Title: Union des sentences de philosophie
Author: Anonymous
Release date: March 30, 2025 [eBook #75747]
Language: French
Original publication: Paris: imprimerie de Leon Cavellat, 1583
Credits: Laurent Vogel and the Online Distributed Proofreading Team at https://www.pgdp.net (This file was produced from images generously made available by the Bibliothèque nationale de France (BnF/Gallica))
A Paris,
De l’Imprimerie de Leon Cavellat,
au mont sainct Hilaire au
Griphon d’argent.
M. D. Lxxxiii.
Il n’y a celuy tant soit il peu versé és sciences des bonnes lettres, qui ne puisse facilement juger combien apporte de profit la reduction des sentences & memorables dicts de ceux qui ont surpassé le vulgaire en bonne doctrine & Philosophie Morale. Pour ceste cause considerant, que la multitude & diversité d’icelles (dispersees dedans un grand nombre & infinité d’Autheurs tant anciens que modernes) est telle qu’il seroit impossible à la plus part de les recueillir pour les mettre en usage & en faire leur profit, il m’a semblé bon & utile de faire un abregé et recueil de celles qui sont les plus singulieres & excellentes, & les ordonner selon l’ordre Alphabetique en forme de lieux communs : pour par ce moyen les delivrer d’une grande peine et travail d’esprit. Maintenant donc faictes en vostre profit, tellement qu’on voye d’oresnavant en voz propos, et en voz oeuvres reluire une gravité & modestie, telle que vous sera recommandee par la commodité de ce present livre à la gloire & honneur de Dieu, & l’edification des prochains. Que si ainsi vous le faictes me donnerez suffisant argument & occasion pour m’emploier à vous dedier ce present livre plus parfait et entier en peu de Jours.
Grace avec vous.
Pytha.
L’Aage qui est le temps & l’espace de la vie humaine, depuis la nativité jusques à la mort, Pythagoras le limitoit à quatre-vingts ans, qui est le point ou l’homme doit mourir, & le divisoit selon les saisons de l’annee, comparant l’Enfance au Printemps, l’Adolescence à l’Esté, la Jeunesse à l’Automne, la Vieillesse à l’Hyver.
Platon.
Platon le divisoit de sept ans en sept ans, & estimoit qu’au bout des sept ans, l’homme changeoit tousjours de complection, & se faisoit quelque metamorphose au corps humain, pour ceste cause estimoit le septiesme an estre perilleux, judiciaire, ou fatal.
Patric.
Aucuns Philosophes divisoient l’aage en six, enfance, puerilité, jeunesse, adolescence, virilité, & vieillesse.
Them.
Themistocles aagé de cent sept ans, regretoit finir sa vie lors qu’il commençoit à estre sage.
Theop.
Theophraste accusoit nature, qu’elle avoit donné aage si long aux cerfs & corbeaux, qui sont bestes inutiles, de nul proffit : Et aux hommes avoit donné la vie courte & de peu de duree, lesquels (s’il leur estoit permis par long aage) pourroient estre parfaicts en science, & abondamment puiser de l’eau en la fontaine de sagesse.
Possid.
Possidonius disoit qu’on devoit avoir plus cher, & estimer un seul jour d’un homme docte, que le long espace de l’aage d’un homme ignorant.
Aug.
Il ne me semble jamais tard à l’homme, pour apprendre ce qui est necessaire.
Patric.
Avec l’aage convient changer les moeurs.
La chose en laquelle un jeune enfant s’adonne de son premier aage, le conduit jusques au sepulchre.
Une mesme chose ne convient pas bien à tout aage, car nature se change avec le temps.
Patric.
Pour l’aage de maintenant les jeunes gens s’adonnent à toutes dissolutions, & plaisirs mondains, & quand sont grands ils ont honte d’apprendre, au lieu que plus tost devroyent estre honteux qu’ils n’ont apprins.
Patric.
Abstinence est de ne rien desirer de superflu, ne passer les limites de moderation, dompter convoitise soubs le joug de raison, celuy est abstinent à qui vice, & volupté desplaist : qui ne se resjouit d’exces, mais soudain retourne à mediocrité.
Patric.
Abstinence doit estre gardee, car superfluité & gourmandise affoiblissent le corps & rompent l’entendement. Ainsi comme abstinence faict la jeunesse longue, & conserve la santé, tient le corps en estat honneste : au contraire gourmandise haste la vieillesse, rend le corps debile, faict la face laide & salle.
Caton.
Caton disoit, qu’il estoit requis de considerer deux choses en achetant une terre : premierement si elle estoit en bel air, & puis fertille, car si elle n’estoit en bel air, tu acheterois maladie, & si elle n’est fertille & feconde, pauvreté & perpetuel travail.
Perian.
Tu dois acheter pour un gain honneste & licite, non pas pour rapine & trop grande convoitise : car la troisiesme generation ne pourroit jouir de tes biens.
Pythag.
Sois songneux de rendre ce qu’on t’aura presté, car qui s’acquitte s’enrichit : sois plus soucieux de rendre, que tu n’as esté de prudence.
Perian.
Entens, & escoute les admonitions qu’on te fera, & ne desprise le bon conseil de tes amis, tout ce qui est à ton utilité & honneur soit par toy escouté.
S. J. iiii.
L’heure est venue que les vrais Adorateurs adoreront le Pere en esprit, & verité, car Dieu est esprit.
Sstien.
J’ay eu crainte que ne transportasse l’honneur de mon Dieu à l’homme, que je n’adorasse aucun sinon mon Dieu.
Act. x.
Sainct Pierre dit à Corneille qui se jettoit à ses piedz, Lieve toy, je suis aussi moymesme serviteur de Dieu comme toy.
Apoc. ix. & xxii.
L’Ange dit à sainct Jean qui le vouloit adorer, Regarde que tu ne le face : Je suis serviteur de Dieu avec toy, & avec tes freres qui ont le tesmoignage de Jesus Christ.
Chilo.
Chilo voyant un qui se contristoit en ses adversitez (dit) si tu cognoissois les maux des autres, tu ne porterois les tiens si impatiemment.
Perian.
Tu dois aucunement celer, & ne donne point à cognoistre tes adversitez, à fin que tu ne donne occasion à tes envieux de se resjouir.
Vives.
Les adversitez de ce monde sont communes, & indifferemment peuvent advenir à un chacun.
Perian.
C’est signe d’homme de petit courage, de se contrister beaucoup des adversitez.
Bias.
N’entreprens beaucoup d’affaires temerairement, & si elles sont commencees poursuis les avec diligence & prudence.
Chilo.
Sois agreable à un chacun, & te gouverne si sagement que tu plaise à tous.
Patric.
Sois agreable à un chacun, & fay qu’en toy douceur & humanité abonde.
Patric.
L’agriculture nous apporte gain honneste, & sans tromperie : qui est necessaire pour la vie humaine.
Agriculture est chose trop plus loüable que la guerre : elle promet vie paisible, & tranquille felicité : l’autre malheur, mort, & misere.
Patric.
Il n’y a rien en ce monde qui cause plus tost un divorce, & separation de la saincte compagnie de mariage qu’adultere.
Patric.
On doit punir griefvement les adulteres, à fin que la saincte compagnie de mariage en soit plus stable.
Vives.
Si nous permettons noz affections regner en nous : elles nous apportent grandes calamitez, & souvent desespoir.
Vives.
Le remede en noz affections se trouve en nous mesmes.
Patric.
L’Ame est donnee de Dieu à l’homme, laquelle si faict bien son devoir, refrene l’appetit, appaise l’ire, mesprise volupté, pacifie convoitise, dompte soubs les pieds les troubles de l’esprit soubs la conduicte de raison & prudence.
Cicero.
Dieu a engendré l’Ame, & veut qu’elle soit la gouvernante de raison.
Cicero.
Dieu ne nous a donné chose en ce monde plus digne que l’ame.
S. J. viiii.
Le Fils de l’homme n’est pas venu pour damner nostre ame, ains pour la sauver.
Cicero.
Le corps n’est seulement que le vaisseau de l’ame.
Vives.
Le corps ayant en soy l’ame enclose, & souillee de vices & pechez, est comme un somptueux & ellegant sepulchre, dedans lequel gist une charrogne puante & infecte.
Cicero.
L’ame est capable et participante de raison, & rien plus excellent n’a esté creé par le createur.
Cicero.
Les ames des hommes sont immortelles, mais celles des vertueux sont divines.
Pythag.
Il est trop plus honneste mourir, que contaminer son ame d’incontinence & vice.
Platon.
Ceux faillent qui estiment les vices du corps estre plus grands que ceux de l’ame.
Cicero.
Convoitise, vaine gloire, ambition, volupté, & autres telles passions, sont les maladies de l’ame.
Pythag.
L’ame est une compagnie de l’appetit, et de la raison, neantmoins il faut tousjours que la raison domine, avec contemplation des choses hautes, & ardues.
Pythag.
L’appetit doit obeir à l’ame : ou bien ne desirer rien qui ne soit licite & honneste.
Quin.
L’ame a son origine des cieux, ainsi que les oyseaux sont naturellement nays à voler, les chevaux à courir : aussi nous a engendré nature nostre ame à vertu, & humanité.
Cicero.
D’autant que la force de l’ame est plus forte que celle du corps : Aussi les choses conceues en l’ame sont plus grandes & plus hautes que celle du corps.
Cicero.
La volupté de l’ame est plus grande que celle du corps.
Platon.
Par le corps nous ne sentons que les choses presentent, ou prochaines de nous, mais par l’ame nous sentons les passees & futures.
Patric.
Nous pouvons aysement juger nostre ame avoir prins source & origine des Cieux, par ce qu’elle contemple les choses celestes, predit & divine par prudence les futures.
Sap. iii.
Les ames des justes sont en la main de Dieu & le tourment de la mort ne les touchera point.
Cicero.
Il n’est rien plus propre à la vie humaine & convenable à bien & honnestement vivre, que d’avoir des amis, & de converser avec ceux qui nous ayment.
Aristo.
Les amys sont estimez estre le refuge en nostre pauvreté & calamité.
Cicero.
Les amys doivent estre liberaux vers leurs amys, à fin d’entretenir, & augmenter l’amitié.
Isocra.
Espreuve tes amis en tes adversitez : car ainsi que l’or s’espreuve au feu & sur la touche, aussi en tes adversitez cognoistras si tes amys te seront fideles.
Cicero.
Nous ne devons demander à noz amys chose qui ne soit honneste : ne faire aussi pour eux rien qui ne soit honneste & licite.
Isocr.
Fais amys avec discretion & prudence : & lors que les auras acquis, sois fidele, & entier vers eux.
Perian.
Ne reçoy aucun pour amy, si tu ne sçais comme il a versé au paravant avec ses amis : car tu dois esperer qu’il sera tel en ton endroit, comme il a esté envers les autres.
Thal.
Le proverbe est veritable qui dit que devant que faire amy, il faut manger un muy de sel avec luy : il faut cognoistre avant qu’aymer, & non pas aymer avant que cognoistre, le vray amy cele le secret, aide au besoing, l’honore en sa presence, & loue en son absence : Il le convient esprouver s’il est secret, ainsi qu’on essaye un vaisseau auquel on met de l’eau pour sçavoir s’il contiendra le vin.
Pytha.
