e volere. |
Messire Marcel recitoit, que luy estant en France, il auoit ouy dire à vn fol, que lon trouuoit quatre bonnes meres, lesquelles auoyent quatre mauuais enfans. La premiere estoit Verité, et son filz estoit courroux. L'autre estoit Prosperité, et son filz se nommoit Orgueil. La troisiesme s'appelloit Seureté, et son filz estoit Peril. Il disoit la quatriesme estre, Familiarité, laquelle enfantoit Contemnement. | Messer Marcello racontaua da vn matto hauere vdito dire in Francia questa sentencia, che sono quattre buone madri che hanno quattro cattiui figliuoli, e diceuale in latino in questo modo: Veritas, quæ parit odium: Prosperitas, Superbiam: Securitas, Periculum: Familiaritas, Contemptum. |
Iceluy mesme parloit d'vn vieux homme qui portoit les iambes en sa main, les aureilles au sein, et les yeux en sa ceinture. | Il medesimo, disse d'vn vecchio, che portaua, le gambe in mano, le orecchie in seno, e gli occhi a la cintura. |
Vn Sienois auoit de coustume de dire en leur conseil, Messieurs les Citadins, gardez vous des Florentins. Car eux vous garderont bien des autres. | Vn Senese soleua dire in consiglio: Cittadini mei guardateui da Fiorentini, che di altri vi guarderanno essi. |
Vn iour Cosme se courroussoit alencontre de ses seruiteurs, qui le portoyent dans vne chaire, parquoy l'vn luy disoit, Quoy monsieur vous criez, deuant que lon vous fasse aucun mal, respond, Il m'est besoin de crier deuant que tu me fasses mal, car de crier apres, ne me seruiroit de rien. | Gridaua vna volta Cosmo contra da gli suoi famigli, e dicendo vno, Oh, che hauete voi? Voi gridate, inanzi che habbiate nulla. Rispose Cosmo, Oh prima bisogna che io gridi, che poi non mi varebbe nulla. |
Combien de choses doit auoir vne femme, pour estre belle en perfection? Trois noires, trois blanches, trois petites, trois longues, trois grosses. A sauoir, les trois noires, les surcilz, les yeux, la nature; les blanches sont les cheueux, les dents et la chair: les petites sont la bouche, le nez, les aureilles: les longues, sont les doigts, le bust, et le col: les grosses, sont les bras, les iambes, et les cuysses. | Quante cosse voglia hauere vna donna per esser bella a perfettione? Tre nere, tre bianche, tre piccole, tre luonghe, tre grosse: Cio è, nere, ciglia, occhi, natura: Bianche, capilli, denti, carne: Piccole, bocca, naso, orecchie: Luongue, ditta, busto, collo: Grosse, braccia, gambe, coscie. |
Iaques Bini me disoit vn de ces iours, que ceux de Florence, ont tousiours esté de trois raisons en leurs gouuernemens. Pource que l'vn ha presté la reputation, l'autre les deniers, et le troisiéme, ha pendu vne sonnette. Ie luy demanday que vouloit dire ce pendement de sonnette. Lors il me dit, que vn certain nombre de rats deliberarent vne fois parensemble de pendre vne sonnette à la queuë d'vn chat, pour mieux le sentir venir. Mais apres la conclusion, il ne se trouua vn seul de ces rats qui voulust commencer le premier à pendre ceste sonnette. | Iacobo Bini mi disse a questi di, che quelli di Firenze, sempre sono stati di tre ragioni nel gouerno: perche vno ha prestata la riputatione: l'altro i danari: e il terzo ha appicato vn sonaglio. Io domandai questo appicare il sonaglio che voleua dire. Contomi all'hora che certi topi deliberarono, vna volta insieme de appicare vn sonaglio a la coda de la Gatta per sentirla: Ma la conclusione fatta, non si trouò nessun di questi topi, che volesse esser il primo ad appiccarlo. |
Vn homme vieux me dit ces iours passez, que les choses iniustes ne peuuent durer, et que la iustice ressemble à l'eau d'vne riuiere, laquelle quand on luy donne quelque obstacle, ou empeschement à son cours, elle rompt son rampar, ou bien elle croist tellement, et s'engrossit qu'elle rengorge par dessus. | Vn vecchio mi disse a questi di, che le cosse iniuste non possono durare, e che la iustitia è fatta come l'acqua, che quando è impedita da suo corso, ella rompe quel riparo e impedimento, o vero tanto cresce e ingrossa che ella schocca poi disopra. |
Disoit Cosme que trois bourses sont necessaires à qui veut plaidoyer, l'vne plaine d'argent, l'autre de cautelles, et la troisiéme de finesses. | Diceua Cosmo, che bisogna hauere tre borse piene a quelli che vogliono litigare, l'vna di danari, l'altra di cautele, e l'altra di diligentie. |
Estant venu vn Ambassadeur du Roy d'Aragon au temps de Cosme, demandant pour tribut aux Florentins tous les ans vn faucon, s'offrant par ce moyen garder et conseruer l'estat des Florentins, fut commise la responce à Puccio filz d'Antoine de Pucci, homme tresprudent et de grand hardiesse, lequel respondit à l'Ambassadeur par telles parolles: Combien que le Comte Galeas nommé, Comte de vertu, eust requis vn Esparuier aux Florentins pour tribut annuel, aueq offre de deffendre nostre estat, si est ce que les Florentins ne s'y voulurent aucunement accorder. Par quoy ilz ne luy bailleroyent point non seulement vn faucon, mais qu'ilz ne luy mostreroyent pas vne Pie. Mais toutes les fois qu'il plaira à vostre Roy, de se mettre en deuoir, et en bon ordre, pour estre nostre Capitaine, nous luy donnerons quarante ou cinquante mil ducatz. Et de ceste offre ne se doit rendre vergogneux en l'acceptant. Pourautant que plusieurs autres plus grands que luy, auoyent esté leurs Capitaines. | Essendo venuto vn Ambasciadore dal Re di Aragona, a tempi di Cosmo, il quale chiedeua tributo d'vn falcone ogni anno, offerendosi per quello conseruare lo stato a Fiorentini, fù commessa la risposta a Puccio di Antonio Pucci huomo prudentissimo e di grand'animo. Il quale rispose in questo modo: Che con ciò fusse, che il Conte Giouan Galeazzo, detto Conte di Vertu, hauesse chiesto vno sparuiere per tributo a Fiorentini, con simili offerta di conseruare lo stato, e che i Fiorentini non gli haueuan voluto concedere che a lui, non solamente, non darebbono vn falcone, ma non pure gli mostrarebbono vn Gheppio. Ma si quando volesse acconciarsi per loro Capitano, che gli darebbeno quaranta o cinquanta mille ducati. E di questo non si dourebbe vergognare. Perche molti altri piu grandi che lui eran stati loro Capitani. |
Ce mesme Puccio disoit que la verité ressembloit à l'huile qui tousiours nageoit au dessus de l'eau: de sorte que qui mettroit l'huile dans vn vaisseau de fer lequel feust ietté au plus profond de la mer: par long espace et varieté du temps, le vaisseau se romproit, et l'huile reuiendroit au dessus de l'eau. | Diceua questo Puccio, que la verità è simile a l'oglio, il quale sempre nata supra l'acqua, di modo, che mettendo l'oglio dentre vn vaso di ferro, il quale fusse gittato nel piu profundo d'il mare, il vaso consumando se per la varietà del tempo, l'oglio riuenerebbe sopra di l'acqua. |
Estant iceluy Puccio Ambassadeur enuoyé au Duc Philippe à Milan, demeura par espace de temps attendant d'auoir audience. Pource que le Duc se gouuernoit assez par les points d'Astrologie. Or ayant entendu par son Astrologue vne heure propice pour luy, enuoya querir Puccio, disant, qu'il estoit prest de luy donner audience. Auquel feit responce Puccio, qu'il n'y vouloit lors aller. Pource que si c'estoit l'heure du Duc, ce n'estoit point encores la sienne. | Essendo Puccio predetto Ambasciatore al Duca Filippo a Milano soprastete assai, ad hauere vdientia, perche il detto Signore se gouuernaua assai per punto di astrologia. Hora hauendo inteso dallo Astrologo vna hora accommodata, mandò per il predetto Puccio, dicendo che era presto a dargli vdientia; a cui Puccio fesse rispondere, che non voleua andarui all'hora Perche si in quell'hora vi era il punto del Duca, non vi era il suo. |
Deux cordeliers venoyent de Florence, et arriuant au logis de l'Escalle trouuarent deux autres freres dudit ordre, et tous quatre n'auoyent autre chose à manger qu'vn poisson, qu'auoit vn d'iceux freres, qui le meit en trois tronsons, et luy disant l'hoste pourquoy il n'auoit fait quatre parties d'iceluy poisson, respondit, I'ay fait cecy pour ceste cause que celuy, qui ne saura dire quelque bonne sentence de l'escriture, n'en mangera point. A quoy s'accordarent tous les autres religieux. Et mis le poisson dans vn plat, l'vn print la teste disant, In capite libri scriptum est de me: l'autre print le tronson du milieu, en disant, Stetit Iesus in medio discipulorum suorum: le troisiéme print la queuë en disant, Qui perseuerauerit vsque in finem, hic saluus erit: le quatriesme se voyant sans auoir part au poisson, prent la casse par le manche ou auoit esté frit le poisson, & respanchant l'huile toute chaude par dessus la teste des autres trois, dit, Et non est qui se abscondat à calore eius. | Doi frati di san Francesco venean di Fiorenze, e adiungendo a l'ostaria della Scalla, trouarono duoi altri frati di detto ordine, e tutti quatri non hauean altra cossa da magnare que vn pesce, il quale haueua l'vn di questi frati messo in tre parte, e dicendo l'hoste, perche non haueua diuiso in quatre parti, disse, io hò fatto questo perche nessun non magnara d'el pesce, che non disse qualque buona autorità de la Scritura, Di che furono d'accordi, tutti gli altri frati. E messo che fu il pesce dentro lo piato, l'vn piglia la testa dicendo, In capite libri scriptum est de me: l'altro disse, Stetit Iesus in medio discipulorum suorum: il terzo disse, Qui perseuerauerit vsque in finem, hic saluus erit: e dicendo queste parole il secondo pigliò la parte del mezo e l'altro pigliò la coda: il quarto vedendosi sensa hauere parte nessuna del pesce pigliò la patella per lo manico e risparge l'olio sopra la testa de gli altri, dicendo, Et non est qui se abscondat a calore eius. |
Vint en Florence Messire Antoine dal forli, pour mettre sus aux prestres certaines impositions, aueq commission de messire Falco de traitter le Piouian comme sa propre personne, Au moyen dequoy dés aussi tost qu'il fut à Florence le feit venir disner aueq luy le faisant seoir au haut bout de la table luy faisant autant d'honneur et seruice, comme il eust fait à messire Falco s'il eust esté là, Or apres le disner quand le Piouian se preparoit de se retirer dit à Messire Antoine, Mon seigneur ie ne voudrois, qu'il m'en print comme à Iesus Christ, Auquel les Iuifz allerent au deuant aueq branches d'oliuiers et de Palmes, luy mettant leurs vestemens souz les piedz, et apres le crucifierent, I'ay grand peur, que apres tant d'honneurs et si bons morceaux, vous ne me chargez trop de voz impositions. | Venne in Firenze Messer Anthonio dal forli, a porre imposte a Preti con comissione di messer Falcone di trattare il Piouiano come la sua persona propria, Onde come fu in Firenze tantosto l'hebbe a disinare, e messolo in capo di tauola, fecegli honore come fusse Messer Falcone, E quando si partiua gli disse, Messer Anthonio mio, no vorrei che mi interuenisse come a Christo, al qual gli Giudei andarono incontra con Oliue e Palme, mettendogli le vesti sotto i piedi, e poi lo crucifissero, Accenando hauer paura di non beccare maior grauesse dappo tanti honori. |
Trois ieunes corsaires de mer, proposarent d'habiter à Siene, et meirent entre les mains d'vn banquier quarante mil ducatz, disant, n'en demander aucun proufit seulement qu'il le leur rendit sinon qu'ilz feussent tous trois ensemble, Vn d'eux et qui estoit le plus fin, feit semblant de connoistre quelcun qui vouloit vendre quelque maison et autres biens qu'ilz pourroyent achepter par ensemble, parquoy dirent que dans peu de iours ilz retireroyent leur argent. Apres il espia vn iour que les autres montoyent à cheual pour aller à la chasse aueq quelques autres ieunes gens et leur dit, que necessairement en attendant leur retour luy falloit cinquante ou soixante escus pour auancer au vendeur de la maison, pour l'empescher de ne la vendre à quelque autre, les deux autres compaignons, pour ne rompre leur voyage, vont tout à cheual à la banque, disant qu'on luy donnast tout ce qu'il demanderoit, Au moyen dequoy cestuy print toute la somme entiere, d'icelle faisant quittence au Banquier, puis monte à cheual et s'en va en France. Les autres deux estans reuenuz de la chasse, aduertis du cas, donnoyent le tort au Banquier luy demandant leurs deniers, au moyen de la conuention aueq luy faitte de ne les bailler sinon à eux trois tous ensemble, le Banquier entendu la renommée de messire Gelio da Resso homme fort naturel s'en va à luy pour se conseiller de ce qu'il auoit à faire. Il luy dit: Puis que ainsi est que tu leurs as promis de rendre leur argent à tous trois, dy leur, que tu n'es tenu de leur rendre, qu'ilz n'y soyent tous trois: mais obseruer ce qui est promis, qu'ilz s'assemblent tous trois, et tu les payeras derechef. | Tre giouan corsari feceron pensiero d'habitar in Siena e poseron fra le mani d'vn banchieri quaranta miglia ducati, dicendo none volere discretione nessuna, ma suolo che gli promettesse, non dare denario nessuno, se non in presentia di tutti tre, Vno di loro piu cattiuo penso da egli dare la bosia e finge d'hauere a le mani de comparar poderi, case e beni in comune, Fe dare un tocco da gli altri giouani al banchieri, che stesse in punto, perche in breui giorni gli leuerebeno il denario intero, Poi obserue vn di che quelli duoi caualcauano in caccia, con altri giouani, e mentre erano a cauallo, disse loro che bisognaua dare cinquanta scudi a colui che voleva vendere essa casa, per dargli impedimento de non la vendere a vn altro. Questi duoi altri per non restare suoli, anderono a cauallo fin all' banchieri dicendogli che donasse a l'altro compagnon loro, quello che domandasse, lui subito, piglo tutti gli quarante mille ducati, poi monte a cauallo, e se ne va in Francia, gli altri duoi venuti de la cassia, intendendo la cossa muono lite con il banchiere dandogli il torto, dicendo che non deuea dare questi dinari sino in presencia di tutti tre, Il banchieri intesa la fama di Messer Gelio da Resso, huomo naturale, sene va a lui per consigliarsi, di quello che haueua da fare, il qual gli disse, va confessa la somma esser mal pagata, ma per obseruare, quello promesso, siate tutti tre insiemo è di nuovo vi pagaro tutta la somma. |
Matthieu gras perdit vne bourse de velours, dans laquelle y auoit cent ducatz: apres fut trouuée par vn pauure compaignon, qui print vn d'iceux ducatz, & achepta vn bonnet. Ce que venu à la notice du perdant, vint à celuy qui l'auoit trouuée, luy priant de la rendre: ce qu'il feit, et soudainement, disant: voila vostre bourse il ne s'en faut qu'vn ducat. Le Gras se commence grandement à se courrousser, et disant en grand' colere: tu m'as desrobé mon argent, ie ne prendray pas la bourse, que tout n'y soit, et à la fin le feit citer par deuant le Iuge, lequel apres auoir ouy l'vne et l'autre des parties, dit à Matthieu gras: tu as perdu ta bourse, ou il y auoit cent ducatz, Ouy dit Matthieu. Or ceste cy n'est pas la tienne, car il n'en y ha que nonante neuf, disant aussi à celuy qui l'auoit trouuée: tiens garde la, ce n'est pas la sienne, qu'il la voise chercher s'il veut. | Matteo grasso perdè vna borsa di veluto, doue eran cento ducati, dapoi fu trouata da vn pouero compagno, il qual piglò vn di quelli ducati, e comprosi vna barretta, sapendo colui che haueua perduta la borsa doue essa era, vene a lui chiedendo: che la gli rendesse, subito la rende, dicendo: eccoui la borsa vostra, non si mancha che vn ducato, il Grasso s'infuria, dicendo: tu m'ai rubbato gli danari, non piglero la borsa che non si sia ogni cossa: e in fin' lo fesse citare inanzi del Iudice, ilquale vdita l'vna e l'altra parte, disse a Matteo: tu hai perduto vna borsa doue eran cento ducati, e Matteo respondendo, si: Disse, questa non è la tua perche non ci è che norante noue, e dicendo a colui qual l'haueua, guarda la, perche non è la sua, che la vada cercar s'el vuole. |
Sattan chastioit vn diable, pource qu'il auoit perdu son temps à solliciter vn homme, de ne faire restitution de quelque argent qu'il auoit desrobbé, et disoit Sattan: ne te suffisoit il pas de l'auoir induit à faire ce larrecin? ne scay tu pas, qu'il est homme & encores Florentin, qui de soy mesme se contregarde assez de iamais ne rendre, ce qu'il ha vne fois desrobbé. | Sattanasso gastigo vn diauolo che haueua perduto tempo dietro a vn che haueua rubbato, accio che non rendesse i dinari. Dicendo Sattanasso, che bastaua hauerlo condutto a rubbare, e che era huomo, e Firentino, che da lui medesimo si guarda assai di rendere quello che ha rubbato. |
Vn prestre feit vne sepulture au symetiere, et feit les obseques funebres d'vn chien qu'il auoit: apres qu'il fut mort. dequoy informé l'Euesque le feit citer deuant luy, ou il se comparut, et repris, confessa le cas, disant par ses excuses: Monseigneur ie luy ay fait honneur, pourautant qu'il le meritoit, car il estoit chien de grand entendement, de sorte qu'il ha fait testament, et entre ses autres Legatz, Il vous ha donné ce qui est dans ceste boursette, c'estoyent dix ducatz, Lesquelz ayant receu l'Euesque, donna l'absolution au Curé. | Vn Prete a vn suo Cane morto fece la sepultura, e dissegli l'vfficio: perche l'haueua caro. Fu accusato al vescouo e citato, compari, ripreso, confessa, e hauendo in vn saccheto dieci ducati, disse: Monsignor io gli feci honore perche egli haueua vn gran sentimento, e fra le altre cosse fece testamento, e lascioui questi dinari, vedendo questo il vescouo, gli da l'absolutione. |
Messire Francois malle chair, ayant vne tache d'huile en sa robbe au deuant de l'estomac, fort fasché de ce que chacun luy demandoit que c'estoit, print coustume de dire à tous ceux qui venoyent à luy, premier que de les ouyr parler: Taisez vous, c'est vne tasche d'huile, apres disoit, Or dittes ores ce qu'il vous plaira. Ce mot dure encores auiourd'huy en prouerbe, de quelque mauuais bruit qui ne se peut perdre. | Messer Francesco malacarne, hauendo vna macchia d'oglio in sul petto, essendogli venuto a noia, d'essere da ogniuno domandato qual cosa fusse: s'acostumo a dire a ogniuno che gli veniua a parlare, inanzi che d'ascoltargli: sta saldo, questa è vna macchia d'oglio, di hora cio che tu voi. Questo motto ancho è hoggi in prouerbio, di qualche rumore cattiuo che non si puo cauar. |
En se complaignant vn à Puccio, d'vne charge qu'on luy auoit commis contre son gré: dit Puccio, tu pourrois bien tellement blasmer, ceste charge, que ne trouueras homme qui la vueille. | Dolendosi vno con Puccio, di una carga qual gli fu data contra la sua volunta, rispose Puccio: Tu biastimerai tanto questa grauessa, che tu non trouerai huomo che la voglia. |
Vn criminel fut mené en prison, et entendant lire son proces, confessoit tout, disant: encores ay ie pis fait, Et à la fin on l'interrogue, qu'estoit ce qu'il auoit pis fait, Helas, (dit il) c'est que ie me suis laissé amener ceans. | Vn malfattor tratto in prigione, sentendosi leggere il processo, confessaua tutto, e diceua io ho fatto anchora peggio, e in fine domandato, qual era questo peggio, rispose, a lasciarmi condur qui. |
Vn Cardinal, monstroit son argenterie à messire Angelo de la Stuffa, disant: ie ne puis pas dire comme saint Pierre: Argentum et aurum non est mihi. Auquel il respondit, aussi ne pourriez vous faire ce qu'il feit, l'ors qu'il dit: Surge et ambula. | Mostrando vn Cardinale, a Messer Agnolo della Stuffa, la sua argenteria, e dicendo: io non posso dire come san Pietro, Argentum & aurum non est mihi. Rispose, Voi non potete ancor dire, Surge & ambula. |
Vne Ieune fille passoit par la rue, à laquelle disant Puccio: A dieu belle fille. Elle respondit, lon ne pourroit pas ainsi dire de vous. Si feroit on bien (dit il) qui voudroit mentir par la gorge, comme i'ay fait. | Passaua vna fanciula per via, e dicendo il Piouano: Adio bella fanciula, rispose ella: è non si po ia cossi dire di voi. E il Piouano, si poterebbe bene, che volesse mentire per la gola, come ho fatto io. |
Estant nay vn filz, vn mois apres que la mere s'estoit remariée, Martin dit au pere de la femme: il sera bon que tu fasses ce garson corrier, car il ira tousiours deux ou trois milles deuant les autres. | Essendo nato vn fanciulo, circa vn mese poi che la madre si rimarito, disse Martino al Padre de la donna: saria buono che tu lo facesse corriere questo putto per che sara sempre due o tre millia inanzi a gli altri. |
Laurens persuadoit à vn Gentil homme d'accoustrer vn soldat et le prendre à son seruice, Qui luy respondit: ie le prendrois volontiers, mais quand on les ha bien accoustrez, ilz s'en vont & me laissent. Laurens luy respond, ie vous scay vn bon remede: Quand vous les aurez bien habillez, chassez les d'aueques vous. | Lorenzo voleua acconciare vn soldato con vn Signore, E dicendo esso Signore: io lo torrei, ma essi vanno poi con Dio, disse Lorenzo: eccoui vn buon rimedio a cotesto, Domando il Signore, e quale? che voi lo cacciate via inanzi che se ne vada. |
Vn pere estoit de coustume de monstrer à son filz quand lon executoit quelque iustice, disant: Ces estandars, et ces bastons, et ces armeures que tu vois, sont les gens de iustice: & celuy que tu vois ainsi lié, est le larron que lon maine pendre. Aduint vn iour que lon faisoit l'offrande sollennelle à saint Ian, en forme d'vn Royaume, ou estoyent gens armez, estandars, & tabourins: lesquelz auoir passez les premiers, les seigneurs de la ville suiuoyent apres, lesquelz voyant le ieune gars, dit à son pere: O mon pere que de larrons! mais ilz ne sont point liez. | Vn padre soleua mostrare al figliuolo la Giusticia, e dirli, vedi tu quelle bandiere? quella è la Giusticia, e quello che tu vedi dietro, è il ladro. Auenne vn di che si faceua l'offerta a san Giouanni, e dietro a gli bandieri seguitauano molti Citadini: ricordosi il fanciulo di quello che gli haueua mostrato il padre, e grido a vn tratto: o Babbo quanti ladri, ma non son ligati. |
