The Project Gutenberg eBook of Feu de joie

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Title: Feu de joie

Author: Aragon

Illustrator: Pablo Picasso

Release date: October 12, 2017 [eBook #55733]

Language: French

Credits: Produced by Laura Natal Rodriguez & Marc D'Hooghe at Free
Literature (online soon in an extended version,also linking
to free sources for education worldwide ... MOOC's,
educational materials,...) (Images generously made available
by the University of Iowa Libraries.)

*** START OF THE PROJECT GUTENBERG EBOOK FEU DE JOIE ***

LOUIS ARAGON

FEU DE JOIE

AVEC UN DESSIN DE PABLO PICASSO

PARIS
COLLECTION DE LITTÉRATURE
AU SANS PAREIL
37, AVENUS KLÉBER
1920


PUR JEUDI


Rues, campagnes, où courais-je? Les glaces
me chassaient aux tournants vers d'autres
mares.

Les boulevards verts! Jadis, j'admirais sans
baisser les paupières, mais le soleil n'est plus
un hortensia.

La victoria joue au char symbolique: Flore
et cette fille aux lèvres pâles. Trop de luxe
pour une prairie sans prétention: aux pavois,
les drapeaux! toutes les amantes seront aux
fenêtres. En mon honneur? Vous vous trompez.

Le jour me pénètre. Que me veulent les miroirs
blancs et ces femmes croisées? Mensonge
ou jeu? Mon sang n'a pas cette couleur.

Sur le bitume flambant de Mars, à perce-neiges!
tout le monde a compris mon cœur.

J'ai eu honte, j'ai eu honte, oh!




SOIFS DE L'OUEST


Dans ce bar dont la porte
sans cesse bat au vent
une affiche écarlate
vante un autre savon
Dansez dansez ma chère
nous avons des banjos
Oh
qui me donnera seulement à mâcher
les chewing-gums inutiles
qui parfument très doucement
l'haleine des filles des villes


Épices dans l'alcool mesuré par les pailles
et menthes sans raison barbouillant les liqueurs
il est des amours sans douceurs
dans les docks sans poissons où la barmaid
défaille
sous le fallacieux prétexte
que je n'ai pas rasé ma barbe
aux relents douteux d'un gin
que son odorat devine
d'un bar du Massachussets



Au trente-troisième étage
sous l'œil fixe des fenêtres
arrête
Mon cœur est dans le ciel et manque de vertu
Mais les ascenseurs se suivent
et ne se ressemblent pas
Le groom nègre sourit tout bas
pour ne pas salir ses dents blanches
Ha si j'avais mon revolver
pour interrompre la musique
de la chanson polyphonique
des cent machines à écrire


Dans l'état de Michigan
justement quatre-vingt-trois jours
après la mort de quelqu'un
trois joyeux garçons de velours
dansèrent entre eux un quadrille
avec le défunt
comme font avec les filles
les gens de la vieille Europe
dans les quartiers mal famés
Heureusement que leurs lèvres
ignoraient les mots méchants
car tous les trois étaient vierges
comme on ne l'est pas longtemps




CHAMBRE GARNIE


A l'Hôtel de l'Univers et de l'Aveyron
le Métropolitain passe par la fenêtre
La fille aux-yeux-de-sol m'y rejoindra peut-être
Mon cœur
que lui dirons-nous quand nous la verrons
Compte les fleurs ma chère
compte les fleurs du mur
Mon cœur est en jachères
Attention
L'escalier est peu sûr
Que n'es-tu la vachère
qui mène les amants en Mésopotamie




CHARLOT MYSTIQUE


L'ascenseur descendait toujours à perdre
haleine
et l'escalier montait toujours
Cette dame n'entend pas les discours
elle est postiche
Moi qui déjà songeais à lui parler d'amour
Oh le commis
si comique avec sa moustache et ses sourcils
artificiels