N’estime celuy ton amy, lequel te flatte : & celuy duquel tu t’es apperceu, qu’il a pourchassé ton dommage, ou deshonneur, par ses fraudes & calomnies, evite le comme tu voudrois fuir la couleuvre cachee dessoubs l’herbe : telle amitié simulee ressemble à l’oyseleur, qui de son siflet deçoit les cailles tant qu’elles se viennent empestrer aux filets.
Pytha.
Pour petite occasion ne te fasche contre ton amy, & supporte ses imperfections.
Chil.
Ne change beaucoup tes amys, ne cherche point leurs tables, & à leurs calamitez sois prompt à les secourir.
Solon.
Sois pareil à tes amis en leurs adversitez, comme tu leur estois en leurs prosperitez.
Isocra.
Tu ne dois seulement ayder & subvenir à tes amys, mais aussi par charité secourir un chacun.
Salom.
Si tu veux entretenir ton amy, dy bien de luy, car ainsi comme loüange est commencement d’amitié : aussi detraction est origine de haine.
Pline.
Celuy est vray amy qui ne fait point de compte de son dommage propre, pour garder celuy de son amy.
Cicero.
L’amy ne doit point prier l’amy en demandant.
Cicero.
L’amy certain est cogneu és adversitez.
Vives.
Pour estre vray amy, il faut que tu ayme la personne, & non les biens.
Il n’est archer de garde plus fort, que le fidele amy.
Horace.
Amitié se doit suivre jusqu’à la mort.
Euseb.
Celuy ne peut estre amy des bons, qui vit si follement qu’il se rend agreable aux meschans.
Cicero.
C’est chose loüable d’estre chery & amy des bons, mais d’estre craint & hay, c’est chose miserable.
Cicero.
Si en amitié on ne demande chose licite, & honneste, il faut que la foy & crainte de Dieu soit preferé à amitié.
Cicero.
Amitié, plaisir & grace sont les biens de paix & concorde.
Cicero.
Amitié est desirer à son amy beaucoup de bien, & prosperité : encor’ que nul proffit ne luy en revienne.
Cicero.
Entre les choses qui sont donnees par la sapience divine, nulle n’est plus grande, ne meilleure que l’amitié.
Quin.
Amitié entre amis esgaux est stable, entre lesquels n’y a jamais eu experience de forces.
Plin.
Amitié est union de parfaicte volonté.
Arist.
Vraye amitié est entre les bons & vertueux.
Cicero.
Preferons amitié à toute chose, car il n’y a rien plus propre pour la conservation de la vie humaine.
Vives.
Celuy qui reprend & rejette l’amitié, faict autant que s’il ostoit le soleil du monde.
Cicero.
On doit honorer amitié : par ce que sans elle on ne peut vivre sans danger ne joyeusement.
Patric.
L’amitié qui est la plus ferme & certaine, est celle qui est conjoincte avec personnes semblables en meurs & conditions.
Vives.
Amitié ne peut estre qu’entre les bons, & vertueux.
Patric.
L’amitié qui est appuyee sur vertu, n’est point mise en oubly par longue diuturnité, ou distance des lieux, elle ne diminue par silence, & ne se resjouit point par soupçon ou nouvelle accointance.
Vives.
Les faits de Jesus Christ nous mettent devant les yeux le vray exemple de ce precepte d’amour, afin que nous l’ensuivions.
Pline.
Nulle chose n’est en amour plus digne de louange que constance & perseverance.
S. Au.
Il est meilleur d’aymer avec severité, que decevoir avec douceur.
Senec.
Qui au premier assault d’amour faict resistence, a vaincu.
Terenc.
Les petites choses croissent, & s’augmentent par amour, & les grandes se ruinent par discorde.
Vives.
Amour faict toutes choses esgalles, personne ne cherche estre preferé l’un à l’autre, ne s’efforce de ravir ce qui est à son amy, & rend toute chose commune.
Vives.
Il n’est richesse plus asseuree ne plus certaine, que l’amour qu’on a les uns aux autres.
Patric.
Amour est un desir insatiable, duquel quand nous en sommes rassasiez, nous tombons en repentance.
Quin.
Les amoureux ont de coustume de juger mal des beautez, par ce que l’amour obfusque le sens des yeux.
Platon.
Si celuy qui ayme est pauvre il est merveilleusement passionné.
Senec.
Parmy les banquets & le vin, amour brusle plus vivement.
Platon.
Platon disoit le coeur d’un amoureux mourir en son propre corps & vivre en celuy d’autruy.
Senec.
Apres que les amoureux ont assouvy leur insatiable desir, s’en repentent incontinent.
Tit. ii.
Les anciens soyent sobres, graves, prudens, charitables & patiens.
i. Tim. iii.
Ne reprens point griefvement celuy qui est ancien : mais admoneste-le comme pere, & les jeunes comme freres.
Porte honneur & reverence aux anciens.
Patric.
L’art accroist ce qui est utile à la nature.
Lact.
Les arts ont affaire de nature, d’enseignement & exercice.
Patric.
Ainsi qu’un cheval qui n’est duit ne dompté, jaçoit qu’il soit fort bien composé et de belle corpulence, ne peut estre propice ou utile à l’usage de l’homme : aussi celuy qui est sous art et doctrine, jaçoit qu’il soit ingenieux, ne peut acquerir vertu.
Patric.
Les artisans rendent les villes riches, & font qu’elles sont frequentees de peuples.
Patric.
Argent est le sang & l’ame de la Republique, & celuy qui n’en a point, chemine comme mort entre les vivans.
Salust.
Avarice est l’estude, & convoitise d’acumuler deniers, que nul sage ne doit desirer.
Tit. li.
Avarice & superfluité sont deux pestes qui sont cause de la destruction de maintes villes.
Virgile.
O maudite avarice, quel mal tant pervers induis-tu dedans le corps des mortels ?
Salust.
Avarice faict ruiner la foy & la bonté.
S. Au.
Avarice n’est pas vice de l’or, mais de l’homme usant mal de l’or.
Salom.
Les jours seront longs de celuy qui hait l’avarice.
Eccle.
Qui ayme l’argent, jamais ne s’en rassasiera, & qui ayme l’abondance, est sans fruict.
Lu. xii.
Gardez vous d’avarice : car la vie de l’homme n’est pas aux choses qu’il possede.
Pro. xv.
Celuy qui s’adonne à avarice trouble sa maison : mais celuy qui est liberal, vivra.
Platon.
Le naturel d’un avaricieux est d’estre autant convoiteux d’un petit gain que d’un grand.
Arist.
Il y a des hommes aussi avaricieux comme s’ils devoient tousjours vivre, & les autres sont aussi prodigues, comme s’ils devoient mourir presentement.
Isocr.
Audace passe la mesure de force.
Plutar.
Es choses perilleuses, l’audace qui se faict avec raison est à louer : mais l’impetuosité qui se faict sans raison est temerité.
Vives.
Il n’est aumosne si bien faicte, que celle qui est distribuee aux pauvres : fais aumosne de ce que Dieu t’a donné.
Beauté.
Vives.
Beauté du corps auquel repose un esprit ord & sale, est comme un beau logis, ou habite un hoste laid & deshonneste.
Cicero.
Beauté s’efface ou flestrit par maladie, & s’estaint par vieillesse.
Aristo.
En fait de recommandation, la beauté a plus de valeur que toutes les lettres missives.
Platon.
La beauté a ceste persecution, que sur toute autre chose agree & est amiable.
Senec.
Beauté a esté dommageable à plusieurs.
Xenop.
Le feu brusle de pres, mais le beau visage tant soit loin, enflamme & brusle les amoureux.
Plutar.
C’est chose plaisante de contempler les belles personnes : mais de les toucher, fort dangereuse.
Euseb.
Celuy qui desire de plaire aux bons est bon : ou au moins à le vouloir de l’estre, les bons ayment les bons, & les meschans ayment les meschans.
Aristo.
En faisant bien aux bons, il me semble que ce n’est donner, mais recevoir.
Cicero.
Nul ne peut estre bon par la volonté d’autruy, mais par la sienne propre.
Aristi.
La chose en ce monde qui est de plus grande admiration, c’est l’homme, pourveu qu’il soit bon.
Vives.
La charité que nous devons avoir en Dieu, est que nous preferions son honneur à toutes choses, & que nous l’ayons en plus singuliere recommandation que toutes autres choses.
Vives.
Tes abstinences ne te rendront point tant recommandable envers Dieu, que charité.
Tu dois tenir tous hommes comme propres freres : te resjouir de leurs prosperitez, te contrister de leurs adversitez, & leur ayder par charité.
Perian.
Chasteté en la femme, est la forteresse de sa beauté.
Cicer.
C’est honte de voir celuy qui doit estre le patron & exemple de chasteté, se trouver surprins de vice.
Vives.
Entre les batailles des Chrestiens, les pires sont les brigues de chasteté : en laquelle est la guerre perpetuelle, & ont bien peu de victoire.
Patric.
Nulles richesses ne tributs n’augmentent tant une Cité que quand les citoyens sont bons amis, paisibles, unanimes, & bien affectionnez au bien publicq. Au contraire nulles puissances ne sont assez grandes, quand les Citoyens vacillent, & sont divisez par brigues.
Perian.
A une Cité on doit donner ordre, que peu de gens commandent & plusieurs obeissent.
Patric.
Le Citoyen qui volontiers se rend subject doit esperer que quelque jour on luy obeira.
Patric.
Il est convenable qu’un Citoyen ne soit ne trop riche ne trop pauvre, le pauvre ne peut rien, & le riche desdaigne ou ne veut ayder.
Senec.
C’est clemence de pardonner au sang d’autruy comme au sien.
Patric.
Constance est fidelle garde de noz secrets.
Patric.
Un homme constant est tousjours en un estat, jamais ne se change, il ayme trop mieux estre bon que d’en avoir le renom. Il n’y a point en luy de faux semblant, ne dissimulation : il a tousjours un mesme front & oeil.
Vives.
Tant plus le corps est bien traicté & tant plus l’esprit est mal mené.
Vives.
Le corps doit obeir à l’esprit, l’esprit à l’entendement, & l’entendement à Dieu.
Vives.
Quand on t’aura corrigé, fay que la correction te profite.
Erasm.
Il faut que celuy qui est craint de tous, luy mesme aussi craigne plusieurs : car celuy ne peut vivre en asseurance, qu’un chacun desire estre mort.
Cicero.
Cruauté doit estre en horreur, & clemence aymee.
Arist.
Curiosité des choses nouvelles a de coustume de plustost troubler & perdre un bien publique que le rendre meilleur.
Peria.
Si tu cognois estre difforme & laid, corrige telle imperfection de nature par vertu & sagesse.
Perian.
Entre les perturbations de l’ame desespoir est la pire : & la plus horrible & espouventable, elle persuade à l’homme de se desfaire, violer nature, rompre la compagnie de l’ame & du corps : ce qui est la chose la plus terrible qu’on pourroit dire.
Isocr.
Pense que les choses qui sont deshonnestes à dire sont aussi deshonnestes à faire.
Vives.
Il est un Dieu seul, Prince, Autheur, & Recteur de ceste machine : Et tout ainsi qu’en la maison d’un bon pere de famille, ne se faict rien sans son commandement, aussi ne se faict rien de bien sans la bonne providence de Dieu.
Vives.