Vn prescheur, en parlant de l'Annonciation, dit entre autres folies: Que croyez vous, Dames, que faisoit la vierge Marie quand l'Ange vint à elle luy apportant les nouuelles du salut des hommes? Croyez vous qu'elle se peignasse, ou fardasse? non faisoit non, elle estoit à genoux au deuant d'vn crucefix ou elle disoit les heures de nostre dame. | Vn predicatore parlando della Annunciatione, disse fra le sue altre sciochesse: che credete voi donne che facesse all'hora la Virgine Maria, quando l'Angelo veni a essa apportandogli le nuoue de la salute de gli huomini? Credete che ella se imbiondisse? Madonna non: anzi staua dinanzi vn crucifisso, e diceua l'vfficio de la Madonna. |
Vn Aduocat promit à vn Païsan de luy apprendre à plaidoyer, tellement qu'il ne perdroit iames sa cause: Au moyen dequoy le païsant luy promit vn ducat: le Docteur se fiant en sa promesse luy dit, prens toy garde de nier tout ce que lon te demandera: Apres il demande son ducat à luy promis, le païsant commencant à praticquer sa doctrine luy nie tresbien de luy auoir rien promis. | Vn Dottore promesse a vn Contadino, che gli vuoleua insegnare a piadire, se gli donasse vn ducato, per modo che sempre vincerebbe, colui promesse: e il Dottore fidandosi nella sua promessa, dicegli: nega sempre mai tutto quello che ti verra domandato. Poi chiese il ducato promesso, e il contadino subito nego, praticando quello che haueua imparato del Dottor. |
Les Veniciens enuoyerent deux ieunes Ambassadeurs par deuers l'Empereur, qui ne leur vouloit donner audience. Iceux faschez de tant attendre, voulurent sauoir la raison de leur prolongation, et seurent que c'estoit la coustume d'enuoyer pour Ambassade, gens aagez, & non si ieunes. Au moyen dequoy, priarent l'Empereur qu'il luy pleust entendre quelque parole d'eux, sans dire chose aucune de l'affaire à eux commis. Receuz de l'Empereur, luy dirent: Sacrée Maiesté, si la Seigneurie de Venize eusse estimé que la science demeurast aux barbes, Ilz vous eussent enuoyez des boucz & des cheures pour Ambassadeurs. | I Venitiani mandarono duoi giouani Ambasciatori a l'Imperador, Ilquale non daua loro vdientia, Vollerono intendere perche. Inteso che era vsanza mandare huomini vecchi e non cossi giouani e senza barbe alcuna. Essi pregarono l'Imperadore, che fusse contento vdire alcuna parola, senza dire nulla circa la commissione loro, Riceuuti, dissero cossi: Sacra Maiesta, se la Signoria di Venetia hauesse creduto che la sapienza stesse nelle barbe, harebe mandato qua per Ambasciatori, becchi e cappre. |
Le Piouan dit à vn qui s'esmerueilloit fort de ce que deux siens compaignons auoyent vuydé vn flasque plain de vin. Ho, ho, dit il: i'en ay bien veu deux qui vuyderent vn puits. | A vno che si faceua marauiglia, che duoi suoi compagni haueuan voto vn fiasco, disse il Piouano: oime duoi votano un pozzo. |
En vnes nopces, certains compaignons se battirent contre quelques autres ieunes gens, faisant telle esmoution que lon osta vn anneau à l'espousée, et donnerent vn grand soufflet au mary: Cest affaire se recitoit en presence de Laurens de Medicis, ou quelcun dit, que c'estoit la coustume de donner des soufflets aux nopces. Ouy bien (respondit Laurens) mais c'est quand lon donne l'anneau, et non pas quand on l'oste. | A vne certe nozze, certi giouani scherri, diedero de le buffe, a certi altri giouani, e a sonatori che si trouaron' a quelle nozze: e fra altre cosse rubbarono vn annello alla sposa. Contauasi questa nouella, in preferenza di Lorenzo di Medici, e vno certo dicendo che era costuma de dare le buffe quando se fanno le nozze, rispose Lorenzo: questa vsanza è quando si da l'annello non quando si toglie. |
Vn Iuif interrogué, s'il trouuoit (vn Sabmedy) dix mil ducatz, à sauoir mon s'il les transporteroit en son logis, respondit: Il n'est pas Sabmedy et moins y sont les ducatz. | Vn Giudeo domandato: se trouando vn Sabbato dieci miglia ducati, gli toccharebbe, rispose: Sabbato non e, e ducati non si sono. |
Tu fais comme l'agneau de Dicoman: C'est à dire, tu fais peu & mal: Extrait d'vn Païsan de Dicoman, qui pour tromper la Gabelle, cacha dans vn sac de bled, vn petit agneau, qui onques ne se remua et ne sonna mot: sinon lors qu'il fut aux portes de la ville. | Tu fai come l'agnelo de Dicomano: cioe puoco e male, tratto da vn contadino da Dicomano il qual per fraudar la gabella, nascose in vn saccho di grano, vn picolo agnelo. Il quale non haueua mai fatto vn grido per tutta la via, sinon quando fu alle porte de la Cita. |
Il en y aura de trompez, cecy fut dit par vn que lon menoit couper les aureilles, & il les auoit desia coupées. | E ci saranno de ingannati, disse colui a chi si andaua a mozzare gli orecchie, e haueuagli gia mozzi. |
Messire Ierosme de la Stuffe auoit guery le Pape Pie d'vne maladie, de tous autres medecins estimée incurable. Et interrogué du Pape qu'il vouloit pour recompense, luy dit: Tressaint Pere Ie ne veux autre chose de vostre sainteté, sinon qu'il vous plaise me donner permission de prendre de tous et chacun les medecins et cirurgiens de Rome, vn Carlin: ce que le Pape luy ottroya liberalement. Apres se reuest messire Ierosme d'vn grand bonnet à aureilles, prent vn baston en sa main, & se lie la iambe en forme d'vn homme gouteux: et en telle sorte accoustré s'en va par Rome, là ou toux ceux qui le rencontroyent luy disoyent: Voy messire Ierosme, qu'auez vous trouué? Il vous fait mal veoir, ausquelz respondoit: Helas i'ay vne goutte chaude qui me tue. Lors chacun luy enseignoit vn remede, l'vn d'vn, l'autre d'vn autre, ausquelz il disoit: certes vous estes bon medecin, si est ce que vous me deuez vn Carlin, Et leur monstrant la Bulle du Pape, les contraignoit feust par bon, feust par force, de luy donner vn Carlin pour teste: de sorte qu'il assembla plus de trois cens ducatz. Despuis se prouerbe se dit à ceux qui veulent apprendre les choses desquelles sont ignorans, à ceux qui en sont bons maistres: Tu es bon medecin, mais tu me dois vn Carlin. | Messer Gieronimo de la Stuffa haueua sanato il Papa Pio d'vna infirmita, da tutti gli Medici estimata irremediabile: e domandato dal Papa qual cossa voleua per ricompensa, disse, Padre Santo, non voglio altro de la Santita vostra, si non che mi date liberta de pigliare da tutti gli Medici e gli Cirurgici di Roma vn carlino: gli concede il Papa, Dappoi sene va messer Gieronimo in casa, stando là vn' o dua giorni senza vscire fuora, dappoi piglio vna gran baretta con orecchie ligata in capo, vn baston in mano, ligasi la gamba fingendo d'hauere la gotta, e cossi sen'ando per Roma, doue ogniuno che l'incontraua gli diceua: Oh messer Gieronimo, ch'hauete, che vi fa cossi mal veder', e lui rispondeua, la gotta calda, e tutti se ingegnauano d'imparargli e dirgli qualche rimedio, chi d'vn, chi d'altro: e lui diceua, certo voi siate buon medico, ma voi mi douete vn carlino, e mostrando la bulla del Papa, pigliaua di ogniuno vn carlino, e delle donne anchora, di modo che accampi piu di trecenti ducati. Dapoi questo prouerbio se disse di coloro che vogliono imparar le cosse che non san', a gli maestri di tal cosse: Tu è buon medico, ma tu mi debe vn carlino. |
Bernardin de Pistoya demeurant à Lyon à la banque de Bonuise, auoit ouy dire, que vne broche, estoit meilleur Francois, que vn haste: et apres vint entre ses mains vn pacquet de lettres allant à Paris, sus lequel estoit escrit: A l'haste, A l'haste. Bernardin pensant que ces lettres feussent enuoyées à l'hostellerie de l'haste, Print sa plume & effassant, A l'haste, à l'haste: escrit, A la broche, à la broche. | Bernardino di Pistoia stando in Lione nella bancha di Buonuiso, haueua vdito dire che, vne broche, era meglior Francese che, vn haste. Dapoi veneron certe lettere mandate in Parigi, e sopra era scritto, A l'haste à l'haste. Bernardino credendo che queste andauano a l'hostaria di l'haste, con la penna rade à l'haste, à l'haste, e scriue, A la broche, à la broche. |
Vn Pasteur de brebis de la region du Royaume de Naples, (les habitans de laquelle, dés long temps ont de coustume de s'addonner à pillages et desrobemens) Alla vne fois trouuer vn prestre pour confesser ses pechez, et estant à genoux au deuant de luy, commenca à dire en plorant, pardonnez moy mon pere, car i'ay fait vn grand peché: le prestre luy persuada de declarer quel peché estoit celuy qu'il auoit ainsi griefuement commis: Par plusieurs fois reiteroit iceluy Pasteur, ce propos, disant auoir commis vn tresgrand peché: finallement par les douces persuasions que luy feit le prestre, dit, que vn iour de ieusne (luy faisant les formages) il auoit gousté vne goutte de laict pour experimenter s'il estoit bon, & par friandise l'auoit auallée: lors le prestre en se souzriant, sachant la coustume des Pasteurs de Naples, l'interrogua, s'il n'auoit point commis autre plus grand peché que d'infringer les ieusnes de Caresme: le Pasteur dit tresbien que non. Parquoy le prestre l'interrogua de nouueau, si luy aueq les autres auoyent iamais destroussé ou tué quelque viateur, comme la coustume de son païs estoit telle. Souuentefois (respondit le Pasteur) me suis trouué aueq les autres pasteurs, pour faire telles actes. Mais (come il dit apres) cecy est tant entre nous accoustumé, que nous n'en faisons conscience aucune. Et disant le confesseur que l'vn & l'autre peché, estoit fort graue. Le pasteur reputoit les homicides chose legere, pourautant qu'entre eux y estoyent tant accoustumez, qu'ilz n'en faisoyent aucun scrupule: & seulement demandoit l'absolution de ce qu'il auoit rompu les ieusnes de Caresme. (Tresmauuaise chose est l'accoustumance & l'habitude de pecher, pourautant qu'elle fait sembler legers, les plus grands et inormes pechez.) | Vn pastore di pecore di quella contrada del regno di Napoli (laquale soleua gia attendere a le rubberie) ando vna volta a ritrouare vn prete per confessare i suoi peccati: doue essendosi gli posto in ginocchioni inanzi, comincio a dir piangendo, perdonatemi padre, perche io ho fatto vn gran peccato. Commandando dunche che egli dicesse cio che haueua fatto, e replicando spesso il pastore questa parola, d'hauer commesso vn gran peccato. Finalmente confortato dal prete, disse, che vn giorno che si iegiunaua, facendo formagi, egli haueua assagiato alcune puoche gocciole di latto, lequale s'haueua lasciato intrare in bocca: a l'hora il prete che molto ben saueua l'vsanza de i pastori di quella patria sorridendo, disse. Se non haueua commesso altri peccati che rompendo la quadragesima. Nego il pastore, perche il prete di nuouo gli domando, se egli insiemo con gli altri pastori haueua mai spogliato o amassato qualche viandante, si come è l'vsanza di quel paese? Spesse volte, rispose il pastore, con gli altri mi son trouato, a fare di queste cosse. Ma cio soggiose, egli è tanto in vsanza apresso di noi, che non se ne fa coscienza alcuna, Dicendo il confessore che l'vn e l'altro era gran peccato. Egli riputaua cossa ligiere, gli huomicidi, per cio che appo loro erano in vso, domandando solamente l'absolutione d'hauer rotto la quaresima. |
(Pessima cossa è l'vsanza è habito di peccare, poi che ella fa parer legieri, i piu grauissimi peccati.) | |
Lors que fut interrogué l'Empereur Gismonde, quelz hommes luy sembloyent mieux meriter d'estre Roys en quelques Royaumes, ceux (dit il) qui pour les choses prosperes, ne s'orgueillissent point, et qui n'abaissent point leurs couraiges pour les aduersitez. | Essendo domandato a Gismondo Imperadore, qual persone gli pareua che meritassino meglio i Regni, quelli huomini, rispose egli, che per le cosse prospere non s'inalzano in Superbia, e per le disgratie manco si abassano l'animo loro. |
Le trespatient Socrates, apres plusieurs iniures & villanies à luy improperées de par sa femme Santippa, fut outre ce vn iour tout arrosé d'vrine qu'elle luy repancha sus la teste, Parquoy il dit apres: I'estoys fort esmerueillé, que apres tant de tonnerres, ne feust venu la pluye. | Quel patientissimo Socrate, dopo le molte iniurie e villanie che gli disse la sua moglie Santippa, fu da lei anchora tutto bagnato d'orina, perche lui disse: io mi marauigliaui bene, che dopo tanti tuoni non venisse anchora piouere. |
Vn certain Gentilhomme Florentin, consommant son temps sans aucun fruict, dans les Colleges de Pauie: fut reappellé par son pere en sa maison, sans ce que premierement il eust apprins art ny science aucune. Or luy, apres auoir entrepris son voyage, premier que monter à cheval feit appeller vn notaire, et quelques tesmoins aueq luy: deuant lesquelz feit passer vn contract iurant et protestant per sa foy et sus les saints Euangiles, qu'il n'emportoit ny lettre, ny science aucune, hors l'Academie ou College de Pauie, tendant lesdites protestations aux fins, que si quelques autres Escoliers auoyent perdu quelque science, ou doctrine qu'ilz ne la luy vinssent rechercher, ny eussent aucune soupson sur luy. | Vn certo gentilhuomo Fiorentino, consumando il tempo senza frutto nel studio di Pauia, essendo richiamato a casa dal padre senza hauere imparato scientia ne disciplina alcuna: vuolendosi mettere in viagio prima che montasse a cauallo, chiamato un notaio e alcuni testimoni fesse passare vno contratto, e giuro: che egli non portaua lettere ne scientia nessuna fuor di quella Achademia. Onde se per l'aduenire, quelli Scolari hauessero perduto per negligenza, dottrina veruna, protestaua loro diligentemente che non douessero sospettare che cio per sua colpa fusse accaduto, e che per tempo alcuno non la douessero mai cerchare apresso di lui. |
Thaletes Milesien, qui estoit l'vn des sept sages de la Grece, sortant vn seoir hors son logis pour contempler le cours des Planettes au ciel serain, tomba par cas fortuit dans vne fosse qu'il rencontra en son chemin: Parquoy vne sienne vieille chambriere luy dit, en se moquant de luy: Par quel moyen penses tu connoistre (O Thalete) les choses futures et aduenir, par la speculation des astres du Ciel: quand tu ne connois celles qui sont en terre deuant tes pieds. | Thalete Milesio, ilquale era vno de sette saui de la Grecia, vscendo vna volta fuor di casa su la sera per vedere e obseruare nel ciel sereno i moti delle stelle, cade per caso in vna fossa che trouo inanzi a i piedi. Perche vna sua fante vecchia vedendolo caduto e sancendosi di lui gli disse in qual modo: creditu, o Thalete, conoscere quelle cosse ch'hanno a venire per obseruatione delle stelle del cielo, non potendo vedere quelle che sono in terra dinanzi i tuoi piedi. |
Me semble grand' occasion de rire ce que lon dit de Thimothée Musicien, qui demandoit double payement aux Escoliers qui venoyent à luy, apres auoir esté souz quelques autres maistres, l'vn des payemens, demandoit il, pour leur apprendre le bon et vray art, l'autre pour leur desaprendre les erreurs qu'ilz auoyent appris aueq les autres maistres. | Parue mi cossa da ridere quel che si disse di Timotheo musico, ilquale domandaua doppio pagamente da gli scolari iquali erano prima stati ammaestrati male, per altri maestri: L'vno per insegnar loro il buono e vero arte, l'altro per fargli disimparar le falle e errori che haueuano imparato da gli altri maestri. |
Diogenes disoit, que moins estoit dommageable l'habitation entre les corbeaux, que entre les adulateurs: Pource que les corbeaux mengent seulement les corps morts, et les adulateurs destruisent les vifz. | Diceua Diogene che egli è manco male, essere fra i corui, che fra gli adulatori, per cio che quelli mangiano suolamente i corpi morti, e gli adulatori consumono i viui. |
Le premier Denis de Siracuse, reprenoit son filz, de ce qu'il auoit violé vne gentil femme par force: Et entre les autres propos qu'il luy tint, dit: ie suis certain (mon filz) que de moy tu n'entendis iamais dire vne telle folie: Auquel soudain il respondit, Aussi n'auez vous eu vn Roy pour pere comme moy, respond le pere: Aussi n'auras tu enfant qui ait Royaume, ny qui ait Pere Roy, si tu perseueres en ceste mauuaise vie. | Il primo Dionigio Siracusano riprendo il figliuolo ch'haueua sforzato vna gentil donna di Siracusa, tra le altre cosse gli dice, Io so figliuolo che di me non hai sentito vna brutezza tale, Alquale subito rispose, Ne tu hai hauuto padre vn Re come ho io. Ne tu (soggionse il padre) harai figliuolo alcuno che habbia regno, ne che habbi padre Re, se tu vai perseuerando questa tua mala vita. |
Galleot Cardinal nommé de saint Pierre in vincula, nepueu du Pape Iulle deuxiesme, fut en son Ieune aage de telle esperance, et tellement remply de cortesie, et magnanimité, que on l'estimoit autant que nul autre Cardinal du College: Et neantmoins, la fortune lors qu'elle sembloit mieux luy rire, elle luy torna le dos, iusques à faire mettre et seoir vn autre en sa place, par la mort du Pape Iulle: que fut la vie de Sixte, que bien encores qu'il succeda au siege, à la dignité, et richesses de Iulle: non toutefois à ses vertuz et bon sauoir, ny aux autres bonnes parties de son esprit: Au moyen dequoy, le Cardinal de Portugal disoit souuent, que le College des Cardinaux (en ce cas cy) auoyent ensuiuy le païsan, qui apres auoir perdu son bon cousteau, pour ne laisser gaster la gueine, en mettoit dedans vn de bois, au lieu du bon. | Galeotto Cardinale, detto san Pietro in vincula, nipoto del Papa Giullio secondo, fu iouane di tanta speranza e pieno di tanta cortesia e magnanimita quanto alcun' altro del collegio di Cardinali, e non dimeno la fortuna, al'hora quando piu monstraua di ridergli in viso, gli volto le spalle per mettere altri a sedere nel luogo suo: impero che morendo il Papa Giullio, la morte fu la vita di Sisto ilquale ancora que fusse fatto herede e de la dignita e de le richezze di Giullio, ma non gia de la virtu dell'animo ne delle altre sue parti ottime: Onde il Cardinale di Portugalo soleua dire, che il collegio de i Cardinali in quel caso haueua imitato il Contadino, ilquale hauendo perduto il coltello, per non lasciar guastar la guaina, ne metteua vn di legno in luogo di quello. |
Denis inuite vn Ioueur d'instumens pour toucher à vnes nopces, et aueq luy fut d'accord, que tant plus il toucheroit magistralement, mieux seroit recompencé et satisfait. Au moyen dequoy se perforca le tabourineur de mieux toucher qu'il luy estoit possible, esperant d'auoir à ceste occasion tresgrand payement. Le Iour ensuiuant, lors qu'il demandoit son sallaire, Denis luy respond, que ia il auoit esté payé, de ce que luy auoit esté promis: Pourautant que comme tu as bien touché, i'ay aussi bien dancé: et par ainsi ie t'ay donné paisir pour plaisir. | Dionigio haueua inuitato vn sonatore di stromenti perche egli sonasse a le nozze, e co lui s'accordo che quanto egli sonasse piu dotamente e meglio, tanto hauesse meglio pagamento. Sforzosi con tutto suo ingegno il sonatore di sonare il meglio che potesse e sappesse, sperando d'hauere percio grandissimo premio. L'altro giorno domandando egli il promesso pagamento, rispose Dionigio, che gia l'haueua pagato di quel che gli era promesso, perche come tu hai ben sonato, io ho ben dansato, e cossi te ho dato piacere per piacere. |
Vne viande fors delicate, fut presentée à trois Ieunes Theologiens dans Paris, mais le pis est, qu'elle estoit si petite & en si petite quantité, que l'vn d'eux l'eust bien facilement mangée en vn morceau. Au moyen dequoy s'accorderent par ensemble, disant: que mieux seroit que vn d'eux seul la mangeast que si elle estoit diuisée en trois: et qu'elle feust donnée, à celuy qui trouueroit en l'Euangile, ou bien en l'Escriture sainte, plus belle et conuenante sentence, cadante à ce propos. Or donq le premier dit: Desiderio desideraui hoc obsonium manducare. Le second dit, Domum quampiam ingressi comedite quae apponuntur vobis. Le troisiesme mettant la main sus la viande dit, en la mettant dans la bouche, et l'auallant: Quand vous auriez bien cherché toute la sainte Escriture, ne sauriez trouuer vne plus belle parole mieux accommodée, que celle que Iesus Christ profera en la croix, disant: Consummatum est. | Fu presentata vna viuanda molto delicata in Parigi a tre nuouici di Theologia, ma tanto pocha che chiascuno di loro facilmente in vn' bocon' solo se l'hauerebbe potuto magnare. S'accordarono dunche insieme, dicendo: che era meglio che ella fusse d'vn solo, che farne tre parti: e che ella si desse a colui, che ritrouasse nell'Euangelio o nella Scrittura sacra, piu bella e piu conueniente sententia accommodata a questo proposito. Il primo dunche disse: desiderio desideraui hoc obsonium manducare. Il secundo soggiunse: Donum quampiam ingressi comedite quæ apponuntur vobis. Il terzo dando di mano a la viuanda, e ingiottitala in vn bocone disse: Si voi riuolgete tutto l'Euangelio non trouarette parolla piu accommodata al nostro proposito che quella vltima che disse Christo in croce, cioe: Consummatum est. |
Vn prestre, de bien petit sauoir, ignoroit quel Office deuoit dire pour la messe du iour de Pasques, parquoy enuoya son clerc, à vn autre prestre son voisin, qui luy dit, que failoit prendre Resurrexit: le clerc qui estoit aussi ignare que son maistre, ne sceut retenir de ce mot que Re, & le disoit continuellement pour ne l'oblier par son chemin, & le referant ainsi à son maistre, dit incontinent ie say bien que tu veux dire, c'est de Requiem: mais tu ne l'as pas sceu retenir par ainssi le bon homme de prestre chanta de Requiem au iour de Pasques, non sans faire rire les assistans et les autres prestres plus sauans que luy. | Non sapeua, vn certo prete assai ignorante, quello che si hauesse a cantar il giorno di Pascha: pero mando vno suo clerico da vn altro prete suo vicino, ilquale hauendogli detto che si cantaua de, Resurrexit: il clerico che non sapeua lettere, si tene suolo a mente Re, e lo dice per la via molte volte, per non dismenticarlo. Il che intendendo il prete grozzo e simplice, disse io so meglio di te quello che tu voi dire tu non hai saputo retenire, te ha detto, di Requiem. Cossi il buon huom di prete, canto di Requiem el di di Pascha, non senza dar' da ridere a quelli che l'vdiuano cantare insiemo gli altri preti non dal tutto tanti ignoranti di lui. |