Il a crié quand je les ai tirés
Étrange
Qu'ai-je vu Cette noble étrangère
Monsieur je ne suis pas une femme légère
Hou la laide
Par bonheur nous
avons des valises en peau de porc
à toute épreuve
Celle-ci
Vingt dollars
Elle en contient mille
C'est toujours le même système
Pas de mesure
ni de logique
mauvais thème




FUGUE


Une joie éclate en trois
temps mesuré de la lyre
Une joie éclate au bois
que je ne saurais pas dire
Tournez têtes Tournez rires
pour l'amour de qui
pour l'amour de quoi

pour l'amour de moi




ACROBATE


Bras en sang Gai comme les sainfoins
L'hyperbole retombe Les mains

Les oiseaux sont des nombres
L'algèbre est dans les arbres
C'est Rousseau qui peignit sur la portée du ciel
cette musique à vocalises

Cent A Cent pour la vie

Qui tatoue
Je fais la roue sur les remparts




POUR DEMAIN *


Vous que le printemps opéra
Miracles ponctuez ma stance
Mon esprit épris du départ
dans un rayon soudain se perd
perpétué par la cadence

La Seine au soleil d'avril danse
comme Cécile au premier bal
ou plutôt roule des pépites
vers les ponts de pierre ou les cri
Charme sûr La ville est le val

Les quais gais comme en carnaval
vont au devant de la lumière
Ellevisite les palais
surgis selon ses jeux ou lois
Moi je l'honore à ma manière

La seule école buissonnière
et non Silène m'enseigna
cette ivresse couleur de lèvres
et les roses du jour aux vitres
comme des filles d'Opéra

*Appartient à M. Paul Valéry.




MADAME TUSSAUD


Cris muets Taffetas noirs Redingotes Crimes
Tous les mannequins ont le même regard gris

Mais ce lord a dansé dans un bouge à Paris
Il a des dents d'or et des favoris
sales


Le Strand me suit de brouillard jaune dans les
salles

Les plastrons se marquant aux plia poussiéreux
ces gentlemen se négligèrent Trop heureux
d'assassiner une demi-mondaine
Aux Indes
ces officiers firent des fredaines
Ils ont quitté leur morgue pour un mariage
morganatique
On peut s'amuser en voyage
Si l'on ne salit pas ses escarpins vernis
à l'étranger les meurtres restent impunis
Je tuerais volontiers cette reine d'Écosse
Qui regarde la France en récitant des vers

Mais je troublerais le négoce




SECOUSSE


BROUF
Fuite à jamais de l'amertume
Les prés magnifiques volants peints de frais
tournent
champs qui chancellent
Le point mort
Ma tête tinte et tant de crécelles

Mon cœur est en morceaux
le paysage en miettes

Hop l'Univers verse
Qui chavire L'autre ou moi
L'autre émoi La naissance à cette solitude
Je donne un nom meilleur aux merveilles du jour
J'invente à nouveau le vent tape-joue
le vent tapageur
Le monde à bas je le bâtis plus beau
Sept soleils de couleur griffent la campagne
Au bout de mes cils tremble un prisme de larmes
désormais Gouttes d'Eau

On lit au poteau du chemin vicinal
ROUTE INTERDITE AUX TERRASSIERS

Août 1918.




ÉCLAIRAGE A PERTE DE VUE


Je tiens ce nuage or et mauve au bout d'un jonc
l'ombrelle ou l'oiselle ou la fleur
La chevelure
descend des cendres du soleil se décolore
entre mes doigts
Le jour est gorge-de-pigeon
Vite un miroir Participé-je à ce mirage
Si le parasol change en paradis le sol
jouons
à l'ange
à la mésange
au passereau
Mais elles qui vaincraient les grêles et l'orage
mes ailes oublieront les bras et les travaux
Plus léger que l'argent de l'air où je me love
je file au ras des rets et m'évade du rêve

La Nature se plie et sait ce que je vaux




COUPLET DE L'AMANT D'OPÉRA


L'amour tendre literie
dont mon cœur est l'édredon
trouble
Si mollement mes membres
légèrement mes lèvres
obliquement mes yeux
pour de faux ciels
que la chair et le linge
ont une même odeur
pour mon ardeur