L’honnorer aymer, & approuver tout ce qu’il ordonne, est chose saincte, & vertueuse & loüable.
Psal. c.
Tout homme qui aymera Dieu, obeira à ses loix, & fera sa volonté.
Vives.
C’est une chose admirable & impossible à la captivité de l’homme humain de pouvoir comprendre sa grandeur.
Vives.
Il ne faut juger des secrets de Dieu, sinon avec reverence, craincte & honneur.
Euseb.
C’est chose impossible de comprendre la divinité de Dieu : car nous ne sommes point capables, avec ce corps mortel, d’exprimer une chose invisible, & sans corps : une chose eternelle estre cogneue par celle qui est mortelle & prend fin.
S. Je. iiii.
Dieu est charité & qui demeure en charité demeure en Dieu, & Dieu en luy.
i. Jean i.
Dieu est la lumiere, & n’y a point de tenebres en luy.
Cicero.
On doit parler peu de la puissance de Dieu & avec crainte & reverence.
Grif.
On ne peut assez recommander & persuader aux hommes l’adoration & honneur de Dieu, qui de sa grace nous eslargit tous biens, augmente noz vertus, nous illumine & baille vraye intelligence de sa doctrine, verité & parole, & par son sainct Esprit nous donne esperance de salut en la gloire advenir.
Bias.
Tu dois bien juger de Dieu, & de la vraye Religion Chrestienne, fidele assemblee en nostre Seigneur Jesus Christ : ne te mocque point des ceremonies d’icelle : fuy les disputes trop curieuses, garde-toy bien par tes paroles de prophaner le nom de Dieu.
Cami.
Vous trouverrez toutes choses bonnes estre advenues à ceux qui ont craint Dieu, & toutes adversitez à ceux qui l’ont mesprisé.
Tertu.
Dieu Createur de toutes choses ne peut aisement estre entendu : on ne peut parler de luy sinon avec grande difficulté.
Xenop.
Es choses prosperes ne faut oublier Dieu, ains l’avoir tousjours en la memoire.
Platon.
La cognoissance de Dieu est vraye sapience de vertu.
Lacta.
Dieu n’est point cogneu de nous, sinon en noz adversitez.
Silvin.
Pendant que les affaires des mortels sont en danger, lors font grand honneur à Dieu : & quand ils sont en prosperité, on ne voit plus fumer leurs autels.
Cicero.
C’est une chose donnee de nature, & comme engravee aux esprits des hommes qu’il est un Dieu.
Euseb.
Le Ciel, la terre, l’air, la mer, Astres, Planettes, se mouvent par le commandement de Dieu.
Xenop.
Il y a un Dieu lequel n’est point semblable aux hommes ny en la pensee ny quant au corps.
Cicero.
Qui est l’homme si incensé, hors du sens & entendement qui quand il contemple les Cieux, ne juge qu’il y a un seul Dieu, & qui n’estime toutes choses estre faictes par sa providence, & non par adventure ou fortune.
Cicero.
Nous pouvons cognoistre Dieu par ses oeuvres.
Cicero.
Jamais homme ne fut grand, ou excellent sans inspiration divine.
Cicero.
La coustume de trop curieusement s’enquerir de Dieu est mauvaise.
Vives.
Dignité est la bonne reputation qu’ont les hommes d’une grande vertu.
Cicero.
D’autant que nous sommes haut eslevez en dignité, & honneur : d’autant en devons nous estre plus humbles, & moins arrogans.
Patric.
L’homme discret ne faict aucune chose dequoy il se puisse repentir.
Patric.
Discretion est raison de l’esprit & meur advis pour tout bien considerer.
Druides furent jadis Philosophes sçavans, leur vie respondoit à leurs doctrines. Ilz ont parlé fort religieusement de Dieu immortel : Ils persuadoient par bonnes raisons naturelles, que la mort n’estoit qu’un passage à une vie perpetuelle & heureuse.
S. Aug.
L’Eglise est l’assemblee, & congregation des fidelles.
i. Ti. iii.
La maison de Dieu vivant est la colomne & fermeté de verité.
Coll. i.
Jesus Christ est le chef du corps de l’Eglise.
i. Cor. iii.
Nul ne peut mettre autre fondement en l’Eglise que celuy qui est mis, lequel est Jesus Christ.
Psa. viii.
La verité de Dieu est l’Eglise des saincts.
M. viii.
Toutes & quantes fois que deux ou trois sont assemblez en mon nom je suis au millieu d’eux.
M. xvi.
Christ est la pierre, & sur icelle est edifiee l’Eglise.
Ro. viii.
Si nous sommes enfans de Dieu, nous sommes aussi les heritiers, & coheritiers de Jesus Christ, voire si nous souffrons avec luy, afin que nous soyons aussi ensemble glorifiez.
Vives.
Ceux qui se mettent en devoir de reconsilier paix avec les hommes, sont appellez enfans de Dieu, tesmoins de Jesus Christ : au contraire ceux qui s’efforcent de rompre la Charité sont enfans de sathan.
Arist.
Aristote tient que le cry aux enfans leur est utile, par ce qu’il donne accroissance, dilate la poitrine, & donne force aux membres interieurs.
Patr.
Il est trop meilleur ne point jamais avoir enfans, & en estre perpetuellement privé, que d’en avoir de mal complectionnez.
Patr.
Un enfant est loué par sa simplesse, un jouvenceau par sa benignité, un ancien par sa gravité.
Clerb.
Si tu ayme tes enfans, fay qu’ils soient bien apprins & endoctrinez en bonnes meurs : car c’est le plus grand thresor que tu leur puisse acquerir.
Patr.
Enfans perdus, sont ceux qui corompus de vices & voluptez, perdent les biens de l’ame, ne vacquent à aucun art, s’adonnent à lascheté & paresse, avec gens oisifs & mal vivans.
Silenn.
C’est un grand bien que de naistre, & le plus grand bien apres, de mourir.
Patri.
Eloquence conjoincte avec raison & sagesse reprend les vices : faict les effeminez & paresseux, forts & audacieux : elle peut appaiser un peuple esmeu & en fureur, & luy donner courage quand il est en craincte.
Patric.
Equalité entre Bourgeois rend la communauté stable & de longue duree : entretient concorde & amitié.
Vives.
Les Escriptures sainctes doivent estre receues en notre esprit avec devotion et reverence.
Agis.
Agis disoit qu’il ne falloit point demander combien estoient les ennemis : mais ou ils estoient pour combatre.
Cicero.
Envie est tristesse, & fascherie de la prosperité d’autruy.
Euseb.
Celuy qui porte envie à un homme de bien, qui faict bien, il porte envie à la republicque, et à soy-mesme.
Arist.
Ainsi que la roüillure mange le fer : aussi envie mange les envieux.
Patric.
Envie a de coustume de troubler les excellens & vertueux.
Patric.
Envie est celle qui se resjoüit du mal d’autruy, & se deult de la prosperité des gens de bien & vertueux.
Patri.
Envie est contraire à amitié.
Solon.
Envie abrege les jours de l’homme : elle ne veut bien à nul, & se tourmente soy-mesme.
Caton.
On n’a point d’envie sur celuy qui modestement use de sa fortune.
Cicero.
Envie est un plus grand mal contre nature que la mort.
Perian.
Ne porte point envie à aucun, ains plustost prens peine d’ensuivre ceux qui font bien.
Salust.
Le propre d’un envieux est desirer qu’il n’advienne bien à aucun.
Salust.
C’est une tache de tout temps, de porter envie à vertu.
Statio.
Un envieux est triste & melancholique quand les affaires d’autruy prosperent.
Pytha.
Il n’est rien qui donne plus grand argument de la mauvaise & perverse volonté de l’homme, que de se resjouir & mocquer de l’adversité d’autruy.
Chilo.
Ne sois envieux des richesses d’autruy, qui sont transitoires.
Arist.
C’est une chose malaisee, d’eviter les yeux des envieux.
Bion.
Bion voyant un envieux qui avoit la face basse & enclinee, dit, O quel grand mal est advenu à celuy, ou grand bien à un autre.
Patric.
La felicité d’autruy est poison aux envieux, ils n’ont plaisir que quand ils jettent leur venin sur autruy.
Theop.
Les envieux ne se resjoüiront tant de leurs propres biens, comme des dommages & incommoditez d’autruy.
Solon.
Ne sois point envieux sur les biens d’autruy, mais prens peine d’en acquerir avec contentement, & lors envie cessera.
Chil.
Ne sois point envieux, ains te resjoüis avec un chacun par bonne amitié : car ceux qui sont envieux vivent en indigence, & ceux qui vivent en amitié abondent en grandes richesses.
Thal.
Esperance est la confusion des chetifs & miserables, lesquels quand n’ont plus de moyens, vivent en esperance.
Patric.
Esperance est le songe de ceux qui veillent.
Dona.
Esperance & crainte, sont les deux passions des choses advenir.
Socrat.
La femme sans masle, & la bonne esperance sans travail, ne peuvent engendrer chose bonne.
Socra.
La mauvaise esperance se conduit en erreur & plaisir.
Demo.
L’esperance des sages n’est point vaine, mais celle des fols est nulle.
S. Aug.
Ainsi que par esperance nous sommes sauvez : aussi par esperance sommes pour estre bien heureux.
Senec.
L’esperance est le dernier refuge des adversitez.
Plaut.
Plustost adviennent les choses esperees, que non esperees, & souvent quand adviennent nous les mesprisons.
Perian.
Espere tousjours bien regler ta vie avec l’esperance d’avoir des biens en abondance.
Ovid.
Ou est la plus grande esperance de jouissance, là est le plus grand desir de luxure.
Eccle.
L’esprit vient de Dieu, & retourne à celuy qui l’a creé.
Rom.
Celuy qui cognoist les oeuvres, cognoist les affections de l’esprit.
Perian.
C’est une chose tranquille, que le repos de l’esprit.
Cicero.
Il est necessaire que ton esprit soit sain, si tu veux que ton corps le soit.
Quin.
Celuy à qui l’esprit deffaut, l’entendement ne luy profite non plus que bonne culture aux champs steriles et sablonneux, lesquels combien qu’ils soient cultivez & labourez soigneusement, toutesfois ne rapportent point (ou que bien peu) de fruits.
Quin.
Par continuel exercice la dureté de l’esprit se peut vaincre.
Quin.
Il n’est homme si lourd d’entendement, & d’esprit, qui par continuel exercice ne comprenne quelque science.
Patric.
L’exercice du corps est utile, & necessaire au corps : paresse hebete le corps, industrie le consolide, & le rend plus ferme et allegre.
Demo.
Par exercice continuel, l’homme devient plus habille & leger.
Demo.
Il y a plus d’hommes qui deviennent bons par exercice que par nature.
Quin.
Exercice est le gouverneur & maistre de toutes choses.
Cicero.
En quelque discipline que ce soit, les preceptes n’ont point d’effect sans exercice.
Patric.
Trop grand estat & superfluité d’accoustremens, est cause de la ruine d’une maison.
Ter.
Trop grande familiarité souvent engendre mespris.
Euseb.
La femme est une creature que Dieu a creé pour la compagnie de l’homme.
Patric.
Femme est un nom de dignité, & non de volupté, l’homme doit desirer & tenir sa femme pour sa compagnie, & non pour le contentement de ses plaisirs.