Il fut vn prestre vsurier, qui (outre les benefices dont il en auoit acquis vne partie par Simonie) aueq plusieurs artificieux moyens, et vsure, acquit plusieurs biens & richesses: & à la fin commenca à penser au salut de son ame, parquoy de nouueau fonda certains seruices et messes, en vne chapelle qu'il auoit fait edifier: il fonda aussi la nourriture & entretenement d'vn prescheur en sa parroisse, et outre ce plusieurs biens, Ce que vne fois quelcun recitoit en vne bonne compagnie, ou l'vn d'eux dit: que ce prestre ressembloit fort au Cordonnier que l'on appelloit, le Cordonnier de Dieu, pourautant qu'il desroboit le cuir, puis les soliers qu'il en faisoit les donnoit aux pauures, pour aumosne. Et dit vn autre, que de bien peu sert de faire sacrifice à Dieu du sang des pauures gens: car à Dieu plaist plus l'obedience, et obseruation de ses commandemens, que non le sacrifice, mesmement quand il est amassé et recueilly de rapine, & des biens des pauures. | Fù vn prete vsurario ilquale oltra i benefici ecclesiastici (de i quali alcuni n'haueua acquistato per simonia) con varij artifici e vsura, si guadagnò grande richezze, e al fine comincio anchora a pensare alla salute de l'anima, e de nuouo fondo benefici, cappelle, messe, e per intratenire vno predicatore ne la sua parochia: laqual cossa hauendo vdito alcuna volta certi galanti huomini, soggiunse vno che disse che questo prete assomigliava molto a vn Calzolaio ilquale fu chiamato il Calzolaio di Dio, per che rubaua il cuoio, e daua li scarpe per elemosina ai poueri: ma dice vn'altro che puoco gioua fare sacrificio a Dio, del sangue de poueri ilquale vuole piu tosto l'vbediencia e l'osseruancia di suoi precepti: che il sacrificio, massimamente quando egli è raccolto di rapina e del sangue di poueri. |
Ayant vne bonne commere (laquelle hantoit chez vn prestre) enfanté vn petit enfant, et se resiouïssant de ce aueq certaines autres femmes ses voisines dont les aucunes disoyent (comme l'on ha de coustume) que cest enfant ressembloit fort à son pere: il est bien vray dit vne, encores luy sembleroit il mieux, s'il auoit vne couronne sus la teste: voulant dire qu'il estoit filz d'vn prestre. | Hauendo vna certa buona compagna di donna partorito vn fanciulo e rallegrandosi con alcune altre donne, suoe vicine, alcune diceuano (come si suol fare) che il figliuolo assomigliaua molto al padre, è ben vero disse vna ma l'assomigliarebbe ancora meglio se egli hauesse la cherica in capo, volendo dire per questo che era figliuolo d'vn prete. |
Seruile Geminian souppant vn iour en la maison de Lucien, tresexcellent peintre, pour lors residant à Rome, et qui auoit vne tresbelle ieune femme, mais ses enfans estoyent tous laidz, parquoy luy dit: Mallie ie m'esbahis de ce que tu ne fais d'aussi beaux enfans, comme tu peints de belles images, auquel il respond: ie fais mes enfans de nuit, et en lieu obscur: et ie peints mes images de iour, et en lieu clair. | Seruilio Geminio cenando vn giorno in casa di Lucio Mallio, excellentissimo pittore, ilqual staua in quel tempo a Roma, e haueua vna bellissima giouena per donna, ma i figliuoli erano brutti, per che gli dice: O Mallio, io mi smarauiglio che tu non fai de cossi belli figliuoli, come tu fai delle belle pitture, alqual rispose Mallio: io facio i figliuoli la notte a l'oscuro, e al contrario dipingo le mei pitture il giorno, e in luogo chiaro. |
On vint dire au Pape Boniface, qu'vn pelerin du païs de Bauieres, estoit venu à Rome, pour visiter les saints lieux, lequel luy ressembloit de corps et de visage. Boniface l'ayant fait venir en sa presence, luy demanda si sa mere estoit autrefois venue à Rome? Le pelerin se sentant taxé luy respondit: Pere saint, ma mere ne vint iamais en ce païs, mais mon pere y est venu plusieurs fois. | Fu riferito al papa Bonifacio, ch'vn pelegrino del paese di Bauieres era giunto in Roma, per visitare i luoghi santi, ilquale, e di corpo e di viso l'assomigliaua. Bonifacio, hauendolo in presenza sua fatto venire, gli domandò se mai la madre sua era stata in Roma. Il pelegrino sentendo il suttile de la punta gli rispose. Padre santo, mai mia madre non fu in questo paese: ma il mio Padre ci è stato parechie volte. |
Estans les Cardinaux assemblez en la ville de Bolongne la grasse, dans le conclaue, pour eslire vn Pape, apres le trespas d'Alexandre: le Cardinal Baltazar Cossa Euesque d'icelle ville de Bologne s'y trouua aueq puissante armée, et dit franchement aux autres Cardinaux, que s'ilz n'eslisoyent vn Pape qui luy feust agreable, ilz s'en repentiroyent. Les Cardinaux estonnez de ses menasses, et voyans sa gendarmerie autour du conclaue, luy en nommerent plusieurs, desquelz il ne se contenta. Eux saisiz de plus grande crainte, luy dirent: qu'il en nommast vn luy mesme, et que s'il estoit capable ils le receuroyent. Cossa adonques leur demanda la chappe Papale pour la mettre sur celuy qu'il vouloit eslire: Et prenant la chappe la mit sur ses espaules, disant, Ego sum Papa. Les Cardinaux (combien que l'acte feust contre la coustume) furent contrains de consentir à l'election, et le nommerent Ian vint et troisiesme. | Essendo congregati in conclauio i Cardinali nella cità di Bologna la grassa, per far elettion d'vn Papa, dopò la morte di Alessandro: il Cardinal Baldazar cossa, vescouo dalla terra istessa, vi si truouò con possente esercito. E a gli altri Cardinali liberamente disse, che se non elegeuano vn Papa che gli fosse grato, sene pentirebono. I Cardinali sbigotiti di sue minaccie, e vedendo il Conclauo auoltato di tanti armati, gli ne nominarono parechi: de iquali pur lui non restò contento. Loro assaltati di maggior timore dicerogli, che da se stesso ne volesse nominar vno, e che essendo quello capace lo accettarebono. Cossa adunche domandò loro la Cappa Pontificale, per porla in su a colui che vuoleua eleger. E prendendola la messe in su le spalle suoe, dicendo, Ego sum Papa. I Cardinali (benche l'atto fosse contra i costume) furono costretti di consentire a l'elettione. E fu nominato questo Papa, Giouanni vigesimoterzo. |
Le Pape Iules deuxiesme du nom, auoit ses seruiteurs domestiques de diuerses nations: Quand il prenoit sa refection en priué, par recreation, il appelloit les Espagnols, Volucres coeli: par ce qu'il les estimoit glorieux, et vouloyent tousiours auoir le dessus. Il nommoit les Venitiens & Geneuois, Pisces maris: par ce qu'ilz hantent les mers, et que les poissons souuent sont repeuz de leurs corps. Il nommoit les Allemans, Pecora campi: les iugeant rudes d'entendement. Et appelloit les Francois, Pisse vin. Mais vn sien eschansson Normand, ioyeusement luy dit, pere Saint vous estes vray Francois. Pourquoy (dit le Pape) pource (dit il) que vous estes le plus grand pisse vin qu'on pourroit trouuer entre les autres, et y feussent tous les Francois. | Papa Giulio secondo haueua i seruitori suoi domestichi de diuerse nationi: e quando in priuato pigliaua sua rifettione, per rallegrarsi chiamua gli Spagnuoli, Volucres cœli: estimandoli voriosi, e che voleuano esser sempre in su la cima. Nominaua i Venitiani e Genouesi, Pisces maris: perche couersono circa il mare, e i pesci spesso si pascono d'i corpi loro. Gli Alamani chiamaua Pecora campi: giudicandoli goffi e inculti d'ingegno. A gli Francesi diceua, Pissa vini. Ma vn suo piucerna Normano lietamete vn di gli disse. Pater sancte, voi siate vero Francese. A che modo (disse il Papa.) Perche (rispose) voi siate il maggior pissauino che tra gli altri puotrebbe ritrouarsi, benche vi ci fossero tutti i Francesi. |
Le Roy Loys vnziesme voyant quelque fois Miles Euesque de Chartres, monté sur vne mulle harnachée de veloux, aueq les frains dorez, luy dit: que les Euesques du temps passé se contentoyent d'vn asne ou asnesse aueq vn simple licol. C'estoit du temps (dit l'Euesque) que les Roys estoyent bergers, et gardoyent les brebis, Le Roy repliqua. Ie ne parle point de ceux du vieil Testament, ie dy du nouueau. L'Euesque respondit, C'estoit lors que les Roys estoyent grands aumosniers, qu'ilz faisoyent asseoir les ladres à leur table, et lauoyent les pieds aux pauures. | Il Re Luigi vndecimo, vedendo qualche volta Miles vescouo di Chartres, portato sopra vna mulla aconciata di veluto, con freni dorati, lui disse: che gli vescoui del tempo anticho contentauansi di caualcare vn asino co'l semplice capestro. Fù nel tempo (rispose il vescouo) ch'i Re erano pastori, e gardauano le pecore, Replicò il Rè. Io non parlo de quelli del testamento vecchio: dico del nuovo. Soggiunse il vescouo: fu nel tempo che i Rè erano grandi elemosinari, che faceuano star a seder i leprosi nella lor mensa, e che lauauano i piedi agli poueri. |
Estant le Pape Adrian interrogué, quelle plus grande fascherie ou punition il souhaitteroit à vn sien ennemy sans mort, il respondit: Le plus grand mal que ie luy voudrois, ce seroit qu'il feust Pape: car c'est vne merueilleuse affliction d'esprit. | Interrogato Papa Adriano quinto, qual piu gran fastidio o punitione desiderarebbe a qualunche suo nemico, della morte in fuora, rispose. Il piu gran male che per lui vorrei, sarebbe ch'egli fosse Papa, essendo quella mirabile afflictione de spirito. |
Emanuel Roy de Portugal, osta à vn Euesque le reuenu de son benefice, dont il feit complainte au Pape. Le Pape en faueur de l'Euesque enuoya vn Legat vers le Roy de Portugal pour l'excommunier: et de fait proclama la sentence, puis se mit en chemin pour retourner. Le Roy courroucé de ceste censure monta à cheual, et ayant aconsuyui le Legat, tira l'espée nue, le menassant de mort s'il ne l'absouloit. Ce qu'ayant obtenu se retira en son palaix, et le Legat paruint à Romme: lequel faisant le recit au Pape de ce qui luy estoit aduenu, le Pape le redargua et reprint grandement, d'auoir absouz le Roy: mais le Legat luy respondit, Pere Saint, si vous eussiez esté au danger ou ie me suis veu, prest de perdre la vie: vous eussiez donné au Roy de Portugal double absolution, voire triple. | Emanuel Rè di Portugallo tolse a certo vescouo l'intrata del beneficio suo onde costuy sene lamentò al Papa. Il Papa in favor del vescovo mandò vn Legato al Rè di Portugallo, per iscomunicarlo: di modo che costui proclamò la sententia poi si messe in camin per ritornare. Il Rè sdegnato di questa censura montò a cauallo, e hauendo auentato il legato, sfodrò la spada sua, minacciandolo di morte se non l'assolueva. Assoluto che fù, rittirosi in suo palazzo, e il Legato a Roma. Ilquale recitando al Papa quanto eragline imbatuto, fù grandamente ripreso d'hauer data assolutione al Rè. Pater sante, (disse il legato) se la santita vostra fosse stata al pericolo doue mi ritrouai, presso di perder la vita: haueresti data al Rè di Portugallo doppia assolutione, e anco trippia. |
L'Empereur Sigismond et vn sien valet de chambre, passoyent sur leurs cheuaux quelque riuiere à gué: et comme le cheual de l'Empereur fut au milieu de l'eau, il se print à pisser. Quoy voyant le valet de chambre, dit à l'Empereur: Sacrée maiesté, vostre cheual est mal apris, et si vous ressemble bien. L'Empereur ne respondit mot, et cheuaucherent iusques au logis. Quand ilz furent arriuez, se faisant desbotter interroga son valet de chambre, à quel propos il luy auoit dit, que son cheual luy ressembloit? Pource (dit le valet de chambre) que la riuiere n'ha aucun besoin d'eau, et toutefois vostre cheual en vrinant ha mis de l'eau aueq de l'eau. Ainsi faittes vous: car vous donnez des biens, à ceux qui en ont: et à ceux qui n'en ont point, vous ne leur donnez rien: Il y ha assez de temps que ie suis en vostre seruice, et ne me suis encores senty de vostre liberalité. Le lendemain matin l'Empereur print deux petits coffres d'acier d'vne grandeur et mesme poix: l'vn plein de ducatz, et l'autre plein de plomb: et les mettant sur vne table dit à son homme de chambre: Choisis lequel que tu voudras des deux, et le prens pour tes gages & salaires. Le valet de chambre esleut et print celuy plein de plomb. L'Empereur luy dit: Ouure et voy ce qu'est dedans, Ce qu'il feit, et trouua le plomb. Lors dit l'Empereur: Tu connois ta fortune, Il n'ha pas tenu à moy que tu n'ayes mieux choisi, et ne te sois fait riche: car tu as refusé la bonne fortune, quand elle te venoit. | L'Imperator Gismondo, e certo suo varleto di camera passauano a cauallo qualche fiume a guado. Come il caual de l'Imperator fù in mezzo de l'acqua, cominciò a pissare. Qual cossa vedendo il Cameriere disse al patron. Sacra maesta, il caual vostro è mal ammaestrato, e ben vici rassomiglia. L'Imperatore non rispose moto: e caualcarono per sino al logiamento. Gionti che furono, al cauar de gli stiuali interrogò il Cameriere, a che proposito gli haueua detto ch'il caual suo lo rassomigliaua. Per ciò (disse il Cameriere) ch'il fiume non ha bisogno d'aqua: e pur il caual vostro vrinando ha accumulata aqua con aqua. Cossi fate voi: perche date beni a chi assai gia ne possede: e a chi n'ha nessuni, voi no ne date nulla. Gia luongo tempo fa ch'io vi seruo: ne pur me son anchora punto preualuto dalla liberalità vostra. La matina del di seguente l'Imperatore prese duoi coffreti d'acciaio d'vguale grandezza e medesimo peso, l'vn pieno di ducati, e l'altro di piombo: e ponendoli sopra vna mensa disse al suo Cameriere: Hor piglia a tua elettione quel che ti piace delle duoi, e quel fia per tuoi gagi e salario. Il Cameriere elesse e pigliò il ripieno di piombo. Disse l'Imperatore apri, e vedi quel che v'è dentro, qual cossa fesse, e truouò il piombo. All'hora disse l'Imperator. Ricognosci tua ventura. Per me non è stato che tu non habbi eletto il meglio, facendoti in vn tratto ricco: perche hai riffiutata la buona fortuna quando essa ti veniua. |
Estant le siege mis deuant la ville de Nus, par Charles Duc de Bourgongne, laquelle fut secourue par l'Empereur Frideric troisiesme, et par les Allemans: Le Roy Loys vnziesme, qui ne tendoit à autre fin qu'à ruyner ce Duc de Bourgongne, enuoya son Ambassadeur vers Iceluy Empereur Frideric, pour le prattiquer, à ce qu'il voulust mettre en ses mains, et confisquer les terres & seigneuries que le Duc de Bourgongne tenoit de l'Empire, et que de son costé il en feroit le pareil, des terres de Flandres, Artois, Bourgongne, et autres mouuans de la couronne de France. L'Empereur respondit à l'Ambassadeur ainsi: Pres d'vne ville d'Allemaigne, conuersoit vn Ours cruel et dangereux, qui faisoit beaucoup de maux à tout le voisinage. Trois compagnons beuuans en vne tauerne, et aueq peu d'argent: conuindrent aueq l'hoste, de le payer de la pecune qui prouiendroit de la vente de la peau de l'Ours, lequel ilz alloyent prendre et s'en faisoyent forts. Le marché fait et le disner acheué, se mirent en queste. Et approchans de la cauerne ou il seiournoit, saillit sur eux: lesquelz surprins de subite frayeur, l'vn fuit vers la ville, l'autre se sauua sur vn arbre, & le tiers fut acablé de l'Ours, qui le foula souz luy comme mort, sans autre mal luy faire: sinon qu'il mettoit souuent son museau pres de l'aureille du pauure homme, lequel s'abstint d'aspirer et respirer: car telle est la nature de l'Ours de ne toucher ny offenser les corps morts. Apres que l'Ours s'en fut allé, l'homme se leue et se met en voye. Celuy qui estoit sur l'arbre descendit, et ayant attaint son compagnon luy demanda, quelle chose luy auoit dit l'Ours en l'aureille. Il me disoit (respondit cest homme) que iamais ie ne marchandasse la peau de l'Ours, iusques à ce que la beste feust morte. | Essendo la terra di Nus assediata da Carlo duca di Borgogna, alqual diedero soccorso, l'Imperatore Friderico terzo, e gli Alamanni. Il Rè Luigi vndecimo, non disegnando altro che rouinare questo duca di Borgogna, mandò suo Imbassiatore al sopradetto Imperator Friderico, per pratticarlo a ciò che egli volesse ridurre in man sue, e confiscare le terre e signorie ch'il Duca di Borgogna teneua da lo Imperio: e che esso da suo canto ne farebbe parimente delle terre di Fiandra, Artois, Borgogna, e altre feudali della corona di Francia. L'Imperator a l'Imbasciator rispose a questo modo. Apresso vna terra di Alamagna conuersaua vn Orso crudele e pericoloso, facendo assaissimi mali per tutta la vicinenza. Tre compagni con puochi dinari beuendo in una taberna, restorono d'accordio con l'hostiere di pagarlo colla pecunia che si riscuoterebbe per la vendita dalla pelle di l'Orso: qual andauano pigliare, e cossi lo teneuan per preso. Fatto il mercato, e finito che fù il disnare, cominciorono d'andar in volta a ricercar l'Orso: e accostandosi della giota doue egli soggiornaua, saltò loro a dosso, di modo che essi presi di cosi subita paura fuggirono: l'vno verso la terra, l'altro saluosi in vn albero, il terzo fù achiampato da l'Orso, che sotto di se lo calcaua come morto, senza farli pur altro male, eccetto che spesso poneua il naso suo appresso l'orechia del pouero huomo, ilquale ben a proposto s'asteni d'aspirare. Perche questa è la natura di l'Orso, non toccare ne offendere i corpi morti. Come la bestia se ne fù ita, leuò si l'huomo, e andaua via: quando quel ch'era sopra l'albero giu se discese: e auentato suo compagno domandò, che cossa gli era stata detta da l'Orso ne l'orechia. Mi diceua, rispose questo huomo, ch'io non facesse mai il mercato della pelle di l'Orso, fino che la bestia fosse morta. |
L'Empereur Maximilian estant à Boulongne la grasse, vn citadin d'icelle ville, riche de biens, mais de basse lignée: se presenta deuant luy, disant: Sacrée maiesté, vostre bon plaisir soit de me faire et creer noble, car i'ay richesses assez pour entretenir l'estat de noblesse. L'Empereur luy respondit, Ie te puis faire beaucoup plus riche que tu n'es: mais ie ne te puis faire noble. Il faut que tu acquieres cest honneur par ta propre vertu. | Essendo l'Imperatore maximiliano in Bologna la grassa, vn citadino di quella terra, ricco di robba, ma di basso linaggio, s'appresentò dinanzi a lui, dicendo. Sacra maesta, piacia vi di farmi e crear nobile: perche ho richezze assai per tratenir lo stato di nobiltade. L'Imperatore gli rispose. Io posso farti molto piu ricco: ma farti nobile non lo posso. Bisogna che questo honor aquisti con tua propria virtù. |
Vn pauure homme assez mal en ordre, entra au palaix de l'Empereur, requerant qu'il peust parler à luy: ce que luy estant refusé, importuna tant les huissiers, que par le consentement de l'Empereur, fut permis au pauure homme de parler à luy, auquel il dit: Sacrée maiesté, nous sommes tous freres d'vn pere Adam, et d'vne mere Eue: Vous voyez ma pauureté, plaise à vostre excellence m'eslargir et faire donner quelques biens, comme chacun doit faire à son frere. L'Empereur voyant la temerité de ce pauure homme, luy feit bailler vne petite piece d'argent: Et comme le pauure monstra signe de mescontentement, frustré de l'esperance qu'il auoit eue de plus grande liberalité Imperiale, l'Empereur luy dit: Tu dois estre content de ce que ie te baille: il est vray que nous sommes tous freres, comme tu as dit, au moyen dequoy si tous noz freres te donnent autant que moy, tu seras plus riche et plus grand seigneur que ie ne suis. | Vn pouero huomo, assai mal in ordine, entrò nel palazzo de l'Imperatore, chiedendo di puoter parlar a lui. Ma essendoli quel riffiutato, importunò tanto gli huissieri, che per consentimento de l'Imperatore in fine gli fù permesso di parlarli, a cui disse: Sacra maesta, noi siamo tutti fratelli d'vn padre Adamo, e d'vna madre Eua voi vedete la pouerta mia: piaccia a l'eccellentia vostra dispensarmi e farmi dar qualche beni, come ciascuno dè far a fratelli. L'Imperatore vedendo la temerità di questo pouero huomo, gli fece dar vna piccola pezza d'argento. E come il pouero mostrò segno di malcontento, truouandosi frustrato dalla speranza che haueua gia di maggior liberalità Imperiale, l'Imperatore disse. Tu dei esser contento da quello ch'io ti dono: perche essendo vero che tutti siamo fratelli, come hai detto, si tutti i fratelli nostri ti danno tanto quanto ho fatto io, tu sarai piu ricco e piu gran signore che non son io. |
Roboald duc de Frise, à la predication de Vualfran Archeuesque de Sens, delibera de soy faire baptiser: lors quand il fut despouillé nud, et ià auoit vn pied dedans les fons, il s'aduisa et demanda aux assistans, en quel lieu y auoit plus de ses parens et amys trespassez: en Paradis, ou en Enfer. On luy respondit, qu'ilz estoyent tous damnez en Enfer, et qu'il n'y en auoit vn seul en Paradis, parce qu'ilz n'auoyent esté chrestiens. Tout aussi tost il retira son pied des fons, et contre l'esperance de tous, va dire, qu'il ne vouloit estre baptisé, et qu'il vouloit aller, apres sa mort, là ou il sauoit qu'il auoit plus d'amys. Et en ce mesme iour il mourut subitement, et les alla trouuer. | Roboaldo Duca di Frisa al predicare di Vualfrano Archiuescouo di Sens, deliberò di farsi battezare. E come fu spogliato ignudo, e hauendo gia vn pie dentro a sacri fonti, si soprastete interrogando gli assistenti, in qual luogo v'erano piu di suoi parenti e amici passati di questa vita, in Paradiso, o in inferno? gli fu risposto, che tutti erano in inferno dannati, e che non ce n'era vno solo in Paradiso, perche non eran fatti Christiani. Subito ritrasse il pie di fonti, e contra la speme di tutti disse, che no voleua esser battezzato, e che dopò la morte sua voleua andare là doue sapeua d'hauere piu amici. E in quel medesimo di si mori subitamente, e andoli a trouare. |