PARTI-PRIS


Je danse au milieu des miracles
Mille soleils peints sur le sol
Mille amis Mille yeux ou monocles
m'illuminent de leurs regards
Pleurs du pétrole sur la route
Sang perdu depuis les hangars

Je saute ainsi d'un jour à l'autre
rond polychrome et plus joli
qu'un paillasson de tir ou l'àtre
quand la flamme est couleur du vent
Vie ô paisible automobile
et le joyeux péril de courir au devant

Je brûlerai du feu des phares




VIE DE JEAN-BAPTISTE A***


Une ombre au milieu du soleil dort
soleil d'or
Jean-Bart
dans l'avenue aux catalpas
Mais patience
En ce temps je n'étais pas né
Le train repart

Rosa la rose et ce goût d'encre ô mon enfance
Calculez Cos. α
en fonction de
tg α/2

Ma jeunesse Apéro qu'à peine ont aperçu
les glaces d'un café lasses de tant de mouches
Jeunesse et je n'ai pas baisé toutes les bouches

Le premier arrivé au fond du corridor
1   2   3   4   5   6   7   8   9   10   MORT
Une ombre au milieu du soleil dort c'est l'œil




LE DÉLIRE DU FANTASSIN


L'enfant fantôme fend de l'homme
entre les piliers de pierre:
2 π R, son tour de tête.
(La tour monte, attention au ciel)
Comme il mue, avec sa voix de rogomme
il effraye à tort ou raison l'orfraie empaillée
Qu'on ne voit pas à cause de la chaleur
à cause de la couleur
à cause de la douleur

Jamais la boule en buis ne pourra retomber
Sur te bout de bois blanc du bilboquet





STATUE


Volupté Déjeuner de soleil
Je me meurs Salive Sommeil
Sonnez Matines
Masque à chloroforme Amour
je roule de tout mon long
AbîmeAu fond
La descente de lit n'est pas morte
Elle bouge en chantant très bas
Panthère Panthère
Mon corps n'en finitplus sous les rides des draps
Un homme à la mer Encre
A la dérive




LA BELLE ITALIENNE


à Pablo Picasso.


L'Azur et ses voiles
Les bras de santé
Crèmes estivales
Sa grande beauté

Mais qu'elle en impose
A qui veut l'aimer
(Parler de la mer
Autrement qu'en prose)

La plus idiote
Avec son œil rond
Luit intelligente
Auprès de ce front

O chère adorée
Au soleil de plomb
Ton regard d'aplomb
Et ta chair dorée

Quand on te décrit
Toutes les chevilles
Comme des salives
Montent à l'esprit

Dans ta chevelure
Reflet du passé
Tu gardes l'allure
Du papier glacé

Qu'amènent tes lèvres
Les mots maux et fièvres

Mais la voix dit Non
Sur un ton de lave




PIÈCE A GRAND SPECTACLE


L'ami sans cœur ou le théâtre
Adieu
Celui qui est trop gai
c'est-à-dire trop rouge
pour vivre loin du feu des rampes
De la salle
ficelles pendantes
Des coulisses
on ne voit qu'un nuage doré
machine-volante

Le Régisseur croyait à l'amour d'André
Lestroiscoups
L'oiseaus'envole
On avait oublié de planter le décor
Tintamarre
Le pantin verse des larmes de bois
Pour Prendre Congé

LOUIS ARAGON

*Il revient saluer.




PERSONNE PÂLE


Malheureux comme les pierres
triste au possible
l'homme maigre
le pupitre à musique aurait voulu périr
Quel froid Le vent me perce à l'endroit
des feuilles
des oreilles mortes
Seul comment battre la semelle
Sur quel pied danser toute la semaine
Le silence à n'en plus finir
Pour tromper l'hiver jamais un mot tendre
L'ombre de l'àme de l'ami L'écriture
Rien que l'adresse
Mon sang ne ferait qu'un tour
Les sons se perdent dans l'espace
comme des doigts gelés
Plus rien
qu'un patin abandonné sur la glace
Le quidam
On voit le jour au travers