Juven.
Il n’y a creature qui ayme plus vengeance que la femme : & si sa force respondoit à son courage, elle feroit souvent grand trouble.
Platon.
C’est l’office de la femme de gouverner soigneusement la famille en l’absense du mary, & luy obeir en toutes choses.
Pythag.
Si tu es marié retien tousjours la seigneurie & domination sur ta femme, afin que par trop grande liberté & licence, elle ne te vueille surmonter.
Patric.
C’est l’office du mary d’enseigner sa femme en bonnes moeurs, & ne la doit injurier, menacer ou battre. Car le naturel de la femme est qu’elle s’endurcit aux coups, elle en devient pire, & quand elle se trouve avoir l’opportunité, elle s’en donne à son plaisir, se persuadant par tel moyen s’estre vengee de son mary.
Salom.
La malice de la femme est plus grande que celle du serpent : de sorte que si elle peut mettre les pieds sur la teste de l’homme, elle luy fera consumer ses jours en douleur : bien heureux est celuy qui a bonne femme, car c’est un don de Dieu.
Pythag.
Si tu prens femme, fay qu’elle soit pareille à toy.
Plutar.
Les maris qui ne veulent rire, joüer, et user des joyeux plaisirs, de Venus, avec leurs femmes, demonstrent qu’ils desirent prendre leurs voluptez ailleurs.
Mur.
Celuy qui se peut passer de femme, est exempt de grand ennuy.
Patric.
A tard est honteuse la femme, qui a perdu sa chasteté.
Bion.
Si tu as belle femme, tu seras en peril d’en estre trompé : & si elle est laide, elle te desplaira : la moyenne forme est la meilleure.
Patric.
Celuy qui se marie à une femme vefve a double peine : premierement de luy oster les conditions de son premier mary, & puis de l’accoustumer et apprendre à s’accommoder aux siennes.
Thal.
Si tu veux estre exempt de jalousie, tu dois plustost choisir une femme laide que belle.
Patric.
Esly femme qui soit pareille à toy : car une imparité engendre contemnement : Semblance & conformité lie les coeurs d’une amitié inseparable.
Patric.
Tout va mal en une famille ou la femme domine et l’homme obeit.
Patric.
C’est une chose que doit bien craindre la femme, que d’encourir mauvais bruit : car quand la femme est une fois diffamee soit à tort ou à bon droit, ne peut apres reparer son honneur.
Marti.
D’autant plus que la femme est detenue estroitement, d’autant plus est convoiteuse de luxure.
S. Jero.
Celuy qui aime femme plus ardamment qu’il n’est licite, est adultere.
Senec.
Nature a denié la force à la femme, autrement son courage tousjours plein de tromperies, seroit inexpugnable.
Virgi.
La femme est tousjours inconstante et muable.
Mela.
Il y a en ce monde trois grands dangers eminens, la femme, le feu, & la mer.
Dioge.
Diogenes loüoit les jouvenceaux, qui promettoyent de prendre femme & n’en prenoient jamais.
Patric.
La plus plaisante couverture du visage de la femme c’est modestie : & qu’en la face il reluise une joyeuse severité, & posee contenance, qui est indice que l’entendement est de mesme.
Theop.
L’homme sage doit prendre femme mediocrement belle, & bien apprise, riche et d’honneste lignage.
Socrat.
La principale vertu de la femme, c’est pudicité, laquelle incontinent qu’est suspecte, la femme vit en peine & misere.
Phalar.
Le lieu ou la femme s’est despouillee de sa premiere fleur de pudicité, luy est plus agreable.
Demo.
Estre gouverné de la femme est grande injure au mary.
Gen.
Il vaut mieux habiter dehors qu’avec une femme trop parlante.
Patric.
La fin est malheureuse de la femme qui est lubrique & paillarde.
Patric.
Les vrais accoustremens d’une femme de bien est modestie, & avoir ses enfans bien aprins en doctrine & bonnes moeurs.
Patric.
Que la femme se garde de se farder : car il n’est rien plus deshonneste que de se montrer autre que l’on est, & doit on mal juger d’une femme, qui cherche dehors estre loüee pour sa beauté.
Patric.
Femme qui ayme à courir, à tard est chaste & pudique.
Patric.
Un homme reprint sa femme, pource qu’elle ne l’advertissoit de ce qu’il avoit l’haleine puante : laquelle s’excusa modestement, (disant) qu’elle pensoit que tous les hommes sentissent comme luy.
Avia (femme Romaine) reprinse de ce qu’elle ne se remarioit point, veu qu’elle estoit encores jeune, dit deux raisons : la premiere, Si elle rencontroit un bon mary, comme le sien premier, qu’elle ne vouloit estre perpetuellement en crainte de le perdre : ou s’il advenoit qu’elle en eust un mauvais, qu’elle ne le vouloit experimenter.
Xeno.
Amenie (femme de Perse) interrogee de son mary, ce que luy sembloit de la beauté de Cyrus, dit, qu’elle ne pouvoit juger d’autre beauté que de celle de son mary.
Senec.
Necessité est desloyalle garde de la pudicité de la femme.
Lucie
La mort du mary rompt l’amour d’une femme chaste.
Ovide
La femme est plus subjecte, ardente, & affectionnee en amour que l’homme.
Juven.
Le lict est plein de noise, ou la femme apporte grand doüaire.
Senec.
Amour de folle femme, enfer, le feu, & la terre, ne disent jamais c’est assez.
Marc.
Marie (fille de Caton) interrogee pour quoy elle ne se remarioit : Parce (dit elle) que je ne trouve homme qui me vueille plutost que mes biens.
Gyrol.
Nourrir une pauvre femme, c’est une chose difficile, & supporter une riche, grand tourment.
Patric.
La condition de la fille se cognoist par le naturel de la mere, & est à presumer qu’une mere chaste & pudique, entretient ses filles en honneur : & celle qui hayt reproche & infamie, ne souffrira à sa fille aucun vice.
Hebr. ii.
La foy est le fondement des choses que l’on espere, & certification des choses non apparantes.
Hebr. ii.
Il est impossible de plaire à Dieu sans foy.
R. xiiii.
Tout ce qui n’est point faict en foy, est peché.
Eph. iii.
Vous estes sauvez de grace, par la Foy, ce n’est point de vous, mais du don de Dieu, non point par les oeuvres, afin que nul ne se glorifie : Nous sommes son oeuvre creé en Jesus Christ.
Gal. ii.
L’homme n’est point justifié par les oeuvres de la Loy, sinon par la foy de Jesus Christ afin que nous soyons justifiez par la Foy de Jesus Christ, & non point par les oeuvres de la Loy, par ce que nulle chair n’est justifiee par les oeuvres de la Loy.
Ro. iiii.
La promesse n’a point esté faicte à Abraham, ou à sa semence, d’estre heritiers du monde par la Loy, mais par la justice de la Foy.
Rom. iii.
L’homme est justifié par Foy sans les oeuvres de la Foy.
S. Amb.
La Foy est le fondement de justice.
Patric.
Peu de foy est adjoustee aux personnes constituees en miseres & pauvreté.
Patric.
Foy est une chose fort loüable. Il n’est rien plus deshonneste à gens d’authorité, que de rompre la foy & encourir en une note d’infamie, laquelle tousjours dure.
Senec.
Ceux sont proprement fols, qui loüent les voluptez mondaines.
Cicero.
Nul fol heureux, nul sage qui ne soit heureux.
Mena.
Celuy qui fait au contraire de bien, doit estre reputé fol.
Isocra.
On feint que Protheus se change en plusieurs formes, aussi les pensees des fols sont diverses & muables.
Euseb.
Ceux la sont naturellement fols, qui honnorent les riches & mesprisent les sages ornez de science.
Socra.
Ainsi que les luxurieux ne peuvent estre gueris de leurs maladies, aussi les fols ne peuvent trouver remede contre leurs adversitez.
Cicero.
Les fols desirent souvent ce qui leur est ou seroit dommageable.
Isocr.
Les Pelerins s’esgarent souvent par les chemins, aussi les fols du sentier de vertu.
Socra.
Ainsi que le vin tourné n’est point desiré aux banquets, aussi ne sont les fols en compagnie honneste.
Arist.
Il vaut mieux estre pauvre, que fol.
Cicero.
C’est le propre de folie de voir les vices d’autruy & ignorer les siens.
Tertul.
C’est une folie de blasmer les choses non entendues, encore qu’elles meritassent d’estre hayes.
Platon.
Pense quel grand mal c’est de folie, qui cache les fautes que nous commettons.
Cicero.
C’est folie d’estre curieux d’estre cogneu des hommes : & ne se point cognoistre soy-mesme.
Vives.
C’est grande folie de commettre un crime soubs les arres d’une cupidité de vie incertaine.
Vives.
C’est folie de disputer, s’il n’y a espoir de profiter.
Bion.
Bion interrogué que c’est de folie, dit, que c’estoit empeschement de felicité.
Cicero.
Le propre de force, est de ne craindre rien, ne faire conte de toutes choses humaines, & estimer que rien intollerable ne peut advenir à l’homme.
Isocra.
Force avec prudence ayde beaucoup mais sans icelle elle nuict.
Arist.
Force sans prudence, est temerité.
Perian.
Ne fay rien par force, mais plustost par douceur.
Patric.
Force, Prudence, Justice, & Temperance, sont quatre soeurs, qui sont aliees ensemble en telle sorte que l’une sans l’autre ne peut estre.
Patric.
Celuy doit estre reputé fort, qui est appareillé à mourir honnestement : & se trouve volontiers à tous hazards, ne se trouble pour aucun tumulte, & ne s’effraye par crainte.
Patric.
Il n’est rien si fort qui ne puisse estre debilité & rompu par force : mais vaincre son courage, & refrener ses passions, c’est le propre de l’homme constant, & celuy qui le faict, ne peut seulement estre comparé aux hommes parfaicts, mais participe beaucoup de la divinité.
Platon.
Platon enquis, Qui estoit le plus fort des humains, respondit, Celuy, qui peut moderer ses passions.
Cicero.
Celuy veritablement est fort qui ne se trouble point és adversitez.
Senec.
Celuy doit estre estimé fort, qui deschasse les vices comme ennemis.
Cicero.
Ceux qui repoussent l’outrage, doivent estre reputez forts, & non pas ceux qui les font.
Patric.
Les anciens idolatres estimoient fortune estre une Deesse, qui estoit cause du bien ou du mal : mais tout se fait par la providence divine.
Quin.
Cicero.
Un Royaume est plus souvent destruit par la ruze & cautelle d’un flateur, que par les ennemis.
Cicero.
Le monde est si corrompu, que qui ne sçait flater, ou apparoir estre envieux, ou orgueilleux, n’est point le bien venu.
Socra.
Fuis comme chose abominable la benevolence des flateurs.
Socra.
Les loups sont semblables aux chiens, & les flateurs aux amys : neantmoins ils desirent choses differentes.
Phano.
Comme Acteon fut devoré par ses chiens : aussi plusieurs par les tromperies des flateurs.
Plutar.
Les chasseurs prennent les Lievres à l’aide des chiens : aussi les flateurs les fols avec fauces loüanges.
Chilo.
Ayme plustost faire ton dommage, que d’acquerir un gain deshonneste.
Xenop.