Thierry fut par aucuns enuieux accusé vers l'Empereur Zenon, qu'il affectoit l'Empire. L'Empereur le manda en Constantinoble, le retint prisonier: & faisant son proces, il se purgea. Quelque temps apres fut de rechef accusé par ses enuieux sur le mesme fait: & estant mandé par l'Empereur venir vers luy, à fin de le faire mourir, il enuoya vn messager en la Court de l'Empereur vers vn sien grand amy & familier, nommé Tolomée, pour sauoir de luy s'il trouuoit bon qu'il allast en court. Tolomée, pour le serment qu'il auoit fait à l'Empereur, n'osa reueler le secret au messager de Thierry, ains luy donna assignation de se trouuer au disner de l'Empereur, luy enchargeant de bien retenir ce qu'il luy orroit dire, à fin de le reciter à son maistre. Le lendemain l'Empereur estant à table, tenant court ouuerte, Tolomée, qui estoit de ses plus fauoris, deuisant aueq luy, parmy les vins et viandes, feit tomber ceste fable à propos. | Thierri, Luogotenente di Zenone Imperatore, fù da certi inuidiosi appresso il patron accusato ch'egli affettaua l'Imperio. Lo chiamò l'Imperatore a Constantinopoli, e iui lo ritiene in prigione: doue pur facendo il suo processo restò purgato. Qualche tempo dopò questo fu vn'altra volta accusato da gl'inuidiosi suoi sopra quel medesimo fatto. E mandatoli da parte de l'Imperatore che venisse a lui (ch'in verità lo voleua far morire) inuiò vn messo alla corte d'esso Imperatore, verso vn suo gran amico e familiare (nominato Tolomeo) per sapere di lui se trouarebbe buono ch'eli andasse alla corte. Tolomeo, per il sacramento che haueua fatto a l'Imperatore, non hebbe hardir di reuellare il secreto al messo di Thierri: anzi gli diede assignatione da ritruouarsi domane nel desinare de l'Imperatore, esortandolo di ben tener' a mente quel ch'a lui vdirebbe dire, per puoterlo poi referire al suo patrone. Il di seguente essendo l'Imperatore a mensa, e tenendo corte aperta, Tolomeo ch'era l'vn di suoi piu fauoriti, seco tra vini e viuande ragionando, fece vscir a proposito questa fauola. |
Le Lyon (dit il) ayant esté esleu Roy par les autres animaux, tous luy vindrent faire la reuerence. Le Cerf, qui est vne assez belle beste, s'approcha pour le saluïr comme les autres: et s'enclinant deuant luy, le Lyon le print par les cornes pour le deuorer: mais le Cerf escouyt si fort la teste qu'il eschappa et se sauua, Le Renard voyant que le Lyon rugissoit en fureur par ce que le Cerf luy estoit eschappé, promit audit Roy Lyon de faire reuenir le Cerf, et de fait flata le Cerf de tant douces parolles, qu'il le remena vers le Lyon, auquel faisant la reuerence, le Lyon le saisit par le cornes: les autres bestes se getterent dessus, et fut deuoré. Le Renard luy arracha le cueur, et le mangea secrettement. Chacun feit inquisition du cueur, pour en faire present au Roy, mais n'estant trouué, la coulpe en fut donnée au Renard aueq menasses et battures. Helas, dit le Renard, ie suis affligé à tort, le Cerf n'eut onques de cueur: car s'il en eust eu, il ne feust pas reuenu pour estre occis & deuoré. Le messager ayant entendu l'histoire retourna vers Thierry, auquel il recita tout ce qu'il auoit ouy, qui luy donna aduertissement de non retourner vers l'Empereur: et se feit Roy d'Italie. | Il Lione, disse, essendo eletto rè per gli altri animali, venero tutti vn di far la riuerenza. Il ceruo ch'è vn'assai bella bestia s'accostò per salutarlo come gli altri: e nello inchinare che faceua dinanzi a lui, il Lione lo prese a le corna per diuorarlo. Ma il Ceruo tanto il capo scuosse che scampò, e se saluò. La volpe vedendo ch'il Lione rugiua per furore del ceruo scampato, promisse al detto Lione di far ch'il ceruo ritornarebbe. E con tante dolci parolle fece ritornare il Ceruo verso al Lione: a cui facendo la riuerenza, il Lione s'attaccò alle corna, l'altre bestie gli saltorono a dosso, di modo ch'egli fu diuorato. La volpe gli tiro il cuore, e secretamente se lo mangiò. Chiascuno fè inquisition del cuore, per puoterne far presente al Rè. Ma non ritrouandolo, la colpa ne fù data alla volpe, con minaccie e bastonate. Hoime, disse la volpe, io son a torto afflitto. Il Ceruo non hebbe mai cuore: perche se egli ne hauesse hauuto, ritornato non sarebbe mai per esser vcciso e diuorato. Il messo intesa l'historia se ne ritornò verso a Thierri suo patrone: a cui recitò tuto quello che haueua vdito. Il che gli diede auertimento di non ritornare da l'Imperatore: e fecesi Rè de l'Italia. |
Philippe le Bel Roy de France, ayant quelque desbat contre le Pape Boniface huitiesme, et estant sollicité d'aucuns de se venger de l'Euesque de Palmiers, principal autheur de leur querelle, Respondit: que plus grande estoit la gloire à vn Prince de magnanime courage, de pardonner à ceux dont il se pourroit bien venger, que de prendre vengeance contre eux. | Philippo il bello, Rè di Francia, hauendo qualche tensione contra il Papa Bonifacio ottauo, e essendo solecitato d'alcuni di vendicarsi del vescouo di Palmieri, principale autore della questione, rispose che magior era la gloria a vn principe di magnanimo coragio perdonar a quelli da i quali se puoterebbe ben vendicare che di pigliare vendetta contra essi. |
Apres que le Roy Edouard d'Angleterre eut ioint les armes de France à celles d'Angleterre, et les eut escartelées de fleurs de liz en champ d'azur, et de trois Leopards d'or en champ de gueules, on dit qu'il enuoya au Roy Philippe de Valois ces quatre vers, lesquelz comme faits, de ce temps là, se trouuent auiourd'huy barbares. | Dopo che il Rè Edoardo d'Inghilterra hebbe congiunte l'arme di Francia a quelle d'Inghilterra, e le hebbe squartate di Fior de liggi in campo d'azuro, e di tre Leopardi d'oro in campo rozzo, dicono che mandò al Rè Philippo di Valois, questi quatro versi: i quali (come fatti in quel tempo) si truouano hoggidi barbari. |
Rex sum regnorum bina ratione duorum,
Angelorum regno sum rex ego, iure paterno. Matris iure quidem Francorum nuncupor idem. Hinc est armorum variatio facta meorum. |
Rex sum regnorum bina ratione duorum,
Anglorum regno sum rex ego, iure paterno. Matris iure quidem Francorum nuncupor idem. Hinc est armorum variatio facta meorum. |
Le Roy Philippe repliqua au Roy Edouard par ces autres six vers, d'aussi bonne taille que les autres. | Il Rè Philippo replicò al Rè Edoardo per questi altri sei versi, da cossi buon taglio che gli altri. |
Prædo regnorum qui diceris esse duorum,
Francorum regno priuaberis atque paterno. Matris vbique nullum ius proles non habet vllum. Iure mariti carens alia, mulier est prior illa, Succedont mares huic regno, non mulieres. Hinc est armorum variatio stulta tuorum. |
Prædo regnorum qui diceris esse duorum,
Francorum regno priuaberis atque paterno. Matris vbique nullum ius proles non habet vllum. Iure mariti carens alia, mulier est prior illa, Succedunt mares huic regno, non mulieres. Hinc est armorum variatio stulta tuorum. |
Durant les trefues gardées entre le Roy Ian de France, et Edouard Roy d'Angleterre, les Anglois par composition d'argent prindrent le chasteau et la ville de Guines: dont le Roy Ian se complaignit, disant que le Roy d'Angleterre auoit rompu les trefues, et contreuenu à icelles. Le Roy d'Angleterre feit ceste responce, Ie n'ay point enfraint les trefues: car il n'y ha aucun article au contenu d'icelles, par lequel il soit deffendu de traffiquer ensemble et faire train de marchandise. | Mentre che durauano le tregue seruate tra il Rè Giouanni di Francia e Edoardo Rè d'Inghilterra, gli Inglesi per compositione d'argento pigliorono il castello e la terra di Guines. Onde il Rè Giouanni si lamentò, dicendo che il Re d'Inghilterra haueua rotte le tregue, e contrauenuto a quelle. Il Re d'Inghilterra fece questa risposta. Non ho punto rotte le tregue: perche non v'è alcuno articulo nel tenor d'esse, per ilqual sia difeso il traficare insieme, e far facende di mercantia. |
Iceluy Roy Edouard s'estant mis sus mer aueq quatre mil lances et vnze mil archers, pour venir leuer le siege des Francois deuant Thauras en Aquitaine, eut le vent si contraire qu'il ne peut faire voile en France: parquoy retournant tout despité en Angleterre, dit telles parolles du Roy Charles cinquiesme, Il n'y eut iamais Roy en France, qui moins portast les armes que cestuy cy, et qui, sans bouger de sa garderobbe à expedier et escrire lettres, donast tant d'affaires à ses ennemis, et à moy mesmes, qu'il fait. | Questo Re Edoardo essendosi posto sul mare con quatro millia lancie, e vndeci millia archieri, per venire torre l'assedio d'i Francesi d'inanzi Thoras in Aquitania, hebbe il vento si contrario, che non puote far vela in Francia. Onde ritornando tutto dispietato in Inghilterra, disse cotal parole del Re Carolo quinto. Non fu mai Re in Francia, ilquale manco portasse l'arme che questo qui, e ilquale senza muouersi di sua guardarobba a espedire e scriuere lettere, desse tante fatighe a suoi nimici, e a me medesimo, quanto fa costui. |
Le Roy Loys vnziéme, apres la bataille de Montlehery contre le Comte de Charrolois, se souuenant de l'appennage du Duché de Bourgongne, dit, On appelle Charles le quint Charles le sage, mais c'est à tort: car il feit folie d'auoir baillé à son plus ieune frere la duché de Bourgongne pour son appennage, luy donnant aueq cela Marguerite heretiere de Flandres pour sa femme. Apres icelle bataille, on luy vint dire que son ennemy le Comte de Charrolois, passoit la nuit en son Camp. Il ne se faut esmerueiller (dit le Roy) s'il demeure aux champs, attendu qu'il n'ha ville ny chasteau pour se retirer. | Il Re Lodouico vndecimo dopo la bataglia di Monteleheri contra il Conte di Charrolese, ricordandosi dello appennagio d'il ducato di Borgogna, disse. Chiamano Carolo quinto Carolo saggio: ma questo è a torto: perche egli fece pazzia d'hauer dato al suo piu giouene fratello il ducato di Borgogna per il suo appennagio, dandoli con quello Marguerita herede di Fiandres per sua moglie. Finita quella bataglia, gli fù riferito ch'il suo nimico il Conte di Charrolese, passaua la notte al suo campo. Non è marauiglia (disse il Re) se egli sta nelle campagne, atteso che non ha terra ne castello per ritirarsi. |
Oyant la messe en vne Eglise de Chanoines, il seut, qu'en ce iour estoit trespassé vn Chanoine de leans: lors aduisant vn simple prestre qui dormoit dans vne chappelle, dit: Ie donne la prebende à cestuy là, à fin qu'il puisse dire à l'aduenir, que les biens luy sont venuz en dormant. | Vdendo la messa in vna chiesia di Canonici, seppe ch'in quel giorno era di vita passato vn Canonico de là dentro. Al'hora guatando vn semplice prete, il qual dormiua dentro vna capella, disse. Io dono la prebenda a quello là: a ciò che egli puossa dir a l'auenire, che i beni gli sono venuti dormendo. |
Le Capitaine Maran venant vers iceluy Roy Loys pour l'aduertir des expeditions par luy faittes à Cambray, portoit au col vn riche collier d'or, qu'on disoit auoir esté fait des reliques des Eglises dudit Cambray: et comme vn gentilhomme voulut manier ledit collier, le Roy luy dit, Garde toy bien d'y toucher, car c'est chose sacrée. | Il Capitanio Maran, venendo verso quello istesso Re Lodouico, per auertirlo delle espeditioni per lui fatte a Cambrai, portaua al collo vn riccho colario d'oro, che diceuano esser stato fatto delle reliquie delle chiesie del detto Cambrai. E come vn Gentilhuomo volle maneggiare il detto colario, il Re gli disse. Guardate bene di toccarci, perche questo è cossa sacra. |
Ayant ouy reciter (iceluy mesme Roy Loys vnziéme) que Nicolas Raulin, Chancellier du Duc de Bourgongne homme tresriche, auoit fondé à Beaune en Bourgongne vn hospital excellent en edifice et en meubles, il dit: C'est raison que le Chancellier de Bourgongne, qui en son temps ha fait plusieurs pauures, fasse à la fin de ses iours vn hospital pour les nourrir et loger. | Hauendo vdito recitare (il sopradetto Re Lodouico) che Nicolao Raulino, Cancelliere del Duca di Borgogna, huomo ricchissimo, haueua fondato a Beauna in Borgogna vn'hospedale eccellente in edificio e in beni mobili, disse. Questo è ragion, ch'il Cancellier di Borgogna, qual in suo tempo ha fatti parechi poueri, faccia alla fine di suoi di vn hospedale per nutricarli e alloggiare. |
Le Roy Loys vnziéme Interrogant quelqu'vn de basse condition, suiuant sa court, lequel ne connoissoit point le Roy, combien il gagnoit? L'homme respondit, Ie gagne autant que le Roy: car luy et moy viuons aux despens de Dieu, et au partir de ce monde n'emportera non plus que moy. Le Roy estimant ceste parolle, le feit son valet de chambre. | Il medesimo Re Ludouico vndecimo interrogando vno di bassa conditione qual seguitaua la corte, (ilqual non lo cognosceua) quanto egli guadagnaua? l'huomo rispose. Io guadagno tanto quanto il Re: perche lui e io viuemo alle spese d'Idio, e nel partire di questo mondo non ne portara non piu che io. Il Re estimando questa parola, lo fece suo varleto di camera. |
Quelque personnage demanda au Roy Loys vnziesme vn office qui vaquoit en la ville d'ou il estoit: le Roy luy refusa, et luy osta toute esperance de l'impetrer. Le demandeur remercia le Roy en grand reuerence et s'en alla. Le Roy iugeant cest homme n'estre de pauure esprit, et qu'il n'auoit (à son aduis) entendu ce qu'il luy auoit dit, le feit rapeller, & l'interrogua s'il auoit bien entendu son dire, il respondit, ouy Sire. Que t'ay ie dit? Vous m'auez esconduit de ma requeste. Pourquoy m'as tu dit grand mercy? Pource (dit il) Sire, que m'auez fait vn tresgrand bien plus que vous ne pensez, m'ayant si tost donné ma despesche, sans me faire perdre temps à courir apres vous, repeu de vaine esperance. Le Roy se contentant grandement de ceste responce, le pourueut de l'office, et à l'instant luy en feit expedier les lettres. | Qualche persona domando al Re Lodouico vndecimo vn vfficio, che vacaua nella terra d'onde egli era. Il Re lo riffiuto, e gli tolse ogni speranza d'impetrarlo. Il domandante ringratio il Re con gran riuerentia, e se ne ando. Il Re giudicando questo huomo non esser di pouero ingegno, e che non haueua (al parer suo) inteso quello che gli haueua detto, lo fece richiamare, e l'interrogo se egli haueua ben inteso il suo dire. Rispose de si. Che t'ho io detto? Voi me hauete rifiutata mia supplica. Perche me hai tu detto gran merce? Per ciò che (disse) Sire, me hauete fatto vn grandissimo bene, piu che voi non pensate, hauendomi cossi presto ispedito, senza farmi perder tempo a correre apresso voi, pasciuto di vana speranza. Il Re contentandosi grandamente da questa risposta, il prouide de l'vfficio, e a l'instante gli ne fe espedire le lettere. |
Iceluy Seigneur Roy Loys vnziesme allant à la chasse estoit monté sur vn petit cheual: monsieur Pierre de Bresay seneschal de Normandie, qui luy tenoit compagnie, luy demanda ou il auoit pris vn si puissant cheual et si fort. Comment? (dit le Roy) est si foible & petit. Il me semble de grand force (dit Bresay) car il vous porte aueq tout vostre conseil, pource que le Roy ne vouloit iamais autre conseil que le sien propre. | Il sopradetto Re andando alla caccia era montato sopra vn piccolo cauallo. Il signor Pietro di Bresai, Senescalle di Normandia, che gli faceua compagnia, gli domandò doue egli haueua preso vn cossi possente cauallo, e si forte. Come? (disse il Re) egli è cossi debole e picolo. Parmi pur di gran forza (disse Bresai) perche egli porta voi con tutto vostro consiglio, perche il Re non voleua mai altro consiglio che il suo proprio. |
Les Ambassadeurs du Roy d'Angleterre ayans fait leur charge enuers le Roy Loys vnziesme, il demanda à monsieur de Bresay, quelle chose il pourroit donner à iceux Ambassadeurs, qui ne luy coustast guerres. Il respondit, Sire, faittes leur present de voz Chantres, car ilz vous coustent beaucoup, et vous seruent de peu, et si n'y prenez pas grand plaisir. | Gli Imbasciatori del Re d'Inghilterra, hauendo fatto il carico loro verso il Re Lodouico vndecimo, il Re domando al signore di Bresai, qual cossa egli puotrebbe dar a essi Imbasciatori, che gli costasse puoco, Rispose. Sire, fatte lor presente de i vostri Cantori: perche egli vi costan molto, e vi serueno di puoco: oltra che voi non ci prendete molto piacere. |
Le Roy Loys faisant la guerre aux Venitiens, quelqu'vn luy voulant dissuader icelle, luy dit, qu'il y auoit peril pour les Francois, et que ceux de Venise estoyent hommes prudens et sages. Ie leur mettray (dit il) tant de folz, teste à teste, qu'ilz ne sauront de quel costé se tourner. | Facendo il Re Lodouico la guerra a i Venitiani, qualcheduno, volendolo dissuadere da quella, gli disse, che v'era pericolo per i Francesi, e che Venitiani erano huomini prudenti e saui. Io mandaro loro (disse lui) tanti matti in testa, che egli non sapranno da che canto voltarsi. |
Le Roy Loys ayant donné vn office de conseiller en Parlement à vn personnage qui n'estoit des plus prudens, La court ne le voulut receuoir, et enuoya deux conseillers d'icelle vers le Roy, luy remonstrer l'insuffisance de l'homme. Le Roy les ayant ouy blasmer l'ignorance de l'impetrant, leur demanda. Combien estes vous en vostre court? Cent, dirent les conseillers. Comment? (dit le Roy) vous estes tant de gens sauans ensemble, n'en sauriez vous faire vn sage. | Hauendo questo Lodouico dato vno vfficio di Consigliere a vno che non era d'i piu prudenti, la corte non lo volse accettare: e mando duoi Consiglieri d'essa verso al Re, rimostrarli l'insufficientia de l'huomo. Il Re hauendoli vditi biasmare l'ignorantia de lo impetrante, domando loro. Quanti siate voi in vostra corte? Cento (dissero i Consiglieri) Come? (disse il Re) voi siate tanti huomini dotti insieme: no ne sapreste voi far vn saggio? |
Le Roy Francois premier du nom vsa d'vn mot tel qu'il appartient à Prince treschrestien. Quelqu'vn luy demandoit pardon pour vn autre qui auoit mal parlé dudit Seigneur. Il luy dit, Celuy pour qui tu supplies apprenne à parler peu, et i'apprendray à pardonner beaucoup. | Il Re Francesco primo del nome vsò d'un moto tal che egli appartiene a prencipe christianissimo. Qualcheduno gli domandaua perdono per vn altro, che haueua mal parlato del detto signore. Egli gli disse. Quello per cui tu supplichi impare a parlar puoco, e io impararò a perdonar molto. |
Comme on estoit en propos et sur le point de moyenner la paix entre les maiestez de l'Empereur Charles cinquiéme, et d'iceluy Seigneur Roy, il dit: Nous ne pourrions iamais demeurer longuement en paix, puis que l'Empereur ne veut auoir de compagnon, et ie veux encores auoir moins de maistre. | Come erano le cosse in proposto e in su' il punto di pratticare la pace tra le Maesta de l'Imperatore Carolo quinto, e d'esso signore Re Francesco primo, egli disse. Noi non puotremo mai restare luongamente in pace, perche l'Imperatore non vuol hauere compagno, e io voglio anchora manco hauer patrone. |
Anthoine Panorme estant interrogué du Roy Alphonse, quelles choses estoyent requises et necessaires pour viure ioyeusement, et pacifiquement en l'estat de mariage, pource qu'ordinairement y ha des fascheries et ennuys. Il respondit, qu'il y auoit besoin de deux choses. La premiere, que le mary feust sourd, pour n'entendre toutes les sottises, mauuaises parolles, & maniere de viure de sa femme. La seconde, que la femme feust aueugle, pour ne voir toutes les intemperances de son mary. | Anthonio Panormo essendo interrogato del Re Alfonso, che cosse erano bisognose e necessarie per viuere lietamente e pacificamente nello stato di matrimonio, per ciò che ordinariamente v'è d'i fastidi e noie: rispose, che vi bisognauano due cosse. La prima, ch'il marito fosse sordo, per non intendere tutte le schiocchezze, male parole, e modo di viuere di sua moglie. La seconda, che la donna fosse cieca, per non vedere tutte l'intemperantie del suo marito. |
Vn matin le Roy Alphonse se voulant mettre à table, osta les riches anneaux d'or de ses doigts pour lauer ses mains, & les bailla au premier qui se presenta deuant luy, sans y prendre garde. Le seruiteur voyant que le Roy n'auoit point aduisé à qui il les auoit baillez, et ne les auoit demandez, pensa qu'il les auoit oubliez, et parce estoit bien facile à les retenir: ce qu'il feit. Et apres qu'vn long temps fut passé, voyant qu'on ne s'en souuenoit point, les retint du tout. Aduint qu'approchant le bout de l'an vn autre matin que le Roy se vouloit mettre à table, ce seruiteur se trouua pres de luy, et tendit la main pour prendre les anneaux comme l'autre fois: mais le Roy se baissant iusques pres de son aureille, luy dit tout bas: Suffise toy d'auoir eu les premiers: car ceux cy seront bons pour vn autre. | Vna matina volendosi il Re Alfonso porre a mensa, cauò i ricchi annelli d'oro delle sue ditta, per lauar sue mani: e gli diede al primo che s'appresento dinanzi a lui, senza porui mente. Il seruitore, vedendo che il Re n'haueua punto guardato a cui egli l'haueua dati, e non gli haueua domandati, penso che esso gli haueua dosmentecati, e che per ciò era ben facile a ritenerli, ciò che fece. E dopo ch'vn longo tempo fu passato, vedendo che non se ne faceua ricordo, gli ritienne del tuto. Aduiene che auicinandosi il fine de l'anno, vn'altra matina ch'il Re se voleua porre a mensa, questo seruitore trouosi presso di lui, e tese la mano per prendere gli anneli come l'altra volta. Ma il Re abbassandosi per fino presso di sua orechia, gli disse piano. Bastiti d'hauer hauuti gli primi: perche questi qui sarano buoni per vn altro. |
Vn Courtisan, lequel despendoit desmesuréement les largesses royalles, et pressoit fort le Roy Alphonse de luy donner quelques deniers. Le Roy luy dit, Si ie continue à te donner, ie me feray plustost pauure, que ie ne te feray riche: car quiconques te donne, ne fait autre chose sinon que mettre de l'eau dans vn panier percé. | Vn cortigiano, ilqual spendeua smisuratamente le larghezze Regale, faceua instanza al Re Alfonso che gli desse qualche dinari. Il Re gli disse. S'io persisto a darti, io mi faro piu tosto pouero, che io non ti faro riccho: perche qualunche ti da non fa altra cossa senon che porre de l'aqua dentro vn cesto perforato. |
Le Roy alphonse oyant quelque iour la messe, et estant l'Eglise en danger de tomber par vn tremblement de terre, les assistans s'enfuirent et le prestre quant et quant, mais il le feit demeurer et acheuer le sacrifice. Despuis quand on luy demanda, pourquoy en vn si grand peril il ne s'estoit remué de sa place, il respondit en grande grauité ceste sentence de Salomon en son Ecclesiastique. | Il Re Alfonso vdendo vn di la messa, e essendo la chiesia in pericolo di cascare per vn terremoto, gli assistenti se ne fuggirono, e il prete anchora: ma egli lo fece affermare, e finire il sacrificio. Dopo quando gli fu domandato, perche in vn cossi gran periglio egli non s'era mosso del suo luogo, rispose con grande grauità questa sententia di Salomone nel suo Ecclesiastico. |
Corda Regum in manu Dei sunt.
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Corda Regum in manu Dei sunt.