SANS MOT DIRE


Soir de tilleul Été
On parle bas aux portes
Tout le monde écoute mes pas
les coups de mon cœur sur l'asphalte

Ma douleur ne vous regarde pas

Œillère de la nuit Nudité
Le chemin qui mène à la mer
me conduit au fond de moi-même
A deux doigts de ma perte

Polypiers de la souffrance
Algues Coraux Mes seuls amis

Dans l'ombre on ne saurait voir l'objet de mes
plaintes
Une trop noire perfidie
L'INTRIGUE (Air connu]
Cette racine est souveraine

GUÉRIT TOUTE AFFECTION




PIERRE FENDRE


Jours d'hivers Copeaux
Mon ami les yeux rouges
Suit l'enterrement Glace
Je suis jaloux du mort

Les gens tombent comme des mouches
On me dit tout bas que j'ai tort
Soleil bleu Lèvres gercées Peur
Je parcours les rues sans penser à mal
avec l'image du poète et l'ombre du trappeur

On m'offre des fêtes
des oranges
Mes dents Frissons Fièvre Idée fixe
Tous les braseros à la foire à la ferraille
Il ne me reste plus qu'à mourir de froid
en public




LEVER


à Pierre Reverdy.


Exténué de nuit
Rompu par le sommeil
Comment ouvrir les yeux
Réveil-matin
Le corps fuit dans les draps mystérieux du rêve
Toute la fatigue du monde
Le regret du roman de l'ombre

Le songe
où je mordais Pastèque interrompue
Mille raisons de faire le sourd
La pendule annonce le jour d'une voix blanche
Deuil d'enfant paresser encore
Lycéen j'avais le dimanche
comme un ballon dans les deux mains
Le jour du cirque et des amis
Les amis
Des pommes des pêches
sous leurs casquettes genre anglais
Mollets nus et nos lavalières
Au printemps
On voit des lavoirs sur la Seine
des baleines couleur de nuée
L'hiver
On souffle en l'air Buée
A qui en fera le plus
Pivoine de Mars Camarades
Vos cache-nez volent au vent
par élégance.
L'âge ingrat sortes de mascarades
Drôles de voix hors des faux-cols
On rit trop fort pour être gais
Je me sens gauche rouge Craintes
Mes manches courtes

Toutes les femmes sont trop peintes
et portent des jupons trop propres
CHAMBRES GARNIES
Quand y va-t-on
HÔTEL MEUBLÉ
Boutonné jusqu'au menton
J'essaierai à la mi-careme
Aux vacances de Pâques
on balance encore
Les jours semblent longs et si pâles
Il vaut mieux attendre l'été
les grandes chaleurs
la paille des granges
le pré libre et large
au bout de l'année scolaire
la campagne en marge du temps
les costumes de toile clairs
On me donnerait dix-sept ans
Avec mon canotier
mon auréole
Elle tombe et roule
sur le plancher des stations balnéaires
Le sable qu'on boit dans la brise
Eau-de-vie à paillettes d'or
La saison me grise
Mais surtout
Ce qui va droit au cœur
Ce qui parle
La mer
La perfidie amcre des marées
Les cheveux longs du flot Les algues
s'enroulent au bras du nageur
Parfois la vague
Musique du sol et de l'eau
me soulève comme une plume
En haut
L'écume danse le soleil
Alors
l'émoi me prend par la taille
Descente à pic
Jusqu'à l'orteil
un frisson court Oiseau des îles
Le désir me perd par les membres
Tout retourne à son élément
Mensonge
Ici le dormeur fait gémir le sommier
Les cartes brouillées
Les cartes d'images
Dans le Hall de la galerie des Machines les
mains fardées pour l'amour les mannequins
passent d'un air prétentieux comme pendant un
steeple-chase Les pianos de l'Æolian Company
assurent le succès de la fête Les mendiants
apportent tout leur or pour assister au spectacle
On a dépensé sans compter et personne ne
songe plus au lendemain Personne excepté
l'ibis lumineux suspendu par erreur au plafond
en guise de lustre
La lumière tombe d'aplomb sur les paupières
Dans la chambre nue à dessein
DEBOUT
L'ombre recule et le dissin du papier
sur les murs
se met à grimacer des visages bourgeois
La vie
le repas froid commence
Le plus durles pieds sur les planches
et la glace renvoie une figure longue
Un miracle d'éponge et de bleu de lessive
La cuvette et le jour
Ellipse
qu'on ferme d'une main malhabile
Les objets de toilette
Je ne sais plus leur noms
trop tendres à mes lèvres
Le pot à eau si lourd
La houppe charmante
Le prestige inouï de l'alcool de menthe
Le souffle odorant de l'amour
Le miroir ce matin me résume le monde
Pièce ébauchée
Le regard monte
et suit le geste des bras qui s'achève en linge
en pitié
Mon portrait me fixe et dit Songe
sans en mourir au gagne-pain
au travail tout le long du jour
L'habitude
Le pli pris
L'habit gris
Servitude
Une fois par hasard
regarde le soleil en face
Fais crouler les murs les devoirs
Que sais-tu si j'envie être libre et sans place
simple reflet peint sur le verre
Donc écris
A l'étude
Faux Latude
Et souris