Le gendarme qui pour convoitise de vivre prend la fuitte, est fol : car souvent par vertu on se sauve, & void on trop plus tuer & s’accuger de gens en fuyant la mort, que de ceux qui bataillent virillement & avec grand courage.
Vives.
Gentilhomme est, estre bien nay, & naturellement apte à vertu.
Vives.
Gloire est, estre bien nommé, & en bonne reputation, à cause de vertu.
Cicero.
Gloire est un renom illustre, de plusieurs grands benefices faicts envers son pays, & envers un chacun.
Cicero.
Nature nous a limité le corps de la vie bref : mais celuy de la gloire fort grand.
Horace.
On ne trouve homme qui apres avoir prins peine ne desire gloire, comme soulde & loyer de ses labeurs.
Aristo.
Qui est celuy qui prendroit tant de peine jour & nuit : si la gloire devoit terminer par mesme fin que la vie ?
Ovide.
Gloire donne force à l’esprit, que par la cupidité de loüange, faict que le coeur entreprend chose honneste.
Valer.
Il n’est homme si humble, que quelquefois ne soit surpris de quelque affection de gloire.
Patric.
Gourmandise faict plus mourir de gens que ne faict le glaive ou la famine.
Hypocr.
Hypocrates escrit, que ceux qui sont adonnez à gourmandise, ne sont jamais en santé, & ne vivent pas longuement : leurs ames sont empeschees de sang, comme si elles estoient envelopees de fange, & ordure : & pourtant ne pensent rien de celeste, mais ont tousjours le coeur à la cuisine.
Patric.
Les gourmands sont tousjours indispos, assiduellement malades, & peu souvent en santé, leur vie est brefve : nul gouffre n’engloutoit plustost le bien de l’homme que gourmandise : tant plus un gourmand est remply, tant plus a faim : tant plus disne, tant plus veut il souper : il n’y a possession si ample, ne mesnage si bien aorné, ne richesses si grandes, qu’en peu de temps ne soyent noyez & confondues dedans le ventre d’un gourmand.
Diog.
Diogenes voyant la maison d’un gourmand exposee en vente, dit par facecie, Je me doutois bien que ceste maison tousjours remplie & saoulee de vin & de viandes à la fin vomiroit son maistre.
Vives.
Guerre est le comble de tous maux, par laquelle l’homme surmonte la cruauté de toutes bestes.
Vives.
On peut assez juger quelle horreur a nature de la guerre, veu qu’elle a engendré l’homme sans armes.
Vives.
Il n’est possible que l’homme puisse faire guerre sans peché & offence.
Cicero.
Guerre ne doit estre entreprise pour autre fin qu’afin qu’on puisse vivre en paix.
Patric.
Gens de guerre doivent contemner le commandement de ceux qui les induisent à combatre injustement, & soubs mauvaise querelle.
Vives.
C’est heresie pleine d’impieté, de se mocquer des sainctes Escritures & de convertir le sens naturel d’icelles en resveries, & inventions superstitieuses.
Patric.
Heresie est d’estre obstiné en une opinion mauvaise, & contraire à la parolle de Dieu.
Patric.
L’homme se doit cognoistre soy-mesme, il s’esleve par si grande gloire, qu’il pense estre dominateur de la machine ronde, & qu’il peut dompter tous les animaux, & ce pendant n’est autre chose qu’un animal mortel, caducque & debile.
Vives.
L’homme est capable de corps, & d’esprit : le corps est faict des elemens, & l’esprit divin semblable à Dieu.
Cicero.
L’homme naturellement n’est apte à bien faire, ains enclin à mal.
Ovide.
L’homme void souvent ce qui luy est bon & utile : neantmoins fait le contraire.
Aristo.
L’homme est le meilleur d’entre toutes les bestes, quand il obeit à raison, & le pire quand il se desvoye et sort des limites de raison.
Bias.
Ne loüe point un homme ignorant par ses richesses, ains par sa vertu.
Colum.
L’homme ne faisant rien apprend à mal faire.
Patric.
Un Tigre n’exerce point sa cruauté sur un autre Tigre : un Lion ne faict la guerre à un autre Lion, un Dragon n’est ennemy au Dragon : mais l’homme tant est de nature perverse, prend plaisir de nuire à son semblable, & est celuy d’entre les bestes qui vit le plus mal asseuré.
Vives.
L’homme est suject à faire faute, mais c’est aux fols de perseverer en leurs pechez.
Platon.
L’homme n’est point nay pour soy-mesme mais pour son pays, ses enfans & prochains.
Vives.
Tu apprendras des sages à estre homme de bien, des fols à estre mieux advisé, tu ensuivras ce que les sages loüeront, & tu eviteras ce qui sera loüé par les fols.
Vives.
L’homme doit penser trois choses : Comme il doit estre sage, comme il doit bien dire, & comme il doit bien faire.
Vives.
Il n’est homme si hors de sens qu’il ne desire plustost parvenir au lieu ou il pretend faire sa demeure, que demourer en chemin.
Vives.
Il n’est possible d’avoir bonne estime de celuy, entre les mains duquel on se met avec crainte.
Arist.
Aristote interrogué que c’estoit de l’homme, dit : C’est l’exemple de maladie, proye du temps, jeu de fortune, image de ruine, balance d’envie, & calamité : et le reste flegme et cholere.
Patric.
L’homme est nay pour contempler les choses celestes, & mesme on le juge par sa face eslevee en hault, & par l’esprit.
Patric.
La nature de l’homme est telle qu’il ne cognoist son bien jusques à ce qu’il est perdu.
Cicero.
C’est chose mal seante à l’homme, de ne vouloir faire ce qu’il commande à un autre.
Patric.
Veu que tu es homme, tu dois considerer la commune condition, & te souvenir que tu es mortel.
Vives.
L’homme qui cherchera le Royaume de Dieu & sa Justice, n’aura jamais faute de ce qui luy est necessaire.
Vives.
L’homme ne face à autruy, que ce qu’il luy voudroit estre faict.
Vives.
Il convient porter honneur aux bons seulement.
Patric.
L’honneur qui s’acquiert par science est plus loüable, que la gloire receue des faicts de guerre.
Honneur nourrit les arts, & par icelle sommes enflammez à acquerir gloire.
Demo.
Donner honneur à aucun plus qu’il ne merite, c’est donner occasion aux fols de mal penser.
Cicero.
C’est honneur d’accuser les meschans & deffendre les bons.
Cicero.
Honneur se doit acquerir par vertu, & non point par finesse.
Platon.
Honneur est un bien divin, & ce que font les meschans ne merite honneur.
S. Aug.
Qui pourra endurer un riche homme estre mis au siege d’honneur, & l’homme honneste & sage estre mesprisé.
Thal.
Tu dois porter honneur (apres Dieu) à ton Prince & à ses Lieutenans, par ce que par eux le pays est gouverné en paix, la justice administree, les meschans corrigez, et les ennemis repoussez.
Patric.
Histoire est le tesmoignage du temps, maistresse de la vie, lumiere de verité, et messagiere d’antiquité.
Patric.
Histoire nous propose devant les yeux les faits heroiques des hommes vertueux, par lesquels nous pouvons acquerir la maniere de bien & vertueusement vivre : eviter les dangers & folles entreprises, estre prudens & subtils aux affaires.
Patric.
L’histoire nous enflamme, à ce qui est honneste, elle deteste les vices, mesprise les meschans, loüe les bons & vertueux.
Vives.
Le fondement de nostre salut est croire en Jesus Christ nostre Legislateur, & que le sainct Esprit procede de luy, sans lequel nous ne pouvons faire, ne penser chose qui soit bonne.
Act. iiii.
Il n’y a point de salut sinon en Jesus Christ, il n’y a point d’autre nom donné entre les hommes, par lequel nous puissions estre sauvez.
Mat. xi.
Venez à moy vous tous qui estes affligez, & vous serez soulagez.
Act. xiii.
Par iceluy vous est annoncee la remission des pechez : qui croit est justifié par Jesus Christ.
Vives.
Il a moyenné la paix entre Dieu & le Genre humain, & a esté autheur de nostre salut, estant vray Dieu & vray homme.
Vives.
Il est venu en ce monde pour avoir compassion du genre humain, pour nous enseigner la droicte voye que nous devons tenir pour parvenir à Dieu : non seulement a enseigné un chemin tressur, mais aussi l’a demonstré par ses oeuvres & sa vie, laquelle rend tesmoignage de sa bonté, & ses miracles de sa grande puissance.
Patric.
L’innocent ne craint point les Loix ne les tesmoins, l’accusateur ne le rapporteur : Il n’est subject à aucun, il n’obeit à nully : & ne faict tort ny injure à personne.
Socra.
Rendre injure pour injure, est autant que de laver la boüe avec la boüe.
Lev. xx.
Tu ne tiendras point ton courroux, et ne te vengeras point de l’injure que l’on t’aura faicte.
Aristi.
Aristipus estant injurié, dit, tu es le maistre de mal dire, & moy d’escouter.
Patric.
Ire est une perturbation de l’esprit, cruelle & mal seante à l’homme humain : elle change la doulceur de l’homme en la cruauté des bestes, contrainct souvent faire, ce dont incontinent on se reprend.
Lacta.
Si l’homme qui tient son ire gouverne Royaume, il trouble tout, respand le sang humain, faict tresbucher les citez, trouble le peuple, & rend les provinces desertes & inhabitables.
Senec.
Il n’y a chose qui face l’homme plus enclin à ire, que le nourrissement delicat.
Senec.
Persuasion de felicité a de coustume de nourrir l’ire.
Heracli.
C’est chose moins difficile de batailler contre volupté, que contre ire.
Patric.
L’ire change la nature de l’homme en nature de beste sauvage.
Patric.
Jeunesse se commence, quand les enfans commencent à parler parfaictement, & qu’ils sont en aage pour estre instruits aux bonnes disciplines.
i. Pie. v.
Jeunes gens soient subjects aux anciens, & se monstrent humbles envers eux, parce que Dieu resiste aux orgueilleux, & donne grace aux humbles.
Cicero.
C’est l’office d’un Juge d’avoir au conseil gens de bien, sçavoir la Loy, observer la Religion, & garder inviolablement la Foy, faire cesser toute haine, envie, querelle, et convoitise.
Cicero.
Aux Juges est requis d’avoir vertu, specialement Force & Prudence.
Cicero.
Es choses de grande importance on regarde le soleil, puis les effects, puis apres les issues.
Cicero.
Le juge est corrompu plustost par le beau parler des Advocats, que par argent : toutesfois on prise celuy qui obtient par son eloquence, et qui corrompt par pecune est puny.
Exode.
Tu constitueras des Juges, afin qu’ils jugent le peuple par juste jugement, tu ne renverseras point le droit, & n’auras regard aux personnes, tu ne prendras aucuns presens, car le present aveugle les yeux des sages.
Deut.
Escoutez Juges, & jugez droictement, entre l’homme & le frere, & l’estranger : Vous n’aurez acception de personne : & supporterez autant le pauvre que le riche, vous ne craindrez la face de personne, car le jugement est à Dieu.
Deut.
Juges advisez ce que vous faictes, car vous n’exercerez point le jugement des hommes, mais le jugement de Dieu : Dont il vous sera faict selon les choses jugees, la craincte de Dieu soit en vous, ne faictes point d’iniquité vers le Seigneur Dieu, n’ayez acception de personne de convoitise de dons.