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Charles Martel Maire du Palais de France (qu'aucuns dient estre l'office de Connestable) feit regner successiuement quatre Roys en France, à sauoir Childeric dit Daniel, Clotaire quatriéme, Theodore deuxiéme, et Childeric troisiéme. Iceluy Childeric offrit audit Charles Martel le Royaume de France, et le pria d'en prendre le nom et la coronne: qu'il refusa, disant: que c'estoit chose plus glorieuse regner dessus les Roys que d'estre Roy. Ceste sentence est contenue en son Epitaphe. | Carolo Martello Maestro del palazzo di Parigi (che alcuni dicono esser l'vfficio di Contestabile) fece regnare successiuamente quatro Re in Francia: ciò è Childerico, detto Daniele, Clotario quarto, Theodorico secondo, e Childerico terzo. Esso Childerico proferse al detto Carolo Martello il regno di Francia, e lo pregò di pigliarne il nome e la corona: che egli pur rifiutò, dicendo che era cossa piu gloriosa regnare sopra d'i Re, che d'esser Re. Questa sententia è recitata nel suo epitafio. |
Ille Brabantinus dux primus in orbe triumphat,
Malleus in mundo specialis Christicolarum, Dux Dominusque Ducum, Regum quoque Rex fore spernit: Non vult regnare, sed Regibus imperat ipse. |
Ille Brabantinus Dux primus in orbe triumphat,
Malleus in mundo specialis Christicolarum, Dux dominusque Ducum, Regum quoque Rex fore spernit: Non vult regnare, sed Regibus imperat ipse. |
En la Ville de Constantinoble, vn Chrestien demanda par prest à vn Iuif la somme de cinq cens ducatz. Le Iuif les luy bailla à condition que pour l'vsure il luy bailleroit à la fin du terme deux onces de sa chair, coupées en l'vn de ses membres. Le temps de payer escheu, le Chrestien rendit les cinq cens ducats au Iuif, refusant bailler de sa chair. Le Iuif pour auoir l'vsure le feit conuenir deuant le grand Seigneur: lequel ayant ouy les demandes et responses, et iugeant à l'equité commanda apporter vn rasoir et le mettre dans la main du Iuif, luy disant à fin que tu connoisses qu'on te fait iustice, coupe de la chair du Chrestien deux onces selon ta demande, mais garde toy bien d'en couper ou plus ou moins, autrement ie te feray mourir. Le Iuif sachant cela impossible, tint le Chrestien pour quitte. | Nella cità di Constantinopoli vn Christiano domando in presto a vn Giudeo la somma di cinque cento ducati. Il Giudeo le lui diede a conditione, che per l'vsura egli gli darebbe in fine del termino due oncie di sua carne, tagliata in uno di suoi membri. Il tempo del pagamento accaduto, il Christiano rese i cinque cento ducati al Giudeo, rifiutando dare di sua carne. Il Giudeo per hauer l'vsura lo fece citare dinanzi il Gran signore Sultano Solimano. Ilquale hauendo vdite le petititoni e risposte, e giudicando a l'equità, comandò che fosse portato un rasoio, e posto in man del Giudeo, dicendoli. A ciò che tu cognosci che te è fatta giustitia, taglia tu della carne del Christiano due oncie secondo che chiedi. Ma guardati bene de non tagliarne piu, o meno: altrimente io ti faro morire. Il Giudeo sapendo che questo era impossibile, tienne il Christiano per quitto. |
Saladin Roy d'Asie, de Sirie, et d'Egipte, monstra à sa mort combien il connoissoit la nature de l'homme estre miserable. Il commanda qu'apres son trespas, on portast au bout d'vne lance parmy son camp à la veue de tous les Seigneurs et soldats de l'armée, la chemise qu'il auoit vestue, et que celuy qui la porteroit criast à haute voix, Saladin dompteur d'Asie, entre les grandes richesses lesquelles il ha conquestees, n'emporte que ce seul linge. | Saladino Re d'Asia, di Siria, e d'Egitto, mostrò in sua morte quanto egli cognosceua la natura de l'huomo esser miserabile. Egli comandò che dopo sua morte fosse portata in cima d'una lancia fra il suo campo, in vista di tutti i signori e soldati de l'armata, la camisia che egli haueua vestita: e che quello che la portarebbe gridasse ad alta voce, Saladino domitore d'Asia, tra le grande richezze che egli ha conquistate, no ne porta que questa sindone. |
Raymire deuxiesme du nom Roy d'Aragon, homme fort simple, voulant aller en guerre contre les Maures, ses Barons l'armerent et monterent à cheual, puis luy meirent sa targe en la main gauche, et la lance en la main droitte: & luy baillans encores les resnes de la bride de son cheual, mettez les moy (dit il) en la bouche: car les mains sont pleines. Duquel acte ses Barons se prindrent à rire à gorge desployée en s'en gaudissant sans aucune reuerence. Mais vn iour Raymire se resentant de leur mocquerie, feit venir en sa ville d'Osée, vnze de ses plus nobles Barons, & là leur feit trencher la teste, sans dire autres parolles que cestes cy. | Raimirio secondo del nome, Re d'Aragonia, huomo molto semplice, volendo andare in guerra contra i Mori, i Baroni suoi l'armorono e montorono a cauallo, poi gli puosero sua targa nella man manca, e sua lancia nella man destra: e dandogli ancora le rene della briglia di suo cauallo, Ficcate le me (disse) nella bocca, perche le mani sono piene. D'il qual atto suoi Baroni si presero a ridere a gola spiegata, se ne burlando senza alcuna riuerentia. Ma vn di Raimirio rissentendosi di la burla, fè venire in sua cità d'Osea vndeci d'i suoi piu nobili Baroni: e là fece loro tagliar la testa, senza dir altre parole che queste qui. |
La renardaille,
Ne sait de qui elle se raille. |
Le volpinceffe,
Non san da cui si fanno beffe. |
Bonne responce feit le Comte de Lazaran, aux Ambassadeurs de Lamorabaquin Roy des Tartares, lequel voulant entrer aueq grosse armée au Royaume de Hongrie, enuoya ses messagers vers le Comte de Lazaran, aueq vn mulet chargé de grains de millet, pour luy demander passage dans son païs, à fin qu'il peust entrer en Hongrie. Les Ambassadeurs faisans leur commission, trouuerent le Comte en son chasteau nommé Archeforme: et estans bien informez de leur charge, luy demanderent passage pour leur Seigneur et son armée aueq toute obeïssance et reddition de seruitude: Autrement auoit deliberé celuy Lamorabaquin de mettre dans le païs du Comte plus de gens de guerre qu'il n'y auoit de grains de millet dedans leurs sacs. Et ce disant feirent espandre le grain parmy la court du Chasteau. Le Comte les receut, et escouta humainement, et au troisiéme iour leur voulant donner responce, commanda de faire sortir en sa court, vne quantité de coqs et de poules qui ia auoyent esté enfermez par ces trois iours sans manger, lesquelz en moins d'vn quart d'heure mangerent tout le millet. Et apres dit aux Ambassadeurs, dittes à vostre Seigneur, qu'il ha grand nombre de gens: mais qu'il n'en sauroit tant mettre aux champs qu'ilz ne soyent tous occis ou vaincuz, comme vous auez veu ces grains de millet estre deuorez par ma poulaille. Le Comte selon son esperance eut la victoire. | Buona risposta fece il Conte di Lazaran a gli Imbasciatori di Lamorabaquin, Re d'i Tartari: ilquale volendo entrare con grossa armata al regno d'Hungaria, mandò suoi messi verso il Conte di Lazaran con vn mulo carico di grani di miglio, per domandarli passagio dentro suo paese, a ciò che egli puotesse entrare in Hungaria. Gli Imbasciatori facendo la comission loro, trouorono il Conte in suo castello, chiamato Archeforma: e essendo bene informati di lor carico, gli domandorono passaggio per il signor loro, e sua armata, con ogni vbedientia e rendimento di seruitù. Altrimente haueua deliberato quello Lamorabaquin di porre dentro al paese del Conte piu gente di guerra, che non v'erano grani di miglio dentro i sacchi loro. E quel dicendo fecero dispergere il grano per mezo la corte del castello. Il Conte gli accolse e ascoltò humanamente: e al terzo giorno, volendo loro dar risposta, comandò di far vscir in sua corte vna quantità di galli e galline, che gia haueuano state serrate per quei tre di senza mangiare: iquali in manco d'un quarto d'hora mangiorono tuto il miglio. Poi disse a gli Imbasciatori: Ditte al vostro signore, che egli ha gran numero di gente: ma che egli no ne saprebbe tanti porre in campagna, che egli non sieno tutti vccisi, o vinti: si come voi hauete veduto questi grani di miglio esser deuorati per mie galline. Il Conte secondo la speranza sua hebbe la vittoria. |
Les Ambassadeurs de Sicile, faisans leur charge vers Iaques vnziéme Roy d'Aragon, lequel leur remonstra qu'ilz deuoyent obeïr à l'Eglise, et à Charles Roy de Naples son beau pere: L'vn des Ambassadeurs luy dit, Sire, nous lisons en plusieurs histoires les peuples auoir esté desfaits par leurs Princes, et l'auons veu de nostre temps: mais que les peuples ayent esté destruits par leur Roy, nous ne l'auons iamais veu, ny ouy dire. | Gli Imbasciatori di Sicilia, facendo il carico loro verso Iaconio vndecimo Re d'Aragonia, ilquale rimostrò loro che essi doueuano vbidire alla chiesia, e a Carolo Re di Napoli suo socero: vno da quelli Imbasciatori gli disse. Sire, noi legiamo in parechie historie i popoli esser stati disfatti per i loro principi, e lo hauemo veduto del nostro tempo. Ma che i popoli sianno stati distrutti per il Re loro, noi non lo hauemo giamai veduto, ne vdito dire. |
On recita au Duc Galeace, qu'il y auoit dans Milan vn aduocat subtil à trouuer le moyen de faire les causes longues, et les proces immortelz, quand il l'auoit entrepris par faueur ou par argent. Le Duc le voulant experimenter, s'enquit à vn sien maistre d'hostel s'il estoit rien deu à ceux qui le fornissoyent de marchandise. Fut trouué le boulenger à qui on deuoit cent liures: au nom duquel il se feit adiourner pour comparoir deuant le Senat. Et s'estant adressé à cest aduocat, luy demanda conseil pour delayer le payement. L'aduocat luy promit de trouuer les moyens et cautelles, que le boulenger ne toucheroit deniers d'vn an, voire de deux s'il vouloit. La cause actionée et preste à iuger, le Duc demanda à l'aduocat, s'il estoit possible d'y donner remede: à qui l'aduocat feit responce qu'il n'en auroit l'issue de deux ans. O grand' iniustice (dit le Duc) homme plein d'iniquité, ne say tu pas que ie t'ay dit que ie luy doy cent liures? Veux tu faire contre ma conscience et la tienne, et frustrer le pauure de son deu? faut il plaider contre vne debte? Prenez (dit il à ses gens) ce meschant, et qu'il soit pendu, puis son corps escartelé, à fin que par luy la Republique ne soit à l'aduenir corrompue. La sentence donnée aueq l'aduis du Senat fut executée. | Fu recitato al Duca Galeazzo, che dentro a Milano v'era vno auocato suttile a ritrouare il modo di fare le lite luongue, e i processi immortali, quando l'haueua per impresa, per fauore, o per dinari. Il Duca volendolo isperimentare, fece inquisitione al suo maestro di casa, se v'era nessuno debito a quelli che lo forniuano di mercantie. Fu truouato il Bolongiere à cui cento lire erano debite: in nome del quale egli si fece acitare per comparere dinanzi al Senato. E indrissatosi a questo Auocadore, gli domandò consiglio per indugiare il pagamento. L'Auocato gli promisse di truouar i modi e cautele, che il Bolongiere non toccarebbe dinari d'un anno, anzi ne de duoi, se egli voleua. La lite fornita, e presta a giudicare, il Duca domandò a l'Aduocato, se egli era possibile da darci rimedio: a che rispose l'Aduocato, che egli non ne hauerebbe il fine de duoi anni. O grande ingiustitia (disse il Duca) huomo pieno d'iniquitade, non sai tu che io t'ho detto che io gli debbio cento lire? voi tu fare contra la mia conscientia e la tua, e fraudare il pouero huomo del suo debito? Bisogna egli litigare contra vn debito? Pigliate (disse alla sua gente) questo tristo: e che egli sia impiccato, e poi il corpo suo squartato, a ciò che per lui la Republica non sia a l'auenire corretta. La sententia data co'l parere del Senato fu esequita. |
Ian le Maingre dit Bouciquaut, Mareschal de France et Lieutenant pour le Roy Charles sixiesme à Gennes, cheuauchant vn iour par icelle ville rencontra en la rue deux Courtisannes richement vestues à la mode du païs: lesquelles luy feirent la reuerence, et luy à elles. Huguenin de Tolligney, qui estoit deuant luy, s'arresta, et luy dit: Monseigneur, qui sont ces Dames, à qui vous auez fait si grand' reuerence? Ie ne say (dit le Mareschal) Huguenin repliqua, Ce sont filles communes. Le Mareschal respondit, Ie ne say qui elles sont: Mais si est ce que i'ayme mieux auoir fait la reuerence à dix filles communes, qu'auoir failly à saluer vne femme de bien. | Giouanni il Maingro, detto Bocicaldo, Marescalle di Francia, e Luogotenente per il Re Carolo sesto in Genoua, caualcando vn di per quella cità, riscontrò nella strada due Cortegiane riccamente vestite al modo del paese: lequali gli fecero la riuerentia, e egli ad esse. Huguenino di Tollignei, ilquale era dinanzi a lui, s'afermò: e gli disse. Monsignore, chi sono quelle due donne, a cui voi hauete fatta cossi grande riuerentia? Io non so. (disse il Marescalle) Al'hora Huguenino replicò, sono figlie comuni. Il Marescalle rispose. Io non so che le siano: ma voglio piu presto hauere fatto la riuerentia a diece figlie comuni, che d'hauere fallito a salutare vna donna da bene. |
Pierre Comte de Sauoye alla vers l'Empereur Othon quatriéme, pour luy faire hommage de ses terres, estant vestu d'vne robbe moytié d'acier, en facon d'vn harnois doré, de sorte que du costé dextre estoit richement vestu, et du costé gauche estoit armé. Et comme il eut demandé inuestiture de ses terres à l'Empereur, et il luy eut accordé, s'estant retiré le Comte par deuers le Chancellier pour auoir sa despeche, et monstrant les vieux tiltres et lettres de ses predecesseurs, le Chancellier luy demanda, s'il en auoit point des terres de Chablais, d'Oste, et de Vaux, sachant bien que nouuellement il les auoit conquises: A quoy le Comte mettant la main à l'espée, et la luy monstrant toute nue respondit, qu'il n'en auoit autres lettres que cela. Despuis l'Empereur luy demanda qui le mouuoit de porter vne telle robbe moitié de drap d'or, et moitié d'acier. Le Comte luy respondit, qu'il portoit le drap d'or à main droitte, pour faire honneur à sa maiesté: et quant au costé gauche (dit il) signifie, que si on me dresse quelque querelle sinistre est mauuaise, ie suis prest de me deffendre, et combatre iusques à la mort. | Pietro, Conte di Sauoia, andò da l'Imperatore Othone quarto, per farli homagio delle sue terre, essendo vestito d'vna veste metà d'aciaio in modo d'vno arnese dorato, di tal guisa che del destro lato era ricchamente vestito, e del manco lato era armato. E poi ch'hebbe domandata inuestitura delle terre sue a l'Imperatore, e esso la gli hebbe concessa, riduttosi il Conte verso il Cancelliere, per hauere sua espeditione, e monstrando gli antichi titoli e lettere di suoi predecessori, il Cancelliere le domandò se egli ne haueua niuna delle terre di Chablaò, d'Osta, e di Vaux, sapendo bene che nuouamente le haueua aquistate. A che il Conte ponendo la man alla spada, e mostrandola a lui tutta ignuda, rispose che egli no ne haueua altre lettere che quella. Dopò questo l'Imperatore domandoli, perche causa portaua vna tal veste, metà di panno d'oro, e metà d'aciaio. Il Conte gli rispose, che egli portaua il panno d'oro a man dritta per far honore a sua Maestade. E quanto al lato manco (disse) significa, che si qualcheduno mi muove question, sinistra è mala, io sono apparechiato da difendermi, e combattere per fino alla morte. |
Vn Astrologue faisant estat de predire les choses aduenir, et le bon heur et malheur des hommes, regardant au visage, Ian Galeas Duc de Milan, luy dit: Seigneur disposez à temps de voz affaires, car vous ne pouuez viure longuement. Comment le sais tu, dit le Duc? Pource (dit il) qu'ayant consideré les astres gouuerneurs de vostre vie, ie trouue qu'ilz vous menassent de mourir en fleur d'aage. Et toy (dit le Duc) combien dois tu viure? Dit l'Astrologue, Ma planette me promet longue vie. Or à fin (dit le Duc) que tu ne te fies plus en ta planette, tu mourras maintenant contre ton opinion: et toutes les planettes du ciel ne t'en pourroyent sauuer. Ce dit, commanda estre pendu à l'heure mesme: ce qui fut executé. | Vno astrologo facendo professione da predire le cosse future, e la felicità o infelicità de gli huomini, guardando al volto Giouanni Galeazzo Duca di Milano, gli disse. Signore, disponete per tempo delle facende vostre, perche voi non puotete viuere luongamente. Come il sai tu? (disse il Duca) rispose l'astrologo che hauendo considerati gli astri gouernatori di vostra vita, io truouo ch'essi vi minaciano di morire in eta fiorita. E te (disse il Duca) quanto hai da viuere? Disse l'Astrologo. Il mio Pianeta mi promette luonga vita. Hor a ciò (disse il Duca) che tu non ti fidi piu nel tuo pianeta, tu morirai di presente contra tua opinione: e tutti i pianete del cielo non te puotranno saluare. Questo detto, comandò colui essere impiccato a l'hora medesima. Qual cossa fu eseguita. |
La Hire Capitaine Francois, estant enuoyé de l'armée vers le Roy de France Charles septiéme, pour luy remonstrer les affaires de la guerre, et que par faute de viures, d'argent et autres choses necessaires, les Francois auoyent perdu quelques villes et batailles contre les Anglois. Le Roy voulant, enuers luy, vser de familiarité: luy monstre les delicieux appareilz de ses plaisirs, les esbatemens, les dames, et les banquets, en quoy il prenoit sa recreation, luy demandant qu'il luy en sembloit. La Hire librement luy respondit, Sire ie ne vey iamais Prince qui perdit plus ioyeusement le sien, que vous. | La Hira Capitanio Francese, essendo mandato da l'armata verso il Re di Francia, Carolo settimo per rimostrarli le facende della guerra, e che per disaggio di vittouaglie, di dinari, e altre cosse necessarie, i Francesi haueuano perse qualche terre e bataglie contra gli Inglesi. Il Re volendo verso di lui vsar di domestichezza, mostroli i delitiosi preparamenti di suoi piacieri, i giochi, le donne, i conuiti, ne i quali egli pigliaua la sua recreatione: domandandoli che gli ne pareua. La Hira liberamente gli rispose. Sire, Io non vidi mai principe che perdesse piu lietamente il suo, che voi. |
Berthelemy d'Aluiane, Capitaine des Venitiens, estant pris à la iournée d'Agnadel par les Francois, et presenté au Roy Loys douziéme, ledit Seigneur Roy luy demanda, pour quelles causes il luy faisoit la guerre, l'inequalité d'eux deux considerée: le seigneur Berthelemy respondit, Sire, ie vous ay fait la guerre, pour deux raisons. La premiere, pour l'obligation que ie doy à la patrie. La deuxiéme, pource qu'ayant eu affaire contre vn si grand et puissant Roy que vous, si i'eusse obtenu la victoire, ma renommée eust esté perpetuelle: & ayant esté vaincu, ie n'auray moins de reputation enuers ceux de ma nation, quand ilz auront mesuré vostre grandeur: car l'audace que i'ay prise de vous resister me tournera en honneur. | Bartolomeo d'Aluiana, Capitanio d'i Venetiani, essendo preso alla giornata d'Agnadello per i Francesi, e presentato al Re Lodouico duodecimo. Il detto signore Re le domando per qual cagioni egli gli faceua la guerra, la inequalità d'essi duoi considerata. Il signor Bartolomeo rispose. Sire, io vi ha fatta la guerra per due ragioni. La prima, per l'obligo ch'io debbo a la patria. La seconda, per ciò che se contrastando contra vno si grande e possente Re come voi, io hauessi ottenuta la vittoria, mia fama fosse stata perpetua: e hauendo stato vinto, io non hauero minor riputatione verso quelli di mia natione, quando eglino hauerano misurata vostra grandezza: perche l'audacia che io ho pigliata di resisterui mi sara cangiata in honore. |
Francois de Stritingen Coronel de l'Empereur Charles cinquiéme, ayant assiegé Mezieres, en laquelle estoit le Capitaine Bayard pour Francois premier du nom Roy de France, luy manda par vn Heraut, qu'il eust à se rendre, aueq la place? A quoy Bayard respondit ainsi: Le Bayard de France ne craint point le Roussin d'Allemagne. C'est vne allusion sur son nom, lequel estoit si renommé, que les Espagnolz disoyent de luy: En France y ha beaucoup de Grisons: mais il y ha peu de Bayards. | Francesco di Stritingenio, Coronello dello Imperatore Carolo quinto, hauendo assediate Mezieres, doue era il Capitanio Baiardo per Francesco primo di quel nome Re di Francia, mandoli per vno Heraldo, che egli hauesse a rendersi con la terra. A che Baiardo cossi rispose. Il Baiardo di Francia non teme il Ronzino di Lamagna. E quello diceua alludendo al suo nome: ilquale era di tal fama, che gli Spagnoli diceuano di lui. In Francia v'è molti grifoni: ma vi sono pochi Baiardi. |
Voulant le Roy Charles cinquiéme vuyder son païs, tant des gensd'armes Anglois que des Francois, qui apres le traitté des trefues couroyent et gastoyent le païs de France: le Seigneur Bertrand du Guesclin obtint du Roy de les mener au Royaume de Grenade contre les Sarrasins. Or pour les violences & pilleries que faisoyent ces gensd'armes, le Pape Vrbain cinquiéme les auoit excommuniez: & s'appelloyent Les grandes compaignies. Bertrand du Guesclin les ayant assemblez, & estant esleu Coronel de l'armée pour passer en Espagne, les mena en Auignon ou residoit le Pape Vrbain cinquiéme, lequel enuoya vn Cardinal par deuers eux, sauoir qu'ilz demandoyent: auquel Cardinal, Bertrand respondit. Dittes au Saint Pere, que ces gens de guerre demandent pardon et absolution de peine et de coulpe pour les pechez qu'ilz ont commis, dont ilz ont encoru sentence d'excommunication: et dauantage luy demandent deux mille florins d'or, pour viure et parfaire leur voyage, à fin d'exaucer la Foy Chrestienne. Le Cardinal faisant son rapport au Pape, iceluy respondit ainsi. C'est chose merueilleuse de ces gens cy, qui demandent absolution & argent: et nous auons accoustumé de prendre argent pour donner absolution. | Volendo il Re Carolo quinto vacuare suo paese, si dalla gente d'arme Inglesa, come dalla Francesa: le quali dopo il trattato della tregua discorreuano e guastauano il paese di Francia: il signore Beltrame di Guesclino otteni dal Re di menarli al reame di Granata contra i Sarraceni. Hor per le violentie e rubarie che faceuano queste gente, il Papa Vrbano quinto gli haueua iscommunicati. E si domandauano, Le gran compagnie. Beltrame di Guesclino hauendoli radunati, e essendo eletto Coronello di l'armata per passare in Spagna, gli conduce in Auignione, doue resideua il Papa. Ilquale mando vn Cardinale per verso di loro sapere che domandauano. Al qual Cardinale rispose Beltrame. Ditte al santo Padre che questa gente di guerra domanda perdono e assolutione di pena e di colpa per gli peccati che hanno comessi, onde egli hanno incorsa sententia d'iscommunicatione: e oltra di quello gli domandano duoi millia fiorini d'oro per viuere e fornire il viaggio loro, in esaltatione della fede Christiana. Come il Cardinale fece di questo la relatione sua al Papa, esso gli rispose cossi. Questa è cossa marauigliosa, che questa gente vogliono assolutione e dinari. E noi hauemo vsato di pigliar dinari per dare assolutione. |
Iouian Pontan excellent Philosophe et Poëte, estant interrogué pourquoy il ne mangeoit que d'vne seule viande en ses repas, et encores bien sobrement, il respondit. C'est à fin que ie n'aye que faire du Medecin. | Giouiano Pontano, eccellente philosofo e poeta, essendo interrogato perche egli non mangiaua che d'vna sola viuanda ne i suoi pasti, e anchora ben sobriamente, rispose. Questo è a ciò che io non habbia da fare del medico. |