que les châles
les yeux morts
les fards pâles


et les corps
n'appartiennent
qu'aux riches
Le tapis déchire par endroits
Le plafond trop voisin
Que la vie est étroite
Tout de même j'en ai assez
Sortira-t-onJe suis à bout
Casser cet univers sur le genou ployé
Bois sec dont on ferait des flammes singulières
Ah taper sur la table à midi
que le vin se renverse
qu'il submerge
les hommes à la mâchoire carrée
marteaux pilons
Alors se lèveront les poneys
les jeunes gens
en bande par la main par les villes
en promenade
pour chanter
à bride abattue à gorge déployée
comme un drapeau
la beauté la seule vertu
qui tende encore ses mains pures




CASINO DES LUMIÈRES CRUES


Un soir des plages à la mode on joue un air
Qui fait prendre aux petits chevaux un train d'enfer
Et la fille se pâme et murmure Weber
Moi je prononce Wèbre et regarde la mer




PROGRAMME


Au rendez-vous des assassins
Le sang et la peinture fraîche
Odeur du froid
On tue au dessert
Les bougies n'agiront pas assez
Nous aurons évidemment besoin de nos petits
outils
Le chef se masque
Velours des abstractions
Monsieur va sans doute au bal de l'Opéra
Tous les crimes se passent à La Muette
Et cætera
Ils ne voient que l'argent à gagner Opossum
Ma bande réunit les plus grands noms de France
Bouquets de fleurs Abus de confiance
J'entraîne Paris dans mon déshonneur Course
Coup de Bourse
La perspective réjouit le cœur des complices
Machine infernale au sein d'un coquelicot
Ils ne s'enrichiront plus longtemps C'est à leur
tour
Étoile en journal des carreaux cassés
Je connais les points faibles des vilebrequins
mes camarades
On arrive à ses fins par la délation sans yeux
Le poison Bière mousseuse
Ou la trahison
Celui-ci Pâture du cheval de bois
Je le livre à la police
Les autres se frottent les mains
Vous ne perdez rien pour attendre
Il y aura des sinistres sur mer cette nuit
Des attentats Des préoccupations
Sur les descentes de lit la mort coule en lacs
rouges

Encore deux amis avant d'arriver à mon frère
Il me regarde en souriant et je lui montre aussi
les dents
Lequel étranglera l'autre
La main dans la main

Tirerons-nous au sort le nom de la victime
L'agression noeud coulant
Celui qui parlait trépasse
Le meurtrier se relève et dit
Suicide
Fin du monde
Enroulement des drapeaux coquillages
Le flot ne rend pas ses vaisseaux
Secrets de goudron Torches
Fruit percé de treus Sifflet de plomb
Je rends le massacre inutile et renie
le passé vert et blanc pour le plaisir
Je mets au concoure l'anarchie
dans toutes les librairies et gares