Caius.
Justice est de n’offenser personne, & rendre à un chacun ce qui luy appartient.
Emped.
Justice est le fondement de compagnie humaine, qui a esgard à la Religion Chrestienne.
Patric.
L’office de Justice, est de ne tromper personne, & de Prudence de garder d’estre trompé.
Cicero.
Il n’y a mal plus grand en Justice, que quand soubs couleur de justice, ceux sont reputez gens de bien qui sont malins & meschans.
Vives.
La langue est souvent cause de bien & de mal, parquoy la convient brider, afin qu’elle ne nuise à soy-mesme.
Vives.
Nul n’est digne d’estre en authorité, qui ne met point de loy à sa langue.
Thal.
Tu ne dois point avoir en la langue autre chose que tu as en la pensee.
Thal.
La mauvaise coustume des simulateurs, est que leurs coeurs pensent d’un & leurs langues dient d’autre.
Salom.
Malediction à l’homme qui a le coeur double, tu dois estre tel ce jourd’huy qu’hyer.
Cicero.
Celuy est vrayement liberal, qui de ses richesses rachette les prisonniers qui sont detenus par guerre, & pirates de mer : ou celuy est liberal qui prend sur soy les debtes de ses amis, qui ayde à marier les pauvres filles.
Cicero.
Sois liberal à celuy qui le merite.
Patric.
C’est un acte de coeur noble, d’estre liberal, & faire service à un chacun. Ceux qui sont bienfaicteurs, semblent imiter Dieu qui tousjours eslargist ses bienfaicts aux humains.
Bito.
Ce n’est pas liberalité si tu donne plus par affection de vaine gloire, que par misericorde.
Cicero.
Il en y a plusieurs convoiteux de gloire qui ravissent aux uns pour se monstrer liberaux aux autres.
Just.
Liberté est chose precieuse & qu’on ne pourroit assez priser.
Patric.
Gens de coeur & de vertu ayment plustost mourir, que de perdre leur liberté.
Patric.
C’est à faire à gens simples & de petite condition, de se laisser mettre soubs le joug.
Epi.
Il vaut trop mieux vivre en liberté, et sans peur avec pauvreté, qu’en servitude avec grandes richesses.
Senec.
Celuy doit estre reputé estre en liberté, qui souhaitte seulement les choses qui sont en sa puissance.
i. Tit.
La Loy est bonne si on en use bien. La Loy n’est pas pour les justes, ains pour punir les meschans.
Rom. vi.
Je n’ay point cognu peché sinon par la Loy, je ne sçavois que c’estoit de concupiscence, sinon que la Loy m’eut dit, Tu ne convoiteras point.
Gal. iii.
La Loy a esté nostre conducteur, pour venir à Jesus Christ, afin que nous soyons justifiez par la Foy. La Loy a esté donnee par Moyse : mais la grace a esté faicte par Jesus Christ.
Ezech. xx. c.
Ne cheminez point aux Loix de voz Peres, & n’observez point leurs jugemens, ne soyez point soüillez en leurs Images. Je suis le Seigneur vostre Dieu. Cheminez en mes commandemens, & gardez mes ordonnances.
Cicero.
Nous sommes enseignez par les Loix à dompter noz appetits, & reprimer toute convoitise, garder ce qui est nostre, ne convoiter ce qui est à autruy.
Platon.
La Cité n’est de longue duree en laquelle les Loix ne commandent point aux Magistrats, mais les Magistrats aux Loix.
Pausa.
Il faut que les Loix soient par dessus les hommes, & non pas les hommes par dessus les Loix.
Patric.
Les Loix civilles servent bien peu si elles ne sont conjoinctes au commandement de Dieu.
Eras.
Il est expedient qu’il y ait peu de Loix, & encores icelles de claire interpretation, à fin qu’on n’ait point de besoing de ceste maniere d’hommes praticiens, qui se nomment advocats, ce qui (à la verité) est un tiltre d’honneur : mais maintenant l’avarice, & trop grande convoitise d’argent donne mauvais bruit à cest estat.
Platon.
Il n’est rien plus dangereux que d’interpreter les Loix au plaisir des hommes.
Erasm.
Ainsi comme en maladie n’est point de besoing d’experimenter nouveaux remedes, si les vieux ont esté trouvez bons, aussi ne faut il point faire des Loix nouvelles, si les anciennes sont utilles & bonnes.
Arist.
En vain sont establies Loix s’il n’y a gens de bien pour les faire garder & advient souvent que les Loix bien aornees par la malice des gouverneurs & officiers, tournent au detriment de la Republique.
Platon.
Il n’y a rien en la vie humaine, ou on trouve plus de consolation, amitié plus ferme & accomplie, qu’en mariage.
Le mariage joinct ensemblement Citoyens avec Citoyens par bonne amitié, reconcilie les inimitiez.
Ysodo.
Il y a trois biens en mariage, foy, lignee, & mistere.
He. xiii.
Mariage est entre tous honnorable, & la couche sans macule, mais Dieu jugera les paillards.
i. Cor. vi.
Le mary rende la benevolence deue à sa femme : aussi pareillement la femme à son mary.
La femme n’a point de puissance de son corps, ains son mary.
Col. iii.
Marys aymez voz femmes, & ne soyez point rigoureux vers elles.
Ap. vi.
Je voy soubs l’autel les Ames de ceux qui ont esté tuez pour la parolle de Dieu, & pour le tesmoignage qu’ils avoient : Et crioient à haute voix, disant, Jusques à quand Seigneur sainct & veritable, ne juge tu point, & ne venge tu point nostre sang, de ceux qui habitent en la terre : Et leur furent donnees à chacun robbes blanches, & leur fut dit, qu’ils se reposassent encores un peu de temps, jusques à ce que leurs compagnons serviteurs fussent accomplis & de leurs freres, qui devoient aussi estre martirisez comme eux.
J. x. vi.
Vous serez contristez, mais vostre tristesse sera convertie en joye.
Apo. ii.
Sois fidele jusques à la mort, & je te donneray la couronne de vie.
Math. xiii.
Les justes resplendiront comme le Soleil au Royaume de leur Pere.
Ma. xv.
Venez les beneits de mon Pere possedez le Royaume lequel vous est preparé des la fondation du monde. Puis dira à ceux qui seront à la fenestre : Maudits departez vous de moy au feu eternel, & allez au tourment eternel : Vous justes venez à moy, & joüissez de la vie eternelle.
Celsus.
La Medecine est necessaire pour la vie humaine : L’agriculture promect nourrissement & la médecine santé.
Vives.
Si la Medecine du corps est necessaire, d’autant plus l’est celle de l’Ame, sans laquelle le corps ne peut estre bien dispos.
Horace.
Vertu consiste en mediocrité, & vice en exces.
Bito.
On acquiert plus de loüange par mediocrité, que par exces.
Senec.
Toute chose qui est trop, se convertit en vice.
Horace.
Il y a moyen en toutes choses, & certaines limites & fins, lesquels la vertu n’outrepasse point.
Phamo.
Celle n’est point vraye mere qui permet nourrir son enfant d’autre laict que du sien : car les mammelles ne sont donnees à la femme pour l’aornement de sa poictrine : mais Nature les luy a donnees, pour le nourrissement de l’enfant.
Patric.
La bonne mere chaste & pudique qui a vescu sans blasme, ne permettra à ses enfans chose qui ne soit honneste.
Cicero.
Les hommes sont souvent menteurs contre ceux qu’ils ont en hayne.
Arist.
Les menteurs pour recompence de leurs menteries ont cecy, qu’encores qu’ils disent verité, ne sont jamais creuz.
Eccle. xx.
Un laron vaut mieux qu’un menteur ordinaire : mais tous deux auront confusion pour leur part.
Eccles. xx.
C’est un mauvais blasme à un homme, que mensonge : toutesfois il est souvent en la bouche folle.
Eph. iiii.
Otez le mensonge, & parlez verité chacun avec son prochain.
Psam.
Garde toy de menacer autruy, et ne desire te venger d’autruy, car à Dieu seul appartient la vengeance.
Mat. xi. S. L. vi.
Certes si vous sçavez que c’est, Je veux misericorde & non point sacrifice : vous n’eussiez point condamné les innocens, car aussi le Fils de l’homme est Seigneur mesme du jour, du repos, & est licite de bien faire és sabaths.
Cicero.
Cela doit estre imprimé en nous, dés nostre jeune aage, de ne point craindre la mort : Car si nous en avons craincte, nous vivons en perpetuel tourment.
Isocra.
Nature a condamné un chacun à mourir, mais les vertueux ont ce don propre de mourir avec gloire & loüange.
Ap. xxiii.
Bien heureux sont les morts qui meurent en la grace de Dieu, l’Esprit dit qu’ils reposent de leurs labeurs, & leurs oeuvres les suivent.
Epi.
Il y a des gens qui sont de telle nature qu’ils desirent mourir, & non mourir.
Mus.
Puis que c’est une chose arretee & certaine qu’il convient une fois mourir, je n’estime point celuy qui meurt tard heureux : mais celuy qui meurt avec honneur.
Simoni.
La mort est la medecine, & fin de tous noz maux.
Aristo.
Il n’est rien meilleur à l’homme, que de naistre : ne rien meilleur que de mourir au commencement de la vie.
Patric.
Il ne faut pas porter impatiemment ce qu’on ne sçauroit vaincre par force, ne par conseil, ains estimer que par la mort ne nous advient chose nouvelle, ne rien outre la condition de tous mortels : parquoy ne se faut contrister de ce qui est commun à chacune creature. Que nous sert-il de lamenter & plaindre, sinon que nous sommes veuz plus legers, & inconstans par cela ?
Erasm.
Nous ne devons point plourer la mort d’autruy, si elle n’est deshonneste : car nous n’estimons point celuy estre le plus heureux, qui aura vescu plus longuement, mais plus honnestement.
Cicero.
La mort est le bout & extremité de toutes choses qui est le departement de l’Ame & du corps.
Cicero.
Il n’y a rien semblable à la mort que le dormir.
Socra.
La mort est incertaine : en sorte que personne ne se peut asseurer de vivre un an, non pas jusques à la vespree.
Cicero.
Qui est celuy tant soit-il jeune qui soit certain de vivre jusques au Soleil couché ?
Platon.
Il faut que tout meure, & la mort, est la fin de misere & d’adversité.
Ecclesi. xx.
Ne pleurez point sur les morts, parce qu’ils reposent.
Ecclesi. xxviii.
Il n’y a point de retour de la mort, & ne te proffitera de rien de te tourmenter et fascher d’icelle.
Sa. xii.
David, de son enfant mort dit, Pourquoy ploreroy-je ? Le puis-je faire revenir ? J’iray à luy, & il ne viendra point à ensevelir les morts.
Job. xiiii.
L’homme qui est mort ne se releve plus & ne se reculera jusques à ce que les Cieux ne seront plus.
Math. xxii.
Dieu n’est point le Dieu des morts, ains des vivants.
Deut.
En toy ne sera trouvé homme qui face passer son fils, ou sa fille par le feu, ne Magitien usant de Magique, ne homme ayant regard au temps & oyseaux, ne Sorciers, ne Enchanteurs, ne hommes demandans conseil aux esprits familiers, ne Devins demandans advis aux morts : car tous ceux qui font telles choses sont abomination devant le Seigneur.