Estant à Rome le concile assemblé, sur le fait de la guerre contre les Sarrazins qui occupoyent la terre sainte: fut longuement desbatu qui seroit digne et suffisant, pour conduire l'exercite et auoir le gouuernement de toute l'armée. Apres toutes les opinions vuydées, fut conclu que Santius frere du Roy d'Espagne, pour ses bonnes meurs, hardiesse, prouesse, et vertus, seroit esleu chef de ceste louable entreprise: par ce qu'on connoissoit en luy n'estre aucune conuoitise ou ambition, et qu'il estoit de bonne expedition en fait d'armes. Luy donques apres ceste election estant venu à Rome, et se trouuant au conclaue, ou assistoyent, le Pape, les Cardinaux, et les Princes de la Chrestienté: fut incontinent en la presence de tous, par le decret & ordonnance du Pape entre autres articles proclamé, et declaré Roy d'Egipte. Dond à l'instant tous les assemblez commencerent à faire vn cry de ioye. Luy ignorant la langue Latine, et ne sachant dequoy le consistoire s'estoit tant esiouy, en demanda la cause à son truchement: lequel luy ayant fait entendre que le Pape par ses lettres luy auoit donné le Royaume d'Egipte, dit à son truchement. Leue toy, et prononce icy deuant tous, puis que le Pape m'ha creé Roy d'Egipte, qu'il sera Caliphe de Baldach. voulant donner à entendre que tout ainsi que le Pape l'auoit ainsi soudain creé Roy sans terre, pour le recompenser luy donnoit vn titre de mesme valeur. | Essendo in Roma il Concilio ragunato, in su'l fatto della guerra contra i Saraceni, quali occupauano la terra santa, fù luongamente conteso, chi sarebbe degno e sufficiente per menare l'esercito, e hauere il gouerno di tutta l'armata. Dopo vdite tutte l'opinioni, fù conchiuso, che Santio fratello del Re di Spagna, per suoi buoni costumi, hardire, prodessa, e virtu, sarebbe eletto capo di questa laudabile impresa: per cio che cognosceuano in lui non essere alcuna auaritia, o ambitione, e che egli era di buona espeditione nel fatto d'arme. Egli donche dopo questa elettione essendo venuto a Roma, e truouandosi al Conclauio, doue erano il Papa, i Cardinali, e i principi della Christianità, fù subito in presentia di tutti, per decreto e ordinatione del Papa, tra altri articoli, proclamato e dischiarato Re d'Egitto. Onde a l'instante tutti gli assistenti cominciorono a fare un grido di gioia. Egli ignorando la lingua Latina, e non sapendo di che il Consistorio s'era tanto rallegrato, ne domando la cagione al suo interprete. Il quale hauendogli fatto intendere, che il Papa per sue Bulle gli haueua dato il regno d'Egitto, disse al suo interprete. Leuati, e pronuntia qui dinanzi tutti: poi ch'il Papa m'ha creato Re d'Egitto, che egli sara Califa di Baldacco. Volendo inferire che come il Papa l'haueua fatto cossi presto Re senza terra per ricompensa, gli daua di vno titulo, del medesimo valore. |
Le Duc de Milan, estant assiegé dans vn chasteau par les Florentins, vn iour qu'il prenoit son repas, ne trouuoit aucune viande bonne selon son goust, pour raison dequoy il tensa son Cuysinier & se fascha à luy. Mais le Cuysinier prompt à deffendre sa cause, luy respondit (apres autres excuses) Monsieur, les viandes sont bien appareillées: mais les Florentins vous degoustent. | Il Duca di Milano essendo assediato dentro vn castello per i Fiorentini, vn di che prendeua il suo pasto non truouaua viuanda alcuna buona, al suo gusto. Onde egli riprese il suo cucciniere, e s'adirò contra lui. Ma il cucciniere pronto a difendere sua causa, gli rispose (dopo altre iscuse) Monsignor, le viuande sono bene apparechiate: ma i Fiorentini vi togliono l'appetito. |
Les Anglois estans chassez de France par le Roy Charles septiéme, ainsi qu'ilz vouloyent passer la mer, les Francois par mocquerie demanderent à vn Captaine Anglois quand ilz reuiendroyent faire la guerre en France, il respondit. Ce sera quand voz pechez seront en plus grand nombre que les nostres. | Gli Inglesi essendo cacciati di Francia per il Re Carolo settimo, come voleuano passare il mare, i Francesi per burla domandorono a vn Capitanio Inglese, quando eglino ritornarebbono far la guerra in Francia, Rispose. Sara quando i peccati vostri sarano in piu gran numero che i nostri. |
Gonnor Damoyselle, amye par le passé de Richard Duc de Normandie, filz de Guillaume Longue Espée, estant despuis mariée à iceluy Duc, apres le trespas d'Auine sa premiere femme, fille de Hugues le Grand Comte de Paris, Icelle Gonnor la premiere nuit des nopces, estant couchée aueq le Duc, luy tourna le dos. Le Duc esmerueillé de ceste maniere de faire, luy dit, vous auez tant de fois couché aueq moy, et ne vous vey onques faire ainsi: Elle respondit, Certes mon amy, au parauant ie couchois en vostre lit, et faisois vostre volonté: mais maintenant ie couche dans nostre lit, ou ie me puis reposer sur lequel costé qu'il me plaira, pource que ie y ay part maintenant, ce que ie n'auois pas parauant. | Gonora damigella, amica per il passato di Ricardo Duca di Normandia, figliuolo di Guglielmo Longa spada, essendo poi maritata a istesso Duca dopò la morte di Auina sua prima moglie, figlia di Hugone il gran Conte di Parigi. Essa Gonora la prima notte delle nozze, essendo al letto col Duca, voltoli l'espale. Il Duca marauigliato di questa nuoua maniera di fare, gli disse: voi hauete tante volte dormito meco, e non vi ho mai visto far cossi. Ella rispose, veramente, amico mio, dinanzi io dormiua nel vostro letto, e faceua la volontà vostra: ma adesso io dormo dentro il nostro, doue io mi posso riposare in sul lato che mi piacera, perche ho parte in esso quello che io non haueua prima. |
Lupolde Duc d'Autriche, faisant la guerre contre les Suisses alliez à l'Empereur Loys de Bauieres: et ayant assemblé souz la charge d'aucuns Capitaines, des estats d'Allemagne, le nombre de vint mile hommes, que de pied, que de cheual, pour les desualizer, feit assembler le conseil pour deliberer par quel chemin on entreroit en leur païs. Le conseil pris, le fol du Duc nommé Kune de Stoken, qui estoit present, et auoit ouy la deliberation, leur dit (en son habit et contenance de fol) Vostre conseil ne me plaist point: car vous tous ensemble auez consulté par quel moyen nous entrerons en leur païs, mais aucun de vous n'ha donné conseil en quelle maniere nous en sortirons. | Lupoldio Duca d'Austria, facendo la guerra contra gli Sguisseri confederati a l'Imperatore Lodouico di Bauiere, e hauendo ragunati sotto la condotta d'alcuni Capitani dalli stati di Lamagna il numero di vinte miglia huomini, che a pie, che a cauallo, per sualisarli, fece conuocare il consiglio, per deliberare per qual via entrarebono al paese loro. Pigliato il consiglio, il Buffone del Duca, chiamato Kune di Stocken, che v'era presente, e haueua vdita la deliberatione, disse loro (in habito suo e gesti di Buffone) vostro consiglio non mi piace punto: perche voi tutti insieme hauete consultato con che modo noi entraremo nel paese loro: ma alcuno di voi non ha dato cosiglio in qual maniera noi ne vsciremo. |
Iaques de Genouillay seigneur d'Assier, dit Galeot, grand maistre de l'artillerie du Roy Loys douziéme, voulant aller à Mitilin, contre les Turqs, souz la charge de Monsieur de Rauastin, et disposant de ses affaires pour son voyage, fut admonesté de ses amis, de faire son testament, et ordonner de sa sepulture, s'il aduenoit qu'il feust occis en ceste guerre: ausquelz il respondit. Qu'ay ie à faire de me soucier ou ie seray enterré, ny par qui? auray ie pas assez de pionniers à l'entour de moy qui ne me laisseront sans enterrer, si par fortune ie y demeure. Son filz prenant congé de luy, pour se trouuer à la iournée de Serizoles contre l'armée de l'Empereur Charles cinquiéme, il luy dit: Vous ne serez pas assez à temps à la bataille. Le filz respondit. Ie m'y en iray en poste. Le pere repliqua. Ferez vous aller voz cheuaux & porter voz armes en poste? Non (dit le filz) quand ie seray là, ie trouueray armes et cheuaux. O pauure homme (dit le Seigneur d'Assier) voulez vous aller chercher la mort en poste, ce que fut, car il y fut tué. | Iacomo di Genouillaio, signore d'Assiere, chiamato Galeoto, gran maestro di l'artigleria del Re Lodouico duodecimo, volendo andare a Mitiglino contra i Turchi, sotto la condotta del signore di Rauastin, e disponendo delle facende suoi pel suo viaggio, fù persuaso da suoi amici di fare il suo testamento, e ordinare della sepoltora, se accadesse che egli fosse vcciso in questa guerra. A cui rispose. Che ho io da far di curarmi doue io saro sepelito, ne per cui? Non hauero io assai guastadori a torno di me, i quali non mi lassarano senza sepelire, se per sorte io vi rimango. Il figliuolo suo pigliando licentia da lui, per truouarsi alla giornata di Serizole, contra l'armata dello Imperatore Carolo quinto: lui gli disse. Voi non sarete assai per tempo alla bataglia. Il figliuolo gli respose. Io me ne andoro in posta. Replicò il padre. Farete voi andare vostri caualli e portar l'arme vostre in posta? Non (disse il figliuolo) quando io ci sarò, io truouarò arme e caualli. O pouero huomo (disse il signor d'Assiere) volete voi andar cercare la morte in posta? e cossi fu, perche lui ci fu amazato. |
Comme on parloit en la presence d'Antoine du Prat Chancellier de France, de la guerre du Roy Francois pour la recouurance de Milan: et qu'aucuns disoyent qu'il eust esté de besoin, que Milan feust du tout perdu et ruyné, pour le dommage qu'il portoit aux Francois: il respondit. Il est necessaire que Milan demeure ainsi, car il sert d'vne purgation au Royaume de France, pour oster les mauuaises humeurs des hommes gastez et desbauchez, qui le pourroyent corrompre. | Come si fauellaua nella presentia d'Antonio del Prato, Cancelliere di Francia, della guerra del Re Francesco, per la ricuperatione di Milano, e che alcuni diceuano, che saria assai meglio, Milano fosse del tutto perduto e rouinato, per il danno che esso portaua a Francesi: egli rispose. Egli è necessario che Milano stia cossi: perche serue d'vna purgatione al regno di Francia, per cauare i cattiui humori d'huomini guasti e suiati, che lo puotrebbono corrompere. |
Alphonse, Roy de Naples, auoit en sa court vn Bufon, lequel mettoit en escrit dans vn liure toutes les folies (au moins qui luy sembloyent telles) des Seigneurs, gentilzhommes, et autres de son temps, hantans la court. Aduint que le Roy Alphonse ayant vn More en sa maison, l'enuoya au païs de Leuant, aueq dix mile ducatz, pour y achepter des cheuaux. Le Bufon adiousta ce fait en son liure, comme l'estimant folie. Quelques iours apres, le Roy Alphonse demanda au Bufon à voir son liure, pour ce qu'il y auoit assez de temps qu'il ne l'auoit veu. En lisant dedans, trouua à la fin d'iceluy, l'Histoire de luy et du More, et des dix mil ducatz. Le Roy courroucé demanda à ce fol pourquoy il l'auoit mis dans son liure? Pource (dit le Bufon) que tu as fait vne folie, d'auoir baillé tes deniers à vn estranger que tu ne verras iamais. Et s'il reuient (dit le Roy) & ameine les cheuaux, quelle folie est ce à moy? Alors qu'il sera reuenu (dit le Bufon) i'effaceray ton nom du liure, et y mettray le sien: car alors il sera plus fol que toy. | Alfonso Re di Napoli haueua in sua corte vn Buffone, il quale redigeua in scritto dentr'vn libro tutte le pazzie (al meno che gli pareuano tali) d'i signori, gentilhuomini, e altri del suo tempo che pratticauano nella corte. Aduienne che il Re Alfonso hauendo vn Moro in casa sua, mandollo al paese di Leuante con diece miglia ducati, per comperar vi cauali. Il Buffone aggiunse questo atto nel suo libro. stimandolo pazzia. Qualche di dopo il Re Alfonso domando al Buffone a vedere suo libro, per cio che v'era assai tempo che egli non l'haueua veduto. Legendo dentro, truouo in fine di quello l'historia di lui e del Moro e d'i diece miglia ducati. Il Re sdegnato domando a questo pazzo, perche egli l'haueua posto dentro suo libro? Per cio (disse il Buffone) che tu hai fatta vna gran pazzia, d'hauer dati i dinari tuoi a vno forestiere, che tu non vederai giamai. E se egli ritorna (disse il Re) e mena i caualli, che pazzia è quella a me? Al'hora che esso sara ritornato (disse il Buffone) io sfaciaro tuo nome del libro, e vi porro il suo: per che al'hora lui sara piu pazzo di te. |
Vn Seigneur Italien surnommé le grand Capitaine, s'estant mis à table, et voyant deux gentilz hommes qui auoyent tresbien seruy à la guerre, estre debout en la sale, par ce que les sieges estoyent occupez, se leua à l'instant et feit leuer tous les autres et faire place à ces deux là, en disant. Donnez lieu à ces deux gentilz hommes pour manger: car s'ilz n'eussent esté en la compagnie, nous autres n'aurions maintenant que manger. | Vn signore Italiano, cognominato il gran capitano, essendosi posto a mensa, e vedendo duoi gentilhuomini, quali haueuano molto bene seruito in guerra, stare in pie nella sala, per cio che le sedie erano tutte occupate, leuosi subito, e fece leuare tutti gli altri, e fare luogo a quelli duoi, dicendo. Date luogo a questi duoi gentilhuomini per mangiare: perche se essi non fossero stati nella compagnia, noi altri non haueressimo adesso che mangiare. |
Le Marquis Federic de Mantoue, seant à table entre plusieurs gentilz hommes, l'vn d'eux, apres qu'il eut mangé tout vn potage, se meit à humer le brouët qui en restoit, disant par vne maniere d'excuse. Monseigneur, pardonnez moy: Soudainement le Marquis luy respondit, demandez pardon aux pourceaux: car à moy vous n'auez point fait d'iniure. | Federico, Marchese di Mantoa, sedendo in mensa fra parechi gentilhuomini, vno d'essi, dopo che hebbe mangiato tutta vna menestra, si puose a beuere il brodo che restaua, dicendo per certa maniera d'iscusatione. Monsignore, perdonatemi. Subito il Marchese gli respose, domandate perdono a i porchi: perche a me voi non hauete punto fatta ingiuria. |
Le Seigneur Ian de Gonzague iouant et perdant son argent à trois dez, vit que son filz Alexandre se faschoit de la perte: lors dit à aucuns gentilz hommes là presens. On trouue par escrit que Alexandre le grand lors qu'il estoit enfant ploura pource qu'il entendoit que le Roy Philippes son pere auoit obtenu la victoire d'vne bataille, & conquis vn Royaume. Et quand il fut interrogué, pourquoy il plouroit, il respondit: que son pere gaigneroit tant de païs, qu'il ne luy laisseroit rien à gaigner. Tout au contraire (dit il) Alexandre mon filz est prest à plourer, voyant que ie perds, pource qu'il doute que ie perd tant, que ie ne luy laisse rien à perdre. | Il signore giouanni di Gonzaga giogando e perdendo i suoi dinari a tre dadi, vide che il suo figliuolo Alessandro si stizzaua della perdita. Al'hora disse ad alcuni gentilhuomini iui assistenti. Si truoua in scritto che Alessandro magno, quando era puto, pianse per cio che intendeua che il Re Philippo suo padre haueua ottenuto vna vittoria d'vna bataglia, e aquistato vn reame. E quando fu interrogato perche egli piangeua, rispose: che il suo padre guadagnarebbe tanto paese, che non gli lassarebbe niente a guadagnare. Ma Alessandro mio figliuolo è tutto al contrario perche lui vuol piangere, vedendo che io perdo: dubitando che io non perdi tanto, che io non gli lassi niente a perdere. |
L'Euesque de Seruie, pour essayer la volonté du Pape, et obtenir de luy quelque chose, luy dit, Pere saint, on dit par toute la ville de Rome et au palaix, que vostre sainteté m'ha fait gouuerneur de Rome. Le Pape respondit, Laissez les dire, ce sont mauuais paillards, et n'en ayez point de doute: car vous trouuerez qu'il n'en est rien. | Il Vescouo di Seruia, per tentare la volontà del Papa, e ottenere da lui qualche cossa, gli disse. Pater sancte, dicono per tutta la cità di Roma, e in palazzo, che la Santità vostra m'ha fatto Gouernatore di Roma. Rispose il Papa. Lassate dire a loro, egli sono cattiui ribaldi, e no ne habbiate punto da temere, perche voi truouarete che non sara cossi. |
L'excellent peintre Raphael d'Vrbin, escoutant deux Cardinaux, dont il estoit priué, lesquelz pour le faire parler reprenoyent en sa presence la faute, en vn tableau, qu'il auoit fait, ou saint Pierre et saint Paul estoyent peints: et disoyent, que ces deux images auoyent le visage trop rouge: Il respondit soudainement. Messeigneurs ne vous esbahissez point pour celà: car ie les ay peints ainsi qu'ilz sont au ciel, et ceste rougeur leur vient de la honte qu'ilz ont de voir l'Eglise ainsi mal gouuernée par telz hommes que vous estes. | L'eccellente pittore Raphaele d'Vrbino, ascoltando duoi Cardinali, da cui egli era familiare, i quali per farlo parlare riprendeuano nella sua presentia l'errore che esso haueua fatto in vn quadro, doue santo Pietro e santo Paulo erano dipinti: e diceuano che queste due imagini haueuano il viso troppo rozzo: egli subito rispose. Signori miei, non vi marauigliate punto per quello: perche io gli ho dipinti cossi come egli sono in cielo. E questo rozzor viene loro della vergogna che egli hanno di vedere la Chiesia cossi mal gouernata per tali huomini che voi siete. |
Loys Sforce estant au chasteau de Milan, et sentant venir l'armée du Roy Loys douziéme pour l'assieger, demanda à Messer Sico, son Chancellier, quelle chose pourroit garder & deffendre son chasteau contre les Francois, il respondit: l'Amor de gli huomini. Le Duc espluchant trop ceste parolle, sachant iceluy Chancellier estre bien aymé des Milannois, entra en souspson de luy, qu'il ne luy ostast sa principauté. Et pour mettre son esprit à repos, luy feit trencher la teste sur vn eschauffaut en la place publique. Le Chancellier auant que mourir, se complaignant de la cruauté dudit Loys, dit ces mots. A me il capo, a te il stato. Voulant dire, tu me fais oster la teste: mais on t'ostera la Seigneurie. Cela fut verifié: car tost apres ayant perdu l'estat et chasteau de Milan, fut mené prisonnier en France. | Lodouico Sforza, essendo nel castello di Milano, e sentendo venire l'armata del Re Lodouico duodecimo per assediarlo, domandò a Messer Sico suo cancelliere, qual cossa puotrebbe guardare e difendere suo castello contra i Francesi. Egli rispose. l'amore de gli huomini. Il Duca ruminando troppo questa parola, sapendo esso Cancelliere essere ben amato d'i Milanesi, entro in sospitione di lui, che egli non gli togliesse suo principato: e per por sua mente in riposo, fecegli tagliare la testa sopra vn costello nella piazza publica. Il Cancelliere auanti che morire, lamentandosi della crudeltade del detto Lodouico, disse queste parole. A me il capo, a te lo stato. Volendo dire, tu mi fai torre la testa: ma ti torranno la signoria. Quello fu cossi perche tosto apresso, hauendo perso lo stato e castello di Milano, fu menato priggione in Francia. |
Le Comte de Nansot, Lieutenant de l'Empereur Charles cinquiéme, ayant assiegé la Ville de Peronne tenant pour le Roy Francois: la Royne de Hongrie, seur et Regente des païs de l'Empereur enuoya lettres audit Comte, qui contenoyent qu'elle s'esbahissoit comme il estoit si longuement deuant Peronne, qu'on estimoit n'estre qu'vn petit colombier: Il luy rescriuit, qu'à la verité ce n'estoit qu'vn colombier: mais que les pigeons, qui estoyent dedans, estoyent forts et difficiles à prendre. | Il Conte di Nansoto, luogotenente dello Imperatore Carolo quinto, hauendo assediata la terra di Perona contra il Re Francesco: la Regina di Hongueria, sorella e Regente di paesi dello Imperatore, mando lettere al detto Conte, lequali conteneuano che essa si marauigliaua come egli era tanto tempo dinanzi a Perona, che no si stimaua essere che vno colombaio. Egli rescrisse a lei, che in verità non era che vno colombaio: ma che i pipioni che v'erano dentro, erano molti forti, e difficili a pigliare. |
On dit qu'vne Duchesse de Bourbon, auoit en sa maison vne Damoyselle, laquelle par amour se laissa aller, & deuint enceinte. Estant arguée et reprise de sa faute, dit pour se purger, qu'vn gentilhomme de la maison l'auoit efforcée et violée contre son vouloir. Le gentilhomme vint en la presence de la Duchesse s'en excuser. La Duchesse print l'espée d'iceluy, et la bailla en la main dextre de la damoyselle accusante, retenant le fourreau en sa main, et luy dit: Mettez l'espée en ce fourreau. Et comme elle se mettoit en deuoir de l'y mettre, la Duchesse tenant le fourreau varioit sa main cà, et là, tellement que la damoyselle ne la peut rengainer. Alors la Duchesse luy dit. Si vous eussiez ainsi fait, comme ie fais de ce fourreau, vous ne fussiez pas tombée en l'inconuenient ou vous estes. | Dicono che vna Duchessa di Borbone haueua in sua casa vna damigella, laquale per amore se lasso andare, e diuento grauida. Essendo ripresa per la Duchessa del suo fallo, gli disse per iscusa, che vno gentilhuomo di casa l'haueua sforzata e violata contra sua volunta. Il gentilhuomo viene in presentia della Duchessa per iscusarse. La Duchessa piglio la spada del gentilhuomo e la diede nella man destra della damigella accusatrice, ritenendo il fodro in sua mano: e gli disse. Mettete la spada in questo fodro. E come l'altra se poneua in douere da mettercila, la Duchessa tenendo il fodro variaua sua mano quà, e là, dimodo che la damigella non la puote ripor dentro al fodro. All'hora la Duchessa gli disse. Se voi hauesti cossi fatto, come io fo di questo fodro, voi non fosti cascata nello inconueniente doue voi siete. |
Francois de Borbon Comte d'Anguien, estant pour le Roy Francois en Piemont contre l'armée de l'Empereur Charles cinquiéme, dont estoit chef, le Marquis de Guast. Iceluy Marquis, manda audit seigneur d'Anguien (qui estoit ieune) qu'il auoit la barbe trop petite, pour auoir la hardiesse de le combatre. Le Seigneur d'Anguien, luy feit sauoir pour responce, que les barbes des Francois ne tranchoyent ne combattoyent: ains que c'estoit l'office des espées, aueq lesquelles il cherchoit la bataille, laquelle il gaigna. | Francesco di Borbone, Conte d'Anguiano, essendo per il Re Francesco in Piemonte contra l'armata dello Imperatore Carolo quinto, da laquale era capo, il Marchese del Vasto, esso Marchese mando al detto signore d' Anguiano (ch'era giouene) che egli haueua la barba troppo picola, per hauere lo hardire di combaterlo. Il signore d'Anguiano gli fece sapere per risposta, che le barbe di Francesi non tagliauano ne combateuano: anzi che questo era l'vfficio delle spade, con lequali egli cercaua la bataglia, laquale vinse. |