Luc. vi.
Les vivans ont Moyse & les Prophetes, qu’ils les oyent, s’ils ne les veulent ouyr aussi ne croiront-ils point aux morts quand ils ressusciteroient.
i. Sam. xxviii.
Saul fut puny pour avoir demandé conseil à la Sorciere, & aux morts.
Jer. xxii.
Ne pleurez point le mort, & ne soiez point esmeuz pour luy, ains celuy qui vient de naistre, car il ne retournera plus, & ne voira plus la terre de sa nativité.
Cicero.
Celuy qui craint la mort, laquelle on ne peut eviter, ne peut vivre en tranquilité & repos de son esprit.
Cicero.
Celuy qui ne craint point la mort, s’acquiert grand secours & moyen pour vivre heureusement.
Cicero.
La mort n’espouvente point l’homme sage, combien qu’elle luy soit tous les jours preparee.
Socra.
La mort honneste jamais ne doit estre fuye, mais plustost desiree.
Patric.
La Musique delecte l’esprit & rend les hommes plus prompts, & alaigres à la chose militaire.
La Musique doit estre receue en la Cité de liberté, pourveu qu’elle ne donne que plaisir.
Vives.
Nature nous a enseigné ce qui est necessaire d’avoir : & folie a inventé ce qui est superflu.
Vives.
Si tu donne à nature ce qui luy est necessaire, elle y prend plaisir : & si tu luy donne chose superflue elle en est debilitee.
Cicero.
Nature vaut mieux sans doctrine, que doctrine sans nature.
Cicero.
J’ay cogneu plusieurs gens d’excellent esprit, qui sans avoir esté endoctrinez, ont estez grands personnages & vertueux : en sorte que l’on pouvoit juger qu’ils avoient une nature en eux, plustost divine qu’humaine.
Phalar.
Nature a pourveu aux commoditez de tous les animaux, aux uns donnant toisons, plumes, escailles & autres semblables : mais elle a produit les hommes tous nuds, & denuez de force : tellement que pour pourvoir à ses necessitez il faut qu’il travaille avec soing, labeur & industrie.
Leod.
Necessité enseigne Nature & pouvoir à l’advenir, & s’accommoder à ce qui est propre pour pourvoir à la necessité des hommes.
Patric.
Necessité a plus d’efficace que nul art, qui ne se fortifie point d’ayde accoustumer : mais quiert & invente chose nouvelle pour sa deffence.
Salust.
La vraye noblesse, est de s’appuyer à sa propre vertu, & non à celle de ses Majeurs.
S. Chr.
Que sert la noblesse, à celuy qui est soüillé de vice ? Que nuist à celuy l’obscure race s’il est aorné de vertu.
Senec.
Le noble coeur se delecte és choses vertueuses, & ne verrez point les choses d’excellence prendre plaisir aux choses viles.
Quin.
La vraye noblesse vient de vertu, & les autres choses sont de fortune.
Fab.
Nous n’estimons point qu’aucun merite le tiltre de noblesse à cause de sa naissance, & de sa race, ains pour l’excellence de sa vertu.
Patric.
Il est beaucoup meilleur d’estre en bonne reputation par actes vertueux, que d’estre meschant, & se couvrir de la vertu, & noblesse de ses Majeurs.
Patric.
Il faut vivre en sorte que l’on soit commancement & exemple de vertu à sa posterité.
Patric.
Il ne faut point degenerer, & obscurcir la gloire de ses ancestres par sa mauvaise vie.
Patric.
Noblesse sans bonté engendre orgueil, & richesse sans vertu, insolence.
Socra.
On reprochoit à un qu’il n’estoit point de noble sang, lequel respondit : Tant plus suis digne de loüange, par ce que ma noblesse commance à moy.
Socra.
Socrates interrogué que c’estoit que noblesse, dit, c’est une temperance de l’ame et du corps.
Boet.
La noblesse du sang d’autruy ne te rend noble si tu ne l’acquiers toymesme.
Apul.
La noblesse n’est à considerer selon le sang, ains selon les vertus.
Vives.
Noblesse est d’estre cogneu par l’excellence & hautesse de sa vertu, estre issu de gens vertueux & estre semblable à eux.
Vives.
Noblesse, honneur, puissance, & dignité, nous ont esté delaissez d’une vaine gloire & antique persuasion des hommes, laquelle Jesus Christ a arrachee du coeur des siens, & depuis a esté semee entre les Chrestiens comme Zizanie, que le diable ennemy des hommes a semé parmy la bonne semence.
Vives.
D’autant plus q’un homme est noble, et bien nourry, tant moins se doit estimer, mais se montrer modeste, gratieux & humain : car arrogance ne procede que de personne hebetee, & non pourveue de sçavoir & d’honnesteté.
Vives.
C’est le propre d’un homme noble, & bien nay, de pardonner & remettre les offences : Tenir sa rancune, & aymer vengeance, c’est à un homme cruel & inhumain.
Aristo.
En une Republique bien ordonnee, ceste loy doit avoir lieu, que nul office ne soit à vendre : mais qu’un chacun en soit pourveu selon ce qu’il a merité.
Cicero.
Les officiers d’une Cité sont la Loy parlante, & les Loix sont officiers muetz.
Isocra.
Les Officiers doivent preferer l’utilité publique à leur profit particulier. Ainsi comme les ordonnances doivent commander aux officiers, aussi les officiers doivent commander au peuple.
Euseb.
Celuy qui tient office, & establit loix, ne doit estre gouverné par sa seule puissance, mais avec dignité & bon entendement se recognoistre par dessus tous les autres.
Exode.
Pourvoy entre le peuple de gens vertueux, craignans Dieu, hommes veritables hayssans avarice.
Vives.
L’orgueilleux est tousjours en discord avec les humbles, encores beaucoup plus avec les autres orgueilleux.
Patric.
Oysifs ne doivent estre tollerez en une Cité bien policee, car les hommes ne faisans rien, apprennent à mal faire.
Ovide.
Si tu fuis oysiveté, Cupido ne te pourra nuire de ses darts.
Patric.
Il est beaucoup plus seant de se taire quand il est requis, que de parler à temps.
Patric.
Deux peuvent bien chanter ensemble : mais non pas parler.
Cicero.
Autant de fois que nous parlons : autant de fois lon juge de nous.
Simoni.
Je ne me repents jamais de m’estre teu, mais bien d’avoir trop parlé.
Socra.
Zenon voyant un jeune homme, qui estoit fort addonné à parler, luy dit, Sache que nature nous a donné deux aureilles, & une langue, qui veut signifier qu’il faut plus escouter que parler.
Platon.
Platon dit à un qui parloit trop en une compagnie, Sache que mesure de parler n’est pas à celuy qui parle, mais a celuy qui escoute.
Cicero.
Ne parle point beaucoup à table si tu ne veux faillir.
Perian.
Quand tu seras interrogué, respons à propos & non legerement.
Vives.
Il est meilleur d’escouter avec les gens sages, que de parler.
Macr.
On n’apparoit point moins sçavant en se taisant qu’en parlant.
Mam.
Plus grande science & prudence est de se taire que de parler.
Bias.
Tu dois plus escouter que parler : car tu ne seras point repris de te taire, mais bien de trop parler : Le fol en quoy resemble-il mieux aux sages ? C’est quand il se tait : car lors on ne cognoist point sa follie.
Bias.
Sois prompt à escouter & tardif à parler : car il y a moins de peché à mal ouyr qu’à mal parler.
Platon.
Paroles lascives & salles, doivent estre extirpees hors de la bouche, tout ainsi comme la poison des viandes.
Caton.
Ne t’accoustume point à parler legierement, et garde que tes paroles ne previennent tes pensees.
Vives.
Ne nous persuadons point que noz pechez s’effacent par or, argent, ou encens : mais par la grace du Seigneur : laquelle par la foy engendre en nous une bonté & syncerité de coeur.
Vives.
Il n’est possible de penser mal plus pernicieux que d’estre separé par peché de l’amour du Seigneur.
Eras.
Il n’y a rien plus miserable, que d’obeir aux pechez & passions sensuelles. Qu’y-a-il plus laid qu’estre serviteur d’appetit desordonné ? d’ire, d’avarice, d’ambition, & autres maistres insolens & desreglez, qui s’attribuent jurisdiction sur les hommes ?
Perian.
Reprens non seulement les pecheurs, mais aussi ceux qui se preparent à faire vice.
Eph. vi.
Peres ne provoquez point voz enfans à courroux, mais entretenez-les avec modestes instructions & remonstrances en la doctrine du Seigneur.
Col. iii.
Vous peres n’irritez point voz enfans à fin qu’ils ne se descouragent.
Eccl. iii.
La benediction du pere rend les maisons des enfans fermes : mais la malediction de la mere demolit les fondemens.
Maxi.
Les peres qui, en oubliance & mespris de leur sang par les allechemens & mignardises des marastres malicieuses, cherchent d’exhereder leurs propres enfans & d’en supplanter des estrangers, sont grandement à blasmer et despourveuz de leurs sens & entendement.
Erasm.
Un bon pere se doit plustost efforcer à delaisser à ses enfans bonne & honneste renommee qu’abondance de bien, pour ce qu’il est transitoire : mais le bon bruit est immortel.
Par vertu on peut acquerir or & argent : mais par or on ne peut acquerir bonne renommee.
Nava.
Le pere doit employer toute la peine qu’il prend, à faire soigneusement endoctriner ses enfans en bonnes moeurs & en la craincte du seigneur.
Bito.
Il n’y a rien qui soit plus à craindre, que d’avoir des enfans qui denigrent de l’honnesteté du pere.
Pytha.
Tel que tu auras esté envers ton pere, tels aussi seront tes enfans envers toy.
Papir.
Si le pere cognoist que son enfant soit docile & de bon esprit, il ne doit rien espargner pour le faire parvenir aux sciences des bonnes lettres.
Beren.
Le pere ne doit rien plus desirer, que d’avoir son enfant bien apprins & sçavant, lequel non seulement doit souffrir d’estre vaincu de luy, en tout genre de loüange & de vertu, mais aussi estimer que l’honneur & dignité de son fils luy est une palme de victoire.
Patric.
Ce qui rend plus tenu & obligé un enfant envers son pere, est quand il congnoit que par son moyen il a esté instruit, et est parvenu à la cognoissance des bonnes lettres.
Caius.
Alexandre confessoit qu’il n’estoit point moins tenu à son precepteur, qu’à son pere, pource que l’un luy avoit donné le commencement de vie, & l’autre luy avoit donné la maniere de bien & vertueusement vivre.
Perian.
Si tu es en prosperité, gouverne tes affaires avec modestie : & en adversité, avec prudence.
Ne te fie à la prosperité, par ce qu’il n’y a chose plus muable que fortune.
Patric.
Raison est la gouvernante, & maistresse de tous les faicts loüables sans laquelle lon ne peut rien dire ne penser qui soit bon : C’est celle la qui nous separe des bestes, & faict que nous sommes veuz approcher de la nature des Dieux.
Vives.
Religion & pieté Chrestienne, tend à ceste fin, que d’introduire une serenité & tranquillité dedans les esprits humains : à fin qu’estans paisibles & mortifiez, en nos affections, nous soyons semblables à Dieu et aux Anges.
Ovide.
L’homme, apres son Ame n’a rien plus cher ne precieux, que bonne Renommee, laquelle une fois perdue, est tenu en mespris.
Plin.
Plusieurs craignent la mauvaise renommee : mais peu craignent leur conscience.
Thal.
Efforce toy d’acquerir bonne renommee, & la grace d’un chacun.
Vives.
Ne reprens autruy, que premier tu ne vois sur toy s’il y a rien à prendre.
Vives.
Croy que celuy t’ayme, qui te reprend amiablement.
Vives.
Si tu trouve mauvais d’estre reprins, fay que tu ne commette chose digne de reproche.
Vives.
C’est à faire à l’homme cruel de se resjoüir du mal d’autruy.
Vives.
Il ne te faut point trop resjoüir s’il t’est venu quelque accroissement de bien à l’adventure : car il y a si grande mutation de fortune en toutes choses, que souvent douleur est voisine de folle & vaine resjoüissance.
Patric.
Il ne faut pas s’enrichir au dommage & detriment d’autruy.
Perian.
Il advient peu souvent, que l’on soit excellent en richesses et en bonté.
Pythag.
Il est malaisé de retenir le cheval sans frain, ne aussi les richesses sans prudence.
Vives.
Richesses ne sont point pierres precieuses, rares metaux, bastimens sumptueux, ne beaux meubles : mais sont n’avoir faute des choses qui sont necessaires pour la garde & tuition de la vie humaine.
Vives.
Si tu n’es pourveu de richesses, garde toy bien d’en acquerir avec perte de la moindre vertu du monde.
Vives.
Avoir trop grande abondance de richesses, qu’est-ce autre chose qu’une pesante charge, & empeschement de trop de bagage.
Calm.
Richesses ne peuvent honnorer l’homme sans vertu : mais vertu sans richesses donne grand lustre et credit à l’homme vertueux.
Democ.
Si tu ne desire point de richesses, le peu te semble beaucoup.
Simoni.
Simonides interrogué lequel il aymeroit le mieux, ou richesses ou sçavoir, dit, J’en doubte : mais je voy tousjours les sages portez des riches.
Patric.
On vient plustost à bout des grandes affaires par le conseil d’un sage homme, que non point par les opinions de plusieurs indiscrets.
Platon.
Un homme sage ne se courrouce point quand on le vitupere : et ne se glorifie point quand on le loüe.
Cicero.
Il n’y a rien qui soit plus à blasmer à un sage, que de dire, Je n’y pensois pas.
Vives.
Sagesse est de se cognoistre soy-mesme.
i. Co. iii.
La sagesse mondaine est follie vers Dieu.
Vives.
Le vray sacrifice que nous devons à Dieu, est de purger nostre Ame des perverses affections, de ne porter rancune à nostre prochain, nous mettre en devoir de profiter à un chacun.
Vives.
Santé est bonne habitude, tant du corps que de l’Ame.
Socrat.
C’est simplesse contempler les secrets de Nature, & negliger l’estat de nostre vie.
Thales.
Ce que tu entreprens, tiens-le secret, à fin que si tu ne viens à ton attente tu n’en sois mocqué.
Patric.
La mode des Egiptiens, est de faire bastir des magnifiques & somptueux sepulchres, estimant que par leur folle & superstitieuse religion, ils peuvent servir de domicile aux morts.
Patric.
Sobrieté conserve nostre santé, faict la vie de plus longue duree, conduit l’esprit, & le corps entier, & sain jusques à la fin de l’aage.
Socrat.
Socrates par sa grande sobrieté ne fut jamais trouvé malade.
Chal.
Temperance est celle qui dompte les pensees : & qui deffend à l’homme de ne desirer que chose licite.
Isocra.
Temerité & folle hardiesse sans advis ne conseil, mettent souvent l’homme en danger.
Vives.
Le temps consomme toutes choses, et esclarcit les choses faulses, & faict que les vrayes sont cognues.
Patric.
Le temps est plus precieux que toute autre chose car quand il est passé ne se peut recouvrer.
Chilo.
Ne pers point ton temps : car il n’y a rien si clair & precieux qu’iceluy, lequel soudain & avec un moment s’envole.
Patric.
Tu dois porter telle reverence à la Verité, que pour chose, tant soit de grande importance, ne t’en dois varier n’avoir aucun respect aux richesses, amys, prieres, ou crainte de mort.
Cicero.
Le proffit de mesnage n’est point de longue duree : aussi le dommage de verité ne nuit pas longuement.
Vives.
Il y a tousjours consentement du vray avec le vray : mais ce qui est faux ne s’accorde avec verité ny avec mensonge.
Vives.
La reputation que tu auras d’estre veritable, aura plus de foy que tous les grands sermens que les autres feront.
Horace.
Celuy qui desire attaindre & parvenir au degré de vertu, ne peut sans peine et labeur.
Vives.
Vertu est une pieté & affection envers Dieu & les hommes, & volonté de bien faire.
Cicero.
Vertu ne peut estre au regne de volupté.
Vives.
Tout ce qui se faict avec vertu ne peut estre que honneste & loüable.
Bias.
Disputer de vertu & vivre en peché sont actes differents.
Patric.
Entre les choses de ce monde, vertu est la plus excellente.
Vale.
Vertu est fuir vice comme ennemy capital, & hair ceux qui sont addonnez à volupté mondaine.
Cicero.
Vertu est aucunement affoiblie par oysiveté & reforcee par peine & travail.
Horace.
Celuy qui a vertu, a tout ce qui luy est necessaire.
Cicero.
Il est trop meilleur servir à vertu, par peine & labeur (cognoissant qu’apres s’ensuit un loyer de gloire & honneur) que servir à volupté avec plaisir charnel, qui n’apporte que tristesse & mort.
Caton.
Si vous faictes chose (disoit Caton) vertueuse, le travail et le labeur se departiront : & le bien faict tant que vivrez vous demeurera : Mais si vous faictes quelque chose par oysiveté, & plaisir desordonné, votre volupté en un moment cessera, & le mal-faict tousjours vous accompagnera.
Solon.
Toutes choses passent, mais la seule vertu demeure entiere, qui rend son Autheur loüable : Au contraire vice est vituperable qui rend son Autheur infame.
Cicero.
Celuy est digne de loüange, qui par sa vertu est parvenu en hault estat, & non pas celuy qui par richesses, faveurs, & par la calamité d’autruy est eslevé en dignité.
Les coeurs des humains sont esmeuz à aymer, quand ils cognoissent parfaictement la vertu de ceux avec lesquels ils hantent.
Lact.
Si vertu eschet à l’homme, il luy eschet aussi la beatitude & felicité.
Cicero.
Il y a en nous des semences de vertu, lesquelles si nous laissons venir en accroissement, il n’y a doubte que naturellement, nous ne parvenions à une fin heureuse.
Patric.
Alexandre souloit dire qu’il aymoit mieux surmonter les autres en vertu qu’en puissance.
Cicero.
Plusieurs s’attribuent le nom de vertu, mais ils ignorent ce qu’elle vault.
Thal.
Vertu fuit le vice comme son contraire, Qui veut acquerir le renom d’estre estimé vertueux, faut qu’il s’abstienne de tous vices, non seulement des vices exterieurs, mais aussi des interieurs qui demeurent en la pensee.
Thal.
Addonne toy aux choses vertueuses, & honnestes, à fin que tu en puisses avoir honneur & bonne renommee.
Solon.
Vertu est loüable de soy, laquelle porte son honneur avec elle, & bien souvent est loüee des meschans, contre leur gré : elle ressemble à la palme, que tant plus est courbee contre bas, tant plus elle se redresse en hault : aussi tant plus vertu est oppressee, tant plus est resplendissante.
Lact.
Combien que ceste vie humaine soit remplie de plusieurs calamitez : ce neantmoins est desiree d’un chacun.
Alcib.
Il ne faut rien desirer en la vie humaine, sinon ce qui est conjoinct avec vertu & honnesteté.
Patric.
La vie d’un bon homme privé est trop plus seure que la vie de celuy qui a charge.
Vives.
Le temps de dormir n’est compté entre le temps de vie, car la vie n’est que veue.
Platon.
Volupté est le nourrissement de tous maux, elle tue & pervertit la bonne nature de l’esprit, rompt & debilite le corps, hebete l’entendement, oste le conseil de raison.
Cicero.
Volupté est l’amorce de tous maux, par laquelle les hommes sont prins comme le poisson à l’ameçon.
Perian.
Les voluptez du corps se passent bien tost, mais vertu demeure.
Fin.
Quelqu’un admonestant Diogenes, luy dit, pourquoy, vu qu’il estoit deja vieil, il ne se deportoit de tant travailler : auquel il respondit, Si je courois au jeu de prix, il me fauldroit laisser la course quand je seroye prochain du bout de la lice.
Quelquefois un sophiste pour monstrer son sçavoir disputoit hautement & avec ostentation des choses celestes : auquel Diogenes dit, Vrayement tu en parle comme sçavant, & pense qu’il n’y a guere que tu es venu du Ciel.
On demanda à Diogenes à quelle heure l’homme pourroit prendre sa refection : lequel dit, S’il est riche quand luy plaira, & s’il est pauvre quand il pourra.
On demanda à Diogenes quand c’est qu’il seroit bon se marier : lequel respondit, Aux jeunes il n’est pas encores temps, & aux vieux jamais.
Alexandre ayant pris un escumeur de mer, luy demanda, de quelle authorité il deroboit sur la mer : de la mienne, dit-il : Et pource que le fais avec un petit Brigandin, on m’appelle Pirate : mais toy qui le fais avec une grosse armee, tu es appellé Roy.
Cesar voyant à Rome un estranger qui portoit des petits cinges & des petits chiens pour plaisir, demanda si en son pays on ne faisoit point d’enfans.
Agasides voyant qu’un sophiste exaltoit fort une petite matiere, dit, tu ne serois point bon cordonnier, de vouloir accommoder un grand soulier à un petit pied.
Diogenes disoit que les paillardes estoient semblables au vin doux destrempé avec du venin, pource (disoit-il) qu’elles apportent au commencement un petit plaisir : mais apres une perpetuelle douleur & repentance.
Diogenes disoit que ceux qui parloient disertement de vertu & ne vivoient point selon raison, estoient semblables à un Luth, le son duquel resjoüissoit les hommes, mais de soy il n’en sentoit rien.
Diogenes voyant un joueur d’instrumens accorder sa harpe, luy dit, N’as tu point de honte que tu peux si parfaictement accorder ton instrument de bois, & tu ne peux accorder ta vie selon raison.
Diogenes interrogué par quel moyen on se pourroit mieux venger de son ennemy, dit, En se monstrant homme de bien et vertueux.
Quelqu’un reprochoit à Xenophanes, qu’il estoit craintif, et qu’il n’osoit joüer aux detz avec luy : lequel respondit, il est vray que je suis craintif, encores plus que tu ne dis, mais est aux choses deshonnestes.
Themistocles faisant decreter un sien heritage dit au crieur, crie qu’il y a de bons voisins.
Caton se repentoit de trois choses, d’avoir dit son secret à femme, d’avoir navigé sur mer, quand il pouvoit aller sur terre, & d’avoir passé aucun temps sans apprendre.
Fin.
Le mien desir n’est point
mortel.
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