Auant que donner ceste bataillé, qui fut à Serizoles, iceluy Marquis se persuadant la victoire, donna à vn sien plaisant vne anime dorée, et vn cheual d'Espagne, luy promettant en outre (pour plaisir, et de grace) cinq cents ducatz pour aller dire les premieres nouuelles de sa victoire à la Marquise sa femme. Il aduint de bonne fortune, que les Francois gagnerent la Iournée, et fut l'armée de l'Empereur desfaitte. Entre les prisonniers Espagnolz, fut trouué ce plaisant du Marquis, lequel, pour estre ainsi bien monté et armé, on cuidoit estre quelque grand Seigneur, ou Cheualier, Et estant mené deuant le Seigneur d'Anguien, il le conneut apres l'auoir interrogué, et luy demandant qui l'auoit mis en si bon ordre, il respondit, Monsieur le Marquis, m'ha donné le cheual et les armes, et me deuoit bailler d'auantage cinq cens ducatz, pour aller dire à Madame la Marquise, les premieres nouuelles de sa victoire: mais ie croy que le Marquis ha voulu gagner son argent luy mesme, et qu'il y est allé en personne. | Inanzi che dar questa bataglia, che fu a Cerizole, lo istesso Marchese, persuadendosi la vittoria, dono a vn suo mezzo buffone vna anima dorata, e vn cauallo di Spagna, promettendoli anchora (per piacere, e di gratia) cinque cento ducati, per andar dir le prime nuouelle di sua vittoria alla Marchesa sua consorte. Auienne di buona ventura, che i Francesi guadagnorono la giornata, e fu l'armata dello Imperatore disfatta. Fra i prigioni Spagnoli fu truouato questo Buffone del Marchese, il quale, per essere cossi ben a cauallo e armato, stimauano essere gran signore, e essendo condutto d'inanzi al signore d'Anguiano, egli lo conobbe dopo che l'hebbe interrogato, e domandogli chi l'haueua puosto cossi ben in ordine, rispose. Monsignor il Marchese, m'ha dato il cauallo e l'arme, e oltra di questo mi doueua dare cinque cento ducati, per portar a la Marchesa, le prime nuouelle di sua vittoria. Ma io credo che il Marchese ha voluto guadagnare suoi dinari lui medesimo, e che egli v'è andato in persona. |
Le Roy Loys vnziéme, ayant donné charge à Balue, Euesque d'Eureux, d'aller faire et receuoir la monstre des hommes d'armes à Paris: le Seigneur de Chabannes, Grand Maistre de France, requist au Roy, luy donner commission d'aller reformer les Chanoines de l'Eglise d'Eureux. Ceste charge (dit le Roy) ne vous est propre ny conuenable. Cela appartient aussi bien à mon estat (dit Chabannes) comme à l'Euesque d'Eureux, d'aller mettre ordre en vne gendarmerie. | Il Re Lodouico vndecimo hauendo data comissione a Balua, vescouo d'Eureuzzo, d'andare e riceuere la mostra d'i huomini d'arme, a Parigi: il signore di Chabannes, Gran maestro di Francia supplico al Re darli comissione di andar riformare i Canonici della chiesia d'Eureuzzo. Questo carico (disse il Re) non è a voi proprio, ne conueneuole Quello conuiene cossi bene al mio stato (disse Chabannes) come al Vescouo di Eureuzzo, d'andar por ordine in vna gendarmeria. |
Vn Roy d'Angleterre voyant deux gentilzhommes se vouloir combattre à outrance, pour les armoyries de leurs maisons (car tous deux portoyent vn chef de Taureau en leur escu) deuant qu'ilz entrassent au camp de bataille, appella l'vn et l'autre, chacun à part secrettement, et leur dit: A ce que ie puis voir et entendre, vne seule chose vous induit à combattre, c'est que l'vn ne peut souffrir, que l'autre porte les armes de sa famille. Si donques ie puis tant faire, que vostre aduersaire porte armoyries differentes des vostres, estes vous pas contens de vous abstenir du combat? Quand chacun d'eux separéement se fut consenty, le Roy par vn Heraut feit crier, qu'il auoit trouué le moyen de les accorder, et que leurs armoyries estoyent diuersifiées: car de là en auant, l'vn porteroit vne teste de Thoreau, et l'autre vne teste de Vache. | Vn Re d'Inghilterra vedendo duoi gentilhuomini volersi combattere ostinatamente, per l'arme delle case loro (perche ambeduoi portauano vn cappo di Toro nello scudo loro) auanti che essi entrassero in campo di bataglia, chiamò l'vno e l'altro ciascheduno a parte secretamente, e disse loro. A quello che io posso vedere e intendere, vna sola cossa vi induce al duello: ciò è che l'vno non può comportare, che l'altro porti l'arme di sua famiglia. Se donque io posso tanto far che vostro auersario porti arme differenti delle vostre, non siate voi contenti di astenirui dal duello? Quando ciascheduno di loro separatamente hebbe consentito, il Re per vno Heraldo fece gridare, che egli haueua truouato il modo d'accordargli, e che l'arme loro erano diuersificate: perche de là inanzi l'vno portarebbe vna testa di Toro, e l'altro vna testa di Vacca. |
Plaisante altercation se meut en la presence du Duc Sforce de Milan, qui estoit à preferer et digne de plus grand honneur, ou l'Aduocat, ou le Medecin: car disoit l'vn, l'Aduocat playde les causes pour la conseruation du droit, et augmentation du bien priué et publique. Le Medecin (dit l'autre) par son sauoir entretient l'homme en sa santé, et luy oste la maladie. Sur ce debat, le fol du Duc present va dire. S'il plait au Duc que i'en die mon aduis, ie vous mettray d'accord. C'est bien la raison (dit le Duc) dis en ton opinion. Seigneurs (dit le fol) voyez vous pas ordinairement, que quand on meine vn larron pendre au gibet, le larron va le premier, et le bourreau chemine apres? | Piaceuole altercatione si mosse in presentia del Duca Sforza di Milano: che era a preporre, e degno di maggior honore, o l'Auocato, o il Medico. Perche (diceua l'vno) l'Auocato litiga le cause per la conseruatione del dritto, e augmento del ben priuato e publico. Il Medico (diceua l'altro) per suo sapere tratiene l'huomo in sua sanità, e gli caua la malatia. In su quella controuersia il Buffon del Duca presente disse. Se piace al signor Duca che io ne dica il mio parere, io vi porrò d'accordio. E ben ragion (disse il Duca) di ne pur tua opinione. Signori, disse il Buffone, vedete voi punto ordinariamente, che quando menano vn ladro impiccare alle forche, il ladro va il primo: e il boia camina appresso? |
Alphonse d'Aragon, Roy de Naples, nauigeoit en venant de Sicile, et auoit aueq soy aucuns fauoris, qu'il auoit prins pour compaignie: lesquelz auoyent accoustumé la matinée d'aller faire la reuerence au Roy sur la pouppe: là ou luy s'estant vne fois amusé vne espace de temps à regarder certains oyseaux de mer, qui voloyent autour de la Galere, attendans qu'il tombast quelque miette en l'eau, dont iceux qui la prenoyent, soudainement s'en fuioyent la portant en leur bec: le Roy ayant veu cela, se tourna deuers ceux qui estoyent aueq luy, disant. Semblables à ces oyseaux sont aucuns fauoris et courtisans miens: lesquelz soudain qu'ilz ont eu de moy quelque office ou benefice, me tournent les espaules. | Il Re Alfonso Re di Napoli, nauigaua venendo di Sicilia, e haueua seco alcuni fauoriti, che s'hauea preso in compagnia: iquali haueuano per vsanza la matina d'andare a far riuerenza al Re sulla poppa. Doue stando egli vna volta per vn gran pezzo a guardare certi vccei marini, che volauano intorno alla Galea, aspettando che cadesse qualche minuzzolo in acqua, e qual di loro lo pigliaua, prestamente se ne fuggiua con esso in bocca: il Re hauendo cio veduto, si riuolse a color, ch'eran seco, dicendo: simili a questi vccelli sono alcuni fauoriti e cortigiani miei, iquali subito che hanno hauuto da me qualche vfficio o beneficio, mi volgon le spalle. |
Lon lisoit par deuant le Roy, que les Harpyes souloyent habiter aux Isles: et y auoit là vn certain Sicilien, qui monstroit ne prendre plaisir à cela. Parquoy Alphonse luy dit. Mon amy ne te fasche point de ce propos: car lon trouue que les Harpyes s'ostarent des Isles, et allerent demeurer en la Court des Roys: là ou elles font maintenant leur demeurance. | Leggeuasi dinanzi al Re, che le Harpie soleuano habitar nell'isole, e era quiui vn certo Siciliano, che mostraua d'hauerlo per male. Perche Alfonso gli disse: non far ceffo, amico. Percioche si truoua, che l'Harpie si leuarono dell'isole, e andarono a stare nelle corti: e quiui hanno hora la loro stanza. |
Passant Alphonse vers Capue aueq le camp, certain soldat tout en colere luy vint au deuant en la place, & prenant la bride du cheual feit arrester le Roy: et ne le lascha iusques à ce que premier il n'eust deshonnestement dit, ce qu'il luy sembla contre le Roy: lequel (tout armé qu'il estoit) sans point se troubler s'en alla par son chemin, et ne regarda tant seulement ce villain là. | Passando Alfonso da Capua con l'esercito, vn certo soldato tutto adirato se gli fe incontro sulla piazza, e presa la briglia del cauallo fece fermare il Re: ne prima lo lasciò, ch'egli hebbe dishonestamente detto ciò che gli parue contra il Re, ch'era anch'egli armato. Ilquale senza punto turbarsi andò per la sua via, ne pur guardò quel villano. |
Ce pendant qu'il estoit à table, vn certain vieillard fort eunuyeux et estrange, luy rompoit de telle sorte la teste, qu'à peine auoit il commodité de manger. Dont le Roy cria, disant, que la condition des Asnes estoit de beaucoup meilleure, que celle des Roys: pource que quand ilz mangent, les maistres leur vsent de respect: et nul n'en vse alors enuers les Roys. | Mentre ch'egli era a tauola, vn certo vecchio molto satieuole e strano, gli toglieua di tal maniera il capo, ch'a pena haueua commodità di mangiare. Doue il Re gridò dicendo, che la conditione de gli Asini era molto migliore, che quella de gli Re: per cio che quando essi mangiono, i padroni vsan rispetto: e a gli Re niuno. |
Le Roy Alphonse vsa les vestemens et habillemens de sa personne, si temperée, et si modestement, qu'en cela il n'estoit gueres different de son populaire. Et souuentefois souloit dire ces paroles: qu'il desiroit de sembler plus tost Roy en coustumes et autorité, qu'en la coronne, et aux robbes. | Vsò il Re Alfonso i vestimenti e gli habiti della sua persona, tanto temperata, e modestamente, che in cio non fu molto differente da suoi popolari. E spesse volte soleua dire queste parole, ch'egli desideraua di parer piu tosto Re ne costumi e nella autorità, che nella corona, o nelle vesti. |
Le Roy susdit alloit contre Capue: et luy estant tout premier en chemin, trouua vn Asnier qui pleuroit, et demandoit ayde, en se recommandant à ceux qui passoyent: pource que luy estoit cheu au bourbier, vn asne chargé de farine. Lors le Roy descendit de cheual, et ensemble aueq le païsant, cestuy par la queuë, et le Roy par deuant, tirarent l'asne hors de la fange. Arriua puis là la famille, lesquelz se meirent à le nettoyer: car il s'estoit emboué. Dont l'Asnier, qui au commencement n'auoit pas conneu le Roy, demy esbahy luy demanda pardon. La chose fut d'assez peu d'importance: mais neantmoins reconcilia aueq le Roy aucuns peuples di Terrra di Lauoro. | Andaua il Re contra Capua: e essendo egli il primo nel camino, truouò vno Asinario che piangeua, e domandaua aiuto, raccomandandosi a coloro che passauano, percio che egli era caduto nel fango, vno asino carico di farina. Scese egli dunque da cauallo, e insieme col villano, egli per la coda, e'l Re dinanzi cauarono l'asino fuor del fango. Giunse poi quiui la famiglia, e la corte del Re, che si misero a nettarlo, perch'egli era tutto intriso. Onde l'Asinario, che prima non haueua conosciuto il Re, mezzo sbigotito gli chiese perdono. Fu la cossa d'assai poca importanza, ma non dimeno riconciliò col Re alcuni popoli di Terra di Lauoro. |
Auoyent esté desrobbez à vn docteur qui auoit nom Monsieur Trispon, trois cens ducatz Alphonsins: lesquelz luy estoyent demeurez sans plus, du dot de sa femme. Et pource demeuroit fort fasché, d'autant qu'il auoit encores sa femme viue, qui estoit layde plus que peché. Dit alors le Roy entendant. Estoit assez meilleur pour luy que les larrons luy eussent desrobbé sa femme, que les deniers. | Erano stati rubati a vn dottore, ch'hauea nome Messer Trispone, trecento ducati Alfonsini, iquali gli eran rimasi senza piu, della dote della moglie: e per cio staua molto di mala voglia, tanto piu ch'egli haueua anchora viua la moglie, ch'era brutta piu che'l peccato. Disse all'hora il Re cio intendendo: era assai meglio per lui, che i ladri gli hauessero piu tosto tolta la moglie, che i dinari. |
Souloit dire le Roy Alphonse, que quand il, ou n'eust pas eu, ou ne feust esté pour auoir aucun autre Royaume, ne aucune autre Prouince que la Calabre, soudainement l'auroit laissée: et plus tost auroit voulu viure particulier et citoyen, que (en estant Seigneur, ou Roy) comporter les lourderies de ceux là, lesquelz n'auoyent rien autre chose de l'homme, que la figure. | Soleua dire il Re Alfonso: che quando egli, o non hauesse, o non fosse stato per hauere niuno altro Regno, ne niuna altra Prouincia, fuor che la Calabria, subito l'hauerebbe lasciata: e piu tosto sarebbe voluto viuere priuato e citadino, che anchora che Signore, o Re comportare le gofferie di coloro, iquali non haueuano altra cosa d'huomo, saluo che la figura. |
Le Roy faisoit lire dans virgile la mort de Dido: et ce pendant qu'on la lisoit, vint vn grand tremblement de terre. Parquoy tous ceux qui estoyent là estoyent esbahis, & aueq grand peur. Dont le Roy les voyant ainsi estonnez, leur dit. Vous ne vous deuez point esmerueiller, si la terre tremble à la mort d'vne si grand' Royne. | Faceua il Re leggere in Vergilio la morte di Didone, e mentre che si leggeua, venne vn gran terremoto: e perciò tutti coloro, ch'eran quiui, stauano sbigottiti, e con gran paura. Perche il Re vedendoli cossi stare, disse loro. Voi non douete punto marauigliarui, se la terra trema nella morte di cossi gran Regina. |
Alphonse souloit dire, qu'il desiroit fort que chacun de ses vassaux feust esté Roy: à fin que eux puis aprez, comme ceux qui auroyent experimenté de regner conneussent les occupations et trauaux des Princes: et que possible cela les garderoit qu'ilz ne seroyent plus si ennuyeux et importuns. | Vsaua Alfonso dire, ch'egli desideraua molto, che ciascun de' suoi vassalli fosse stato Re: accio ch'eglino poi, si come quelli che l'hauessero prouato, conoscessero le occupationi e trauagli de' Principi. Per cio che in questo modo solo forse, eglino non sarebbono piu stati tanto satieuoli e impronti. |
Voulant le susdit Roy renouueller ce tresbeau chasteau de Naples, se feit apporter le liure de Vitreuue, qui traitte d'architecture, lequel soudainement, luy fut porté, sans carton, & couuerture, & sans aucun ornement. Lequel quand le Roy l'eut veu, dit, qu'il ne conuenoit pas bien, que ce tresbeau liure, lequel tant bien nous enseigne comment nous nous deuons couurir, feust ainsi descouuert. Et lors soudain le feit tresbien relier et couurir. | Volendo il supradetto Re rinouare quel bellissimo castello di Napoli, si fece arrecare il libro di Vitruuio, che tratta d'architettura. Gli fu portato dunque subito Vitruuio, senza asse, e senza alcuno ornamento. Ilquale come il Re hebbe veduto, disse, ch'egli non istaua bene, che quel bellissimo libro, ilquale con tanta leggiadria ci insegna, come dobbiamo coprirci, andasse scoperto egli: e cossi subito lo fece benissimo coprire. |
Ianosso Manetti Ambassadeur des Florentins, faisant vne longue et tresbelle oraison audit Roy: ce pendant qu'il la recitoit s'esmerueilla fort de l'attention et patience du Roy: lequel la luy voyant reciter ne luy auoit iamais osté la veue de dessus, ne bougé les mains. Mais sur tout iugea digne de memoire cecy, que s'estant soudain despuis le commencement de l'oraison arresté vne mousche sur le nez du Roy, il ne l'auoit iamais chassée, iusques à tant que l'oraison fut acheuée. I'ay voulu faire memoire de ceste chose, pource que ie me souuiens d'auoir leu Homere, qui parmy les batailles des Dieux descrit l'importunité de la mousche. | Gianozzo Manetti Imbasciadore de Fiorentini, facendo vna luonga e bellissima oratione al Re: mentre la recitaua si marauigliò molto dell'attentione e patientia del Re: che vedendolo recitare non gli hauea mai leuati pur vn poco gli occhi d'adosso, ne pur mosso le mani. Ma sopra tutto giudicò degno di memoria questo, ch'essendosi subito fin dal principio de l'oratione fermata vna mosca sul naso al Re, esso non l'hauea mai cacciata, fin che l'oratione non fu finita. Io ho voluto far memoria di questa cossa, perche io mi ricordo hauer letto Homero, che fra le bataglie de gli Dei descriue la importunitade della mosca. |
A vn certain Iaques Tedesque Chrestien, mais nay des Iuifz, lequel auoit monstré au Roy vne figure de relief, d'or, de saint Ian: et luy en demandoit (s'il la vouloit achepter) cinq cens ducatz: respondit en ceste maniere. Or n'es tu pas bien vn lourdaut, et de longue distance, different de tes predecesseurs, de demander tant de la figure du disciple et seruiteur: de ce qu'eux ne vendirent que trente deniers, le maistre dudit saint Ian, et Seigneur et Roy des Iuifz. | A vn certo Iacopo Thedesco Christiano, ma nato di Giudei, ilquale hauea mostrato al Re vna figura di rilieuo, d'oro, di san Giouanni: e glie ne chiedeua, volendola comperare, cinque cento ducati: rispose in questo modo. Or non sei tu vn goffo, e di gran luonga distanza, differente da tuoi maggiori, chiedendo tanto della figura del discipolo e seruo, doue eglino non venderono piu che trenta dinari, il maestro d'esso Giouanni e Signore e Re de Giudei? |
Lon demanda vne fois au Roy, qu'est ce que luy sembloit estre l'honneur sans l'vtilité. A quoy il respondit, que cela luy sembloit estre ne plus ne moins, comme si quelcun auoit tresbonne et aiguë veuë, laquelle pour estre empeschée de la brouïne ou broullas, ne peust rien voir. | Fu domandato vna volta al Re, quel che gli pareua che fosse l'honore senza l'vtilità, rispose: che cio gli pareua essere ne piu ne meno, come se chi chesia hauesse buonissima e acuta vista, ma per essere offeso dalla nebbia, non potesse veder nulla. |
Lon demanda vn iour au Roy Alphonse, pourquoy c'est que les goutteux raillent tant? Et en se iouant il dit, que les goutteux pour auoir mal aux piedz ne peuuent pas cheminer: & pourtant plus souuent se seruent ilz de la langue comme pour vn certain acte de cheminer. Et outre cela disoit, que quand Ennius auoit les gouttes, alors souloit il bien et copieusement poëtiser. | Essendo domandato al Re Alfonso, perche i gottosi cicalano tanto, disse burlando: che i gottosi per hauer male a piedi non possono caminare, e per cio piu spesso si seruono della lingua come per vn certo atto di caminare. E oltra di questo disse, che quando Ennio haueua le gotte, all'hora soleua bene e copiosamente poetare. |
Aux Catalans, lesquelz reputoyent chose tresbien faitte, qu'estant le Roy encores Ieune, luy feussent donnez sept hommes pour gouuerner les choses publiques: Lesquelz craignissent Dieu, aymassent la Iustice, tinsent leurs desirs bridez, et ne s'esmeussent point par dons, ne presens: Alphonse loua leur conseil, et dit. Mes amys, se vous me donnez, ie ne dis pas sept, mais vn homme seul de ceste sorte, plus que volontiers ie luy donray soudainement le gouuernement, et mon Royaume. | A Catalani, iquali riputauano cossa benissimo fatta, ch'essendo il Re anchora giouanetto gli fossero dati sette huomini da gouernar le republiche, iquali temessero Dio, amassero la giustitia, tenessero i loro desiderij a freno, e non si muouessero per doni, ne per presenti: Alfonso lodò il lor consiglio, e disse: amici miei, se voi mi darete, non dico sette, ma vno huomo solo di questa sorte, io piu che volentieri gli darò subito il gouerno, e'l regno mio. |
Vn villageois auoit porté du grain pour vendre au marché, à Ville neuue d'Austriche: et ce pendant qu'il estoit allé à l'hostellerie, luy fut desrobbé vn cheual de charrette: de sorte que la querelle de ce larcin alla pardeuant l'Empereur Federic: Lequel dit au villageois qu'il eust à nommer celuy qui auoit fait le furt. Le païsant respondit, qu'il sauoit bien que on l'auoit desrobbé à Ville neuue, mais qu'il ne connoissoit pas le larron. Parquoy demeurans suspens les Conseillers à vouloir faire coniecture, si à l'aduenture aucun feust venu en soupson, l'Empereur dit. Ie m'esbahis comment le païsant n'ha encores perdu l'autre cheual: d'autant qu'il y ha auiourd'huy plusieurs Cheualliers en ceste ville, qui ont besoin de cheuaux. Respondit alors le villageois. Sacrée Maiesté, l'autre est vne Iument, qui ne seruiroit de rien pour vn homme de guerre. Dit adonques l'Empereur. Monte sur ceste Iument là, et va t'en par toutes les rues de la cité: car le cheual qu'on t'ha desrobbé est caché en quelque estable: lequel incontinent qu'il sentira la Iument sa compagne, commencera à hennir. Le païsant obeït: trouua le larcin, et le larron fut puny. Il faut donques que tous ceux qui rendent droit non seulement soyent iustes, mais encores tressubtilz et prudens. | Haueua vn contadino portato d'il grano da vendere al mercato, a Città nuova d'Austria, e mentre ch'egli era ito all'hosteria, gli fu rubato vn cauallo della carretta: doue che la querela di quel furto andò inanzi allo Imperator Federigo. Ilquale disse al contadino, che douesse nominare colui, che hauea fatto il furto. Il contadino rispose, che ben sapeua d'essere stato rubato in Città nuova, ma non conosceua gia il ladro. Perche stando sospesi i Consiglieri a volere far congiettura, se per auentura cui che sia fosse venuto in sospetto: disse l'Imperatore, io mi marauiglio piu tosto, come il contadino non habbia ancho perduto l'altro cauallo, tanti caualieri sendo hoggi in questa città, che hanno bisogno di caualli. Soggiunse all'hora il contadino, l'altra è una caualla, laquale non seruirebbe a nulla per huomini di guerra. Disse adunque l'Imperatore, monta su quella caualla, e vatene per tutte le vie della Città: perche il cauallo rubato è nascoso in qualche stalla, ilquale si tosto che sentirà la caualla sua compagna, comincierà a rignare: Vbidi il contadino, e in quel modo fu truouato il furto: il villano rihebbe il suo, e'l ladro fu punito. Bisogna adunque, che tutti coloro che rendono ragione, non solamente sian giusti, ma anchora acutissimi e prudenti. |
Auoyent esté portez à l'Empereur Sigismond, quarante mile ducatz d'Hongrie sur l'heure du soir: lesquelz deniers furent reposez en la chambre Royalle. Despuis que l'Empereur s'en fut allé coucher, ce pendant qu'il demeuroit pensant ce qu'il auoit à faire de ces deniers, il ne pouuoit prendre son sommeil. Parquoy resueilla tous ses Chamberlans et leur dit. Allez moy appeller tout maintenant tous mes Conseilliers, et mes Capitaines et Barons & faittes les moy venir, et tous esbahis qu'il furent (pource qu'ilz craignoyent que ne feust entreuenu quelque desordre mesmes à telle heure) vistement allerent trouuer l'Empereur, et luy demanderent, pourquoy il les auoit faits appeller en si grand' haste. L'Empereur soudainement ayant ouuert son coffre, & distribuant les deniers à ceux qui estoyent venus, dit. Allez vous en au nom de dieu: ie dormiray maintenant seurement et en repos: car ce qui m'auoit osté le sommeil, s'en va maintenant aueq vous. | Erano stati portati all'Imperator Gismondo, quaranta miglia ducati d'Vngheria sull'hora della sera, iquali dinari furono risposti nella camera reale. Poi che l'Imperatore fu ito a dormire, mentre ch'egli staua pensando cio ch'egli haueua a fare di quei dinari, non poteua pigliare il sonno. Perche risuegliando i suoi Camerieri, disse: andate tosto, e fatemi venir qui i miei Consiglieri, e i Capitani de soldati. I Baroni chiamati da mezza notte tutti sbigottiti (per cio che temeuano, che non fosse interuenuto qualche disordine) prestamente andorono a truouar l'Imperatore, e gli domandorono, perche gli hauesse fatti chiamare con tanta fretta. L'Imperatore subito aperta la cassa, e distribuendo i dinari fra coloro ch'eran venuti, disse: andateui con Dio: ch'io voglio puotere sicuro e riposato dormire. Per cio che quel che m'hauea tolto il sonno, se ne viene hora con esso voi. |
George Fistel, estant Docteur, se feit faire Cheuallier par l'Empereur Gismond. Estant puis allé au Concile de Basle, là ou l'Empereur auoit fait assembler son conseil pour choses d'importance, ne se sauoit resoudre, s'il se deuoit accompagner aueq Docteurs de loix, qui estoyent tous ensemble en vn lieu: ou bien s'il se mettroit aueq les Cheualiers, qui estoyent separez en vn autre lieu. Et finalement il s'alla mettre entre les Cheualiers. Dont l'Empereur luy dit. Vous faittes follement, de vouloir preferer les armes aux lettres. Car en vn iour ie ferois mile Cheualiers: et en mile ans ie ne pourrois pas faire vn Docteur. | Giorgio Fistello essendo Dottore, si fece far Caualiere dall'Imperator Gismondo. Essendo poi ito al Concilio di Basilea, doue l'Imperatore hauea fatto raunare il suo consiglio per cosse importanti: non si sapeua risoluere, s'egli si doueua accompagnare con dottori di legge, ch'erano tutti insieme in vn luogo, o se pure egli si metteua fra i caualieri, ch'erano separati in vn altro. E finalmente ando a porsi fra i caualieri. Perche l'Imperatore gli disse: voi fate da pazzo, a volere mettere inanzi l'armi alle lettere. Per cio che io farei in vn di mille caualieri, e in mille anni non potrei far vn dottore. |
Souloit dire l'Empereur Gismond, que ceux qui moderéement comportent les mocqueries, sont sages: et ceux qui trespromptement se sauent moquer, ingenieux. | Vsaua dire l'Imperatore Gismondo, che coloro che temperatamente comportano le burle, son saui: e quegli che prontissimamente sanno burlare, ingeniosi. |
Lyonard Felseschio estoit allé à la cité de Lipsi, en laquelle les peuples de Sassonne vont pour apprendre les sciences liberales. Or demandant à vn sien cousin germain, qui estoit alors là aux estudes, comment c'estoit qu'il auoit fait bon fruit aux lettres: vn galant homme, qui le connoissoit fort bien, et estoit son coadiuteur et compagnon, dit. Vostre amy se porte bien, & est paruenu vn grand vaillant homme: pource que entre mile et cinq cens escoliers que sommes en ceste vniuersité, il emporte l'honneur de boire. Celuy pensoit de luy donner vne tresbonne nouuelle: pource que les Sassons ont pour coustume, quand ilz se treuuent ensemble, de faire asseoir au premier lieu, ceux qui boiuent le mieux, et ceux là sont les plus honnorez entre eux. | Lionardo Felchechio, era ito alla città di Lips, nella quale i popoli di Sassegna vanno a imparare l'arti liberali. Ora domandando egli d'vn suo fratel cugino, ch'era all'hora quiui a studio, come egli hauea fatto buon frutto nelle lettere: vn galante huomo che lo conosceua benissimo, e era suo coadiutore e compagno, disse, l'amico vostro sta bene, e è riuscito vn gran valent'huomo. Per cio che fra mille e cinque cento scolari che siamo in questo studio, esso porta il vanto di bere. Pensò colui di dargli vna buonissima nuoua: Perche i Sassoni hanno per vsanza quando si ragunano insieme, di mettere a sedere al primo luogo coloro che piu beuono: e questi tali sono i piu honorati fra loro. |
En la guerre que auoit le Pape au camp de Picene, estant vne fois necessaire de venir à combattre, de sorte qu'il falloit ou vaincre, ou estre vaincu. Le Cardinal d'Espagne exhortoit sa gendarmerie, à ce qu'elle se voulust mettre au danger de la vie, pour son Seigneur: affermant que ceux qui demeureroyent en la bataille, auroyent remission de tous leur pechez, et iront disner aueq les Anges de Paradis. Apres auoir dit cela, il se partit de la bataille. Et vn qui estoit là present luy dit. Et toy, Monseigneur, ne t'arrestes tu pas aueques nous, pour venir toy aussi disner aueq les Anges. Le Cardinal luy respondit. A moy, Il n'est pas temps de manger encores: car ie ne me sens point encores d'appetit. | Nella guerra ch'haueua il summo pontifice nel campo piceno, essendo vna volta necessario venire alle schiere, in modo che bisognaua, o vincere, o essere vinto. El Cardinale di Spagna confortaua la gente sua, che volesse voluntiera mettersi al periculo de l'anima per il suo signore, affirmando che coloro iquali periclitarebeno in tal conflitto, hauerebbe remissione de tutti suoi peccati, e andarebbe a disnare con gli Angioli del paradiso. Doppo coteste parole se parti dalla pugna vno ch'era li presente. Monsignor disse, come e tu non rimani con noi a cio che tu venghi anchora te con Angioli a disinare. El Cardinale gli rispose, a me anchora non è tempo di mangiare, perche non mi sento anchora hauer fame. |
L'Euesque de Retio, qu'on nommoit Angelo, appella vne fois les prestres au Sene, et leur commanda, que ceux qui auoyent dignité et degré, y vinssent tousiours aueq leurs chappes & cottes, lesquelles sont habitz sacerdotaux. Vn Prestre, qui n'auoit ne chappe ne cotte, ne pouuoir d'en faire, demeurant en sa maison tout fasché, fut interrogué par vne sienne Chambriere, que vouloit dire, tant soudaine tristesse. Le Prestre luy racompta le commandement de l'Euesque. O miserable (dit elle) tu n'as pas bien entendu le commandement. Car il n'y faut point de chappes ne de cottes: mais seulement de chappons cuitz, que tu porteras à l'Euesque, si tu veux accomplir son commandement. Ce conseil luy sembla assez bon, et auoit du vray semblable. Dont apportant tresbons chappons à l'Euesque, aueq grand' risée fut receu de luy, et loué d'auoir mieux entendu le commandement que tous les autres. | Il Vescouo da Retio, chiamato Angelo, domando vna volta al Sinodo suoi preti, e comandogli che quelli che haueranno dignitade e grado, sempre venessero al Sinodo con cape e cotte, quale sono veste sacerdotale. Vno prete a cui non era ne capa ne cotta, ne anche le faculta de farle, standosi a casa di mala voglia, fu domandato da vna sua ancilla, che volesse dir tanta subita tristitia. Il prete exposeli el comandamento d'il Vescouo, o misero disse colei non bene hai inteso el comandamento: pero che non ce bisogna cape ne cotte, ma caponi cotti ce bisogna, iquali portarai al Vescouo, se voi adimpire il comandamento. Questo consiglio gli parue assai buono e hauea d'il verisimile, e portando caponi ottimi al Vescouo, con grande riso fu recitato da esso, e comendato hauer meglio inteso el comandamento de tutti gli altri. |
L'Abbé de Settime alloit à Florence, et l'heure estoit desia tarde: il eut pour rencontre vn villageois, à qui il demandoit si à son aduis il pourroit entrer à la porte. L'Abbé entendoit de demander, si auant que la porte se serrast, il y pourroit entrer. Le villageois voyant l'Abbé fort corpulant, se riant de ce qu'il estoit si gras, luy respondit. Vn char de foin non seulement toy y estroit bien. | L'Abbate di Settimo andaua a Fiorenza, e l'hora era gia tarda: hebbe per scontro vno villano, alquale domandaua si credesse se potere intrare dentro alla porta: intendeua l'Abbate domandare se potea anze la porta se serrasse, alla porta intrare. El villano vedendo l'Abbate molto corpulento nella grossezza sua, iocando rispose, vno carro di feno non che tu gl'intrarebbe. |
Le iour que Angelot Rommain fut creé Cardinal, estant retourné en sa maison, vn prestre de Laurento, estant tout ioyeux et allegre, Luy fut demandé de ses voisins, que vouloit dire si grand' ioyeuseté plus que de coustume: respondit. Les choses vont bien, ie suis en grand' esperance, puis que l'on commence de faire Cardinaux, folz et insensez. I'espere apres Angelot, qui est plus fol que moy, que bien tost ie seray semblablement fait Cardinal. | El di che Angeloto Romano fu creato Cardinale, tornatosi a casa vno prete di Laurento, tutto lieto e iocondo pareua. Domandato da suoi vicini che volesse dir tanta letitia piu del solito, rispose le cosse vanno bene, io son con gran speranza, poi che si incomenzano pazi e insani a farli Cardinale, io spero dopo Angeloto piu matto di me, presto presto esser parimente Cardinale. |
Vn lourdant païsan, nommé Pierre, ayant trauaillé à labourer iusques à midy, pource qu'il estoit tout lassé, luy et ses beufz. Il meit sa charruë sur son asne, sur lequel encores il monta. Ainsi picquoit ses beufz deuant. L'asne par trop chargé ne pouuoit pas aller. De laquelle chose il se print garde, parquoy desmonta de dessus son asne, et meit la charuë sur ses espaules, puis tourna monter, disant à l'asne: or chemine maintenant car c'est moy, et non pas toy, qui porte la charruë. | Vno rustico grossolano chiamato Pietro, essendo affaticato ad arare infino al mezo di, perche era tutto lasso, e lui e suoi buoui impose l'aratro a l'asinello, sopra del quale anchora lui sali: cossi cacciaua inanzi gli buoui. L'asinello sotto tanto peso manchaua. De laqual cossa pur se n'auide, perche smonto, missese lo aratro suso le spalle, sali sopra l'asinello dicendo: asinello, hor puoi tu caminare, perche io, non tu, porto lo aratro. |
Dante poëte Florentin, quelque temps demeura aueq Cane de l'Eschelle, Prince de Veronne. Des biens & facultez duquel, ledit Dante estoit sustenté du viure. Il y auoit encores vn autre Florentin à la court, innoble, ignorant, imprudent, & à nulle autre chose conuenable, qu'à risées et ieux, comme vn badin. Les folies duquel, ie ne veux pas dire facecies, firent que le Prince le feit presque le plus riche apres soy. Neantmoins Dante le mesprisoit, comme personne vile & tres inepte. Dont cestuy luy dit vn iour. Que veut dire que toy estant Poëte, et en reputation d'homme sage, tu es toutefois pauure? et moy, qui suis vn fol et ignorant, suis beaucoup plus riche que toy? quand ie trouueray (respondit Dante) vn seigneur semblable à mes moeurs, comme tu en as trouué vn, semblable aux tiennes: alors seray ie comme toy, et encores plus riche. Tressagement respondit Dante. Les Seigneurs ont accoustumé prendre plaisir aux personnes à eux semblables. | Dante poeta Fiorentino alquanto tempo fu appresso Cane da la Scala principe de Verona. De la robba e facultate de'l quale, esso detto Dante era sostentato nel viuere. Eraci anchora vno altro Fiorentino nella corte ignobile, ignorante, imprudente, e a niuna altra cossa apto, che al ridere, e giochi come histrione: le cui ineptie non voglio dir facetie, fecero che il principe il fece ricco assai presso di se, non dimeno Dante, come huomo villissimo e ineptissimo, il dispregiaua. Perche disse costui, che vol dire che tu sendo poêta, e sauio riputato, sei pero pouero: e io el qual sono pazzo, e ignorante, assai piu di te ricco. Quando, disse Dante, trouaro io vno signore simile a miei costumi, come hai trouato, all'hora saro io come te, e piu di te ricco. Sapientissimamente rispose Dante, sempre sogliono li Signori delettarsi di persone simile da loro. |
Estant à table, ledit Dante, assis entre le vieil et le Ieune Cane de l'Eschelle, les seruiteurs de tous deux cauteleusement, pour offenser Dante, luy mettoyent au deuant de ses piedz tous les os. Apres que la table fut leuée, chacun s'esmerueilloit voyant si grand monceau des os deuant les piedz de Dante. A laquelle chose, luy, (comme estoit prompt à respondre) ce n'est pas merueille (dit il) si les chiens ont mangé leurs os: mais moy, qui ne suis pas chien, ay gardé les miens. | Essendo a mensa, esso Dante posto tra il vecchio e il giouane Cane della Scala, gli serui de ambedue calidamente ad offendere Dante, gli poneuano inanzi alli piedi l'ossa. Dopo leuata la mensa, non era chi non se marauigliasse molto, vedendo tanto cumulo d'ossa inanzi alli piedi de Dante. A laqual cossa esso come soleua pronto al rispondere, non è marauiglia disse, se cani hanno magnato l'ossa sue, io che non son cane ho seruato le mie. |
Vn cherchant sa femme, qui s'estoit noyée dans l'eau, alloit encontre mont de la riuiere. Dont s'esbahissans aucuns, pourquoy il ne l'alloit cherchant selon le cours de l'eau. Il n'est possible (dit le mary) qu'au fil de l'eau on la peust trouuer, car elle estoit si rebarbatiue, et contraire aux opinions d'autruy, qu'elle ne pourroit sinon au rebours de la riuiere aller. | Vno cercando la sua moglie affocata nell'acqua, andaua de reuerso al fiume. Marauigliandosi alcuni, perche non secondo el corso dell'acqua l'andasse cercando. Non è vero disse il marito, che dretto a l'acqua se potesse trouare, perche tanto era ritrosa e contraria alle opinione d'altri, che non potria se non al reuerso del fiume andare. |
Vn Cardinal de Conti, homme gras et corpulent, retourné vne fois de la chasse au temps chaud enuiron midy, tout confit de sueur se meit à table pour disner, commandant qu'on luy feit du vent. Les seruiteurs occupez en autres choses ne se presenterent point. Dont il commanda à vn Auerardo de Lupo escriuain apostoliq, qu'il luy feit vn peu de vent. Lequel Auerardo dit. Monseigneur, ie n'en sauray pas faire à vostre mode. Fais à la tienne, & comme tu as accoustumé. (dit le Cardinal) Tresvolontiers (respondit Auerardo) & haussant la iambe dextre luy bailla du vent de derriere. En ceste facon (dit il) i'ay accoustumé de faire vent. | Vno Cardinale di Conti, huomo molto grasso e corpulento tornando vna volta di caccia facea grandissimo caldo, circa il mezo di tutto confetto di sudore se misse a mensa per disnare, adomanda gli sia fatto vento. Li serui circa ad altri fatti occupati non se presentano, perche comanda a vno Auerardo de lupo scrittore apostolico, li facesso alquanto di vento. A cui Auerardo Monsignore non sapero fare a vostro modo, fa al tuo, e come tu suoli. Molto volentiera sia fatto disse Auerardo, e alzando la gamba destra lassosse de se vno tono grandissimo di drieto, a cotesto modo disse, io soglio far vento. |
Fin des Facecies.
A qui ne deult, bien escorche. | A chi non duole, ben scortega. |
A l'aube des Vicontes, quand le Soleil est à my iambe. | A l'alba di Vesconti ch'el Sol è a mezza gamba. |
A la fumée, à l'eau, & au feu, on fait bien tost lieu. | A fumo, acqua, e focho, presto se fa logo. |
Au manger, Vita dulcedo, au payer, Ad te suspiramus. | Al magnar, Vita dulcedo, al pagar, Ad te suspiramus. |
Au temps que les sardines estoyent poissons. | Al tempo che le sarde erano pesci. |
Assez bien dance, à qui fortune chante. | Assai ben bala, a cui fortuna sona. |
Assez gaigne, qui putain perd. | Assai guadagna, chi putana perde. |
C'est vne pierre precieuse enchassée en plomb. | L'è vna gemma ligata in piombo. |
C'est vn arc de Surian, qui tire aux amis & aux ennemis. | L'è vn arco Surian, che tira alli amici e a nemici. |
Chacun vogue à la galliote: c'est à dire, tire à soy. | Tutti voghano alla galiota, cio è, tirano a se. |
Dame Bietrix, qui porte les patenostres, & iamais ne les dit. | Donna Beatrice, che porta i pater nostri, e mai li dice. |
Dueil de femme morte, dure iusques à la porte. | Doglia di moglie morta, dura infino alla porta. |
Elle en met cinq, & leue six. | La buta cinque, e leua sei. |
Espaules d'asne, bouche de couchon, oreilles de marchand. | Spale d'asinello, bocca di porcello, orecchie di mercadante. |
Ie vois ou le Pape, et l'Empereur, ne peuuent mander Ambassadeur. | Voglio andar, doue il Papa e l'Imperator, non puol mandar Imbasciator. |
Ie feray le gain de Casset, qui donnoit trois brebis noires, pour vne blanche. | Faro il guadagno di Casseto, che daua tre pegore negre, per vna biancha. |
Iamais ne fut si beau soulier, qu'il ne deuint layde sauatte. | Non fu mai cossi bella scarpa, che non diuentasse brutta zauatta. |
Ioye de cueur, fait beau taint de visage. | Allegrezza di cuore, fa bella pelle di viso. |
Il ha meilleur temps que le chien d'vn aueugle. | Ha meglior tempo ch'el cane d'vn orbo. |
Il ha mis la grand' bourse dans la petite. | Ha messo la gran borsa nella picola. |
Il ha le cerueau tourné à gauche. | Ha senestrato il ceruello. |
Il fait d'vne lance, vne espine, et d'vne chausse, vn bourseron. | El fa d'vna lanza, vna spina, e d'vna calza, vn bursatto. |
Il est de la complexion de ceux de Chiose, qui doiuent et font adiourner. | E alla conditione de quelli da Chiosa, che debbono dar e fanno commandar. |
Il est fourny d'entendement, comme vn oyson de creste. | El gh'auanza el senno, come fa la cresta a le ocche. |
Il est des soldatz de Trenche, qui sont trente six pour arracher vne raue. | E d'i soldati di Trencha, ch'andauano trente sei a cauar vna rana. |
Il est de la condition des ancres, qui sont tousiours en l'eau, et n'apprennent iamais à nouër. | E alla condition delle anchore, che stanno sempre in l'acqua, e mai imparano a nodar. |
Il est comme le lieutenant de Senegal, qui commande & fait luy mesmes. | El fa come el Podesta de Senegaglia, che comanda e fa lui stesso. |
Il desroberoit l'oeuf souz la geline. | El rubareue l'ouo sotto la galina. |
Il fait comme le Singe, qui ha la bouche plaine, et demande encor à manger. | El fa come la simia, che ha la bocca piena, e domanda anchor da mangiar. |
Il fut nay la nuit saint Vidal, il ne peut rien apprendre. | E nasciuto la notte S. Vidale, non puol imparar niente. |
Il ne veut, ne tenir, n'escorcher. | Non vol tenir, ne scortegar. |
Il ne me voudroit à peine auoir regardé en peinture. | Non me vorria a pena veder depento. |
Il ne pouuoit manier la farine à son aise. | El non poteua maneggiar la farina a suo modo. |
Il me voudroit monstrer la Lune dans le puis. | El me vorria mostrar la Luna nel pozzo. |
Il n'apperceuroit pas vn corbeau en vn seau de laict. | El non vederia vn corno in vn caldin de late. |
Ilz mangent la lentille aueq la fourchette. | El magna la lente, con la forcinola. |
Il ne veut pas que les oyes viuent aupres du paillier. | Non vole che le ocche viuano arente el pagliaro. |
Il paye des talons. | El paga de calcagni. |
Il iroit en enfer, l'espée au poing. | El andaria a casa del diauolo con la spada in man. |
Il ne luy souuient despuis le nez iusques à la bouche. | El non se ricorda del naso alla bocca. |
Il se repute vn Seneque d'Espagne. | El se tien vn Seneca di Spagna. |
Il se veut cacher dans vn pré fauché. | El se vol ascondere in vn prato segado. |
Il se noye dans vn verre d'eau. | El s'anega in vn gotto d'acqua. |
Il se plaint de grasse souppe. | El se lamenta del brodo grasso. |
Il se cuide seigner, et se met le doigt dans les yeux. | El se crede segnar, e se da d'i ditti nelli occhi. |
Il va comme vne mouche sans teste. | El va come vna mosca senza capo. |
Il veut tirer la coleuure du trou, aueq les mains d'autruy. | El vol tirar la bissa del buso, con le man d'altri. |
Il veut les oeufz & les gelines. | El vol l'oue e le galline. |
Il vent la peau, deuant qu'il ayt prins l'Ours. | Vende la pelle, prima che habbia pigliato l'Orso. |
L'abondance des choses, engendre ennuy. | L'habondantia delle cosse, ingenera fastidio. |
La iambe fait, ce que veut le genouil. | La gamba fa, quel che vol el genocchio. |
La Brebis qui doit estre au Loup, faut qu'elle luy vienne. | La pegora che deb'esser del Lupo, bisogna che la sia. |
La mort des Loups, c'est la santé des Brebis. | La morte de Lupi, è sanita delle Pegore. |
La bonne mere ne dit pas voulez vous. | La buona madre non dice volete. |
Le moulin est fermé, l'Asne s'esbat. | L'è serrato el molin, l'Asino tresca. |
Le trop et trop peu, rompt le ieu. | El molto e poco, rompe il gioco. |
Le feu, l'amour, aussi la toux, se connoissent par dessus tous. | El fuogo, l'amor, e la tosse, sopra tutti se conosce. |
Le chien eschaudé de l'eau chaude, ha peur de la froide. | El cane scotato dell'acqua calda, ha paura della fredda. |
Le ieu de la main, desplaist iusques aux poulx. | El giocar de mani, dispiace sino a i pedocchi. |
Le beau du Ieu, c'est quand on fait et parle peu. | El bel del gioco, è far fatti e parlar poco. |
Le Loup pleure la Brebis, et puis la mange. | El Lupo piange la pegora, poi la magna. |
Le chien de vigneron, ne mange les choulx, et s'il ne veut qu'autres en mangent. | El can de vignari, non mangia le verze ne le lassa mangiar ad altri. |
Le cheual vaut, autant qu'il va. | El caual, tanto val, quanto el va. |
Le moyne preschoit, qu'il ne falloit point desrober, et luy mesmes auoit l'oye, dans son capulaire. | El frate predicaua che non se douesse rubar, e lui hauea l'occha, nel capulario. |
Les folz font la feste, et les sages en prennent l'esbat. | I matti fan le feste, e i sauij le galdeno. |
Les femmes de bien, n'ont yeux n'aureilles. | Le donne da ben, non hanno ne occhi ne orecchie. |
Mal an, & femme, ne manquent iamais. | Mal'anno, e moglie, non manchano mai. |
Mieux vaut donner la laine, que l'ouaille. | Meglio è dar la lana, che la pegora. |
Medecin piteux, fait playe venimeuse. | Medico pietoso, fa piaga venenosa. |
N'aiouste foy à femme aucune, Elle change comme la Lune. | Non creder a femina alcuna, che la se volta come fa la Luna. |
Ne femme ne toile, ne prens à lueur de chandele. | Ne femina ne tela, non pigliar a la candela. |
Ne l'oeil sur lettre, ne la main en bourse d'autruy. | Ne occhi in lettera, ne man in tasca d'altrui. |
Ne iette tant le tien aueq les mains, que tu ne l'alles chercher aueq les piedz. | Non gettar del tuo tanto con le mani, che tu el vadi poi cercando con i piedi. |
N'y ha vertu, que pauureté ne gaste. | Non è virtu, che pouer non gasti. |
Oy, voy, et te tais, si tu veux viure en paix. | Aldi, vedi, e tace, se voi viuere in pace. |
Once d'estat, liure d'or. | Onza di stato, libra d'oro. |
On baille bien les offices: mais on ne baille pas l'entendement. | Se danno bene gli vffici, ma non se da il senno. |
Ou sers comme vn Serf, ou t'enfuy comme vn Cerf. | O serui come seruo, o fuggi come Ceruo. |
Ou cuit, ou cru, le feu l'ha veu. | O cotto, o crudo, el focho l'ha veduto. |
Ou est le mal, s'attache la sansue. | Doue è il male, s'appica la sansuga. |
Ou y ha femmes et oysons, il y ha paroles à foisons. | Doue sono femine e ocche, non se sono parole poche. |
Peu de sens suffit, à qui fortune dit. | Pocho senno basta, a cui fortuna sona. |
Plume à plume, on pele l'oye. | Piuma a piuma, se pela l'occha. |
Pauure la maison, ou les gelines chantent, et le coq se taist. | Trista quella casa, doue le galine cantano, e'l gallo tase. |
Quand Dieu ne veut, le saint ne peut. | Quando Dio non vol, el santo non puol. |
Qui pour autre respond, pour soy paye. | Chi per altri promette, per se paga. |
Qui de geline naist, faut qu'il becque. | Chi de galina nasce, conuien che ruspe. |
Sept choses pense l'asne, et huit l'Asnier. | Sette cosse pensa l'Asino, e otto l'Asinaro. |
Toutes les armeures de Bresse n'armeroyent pas la peur. | Tutte le arme da Bressa, non armariano la paura. |
Trente Moynes et vn Abbé, ne feroyent chier vn Asne outre son gré. | Trenta Monachi, e vno Abbate, non fariano cagar un Asino a mal suo grado. |
Tu es parent de l'Asne Balaan, qui porte le vin, et boit l'eau. | Tu sei parente de l'Asino di Balaam, che porta el vin, e beue l'acqua. |
Tu es de la complexion des Nonnains de Gennes, qu'apres qu'elles sont reuenues des estuues, demandent congé à l'Abbesse. | Tu sei alla conditione delle Monache di Genoa, che poi che sono tornate del bagno, domandano licentia all'Abbadessa. |
Tu enuoyes vn peigne, à vn chauue. | Tu mandi vn pettene a vn caluo. |
Tu piles eau dans vn mortier. | Tu pesti acqua in vn mortaro. |
Tu presches au mur, au vent, et à vn sourd. | Tu predichi al muro, al vento, e a vn sordo. |
Voz paroles tiennent de l'Autruche, qui n'est ne beste, n'oyseau. | Le vostre parole hanno de'l Struzzo, che non è ne bestia ne vccello. |
Vn oeil à la paesle, et l'autre au chat. | Vn'occhio alla padella, e l'altro al gatto. |
Fin du present Liure.
On a conservé à l'identique l'orthographe et la ponctuation de l'original, en résolvant toutefois les abréviations par symboles conventionnels (de type Cõme pour Comme).
Certaines erreurs typographiques manifestes ont été corrigées (Logat > Legat, qu'l > qu'il, Chestien > Chrestien, narché > marché, etc.)